Chapitre 6 Choc entre les Rouges et les Verts et bonnes nouvelles Harry et Remus avaient laissé Sirius se préparer dès 13 heures, pour ne pas qu'ils soient en retard. Comme d'habitude, le dernier des Black fut prêt cinq minutes avant l'heure du rendez-vous. Il avait mis comme Remus une robe de sorcier qui rehaussait son charme. Harry était le seul à être habillé comme un Moldu, voulant être à l'aise pour les tests que lui ferait passer Albus Dumbledore. A 17 h 26, ils transplanèrent devant le portail de Hogwarts et se rendirent au bureau du directeur d'un bon pas. Albus les accueillit chaleureusement avant de les entrainer dans une salle de classe inutilisée non loin du bureau et d'examiner avec attention les capacités du jeune Harry Potter. Sirius, Remus et Harry s'étaient mis d'accord la veille en rentrant chez eux que Dumbledore ne devait en aucun cas être mis au courant des aptitudes exceptionnelles de l'héritier Potter. En effet, sous ses airs de papy gâteau, Albus Dumbledore pouvait se révéler être un grand manipulateur et devenir des pantin entre ses mains ne faisaient pas partie de leurs plans. De plus, ils étaient sûrs qu'il avait pu se procurer le dossier scolaire de Harry à Genesys donc il fallait garder un semblant de cohérence entre ce qu'il y avait d'écrit dans le dossier et ce qu'il devait montrer au directeur d'Hogwarts. Sinon, ça allait amener beaucoup trop de questions auxquelles aucun d'entre eux ne voulait répondre. Deux bonnes heures plus tard, Albus en finit avec Harry qui s'écroula de fatigue auprès de Remus, assis à côté de Sirius, tous les deux discutant avec le vieil homme. Son état ne s'expliquait pas par la puissance magique qu'il avait dû utiliser -parce qu'elle avait à peine entamer ses réserves- mais par la lutte qu'il avait dû mener contre le directeur dans sa tête. Pendant tout le test, Albus avait tenté d'entrer dans son esprit. Or, la Légilimencie et l'Occlumencie étaient deux des matières où il était très loin d'exceller. Il ne devait sa réussite qu'à ses fortes barrières naturelles pour ne pas qu'il découvre les secrets des trois sorciers. D'ailleurs, si l'épreuve avait duré ne serait-ce que cinq minutes de plus, il était sûr que Harry aurait craqué. Remus lui caressa les cheveux et lui donna un gros morceau de chocolat qu'il dévora plus qu'il ne mangea, sous le regard amusé de Sirius. En même temps, il se frotta distraitement l'oreille. Le loup-garou intercepta immédiatement le mouvement. Depuis tout petit, Harry était quelqu'un d'assez réservé et très vite, Remus et Sirius avaient mémorisé les habitudes de l'enfant, qui pouvaient passer pour d'autres pour des gestes distraits, qui s'étaient révélés être de subtiles signaux pour sa famille. Tous les trois en avaient profité pour créer un code connu d'eux seuls. Quand Harry se frottait l'oreille, cela voulait dire qu'il avait quelque chose de délicat à leur annoncer. Sirius hocha la tête pour signaler qu'il avait compris et reprit sa conversation avec le directeur. -C'est un très bon élève, félicita Albus. Il a parfaitement le niveau pour entrer en 7ème année. -Nous en sommes heureux, répondit Sirius. -Ce n'est pas l'heure du dîner ? fit remarquer Remus -C'est vrai, acquiesça Albus. Nous devrions y aller. Découvrant avec stupeur qu'il était affamé, Harry n'attendit pas les trois adultes et se rendit à toute vitesse à la Grande Salle. Lorsqu'il y entra, il fut surpris de n'y trouver que cinq personnes. Il les détailla rapidement et découvrit qu'ils avaient la même prestance aristocrate que Sirius. Autant faire bonne impression tout de suite, se dit-il. D'un pas sûr, il s'approcha d'eux et s'inclina devant les deux femmes. Puis, galamment, il leur fit un baisemain à chacune. -Mesdames, dit Harry, votre beauté n'a d'égale que celle des déesses antiques. -Voilà de bien belles paroles dans la bouche d'un si jeune homme, sourit la blonde aux yeux gris. -A qui ai-je l'immense honneur de présenter mes hommages ? continua Harry -Je suis Cassiopée Malfoy, répondit la blonde aux yeux bleus. Voici Narcissa Malfoy, ma belle-sœur et Lucius Malfoy, son mari et mon frère. Et enfin, Severus Snape et Draco Malfoy, mon neveu. Draco s'approcha de Harry et se planta devant lui, se plaçant entre ma mère et le brun. -Et on peut savoir qui tu es, toi qui te permets de draguer ma mère ET ma tante ? gronda Draco -Draco ! prévint Narcissa Le brun leva les yeux -il était légèrement plus petit que le blond - et vrilla son regard émeraude à celui mercure. S'en suivit un duel visuel où le petit sourire de Harry se transforma en un rictus qui ne présageait rien de bon. Ce fut Draco qui abandonna le premier. Ce qu'il avait vu dans le regard de son adversaire l'avait effrayé, ou plutôt, ce qu'il n'avait pas vu. Il n'avait vu qu'un mur infranchissable. Et ça, ce n'était pas bon signe. -Alors, qui es-tu ? répéta Draco -Harry Potter. Tous se tournèrent vers les portes où se tenaient le directeur accompagné de deux hommes. Les quatre autres adultes ne mirent pas longtemps pour les reconnaitre. -Sirius Black ?! Remus Lupin ?! -Eh oui ! Nous voici de retour ! Harry passa une main exaspérée sur son visage, reportant l'attention sur lui. -C'est reparti pour un tour, marmonna Harry. Qu'est-ce que j'ai fait à Merlin pour mériter ça ? -Tu tiens réellement à ce que je réponde ? fit Sirius Remus le frappa à la tête. -Aie ! Ça fait mal ! s'écria Sirius -Tu n'as qu'à te taire, gronda Remus. -Mais je suis tellement content de revoir le roi de la Mauvaise Foi et ce cher Snivellus ! sourit méchamment Sirius. -BLACK ! hurlèrent Severus et Lucius -Vous aussi, les filles, dit Sirius en s'adressant à Narcissa et Cassiopée. Et qui est ce charmant jeune homme ? -Draco, mon fils, répondit Narcissa. -Pourquoi ? demanda perfidement Harry. Tu as l'intention de faire dans le détournement de mineur ? Le cas de Steeve ne t'a pas suffit ? -Comment je pouvais savoir que ce gars n'avait que seize ans ? demanda Sirius -Je sais pas, en lui demandant peut-être, réfléchit Harry. Ou mieux, en regardant plus attentivement mes photos de classe ! -Tu vas pas me le reprocher encore ! leva les yeux Sirius -Oh si ! fit Harry. Je crois pas que tu ais compris la honte que j'ai eu quand je t'ai vu te pointer alors que toute la classe, je dis bien toute, attendait le dernier flirt de Steeve dont il se vantait tant. Sirius allait répliquer lorsque Remus lui posa une main sur le bras. -Ça suffit vous deux, ordonna Remus. Harry est un peu fatigué donc tu arrêtes de l'embêter. D'accord ? -Pourquoi c'est toujours de ma faute ? bouda Sirius -Parce que c'est toi qui est censé être l'adulte, rétorqua tranquillement Remus. Sirius bouda encore plus. -Un gamin de seize ans ? ricana Severus. Dis-moi, tu as fait fort, cette fois, Black. S'en suivit alors une violente dispute entre Sirius et Severus qui aurait dégénéré si Harry et Remus n'avaient pas sorti leurs baguettes et ne les avaient pas séparés par magie. Remus se planta alors devant eux qui étaient attachés et muets. -Maintenant, vous m'écoutez, déclara Remus. Je ne veux pas entendre un seul mot qui va de travers entre vous et encore moins un sort. Sinon, je me charge de vous le faire regretter amèrement. C'est clair ? Les deux hommes acquiésèrent vivement de la tête avant que Remus ne les libère. -Et si nous passions à table ? proposa Albus, silencieux jusqu'alors -Ne devions-nous pas dîner avec les autres professeurs ? fronça des sourcils Remus -Oh ! Ne vous l'ai-je pas dit ? s'étonna Albus. Ils ont tous eu un empêchement. Nous ne serons que tous les neuf. Marmonnant contre un sorcier n'ayant plus toute sa tête, Sirius alla s'asseoir, suivi par tous les autres. Tous s'assirent en silence à table. Severus et Sirius s'ignorèrent royalement tandis qu'ils s'installaient. Albus tapa deux fois dans ses mains et les plats apparurent. Chacun se servit et tous mangèrent sans un mot. Ce fut Albus qui brisa le silence. -Sirius, Remus, je n'ai pas encore eu le temps de vous poser la question mais qu'avez-vous fait en découvrant les décombres et Harry ? Ainsi, il obtint l'attention de tout le monde. Remus réfléchit quelques instants pour formuler au mieux sa réponse. -Sirius est arrivé le premier à la maison de James et Lily, raconta Remus. Il savait que si Harry restait, il aurait toute sa vie des Death Eaters à sa poursuite. Nous avons alors choisi de quitter le pays, aussi bien pour les éviter que pour donner une chance à Harry d'avoir une enfance normale. -Où êtes-vous allés ? demanda Lucius, sincèrement intéressé -Nous nous sommes baladés un peu partout en Europe avant de gagner les États-Unis, répondit Sirius. Au début de l'été suivant la pseudo-mort de Voldy, nous nous sommes installés à Miami. -Nous avons restreint au maximum nos contacts avec le monde magique, reprit Remus. Nous avons pris des noms d'emprunt pour éviter qu'on nous retrouve trop facilement. -J'adorais me promener sur la plage, rêva Sirius. -Tu tends la perche, Sirius, prévint Remus. -Pardon ? cligna des yeux Sirius -Ce qu'il veut dire, ricana Harry, c'est qu'on pourrait te faire remarquer que tu étais bien plus intéressé par de beaux torses bronzés que par le panorama. -Et alors ? rétorqua Sirius. Je crois que je ne suis pas ... Un couteau passa très près de l'oreille de Sirius qui ne dut sa survie qu'à un réflexe bien ancré. -Un mot de plus, parrain, et tu comprendras ce que le mot souffrance veut dire, siffla dangereusement Harry. -Tu crois qu'on aurait dû le laisser deux semaines avec Cassidy ? demanda Sirius à Remus -Qui est Cassidy ? fit Albus -Une tueuse à gages sorcière qui a pris Harry en affection alors qu'il n'avait que cinq ans, répondit Remus. -Une tueuse à gages ?! s'étouffa Cassiopée -Cassidy est vraiment géniale, sourit Harry. Elle m'a appris beaucoup de choses très intéressantes. Je suis d'ailleurs toujours en contact avec elle, prévint Harry pour Sirius. -Bien, bien, fit Albus. Cela éclaire comment ce jeune homme a pu éviter le sort des aiguilles lors de son test d'aptitude. Le silence s'installa une nouvelle fois. -Je crois qu'il serait temps de vous apprendre qui vous a sauvé, reprit Albus. -Il a notre reconnaissance éternelle, assura Narcissa. -Tant mieux, cousine, parce que je ne vais pas laisser passer l'occasion d'ennuyer ton cher mari, ricana Sirius. L'information mit un peu de temps à parvenir à destination. -QUOI ?! -Sirius a remplacé Andromeda quand j'ai compris qu'elle ne pouvait venir, expliqua Albus. Il a rempli sa mission avec brio. -D'accord, soupira Lucius, il nous a sauvé. J'imagine donc que nous avons tous une dette de sorcier envers lui, non ? -Selon toute vraisemblance, oui, acquiesça Albus. -Et ce n'est pas la seule nouvelle que vous avez à nous annoncer, n'est-ce pas ? soupçonna Severus -Eh bien non, eut le bon goût de rougir Albus. J'ai proposé à Remus de reprendre le poste de professeur de Défense et à Sirius celui de Duel. -Vous voulez dire que je vais me coltiner le clebs et le loup cette année tout seul ? bondit Severus -Pour être exact, corrigea Albus, vous devrez tous les revoir parce que la famille Malfoy reste également à Hogwarts. Le Manoir n'est plus sûr et vous serez plus en sécurité ici. Si c'était possible, le teint des Malfoy pâlit encore plus. -En plus d'Harry qui va effectuer sa 7ème année ici, acheva Albus. Severus poussa alors un gémissement de bête blessée. -Vous voulez ma mort, Albus, se plaignit Severus. -Nullement, mon bon ami, se récria Albus. Je cherche les meilleurs alliés pour lutter contre Voldemort. Un froid tomba au nom du Seigneur des Ténèbres. -Voilà ce qu'il va se passer cet été, annonça Albus. Remus et Sirius reprendront leurs places au sein de l'Ordre et effectueront des missions. Ils passeront pas mal de temps par ici. Je pense donc qu'à cette occasion, vous pourriez mettre votre ressentiment respectif de côté. Vous luttez pour un même but. D'accord ? -Nous verrons, grogna Lucius. -Je peux vous demander une faveur, M. Dumbledore ? fit Harry -Vas-y, mon enfant, encouragea Albus. -Ça ne vous dérange pas que je vienne consulter la bibliothèque de l'école de temps à autre ? dit Harry -Absolument pas, sourit le vieil homme. Tu peux venir quand tu veux, à des heures raisonnables, bien entendu. -Merci beaucoup, dit chaleureusement Harry. -Je pense qu'il serait temps de partir, fit remarquer Remus. -Tu as raison, abonda dans son sens Sirius. Nous n'allons pas plus vous déranger. Au plaisir de vous revoir, les Slythy. -A jamais, Black, grommelèrent Lucius et Severus. oOoOoOo |