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Jusqu'à ce que la mort nous sépare de nouveau
Par crystalofshadow
Harry Potter  -  Général  -  fr
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Lente séduction sur fond de guerre et hystérie pour un simple rendez-vous

Chapitre 13 Lente séduction sur fond de guerre et hystérie pour un simple rendez-vous

 

La vie à l'école reprit son cours. Depuis début novembre, Harry rencontrait chaque nuit Cassiopée dans la Salle sur Demande, la seule ne pas être sous la surveillance du directeur, pour progresser en Occlumencie. Parfois, Draco le rejoignait, pas tout le temps à cause de ses devoirs de Préfet-en-Chef, mais assez régulièrement et révisait en compagnie de son ami et de sa tante ses acquis. Très vite, le brun atteint le niveau du blond et tous les deux décidèrent de travailler ensemble avec Severus et Lucius. De ce fait, les cours gagnèrent en intensité. Mais les obligations de l'école contraignirent le professeur de Potions d'abandonner cet enseignement à la responsabilité de son ami.

Pendant ce temps, Sirius et Remus conciliaient leur emploi à Hogwarts et les missions de l'Ordre. Ils avaient entièrement confiance en les Slytherin et leur confiaient sans crainte Harry. De toutes façons, ils savaient parfaitement qu'au cas où, le jeune homme saurait tout à fait se défendre.

Depuis son "explication" avec Severus, Sirius réfléchissait à sa relation, passée et actuelle, avec celui-ci. Il savait qu'il avait été et était encore fou amoureux de lui mais ne savait vraiment pas comment le ramener à de meilleurs sentiments. Il avait agi comme un imbécile, ce que ne manquait surtout pas de lui rappeler Remus en ricanant à tout bout de champ, et maintenant il devait réparer les pots cassés. Il se triturait les méninges pour trouver une solution mais à chaque fois il échouait lamentablement. Chacun de ses plans supposait ou bien que Severus était disposé à accéder à tous ses désirs au moindre geste de sa part, ce qui n'était pas vraiment le cas, ou bien que lui faisait des choses qu'il détestait faire.

Alors qu'il punissait un jour un groupe d'élèves, des Gryffindor et des Slytherin comme toujours s'affrontant dans les couloirs, il comprit. Pourquoi fallait-il qu'il imagine un plan ne prenant pas en compte leurs personnalités respectives ? Il était un Gryffindor et lui un Slytherin. Pour avoir vécu dans un environnement totalement vert et argent, il savait comment fonctionnait les membres de cette maison. Pour l'avoir affronté pendant sept années consécutives, il savait comment Severus marchait.

Tout en retournant dans son bureau, un sourire sournois s'inscrivit sur ses lèvres. C'est décidé, il le séduirait !

Il ne sera pas dit que Severus Snape ne cédera pas à Sirius Black, Gryffindor confirmé à très forte ascendance Slytherin mais aussi et surtout Maraudeur jusqu'au bout des ongles ...

 

-... et je veux vingts centimètres au moins sur chaque ingrédient de cette potion, donna pour devoir Severus. Le cours est terminé.

Sans demander leur reste, les 4èmes années de Hufflepuf et de Slytherin quittèrent la salle de potions. Severus passa dans les rangs une fois la salle vide pour vérifier que rien n'avait été oublié par les élèves puis revint à son bureau pour réarranger les copies qu'il venait de recevoir. Un parchemin attira son attention et il le prit.

Morgane toute-puissante ! Aurait-il osé ... ?

Ce qu'il tenait à la main était un poème magnifique. Il louait les vers qui défilaient sous ses yeux sans honte mais ce qui le fit bondir sur place fut quand il avait reconnu l'écriture. Petite et serrée mais indiscutablement aristocrate. Il ne comptait plus le nombre de fois qu'il avait pu la voir former des insultes toutes plus imagées les unes que les autres plusieurs années auparavant.

Sirius Black. Il était le seul à pouvoir faire ça.

Il était tenté par deux choses. D'une part, il voulait jeter le mot au feu et aller refaire le portrait de cet arrogant Gryffindor stupide, d'autre part, il voulait ignorer l'attention.

Mais à ce moment-là, son cœur le trahit. Il savait qu'il aimait encore cet homme et voulait lui donner une chance de se racheter. De plus, vu la distance qui s'était installée entre eux ces derniers temps, il allait sûrement expérimenter une approche de séduction différente de celle qu'il avait utilisé une vingtaine d'années auparavant.

Malgré lui, Severus décida de laisser une chance à Sirius de le reconquérir.

 

Cela faisait plusieurs jours que Sirius avait commencé sa phase de séduction. Severus était enchanté de cet intérêt du Maraudeur mais son côté Slytherin en était agacé. En effet, il était coutume que les Gryffindor agissent très rapidement mais il semblait que ce n'était pas le cas de son ... prétendant. Sirius prenait son temps et cela commençait lentement et sûrement à lui porter sur les nerfs.

Mais il ne sera pas dit qu'il craquerait le premier.

Les Malfoy, ainsi que Remus et Harry, observaient avec tendresse et amusement l'interaction entre les deux hommes mais se gardaient bien d'intervenir. Question de survie la plus élémentaire qui soit.

Alors que l'austère maître des Potions grommelait en entrant dans son bureau pour gagner son laboratoire après le dîner, il se figea sur place. Un colis inconnu était posé sur la table, attendant visiblement qu'on le déballe. Sans geste brusque, depuis la porte, il sortit sa baguette et commença à jeter une série de sortilèges et de contre-sorts. Ses affrontements avec les Maraudeurs et ses états de service très brefs en tant que Death Eater puis jusqu'à une période très récente en tant qu'espion lui avait appris qu'il ne fallait jamais, mais alors jamais se fier aux apparences, si simples qu'elles pouvaient être. Dumbledore se moquait souvent de lui d'être si paranoïaque mais Severus savait qu'il avait raison de se méfier depuis qu'il avait pu examiner l'un de ses foutus bonbons au citron dont il le gavait systématiquement à chaque fois qu'il rentrait de missions et que exceptionnellement il avait pris sans pour autant le manger pour découvrir qu'ils étaient composés également d'une dose généreuse de Véritaserum. Depuis, il se gardait bien d'accepter toute sucrerie en la présence du directeur farfelu et sournois.

Ses précautions prirent plus d'une bonne heure et comprenant que le paquet ne semblait pas dangereux de prime abord, Severus se décida à approcher. Toujours tout en faisant attention, il alla vers son bureau puis prit délicatement la boîte. Tout doucement, il la déballa soigneusement, ne voulant pas abimer son contenu.

Ce qu'il y découvrit lui fit écarquiller les yeux de stupeur.

Une fleur rouge vif grande ouverte était tout simplement déposée à l'intérieur. Pour tout bon Slytherin, la couleur aurait été une insulte inqualifiable et selon le degré d'inimité avec le Gryffindor qui en était l'auteur, le crime serait payé au centuple et de façon très, très mais alors très humiliante.

Mais pas pour Severus. Oh non.

Ce qui se trouvait sous ses yeux était une fleur d'une extrême rareté nommé le Cœur d'Eros. On pouvait la trouver dans les endroits les plus invraisemblables mais toujours en unique exemplaire d'où la difficulté à la récupérer. Elle entrait dans la composition des plus puissants filtres d'amour, que ce soit de magie blanche ou de magie noire, ce dont se fichait éperdument l'homme, mais aussi dans certaines potions de guérison ou de rituel très puissantes à ce jour inusitées à cause de la rareté de son ingrédient principal. Tout maître de Potions rêvait de tenir entre ses mains cette mythique plante.

Aujourd'hui, c'était le cas pour lui.

Dans un état presque second, Severus s'empara de la boîte tout en se laissant lourdement tomber dans le fauteuil face au bureau. Il ne sut pas combien de temps il resta assis à admirer la fleur, hébété, mais lorsqu'il reprit enfin ses esprits, il n'était pas loin de minuit. Se secouant mentalement et y parvenant seulement en partie, il se leva et sortit de son bureau. Il traversa les cachots, évita de façon surprenante Rusard et sa chatte pour parvenir aux appartements des Malfoy au quatrième étage. D'une voix absente, il donna le mot de passe et pénétra à l'intérieur. Dans le salon se trouvaient Narcissa, Cassiopée et Lucius discutant des progrès de Harry et de Draco et songeant ensemble à leur concocter un nouveau programme d'entrainement. Ils sourirent en le voyant entrer et s'apprêtèrent à lui souhaiter la bienvenue mais l'état d'hébétitude de leur ami figèrent les mots dans leurs gorges. Sans un mot, l'homme en noir se laissant tomber à nouveau dans un fauteuil. Cassiopée s'approcha doucement de lui.

-Sev ?! Est-ce que ça va ? demanda-t-elle

-Regarde ce qu'il m'a offert, souffla Severus.

-Qui ? fit Cassiopée

-Regarde ...

Docile, elle obéit et jeta un coup d'œil à la boîte que lui tendait son ami. Et elle s'étrangla de surprise à la vue du contenu.

-Cass ? demanda Lucius, inquiet

-Qui que ce soit, souffla Cassiopée, il a vraiment fait fort. Regardez un peu ...

Elle pencha un peu la boîte pour permettre au couple de voir ce qu'il y avait à l'intérieur.

-Et alors ? fit Lucius. Ce n'est qu'une fleur. D'ailleurs, cette personne aurait pu en envoyer une d'une autre couleur, surtout à un Slytherin.

Narcissa acquiesça, ne voyant visiblement pas où voulait en venir sa belle-sœur

-Incultes, soupira Cassiopée. Ce que vous avez devant vous est l'un des ingrédients les plus rares au monde. Il s'agit du Cœur d'Eros. Elle n'a pas de prix. La fortune des Malfoy ne suffirait jamais pour pouvoir se la procurer.

-C'est une blague ?! s'étouffa Narcissa en comprenant la valeur de ce simple végétal

-Absolument pas, secoua la tête Cassiopée. Celui qui l'a envoyé doit être vraiment fou de Sev pour lui offrir ce cadeau à la valeur inestimable.

-Severus ? tenta Lucius. Est-ce que ça va ?

-Il doit être en état de choc, supposa Narcissa. Il vaut mieux qu'il boive ça, conseilla-t-elle en tendant à Cassiopée une fiole de potion.

Sans geste brusque, la femme fit ingurgiter à son ami le liquide et il sembla quelques instants pus tard qu'il reprenait ses esprits.

-Severus ? réessaya Narcissa

-Ça va, rassura Severus en leur souriant.

-Maintenant, pourrait-on savoir de qui provient ce paquet hors de prix ? demanda Lucius

-Je crois que c'est Sirius qui me l'a envoyé, répondit Severus.

Les trois Malfoy restèrent bouche bée, aussi bien que le pouvait être des aristocrates de leur rang.

-Sirius ?! bégaya Narcissa. Mon cousin Sirius Black ?!

-Je crois, rougit Severus.

Ce dernier fait acheva Lucius qui bondit de son siège, très près de perdre patience.

-Severus, tu es mon meilleur ami depuis des années, gronda le patriarche Malfoy. J'exige que tu nous racontes l'histoire depuis le début sans oublier un seul détail !

-S'il te plait ! ajouta Cassiopée en jetant un regard noir à son frère

-D'accord, soupira Severus.

Il leur révéla toutes les petites attentions de son admirateur qu'il avait immédiatement identifié comme étant Sirius Black, son ancien amant qui souhaitait ardemment le redevenir. Ils connurent ainsi la raison de la joie de vivre de leur ami en l'entendant révéler les différents cadeaux reçus comme le contenu de certains poèmes. Mais la fleur semblait être la consécration. Le regard rêveur de Severus acheva de les convaincre. Il avait au moins dix ans de moins. Il semblait réellement être retombé sous le charme de l'ex-Gryffindor.

De guerre lasse, Lucius abandonna. Celui-ci n'avait jamais pardonné à l'héritier des Black d'avoir laissé son meilleur ami dans un état pareil. En le revoyant cet été-là, il avait vraiment craint pour la santé de Severus et à juste titre, comme cela s'est vérifié quelques temps plus tard. Il avait vu d'un mauvais œil la tentative de Sirius pour le reconquérir à nouveau. Il avait fallu toute la persuasion de sa sœur pour ne pas mettre le holà à cela. Mais il vit que son ami était vraiment heureux. Il pria ardemment Morgane que ce stupide Gryffindor ne le fasse plus jamais souffrir sinon il ne donnait pas cher de sa peau s'il lui mettait la main dessus. Sans compter ce que lui ferait Narcissa, Cassiopée et Draco. Et peut-être Harry et Remus, qui semblaient bien aimer Severus.

Délicatement, Cassiopée sortit la fleur de la boîte et la déposa sur la table. Elle remarqua au fond de celle-ci une carte qu'elle prit et lut.

-Severus ...

-Qu'est-ce qu'il y a, Cass ?

-Il y a une carte, regarde ...

Severus la lui arracha presque des mains et la lut avec avidité.

 

Cher Severus,

Je crois que cette fleur te plaira.

Je voulais aussi t'inviter à dîner ce vendredi.

Je passerais te prendre à 20 heures à tes appartements.

Si tu refuses, renvoie-moi simplement cette carte déchirée en deux. Je ne poserais pas de questions.

Mais j'espère sincèrement que ce ne sera pas le cas.

A vendredi soir peut-être.

Sirius

 

-Que décides-tu ? demanda Narcissa

-Tu crois que je devrais accepter ? hésita Severus

Elle se crut retournée une vingtaine d'années auparavant lorsque Severus lui avait demandé conseil quand il avait été invité pour la première fois. A l'époque, il lui avait soigneusement caché le nom de celui qui l'avait invité. D'ailleurs, il lui avait parfaitement caché jusqu'à le sexe de la personne qui l'avait invité. Elle voulut demander du regard l'avis des deux autres. Lucius semblait résigné et Cassiopée prête à tout pour le bonheur de son meilleur ami.

-Accorde-lui une chance de se rattraper, sourit Narcissa. C'est la première fois depuis longtemps que nous te voyons aussi heureux.

-Tu es sûre ? fit Severus

-Certaine. Va dormir maintenant.

-Merci à tous les trois.

-N'oublie pas ta fleur !

Sur un sourire radieux, Severus les quitta.

 

oOoOoOo

 

Le soir du fameux dîner arriva enfin. Severus était dans un tel état de nervosité que Lucius fut obligé de prendre sa place pour les cours de la journée et Narcissa de lui faire littéralement une cure de potions calmantes. D'autorité, Cassiopée l'avait enfermé dans les appartements du quatrième étage et les deux blondes avaient été à deux doigts de l'enchainer au fauteuil.

Alors que Narcissa occupait Severus comme elle pouvait, Cassiopée enfila une cape d'invisibilité et se rendit dans le bureau de Remus. Elle avait veillé à s'y rendre à un moment où il n'avait pas cours et fut soulagée de le retrouver seul.

Avant de froncer des sourcils.

-Sais-tu où se trouve Sirius ? demanda Cassiopée en ôtant sa cape d'invisibilité

-Attaché dans sa chambre, répondit Remus, prévenu de la présence de la femme par ses sens de loup-garou.

-Attaché ?

-Il était surexcité ce matin. Il y aurait eu une catastrophe s'il avait fait cours dans cet état.

-Une minute. Tu l'as fait porter pâle ?

-Pas du tout.

-Mais alors ... Qui a pris sa place ?

-Harry.

-Harry ?!

-Draco est au courant. Ils ont fait un sortilège combiné de métamorphoses que j'ai attentivement surveillé. Harry a ensuite pris les notes de Sirius et a repris les cours avec les élèves.

-Mais ses cours ?

-Ils sont en commun avec Draco. Il a crée une illusion très convaincante, je l'avoue. Tout ce qu'il a à faire, c'est de la maintenir et de faire en sorte que leurs amis ne se doutent de rien.

-C'est déroutant que vous ayez pensé à mettre tout cela en place à vous trois et en si peu de temps.

-Nous n'avions pas vraiment le choix.

-Puis-je le voir ?

-Bien entendu.

Il la conduisit dans ses appartements puis passa la porte communicante entre ses propres appartements et ceux de Sirius. Il la mena à la chambre pour qu'elle constate de visu ce qu'il lui avait dit.

L'homme était allongé sur le grand lit à baldaquins aux teintures rouge profond. Chaque poignet était attaché à un montant à la tête du lit et ses jambes liées ensembles. Cassiopée remarqua également le bâillon qui l'empêchait de parler.

-Comme as-tu réussi cet exploit ? demanda-t-elle. Par magie ?

-Non, répondit Remus. Cette fois j'ai compté sur ma force de loup-garou. En fait, j'avais laissé ma baguette dans ma chambre quand le comportement de Sirius m'a interpellé. J'ai dû le maitriser le plus vite possible. Par contre, pour le bâillon c'est Harry, une veille vengeance personnelle.

-Il semble que Sirius ait beaucoup embêté Harry dans le passé.

-C'est vrai.

-Je peux lui parler ?

-Je t'en prie.

Doucement, elle ôta le morceau de tissu et Sirius put enfin parler de nouveau.

-Merci Cass tu me sauves ! s'écria Sirius

-Pas de quoi, rit Cassiopée. Pas trop mal ?

-Qu'est-ce que tu dirais si on t'enchaînait à ton propre lit ?

-Ça dépendrait de qui me l'a fait et avec quelles intentions.

-Tu marques un point. Que puis-je pour toi ?

-Rien de spécial, mon beau. Je voulais simplement voir comment tu allais.

-C'est vrai ?

-C'est vraiment très gentil de me croire.

-Tu peux me détacher ?

-Hors de question. Tu es très bien à ta place.

-Saleté de Slytherin !

-Et fière de l'être ! Allez, je vous laisse. A bientôt !

-Lâcheuse !

-Je tiens à ma santé mentale, moi !

Elle rit avant de s'éclipser de l'appartement.

 

Le soir venu, la tension atteint son paroxysme. Aussitôt les cours finis, Draco avait imaginé une excuse pour ses amis - Blaise, Théo, Daphnée, Luna, Neville et Hermione - et ainsi larguer les deux "sangsues" - Ron et Ginny Weasley - pour les abandonner sans remords. Il fit un crochet par la salle de Défense pour mettre au courant Harry de ce qu'il avait fait. Le jeune homme, toujours sous l'apparence de Sirius, pointa sa baguette sur lui lorsqu'il entra avant de la baisser, un peu penaud.

-Désolé, les réflexes, s'excusa Harry.

-Pas grave, sourit Draco. Je vais rejoindre Parrain et l'aider à se préparer. On sera pas trop de quatre pour y arriver. Et toi ?

-Je crois que je devrais aller aider Remus avant qu'il n'étripe joyeusement Sirius. Il va être intenable !

-Je n'en doute pas. Je suis allé vérifier, nos parrains avaient déjà prévenu Dumbledore qu'ils seraient absents, chacun avec une excuse différente et plausible.

-Parfait. J'y vais, maintenant.

-Attends ! Le sortilège ! Il faut l'enlever !

-Tu as raison.

Deux minutes plus tard, Harry sous sa forme normale et Draco se séparèrent pour filer rejoindre leurs parrains respectifs.

Le brun se précipita à toute vitesse vers les appartements de Sirius. Sans se faire voir des élèves, il ouvrit la porte pour tomber quasiment nez à nez avec un parrain à deux doigts de l'hystérie. Remus, quant à lui, était assis dans l'un des fauteuils du salon. Mais ses phalanges blanchies témoignaient largement de son état avancé d'énervement.

-Salut Sirius ! fit Harry

-C'est horrible ! s'écria Sirius. Je ne sais pas quoi mettre !

-Attends ... fit narquoisement Harry. Toi, Sirius Black, le tombeur de ces messieurs, angoisse pour un simple rendez-vous ?

-Tu ne te rends pas compte de l'importance qu'il a pour moi, soupira Sirius. Je tiens à réparer mes erreurs !

-Il serait temps, intervint Remus. La façon dont tu t'es comporté avec lui était tout simplement inadmissible ! J'ai eu honte de toi !

-Pardon, souffla Sirius. Je veux me rattraper.

-Commence d'abord par te calmer, conseilla Remus en appliquant lui-même son conseil. Tu ne voudrais quand même pas y aller avec une potion calmante, non ?

-Pas vraiment, avoua Sirius. Je voudrais avoir tous mes esprits, surtout avec Voldemort qui traine.

-C'est vrai, concéda Harry. N'empêche, il serait temps que tu songes maintenant à te préparer !

-Merlin ! s'écria Sirius. Il me reste moins de deux heures !

-File à la douche en premier lieu, ordonna Remus. Tu n'as pas besoin de nous pour ça !

Sirius piqua un fard avant de s'exécuter. Il en ressortit une bonne vingtaine de minutes plus tard, une serviette autour des hanches. Comme un automate,il enfila le boxer noir posé sur son lit avant de se planter devant son armoire, indécis. Harry et Remus l'avaient suivi dans la chambre, impatients de savoir comment il allait s'en sortir. Ils assistèrent alors à un véritable ballet aérien. Les vêtements voltigeaient dans tous les sens à une vitesse effarante sous le regard éberlué de ses deux compagnons. La folie dévastatrice allait continuer encore longtemps si Remus ne lui avait pas fermement attrapé le bras pour qu'il reporte son attention sur lui.

-QUOI ?! hurla Sirius, à la limite de l'hystérie

-TU VAS TE CALMER, OUI ? tempêta Remus.

-Pas la peine de mettre trois plombes pour t'habiller, dit Harry pour résumer la pensée de Remus ... et la sienne.

Il se pinça l'arête du nez tout en fermant les yeux et en soupirant lourdement. Ça ne serait pas facile, surtout qu'il ne restait plus beaucoup de temps. Remus et Harry durent se rendre à l'évidence : aux grands maux les grands moyens !

-Il parait que Cassidy est en Angleterre, dit Harry sans l'air d'y toucher. Avec ses apprentis, en plus.

Sirius se figea. Il aimait bien Cassidy qui avait pris Harry sous son aile quand il était enfant mais ne supportait absolument pas ses apprentis qu'il avait rencontré voilà sept ans. Octave, Clive et Quentin, trois jeunes hommes d'une vingtaine d'années, étaient des plaies vivantes. Un jour, Cassidy les avait emmené alors qu'elle voulait rendre visite à Harry. Sirius était arrivé entre-temps et depuis, il vivait un véritable cauchemar dès qu'il était en leur présence. Il semblait que tous les trois - en même temps - étaient tombés amoureux de lui et voulaient que la réciproque soit vraie. Sirius s'en était d'abord amusé mais très vite, ils devinrent de plus en plus collants, au plus grand amusement de la tueuse professionnelle. Remus et Harry n'ignoraient en rien la profonde gêne qui l'envahissait quand ils étaient là, gêne qui s'était rapidement muée en ressentiment puis limite en haine sans borne.

-Qu'est-ce que tu insinues ? gronda Sirius

-Oh, rien, fit Harry en s'examinant distraitement les ongles. Simplement, j'ai vraiment envie d'aller la voir. Et par les temps qui courent, je doute de pouvoir y aller tout seul ...

Sirius inspira et expira longuement afin de reprendre son calme. Au début, le comportement des trois apprentis était marrant mais maintenant, rien que le fait de penser à eux le mettait dans une rage sans nom. Il les avait envoyé de nombreuses fois sur les roses - même de plus en plus durement - mais ils revenaient toujours.

Remus sourit. Il avait compris la stratégie de son neveu. En détournant de façon radicale l'attention de Sirius, le jeune homme avait chassé son anxiété. Désormais, le brun serait bien plus serein pour appréhender le rendez-vous. C'était une logique tordue mais tout à fait siriusienne.

Sirius se replaça devant son armoire puis se décida pour un pantalon et une chemise gris perle ainsi qu'une robe de sorcier bleu ciel. Rapidement, il se coiffa et se parfuma. Enfin, il fut prêt et les deux hommes durent avouer qu'il était magnifique.

-Comment je suis ? hésita Sirius

-Absolument parfait, rassura Harry. Tu es très séduisant, Sirius !

-Il a raison, ajouta Remus. Bon, maintenant que tu es prêt, je vais aller occuper Dumbledore. Passe une bonne soirée et surtout soyez sage !

Sirius lui lança un coussin que Remus esquiva avec aisance avant de partir.

-Tu m'accompagnes ? demanda Sirius

-Tu as quel âge ? rétorqua Harry

-Allez ...

-Hors de question ! Tu es assez grand pour aller chercher quelqu'un, non ? Bon sang, tu as quoi ? Trente-huit ans ? Alors soit un bon Gryffindor, prends ton courage à deux mains et va chercher Severus !

-Bon, bon, d'accord ...

La carte des Maraudeurs dans la main, Sirius quitta ses appartements après avoir enfilé une cape sur ses épaules et se dirigea vers les cachots. D'un côté, il n'avait pas envie d'y aller mais son amour pour l'ex-Slytherin le convainquit efficacement de faire honneur à sa maison et de ne pas abandonner. Quelques minutes plus tard, il arriva devant la porte des appartements du directeur de Slytherin. Il hésita à frapper mais il se secoua très vite et s'exécuta. Une longue minute, puis une seconde passa avant que la porte ne tourne sur ses gonds pour laisser apparaitre le résident des lieux. Il voulut parler mais ses mots restèrent coincés dans sa gorge devant la vision qui était face à lui.

Severus était comme métamorphosé. Il avait abandonné ses éternelles robes sorcières noires pour opter pour une chemise et une robe de sorcier de couleur vert profond du plus magnifique effet. Seul le pantalon était resté noir. Ses cheveux, habituellement graisseux à cause de l'huile protectrice contre les éventuelles explosions de potions des élèves, étaient désormais propres, brillants et soyeux.

Sirius s'y reprit à quatre fois avant de pouvoir dire une phrase compréhensible.

-Tu ... tu es superbe, bégaya Sirius.

-Merci, fit Severus.

Et, chose incroyable, Severus rougit du compliment !

-Tu es prêt ? demanda Sirius après quelques instants de silence plutôt timide

-Oui, répondit Severus.

-Tu devrais prendre une cape, il fait plutôt frais.

-Tu as raison. Attends-moi quelques secondes, s'il te plaît.

Severus rentra à l'intérieur avant de réapparaitre aussitôt avec une cape noire à la main.

-Laisse, je vais t'aider, proposa Sirius en la lui prenant des mains.

Délicatement, comme si Severus était de verre, Sirius lui mit la cape sur les épaules. En même temps, il lui effleura la peau sensible du cou et des frissons les parcoururent. De suite, ils s'éloignèrent l'un de l'autre, se regardant du coin de l'œil avec circonspection. Contre toute attente, ils explosèrent soudain de rire.

-Regarde-nous, fit Sirius en reprenant difficilement son souffle, tous les deux à rougir comme des gamines à leur premier rendez-vous !

-Tu as raison, acquiesça Severus. Nous avons pas loin de quarante ans, comportons-nous comme des hommes !

-Nous sommes d'accord ! sourit Sirius. Me feriez-vous l'honneur, je vous prie ? fit-il en lui proposant son bras

-Mais avec plaisir, répondit en souriant Severus en le lui prenant.

Tout en se souriant tendrement, Severus et Sirius quittèrent le château

En quelques sortes, ils venaient de retrouver leur jeunesse.

 

 
 
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