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au 31 Mai 21 :
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Jusqu'à ce que la mort nous sépare de nouveau
Par crystalofshadow
Harry Potter  -  Général  -  fr
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Entre Haine et Amour : Joyeuse Saint Valentin

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à J.K.Rowling. Moi, je ne fais que joujou avec, surtout que sa fin est, comment dire, décevante de mon point de vue.

Note de l’auteur : Salut à toutes et à tous ! Je sais, ça fait longtemps que je n’ai pas donné de nouvelles mais je dois avouer que j’ai eu beaucoup de mal à écrire de chapitre ! En fait, quand j’ai pu y mettre la touche finale, je me suis aperçue que quelques temps après, c’était la Saint Valentin ! Pure coïncidence j’avoue ! C’est pour cela que je publie le 14 février ! Par contre, je suis désolée, mais le prochain chapitre se fera un peu désirer.

Bonne lecture à tout le monde !

Crystal of Shadow

 

Chapitre 23 Entre Haine et Amour : Joyeuse Saint Valentin

Janvier venait enfin de se terminer et février pointait le bout de son nez. Ce jour-là, Draco avait invité dans ses appartements à une heure avancée de la nuit Théo, Blaise et Daphnée, profitant d'une nuit où Harry était en pleine nuit de méditation avec Cassidy. Le blond se souvint que la femme lui avait littéralement tiré les vers du nez quand il lui avait demandé d'occuper Harry cette nuit-là.

Flash-back

-Tiens donc, ce cher Draco Malfoy ... sourit Cassidy. Que me vaut le plaisir de cette visite ?

-Bonjour Cassidy, répondit Draco. J'aurais un renseignement à te demander.

-Bien. Installe-toi, je t'en prie. Que veux-tu savoir exactement ?

-J'aimerais savoir si tu comptes donner un entraînement à Harry dans les prochains jours.

-Tu veux y assister ?

-Ce n'est pas ça. Je veux être au courant, c'est tout.

-Sun, tu n'arriveras pas à me mentir.

Sun était le surnom que la tueuse lui avait donné, au même titre que Raven pour Harry.

-Disons que je dois être sûr que Harry soit occupé pour faire quelque chose.

-Sun ...

-Mais c'est la vérité !

-Ça, je sais. Mais ce que je voudrais, c'est des détails.

-Je ne peux pas te le dire, c'est personnel.

-Ça concerne Raven, j'en suis sûre.

-Qu'est-ce qui te dit ça ?

-Tu rougis et tu le fais seulement quand un certain brun est dans les parages, aussi bien physiquement que mentalement.

Le blond devint écarlate.

-Bien, bien. Tu vas finir par me dire la vérité, cher Sun, sinon tu ne risques pas d'apprécier ce que je peux faire pour obtenir les informations que je désire.

La femme se leva et alla prélever une fiole dans une armoire.

-Véritaserum ? ne put s'empêcher le jeune homme

-C'est bien moins drôle de l'utiliser, réfuta Cassidy. Disons que je peux obtenir les mêmes résultats.

Depuis la première fois qu'il avait remis sa parole en doute et qu'il avait été ramené par un Harry moitié mort de rire moitié inquiet pour sa santé dans un été déplorable après s'être pris une raclée mémorable de la part de la tueuse, Draco ne songeait même plus à douter de ses promesses, surtout celles de souffrances. Il eut des sueurs froides rien qu'en imaginant ce qu'elle pouvait lui faire. Il déglutit péniblement et réfléchit rapidement. Il fallait que Harry ne puisse pas interférer avec ses projets et la collaboration de Cassidy était essentielle, qu'elle soit volontaire ou non : elle était la seule à leur faire des entraînements séparés, à cause de la différence flagrante de niveau. Que faire ?

Il décida de capituler.

-Je dois voir Daphnée, Théo et Blaise sans que Harry le sache, avoua Draco.

-Tu vois, quand tu veux, sourit Cassidy. Pourquoi ?

-J'aimerais organiser une soirée pour Harry et moi.

-C'est pour la Saint Valentin ?

-Pas du tout ! se hérissa Draco. Nous sommes en froid depuis un moment et je n'ai pas encore trouvé le temps de m'excuser. J'ai pensé qu'une soirée en tête à tête pourrait nous aider à résoudre notre problème.

-Tu sais que ça ressemble terriblement à un rendez-vous amoureux ?

-Je t'en prie ! J'ai besoin de ton aide !

-Qu'es-tu prêt à faire en échange ?

-Ce que tu veux. Tu ne sais pas à quel point c'est important pour moi ...

Elle se leva et marcha tranquillement de long en large devant la cheminée. Il savait qu'elle prenait un malin plaisir à jouer avec ses nerfs et il savait qu'elle savait qu'il savait. Mais il ne pouvait rien faire. Comme d'habitude contre elle.

-Ta proposition est très intéressante, finit par dire Cassidy. Mais toi, tu es imprudent. Ce genre de promesse en l'air peut se transformer en serment sorcier en bonne et due forme si tu es assez désespéré pour le souhaiter. Je ne t'apprends rien.

-Non, tu as raison.

-Ceci mis au clair, j'accepte de t'aider. Dis-moi simplement quand tu veux que j'occupe Raven et je le ferais. Quant à la contrepartie, je me réserve le droit de la réclamer n'importe quand et tu n'auras pas à discuter, tu en es bien conscient.

-Parfaitement.

-Bien.

Elle lui tendit la main et le jeune homme n'hésita qu'un quart de seconde avant de la serrer. Cela montrait à quel point ce qu'il demandait était vraiment important à ses yeux. L'accord fut donc scellé. Un sourire carnassier fleurit alors sur les lèvres de la tueuse et l'aristocrate eut un sombre pressentiment quant aux conséquences de cet accord. Il sentait qu'il allait vraiment le regretter.

Fin du Flash-back

Le blond ne put réprimer un frisson en se remémorant ce souvenir, ce que remarqua immédiatement ses amis réunis autour de lui.

-Ça va Draco ? demanda Daphnée

-Ouais, fit Draco.

Il respira profondément pour se reprendre. Il lança un rapide coup de sonde pour vérifier que Harry était bien là où il devait se trouver avant de commencer.

-OK, soupira Draco. Si je vous ai demandé de venir, c'est parce que j'ai besoin de votre aide.

-C'est un miracle ! s'exclama Blaise. Le grand Draco Malfoy daigne enfin s'adresser au commun des mortels pour l'aider !

Le blond le fusilla tant et si bien du regard que le noir se recroquevilla sur son siège.

-Un de ces jours, Blaise, fit Draco, tes remarques vont te rapporter des problèmes. Bien, je disais donc que j'ai besoin de vous.

-On t'écoute, fit Théo.

-Harry et moi sommes un peu en froid en ce moment, révéla Draco.

Il n'avait pas envie de leur dire que c'était parce qu'il l'avait embrassé. Voyant qu'il ne s'étendait pas sur le sujet et malgré leur curiosité, ses amis passèrent sur ce point.

-En quoi pouvons-nous t'être utile ? demanda Daphnée

-J'aimerais que nous ayons une soirée rien que nous deux pour pouvoir discuter, expliqua Draco. Mais je voudrais avoir des idées pour ne pas qu'il se braque complètement.

-C'est un rendez-vous amoureux ou quoi ? ne put s'empêcher Blaise

Draco le foudroya du regard mis Blaise se justifia.

-Écoute-moi deux secondes avant de t'énerver, fit Blaise. Vu comment tu nous le présentes, c'est à ça que l'on pense. De plus, aucun de nous n'ignore combien tu tiens à Harry.

-Vous êtes les meilleurs amis du monde, ajouta Théo. Mais il semble que tu veuilles qu'il y ait plus entre vous, n'est-ce pas ?

-Ce n'est pas exactement ça, éluda volontairement Draco. On ne s'est pas disputé mais j'aimerais vraiment qu'on mette les choses au clair.

-Tu ne sais pas comment faire pour que ça ne passe pas pour une tentative de séduction, c'est ça ? devina Daphnée

-C'est ça, soupira Draco. C'est assez difficile pour moi, vous savez.

-D'accord, on va t'aider, fit Blaise. Vu que tu le connais bien mieux que nous, tu vas devoir répondre à quelques questions.

-OK, mais il va falloir que vous gardiez le secret, prévint Draco. On parle bien de Harry Potter, le Survivant !

-Compte sur nous, sourit Théo. Maintenant, dis-nous ...

La soirée fut ainsi riche en révélation sous le couvert du secret.

Harry revint exténué de son entraînement avec Cassidy. Il n'eut que le temps de se déshabiller et de se jeter sur son lit dans le dortoir avant de s'endormir comme une masse. Le lendemain le retrouva assez reposé mais flemmard. Il jeta un coup d'œil à son horloge et découvrit qu'il était encore assez tôt, même pour lui. Il se recoucha donc tranquillement et se mit à rêvasser.

Il avait réussi à se débarrasser de Ginny Weasley et il était de mieux en mieux préparé pour sa lutte contre Voldemort. Il ne lui restait qu'à s'occuper de Ron et de Dumbledore pour avoir les mains complètement libres.

Enfin, pas tout à fait.

Régulièrement, il recevait des nouvelles de Genesys et bien que la situation là-bas ne s'aggravait pas, elle restait néanmoins très dangereuse. Les élèves les plus âgés, notamment Requiem, son groupe d'amis, se faisaient un devoir de protéger les plus jeunes et ce malgré la non coopération du ministère de la Magie. Mindy, la nièce de Cassidy, l'avait prévenu qu'il lui était impossible d'annuler les contrats qu'il y avait sur les Malfoy et sa famille, ce qui l'inquiétait vraiment. Mais le fait qu'ils aient Cassidy auprès d'eux leur garantissait une certaine protection, protection qui s'envolerait si les assassins de Grande-Bretagne passaient outre l'autorité de la Confrérie qui avait demandé de ne rien faire jusqu'à ce qu'elle décide de donner suite ou non à ces contrats, la parole de Cassidy et le défoulement de Harry dans ses installations même la faisant réfléchir sérieusement.

Il serra les poings de frustration. Tant qu'il serait à Hogwarts, il ne pourrait rien faire. Ou plutôt, tant que Dumbledore ne les lâcherait pas, alimentant sûrement la rancune de ses adversaires, notamment des Weasley. Il avait éloigné Ginny mais pour combien de temps, là était la question. Car il n'était pas idiot, les filles du genre de la rousse ne se déclaraient pas vaincues aussi facilement, le coup de la potion qu'elle lui avait fait en était un exemple. Mais tant qu'elle ne reviendrait pas à l'attaque, il serait relativement tranquille.

Restait plus que son frère.

Durant les mois qu'il avait passé à Hogwarts, il avait compris que Ron Weasley était quelqu'un qui n'avait pu et qui ne savait pas prendre des décisions seul, venant d'une famille nombreuse et étant le dernier garçon né. Il en résultait un caractère qui ne s'imposait absolument pas face aux autres et très envieux. Le brun le soupçonnait facilement influençable si on prenait les bons arguments. Il avait aussi la quasi certitude que si elle le voulait, Ginny Weasley, bien plus forte d'esprit que son frère, pourrait amener ce dernier à faire ses quatre volontés, ce qui était inquiétant. En effet, le roux ne brillait pas pour son intelligence mais pour un Sang Pur avait une puissance correcte qui, alliée aux méandres de l'esprit tortueux de sa sœur, pouvait se révéler dangereuse pour le brun et ses proches, et plus particulièrement Draco, bien qu'il n'ait pas vraiment à craindre quoi que ce soit. Le blond, s'il connaissait ses pensées, aurait reniflé de dédain et aurait déclaré que le cadet des Weasley était stupide entre autres, adjectif parmi les moins injurieux qui serait caché dans les nombreux qualificatifs déplaisants au bas mot que l'aristocrate lui aurait trouvé à la minute. Harry avait toutefois noté un détail intéressant sur le roux. Il avait l'air de s'apitoyer beaucoup sur son sort guère enviable.

Un sourire machiavélique fleurit alors sur le visage du jeune homme. Il était temps d'utiliser cette information à bonne escient. Petit à petit, une ébauche de plan se forma dans sa tête. Quand il fut sûr des lignes principales, il était temps pour lui d'aller s'entraîner. Il avait de la chance, ses cours commençaient plus tard dans la matinée. Il pourrait ainsi parler à Draco et fignoler les détails.

Et en évitant les sujets qui fâchent, bien sûr.

Après un crochet dans les cuisines de l'école, Harry hésitait maintenant à entrer dans les appartements de Draco. Il ne voulait s'arrêter sur le fait qui les avait séparé et espérait que son ami n'allait pas remettre le sujet sur le tapis. Inspirant un bon coup, il fit pivoter le mur et pénétra dans l'antre du petit Dragon, comme il le surnommait. D'un pas ferme, il se dirigea vers la chambre et y découvrit le blond qui dormait encore. Son cœur rata un battement et il se sentit fondre devant la vision enchanteresse. Mais bien vite, il se secoua. Ce qui s'était passé entre Draco et lui semblait aller beaucoup trop vite et il avait peur d'être gravement blessé si leur histoire venait à échouer. Il n'était pas sûr de la marche à suivre et n'était pas en état d'y réfléchir pour l'instant. Il se décida enfin à le réveiller.

-Dray ... le secoua-t-il. Il faut que tu te réveilles !

-'Ry ... J'ai envie de dormir ...

-On a pas le temps. Lève-toi tout de suite. Je t'attends dans le salon. Si tu ne le fais pas, j'appelle Severus. Et tu sais comme il est de mauvais poil quand on le tire des bras de Sirius !

-D'accord ...

Le brun sortit aussitôt et le blond se redressa difficilement. Celui-ci reprit ses esprits pendant quelques instants avant de se hisser péniblement vers la salle de bain. Vingt minutes plus tard, il sortit de la chambre, habillé et passablement réveillé. Il se laissa tomber dans un fauteuil et commença à manger. Après une longue gorgée de café, il consentit à parler.

-Bonjour 'Ry.

-Bonjour Draco.

-Pourquoi ce réveil en fanfare ?

-J'aimerais qu'on parle.

Le blond se tendit. Se pouvait-il qu'il veuille parler de leur baiser ?

-A quel propos ?

-Ron Weasley.

Draco souffla de soulagement.

-Que vient faire la belette ?

-Il faut s'en débarrasser au plus vite. Tu m'avais dit que tu m'aiderais si je te le demandais, oui ou non ?

-Je t'écoute.

En quelques mots, il lui résuma les idées qu'il avait eu quelques heures plus tôt. Quand il eut fini, Draco réfléchit.

-L'ensemble a l'air bon, déclara finalement Draco. Mais il te manque les détails, j'imagine.

-C'est ça, acquiesça Harry.

-Blaise déclarant sa flamme à Hermione pour court-circuiter Weasley est une bonne idée. Je m'occupe de l'organisation du dîner aux chandelles. Mais quand ?

-Je pensais au quatorze février. La Saint Valentin est une bonne date, non ?

-C'est une date symbolique, en effet, mais tellement niaise.

-Si tu le dis.

-Laisse-moi mettre au point un plan. Je te préviendrais dès que j'ai fini.

-Tu m'enlèves une épine du pied, tu sais.

-Je m'en doute si tu es venu ici. Tu devrais voir ce que pense Hermione de Blaise. Essaie de lui tirer des informations, qu'on ne commette pas d'impairs sinon tout tombera à l'eau et Blaise nous en voudra vraiment.

-Je vois ce que tu veux dire. Je discuterais avec elle dans la journée.

-Parfait.

Un silence apaisant s'installa, toutefois teinté d'une légère gêne.

-Si on allait rejoindre les autres ? proposa Draco, sensible à l'ambiance qui devenait de plus en plus lourde.

-Bonne idée, accepta Harry en se levant. Ils seraient capable d'imaginer le pire en ne nous voyant pas.

-C'est difficile à croire qu'ils peuvent avoir l'imagination aussi fertile.

-Tu l'as dit.

-Après vous, monseigneur.

Le brun passa donc devant le brun et lui offrit un sourire un peu timide pour sa galanterie, peu sûr du comportement à adopter depuis leur baiser. Comprenant son embarras, Draco entraîna Harry dans une discussion mouvementée sur le Quiddicht tout en marchant vers la Grande Salle.

Bureau du directeur de Hogwarts

Après avoir toqué à la porte, la jeune Ginevria Weasley s'installa dans le fauteuil que lui indiquait Albus Dumbledore.

-Le sort de contrôle n'a pas pris, annonça Dumbledore. La potion ne l'a pas assez affaibli.

-Je n'ai eu qu'un essai, se justifia Ginny. Je n'ai pu l'embrasser que pendant une seconde et je doute que ça ait été assez pour donner une dose suffisante de potion pour que ça fonctionne.

-Je m'en doute. Il faut que Harry Potter adhère à ma cause et tant qu'il aura ses amis autour de lui ainsi que sa famille, je ne pourrais rien faire.

-Qu'attendez-vous de moi ?

-J'ai eu un autre plan. Celui-là sera beaucoup plus efficace.

-En quoi ? Je vous signale que je veux Harry et si vous faites toujours en sorte que je me le mette à dos, ça ne sera jamais possible.

-J'en suis conscient, ne t'inquiète pas.

D'un coup de baguette, il fit venir à lui une fiole de potion au contenu rouge vif. Fascinée, elle s'avança sur son siège.

-Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle

-C'est une potion très spéciale que j'ai préparé moi-même. Il va falloir que tu verses toute la potion dans son verre.

-Et comment ? Il ne veut pas me voir à moins de dix mètres de lui !

-Utilise Granger, ils sont proches. Je laisse le moyen de l'approcher à ton entière discrétion.

-D'accord, je me débrouillerai. À quoi sert cette potion ?

-Elle va plonger le jeune Potter dans le coma.

-Mais c'est horrible ! Je veux Harry vivant !

-Mais il le sera. Seulement, pendant son sommeil, ses souvenirs seront remplacés par ceux que nous lui raconterons. Nous changerons ainsi son allégeance.

-Ainsi que ses amis et je pourrais lui faire croire qu'il est fou amoureux de moi. Je suis d'accord.

-Je savais que tu dirais ça.

-Les effets sont rapides ?

-Immédiats. Il faudra donc que tu lui donnes la potion dans un endroit où il y aura beaucoup de professeurs, autres que Snape, Black et Lupin. La Grande Salle serait l'idéal.

-Mais le plus risqué. De toutes façons, c'est l'un des seuls endroits où on peut le voir. Je ferais de mon mieux.

-Je n'en attendais pas mieux de toi. Si tu réussis, comme promis tu pourras avoir le jeune Harry Potter comme époux. Et ainsi disposer de son immense fortune, d'autant plus qu'il semble être l'héritier de la branche principale des Black ainsi que de la famille Lupin. Cela fera une très jolie somme.

-Je l'avais compris. Merci de m'accorder votre confiance, professeur.

-Je sais que je peux compter sur toi, Ginny.

Après que la jeune fille soit partie, le vieil homme soupira.

Qu'est-ce qui ne faut pas faire pour obtenir ce qu'on veut, pensa Dumbledore. La dernière des Weasley me semble un peu trop gourmande pour mon propre bien. Demander la main du Sauveur, rien de moins ! Mais elle a le mérite d'être mes mains parmi les élèves sinon elle aurait pu aller se faire voir ! Mais elle est pas assez douée. Si j'avais pu avoir un autre de ses frères, mis à part Ronald qui est un parfait idiot ! Mais les cinq premiers enfants Weasley savent ce qu'ils veulent et ça serait un travail de longue haleine que de les amener à penser comme moi. En plus, ils sont bien campés sur leurs positions, ce qui n'est pas peu dire ! Espérons que ce plan marche, maintenant ...

 

En rentrant du dîner ce soir-là, Remus eut la surprise de s'apercevoir que son salon était occupé.

-Cassiopée ?! Mais que fais-tu ici ?

-Je voulais te voir, répondit la blonde. Ça fait longtemps qu'on a pas eu de moments seuls, toi et moi.

La femme se leva de son siège et alla embrasser tendrement son compagnon qui répondit très vite. Ils s'installèrent dans le canapé l'un contre l'autre et commencèrent à parler.

-Je ne te vois plus, soupira Cassiopée.

-Je dois dire qu'entre les cours et les missions de l'Ordre, je n'ai même plus le temps de penser, avoua Remus. J'aimerai tellement rattraper toutes ces années loin l'un de l'autre.

-Tout ça à cause de ta timidité et de ma peur d'être rejetée. J'ai beaucoup pensé à nos années à Hogwarts. Quand on pense qu'on aurait pu être ensemble depuis cette époque !

-Peut-être mais tu sais parfaitement qu'on nous aurait forcé à rompre si on avait su. J'étais un Gryffindor, tu étais une Slytherin, tu es une Malfoy, j'étais proche du fils d'une importante famille que la tienne haïssait, sans compter Voldemort. Tu sais que ça n'aurait pas été possible.

-Mouais, tu as raison. Mais je t'aimais et tu m'aimais déjà. Peut-être qu'on aurait pu passer entre les mailles du filet, non ?

-Aucune chance. Sans compter ma lycanthropie.

-Ce n'était pas un obstacle pour nous deux !

-Mais pour les autres, oui. Qu'est-ce qu'on aurait dit si toi, une Sang Pur parmi les Sang Purs, te serait mise avec un loup-garou, hein ? Ose nier que la réputation de ta famille n'est pas très importante pour toi !

-C'est vrai. Mais ...

-Oublie le passé, s'il te plait. Nous avons des regrets mais il faut vivre avec et aller de l'avant. Tu ne crois pas ?

-Si. Mais le présent n'est guère réjouissant.

-Je ne peux pas te contredire là-dessus. Plus le temps passe, plus les choses se dégradent. Voldemort ne nous rend pas la tâche facile.

-Tu peux le dire. J'ai été assignée pour réparer les dégâts du côté moldu. Franchement, il s'en donne à cœur joie ! Tous ces massacres ... J'en ai le cœur qui se soulève à chaque fois que je tombe sur une scène de ce genre et ça arrive trop souvent à mon goût !

-Heureusement que Harry ne voit pas ce scènes. Il en aurait été dévasté.

-C'est sûr. C'est tellement horrible. Quand cette guerre va-t-elle finir, par Morgane ?!

-Quand Voldemort sera définitivement plus de ce monde. Mais même après, le monde sorcier devra se reconstruire et je ne garantis pas que tout se passera pour le mieux.

-Ce sera une période de chaos sans nom. Dis ?

-Oui ?

-Qu'est-ce que tu feras quand tout sera fini ?

-Je ne sais pas trop. D'abord, je n'envisage pas de futur sans toi.

-Ça c'est gentil, mon loup.

-Pas de quoi. Je crois que je m'installerai dans la maison familiale et que je changerais toute la décoration. Je te demanderai d'ailleurs quelques conseils parce que tu as un goût excellent.

-Merci.

-Ensuite ... Je ne sais pas trop. Tant de choses seraient à changer dans ce monde que je ne saurais pas par quoi commencer. Et toi ?

-Je ne sais pas trop ... Déjà, je sais que je donnerai toujours un coup de main à Lucius concernant les affaires de la famille. Ensuite ... Je crois que je choisirai l'une des résidences pour m'y installer et ensuite, comme toute bonne héritière femme de famille aristocrate, je me chercherai un bon parti. Mais ça, c'est si je n'arrive pas à avoir un certain loup.

-Et tu crois qu'on survivra ?

-Ne sois pas défaitiste, je t'en prie ! Il est hors de question que tu meures dans cette guerre ! Harry compte sur toi, Sirius, Lucius, Narcissa, Severus, et même Draco ont besoin de toi ! Et moi, je ne pourrais pas vivre sans toi !

-Ne pleure pas, je t'en supplie. Je m'excuse d'avoir dit ça.

Remus serra tendrement Cassiopée contre lui, lui caressant doucement les cheveux tout en lui murmurant des mots doux. Elle finit par se calmer et leurs lèvres se scellèrent dans un baiser où ils se transmirent tout l'amour qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Ils passèrent ainsi le reste de la soirée à se découvrir et se redécouvrir de toutes les manières qui soient.

Cassidy fixait le parc de Hogwarts tout en caressant distraitement un aigle messager. Elle venait d'obtenir des nouvelles qu'elle attendait et elle y réfléchissait.

Mindy, sa nièce, lui disait que la protection de Genesys se passait à merveille. Elle n'avait malheureusement pas encore trouvé le commanditaire des contrats mais ça n'allait pas tarder.

De la part du Conseil, elle avait appris que celui-ci ne voulait pas qu'on y accorde foi et donc que tous les assassins de la Confrérie ne devaient pas y répondre. Mais les renégats, même peu nombreux, pouvaient se décider à l'honorer et malgré les performances de son protégé, ce dernier pourrait être gravement en danger. Cela l'inquiétait vraiment. Depuis le jour où elle avait pris Harry sous son aile, elle n'avait pas cessé de l'aimer, le considérant comme le petit frère qu'elle n'avait jamais eu. Parfois, il lui rappelait que la vie avec Nathan, son compagnon, serait encore bien plus belle s'ils avaient un enfant qui serait comme Harry. Elle sourit tristement à cette idée.

Un coup à la porte la tira de ses pensées. Intriguée, elle alla ouvrir non sans avoir pris quelques précautions. Ce n'était pas parce qu'elle était dans une école « surprotégée » qu'elle devait en oublier les bonnes habitudes qui lui avaient plusieurs fois sauvé la vie !

Cassidy fut surprise en découvrant sur le pas de la porte le directeur de Hogwarts lui-même. Se rappelant ce que son petit protégé lui avait raconté sur l'homme, elle renforça ses boucliers psychiques avant de l'inviter à entrer sans un mot. Elle lui indiqua un fauteuil pendant qu'elle allait chercher du thé. Une fois servis, Dumbledore prit la parole.

-C'est une joie de vous voir en bonne santé, commença Dumbledore.

-Allez aux faits, Mr Dumbledore, coupa Cassidy.

La femme était connue pour son tempérament direct et pour le fait qu'elle n'aimait pas tourner autour du pot.

-Je voulais savoir où en était les restaurations des défenses de l'école.

-Elles avancent mais j'ai une sorte de blocage qui m'empêche de voir totalement une partie des sorts. Bien que vous m'ayez laissé le champ libre, je crois qu'il s'agit d'une accumulation de magie sauvage.

-D'ici combien de temps pourrez-vous régler le problème ?

-Il faut déjà que je sache de quoi elle est composée exactement mais je ne pense pas que ça prenne longtemps.

-Bien.

Silence.

-Vous connaissez bien le jeune Harry Potter ? demanda soudainement Dumbledore

-Je connais surtout Harry Evans, répondit prudemment Cassidy tout en se raidissant.

-Je vois. Je n'ai guère l'occasion de discuter avec lui. Parlez-moi de ce jeune homme.

-Que voulez-vous savoir ?

-Ses loisirs, son type d'amis par exemple.

-Je suis désolé mais je ne peux vous répondre. En Amérique déjà, Harry avait horreur d'étaler sa vie privée. Si vous voulez le connaître, le mieux serait de lui parler face à face. Par fidélité à Harry, je ne peux rien dire.

-Je comprends. Pardonnez mon indiscrétion.

La conversation roula sur d'autres sujets moins sérieux mais Cassidy sentit plusieurs fois ses barrières mentales être testées. Mine de rien, elle renvoya l'intrus à chaque fois mais plus cela se renouvelait, plus la riposte se faisait dure. Maîtrisant une variante de la Légilimencie, l'assaillant ne pouvait savoir qu'il a été repoussé de manière délibérée que s'il connaissait cette variante. Ce n'était pas le cas de Dumbledore donc il ne sut pas que sa tentation d'extorsion d'informations avait échoué.

Le vieil homme finit par abandonner et prit congé de Cassidy. Celle-ci, une fois la porte refermée, s'écroula un instant dans un fauteuil avant de purifier ses appartements des éventuels sorts du directeur et les sécuriser. Une fois cela fait, elle se mit à réfléchir à un plan. Elle savait que c'était Dumbledore lui-même qui l'empêchait de déployer toutes les protections du château. Une excursion dans son bureau serait la bienvenue. Et qui sait, elle rapporterait peut-être des éléments intéressants pour Harry, Draco et leur famille.

La Grande Salle était pleine pour le dîner et évidemment bruyante. Tous les élèves discutaient joyeusement jusqu'à ce que le directeur demande le silence.

-Mes chers enfants, dit-il. J'interromps votre repas pour vous faire part d'une grande nouvelle. Après le succès du bal de Halloween, en accord avec les professeurs, j'ai décidé d'organiser une nouveau bal pour la Saint Valentin. Vous aurez plus de détails de la part des Préfets dans les prochains jours. Merci de votre attention. Un brouhaha monstrueux s'éleva alors suite à l'annonce.

-C'est génial ! s'écria Daphnée. J'adore les bals !

-L'horreur ! geignit Harry. Je vais encore avoir des problèmes pour trouver quelqu'un pour m'accompagner.

-Tu as raison, acquiesça Neville qui s'était invité chez les Slytherin. Mais trouve-toi quelqu'un au plus vite sinon tu vas être harcelé. Ou à la rigueur, vas-y encore une fois avec Draco.

-Je t'en supplie, Draco, viens avec moi à ce stupide bal ! supplia Harry à genoux devant le blond pendant que ses amis se tordaient de rire en voyant son air désespéré

-Pourquoi pas ? haussa des épaules Draco, pas contre pour un sou. Comme ça, ça m'évitera de chercher quelqu'un.

-Tu sais que je t'aime, toi ! s'écria Harry en se jetant au cou de Draco qui faillit tomber de son siège sur le coup de la surprise

Le blond rougit légèrement de la proximité du brun avant de se détacher délicatement de lui.

-J'ai compris, grogna Draco. Bien. Qui y va avec qui ?

-Je compte demander à Luna, déclara Neville.

-Si Daphnée est d'accord, j'irai avec elle, annonça Théo.

-Ça marche, accepta Daphnée.

-Her-mignonne ? demanda Harry

-Je ne crois pas qu'elle va y aller, réfléchit Neville. Ron va encore la harceler, encore plus même vu que c'est la Saint Valentin.

-C'est compréhensible, hocha de la tête Blaise.

-Et toi, Blaisou chéri ? attaqua Draco. Avec qui as-tu l'intention d'y aller ?

Mais avant qu'il ait eu le temps de répondre, les élèves se levaient pour quitter les lieux. Le jeune homme en profita pour s'éclipser à travers la foule. Ses amis, outrés qu'il leur ait faussé compagnie de la sorte, se précipitèrent à sa poursuite. Mais au bout d'une heure, ils abandonnèrent. Ils le retrouvèrent souriant, frais et pimpant, dans la salle commune en train de lire. Les Slytherin se vengèrent en bonne et due forme en le chatouillant jusqu'à ce qu'il demande grâce avant de partir se coucher. Mais deux d'entre eux n'avait pas dit leur dernier mot.

Blaise fut réveillé par un souffle sur son visage. Il se détourna pour y échapper mais celui-ci était persistant. Grognant et maudissant cet empêcheur de dormir, il finit par ouvrir les yeux.

Et eut un sursaut de surprise.

-Mais ça va pas de faire peur aux gens comme ça ! siffla rageusement Blaise

En effet, Harry et Draco, quand ils avaient vu leur ami sur le point d'ouvrir les yeux, s'étaient penchés au-dessus de sa tête de sorte que la première chose qu'il voit soit leurs deux visages à peine quelques centimètres de lui. Avec chacun un immense sourire machiavélique, comme s'ils étaient fiers de ce qu'ils avaient fait.

-On peut savoir ce que vous me voulez ? grogna Blaise

-Tu as exactement cinq minutes pour te lever et t'habiller, déclara Harry.

-Ensuite, poursuivit Draco, tu viens avec nous.

-Et pourquoi je ferais ça ? grommela Blaise

-A toi de voir si tu veux Hermione ou pas, haussa des épaules Harry.

À ces mots, Blaise bondit de son lit et mit ses vêtements en un temps record. Étouffant leurs rires, les deux garçons l'emmenèrent jusqu'aux appartements du blond où ils s'installèrent devant un bon petit déjeuner. Durant une dizaine de minutes, on n'entendit que des bruits de mastication avant que Blaise ne se décide à prendre la parole.

-Pourquoi m'avoir kidnappé au saut du lit ?

-Tu te souviens quand tu m'as avoué être amoureux de Hermione ? demanda Harry

-Avoué ? fronça des sourcils Blaise. Tu m'as carrément extorqué l'information ! Et pas de la plus gentille des manières en plus !

-Enfin bref, rougit Harry. On va t'aider à sortir avec elle.

-Pardon ? s'étouffa Blaise. Vous deux, m'aider ? Où est l'arnaque ?

-Il n'y a pas d'arnaque, soupira Draco. Disons que la Saint Valentin tombe à pic et comme tu es là, Hermione aussi, on voudrait se venger des Weasley.

-Harry n'a rien contre Ron, remarqua Blaise. Dis plutôt que tu as réussi à le convaincre de te suivre dans ta vengeance contre le dernier mâle Weasley, je me trompe ?

-On va dire ça, avoua à demi-mot Draco. Tu es prêt à être des nôtres ?

-Si je peux enfin être avec Hermione sans qu'il n'y ait rien ni personne pour nous en empêcher, j'en suis.

-Parfait ! sourit Harry. Tu vas voir, c'est assez simple et personne ne sera blessé.

-Très bien, fit Draco. Alors écoute-moi bien ...

Lorsque les Slytherin entrèrent dans la Grande Salle ce jour-là, ils firent de leur mieux pour cacher le profond dégoût que leur inspirait le décor. En effet, tout était ROSE !

-Bienvenue dans l'enfer de la Saint Valentin, murmura Harry alors qu'il s'installait avec les autres à table. Aussitôt assis, Harry et Draco furent assaillis par un flot de lettres parvenant de fans des deux jeunes hommes. Ils furent littéralement submergés par le courrier plus qu'abondant et ce fut sous les rires de leurs amis qu'ils purent s'extirper de la masse. Grommelant dans leurs barbes inexistantes, ils rassemblèrent les missives par magie et les mirent dans des sacs qui se remplissaient au fur et à mesure de la distribution du courrier. Une fois plein, chaque sac serait convoyé par un elfe de maison jusqu'aux appartements du Préfet en Chef, seul endroit où le Prince et le Seigneur de Slytherin auraient la paix pour lire les lettres.

Mais ce n'était pas tout.

Pendant le repas, des dizaines de jeunes filles et garçons défilèrent devant le duo, leur dévoilant leur amour inconditionnel. Plus d'une fois, le groupe dut se retenir de hurler de rire à ces déclarations qui frisaient parfois le ridicule. Ce ne fut que la sonnerie annonçant le début imminent des cours qui les sauva. Mais quelque chose d'autre détourna leur attention.

Alors que la valse des hiboux postaux avaient pris fin depuis un bon moment, un cygne fit son apparition et fit de grands cercles au-dessus de la salle. Tous les élèves levèrent le nez car il était assez rare d'apercevoir ces magnifiques oiseaux reconvertis en postiers. Après quelques tours, l'animal se posa juste en face de Hermione et lui tendit la patte pour qu'elle prenne le colis qu'il avait. Surprise, elle s'exécuta en tremblant un peu et le remercia en lui caressant doucement la tête. Une fois délesté de sa charge, celui-ci s'envola et quitta les lieux, laissant la Gryffindor avec son paquet mystérieux. Méfiante, celle-ci jeta quelques sorts par précaution avant de se décider à l'ouvrir. Quand elle en découvrit le contenu, elle en resta bouche bée.

-Qu'est-ce que c'est ? demanda Ginny, curieuse

-Oh mon Dieu, souffla Hermione.

Délicatement, elle sortit du paquet un très vieux livre. Elle en caressa tendrement la couverture.

-Ce n'est qu'un vieux bouquin, grogna Ron. Pas de quoi s'affoler !

-Ronald Weasley ! rugit Hermione. Ceci est l'une des premières éditions de l'histoire de Hogwarts ! Il est hors de prix !

Alors qu'elle l'examinait sous toutes les coutures, Hermione remarqua un morceau de carton qui dépassait du livre. Elle s'en empara et le déchiffra. Sous les regards attentifs de l'assistance, elle rougit brusquement.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Lavande

-C'est ce mot, avoua Hermione.

Ses joues chauffant encore et peu sûre de sa voix, elle lui tendit le carton pour qu'elle puisse le lire à voix haute.

A la femme qui peuple les songes de mes nuits et mes pensées chaque jour, que ce présent témoigne de mon respect envers l'une de tes plus précieuses qualités, cette soif de connaissance qui nous rappelle que le monde recèle bien des secrets qui n'attendent que d'être découverts.

Une personne à laquelle tu as ravi son cœur

Des exclamations s'élevèrent de part et d'autres, attendris par le message. Ron était rouge de colère, abasourdi que quelqu'un veuille lui voler son Hermione.

-Qui est ce connard ? siffla-t-il

-Ron ! s'insurgea Hermione. Ton langage ! Et puis, ce n'est pas signé.

-Si je trouve qui c'est, je lui fais passer un sale quart d'heure ! grommela Ron

-En quel honneur ? demanda Hermione d'un ton polaire. Aux dernières nouvelles, je ne t'appartiens pas, Ronald Weasley. Alors si quelqu'un veut me séduire, ce n'est pas ton problème !

Sur ces mots, elle quitta la table, emportant le paquet où elle y avait remis le livre et la carte, pour aller en cours. Ron ne put riposter mais sa rage était visible.

De l'autre côté de la salle, un jeune homme avait un sourire qui faisait trois fois le tour de sa tête tandis que deux autres hochaient de la tête de manière satisfaisante.

La première partie de leur plan fonctionnait parfaitement.

Alors que le dernier cours de la matinée s'achevait, Draco se pencha vers Harry.

-Je vais m'occuper de l'opération Blaise – Hermione, chuchota le blond.

-Parfait, fit le brun. Je ne serais pas dans la Grande Salle ce midi, je vais déjeuner avec Remus et Sirius.

-OK. À tout à l'heure alors.

-D'accord.

Aussitôt que le professeur les libéra, Harry s'éclipsa discrètement pendant que Draco s'en allait avec Blaise. Le brun se rendit jusqu'aux appartements de Sirius, très peu utilisés depuis que Dumbledore avait découvert le couple qu'il formait avec le maître de Potions. Il frappa rapidement à la porte et ce fut son parrain qui vint lui ouvrir. Il s'engouffra immédiatement à l'intérieur pour s'asseoir dans un fauteuil, ou plutôt s'y vautrer.

-Quelle élégance, ricana Sirius.

-Je hais la Saint Valentin, grogna Harry.

-Quelle est le score ? demanda Remus

Le plus jeune sortit un parchemin de sa poche.

-En ce moment, répondit-il, j'en suis à 1 263 lettres, et Draco n'est pas loin, 1 124.

-On peut dire que le nom de Harry Potter fait des miracles ! siffla Sirius

-Tu en as eu combien, toi ? demanda Harry

-Pas tant que ça, haussa des épaules Sirius. Environ une petite centaine.

-Une centaine de trop pour Severus, si tu veux mon avis, ricana Remus.

Les trois hommes s'installèrent et commencèrent à manger.

-Que comptes-tu faire pour la Saint Valentin pour Severus ? demanda Harry

-Tu me vois adhérer à cette fête alors que mon homme déteste toute forme de niaiseries ? pouffa Sirius. Je tiens à ma tête, moi ! Si Sev voit ne serait-ce qu'un morceau de tissu dédié à cette fête, il m'écorcherait vif, tu peux me croire !

-Il n'est pas si terrible que ça, non ? fit Harry, peu rassuré

-Tu dois savoir que les Slytherin, surtout nos compagnons respectifs, n'aiment pas faire étalage de leurs sentiments, expliqua Remus. Et dans les familles conservatrices en général, il est de mauvais goût de célébrer des fêtes qui proviennent du monde moldu.

-Oh ! dit Harry. Mais vous avez quand même prévu quelque chose, je le sais.

-Tu nous connais trop bien, sourit Sirius. Mais c'est une surprise. Hors de question que quelqu'un le sache avant qu'il ne soit face à mon cadeau. Severus serait capable de me faire la peau.

-Et Cassiopée ? demanda Harry

-C'est également une surprise, fit Remus. Mais j'ai de la chance. Cass est peut-être une Malfoy, elle a l'esprit très ouvert et il me semble que ça ne la gêne pas de fêter la Saint Valentin. Et toi avec ton beau blond ?

-Je crois que j'ai fait une bêtise, avoua Harry en baissant la tête.

-Raconte, invita Sirius.

Le jeune homme leur raconta leur baiser et ce qui s'était passé après entre les deux amis.

-Pourquoi l'éviter ? s'étonna Sirius. Vous m'aviez l'air très proches tous les deux. Il est évident qu'il veut passer au niveau supérieur.

-Je sais mais s'il n'était pas sincère ? fit remarquer Harry. Je l'aime tellement que s'il me trahissait, je ne suis même pas sûr d'y survivre.

-N'exagère quand même pas, dit Sirius. Même si je te comprends.

-Tu devrais arrêter de le fuir, conseilla Remus. Vous êtes amis et assez matures pour vous écouter sans que ça vire au drame. Si la situation reste au point mort, ça pourrait vous blesser encore plus gravement.

-Je sais, soupira Harry. Mais pour une fois, j'ai peur. Vraiment peur. Même Voldemort ne me fait pas autant flipper que l'idée que Draco s'amuse simplement avec moi et mes sentiments.

-Dans un couple, c'est en grande partie une affaire de concession, expliqua Sirius. Et une grande dose de confiance en son compagnon.

-Si tu n'as pas un minimum de confiance en lui, vous ne pourrez rien construire de solide entre vous, ajouta Remus.

-Je vois ce que vous voulez me montrer, sourit Harry. Je tiendrais compte de vos conseils. Merci.

-Pas de quoi.

La discussion roula sur d'autres sujets avant qu'ils ne se séparent pour rejoindre leurs classes respectives.

Le cours de Histoire de la Magie était déjà bien entamé lorsqu'un bruit réveilla un tant soit peu les élèves présents. Ne se préoccupant aucunement du professeur qui récitait son cours de façon monotone, tous les élèves se tournèrent vers la fenêtre où ils découvrirent un superbe rapace porteur d'une missive. Une jeune fille de Hufflepuff, la plus proche de la fenêtre, ouvrit les battant. Elle prit la lettre et l'oiseau s'envola dans le ciel de ce milieu d'après-midi. Elle déchiffra le destinataire.

-C'est pour Hermione Granger !

La lettre circula jusqu'à la Gryffindor rougissante qui la décacheta sous l'œil noir de Ron. Fébrile, elle l'ouvrit et prit connaissance de son contenu. Le degré de rougeur atteint alors des sommets très intéressants alors qu'elle repliait la feuille et qu'elle la rangeait soigneusement. Tous les élèves se turent mais finalement, Lavande Brown craqua au bout de dix minutes.

-Alors ? fit-elle. Qu'est-ce que c'était ?

-Rien qui ne te concerne, Lavande, répondit Hermione. Et pas la peine de me questionner ou de chercher la lettre, je ne dirais rien.

-T'es pas drôle, ronchonna Susan Bones.

-Aux dernières nouvelles, il s'agit de ma vie privée et contrairement à vous, je n'ai pas envie qu'elle soit connue de tout le monde, déclara Hermione. Maintenant, si le voulez bien, j'aimerai écouter le cours. Rappelez-vous que les Aspics ne sont que dans quatre mois !

Déçus, les élèves retournèrent à leurs activités avant que le rapace n'arrive et la classe redevint calme.

-Où as-tu déniché cet oiseau, hein ? demanda Harry

-Dans la volière des Malfoy, à ton avis, fit Draco. Magnifique, n'est-ce pas ?

-Il est vraiment beau, c'est vrai. Pourquoi tu n'as pas ajouté la rose ?

-Je n'étais pas sûr de l'état dans laquelle elle arriverait. Et puis, ce soir il y en aura bien assez !

-Je te fais confiance sur ce point. Sinon, au sujet de Ron, tu penses qu'il a pris cette lettre comment ? Il m'avait l'air pas très content.

-Il doit être fou de rage, surtout que Hermione n'a pas voulu faire de commentaires. Je pense qu'à l'intercours il va lui faire sa crise de jalousie.

-Violente ou pas ?

-Connaissant le Weasley, ça risque de faire des étincelles !

-Alors j'apporte le pop-corn !

-Tu es irrécupérable !

-C'est ce qui fait mon charme. Et puis, je le partagerai aussi avec Blaise. Lui aussi aimerait voir s'éloigner une des menaces au-dessus de son futur couple !

-Comme on dit chez les Moldus, ne vend pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

-Ce que tu peux être pessimiste.

-Simplement réaliste. Le facteur hasard n'est pas à négliger. Et celui Dumbledore encore moins !

-S'il te plait ! Savoure un moment le fait que la première partie de ton plan ait parfaitement fonctionné.

-D'accord.

-Moi, en attendant, je prends des photos.

-Mais où as-tu caché ton appareil ?!

-Il flotte au-dessus de nos tête, caché sous un sort d'invisibilité. En ce moment, il bombarde Ron et aussi Hermione, que j'ai un minimum pour monter un dossier sur elle.

-Slytherin !

-Et fier de l'être, quoi que tu en dises !

-Je te crois sur parole.

Les deux garçons concentrèrent finalement leur attention sur le cours.

-Ils sont où ? haleta Harry

-Bien trop proche à mon goût, grimaça Draco. On doit vite partir d'ici.

-D'accord avec toi.

Les deux jeunes hommes s'étaient arrêtés dans une salle vide après avoir couru comme des dératés. Ce jour-là, ils terminaient leurs cours en milieu d'après-midi et malheureusement, une grande partie des élèves de l'école était au courant. De ce fait, ces derniers n'avaient pas hésité à sécher des cours pour se lancer à la poursuite des deux plus beaux partis de Hogwarts, Harry Potter et Draco Malfoy. Ceux-ci, en sortant de cours, avaient très sérieusement flippé en voyant un attroupement devant leur salle, le regard avide. Ils n'avaient dû qu'à la présence d'esprit de leurs amis qui avaient bloqué juste le temps qu'il fallait leurs poursuivants pour pouvoir s'échapper en un seul morceau. Depuis, ils étaient pourchassés à travers toute l'école et même la Carte des Maraudeurs ne leur était que d'une aide restreinte.

-C'est toi qui a la carte ? demanda Draco

-Ouais, répondit Harry. Je vais voir s'ils sont partis.

Le brun sortit de sa poche un vieux morceau de parchemin et prononça tout en y pointa sa baguette la formule d'activation.

-Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

Aussitôt, la feuille se couvrit de lignes et de boucles, dévoilant ainsi un plan assez précis de l'école. Son possesseur la déplia en entier avant de l'étaler au sol pour permettre au blond de pouvoir aussi l'examiner. Celui-ci se mit à regarder par dessus l'épaule du brun. Son souffle caressait la joue de l'autre. La proximité des deux corps leur donnait à tous les deux de délicieux frissons. Mais comme ce n'était pas le moment d'y moment, ils mirent de côté ces sensations et se concentrèrent sur leur situation périlleuse. Harry pointa une attroupement de points sur la carte.

-Ils sont là, indiqua Harry. Je pense qu'on y aller maintenant.

-Tu penses qu'on peut aller dans mes appartements ? demanda Draco

-Ce ne serait pas une bonne idée, secoua la tête Harry. Imagine qu'ils découvrent l'emplacement. Tu seras harcelé. Idem pour les lieux où nous rendons d'habitude. Et c'est encore plus dangereux si on se rend dans les appartements de tes parents.

-Ce n'est pas faux. Donc on en est réduit à les semer dans le château ?

-Pas le choix.

-Bon, ben allons-y.

Après avoir désactivé et replié la carte, les deux garçons ouvrirent prudemment la porte avant de se faufiler à l'extérieur. Mais comble de malchance, ils tombèrent sur un nouveau groupe d'élèves, aussi avide, voire plus, que le précédent.

-HARRY POTTER ET DRACO MALFOY SONT LA ! hurla l'un d'entre eux

-Et merde, dirent-ils dans un mouvement synchrone.

Ils se jetèrent un rapide coup d'œil pour se concerter avant de prendre leurs jambes à leur cou, traqués à nouveau par des élèves.

Par Morgane, ce qu'ils pouvaient détester la Saint Valentin !

-Tenue de soirée exigée ! répéta Parvati en courant à travers le dortoir. J'ai hâte d'y être !

-Tu devrais te calmer, conseilla Hermione. Un accident est vite arrivé.

-Rabat-joie ! critiqua Lavande. Au fait, avec qui tu y vas ? Des rumeurs racontent que ton cavalier est le beau Harry Potter.

-La chance ! s'extasia Parvati. J'adorerai être sa petite amie !

-Arrêtez de rêver, les filles, cassa Hermione. Harry a quelqu'un en vue et ce n'est aucune de vous deux.

-Tu sais qui sait ? demanda Lavande en sautant sur elle

-Bien sûr que non, mentit sans vergogne Hermione. Mais il a déclaré devant toute la Grande Salle qu'il aimait quelqu'un, vous savez le jour où Ginny l'a embrassé après avoir fait un scandale.

-C'est vrai, se remémora Lavande. Mais qui qu'elle soit, je l'envie. Avoir le sublime Harry Potter dans ses filets est le rêve de toutes les filles !

Le problèmes, c'est que aucune fille ne l'intéresse, songea Hermione. Il n'y a qu'une seule personne qui occupe son cœur et je crois bien qu'il y occupe la même place. Ce ne sont pas ces deux pimbêches qui pourraient se faire aimer de Harry !

-Mais dis-moi Hermione, tu es vraiment très belle ! remarqua Parvati

-C'est vrai, déclara Ginny en entrant dans le dortoir des 7èmes années. Tu vas dîner avec Ron ?

-Pas du tout, répondit sèchement Hermione.

-Alors ? pressa Lavande après quelques instants de silence

-Et alors rien du tout ! s'irrita Hermione. Je l'ai déjà dit, ma vie privée ne vous concerne en rien !

-Du calme ! fit Parvati. Si tu ne veux rien nous dire, on va respecter ta décision. Pas la peine de t'énerver pour si peu.

Les trios jeunes filles continuèrent à discuter tout en se préparant mais Hermione resta plongée dans ses pensées. Le message qu'elle avait reçu pendant le cours l'invitait tout simplement pour un dîner en tête à tête. D'un côté, elle avait hâte d'y être mais d'un autre, elle avait peur d'être déçue. Mais entre ça et se faire harceler durant toute une soirée par Ron qui ne comprenait toujours pas qu'entre eux, c'était définitivement terminé, le choix était vite fait. Restait plus qu'à éviter que Ginny ne la voit pour qu'elle prévienne son frère. La meilleure solution serait que ses camarades partent avant elle pour qu'elle puisse s'éclipser discrètement.

-C'est l'heure, les filles, déclara Lavande. Vous êtes prêtes ?

-Bien sûr, répondirent en cœur Parvati et Ginny.

-Oh non ! s'écria Hermione. J'ai cassé ma chaussure !

-On peut t'aider, si tu veux, proposa Ginny.

-Pas question, balaya Hermione. Je ne veux pas vous gâcher la soirée. Partez devant, je vous rejoins dans quelques minutes.

-Tu es sûre ? hésita Lavande

-Sûre et certaine, affirma Hermione. Allez, partez sinon vous ferez attendre vos cavaliers !

-D'accord, capitula Parvati.

Moins de cinq minutes plus tard, Hermione était seule dans tout le dortoir des filles. Un sourire satisfait orna ses lèvres. Maintenant, elle pouvait aller en toute tranquillité à son rendez-vous.

Blaise marchait de long en large à travers le salon des appartements de Draco. Il était très anxieux, ayant peur de ce qui allait se passer dans les prochaines heures. Quand il avait écouté le plan de Harry et de Draco, il avait pensé que c'était une très bonne idée. Mais là, il n'en était plus sûr du tout.

-Il me donne le tournis, pas toi ? dit Harry en souriant, regardant son camarade stresser

-Mouais, fit Draco, assis à l'autre bout du canapé sur lequel Harry s'était installé. Vu qu'on a une cible mobile, ça ne te dirait pas de t'entraîner à quelques sorts ?

-Ça me va. Tu proposes quoi ?

-Le sortilège du Saucisson ?

-C'est de 1ère année. Et le Stupéfix ?

-OK. À trois. Un, deux ...

-MAIS VOUS ETES MALADES OU QUOI ????!!!! hurla Blaise en se rendant compte de la situation mais surtout des deux baguettes qui le visaient

-Tiens, il s'est enfin réveillé, sourit Draco. Arrête de stresser, s'il te plaît. Tout va bien se passer.

-Tu parles, grommela Blaise. Imagine qu'elle ne veuille pas de moi, hein ? Ou qu'elle en aime un autre, voire carrément le Weasley ?

-Tu te fais des films, coupa Harry. Et merci pour l'image mentale.

-Et puis, entre toi et Weasley, le choix est vraiment vite fait, ajouta Draco.

Harry jeta un œil sur l'horloge.

-On ferait mieux d'y aller, conseilla-t-il. Ça sera juste de tenir à trois sous la cape.

-D'accord, soupira Blaise. Elle doit m'attendre dans le couloir des Enchantements, c'est ça ?

-Exact, acquiesça Draco. Allons-y.

Les trois jeunes hommes se coulèrent sous la cape magique avant de se faufiler dans le couloir. Ils mirent un peu moins d'une dizaine de minutes à se rendre sur le lieu du rendez-vous. Une fois là-bas, ils s'enfermèrent dans une salle vide toute proche. Aussitôt, Draco prit sa baguette et ajusta le tenue de Blaise au plus vite. Pendant ce temps, Harry avait entrouvert la porte et surveillait le couloir.

-Et merde ! siffla Harry. Hermione est déjà là.

-Comment ? sursauta Draco. Mais elle est en avance !

-Elle n'aime pas être en retard, expliqua Blaise. Elle a toujours été très ponctuelle.

-Mouais, dit Harry en s'éloignant de l'embrasure de la porte. Mais ça ne nous arrange pas vraiment pour sortir d'ici.

-Pas faux, avoua Draco. Mais un sort devrait suffire. 'Ry, attire-la à l'autre bout du couloir, juste assez loin pour ne pas nous voir sortir de la salle.

-Compris, fit Harry en s'exécutant.

-Quant à toi, poursuivit Draco, enfile tout de suite ta cape. Il faut que tu gardes ta capuche jusqu'à que vous soyez dans la Salle sur Demande. Vu ?

-Je crois, oui, répondit Blaise en revêtant le doux tissu.

-Elle est partie, signala Harry, sa cape d'invisibilité en main.

-C'est parti, fit Draco.

Ce dernier et le brun se coulèrent sous la cape magique puis tous les trois quittèrent la salle. Alors que Blaise se plantait au milieu du couloir, Draco et Harry se mirent dans un coin dans l'attente de la suite des évènements. Très vite, la jeune fille revint sur ses pas et elle sursauta violemment en apercevant la silhouette qui l'attendait.

-Qui êtes-vous ? balbutia Hermione qui brandissait sa baguette

-Gente dame, je suis votre cavalier pour cette soirée, répondit son interlocuteur. Si vous voulez bien me suivre.

Il lui présenta son bras que la Gryffindor accepta après quelques instants d'hésitation. Un peu plus détendu, le couple commença à marcher pour se diriger vers le lieu du rendez-vous. Le trajet se fit en silence, aucun d'entre eux ne sachant comment entamer la conversation. Non loin de là, sous la cape d'invisibilité, Harry et Draco suivaient la progression de leur plan. À un moment, Harry prit un passage secret pour arriver avant le couple. Il activa la Salle sur Demande comme convenu puis se cacha derrière une armure pour attendre les autres. Ceux-ci ne se firent pas attendre et moins de cinq minutes plus tard ils débouchèrent au bout du couloir. Draco sursauta violemment en sentant quelque chose le frôler.

-Harry ?

-Qui d'autre ?

-Par Morgane, ne refais plus jamais ça ! J'ai failli mourir d'une crise cardiaque ! Et comment tu as fait pour que je ne te remarque qu'à la dernière seconde, hein ? Ce n'est pas la première fois que tu me fais un coup pareil !

-Du calme, petit Dragon ! Demande à Idy, c'est elle qui me l'a appris.

-Je t'ai dit d'arrêter de m'appeler comme ça !

-Je sais mais là, on a autre chose à faire, s'il te plaît. Donc tu te calmes et tu entres sous cette fichue cape. Il faut qu'on voit si le plan marche parfaitement bien, c'est toi qui me l'a dit !

-Il y a des jours où je te déteste, Harry James Potter. Mais ne crois pas que cette discussion soit terminée ! On en reparlera, sois-en sûr !

-Mais oui, petit Dragon.

-Harry !

Mais le brun ne répondit pas et à la place il tira son ami vers la Salle sur Demande à la suite du couple. Blaise installa Hermione avant de lui-même s'asseoir avant que la porte ne se referme sur le duo.

-C'est à Blaise de jouer maintenant, petit Dragon.

-Ça se paiera, Harry !

-Mais oui, mais oui !

Mais les deux amis n'avaient pas vu la silhouette qui avait suivi leurs amis et qui s'était éclipsée alors qu'ils laissaient la salle magique.

-Ron ?

Le roux se retourna, légèrement énervé. Cela faisait maintenant un bon quart d'heure que les filles de 7èmes année de Gryffindor étaient descendues dans la Grande Salle mais il n'y avait toujours aucune trace de Hermione.

-Ginny ! Tu l'as retrouvée ?

-Non mais je sais où elle est. Suis-moi.

Il lui emboîta le pas, confiant en sa sœur. Il fut surpris lorsqu'elle l'emmena au septième étage. Il connaissait peu cette partie du château.

-Où sommes-nous ? demanda le jeune homme

-C'est là que se trouve Hermione, fit Ginny. Avec un garçon.

-PARDON ?! hurla Ron. Ça, jamais !

Tel une furie, le roux se précipita dans la salle. Le couple sursauta violemment face à cette entrée plus que fracassante. En effet, tout comme sa sœur lui avait dit, Hermione était là avec un inconnu. Un sourire vicieux aux lèvres, la rousse s'était placée derrière la porte, hors de vue des personnes à l'intérieur, avide de connaître la suite des évènements.

-Ron ?! s'écria Hermione. Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

-C'est plutôt à moi de te poser la question, grogna Ron. Ça doit bien faire une bonne demi-heure que je t'attends.

-Je ne t'ai jamais dit de m'attendre, fronça des sourcils Hermione.

-Mais tu devais aller au bal !

-Je n'ai jamais dit que j'y allais.

-Et moi ?

-Quoi, toi ?

-Tu me laisse tomber ?

-Entre nous deux c'est définitivement terminé, Ron, je te l'ai répété un nombre incalculable de fois. Maintenant, réponds, que fiches-tu ici ?

-Ginny m'a dit que tu étais ici, avec un garçon. Tu m'appartiens, Mione !

-Hermione ne t'appartient pas, Weasley, gronda pour la première fois l'inconnu. De plus, il ne me semble pas t'avoir invité donc je crois qu'il est temps pour toi de partir.

-Tu n'as pas d'ordres à me donner ! Et puis d'abord, qui t'es, toi ?

-Ce ne sont pas tes affaires. Je te prierais donc de quitter les lieux.

-Pas sans Hermione !

-Et pourquoi ?

-Elle est à moi !

-Je ne crois pas, non. Elle est assez grande pour faire ses choix elle-même. Si elle ne désire pas être avec toi, c'est parce qu'elle l'a voulu toute seule, elle l'a décidé en son âme et conscience. Tu n'as pas à lui imposer ce que tu veux.

-Tu rêves ! Viens, Hermione, nous devons aller au bal.

-Je ne crois que tu ais compris, Ron, se leva Hermione. Nous ne sommes plus ensemble, toi et moi c'est terminé pour toujours. Tu ne me commandes pas et il est hors de question que je te suive. Je suis libre de mes actes et j'ai décidé de rester ici. Tu n'es pas ma mère pour m'ordonner quoi que ce soit. Disparais de ma vie, Ron, je ne veux plus te voir.

-Tu viendras avec moi, que tu le veuilles ou non !

Le roux s'approcha de la jeune fille et s'empara de son bras violemment. Celle-ci étouffa tant bien que mal un cri de douleur. Le jeune homme allait la traîner hors de la pièce lorsqu'une baguette entre les deux yeux le fit s'arrêter sur place.

-Lâche-la.

La voix de l'inconnu était glaciale, claquant sèchement dans l'air.

-Lâche-la tout de suite ou sinon, tu le regretteras amèrement.

-Des menaces ? cracha Ron, hautain

-Bien sûr que non. Une promesse. Personne n'a le droit de lui faire du mal, encore moins une abruti de belette comme toi.

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Dans un cri de rage pure, Ron jeta Hermione contre le mur pour sortie sa baguette. Mais son adversaire se désintéressa immédiatement de lui.

-HERMIONE !

Il fila vers la jeune fille à terre. Dans sa hâte, sa capuche s'était envolée. Hermione reprit peu à peu ses esprits, sonnée par sa rencontre avec le mur.

-Blaise ?

-Doucement, Hermione, chuchota Blaise, soufflant de soulagement. Tu t'es pris plutôt violemment le mur grâce à Weasley. Ça va ?

-Je suis un peu étourdie. Mais que fais-tu là ? C'était toi l'invitation à dîner ?

-Plus tard les explications. Tu peux te lever ?

-Je pense pouvoir y arriver avec de l'aide.

Doucement, le Slytherin aida la jeune fille à se remettre sur pied. Une flamme de rage pure anima son regard maintenant dirigé vers le Gryffindor indésirable.

-Fiche le camp,Weasley, siffla Blaise d'une voix doucereuse. Pars avant que tu ne le regrettes amèrement. Tu n'avais pas à blesser Hermione et si tu tenais un tant soit peu à elle, tu ne l'aurais pas fait.

-Tu n'es pas ma mère, Zabini, cracha Ron. Hermione vient avec moi, un point c'est tout. Elle n'a pas à traîner avec des personnes aussi peu recommandables que toi ! Un futur Death Eater qui la tuera sans la moindre hésitation dès que ton maître te l'ordonnera !

-Je me fiche de ce que tu penses. Mais une chose est sûre, tu ne lèveras pas la main sur Hermione en ma présence.

-Espère !

Le roux choisit ce moment-là pour attaquer. Blaise, vif, se plaça devant Hermione et para l'attaque. Le Slytherin, habitué aux duels, riposta très vite et dans la seconde suivante, son adversaire était au sol, hors d'état de nuire. Il souffla de soulagement et baissa enfin sa baguette après avoir délesté Ron de sa sienne.

-Tu vas bien, Hermione ? demanda finalement Blaise

-Oui, mais toi ? s'inquiéta Hermione

-Il n'a pas eu le temps de me toucher. À ton avis, qu'est-ce qu'on fait de lui ?

-Il vaut mieux le transporter à l'infirmerie. Je doute que McGonagall veuille s'occuper de lui en pleine fête.

-J'aurais bien aimé le confier à Snape, moi. Il le mériterait.

-Blaise !

-Il t'a balancé contre un mur, Hermione ! Ne me demande pas d'être gentil avec lui.

-Je ne dis plus rien, alors.

D'un coup de baguette, elle fit léviter son camarade et suivie de son ami, elle se dirigea vers la sortie. Prestement, Ginny se dissimula derrière une armure puis les suivit à son tour. Une fois que le couple eut déposé le jeune homme dans l'infirmerie vide, ils retournèrent sur leurs pas. Quand ils furent hors de vue, Ginny sortit de sa cachette et de fureur, elle tapa contre le mur.

Et merde ! ragea-t-elle. Par la faute de cet imbécile, ils sont ensemble ! Maintenant, ça va m'être plus difficile d'approcher Harry ce soir ! En plus, Ron va être inutilisable pendant un bon bout de temps ! Les Slytherin vont me le payer ! Si le plan de ce soir réussit, je vais leur faire regretter de s'être mis en travers de mon chemin !

Sur ces pensées, elle se dirigea vers la Grande Salle.

Elle avait un homme à conquérir.

 

Le repas avait commencé depuis une bonne vingtaine de minutes lorsque le duo le plus célèbre de Hogwarts fit son apparition dans la Grande Salle. Aussi vite qu'ils le purent, Harry et Draco s'installèrent auprès de leurs amis et s'intégrèrent aux conversations. Théo attira leur attention.

-Vous savez où est Blaise ? Je ne l'ai pas encore vu.

-A mon avis, je ne pense pas que tu le verras de la soirée, répondit Harry avec un sourire malicieux. Il m'a semblé assez occupé.

-Vous savez de quoi il en retourne, vous deux, déclara Daphnée en dardant sur le duo un regard suspicieux.

-Mais nous ne dirons rien, affirma Draco. Du moins, pour ce soir.

-Inutile d'essayer de leur tirer les vers du nez quand ils sont comme ça, renifla Neville. Il vaut mieux attendre, dans ces cas-là.

Tous les autres hochèrent de la tête et ils laissèrent tomber le sujet.

Alors que le repas se terminait, Harry sentit un martèlement dans sa tête. D'abord sourd, il augmentant rapidement en intensité. Draco, qui jetait un coup d'œil à son ami, s'alarma de sa brusque pâleur.

-Harry ?! s'inquiéta le blond. Est-ce que ça va ? Tu es tout pâle !

-Ce n'est rien, sourit pauvrement Harry. Je vais ...

Mais brusquement, la douleur lui vrilla les tempes et il se crispa violemment en hurlant. Le silence se fit rapidement tandis que ses amis se portaient à son aide. Un cri aiguë retentit alors dans la Grande Salle et tous les élèves levèrent les yeux vers le plafond. Un immense corbeau avait fait irruption et se posa sur le dossier du siège qu'occupait Harry avant qu'il ne tombe. Daphnée se redressa et arracha la lettre de la patte de l'animal qui s'envola aussitôt. Avec hâte, elle déchira l'enveloppe pour en lire le contenu. Ses yeux s'agrandirent sur le coup.

-Que ...

-Daphnée ? fronça des sourcils Théo. Un problème ?

-C'est un message adressé à Harry, bégaya la jeune fille. Du Dark Lord.

Elle respira profondément avant de lire la missive.

En l'honneur de ce soi-disant amour qui t'a protégé mais sache que tu périras de ma main très bientôt.

Lord Voldemort

Des cris de terreurs s'élevèrent de part et d'autre de la salle. En effet, tout autour d'eux, les élèves s'étaient rapprochés pour connaître la raison de la soudaine faiblesse de Harry Potter. Celui-ci, la tête sur les genoux de Neville, reprenait difficilement sa respiration, la douleur toujours aussi forte, son sang battant furieusement ses tempes.

C'est le moment, songea Ginny.

Discrètement, la jeune fille se faufila auprès du groupe et se posta à côté de Neville. Avisant un verre de jus de citrouille, elle profita que l'attention soit sur Harry pour y verser la potion de Dumbledore et la tendre à Neville. Celui-ci, trop préoccupé par l'état de son ami, ne se posa pas de question devant cette aide providentielle et inconnue et donna à boire à son ami pour le calmer. Docilement, le brun but mais soudain, alors qu'il venait d'ingurgiter la dernière goutte, il s'arqua violemment en lâchant un halètement étouffé puis commença à convulser. Ses amis, terrifiés, se jetèrent sur lui pour bloquer du mieux qu'ils pouvaient ses membres jusqu'à la fin de la crise. Mrs Pomfrey parvint à ce moment-là auprès du groupe et administra à Harry les premiers soins lorsque les convulsions s'arrêtèrent enfin. Elle l'examina brièvement avant de rendre son verdict.

-Il faut transporter Mr Potter à l'infirmerie immédiatement, ordonna Poppy Pomfrey. Il faut que je sois là-bas pour l'examiner plus en détail et ainsi comprendre ce qu'il a.

D'un geste, elle fit apparaître un brancard sur lequel Théo et Neville placèrent Harry qui était inconscient suite aux convulsions. Remus et Sirius se mirent de part et d'autre du brancard pour le transporter jusque dans le domaine de la femme en blanc. Alors qu'on emmenait le Survivant hors de la Grande Salle, Draco était maintenu par Severus qui le traîna aussitôt vers ses appartements avant de le laisser exploser. Connaissant le jeune blond, la peur allait lui faire perdre les pédales. Mais il n'eut pas le temps de s'occuper de son filleul plus en avant. Aussitôt qu'ils eurent mis le pied dans ses appartements personnels, Dumbledore le contacta de la part de Pomfrey avec une liste de potions à apporter de toutes urgences. Severus n'eut que le temps de faire venir les Malfoy dans les cachots et de s'emparer des potions demandées avant de remonter quatre à quatre les escaliers du château. Alors que Draco se calmait tant bien que mal auprès de sa famille, Severus entra en trombes dans l'infirmerie dont l'entrée était encombrée par bon nombre de personnes qui n'avaient rien à faire là. Il se fraya un chemin à l'aide des ses coudes et remit en mains propres ce dont avait besoin l'infirmière. Conscient qu'il ne ferait que gêner, il se recula et tomba dans les bras de son amant qui l'embrassa passionnément pour tromper son inquiétude grandissante.

Dans un silence teinté d'angoisse et uniquement coupé par les différents sorts de Pomfrey, tous attendaient les résultats. Enfin, elle se détourna de son patient.

-Alors ? pressa Sirius

-Il est dans le coma, soupira Poppy. Malheureusement, il n'y a que lui qui pourra décider quand il se réveillera.

-On ne peut rien faire ? s'étonna Remus

-Pour l'instant, non. Maintenant, je vous prierais de quitter les lieux. Harry a besoin de se reposer et le bruit ne l'aidera pas.

-Je veux rester avec lui ! s'écria Sirius

-Moi aussi ! ajouta Remus

-Très bien, capitula Pomfrey. Soyez calme, surtout.

L'infirmerie se vida doucement. Personne ne vit le regard calculateur de Dumbledore à la situation.

Tout se passe comme prévu, se dit Dumbledore. J'arriverais sûrement à éloigner assez longtemps Sirius et Remus de Harry pour lui implanter ses nouveaux souvenirs. Et enfin il sera sous mon contrôle !

Il quitta à son tour les lieux.

La nuit était déjà bien entamée lorsqu'une silhouette s'introduit dans l'infirmerie. Draco, car c'était lui, avait mis plusieurs heures à se calmer. Heureusement pour lui, Cassiopée, Narcissa et Lucius lui avaient été d'une très grande aide et ce fut sans risquer de perdre le contrôle de sa magie qu'il vint rendre visite à Harry. Près du jeune homme ses tuteurs ainsi que Severus le veillaient. Remus se redressa en l'entendant entrer. Le blond s'approcha du lit et ôta quelques mèches de cheveux qui barraient le visage du brun.

-Comment va-t-il ? demanda Draco à voix basse

-Pomfrey ne sait pas ce qu'il a exactement, soupira Remus en s'étirant. Il faut attendre qu'il se réveille.

-S'il se réveille, rétorqua amèrement Draco.

Tout doucement, il lui prit la main et lui caressa les cheveux.

-Harry ...

Une envie le taraudait depuis qu'il était là. Mais aurait-il le courage de le faire ?

Harry ...

Le jeune homme était étendu sur le lit blanc, les lumières de la nuit éclairant faiblement son visage, donnant à la scène un aspect féerique. Sa poitrine se soulevait lentement, seul témoignage qu'il était toujours en vie.

Harry ...

Une vision de Voldemort n'avait pas ces effets sur Harry. Il avait un violent mal de tête mais ça n'allait pas jusqu'au coma. Il maîtrisait son empathie au delà de toute espérance et sa barrière d'occlumens était tout simplement parfaite. Non, Voldemort était hors de cause dans son état, ou n'avait qu'une part minime. Mais alors, pourquoi était-il ici ?

Harry ...

L'homme qu'il aimait pouvait ne jamais se réveiller. Et ça, c'était une chose à laquelle il ne survivrait pas. Tout en sachant qu'il ne lui aurait jamais dit « je t'aime ». Qu'il n'aurait jamais goûté à ses lèvres. Qu'ils n'auraient jamais découvert ensemble ce qu'est l'amour, le vrai.

Les regrets seraient bien trop lourds à porter si le pire se produisait.

-Je t'aime, Harry. Je t'en supplie, reviens-moi vite, s'il te plaît.

Et Draco céda à l'envie qui le tenaillait depuis qu'il avait posé le pied dans l'infirmerie et il se fichait des autres qui auraient pu le voir faire.

Avec dévotion, il se pencha et embrassa délicatement les lèvres de celui qui détenait son cœur. Il apprit par cœur leur texture, leur goût, leur douceur. Par ce biais, il lui transmit tout l'amour qu'il avait pour lui, cet amour si débordant, si éclatant, si pur. À travers ce baiser, il y avait toutes les promesses que se murmuraient les amoureux du monde entier.

Par ce contact, Draco avouait son amour à Harry Potter.

Il ne pouvait se résoudre à cesser le baiser mais ...

-Bien que le moment soit tout à fait agréable, il me semble me souvenir que nous appartenons tous deux à l'espèce humaine qui a désespérément besoin d'air pour survivre, petit Dragon.

... son partenaire s'en chargea.

Ou comment casser un moment romantique à souhait par Harry James Potter.

D'ailleurs, Draco, surpris - ô doux euphémisme ! -, faillit se casser la figure en reculant précipitamment en entendant cette voix puis en voyant les yeux de l'alité s'ouvrir doucement. Devant les mouvements brusques du jeune homme, les trois hommes qui veillaient bondirent sur leurs pieds, parfaitement réveillés et l'œil alerte.

-Harry ?! bégaya le blond. Tu es réveillé ?

-'Semblerait, bailla le brun en se redressant lentement. 'l'impression qu'un train m'est passé dessus. J'ai mal partout. S'est passé quoi ?

-Bois ça d'abord, ordonna Severus en lui tentant une fiole.

Le brun s'exécuta immédiatement et l'instant d'après, ses muscles se détendirent.

-Ça fait du bien, soupira Harry. Maintenant, quelqu'un peut m'expliquer ?

-Que est ton dernier souvenir ? demanda Sirius

-Le dernier massacre en date de Voldemort, grimaça Harry. Pourquoi ?

-Tu as convulsé puis tu es tombé dans le coma, raconta Remus. Poppy ne savait pourquoi. Une idée ?

-Pas vraiment, bailla Harry. Vous savez, c'est le trou noir après que Neville m'ait donné à boire.

-A boire ? releva Severus. Est-ce que ça serait possible qu'il y ait eu une potion dedans ?

-J'en sais rien, avoua Harry. Je te signale que j'étais légèrement à l'ouest à ce moment-là.

Il s'étira doucement avant de regarder tout autour de lui. Remus, Sirius et Severus se tenaient tout près de lui, l'air franchement soulagés. Et un peu plus à l'écart, il y avait Draco.

-Je crois qu'il serait mieux que nous en discutions un peu plus tard, déclara Draco. Je sens des présences approcher et il vaut mieux que je ne sois pas là. -Tu as raison, répondit Harry. Merci.

-Pourquoi ?

-C'est ton baiser qui m'a réveillé. Je ...

-Ne dis plus rien. Nous aurons amplement le temps d'en parler plus tard.

-D'accord. Salut, petit Dragon.

-Salut, beau brun.

Sur ces mots, le blond s'esquiva, retournant dans les cachots.

Heureusement car quelques instants plus tard, Dumbledore entra dans l'infirmerie. Il fut surpris de voir les trois professeurs encore debout.

J'avais espéré qu'ils dormiraient, pesta Dumbledore. Du moins, Sirius et Severus. Bon, va falloir s'en débarrasser.

-Comment va Harry ? demanda le directeur

-Je vais parfaitement bien, merci de vous en inquiéter, retentit une voix.

D'un bloc, le vieil homme se retourna vers le lit et retint de justesse son visage de trahir sa surprise. En effet, couché dans le lit, Harry Potter lui souriait, parfaitement réveillé.

Alors que la potion ne devait pas le permettre avant que je lui donne l'antidote ! ragea Dumbledore

L'homme dut plaquer un sourire hypocrite de circonstance sur ses lèvres.

-Vous vous êtes réveillé ! Depuis quand ?

-A peine quelques minutes, répondit Sirius. Nous étions sur le point d'aller chercher Mrs Pomfrey.

-Bien, fit Dumbledore. Je vais me retirer donc et prendre des nouvelles demain matin. Bonne nuit, messieurs.

-Bonne nuit professeur.

L'infirmière vint très vite et examina son patient.

-Vous n'avez plus rien, Mr Potter, déclara-t-elle. Je vais vous garder ici jusqu'à l'heure du petit déjeuner et ensuite vous pourrez vous restaurer dans la Grande Salle avec vos camarades.

-Merci, Mrs Pomfrey, dit chaleureusement Harry alors que la femme repartait.

Aussitôt qu'elle quitta la pièce, Severus sécurisa les lieux. Ensuite, il jeta un coup d'œil à Remus qui hocha positivement de la tête.

-Qu'est-ce qui se passe ? demanda Harry, étonné du regard de connivence entre les deux hommes

-Dumbledore avait l'air surpris que tu sois réveillé, commença Remus.

-C'est normal, haussa des épaules Harry. J'étais dans le coma, non ?

-Ce qu'il veut dire, fit Severus, c'est qu'il était étonné que tu sois déjà réveillé, comme si il s'attendait à ce que tu dormes encore. Je pense qu'il sait quelque chose sur ton brusque coma. Voire qu'il en est à l'origine.

-Vous êtes sûrs ? haussa des sourcils Sirius. On sait tous qu'il est tordu mais de là à empoisonner volontairement Harry, il y a une marge, quand même !

-Vous avez été absents pendant seize ans, soupira Severus. Dumbledore ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Seulement, il présente les moyens d'une telle façon qu'on ne se rend compte de rien.

-Il faudrait savoir ce qu'il a fait exactement à Harry, déclara Remus.

-Je vais prendre un peu de son sang, dit Severus. Avec Cassiopée, on va l'analyser. Peut-être qu'il y a encore une trace de poison. Tu es d'accord, Harry ?

-Ai-je le choix ? soupira comiquement Harry

Sirius étouffa rapidement son rire, étrangement proche d'un aboiement de chien.

-Nous sommes les adultes donc non, sourit-il.

Docilement, le jeune homme se vit prélever une petite fiole de sang avant de se rendormir. Alors que Severus allait rejoindre sa sœur de cœur pour faire les analyses, les deux tuteurs de Harry se placèrent de part et d'autre de leur protégé pour veiller sur son sommeil.

-Pitié, Mrs Pomfrey !

-C'est non !

-Mais ...

-Mr Potter, je ne me répèterai pas ! Non, c'est non !

-Pas juste !

-Qui a dit que la vie était juste ?

Pour toute réponse, Harry bouda dans son coin.

Dans un coin de la pièce blanche, quatre personnes riaient sous cape en voyant l'échange.

Depuis maintenant un bon quart d'heure, l'infirmière et l'élève se chamaillaient et ni l'une ni l'autre n'avait l'avantage. Et tout cela pour ...

... du chocolat.

Harry était interdit de chocolat jusqu'au dîner à cause de l'une des potions qu'il avait bu dans la nuit. Comme c'était son péché mignon, il avait mal, mais alors très mal pris la nouvelle. Sirius, touché, consentit à aider la femme.

-Harry ...

-Oh non, ne te mêle pas de ça !

-Oh si, je vais le faire. Une journée, ce n'est pas la mort, si ?

-Tu ne peux pas comprendre ! C'est comme si ... on te privait de Severus Snape durant toute une journée !

Sirius pâlit brusquement à cette hypothèse tandis que les trois autres explosèrent de rire à sa réaction. Il se secoua et chassa l'idée de sa tête.

-Je ne veux rien savoir. Tu devrais montrer à tout le monde quelle personne courageuse tu es.

-Je suis un Slytherin et fier de l'être s'il te plaît. Alors ne m'insulte pas en me traitant de Gryffindor !

-Harry ...

-Sirius.

-J'abandonne ! Rem', je t'en prie ! Arrête de te rouler par terre ! Vous deux aussi !

Severus, Remus et Draco se calmèrent finalement après une bonne dizaine de minutes de fou rire. Draco comprit qu'il était le seul à pouvoir convaincre Harry de respecter les prescriptions de l'infirmière. En fait, la dernière ligne avant des mesures radicales.

-Harry ?

-Qu'est ce que tu me veux, Draco ? N'essaie même pas de me faire accepter de ne pas manger de chocolat aujourd'hui.

-Tu tiens vraiment à en être privé jusqu'à le fin de tes jours ?

-On ne sera pas toujours sur mon dos.

-Mais une incantation peut produire les mêmes effets.

Il vit le brun hésiter. Il sut qu'il pouvait gagner. Il décida donc de porter le coup final.

-Cassidy Allan pourrait même s'en charger, termina le blond.

-Traître ! feula Harry. Tu sais aussi bien que moi qu'il ne faut jamais la contrarier !

-Raison de plus pour que tu obéisses bien tranquillement à Mrs Pomfrey. Imagine ce qu'elle te fera si elle apprend que tu boudes comme un gosse ?

-Ça se paiera, Draco Malfoy !

-Nous sommes quittes, alors.

Le brun se tourna vers la femme.

-D'accord. Pas de chocolat aujourd'hui.

-Bien, Mr Potter. Vous voyez quand vous voulez. Je vais maintenant vous laisser sortir.

-Quand je pourrais en manger ?

-Au dîner, pas avant.

-Très bien. Au revoir, madame.

-Au revoir, Mr Potter.

Très vite, le brun sortit. Une fois la porte refermée, il lui jeta un regard noir. Sirius, Remus, Severus et Draco étouffèrent rapidement leurs rires.

-Je hais les hôpitaux ! cracha Harry

-Mais oui, on sait, rigola Sirius.

-Vous devriez aller faire une apparition dans la Grande Salle, conseilla Remus. Tu as fait peur à beaucoup de monde cette nuit.

Alors qu'ils cheminaient vers la partie centrale du château, ils rencontrèrent Neville. Celui-ci s'assura de la santé de Harry avant de continuer le chemin avec eux. Mais soudain, Draco se souvint d'une chose en rapport avec le jeune homme. Discrètement, il vérifia ses soupçons et il eut confirmations. Au moment où ils allaient entrer dans la Grande Salle, il enjoignit le Gryffindor de les devancer et demanda aux autres de le suivre dans une salle désaffectée non loin. La salle fut sécurisée par le sort de silence que les deux benjamins avaient créés ce qui fit hausser des sourcils les adultes. Le blond ne perdit pas de temps.

-J'ai examiné les souvenirs de la soirée de Neville, avoua Draco. C'est Ginny qui lui a donné le verre de jus. Je suis quasiment certain qu'il était empoisonné.

-J'ai trouvé une trace de poison dans le sang de Harry, prévint Cassiopée. -Tu es sûre ? fit Severus. Tu as découvert lequel ?

-Ça, tu ne vas pas aimer. C'est la potion de Nouvelle Vie.

-Pardon ? Comment une potion aussi sombre a pu se retrouver dans une école ? Même moi je ne me risquerais pas à la stocker ici !

-Tu connais la réponse. Seule une personne aurait pu le faire, surtout que ça l'arrangerait bien si ça avait marché.

-Dumbledore ... Je vais prévenir les autres immédiatement. Nous savons comment Harry l'a absorbé.

-Ah bon ?

-Draco a vu à travers les souvenirs de Neville que c'était Ginny qui lui avait fourni le verre qu'il a bu.

-M'étonne pas. Avec Lucius, on va chercher la recette de l'antidote au Manoir Black. Tu n'auras plus qu'à le préparer.

-Merci, petite sœur.

-Pas de quoi.

Immédiatement, le sombre maître des Potions mit au courant le reste du groupe qui prirent une mine assez renfrognée.

-A votre avis, Dumbledore aurait-il eu le temps de prévenir Ginny de l'échec de sa mission ? demanda Harry soudainement

-C'est peu probable, fit Remus.

-Si ce n'est pas le cas, poursuivit Draco en suivant la pensée de son ami, elle va croire que tes souvenirs ont été modifiés.

-Et comme elle me veut ... continua Harry, son visage s'éclairant

-Et qu'elle n'aurait sûrement pas accepté de te donner la potion sans être sûre que tu seras à elle ...

-Elle va sûrement venir vers toi et se déclarer ta petite amie, voire ta fiancée !

Le regard des trois adultes passa sur les deux élèves au fur et à mesure qu'ils parlaient. Mais ce fut véritablement le sourire machiavélique qu'ils affichèrent ensuite qui les convainquirent que ensemble, il ne fallait pas les sous-estimer.

-Prêt pour le show ? fit le blond

-Et comment ! répondit le brun

-Doit-on s'inquiéter ? demanda précautionneusement Sirius

-Seulement d'une blague digne des Maraudeurs ! répondirent les deux garçons en chœur

Réprimant leurs rires, ils annulèrent bien vite les sorts les protégeant et foncèrent vers la Grande Salle, suivis plus lentement par les trois professeurs qui ne savaient pas à quoi s'attendre.

Harry prit bien soin de se mettre à l'extrémité du groupe, précédant Draco. Celui-ci, avant que leurs amis ne posent des questions au brun, leur pria de se tenir tranquille. Ils surent alors qu'un grand événement était en scène.

Harry commença donc son repas sans prendre part à la conversation qui se déroulait à ses côtés.

-Pas trop le trac ? demanda Draco

-A ce niveau, c'est pas le trac mais du dégoût ! cracha Harry

-Du calme. Tu dois l'humilier à un tel point qu'elle comprenne que ce n'est même pas la peine de penser à une relation entre vous deux.

-Je sais.

-Donc utilise à fond tes qualités slytherin.

-Oh ça, je ne vais pas m'en priver, crois-moi.

-Tu ne l'aimes pas, hein ?

-Je ne l'ai jamais apprécié et ça, dès le début. C'est une opportuniste et clairement égoïste. Tu aurais vu le regard de pur désir qu'elle m'avait lancé dans le Hogwarts Express lors de notre première rencontre, même toi tu aurais eu peur. Elle me veut et elle ne lésinera pas sur les moyens, j'en suis sûr.

-Je vois. Tiens, elle arrive. Dumbledore arrive aussi. Que le spectacle commence !

-C'est sûr, on va bien rigoler.

Harry plongea son regard vers son assiette, l'air encore un peu endormi, tandis que la rousse s'approchait de lui. Le directeur voulut l'intercepter mais la jeune fille atteint sa cible avant qu'il n'ait pu l'en empêcher. Elle se jeta au cou du jeune homme.

-Harry ! s'écria Ginny. Je me suis tellement inquiétée quand tu es allé à l'infirmerie !

Brusquement, la Grande Salle devint silencieuse, avide de connaître la suite de la discussion à l'insu de la rousse mais évidemment pas du brun. Celui-ci laissa son interlocutrice babiller alors qu'une expression de pur dégoût s'affichait sur son visage. La jeune fille continuait, sans voir l'expression du jeune homme.

-Je ne sais pas ce qui t'a fait tomber dans les pommes, continua-t-elle, mais je te jure que je le découvrirais. Je suis sûre que c'est un de ces Slytherin qui a fait le coup, peut-être cet abruti de Black pour se venger du fait que t'éloignes de lui parce que tu sais qu'il est gay ou peut-être même cette tapette de Malfoy. J'avais bien vu qu'il lorgnait sur toi depuis un moment. Ce n'est qu'un connard qui lèche les bottes de Tu Sais Qui ...

Ce fut à ce moment-là que Harry vit rouge.

Je vais la massacrer ! rugit-il. Elle n'a pas le droit de parler de Sirius comme ça et encore moins de Draco ! Elle va payer !

Il se dégagea lentement et prit un visage neutre.

-Ginny ... susurra-t-il

-Oui, amour ? papillonna-t-elle ingénument

Harry prit une profonde inspiration avant d'adopter un ton extrêmement tranchant.

-Tout d'abord, enlève ta main de mon bras, je ne crois pas qu'on ait élevé les Scroutts ensemble et en plus, je dois me désinfecter.

La tête qu'elle avait valait largement ce petit inconvénient passager.

-Ensuite, continua Harry, je ne pense pas, non je suis sûr que nous n'avons jamais été aussi proches pour que tu te permettes de telles familiarités avec moi.

La jaune fille se décomposait de plus en plus, comprenant enfin que quelque chose clochait.

-Que je te reprenne à parler comme ça de mon parrain ou de Draco et tu apprendras la définition du mot souffrance, reprit Harry. En fait, si tu t'en prends à un seul de mes proches, en ma présence ou non, tu le sentiras vraiment passer, et je me fous royalement que tu sois une fille, quoique tu es plus proche de la mante religieuse que de l'humain.

Tous les élèves étaient pendus à ses lèvres. Le brun entendait même en bruit de fond dans son esprit une ode à la victoire, sûrement Draco ou Sirius.

Quels gamins parfois ! songea Harry distraitement

-Mais ... balbutia Ginny ... mais je t'aime !

-Ah bon ? s'étonna Harry. Tu m'aimes ? Permets-moi d'en douter lourdement.

-Et pourquoi ?

-J'ai deux raisons. La première, c'est que je ne pense pas qu'une personne qui se prétend amoureuse irait coucher avec une autre personne. Toi, ce n'est même pas ce que tu fais, tu écartes les cuisses systématiquement dès qu'on te le dis.

Il avisa le visage rouge de Ron, bien connu pour protéger la vertu de sa sœur, et sourit intérieurement.

-Ton frère ne le sait pas ? susurra Harry. Oups, c'était une secret ? Mais je ne savais pas que ça l'était. Toute l'école est au courant et je crois, si mes renseignements sont exacts, que tous les garçons actuellement en 5ème, 6ème et 7ème année, mis à part Neville, Draco, Théo, Blaise et bien sûr moi-même, sont passés dans tes draps. Sans compter ceux qui ont quitté l'école ces trois dernières années et les clients que tu prends lors des sorties à Hogmeade ou que tu rencontres en dehors de l'école le soir.

-Comment ... ?

-Comment je le sais ? Pour les sorties, je suis tombé sur toi alors que tu faisais plaisir à un homme qui devait avoir le double de ton âge, voire le triple. Pour le soir, j'étais en train de revenir à l'école d'un rendez-vous accompagné de mon parrain quand je t'ai vu entrer dans un des hôtels du village avec deux hommes. La deuxième raison, tu ne voudrais vraiment pas que je la dise devant tout le monde, crois-moi sur parole.

La rousse avait les larmes aux yeux mais cela se voyait qu'elle était ivre de rage. Le brun décida de lui porter l'attaque finale en trois temps.

Et d'un, sourit intérieurement Harry.

-J'ai prévenu ta mère de tes petits penchants, déclara Harry nonchalamment. Normalement, je devrais avoir bientôt sa réponse.

Ginny devint plus blanche qu'un fantôme.

Et de deux.

-Le Daily Wizard a lui aussi été très intéressé par cette nouvelle, continua Harry. Surtout cette très chère Rita Skeeter.

Et de trois. Coup de grâce.

-Mais je crois que la personne qui a été la plus intéressée reste Mrs Bones, du département de la Justice magique, quand j'ai déposé plainte contre toi pour harcèlement, acheva Harry.

La rousse termina de perdre toutes ses couleurs et s'enfuit de la Grande Salle. Un sourire narquois orna les lèvres de Harry, sourire qui s'agrandit encore plus quand Ron poursuivit sa sœur. Tous les élèves le regardaient avec respect maintenant, ébahis de voir que le jeune homme avait révélé au grand jour l'un des plus grands secrets de l'école.

-Mission accomplie, fit Harry. -Chapeau, Harry, félicita Draco. Il ne manque plus que la sortie.

-Je m'en occupe.

Harry se redressa et planta son regard dans les yeux de Dumbledore.

-Maintenant, la prochaine fois que je vous dis que l'une de vos élèves me harcèle, ne m sortez pas que ce n'est que de l'admiration, cracha Harry.

En même temps, il se faufila parmi les barrières de l'homme et implanta une conversation factice entre eux où le plus jeune se plaignait du comportement de la rousse. C'était un pari très risqué mais il avait décidé d'improviser. Une fois cela fait, Harry quitta la salle sur une envolée de cape qui aurait même fait pâlir Severus Snape, pourtant maître du genre.

On était en milieu d'après-midi et Harry avait passé quasiment toute la journée dehors. Mine de rien, l'histoire avec Ginny Weasley l'avait assez énervé et seules quelques heures de vol lui avait permis de se calmer.

-Harry !

Celui-ci se retourna, surpris.

-Daphnée ? Que se passe-t-il ?

-Viens avec moi, je fais une expérience avec Hermione.

-Quoi ? Mais ...

Mais il ne put ajouter un seul mot car la Slytherin l'entraînait déjà il ne savait où.

Ce fut un Harry bougonnant qui fut littéralement jeté dans la salle commune de Slytherin. Il fut surpris quand il découvrit, en plus de Hermione, non seulement Luna, Neville, Blaise, Théo et comble de malchance, Cassidy. En voyant cette dernière, il décida d'opérer une retraite stratégique. Mais celle-ci ne le laissa pas faire et l'entrava très soigneusement.

-Pourquoi ? fit difficilement Harry

-Les filles ont parié que tu ferais une merveilleuse poupée, ricana Idy. J'ai voulu voir ça.

-Qu'est-ce j'y gagne ? grogna Harry

-Une surprise, répondit Hermione. Messieurs, pour ne pas heurter la pudeur de notre cobaye, voulez-vous bien faire prendre une douche à ce cher Harry ici présent ? Nous nous occupons des tenues.

-A vos ordres, miss, s'inclina Blaise en lui faisant un baisemain.

-Eh ... attendez ... Qu'est-ce que vous faites ? Non ... NON ... NNNNOOOOOOOOOONNNNNNNNN !!!!!!!

Quelques heures plus tard, le Survivant, qui méritait bien son titre, était lavé, pouponné et parfaitement habillé, en plus d'être encore de plus mauvais poil. Il bougonnait encore quand ses soi-disant amis le relâchèrent enfin. Et le résultat en valait vraiment la peine mais Harry, comme tout Slytherin, était d'une mauvaise foi navrante.

-Maintenant que vous avez bien joué, cracha Harry, qu'est-ce que vous allez faire ?

-On va te bander les yeux et t'emmener quelque part, répondit Daphnée, pas le moins du monde incommodée par le ton pris.

-Je n'aime pas les surprises, grogna Harry.

-Tu n'as pas à t'en faire, fit Hermione en plaçant un bandeau sur les yeux de son ami.

Pour faire bonne mesure, Cassidy lui lança également un sort de confusion des sens avant de laisser Théo et Blaise emmener Harry. Celui-ci rageait intérieurement que son amie ait penser à lui brouiller toute possibilité de savoir où il allait. Alors qu'il ressassait ses idées noires, il sentit le sort s'estomper et découvrit qu'il était assis. Mais quand le sort disparut totalement, il s'aperçut que quelqu'un jouait du piano dans la salle où il était, et divinement bien en plus. La musique le calma et le détendit peu à peu et il décida de ne pas ôter le bandeau tout de suite pour profiter encore plus pleinement de la situation même non souhaitée.

Ce fut complètement calme qu'il accueillit la fin du morceau. Le bandeau tomba de lui-même en même temps qu'il entendit une voix bien connue.

-Tu n'es plus en colère, maintenant, j'espère Harry ?

-Plus du tout, Draco. Et d'ailleurs, comment savais-tu que je l'étais ?

-Tu as émis des ondes vraiment nocives depuis la scène dans la Grande Salle et ça n'a pas arrêté de la journée. Et Cassidy m'a prévenu.

Harry regarda Draco plus attentivement. Vêtu tout de blanc dans une tenue similaire à la sienne qui était noire, le blond était encore plus beau que d'habitude. Accoudé sur le piano à queue qui trônait dans la pièce, il semblait tout à fait dans son élément.

-Pourquoi je suis ici ? demanda Harry

-Il semblait que tu avais besoin de faire une pause, répondit Draco. Je me suis dévoué.

-C'est ça.

-D'accord, c'était mon idée.

Vaincu, Harry s'installa plus confortablement sur le canapé où on l'avait déposé.

-Où sommes-nous ?

-Dans l'une des salles de musique de l'école. Vu que l'option n'est plus donnée depuis des lustres, les salles sont tombées dans l'oubli. Mes parents m'ont parlé de celle-ci et c'est un peu un refuge. Comme tu adores quand je joues du piano, j'ai pensé que passer une soirée ici te ferait du bien.

-Merci, sincèrement.

-Pas de quoi.

-Avec tout ça, je ne sais même pas quelle heure il est. On doit aller dans la Grande Salle.

-Pas ce soir. On dînera ici, si tu le veux bien, bien entendu.

-Ça me va.

-Alors viens à table, c'est l'heure.

Draco se leva et tendit la main à Harry qui l'accepta avec plaisir pour se redresser. Il le conduisit dans une alcôve qui se révéla être une roseraie en fleur dont le plafond représentait parfaitement le ciel nocturne. Les deux jeunes hommes s'attablèrent et commencèrent à discuter de choses et d'autres tout en mangeant le succulent repas.

Mais alors que le repas se terminait, le comportement de Draco se changea subtilement, devenant de plus en plus tendu. Habitué à relever tous les détails, Harry comprit que son ami voulait lui parler de quelque chose. Et il n'y avait qu'un seul sujet en suspens entre eux.

-Écoute, Harry, fit Draco en passant nerveusement une main dans ses cheveux, je voudrais te présenter mes excuses.

-Des excuses ? sursauta Harry. Mais pourquoi ?

-Pour ce qui s’est passé dans mes appartements.

Le brun se sentit mal à l'aise.

-Ce n'est pas la peine, balbutia-t-il. C'était une erreur. Oublions ce qui s'est passé, veux-tu ?

Il se releva, peu désireux de continuer sur ce sujet épineux. Il allait quitter la pièce lorsqu'une voix le retint.

-Que ferais-tu si ton cœur battait la chamade quand ton meilleur ami entre dans la pièce où tu es ? Quand un seul de ses sourire illumine toute ta journée ? Quand tu guettes son rire à chaque fois que tu le vois ? Quand tu ne souhaites que son bonheur, même s'il doit se faire loin de toi ? C'est ce que je ressens pour toi, Harry. Je voulais te présenter mes excuses pour t'avoir surpris, c'est tout. Mais jamais je m'excuserais pour t'avoir embrassé, jamais. Ça a été la plus belle chose de toute ma vie. Si je l'ai fait, c'est parce que je t'aime, Harry.

Celui-ci se retourna d'un bloc en entendant ces mots. Draco regardait l'extérieur et semblait vouloir éviter son regard pendant sa déclaration.

Il m'aime ? se dit Harry, abasourdi. Il m'aime ?!

-Tu te demandes sûrement si je ne me moques pas de toi, continua Draco. Je peux t'assurer que ce n'est pas le cas. Te souviens-tu dans l'infirmerie ? Ce n'est pas pour rien que je t'ai embrassé. J'ai cru mourir quand tu t'es écroulé. J'ai eu la peur de ma vie et ça m'a convaincu de te révéler mes sentiments. Qui sait si demain nous serons toujours vivants, hein ?

Se pourrait-il que mes sentiments soient partagés ? s'interrogea Harry. Se pourrait-il que je mette de la distance entre nous pour rien ? Se pourrait-il qu'il m'aime réellement ? Je ne veux plus vivre dans le doute. J'ai envie de lui laisser une chance. Une chance de me montrer son amour ...

Fort de sa décision, Harry se dirigea vers Draco et s'assit sur ses genoux à la plus grande surprise de ce dernier. Doucement mais fermement, le brun s'empara du menton du blond et le força à le regarder dans les yeux. Celui-ci commença à paniquer.

-Tu sais, ce n'est pas grave si tu ne m'aimes pas, balbutia Draco. Je me contenterais de ton amitié ...

-Dis-le.

Il prit une expression surprise.

-Pardon ?

-Dis-le.

Le blond ne mit que quelques instants pour comprendre ce que le brun voulait.

-Je t'aime, Harry Potter.

-Encore.

-Je t'aime.

Mais le doute s'insinua encore au mauvais moment.

-Mais toi ... ?

Le visage de Harry s'approcha de celui de Draco à un tel point que leurs lèvres se touchaient presque.

-Sais-tu quel est le plus puissant des antidotes ? murmura Harry

-Hein ?

-Est-ce que tu connais le plus puissant des antidotes au monde ?

-Non.

-C'est l'amour, celui avec un grand A. Et maintenant, quand ai-je eu besoin de cet antidote ?

Draco se plongea dans une intense réflexion. La dernière fois que Harry avait été empoisonné, il l'avait embrassé, ce qui l'avait sorti du coma de la potion de Nouvelle Vie. Mais quand avait-il été encore empoisonné ?

Ginny Weasley. L'Amortentia.

Harry avait suivi les pensées de son ami par Légilimencie.

-Il n'y a qu'une façon de se libérer seul des effets de cette potion, souffla Harry. C'est de ressentir un amour pur et absolu pour une personne autre que celle qui a fait boire la potion.

-Qui me dit que c'est de moi dont tu es amoureux ? chuchota Draco

-Réfléchis ...

Le blond se souvenait de la fureur qui s'était emparé du brun quand ils avaient appris les projets du Lord à son sujet. Se pouvait-il ... ?

-Tu serais prêt à défier Voldemort pour moi ?

-Tu détiens mon cœur, Draco, et ce depuis longtemps. Ne doute jamais de mon amour car maintenant, je ne doute plus du tien.

Sur ces mots, ils s'accordèrent ce qu'ils se refusaient depuis un long moment déjà. Sans le remarquer, leurs magies s'agitèrent autour d'eux, se mêlant peu à peu, formant une aura unique.

Leurs lèvres s'unir pour sceller leurs paroles.

Il s'étaient enfin retrouvés et ils n'étaient pas prêts de se quitter.

 
 
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