Chapitre 9 Réunion au sommet et comment transformer une vie tranquille en véritable enfer d'après Severus Snape A la fin du repas, Harry suivit docilement son ami Draco à travers les profondeurs du château. Ce dernier était le Préfet-en-Chef et savait se faire respecter des nouveaux élèves qu'il menait à bon port. Mais le brun ne savait pas ce qu'il en était avec les autres parce que tous avaient mystérieusement déserté, gagnant la salle commune des Slytherin par le biais des autres préfets. Le blond s'arrêta devant un mur et prononça le mot de passe, ce qui eut pour conséquence de faire basculer un pan entier dudit mur, révélant ainsi l'entrée du domaine des Serpents. Durant l'été, Harry n'avait jamais réussi à venir ici. C'est pour cela qu'il fit comme les 1ères années, c'est-à-dire qu'il regarda partout. A peu de chose près, la salle commune des Slytherin était comme celle des Gryffindor qu'il avait visité avec son parrain et son oncle. Il fut tiré de sa rêverie par le pivotement du mur et l'apparition du directeur de la maison, Severus Snape. Écoutant d'une oreille son discours, Harry se mit à observer sans en avoir l'air ses nouveaux camarades de toutes les années. Bizarrement, aucun ne semblait savoir comment se comporter avec lui, ce qui l'amusa un peu. Il ricana en lui-même et paria que d'ici la fin de la semaine, tout le monde voudrait être son ami. Par contre, il se dit qu'il devrait peut-être demander aux Malfoy à la réunion de ce soir quels étaient les élèves dont il devait le plus se méfier. Il avait peut-être la capacité de savoir d'instinct à qui se fier, d'après Sirius, mais une confirmation ne lui semblait pas du luxe. Le bruit des élèves allant vers les dortoirs le sortit de ses pensées. Draco le guida jusqu'au dortoir des garçons de 7ème année. -Voilà, c'est ici que tu vas dormir, Potter, dit Draco. Je te présente Blaise Zabini, Théodore Nott, Vincent Crabbe et Grégory Goyle. Ce sont des compagnons de chambre. -Et toi ? demanda Harry -Je suis Préfet-en-Chef donc j'ai droit à une chambre privée, expliqua Draco. Elle est située à côté de l'entrée de la salle commune. Je te montrerais un jour, si tu veux. -Ça serait bien, sourit Harry. -Bon, je vais vous laisser, fit Draco. Je dois parler au professeur Snape. Bonne nuit. -Bonne nuit. Une fois le blond parti, le brun fit connaissance avec les quatre garçons. Étrangement, il n'arrivait pas à se faire une opinion précise d'eux. Quand il les interrogea sur leurs convictions, il sentit que leurs réponses avaient plus le goût de leçons apprises de force que le fruit de véritables réflexions. Leur véritable position lui semblait obscure mais il se doutait qu'il ne pouvait pas tout savoir sur ses camardes en seulement quelques heures. Finalement, tous allèrent se coucher. Très vite, des ronflements s'élevèrent. Harry attendit quelques minutes avant de tirer de sous son oreiller un vieux parchemin vierge. La Carte des Maraudeurs lui avait été donné par Sirius le jour de son anniversaire car il pensait à juste titre qu'elle allait servir à son filleul. Remus avait demandé à ce qu'il s'en serve qu'en cas d'absolue nécessité. Ce soir, c'était le cas. Il la déplia, la lissa sur son lit et pointa sa baguette sur elle. -Je jure que mes intentions sont mauvaises, murmura-t-il. Aussitôt, le papier se chargea de lignes, formant le plan de l'école. Il repéra Sirius et Remus dans l'appartement de ce dernier, puis Narcissa, Cassiopée et Lucius Malfoy avec Severus Snape au quatrième étage. Enfin, il trouva Draco. Sa chambre était, comme il l'avait dit, tout à côté de l'entrée de la salle commune. Lançant une sonde magique pour s'assurer que tout le monde dormait bien, il s'empara de sa cape d'invisibilité, héritage de son père, et s'enveloppa dedans. Il sortit du dortoir, traversa la salle commune, passa le mur gardant le territoire des Verts puis alla frapper à la porte de la chambre privée de son ami après avoir ôté sa cape. -Harry ?! -Grouille, on a pas le temps de papoter ! Le brun le traina sous sa cape et ils prirent plusieurs passages secrets pour finalement déboucher sur Hogmeade. Immédiatement, Harry le fit transplaner au Manoir Black où les attendaient les autres. -On a faillit attendre, dit Sirius. -Ta gueule, Sirius, siffla Harry. Il se dirigea vers la cuisine où il s'empara d'une fiole contre les maux de tête et l'avala cul sec. -Les élèves ? demanda Remus -C'est vraiment trop leur demander de garder leur pensées pour eux, grogna Harry en s'écroulant dans un fauteuil, confirmant l'idée du loup-garou. -Harry est empathe, expliqua Sirius. Il lui faut un temps d'adaptation à chaque rentrée pour canaliser son pouvoir. -Nous n'avons pas beaucoup de temps, rappela Remus. Il vaut mieux commencer tout de suite. Tout d'abord, il faut préciser que chacun de nous est surveillé par Albus. -Même vous ? sursauta Cassiopée -Surtout nous, précisa Sirius. Nous avons élevé Harry et Albus ne sait pas ce que nous lui avons appris. Il est l'héritier des Maraudeurs ce qui est une combinaison très inquiétante, même pour nous qui sommes des Maraudeurs. -Nous songions à quitter l'école aussitôt que nous aurions trouvé une maison assez sûre, annonça Lucius. -Et le Manoir Malfoy ? fit Harry -Voldemort a déjà réussi à passer les protections une fois, rien ne l'empêche de recommencer, expliqua Narcissa. -Et ta maison ? demanda Sirius à sa cousine -Pas assez de protections, secoua la tête Narcissa. Et avant que vous ne le demandiez, les résidences secondaires ne sont pas assez sûres. L'idéal serait une demeure ancestrale. Et c'est là qu'on a pensé au Manoir Black. -Je n'y vois pas d'inconvénients, réfléchit Sirius ... -Mais c'est une mauvaise idée, coupa Harry. -Je suis d'accord avec lui, avoua Remus. -Et pourquoi ? fronça des sourcils Draco -Je ne suis pas aveugle, les relations entre M. Malfoy, le professeur Snape et surtout Sirius ne sont pas au beau fixe, dit Harry. Ça va mettre immédiatement la puce à l'oreille si on voit les Malfoy s'installer dans la maison de leur pire ennemi. -Ce gamin est plutôt intelligent, avoua Severus. Et il a entièrement raison. -De plus, ajouta Remus en suivant le résultat de son neveu, vous ne serez pas de trop pour nous aider à savoir ce que mijote Albus. -Aha ! sourit démentiellement Narcissa. J'avais raison ! Je savais que vous n'aviez pas tellement confiance en lui ! -Félicitations ! ironisa Sirius. Donc, nous sommes d'accord, pas de vous ici pour l'instant ? -Exact, acquiesça Cassiopée. -Pendant que vous êtes là, fit soudain Harry, on va mettre au clair quelques points. J'ai rencontré dans le train quelques élèves. Hermione Granger et les Weasley, Ron et Ginny je crois. Il intercepta les grimaces de Severus et de Draco. D'un regard, il les enjoignit de parler. -Granger est une Mud... une fille de Moldus, se rattrapa Draco. Malheureusement, c'est une encyclopédie sur pattes. Je me suis toujours demandé ce qu'elle faisait à Gryffindor alors qu'elle avait une place toute désignée à Ravenclow. -Les Weasley sont une famille membre de l'Ordre du Phénix, continua Severus. Arthur et Molly Weasley sont en quelques sorte des parents poules mais il y a pire, je crois. Ils ont sept enfants, chacun spécialisés dans un domaine bien précis. Bill, l'aîné, travaille à Gringotts, la banque des sorciers. C'est lui qui fait le lien avec les deux peuples. Charlie, lui, est dresseur de dragons. Perceval travaille au Ministère de la Magie mais il est en froid avec sa famille. Fred et Georges sont jumeaux. Ils tiennent une boutique de farces et attrapes sur le Chemin de Traverse. Je suis obligé d'avouer qu'ils ont été de très loin mes meilleurs élèves. Ronald a votre âge et Virginia un an de moins. Personnellement, c'est d'eux dont je me méfierais le plus. -Pourquoi ? demanda Harry -Ce sont les derniers de la famille, expliqua Severus. Il faut savoir que les Weasley sont assez pauvres. Ces deux-là feraient tout pour être sous les projecteurs et à n'importe quel prix. Vous ne sembliez pas l'avoir remarqué quand je vous ai vu dans le Hall. -Oh que si, soupira Harry. Mais j'ai l'intention de les garder dans mon cercle d'amis. Mieux vaut être proche de ses amis mais encore plus de ses ennemis. Ils ont semblé très intéressé quand je leur ai dit mon nom mais encore plus quand je leur ai dit que ce n'était que depuis cet été que je savais qui j'étais réellement. J'aimerai que vous donniez cette version à tous ceux qui chercheraient des infos sur moi à ce sujet. S'ils ont des questions plus personnelles, envoyez-les-moi, je m'en chargerais avec plaisir. Il avait dit cela sur un ton menaçant, inquiétant un peu les Slytherin présents. -Dans le même temps, si vous pouviez me donner une liste des Death Eaters reconnus ou potentiels de l'école, ça m'arrangerait, reprit Harry. Autant savoir à qui ne pas me fier de façon certaine dès maintenant. -Vous aurez ça dès demain, promit Lucius. -Maintenant, j'adorerais retrouver mon lit, bailla Harry. Ce n'est pas que je m'ennuie mais je tombe de fatigue. OooOoOo Le temps suivit son cours. Le jeune Harry Potter s'adapta à son nouvel environnement et se créa un cercle d'amis assez étrange. Ainsi, il avait réussi à conserver son amitié avec Draco tout en se rapprochant des Weasley alors que les deux familles se haïssaient cordialement. Du côté des professeurs, Severus vivait un véritable cauchemar. Durant sa scolarité à Hogwarts, il avait eu beaucoup de problèmes avec les Maraudeurs et surtout avec Sirius Black. En avait découlé un ressentiment qui confinait presqu'à de la haine. Il avait cru à un moment que quelque chose avait changé entre eux mais son ennemi avait disparu du jour au lendemain en ne laissant derrière lui qu'une simple lettre. Depuis qu'il était revenu, leurs relations étaient retournées au point avant cet interlude. Autant dire qu'elles étaient plus que conflictuelles et ça avait le don de rendre complètement dingue Severus. L'année scolaire avait débuté il y avait une bonne dizaine de jours. Alors qu'il faisait cours aux Ravenclow de 5ème année, où régnait un silence de mort, Severus faillit briser une fiole dans ses mains lorsqu'il entendit une voix honnie et même plus que honnie. -SEVERUS !!!!!!!!!!!!! Où es-tu ? La porte de la salle de Potions s'ouvrit à la volée pour laisser entrer sous le regard ébahi des élèves présents le professeur de Duel, Sirius Black. -Black, siffla Severus. Puis-je savoir ce que tu fais ici ? Aux dernières nouvelles, ta salle de cours ne se trouve pas à ce niveau. -Bonjour à toi, Severus, sourit Sirius. Ma présence en ces lieux s'expliquent par le fait que j'aurais besoin de quelques potions ... -Hors de question que tu approches de mon laboratoire ! -Il en va de soi. Non, je voulais te demander si tu ne voulais pas me les préparer. -Pauvre crétin ! Tu n'aurais pas pu attendre l'inter cours pour ça ? -Ben non, c'est pour cet après-midi. -Stupide Gryffindor ! Comment veux-tu que je te fasse des potions alors que j'ai cours toute la journée ? -J'ai pas réfléchi à ça ... -Et ça se dit professeur ... Des fois, Black, je me demande ce que tu fais ici ! -De mauvaise humeur, Severus ? -Disparais ! Et ne m'appelles plus par mon prénom ! On a pas élevé les scroutts à pétards ensemble, non mais ! Sur un éclat de rire, Sirius obtempéra sous le regard médusé des Ravenclow. Severus se tourna brusquement vers eux. -On peut savoir ce que vous regardez ? hurla Severus. Moins cinquante points pour avoir baillé aux corneilles ! Et maintenant, au travail ! Et ce n'était que le début. Sirius prenait absolument tous les prétextes possibles et inimaginables pour débarquer dans son cours et pour chercher la bagarre et faisait de lui la principale victime, pour ne pas dire la seule, de ses farces et coups bas. Severus menaçait au choix de s'arracher les cheveux, de déposer sa lettre de démission ou même de se rendre directement à Voldemort tellement il était à bout. Chaque soir, en rejoignant les Malfoy, il descendait au bas mot une bouteille de whisky tout en se lamentant sur son sort. La famille assistait sans pouvoir faire quelque chose à la lente chute de leur ami. Narcissa, en désespoir de cause, s'en était même ouvert à Remus un soir alors qu'il leur rendait visite et que Severus ne pouvait pas venir. Bien entendu, il avait entendu les échos. -Tu verrais dans quel état il revient chaque soir, expliqua Narcissa. C'est à peine si on le reconnait. Tu sais, il parle de plus en plus souvent de se livrer à Voldemort rien que pour échapper à cette torture. -Tu plaisantes, là ? sourit Remus -Pas du tout, réfuta Lucius. Je connais Sev, et je peux te dire qu'il y pense de plus en plus sérieusement. -Il faut que tu fasses quelque chose, fit Cassiopée. Sinon, il va y avoir une catastrophe. -Même si je le pouvais, je ne pourrais rien faire, se désola Remus. Le seul moyen cependant pour que Sirius arrête de harceler Severus est qu'il fasse une seule erreur. -Et laquelle ? demanda Lucius -Oh, elle ne va pas tarder ... sourit machiavéliquement Remus Ladite erreur arriva quelques jours plus tard, alors que Severus songeait à se suicider suite à la dernière intervention dans son cours de son collègue. Sirius, comme à son habitude, omit délibérément de frapper avant d'entrer dans la salle de potions où une classe avait cours avec le professeur. -Severus, je suis heureux de te voir ! Qu'est-ce que tu fais de beau aujourd'hui ? babilla Sirius Il jeta un coup d'œil à la classe pendant que Severus gémissait de désespoir lorsqu'il se figea. Il venait de rencontrer une paire d'émeraudes et vu la façon dont elles flamboyaient, elles n'étaient certainement pas contentes. Il opta pour battre en retraite le plus rapidement possible mais le propriétaire des émeraudes prit la parole. -Professeur ? Me permettriez-vous de prendre le professeur Black comme assistant ? Vous m'avez toujours demandé de voir les potions que j'avais apprise à Genesys. Severus, surpris, regarda droit dans les yeux l'élève qui avait parlé, Harry Potter, le temps de réfléchir. -Il faut que je donne une bonne leçon à Sirius, fit Harry dans sa tête. J'ai entendu ce qu'on disait dans les couloirs et je sens votre désespoir qui est presque palpable pour moi. Vous me laissez vous venger et je vous donne toutes les explications dont vous avez besoin. Marché conclu ? -Marché conclu. Vous m'ôtez une épine du pied, cela va sans dire. -Au fait, je me réserve le droit de ne pas répondre à certaines questions si je les juge hors de propos. -Tout ce que vous voulez. Je n'en peux plus. -C'est ce que je vois. -Je suis d'accord, M. Potter. A vous de jouer. D'un coup de baguette, Harry immobilisa et réduit au silence Sirius qui se débattait comme un beau diable. Ensuite, il se mit devant un chaudron et commença la potion. Au bout de deux heures, il la lui fit ingurgiter de force. -Quelle est la potion ? demanda Severus, franchement intéressé -Vous verrez dans une minute, sourit Harry. En effet, quelques instants plus tard, une excroissance apparut sur le torse du professeur. Harry s'approcha pour observer le phénomène. Il sourit sa baguette puis marmonna un sort. Son sourire s'agrandit encore plus. -Alors ? s'impatienta Severus -Il s'agit d'une potion que j'ai créé avec des amis, expliqua Harry. C'est une potion que l'on conseille de donner avant l'opération. -Mais quelle opération ? -Mais celle du changement de sexe, voyons ! Le choc se peignit sur tous les visages. -La potion fera effet pendant trois jours, je suis désolé, reprit Harry. Au revoir ! dit-il en s'enfuyant -HARRY JAMES POTTER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! hurla Sirius ... ou plutôt Siria Mais la potion n'avait pas encore d'antidote. Sirius dut rester comme cela durant trois jours sous les railleries de ses collègues ainsi que des Malfoy, de Severus, de Remus et de Harry. Quand il eut repris sa forme originelle, son filleul réussit à lui extorquer la promesse de ne plus jamais perturber les cours de Severus, ce qu'il accepta de très mauvaise grâce. Mais ainsi, tout rentra dans l'ordre. oOoOoOo |