Chapitre 12 Halloween et Voldemort

-Rappelle-moi pourquoi j'ai accepté ? grommela Harry

-Parce que ta présence est indispensable à ce bal, répondit Draco. Tiens-toi tranquille, j'essaie de te coiffer !

-Je t'ai dit de laisser tomber ! C'est plus mon style de les avoir en bataille.

-Peut-être. Mais au moins, j'aurais essayé.

Il semblait que le jeune aristocrate avait versé sur la tête de son ami un pot entier de gel. Le résultat était pas mal mais le coiffé préférait franchement son ancien coiffure. Sans tenir compte des cris que son ami poussait, d'un coup négligent de baguette, il ôta le gel et ébouriffa joyeusement ses cheveux. Draco se figea. Comme cela, Harry était d'une beauté et d'une sensualité à couper le souffle. Combinées à sa chemise, son pantalon et ses chaussures le tout noir, le jeune homme était sûr d'avoir tout le monde à ses pieds. Quand à Draco, il s'était habillé de la même façon sauf qu'il était en blanc. Narcissa, Cassiopée et Sirius avaient voulu jouer avec les couleurs et surtout leurs "camps" le temps d'une soirée. Le blond était sensé appartenir au camp des Ténèbres tandis que le brun devait appartenir à celui de la Lumière.

Les deux jeunes hommes se regardèrent une dernière fois dans le miroir qui les siffla avant de se rendre dans le salon particulier du Préfet-en-Chef. Un flash les aveugla alors qu'ils sortaient de la chambre.

-SIRIUS !!!!!!!!!!! hurla Harry

-Oui, mon filleul adoré ? papillonna le Maraudeur

-Je hais les photos ! ragea Harry

-Mais il en faut pour l'album photo ! s'exclama Sirius

-Retenez-moi, je vais faire un malheur, dit Harry.

-Du calme, fit Remus. Sirius, tu arrêtes d'embêter Harry, compris ? Ça va être une soirée difficile pour lui, surtout qu'on ne sait pas ce que va faire Voldemort.

-D'accord, soupira Sirius.

-Sinon, demanda Draco, comment vous nous trouvez ?

-Vous êtes magnifiques ! s'exclama Cassiopée

-Pas de gel, fils ? remarqua Lucius

-Quelqu'un m'a fait remarquer que j'étais mieux sans, répondit Draco en coulant un regard à Harry qui boudait encore son parrain.

-Vous ferez mieux d'y aller, conseilla Remus. Le banquet a commencé il y a quelques minutes. Au fait, Harry, je t'ai rapporté ça. Je crois que tu en auras besoin.

Il lui tendit une fiole de potion contre les migraines magiques, la seule capable d'agir sur lui la nuit d'Halloween. Le jeune homme la but d'une traite.

-Merci Rem', sourit Harry.

-Pense à travailler sur une potion spécifique, fit Remus. Profite que tu aies sous la main un grand Maître des Potions.

-C'est vrai, se souvint Harry.

-Qu'allez-vous faire pendant ce temps ? demanda Draco à sa famille

-On va rester en surveillance, répondit Cassiopée. Dumby ne le sait pas et personne n'a envie de le mettre au courant. Chacun d'entre nous a une cape d'invisibilité.

-Et puis on pourra aider Remus, Sirius et Severus au cas où, rajouta Narcissa.

-Maintenant, allons-y ! s'écria Sirius

Les deux jeunes hommes sortirent des appartements après s'être assurés que personne ne pourrait les surprendre. Après les avoir salué, les trois Malfoy s'enroulèrent dans leurs capes et disparurent à la vue de tous. Les trois professeurs se dirigèrent alors vers la Grande Salle suivis de leurs deux élèves. Ils entrèrent sans un mot dans la salle mais les deux plus jeunes s'arrêtèrent dans le Hall vide. Ils se regardèrent.

-Prêt ? sourit Draco

-Prêt, répondit Harry en souriant également.

Ils inspirèrent profondément avant de pousser ensemble les doubles portes et de faire leur entrée.

Le silence se répandit comme une trainée de poudre à leur vue. La tête de tous les élèves était vraiment impayable et les deux Slytherin durent se retenir d'éclater de rire devant tout le monde. Les quatre longues tables habituelles avaient été remplacées par d'autres plus petites pouvant accueillir une dizaine de personnes. Harry et Draco s'installèrent à une table où étaient déjà Blaise, Hermione, Ron, Ginny, Théodore Nott, Neville Longbottom, Luna Lovegood et Daphnée Greengrass. Ils les saluèrent tous avant de s'asseoir. Ils notèrent intérieurement que toute leur table était choquée mais plus encore, que Ginny semblait furieuse.

Avait-elle réellement cru qu'elle serait la cavalière de Harry ? tiqua Draco

Ce fut Blaise qui brisa le silence en éclatant de rire.

-Ben les gars, chapeau ! rigola-t-il alors que le brouhaha s'élevait de nouveau. Comment l'idée vous est venue de vous ramener ensemble ?

-Disons qu'on a été inspiré, ricana Draco.

-Black ? demanda Luna

-Entre autres, éluda Draco. Qu'en pensez-vous ?

-Vous allez parfaitement bien ensemble, complimenta Hermione.

-En plus, vous avez coordonné vos tenues c'est superbe ! s'extasia Daphnée

-Faites confiance à la famille Black et à la famille Malfoy pour ça, grommela Harry.

-C'est moi ou ça n'a pas l'air de te plaire ? fit Théo

-Disons que je ne suis pas fan de mode, grimaça Harry. Bon, moi j'ai faim. Pas vous ?

-Si, rigola Blaise.

Aussitôt, les plats apparurent et les élèves se mirent à manger tout en parlant. Harry, malgré la potion, décida de tromper son mal de tête en observant ses camarades. Les trois Slytherin, Daphnée, Théo et Blaise, étaient les seuls de leur maison qui avaient parfaitement accepté Harry et qui avaient bien compris que pour ne pas perdre leur nouvel ami, il fallait frayer avec d'autres maisons, notamment avec celle des Gryffindor mais cela ne les avait pas rebuté même si un soupçon de rancœur subsistait. Luna, Ravenclow de son état, avait tout de suite plu à Harry avec son éternel air rêveur. Hermione et Neville, la première ayant été élevée parmi les Moldus et donc hors des traditionnels préjugés sorciers et le second dans le respect des autres sorciers de n'importe quelle origine, semblaient s'être adaptés à leur environnement insolite et plutôt hétéroclite. Mais les plus intéressants étaient les Weasley qui contrôlaient difficilement leur rage. Voir ceux qu'ils convoitaient -Harry pour Ginny et Hermione pour Ron - discuter avec joie avec leurs pires ennemis avaient de quoi les faire sortir de leur gonds. Contrairement aux apparences, Harry voyait parfaitement les manigances de la rousse pour le faire entrer dans son lit et l'y garder. Il comprit qu'il lui faudrait vraiment les tenir à l'œil En toute connaissance de cause, il savait dans ce genre de cas, si la situation n'était pas éclaircie le plus rapidement, celle-ci pouvait dégénérer très vite. Il nota dans un coin de sa tête de réfléchir plus sérieusement sur les deux roux avant de se tourner vers son "cavalier". Draco semblait parfaitement dans son élément. Nager en eaux troubles était comme une seconde nature et dans un sens, c'était réconfortant pour le brun qui pouvait au cas où se reposer sur lui. Dans ses vêtements moldus blancs, il ressemblait à un ange descendu sur terre et conscient de l'être. Le blond se tourna vers le brun et lui sourit. Celui-ci lui répondit en souriant également mais ne put empêcher un éclair de douleur traverser son visage. Draco l'intercepta et discrètement, il lui prit la main sous la table et lui transmit quelques ondes de sérénité.

-Ça va bien ? demanda Draco

-Ça pourrait aller mieux, grimaça Harry. Mon mal de tête empire et je ne peux pas quitter la salle pour prendre une nouvelle potion, d'autant plus qu'il faut attendre au moins six heures avant d'en reprendre. En tout cas, merci.

-Mais de rien. Il ne manquerait plus que tu t'évanouisses devant tout le monde.

-Ça serait pourtant marrant de voir le grand Sirius Black flipper à mort.

-J'éviterais, à ta place. Tu as vu Weaslette ?

-Plutôt deux fois qu'une. Il faut vraiment que je prenne des mesures à ce sujet.

-Pas trop tôt.

-On va arrêter parce que Dumbledore nous regarde.

-Compris.

Tous les deux retournèrent à la conversation de leur table.

Deux heures plus tard, le banquet prenait fin et la piste de danse fut installée au centre de la salle. La musique s'éleva et quelques couples allèrent danser. Fidèle à son habitude, Harry préféra rester assis et ce malgré les regards insistants de la gente féminine et gay de l'école et surtout de Ginny.

Après une énième danse, Draco s'écroula avec toute la grâce possible à côté de Harry resté seul.

-Et ton mal de tête ? demanda-t-il

-Pire, répondit Harry. Je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que quelque chose va se passer ce soir. Tu as moyen de contacter ta famille ?

-Oui, pourquoi ?

-Vaut mieux les prévenir. Je le sens vraiment pas.

-Tu as raison. C'était trop calme, ces derniers temps. Et tes parrains ? Et le mien ?

-Je m'en charge.

Ils se levèrent. Draco alla se chercher un verre tout en prévenant ses parents et sa tante tandis que Harry se rendait vers la table des professeurs. Mais à quelques mètres d'elle, une douleur atroce lui traversa le front et il ne dut qu'à ses réflexes bien ancrés pour ne pas s'effondrer devant tout le monde. Avec un peu de difficulté mais sans que personne ne le remarque, il marcha jusqu'à Remus, Sirius et Severus. Le loup en Remus sentant l'état de détresse du membre de sa meute qu'était Harry, il jeta un regard vers ses deux collègues qui l'aidèrent à éloigner le jeune homme dans un coin sans se faire remarquer.

-Ma cicatrice me fait mal, haleta Harry. C'est plus fort que d'habitude. Beaucoup plus.

-Se pourrait-il que ce garçon ait un lien avec Voldemort ? marmonna Severus en lui faisant ingurgiter une potion contre la douleur

-C'est possible, réfléchit Remus. L'éloignement a dû mettre en sourdine ce lien. Tu penses qu'il vient ?

-Non, secoua la tête Severus tandis qu'il passait l'élève à Sirius pour qu'il le réconforte. Ma marque n'est pas douloureuse

-Des Death Eaters ? risqua Sirius

-Peu probable, dit Severus. Les protections ont été revues et augmentées ce matin même.

-Il est content ... balbutia Harry, tirant les trois adultes de leur réflexion.

-Tu te sens en état de faire encore acte de présence ? s'inquiéta Remus

-Pas vraiment, non, avoua Harry.

-Peux-tu fermer totalement ton esprit grâce à l'Occlumencie ? demanda Severus

-Ce n'est pas une matière où j'excelle mais je me débrouille, sourit pauvrement Harry.

-Alors lève tes boucliers au maximum, ordonna Severus. Ça va peut-être atténuer la douleur. Je vais demander à Draco d'être auprès de toi. Tu devras malheureusement rester encore une heure pour ne pas que ça soit suspect.

-Mais je ne veux pas gâcher la soirée de Draco, se plaignit Harry.

-Pas plus que toi il n'a envie d'être là, révéla Severus. Black, charge-toi de le prévenir.

-D'accord, répondit le concerné.

-Il vaut mieux qu'on se sépare avant d'attirer l'attention, conseilla Remus. Reprends ta place pendant que je vais prendre un verre avec Harry.

-Bonne idée, acquiesça Severus.

Cinq minutes plus tard, Remus, Sirius, Harry et Draco étaient assis à la table où les deux plus jeunes avaient dîné. Tout en relayant l'information à sa famille, Draco fut mis au courant des évènements. Il fut heureux d'avoir un prétexte pour écourter cette soirée, quoique plaisante, qui l'ennuyait au plus au point. Il admira Harry qui ne laissait transparaitre à aucun moment sa douleur. Son masque était aussi parfait que celui de son père et de son parrain et Morgane savait combien il les tenait en très haute estime. Après le départ des deux professeurs, il discuta avec son camarade, envoyant balader tout ceux qui voulaient une danse avec le Survivant, y compris Weasley fille. Enfin, lorsque plus personne ne leur portait attention près de deux heures plus tard, il entraina Harry au bout du rouleau hors de la salle. Jugeant son état déplorable, il opta pour l'emmener plutôt dans ses appartements que le dortoir des Slytherin. Sans un bruit, il l'y conduisit puis le coucha dans son lit. Ensuite, il approcha un fauteuil, sentant que la nuit ne serait pas de tout repos.

Bien lui en prit.

Un heure à peine après avoir rejoint les bras de Morphée, Harry fut prit de spasmes et de tremblements incontrôlés.

Sur le point de paniquer, Draco fit la seule chose à laquelle il put penser : il le prit dans ses bras et le berça comme un petit enfant. A sa grande surprise, cela marcha et l'endormi retrouva un sommeil paisible. Cela recommença plusieurs fois mais le blond employa la même méthode et à chaque fois, le brun se calmait.

Ce ne fut que peu avant l'aube que les cauchemars cessèrent, laissant les deux jeunes hommes exténués s'endormir du sommeil du juste.

Harry eut du mal à se réveiller ce matin-là. Il lui semblait qu'il sortait de l'eau. Il cligna des yeux et regarda autour de lui. Premièrement, il ne se trouvait pas dans le dortoir des Slytherin de 7ème année. Deuxièmement, il se trouvait dans un endroit habité par un Slytherin. Troisièmement, il reconnaissait le décor.

Appartements du Préfet-en-Chef Draco Malfoy.

Morgane merci, son ami ne l'avait pas renvoyé après l'avoir fait quitter la Grande Salle.

Il s'étira longuement avant de se redresser dans le lit. Le soleil coulait à flots à travers les fenêtres. Heureusement, le Directeur avait déclaré que le jour suivant le bal les cours étaient annulés. On lui avait ôté sa chemise ainsi que ses chaussures et ses chaussettes pour qu'il ne soit pas gêné pour dormir. Il nota que les draps étaient enroulés autour de lui. Il avait dû passer une mauvaise nuit, comme toujours à cette époque-là de l'année.

Un bruit de porte tournant sur ses gonds le fit tourner la tête. Harry sourit largement en découvrant que c'était Draco avec un plateau d'où s'échappaient de bonnes odeurs.

-Bonjour, fit Draco.

-Salut, marmonna en retour Harry.

-Bien dormi ?

-Y'a pire. Et toi ? t'as dormi où ?

-J'ai transformé un fauteuil en lit, t'inquiète. T'as faim ? Il est bientôt dix heures.

-Je boufferais un éléphant !

Ils mangèrent en silence puis le brun poussa le plateau loin de lui.

-Où sont-ils ? demanda Harry

Il n'y avait pas besoin de préciser à qui il faisait référence.

-En te voyant dormir, ils ont préféré te laisser, répondit Draco. Dis-moi ce qu'il s'est passé cette nuit.

Harry se laissa retomber sur le lit.

-Je sais pas vraiment, avoua-t-il. Je me trouvais dans un autre endroit. Pas à Hogwarts, c'est sûr mais autre part. Il y avait des dizaines de prisonniers devant moi. Des personnes habillées en noir avec un masque en forme de crâne les gardaient pour les empêcher de s'enfuir. Beaucoup d'entre eux portaient des vêtements moldus. J'ai levé ma baguette et je les ai torturé. Chacun à leur tour. C'était horrible. En plus, je ressentais parfaitement leur douleur. Et quand je lançais le sortilège de la mort, c'était comme si c'était moi qui mourrait. En plus, avec mon empathie, je ressentais toutes leurs émotions. J'ai cru devenir complètement fou.

-Tu peux visualiser les hommes en noir ?

-Bien sûr.

Le brun s'exécuta et le blond resta silencieux quelques instants pendant qu'il accédait à son esprit.

-Ce sont des Death Eaters, révéla Draco. Tu en as déjà vu avant ?

-Non, absolument pas, avoua Harry.

-Je commence à rejoindre Parrain sur son idée que tu aies un lien psychique avec Voldemort. Ça ressemble pas mal aux massacres qu'il organise avec ses Death Eaters que papa m'avait montré.

-Tu penses que j'ai vu l'une de ses attaques ?

-C'est possible. Il faudrait demander à Parrain. Il maitrise parfaitement bien l'Occlumencie et la Légilimencie.

-On verra ça plus tard. Pour l'instant, j'ai besoin d'une douche. Tu peux me filer des fringues ?

-Bien sûr. Va dans la salle de bain, je te les apporte dans quelques minutes. Ensuite on ira voir toute la famille. Ça te va ?

-De toutes façons, on n'a pas le choix, non ?

-Tu as raison.

Un demi-heure plus tard, les deux élèves arrivèrent devant les appartements de Remus où il semblait que le professeur soit seul d'après la Carte des Maraudeurs.

-Tiens, bonjour vous deux ! sourit Remus. Entrez, je vous en prie.

-Merci, professeur Lupin.

Tous les trois s'installèrent.

-Que me vaut cette visite ? demanda Remus

-Nous voulions savoir si vous n'aviez pas vu le professeur Snape, dit Draco

Les appartements de Remus étaient sous la surveillance de Dumbledore et chaque parole était rapportée. Tous avaient dû convenir d'un langage codé pour se transmettre des informations.

-Je ne peux vraiment pas vous répondre, fit Remus. Il a dit qu'il devait quitter Hogwarts pour la journée. Des affaires très urgentes à régler, semble-t-il.

-Merci quand même, Remus, sourit Harry. On va pas te déranger plus longtemps. Bonne journée !

-A vous aussi !

Les deux Slytherin errèrent dans le château

-On fait quoi maintenant ? chuchota Draco

-Va falloir qu'on se tire, dit Harry. T'es prêt pour une virée dans la Forêt Interdite ?

-Tu plaisantes là ?!

Harry lui sourit en guise de réponse. Draco gémit intérieurement en se laissant entrainer à l'extérieur du château

Dix minutes plus tard, le jeune aristocrate maudissait à voix basse son ami alors qu'ils cheminaient pour la forêt qui avait déjà fait ses preuves en matière de danger. Évidemment, le Survivant s'en fichait éperdument.

-Où on va ? maugréa Draco

-Il y a une brèche dans la barrière de l'école, expliqua Harry tout en marchant. Je l'ai découverte lors d'une sortie nocturne. Je l'ai sécurisée avant de prévenir Rem' et Siri. On a décidé de ne pas le dire à Dumby au cas où on aurait besoin d'une sortie de secours. Mais on a fait en sorte que personne ne la remarque ni ne puisse l'emprunter sans notre accord à tous les trois. Rassuré ?

-On va dire ça ...

Ils passèrent rapidement la brèche et transplanèrent aussitôt au Manoir Black. En entrant, ils trouvèrent les adultes réunis devant une bonne tasse de thé pour les femmes et un verre d'alcool pour les hommes.

-Une Bièreaubeurre ? proposa Remus

-Une vodka plutôt, soupira Draco en s'écroulant dans un fauteuil.

-Je ne crois pas t'avoir élevé comme ça, gronda Narcissa.

-Tu en demanderais toi aussi si tu avais vu par quoi je suis passé pour venir ici, rétorqua Draco. Par Morgane, ce type est complètement malade ! Nous sommes entrés dans la Forêt Interdite pour venir vous rejoindre. La Forêt Interdite, maman !

-Pauvre chou ! ricana Sirius. Depuis le temps, tu n'as toujours pas compris qu'il fallait que tu te méfies des Maraudeurs et surtout de Harry ?

-Maintenant, je l'ai compris, grommela Draco.

-'Ry ? dit Remus

Le jeune homme se tenait sur le rebord d'une fenêtre, les yeux vers le ciel. Tous virent le charme inhérent du brun et comprenaient pourquoi il attirait tant les gens. Le loup-garou répéta son appel, faisant sursauter son protégé.

-Excuse, Moony, j'étais dans mes pensées, fit Harry. Que veux-tu ?

-Que s'est-il passé hier soir ? demanda Remus doucement

Le jeune homme soupira avant de raconter d'une voix éteinte ce qu'il avait vu dans ses rêves. Pour appuyer ses dires, il fit venir une Pensine et y mit ses souvenirs. Tous purent alors découvrirent les horreurs le brun avait été soumis contre son gré.

-Le massacre de Colombus, déclara Lucius.

-Pardon ?! fit Remus

-Ce que Harry a vu, c'est le massacre de Colombus, expliqua Lucius. La marque m'a lancé et je suis allé voir de quoi il en retournait. Tout ce que nous avons vu est ce qu'il s'est passé là-bas.

-Il aurait donc un lien avec le Seigneur des Ténèbres, souffla Severus. C'est un don à double tranchant.

-Comment ça ? fronça des sourcils Sirius

-On peut savoir maintenant en temps réel ce que fait Voldemort, expliqua Severus, mais ça mettra Harry dans un état déplorable. De toutes façons, c'est à lui de choisir s'il veut utiliser ce don ou non.

-Comment peut-il d'abord le contrôler ? songea Remus. C'est un point à éclaircir.

-Si c'est un lien psychique comme je le pense, dit Severus, l'Occlumencie l'aidera beaucoup. De plus, il semble qu'elle ait stabilisé les effets de cette connexion hier soir.

-Nous lui avons appris les bases, renseigna Sirius. Mais ni Remus ni moi ne sommes des spécialistes.

-Et cette Cassidy ? demanda Narcissa

-Elle use d'une variante de l'Occlumencie, d'après ce que j'ai compris, répondit Remus. C'est ça, Harry ?

-Exact, acquiesça Harry. Mais je ne la connais pas parce que il me manque une base qu'elle m'a pas encore apprise.

-Mais votre niveau est quand même correct, affirma Lucius.

-Juste suffisant pour tenir face à Dumbledore, marmonna Harry.

-Que veux-tu dire ? fronça des sourcils Cassiopée

-Lorsque le directeur a voulu me faire passer des tests pour évaluer mon niveau cet été, raconta Harry, il a tenté d'entrer dans mon esprit. A la fin, j'étais à deux doigts de craquer.

-Ça pose problème, si même Dumbledore se méfie, songea Lucius. Il me semble urgent de fortifier vos boucliers. Narcissa, qui crois-tu serait apte à le faire ?

-Sans hésitation, Cassiopée en premier, répondit Narcissa. Il faut consolider les bases en premier lieu. Ensuite, vos pourrez tester sa puissance.

-Tu es d'accord, Harry ? demanda Cassiopée

-Bien sûr, sourit Harry. Quand vous voulez. De toutes façons, c'était dans mes priorités de progresser dans cette matière.

-C'est parfait, sourit Severus.