Chapitre 4 Vivre à Hogwarts et appel à l'aide Le bureau de Albus Dumbledore n'avait absolument pas changé depuis la dernière fois que Remus et Sirius y étaient entrés, c'est-à-dire il y avait près de dix-sept ans, si ce n'est les nouveaux bibelots en tous genres ça et là. Le directeur, vieil homme à la barbe blanche, se tenait devant l'imposant bureau qui avait accompagné toutes les directrices et directeurs depuis la fondation de l'école, les yeux brillants. -Sirius, Remus, quel bonheur de vous revoir ! Une larme coula sur les joues des deux hommes émus. -Et voici donc le jeune Harry Potter, fit le directeur. Je suis Albus Dumbledore. Bienvenue à Hogwarts, mon enfant. -Merci, Monsieur, répondit Harry en lui serrant la main. -Asseyez-vous, je vous en prie, dit Albus en indiquant les sièges à ses invités tout en faisant de même. Ils s'exécutèrent. -Je ne vous savais pas de retour, fit Albus. -Nous n'avons prévenu personne, se justifia Remus. En fait, vous êtes la première personne à être au courant. -J'en suis heureux, dit Albus. Vous ne savez pas combien ça me réjouit de vous savoir ici. -Pourquoi nous vouloir ici ? demanda Sirius, bien connu pour son impatience -Je suis le seul que Voldemort craigne vraiment, soupira Albus. L'espoir se perd, mes enfants. Les Maraudeurs ont été des symboles à la première guerre. J'espérais que vous parviendrez à rassembler les foules pour combattre. -En souvenir de Lily et James, c'est ça ? cracha presque Sirius. C'est pour cela que nous sommes partis, pour ne pas être utilisé comme de vulgaires objets ! -Voldemort a peur du Serment des Maraudeurs, continua Albus. Il relève d'une magie trop pure, la même qui a sauvé Harry il y a seize ans. -Le Serment des Maraudeurs ? questionna Harry -Il s'agit d'un très vieux rituel que Lily avait trouvé dans une salle secrète de l'école, expliqua Remus. Il nous liait les uns aux autres par nos magies. C'est pour cela que nous avons pu partir d'Angleterre sans problème et qu'on nous avait jamais retrouvé jusque là. Administrativement et magiquement, Sirius et moi sommes tes tuteurs légaux et nous étions tous les trois en danger dans notre pays. Le sort nous protégeait des indésirables. -Ah bon ? s'étonna Harry. Mais pourquoi je ne l'ai jamais su ? -Nous allions te le dire à ton anniversaire, dit Sirius. Mais ce n'est pas le sujet de la discussion. Que voulez-vous que nous fassions exactement, Professeur ? -Appelez-moi Albus, je vous en prie, sourit pauvrement Albus. Je comptais sur vous pour la défense d'Hogwarts. Remus fronça des sourcils. -Que voulez-vous dire ? -La cible première de Voldemort est cette école, expliqua Albus. Le Ministère a accepté de placer des Aurors à Hogmeade mais ce n'est pas du tout suffisant. Je vous veux à l'intérieur de l'école. -Et comment ? demanda Remus. Hogwarts n'a jamais accueilli de personnes n'appartenant ni au corps professoral ni aux élèves pour une durée indéterminée dans ses murs. -Je vous offre deux postes d'enseignants. -Pardon ?! -Vous m'avez bien entendu. Vous serez bien plus efficaces dans ce château que sur le terrain avec l'Ordre du Phénix. Bien entendu, connaissant la nature du Serment des Maraudeurs, je vous propose que Harry vienne étudier ici. Qu'en pensez-vous ? -Tous les trois à Hogwarts ? balbutia Sirius -Oui. -Tous les trois ? -Oui. -Mais c'est génial ! hurla Sirius en bondissant de son siège Il fit une "Danse de la Joie" comme il aimait l'appeler sous le regard narquois de Harry, celui étonné de Albus alors que Remus levait les yeux au ciel. -T'es d'accord, Rem' ? Et toi 'Ry ? se retourna brusquement Sirius -Il serait temps que tu nous demandes notre avis, fit remarquer Remus. -Je sais, je suis incorrigible, grimaça Sirius. Alors ? -N'avez-vous pas peur que les élèves me rejettent à cause de ma lycanthropie ? demanda Remus -Je ne crois pas, répondit Albus. J'ai déjà soumis l'éventualité au conseil d'administration et il n'a pas eu l'air contre l'idée. -Et pour les nuits de pleine lune ? fit Remus -Sirius ici présent se fera une joie de vous remplacer, je pense, sourit Albus. Au pire, l'un des professeurs, si ce n'est moi-même, prendra votre place. -Mais à quel poste nous destinez-vous ? fronça des sourcils Remus -Je projette de vous placer au poste de professeur de Défense contre les Forces du Mal et Sirius à celui de professeur de Duel, annonça Albus. -Le poste maudit pour Rem' ? sursauta Sirius -Je suis sûr qu'il s'en tirera très bien et qui sait, qu'il brisera la malédiction, sourit mystérieusement Albus. -Je veux bien tenter le coup, accepta Remus en s'asseyant plus confortablement dans son fauteuil. Harry ? Qu'en penses-tu ? -Je ne sais rien de Hogwarts si ce n'est ce que vous avez bien voulu me raconter, s'excusa Harry. Mais si c'est à moitié aussi merveilleux que vous me le décrivez, alors je serais heureux de venir ici. -Fantastique ! s'écria Albus. Je vais de ce pas ... Mais le directeur n'eut pas le temps de finir sa phrase. Au même moment, un hibou passablement déplumé venait d'entrer dans la pièce. Il semblait plutôt gravement blessé. Avant qu'il ne s'écroule au sol, Harry l'avait rattrapé. Délicatement, pour éviter d'aggraver les blessures de l'oiseau, l'adolescent détacha la lettre de sa patte. Voyant qu'elle était adressée à Albus Dumbledore, il la lui tendit. Albus pâlit radicalement en découvrant que la missive avait été cacheté avec de la cire rouge. Un message de détresse. -Albus ? hésita Sirius Le vieil homme s'empressa d'ouvrir la lettre et la lut fébrilement. -Merlin ! soupira Albus en s'écroulant presque dans son fauteuil -Un problème ? s'inquiéta Remus -Oh que oui, fit Albus. Lisez. Remus prit la feuille entre ses mains. Il remarqua que celle-ci était froissée et déchirée sur les bords. Albus, Je suis en ce moment même au Manoir en compagnie des quatre membres de la famille. Le Lord a découvert notre statut d'espions et menace de nous tuer après nous avoir arraché tous nos secrets. Nous nous sommes barricadés à l'intérieur. Envoyez-nous l'équipe d'extraction. S. -Une équipe d'extraction ? s'étonna Sirius -C'est l'une des conditions de ces espions, expliqua Albus. Leur assurer que quelques personnes viendraient les chercher à un point de rendez-vous précis. -Qu'attendez-vous pour le leur envoyer ? demanda Remus -Les personnes qui devaient le faire sont en mission, soupira Albus. -Mais vous ne pouvez pas les abandonner ! s'écria Remus -Je ne peux malheureusement rien faire, avoua Albus. Ces personnes avaient été spécifiquement choisies pour les faire sortir de là. Sans elles, on ne peut strictement rien faire. -Qui sont-ils ? demanda soudainement Sirius d'une voix très calme, inhabituelle dans son cas. -Je ne peux vous le dire ... fit Albus -Si je vous le demande, c'est que je crois que j'ai une chance de vous aider coupa Sirius. -Sirius ... dit Albus -Albus, nous perdons du temps. -Il s'agit d'Andromeda et Nymphadora Tonks pour l'équipe d'extraction, répondit Albus. -Et pour les espions ? interrogea Sirius -D'après cette lettre, il y aurait Narcissa, Cassiopée, Lucius et Draco Malfoy ainsi que Severus Snape. Les deux derniers Maraudeurs se figèrent. Sirius réfléchit alors à toute vitesse. Si ce qu'il avait envisagé était exact... -Quel est le lien entre les Malfoy et Snape ? demanda Sirius -Il me semble que Severus est le parrain du jeune Draco. Silence. -Je vais aller les chercher, annonça soudainement Sirius. -Mais vous ne pouvez pas ! s'écria Albus Sirius le regarda étrangement puis son visage s'éclaira avant de prendre un air inquiet. -Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les Malfoy avaient choisi délibérément Meda pour cette mission ? -Non, pas vraiment, avoua Albus, penaud. Sirius soupira et entreprit de lui expliquer. -Les plus anciennes demeures sorcières britanniques sont pourvues d'un sortilège très complexe qui reconnait son propriétaire légitime, comme c'est encore le cas encore pour des maisons bien plus récentes, mais aussi ses affiliés, ce qui est impossible à reproduire aujourd'hui, sauf l'un d'eux est répudié par le maître des lieux. Lucius, ainsi que sa sœur Cassiopée, sont les propriétaires légitimes du Manoir Malfoy. Narcissa, avant d'être une Malfoy par alliance, est une Black par le sang. Pour lui permettre de vivre au Manoir, Lucius a dû l'accueillir comme une affiliée au propriétaire. De cette façon, elle-même puis ses enfants et enfin les Black sont les bienvenus au Manoir Malfoy. Meda est la sœur aînée de Narcissa. En fait, c'est l'une des seuls Black qui appartienne à l'Ordre donc la seule habilitée à les sortir de là. -Mais pourquoi seulement les sortir de là ? fronça des sourcils Albus. Ce genre de maison doit regorger de passages conduisant à l'extérieur du domaine, non ? Et puis, j'aurais pu envoyer des dizaines de membres de l'Ordre pour se débarrasser des Death Eaters ! -Il faudrait vivre dans une telle maison pour comprendre, fit Sirius. Mais en gros, l'un d'entre eux doit être gravement blessé pour qu'ils vous demandent de l'aide. Le Manoir doit sentir qu'une personne de confiance protège les propriétaires légitimes pour s'occuper des indésirables après leur départ. Maintenant, je dois y aller. Remus, Harry, préparez de quoi les soigner à mon retour. -Compris, acquiesça Remus. Sirius disparut aussi vite qu'il le put. Remus embarqua Harry vers l'infirmerie pour aviser Mrs Pomfrey de l'arrivée imminente de nouveaux patients et passèrent en revue les stocks. Voyant qu'il manquerait sûrement quelques potions élémentaires, l'infirmière les envoya les chercher dans le laboratoire de Potions. Tous les deux y coururent, donnèrent le mot de passe et firent une razzia dans la réserve de Potions. Ils remontèrent au plus vite et pendant que Remus se faisait happer par Mrs Pomfrey, Harry se rendit au portail pour y attendre son parrain. Après un temps incroyablement long à son avis, il le vit arriver, soutenant une personne à la chevelure blonde, suivit de trois autres blonds et d'une autre personne aux cheveux noirs comme les ailes d'un corbeau, comme les siens, en fait. Aussitôt le portail passé, le jeune homme se précipita pour aider son parrain. -L'infirmerie est prête, fit Harry. Tu n'as pas eu trop de problèmes ? -Les Dementor, grimaça Sirius. Dépêchons-nous. Moins d'une dizaine de minutes plus tard, ils étaient tous à l'infirmerie en train de se faire soigner. oOoOoOo |