Chapitre 7 Personnages intrigants et intrigués et Hogwarts l'été

Sirius, Remus et Harry rentrèrent rapidement au Manoir Black après le dîner à Hogwarts. Après s'être changés, tous les trois s'installèrent un moment autour de la cheminée du salon principal.

-Il y a quelque chose qui s'est mal passé pendant le test ? demanda Remus

-Pas exactement, répondit Harry. Disons que j'ai remarqué un truc ...

-Vas-y, dis-nous, Prongsie, encouragea Sirius.

-C'est Dumbledore, avoua Harry. Il a essayé d'entrer dans mon esprit durant tout le test.

-QUOI ?! bondit Sirius

-Tu en es sûr ? fit Remus

-Absolument certain, confirma Harry. C'est en fait ce qui explique mon épuisement. Toute mon énergie y est passée.

-C'est plutôt dérangeant, songea Remus. Si Albus se méfit même d'Harry, ça va être difficile d'agir à notre guise.

-Je ne pensais pas qu'il irait jusque là, dit Sirius. Surtout en essayant de détourner ton attention de la sorte ! Penses-tu que nos plans doivent être revus ?

-Pas spécialement, répondit Remus. Il nous faudra surtout être très prudent désormais.

-Et moi il faut que j'augmente mon niveau d'Occlumencie, ajouta Harry. Encore deux minutes et mes boucliers auraient volé en éclats !

-A ce point ? s'étonna Sirius. Alors il est plus puissant que je ne l'aurais cru.

-Je vais fouiller la bibliothèque de Hogwarts pour voir s'il n'y a rien qui pourrait m'aider, renseigna Harry. Et pour les missions de l'Ordre ?

-T'inquiète, balaya Sirius. On gère, comme on dit chez les gens de ton âge.

-Et j'espère que tu ne vas pas passer tout ton temps le nez plongé dans les bouquins, prévint Remus. Cassidy t'a préparé un programme que tu ferais mieux de suivre à la lettre. Tu la connais.

-Oui, Moony, roula des yeux Harry.

Il bailla.

-Je vais aller dormir. Bonne nuit.

-Bonne nuit.

Au même moment, la famille Malfoy et Severus quittaient la Grande Salle pour gagner les cachots où ils avaient élu domicile, c'est-à-dire dans les appartements du Maître des Potions. Tous étaient épuisés mais plusieurs points devaient être abordés avant un quelconque repos. Sachant que la suite de la soirée s'annonçait difficile, Severus se servit un verre de Fire Whisky qu'il avala d'une traite avant de proposer quelque chose de moins fort à ses invités. Ce fut Lucius qui lança les hostilités.

-Black, Lupin et Potter, siffla-t-il. Si je m'attendais à ça !

-Cela explique leur disparition il y a seize ans, dit Narcissa. Le jeune Harry ...

-Mais leur présence à Hogwarts est une ... Je ne trouve pas les mots ! tempêta Severus

-Du calme, fit Narcissa. Il ne sert à rien de s'énerver. Concentrons-nous d'abord sur ce que nous, nous allons faire maintenant.

-Que veux-tu dire ? questionna Cassiopée

-Je refuse de rester plus longtemps que nécessaire à Hogwarts, annonça Narcissa. Le Manoir Malfoy va être habitable d'ici un petit moment mais ce n'est plus un refuge sûr. Il nous faut trouver un endroit où nous serions un tant soit peu en sécurité, du moins à partir de la rentrée prochaine.

-Vous devez sûrement posséder des propriétés un peu partout dans le Royaume-Uni, non ? fit Severus

-Aucune ne tiendrait longtemps face à la puissance de Voldemort, secoua la tête Lucius. Le mieux serait une demeure ancestrale. Mais nous ne connaissons aucune famille en laquelle nous ayons assez confiance pour lui confier aveuglément notre survie.

-Et le Manoir Black ? demanda Draco

Tous les regards se dardèrent vers lui. Celui-ci leva les mains en signe d'excuses.

-Ce n'était qu'une suggestion, se défendit le jeune homme.

-C'est une idée, avoua Cassiopée. Il est aussi ancien que le Manoir Malfoy. De plus, Sirius Black connait notre situation. Encore faudrait-il qu'il accepte.

-Nous verrons ça plus tard, écarta Lucius. Avez-vous remarqué la puissance des boucliers du jeune Potter ?

-Je ne les ai qu'à peine effleuré, répondit Severus. A part Draco, je n'ai jamais vu quelqu'un de son âge en émettre d'en aussi puissants. Il a des secrets.

-Ils ont des secrets, corrigea Draco. Les mêmes boucliers sont présents chez Black et Lupin.

-Évite d'utiliser la Légilimencie sur eux, conseilla Cassiopée. Black reste l'un des plus puissants Aurors qu'a eu le Ministère et les aptitudes du loup-garou aident considérablement Lupin.

-J'y pense, remarqua Narcissa, j'ai observé Sirius et j'ai vu qu'il ne faisait pas tellement confiance à Dumbledore.

-Je n'ai rien remarqué, fit Lucius.

-Seul un Black peut déchiffrer l'expression d'un Black, soupira Narcissa. Ni Lupin ni Sirius n'ont confiance.

-C'est bizarre, fit Draco. Et pourquoi ?

-Aucune idée, haussa des épaules Narcissa alors que la fatigue menaçait de la terrasser.

Délicatement, Lucius la prit dans ses bras et l'emmena dans leur chambre après avoir souhaité bonne nuit à tout le monde. A ce signal, tous allèrent se coucher.

Le temps suivit son cours. Depuis le fameux dîner après leur sauvetage, les Malfoy habitaient désormais l'école de magie. Severus s'était enfermé dans son laboratoire pour, disait-il, "se préparer psychologiquement au fait qu'il allait se coltiner un clebs fou et un loup qui avait failli le tuer pour toute une année scolaire en plus de morveux même pas capable de retenir des ingrédients les plus basiques d'une potion". Quant à Narcissa, Cassiopée et Lucius, profitant que personne du camp de Voldemort ne pouvait les espionner et s'assurant que personne de celui de Dumbledore ne puisse les voir, ils avaient décidés de pousser l'entrainement de Draco qui, très vite, voulut crier grâce. Mais en tant que héritier Malfoy, il se devait d'être le meilleur partout et éviter de se faire tuer si possible. D'où les entrainements qui relevaient presque de la torture.

Durant ses rares temps libres, Draco se surprenait à chercher le seul autre jeune plus ou moins présent, Harry Potter. A chaque fois, il le retrouvait dans la bibliothèque, le nez plongé dans d'épais grimoires. Et à chaque fois qu'il le surprenait, c'était un livre différent.

-Tu sais que c'est agaçant de se sentir observé ? fit un après-midi Harry à Draco alors qu'il lisait dans un grand fauteuil qu'il avait amené là

Draco sursauta. Il avait pourtant cru avoir fait le nécessaire pour ne pas être repéré. Si son père l'apprenait, il allait en prendre pour son grade !

-Draco, c'est ça ? Tu as l'intention de te dissimuler encore longtemps ?

-Absolument pas, répondit Draco en sortant de sa cachette. Comment as-tu su que j'étais là ?

-J'ai appris quelques trucs de Cassidy, révéla Harry.

-Ton amie tueuse à gages ?

-Exact. Elle et le fait qu'en tant que plus beau mâle de l'école, on se doit d'éviter et les furies qui rêvent de te sauter dessus dans tous les sens du termes et les jaloux qui aimeraient te voir très loin d'ici.

-Plus beau mâle ?

-C'est ce qu'on dit sur moi.

-Et tu en penses quoi ?

-Rien du tout. Si ça leur fait plaisir ...

-Tu es un garçon étrange, Harry Potter.

-Je te retourne le compliment, Draco Malfoy. Sinon, que fais-tu de beau dans cette grande école ?

-Je sers de cobaye pour ma famille.

-Mais encore ?

-Ils m'entrainent pour que je sache correctement me défendre à la rentrée.

-Pourquoi ?

-Bon nombre d'élèves sont des enfants de Death Eaters. Ils ont dû apprendre notre trahison et ils voudront peut-être s'attirer les bonnes grâces de Voldemort en me tuant ou pire, en m'emmenant devant lui.

-Triste perspective.

-Tu l'as dit. Et toi, que fais-tu ?

-Je me cultive. Les livres de cette bibliothèque regorgent d'informations qui ne demandent qu'à être apprises.

-Tu adores les études, dis-moi.

-Est-ce un crime ?

-Pas du tout. Disons que c'est surprenant, surtout avec une famille comme la tienne.

-Tu veux parler de mes parents, de Sirius et de Remus ? Des Maraudeurs ?

-Oui. Ma famille doutait sérieusement qu'ils travaillent leurs cours. On ne les voyait jamais ici. Pourtant, ils avaient toujours de bonnes notes.

-Je suis au courant ...

Les deux jeunes hommes discutèrent ainsi le reste de l'après-midi et tous les deux se surprirent à apprécier l'autre. D'un accord tacite, ils se retrouvaient à la même heure pour parler à nouveau. Petit à petit, ils s'apprivoisaient, prenant doucement le chemin de l'amitié. Mais ils firent en sorte que personne ne soit au courant.

Draco avait remarqué que Harry semblait très ouvert mais dès qu'il l'interrogeait sur quelque chose de plus personnel, le brun détournait la conversation de telle façon qu'il ne le remarquait que quand il était trop tard. Le blond se maudissait à chaque fois de se faire avoir. Il se mit à analyser celui qui allait inévitablement attirer tous les regards. Tout en ayant une ascendance très rouge ainsi qu'un visage ouvert, la façon dont il cachait ses secrets aurait fait pâlir de jalousie le plus pur des verts.

Alors, Gryffindor ou Slytherin ? se demanda malicieusement Draco

oOoOoOo