Chapitre 19 Problèmes à l'horizon mais séduction avant tout Draco ne revint dans ses appartements que bien après minuit. Son regard se posa sur le corps endormi sur le canapé de Harry qui semblait l'avoir attendu en ne voyant pas rentrer. Un doux sourire triste aux lèvres, il s'approcha de lui et lui caressa tendrement le visage en soupirant. L'endormi bougea et un sourire apparut sur ses lèvres mais il ne se réveilla pas pour autant. Il le prit donc dans ses bras, le coucha dans son lit et le borda soigneusement après l'avoir déshabillé. Il se coucha ensuite mis il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Ce qu'il venait de découvrir l'avait amené à s'interroger sur lui-même, bien plus profondément qu'il ne l'avait fait jusqu'alors. Son introspection lui avait fait comprendre qu'il ne devait pas laisser échapper la chance unique d'aimer et de se faire aimer de Harry. Satisfait de ce constat, Draco s'enfonça sous ses draps et la dernière parole qu'il prononça fut : Je t'aime Harry ... Harry se réveilla en sursaut le lendemain matin. Il s'étonna de se trouver dans son lit. Mais qu'est-ce que je fais ici ? se dit Harry. Aux dernières nouvelles, j'attendais Draco dans le salon. Commet j'ai pu arriver ici ? Je ne suis quand même pas somnambule, hein ? Le brun tourna la tête et s'aperçut que le lit voisin avait été défait. Le blond avait sans nul doute dormi là cette nuit. Mais aucune trace de la personne en question. Il se leva, chercha quelques vêtements propres puis passa dans la salle de bain. Une fois lavé, il alla dans le salon et se figea. Devant lui se dressait une table avec le petit-déjeuner complet. Les effluves s'envolèrent jusqu'à lui et il ne put s'empêcher de fermer les yeux pour apprécier les odeurs. Quand il les rouvrit, il eut un mouvement de recul. En effet, juste en face de lui, à quelques millimètres de son propre visage, il y avait le visage de Draco. -Bonjour Harry ! Bien dormi ? -Ou ... oui. Et toi ? -Ça va. Tu as faim ? J'ai demandé à ce qu'on nous serve le repas ici. -Merci. -Pas de quoi. Bon, alors, on mange ? -Tout de suite. Les deux jeunes hommes s'installèrent et mangèrent de bon appétit. Ils discutèrent de choses et d'autres sans pour autant s'aventurer sur les plans de Harry ou sur la guerre contre Voldemort à l'extérieur de l'école. Une fois le repas fini, ils s'empressèrent de prendre leurs affaires et de se rendre rapidement en cours. Filles et garçons de l'école continuaient de tourner autour de Harry, particulièrement Ginny, mais Draco ne s'en faisait plus tellement, à la grande surprise de ses amis. Le blond avait remarqué une chose durant sa longue introspection. Il avait un net avantage sur toutes ces groupies et cet avantage, c'était qu'il avait déjà une place dans le cœur de Harry, amicale certes, mais il lui suffisait simplement de le transformer en amour et ça, il ferait tout pour y arriver. Restait à savoir comment. Alors que toute la bande se rendait pour le déjeuner dans la Grande Salle, une jeune fille se plaça devant Harry. Elle ne devait pas avoir plus de quinze ans. -Harry Potter ? -Oui ? -Est-ce que je pourrais te parler un moment s'il te plaît ? bégaya-t-elle -Bien sûr. J'en ai pas pour longtemps, ajouta Harry à l'adresse de ses camarades. Harry et la fille - une Ravenclow d'après le blason - s'éloignèrent du groupe tandis que celui-ci faisait de même sans les lâcher des yeux. -Que puis-je pour toi ? demanda Harry -Je voudrais savoir si tu ... tu voudrais bien sortir avec moi, balbutia la jeune fille. Harry leva un sourcil interrogatif. -Pourquoi moi parmi tous les beaux garçons que tu pourrais avoir ? s'étonna Harry -Mais ... parce que tu es Harry Potter ! s'écria-t-elle. Le plus beau mec de toute l'école avec Draco Malfoy ! Ça serait un honneur pour moi que de sortir avec toi ! Et puis, tu me plais beaucoup ! -C'est très gentil de ta part d'avoir pensé à moi mais je ne pense pas être celui qui te convient. On ne se connait pas et qui sait si nous avons des points communs ! Il vaut mieux que tu te cherches quelqu'un dans ton entourage et plus en accord avec toi. -Tu as sûrement raison. Mais j'aurais tellement aimé avoir un rendez-vous avec toi ! -Peut-être. Mais je te signale que tu as toutes tes chances avec les autres garçons. Tu es très mignonne et tu as ton charme bien à toi. Utilise-le à bon escient ! Ne court surtout pas derrière des chimères ! -D'accord. Merci beaucoup, Harry. -Mais de rien. -Dis ... je peux te demander un service ? -Lequel ? -Un baiser ... sur la joue, bien sûr. Juste pour les faire rager un peu. Le jeune homme éclata de rire. -Il faut vraiment qu'on se parle, tous les deux. J'adore ta façon de voir les choses. Tu me rappelles une amie à moi. Tu t'appelles comment ? -Émilie Glow, 5ème année à Ravenclow. -Eh bien, enchanté Émilie. J'espère qu'on se reverra très bientôt. -Moi aussi. Il l'embrassa doucement sur la joue puis s'éloigna en lui faisant un signe de la main. Aussitôt qu'il fut retourné dans son groupe, une nuée de filles hystériques entourèrent Émilie. -Qu'est-ce qui s'est passé ? fit Hermione -Je me suis fait une nouvelle amie, sourit Harry. Luna,tu la connais peut-être. Émilie Glow, en 5ème année dans ta maison. -Oui, acquiesça Luna. Il me semble qu'elle a une passion pour les farces. Une des meilleures de sa promotion en Sortilèges. -Il faut absolument que je la présente à Sirius alors, déclara Harry. C'est pas tout mais j'ai faim, moi ! Si on y allait ? Tout le groupe approuva bruyamment. Subtilement, Draco se plaça entre Harry et Ginny. Remarquant l'intention, le brun lui offrit un grand sourire que le blond lui rendit puis entama la discussion avec lui ainsi que Théo. Chacun s'installa à sa table et se mit à déjeuner joyeusement. Mais un aigle surgit soudainement, faisant tomber le silence dans la Grande Salle. Il tournoya autour des élèves avant de se poser sur le bras que Harry avait tendu en voyant l'animal s'approcher de lui et en le reconnaissant. Rapidement, il le délesta de sa missive et lui donna un morceau de viande pour le remercier. Une fois le rapace envolé, le jeune homme s'empressa de décacheter l'enveloppe et d'en lire le contenu. Il fronça des sourcils au fur et à mesure de sa lecture. Il se leva brusquement. -Il faut que je fasse quelque chose, expliqua Harry. Je vous rejoins en cours. Si j'arrive en retard, dites à Remus que Alexis avait un ruban rouge. -Alexis ? demanda Draco -C'est l'aigle. Il partit aussitôt et fila à toute allure vers les appartements qu'il partageait avec Draco. Il se rua vers une plume et du parchemin et commença à écrire. En moins d'une demi-heure, il écrivit ainsi une bonne dizaine de lettres qu'il referma toutes avec le sceau des Potter, les personnes qu'il contactait étant au courant de sa véritable identité. Conscient qu'avec sa sortie remarquée, Dumbledore le tenait à l'œil, Harry décida d'attendre un peu avant d'envoyer son courrier. Il dissimula le paquet soigneusement puis, avisant l'heure, se dépêcha de se rendre en cours. Heureusement pour lui, il y arriva qu'avec dix minutes de retard et il s'assit sans un mot auprès de Draco. Celui-ci lui tendit ses premières notes qu'il recopia sans tarder. -Il y a un problème ? demanda Draco -Une possibilité qui s'est réalisée, répondit Harry. Je ne peux rien te dire pour l'instant parce que je dois tout mettre en place. -Mais tu m'en parleras, dis ? -C'est une très longue histoire, Dray. -J'adore les histoires, 'Ry. Surtout celles dont tu es le héros. -Tu te moques de moi, là ? -Si peu. Mais n'empêche. Tu me raconteras ? -Plus tard, promis. -Merci. -Pas de quoi. Pendant que j'y pense, merci pour le petit-déjeuner. -C'est toujours toi qui le fait pour moi. J'ai eu envie de te rendre la pareille. -Tu es adorable, Dray. -Tu vires Hufflepuff, là. -Je n'ai pas le droit d'être gentil ? -Mr Malfoy ? Mr Potter ? interrompit Remus. J'aimerais avoir votre attention. -Oui professeur, répondirent Harry et Draco. Tous les deux se recentrèrent sur le cours. Le soir venu, après que leurs amis et les deux sangsues les aient quittés, Harry alla chercher les lettres qu'il avait écrites au déjeuner et vérifia les adresses sur la table basse. Curieux, Draco s'approcha et regarda par-dessus son épaule. Un détail lui sauta aux yeux. -Ils habitent tous aux USA ? remarqua Draco -Exact, répondit Harry. Est-ce que tu voudrais venir avec moi, s'il te plaît ? -Où ça ? -Dans la Forêt Interdite pour commencer. Ensuite, si je ne trouve pas ce que je cherche, au manoir Black. -Vu comme ça, on va pas dormir de la nuit, j'imagine. -Il y a des chances. -D'accord, je viens. Je m'en voudrais de te laisser seul alors que tu es poursuivi par des hordes en folies. -Imbécile. -Pas plus que toi. -Je te l'accorde. On partira d'ici deux petites heures. Ça ira ? -Je suis là uniquement pour t'accompagner. C'est à toi de voir si ça te va ou non. -Je m'en voudrais de déplaire à Sa Majesté le Prince des Slytherin Draco Malfoy. -C'est ça, moques-toi. Faut-il que je porte quelque chose de particulier ? Et il me demande ça avec un air innocent ! se plaignit Harry. Si ça ne tenait qu'à moi, je lui aurais déjà sauté dessus ! Voyons voir s'il a compris le sous-entendu, rigola intérieurement Draco. Tiens, je parie que c'est le cas. Miam, il est trop beau avec ses joues rouges ! Note à moi-même, il est trop craquant quand il rougit ! Va falloir que je l'embarrasse un peu plus souvent, moi, mais de préférence quand on est que tous les deux. -Une tenue où tu es à l'aise, si possible, déglutit péniblement Harry. -OK, acquiesça Draco. Le blond se rendit dans la chambre et se changea pour des habits plus pratiques pour une escapade dans la Forêt Interdite. Dès qu'il eut fini, Harry fit de même. -Une partie d'échec ? proposa Draco -Pour que tu ais le plaisir douteux de me battre à plates coutures ? -Et aussi pour passer le temps. -D'accord, installe le jeu. Pendant les deux heures, le brun se fit proprement laminer par un blond apparemment en très grande forme. Quand vint, l'heure, Harry vérifia avec la Carte des Maraudeurs que tout le monde dormait avant de se faufiler avec son ami hors du château. Ils s'enfoncèrent dans la Forêt, baguettes en main. Arrivés dans une clairière, le Survivant siffla une longue mélodie puis attendit. Il la répéta encore deux fois avant de soupirer lourdement. -Un problème ? demanda Draco -Il va falloir aller au manoir, répondit Harry. J'aurais dû m'en douter, j'ai horreur qu'il m'attende à l'école. -Qui ? -Alexis, tu sais, l'aigle. Bon, allez, on y va. Il lui prit la main et l'entraina derrière lui. Dix minutes plus tard, tous les deux pénétraient dans la noble et ancienne demeure des Black. Ils entendirent du bruit dans le salon et y allèrent. Ils découvrirent les Malfoy, Sirius, Severus et Remus autour d'une tasse de thé. -Du thé ? renifla Harry -Il y a des sodas moldus dans le frigo, dit Sirius, répondant à la question implicite. -Merci. Harry alla prendre des verres et une bouteille pour Draco et lui tandis que ce dernier s'asseyait. Le brun les servit avant de se blottir contre son ami. -Que nous vaut le plaisir de cette visite ? demanda Lucius Les Malfoy ne devaient revenir à Hogwarts que le lendemain et en avaient profité pour se prendre quelques jours de repos. -J'ai du nouveau du côté de Genesys, répondit Harry. Et il semble que ça aille mal de leur côté. -Que veux-tu dire ? fronça des sourcils Remus -Des Death Eaters font des incursions régulièrement aux alentours de l'école, expliqua Harry. Ça ne gêne pas tellement les élèves parce qu'ils s'entrainent mais ça inquiète particulièrement le ministère américain. Quinn, dont le père travaille là-bas, m'a dit que les mesures de protections étaient vraiment renforcées mais qu'ils parvenaient sans difficultés à les passer. Il pense, et toute la bande est d'accord, que ce ministère est infiltré. -C'est même certain, confirma Sirius. Pourtant, il est réputé pour être assez sûr. -Plus maintenant, fit Harry. Le nouveau ministre de la Magie américain est aussi bête que celui d'ici. Il ne fait pas confiance à dame Camille Manil, la directrice de Genesys. -Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda Cassiopée, très intéressée -Des envoyés du ministère sont à l'école pour veiller à ce que fait la directrice ne soit pas en complète contradiction avec ce que veut le ministère, révéla Harry. La plupart des élèves sont révoltés mais ils l'ont fermée pour mieux agir. Cours clandestins, pièges pour les envoyés du ministère, blagues, tout y passe. -Ça pourrait être dangereux pour eux, s'inquiéta Narcissa. -Si peu, sourit Harry. On avait l'habitude de transgresser les règles, une fois de plus ou de moins ... -Pourquoi ils t'écrivent ? demanda Draco -D'abord pour me mettre au courant, répondit Harry. Ensuite pour me dire qu'ils ont découvert que nos têtes ont été mises à prix. -QUOI ?! sursautèrent les adultes -Mindy, la nièce de Idy, l'a appris il y a quelques jours, dit Harry. Elle essaie de voir qui est le commanditaire et elle m'envoie son nom aussitôt qu'elle l'a. -Cassidy ne peut pas demander l'exclusivité sur ce contrat ? sourcilla Sirius -On est quand même huit, rappela Harry. Elle a déjà tenté mais il semble qu'on veuille que ça passe pour des accidents indépendants les uns des autres. -Harry, gronda Remus. -D'accord, soupira Harry. Le contrat est légèrement différent pour moi. Kidnapping. Vraisemblablement pour me livrer à Voldemort par la suite. -Ce n'est guère reluisant, soupira Lucius. -A qui le dites-vous ! fit Harry. J'ai demandé à ce que l'école se passe de l'aide du ministère pour établir les barrières de protection. Il y a suffisamment de bouquins pour qu'ils trouvent tout ce dont ils ont besoin. Ils vont aussi traquer les taupes dans leur camp et faire d'eux des exemples. -Des exemples ? fit Cassiopée -Pourquoi tout le monde croit que j'étais un ange ? leva les yeux aux ciel Harry. Crois-moi, on était très doués pour jouer à ce petit jeu et je peux t'assurer qu'ils ne recommenceront pas la même erreur. -Sinon ? fit Draco -Je suis désolé mais Idy arrive avec ses trois apprentis, annonça Harry. -Tu plaisantes ? siffla Sirius -Si seulement, soupira Harry. Elle vient pour savoir si la Confrérie a encore l'influence nécessaire dans ce pays. -Quel jour ? demanda Remus -Aucune idée, avoua Harry. Elle me contactera dès qu'elle sera installée. Il avisa la pendule et vit que minuit était déjà loin. -Je crois qu'on va y aller, fit Draco qui avait suivi le mouvement de son ami. Il y a encore cours demain. -Je donne ça à Alexis et j'arrive, sourit Harry. Il siffla la même mélodie que dans la forêt et l'aigle qui était venu dans la Grande Salle vint. Le jeune homme attacha à sa patte le paquet de lettres puis, après une caresse, le laissa s'envoler. Souhaitant une bonne nuit à tout le monde, le duo s'éclipsa rapidement et alla se coucher. Harry se réveilla en sursaut ce matin-là. Il jeta un coup d'œil au réveil et s'aperçut qu'il était encore très tôt. Il prit une douche, s'habilla puis se décida à réveiller son amour. Celui-ci papillonna des yeux et offrit un grand sourire au brun lorsqu'il le reconnut. Ce dernier le laissa se préparer et alla l'attendre dans le salon. Draco retrouva Harry en pleine réflexion. -A quoi tu penses ? demanda Draco -Ginny, répondit laconiquement Harry. Le visage du blond se referma automatiquement. -Qu'est-ce que cette garce vient faire ici ? -Je me rends compte qu'il faut que je m'en débarrasse au plus vite. Je suis obligé de mettre les bouchées doubles. -Pourquoi es-tu si pressé ? -Ce qui se passe à Genesys m'a fait comprendre que Voldemort ne va pas tarder à s'intéresser à moi. Il faut que j'ai l'esprit relativement libre pour m'en occuper. -Donc ? -Je vais paraître encore plus irrésistible que je ne le suis déjà en espérant que Ginny morde au plus vite à l'hameçon. Le visage de Draco se voila un instant de tristesse. Je n'ai pas le choix, j'imagine, songea Draco. -Mais si tu accélères, d'ici combien de temps tu penses en avoir terminé avec Weasley ? -Une bonne semaine, je crois. Ensuite, je m'occupes de son frère. Je n'ai pas envie de m'y attarder plus que nécessaire. -Tu veux que je t'aides ? -Dray ... -J'en sais plus que n'importe qui, de toutes façons. Pourquoi ne pas t'aider ? -Pourquoi pas ? Mais je ne vois pas comment t'intégrer dans tout ce bazar. -On trouvera, ne t'inquiète pas. Bon, allons rejoindre les autres. Tu viens ? -J'arrive. Ils se dépêchèrent de monter vers la Grande Salle et de prendre place pour commencer à manger. Leurs amis de Slytherin vinrent les rejoindre et ils s'échangèrent des nouvelles de la nuit. Ils partirent ensuite en cours et rien de notable ne vint troubler cette journée. Le matin accueillit Draco avec un sourire typiquement slytherin sur les lèvres. Impatient, il rejeta ses couvertures et sauta sans hésiter sur le lit voisin. Harry se réveilla d'un coup, le souffle court, les yeux écarquillés et prit quelques instants à mettre un nom sur son assaillant. Draco ? -Draco ?! -Bonjour ! -Hein ? -Bonjour Harry ! C'est l'heure de se lever ! -Tu pourrais dégager de là ? C'est pas que tu es lourd mais c'est tout comme. Sans oublier que cette position, à califourchon sur moi, me donne des idées qui sont loin d'être chastes ! ajouta Harry Conscient que la situation pouvait porter à confusion, le blond se décala et s'assit en tailleur au bout du lit. Le brun se redressa en position assise et se frotta longuement les yeux pour pouvoir se réveiller. Quand il eut les idées à peu près claires, Harry releva la tête et planta ses émeraudes dans le regard mercure de Draco. -Tu m'as l'air de bonne humeur, toi. -C'est le week-end, que veux-tu ! Et puis, j'ai envie de faire du Quiddicht avec toi aujourd'hui. -Tu as décidé ça quand ? -Ce matin. -J'ai sommeil ... -Combien d'heures as-tu dormi, Harry ? Tu m'as l'air particulièrement fatigué. -Cinq. -'Ry ... -D'accord, trois à tout casser. Mais ce n'est pas de ma faute ! J'ai des problèmes de sommeil. -Et ça dure depuis quand ? -Dray ... -S'il te plaît ... -Depuis Noël. -Et tu comptais me le dire quand ? -Euh ... jamais ? -Harry ! Par Morgane, mais à quoi penses-tu ? Qu'est-ce que j'aurais fat si tu t'étais évanoui d'épuisement devant moi, hein ? -Pardon ... -Il y a plutôt intérêt ! Allez, habille-toi maintenant ! -Pourquoi ? -On va au laboratoire de potion. Parrain n'a plus de potion de Sommeil, je l'ai aidé il y a deux jours à amener tout son stock à l'infirmerie. Je vais t'en faire. -Mais je peux ... -Et je ne veux pas de protestations. D'accord ? -D'accord. Mais je peux au moins demander à ce qu'on nous serve le petit déjeuner là-bas, vu qu'on est samedi ? -Mouais, c'est une bonne idée. Je prends la salle de bain en premier. -Compris. Une demi-heure plus tard, les deux amis entrèrent dans le laboratoire. Immédiatement, Draco but une tasse de café avant d'installer le matériel. Ne voulant pas ennuyer son ami, Harry s'empara d'un croissant et le fourra dans sa bouche tout en s'asseyant sur la table en face de celle où s'était installé le blond et à portée de main de celle qui contenait les victuailles. Le brun s'extasia en silence de la façon dont le blond maniait les ingrédients, tout en grâce et en finesse. Lui-même était plutôt bon mais il voyait bien que c'était une passion totalement assumée qui s'exprimait par ses gestes. Draco ne s'arrêta qu'au moment où la potion pouvait être laissée et commença à manger à son tour. -Bon, fit Harry. A quoi tu as donc pensé ? -Une journée ensemble, ça ne te dirait pas ? -Loin de moi l'idée de te vexer mais nous sommes tout le temps ensemble. -Toi. Moi. Et personne d'autre. -On va se demander où on est. -M'en fiche. Depuis que tu as ce plan en tête, c'est plutôt dur qu'on se retrouve pour discuter comme avant. Et puis, ça me manque, ces moments qu'on a passé quand on avait le château que pour nous. -Tu as raison, c'était le bon temps. Mais que diront nos amis ? -Ils comprendront. Allez, tu veux bien ? -Mais ... Le brun se prit de plein fouet une attaque chibi eyes du blond et il dût se déclarer vaincu. -D'accord, tu as gagné, capitula Harry. Mais tu me laisses prévenir les autres de ne pas nous déranger aujourd'hui. Y compris nos familles de déjantés. -Eh ! Ne les insulte pas ! -Mais avoue qu'ils le sont. -Pas faux. Après s'être débarrassé des miettes sur ses mains, Harry fit apparaître du parchemin et une plume et rédigea un rapide mot qu'il dupliqua plusieurs fois. Il les ensorcela pour qu'ils parviennent à leurs destinataires puis se tourna vers son ami. -On commence par quoi ? demanda Harry -Quiddicht ! s'écria Draco Et je vais commencer à le séduire, ajouta-t-il dans son for intérieur. Le mot arriva alors que tout le monde prenait son petit déjeuner. La plupart des destinataires sourirent, comprenant que la relation entre les deux garçons s'approfondissaient de manière positive mais Ginny, jalouse, quitta précipitamment la Grande Salle. Ron la suivit pour s'enquérir de son état et Hermione décida de leur emboiter le pas, curieuse de savoir ce qui avait mis la jeune fille dans cet état. Elle intima d'un regard aux Slytherin, au Gryffindor et à la Ravenclow de se tenir tranquille et de ne pas tenter de les suivre car elle allait découvrir de quoi il en retournait. Elle retrouva la sœur et le frère dans une salle non loin de la Tour de Gryffindor. Ce qu'elle découvrit la stupéfia au plus haut point. La jeune rousse jetait tout ce qu'elle trouvait contre les murs. Son frère tentait tant bien que mal de la calmer mais cela restait sans effet. Hermione se racla la gorge pour signaler sa présence et reporta l'attention de Ginny et de Ron sur elle. -Un problème, Ginny ? demanda Hermione -C'est ce Malfoy ! explosa Ginny -Draco ? Quel est le problème ? -Il m'empêche d'être avec mon Harry ! Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? se demanda Hermione -Je ne te suis pas ... -Malfoy déteste notre famille et je suis sûre qu'il refuse que Harry pense à une relation avec moi ! Il se met entre lui et moi ! -Tu ne crois pas que tu exagères un peu ? -Pas du tout ! À chaque fois, il se place entre nous, comme s'il avait peur que Harry s'intéresse à moi ! C'est surtout que Harry n'est pas intéressé par toi, songea Hermione. Et surtout, il n'est attiré par aucune fille ... -Écoute, ce n'est pas si grave que ça ... -Si ! Harry sera mon petit-ami, qu'il le veuille ou non ! Je serais la future Mrs Potter, un point c'est tout ! Depuis quand est-elle si égoïste ? s'étonna Hermione. -Ginny ... -Laisse-moi ! La jeune fille se redressa brusquement et claqua violemment la porte en s'en allant. La brune se tourna alors vers Ron qui, comme à son habitude, la dévorait des yeux. Qu'il est lourd ! soupira Hermione -Je n'ai pas tout suivi, fit-elle. -Ginny est amoureuse de Harry, haussa des épaules Ron. Elle veut absolument sortir avec lui, surtout depuis qu'il est devenu une bombe, enfin encore plus qu'avant d'après elle. Elle a dit qu'elle utiliserait tous les moyens possibles pour que ça arrive. Je suis sûre que c'était elle l'Amortentia, se rappela-t-elle. -Qu'est-ce que ça a à voir avec Draco ? -Elle s'est mise dans la tête que la fouine allait empêcher leur couple. C'est vrai que je trouve qu'il éloigne beaucoup trop Harry d'elle. -Je trouve pas. -Moi si. Écoute, je pense qu'elle a le droit d'être heureuse et si c'est avec Harry, alors je l'accepte. Mais si la fouine se met en travers de son chemin, alors je me débarrasserais de lui pour elle. -Je ne crois pas qu'on en arrivera là. -Je pense que si. Malfoy est un obstacle pour le bonheur de Ginny et je l'éliminerais s'il s'oppose. Même si ce n'est pas le cas, il faudrait l'éradiquer parce que je n'y crois pas à sa soi-disant traîtrise. Je parie qu'il travaille encore pour Tu-Sais-Qui et que dès qu'il en aura l'occasion, il le lui amènera. -Tu ne penses pas ce que tu viens de dire, hein Ron ? -Bien sûr que si, ma Mione. -C'est impossible. J'ai confiance en lui. -Moi pas. Silence. -Ça te dirait une ballade avec moi, Hermione ? -Non merci, Ron. Je suis en retard sur mon travail scolaire et je ne dois absolument pas perdre de temps. C'est l'année des Aspics, en plus. -Très bien, comme tu veux. On se retrouve au déjeuner. -OK. La jeune fille attendit que le jeune homme disparaisse dans un couloir pour s'élancer le plus vite possible vers la Grande Salle. Ça a l'air bien plus grave que je ne le pensais, réfléchit Hermione. Il faut que j'en discute avec Luna, Neville et les Slytherin. Tout de suite. Hermione, Daphnée, Blaise et Théo se trouvaient dans une salle dans les cachots. Dès qu'elle avait quitté les Weasley, la Gryffindor s'était empressée de rejoindre ses amis des autres maisons et avait demandé à leur parler. Ils avaient tous accepté. -Bon, maintenant, tu peux parler, fit Théo. -J'ai discuté avec Ginny et Ron, dit Hermione. Ron m'a dit que Ginny était amoureuse de Harry ... -Tu ne nous apprends rien, tout le monde l'a remarqué, fit Daphnée. -C'est sûr, acquiesça Hermione. Mais je pense plutôt qu'elle est obsédée par lui. Elle veut devenir Mrs Potter et elle éliminera tous les obstacles. -Je ne vois pas ce qu'on viens faire ici, fronça des sourcils Théo. -Y compris Draco, termina Hermione. -Pardon ? sursauta Blaise -Ils ont noté que Draco faisait tout pour éloigner Harry de Ginny, expliqua Hermione. Ils n'ont pas du tout remarqué que Harry ne semblait pas être attiré par Ginny tout court. -Ils ont toujours détesté Draco, haussa des épaules Théo. Je ne vois pas où est le problème. -Ils sont prêts à tout, affirma Hermione. Je crois qu'ils n'hésiteront pas à le tuer. -Tu n'es pas rassurante, fit Blaise. -Si je n'étais pas aussi inquiète, je ne serais pas venue vous voir, se justifia Hermione. Je les connais et je sais que dès qu'ils ont un objectif en tête, ils feront tout pour y arriver, surtout si ça leur tient à cœur. -Ce ne sont que des suppositions, suspecta Daphnée. -Peut-être, concéda Hermione. Mais je suis quasiment sûre que c'est Ginny qui a mit l'Amortentia dans le verre de Harry. -C'est une accusation grave, leva un sourcil Théo. Je croyais qu'ils étaient tes amis ? -Plus tellement depuis un certain temps et encore plus depuis l'arrivée de Harry, avoua Hermione. J'ai comme un mauvais pressentiment. J'ai l'impression que quelque chose de grave va se passer. Blaise se mordit la lèvre, réfléchissant intensément. -Écoutez, fit-il. Je crois qu'à ce stade, il vaudrait mieux prévenir les deux concernés. On se retrouve ce soir devant chez eux, à dix heures. Ça vous va ? -Et le couvre-feu ? s'inquiéta Hermione -On ne se fera pas prendre, assura Blaise. Vous êtes d'accord ? -D'accord, aquiésèrent les autres. -Très bien, fit Blaise. Maintenant, séparons-nous avant qu'on ne se pose des questions. Sur ces mots, tous partirent dans des directions différentes. Pendant ce temps, Draco et Harry s'étaient faufilés en riant hors du château et avaient décidé de voler dans une clairière de la Forêt Interdite qu'ils avaient découvert. Ils s'amusèrent ensemble jusqu'à une heure avancée de la journée puis ils s'écroulèrent de fatigue dans l'herbe et dévorèrent le repas qu'ils avaient apporté. Et maintenant, action ! se dit Draco Le blond s'approcha doucement du brun et lui tendit du raisin. -Tu en veux ? demanda Draco -Pourquoi pas ? sourit Harry Il tendit la main mais son ami fut plus rapide que lui et lui mit d'autorité un fruit contre ses lèvres. Surpris, ce dernier eut quelques instants de flottement avant d'ouvrir la bouche et d'y prendre le fruit. Mais qu'est-ce qui lui prend ? se dit Harry, surpris. S'il veut jouer à ça, il va être servi ! Il se reprit très vite et une lueur de défi s'alluma dans ses yeux. Le brun s'empara d'une autre grappe et effectua le même geste. Le blond se figea, stupéfié, mais voyant la flamme de défi dans les yeux de son camarade, il accepta de jouer le jeu. Tu vas voir ! sourit Draco Ils se nourrirent ainsi durant quelques minutes mais plus le temps passait, plus la tension augmentait. S'il n'arrête pas ça tout de suite, songea Harry, je vais lui sauter dessus ! C'est trop dur ! se plaignit Draco. Comment résister à un être aussi sensuel que lui ? Conscient que leur jeu pourrait déraper à tout moment, le blond se décida à arrêter là les frais. -Une ballade ? proposa Draco -Je suis bien, là, fit Harry. -Sous forme animagus, bien sûr. -Alors là, allons-y ! Ils camouflèrent soigneusement leurs affaires puis changèrent de forme pour se courir après. Les deux félins s'amusèrent ainsi tout l'après-midi et ce fut quand le soleil déclina qu'ils songèrent à s'arrêter. Ils s'écroulèrent dans l'herbe, épuisés. L'un à côté de l'autre, ils regardèrent paresseusement le ciel qui s'obscurcissait peu à peu. J'ose ou pas ... ? se demanda Draco. Allez, je le fais ... Tout doucement, la main du blond s'approcha de celle du brun et mêla délicatement ses doigts aux siens. Ce dernier sursauta violemment avant de regarder son ami, intrigué. Celui-ci lui sourit puis reporta son attention vers les cieux sans pour autant retirer sa main. Serait-ce possible ... ? se dit Harry Le jeune homme était partagé. D'un côté, il avait son amour pour son camarade devenu son meilleur ami, d'un autre, les faits qui lui montraient que ce même camarade le draguait subtilement, ou du moins lui faisait comprendre qu'il ne ressentait pas que de l'amitié envers lui. Pour l'instant, il était un peu perdu ... Devait-il arrêter là tout ce qui se passait ou au contraire attendre la suite ? Car les deux alternatives étaient bien tentantes. S'il stoppait tout dès maintenant, son cœur serait protégé si son ami ne voulait que s'amuser et non ... s'investir dans une relation plus profonde mais si ce n'était pas le cas ... Il tourna la tête et l'observa à la dérobée. Il redessina ses traits aristocratiques, sa longues chevelure aux couleurs de la lune, passa sur les cils qui cachaient les si merveilleuse perles de mercure, imagina sans peine le corps sculpté par le Quiddicht si désirable ... Draco était très beau, voire trop, et il se complaisait à le rappeler à tous à tout moment. Pourrait-il réellement lui résister s'il le voulait ? Peu importe ce qui se passera par la suite, se décida Harry. Si je peux toucher du bout des doigts le bonheur absolu, même un bref instant, à ses côtés, alors je le ferais. Fier de sa décision, il se sourit puis enlaça plus étroitement ses doigts dans les siens. Le blond lui jeta un coup d'œil surpris puis, remarquant son sourire, il lui répondit de même et commença à lui caresser tendrement la main. |