La seule chose qu’il était certain c’est que Potter était la clé pour la chute du Seigneur des Ténèbres.
Chapitre 11 : La Pensine
Perplexe Malefoy se rendit à la bibliothèque qu’il avait découverte l’autre soir. Ses pas le menèrent vers la pièce, celle-ci était magnifique, des étagères remplient de livres. Au centre, des fauteuils entourant une table basse, donnant à l’ensemble une ambiance chaleureuse. Draco commença à rechercher des ouvrages sur sa nouvelle condition, trop de questions dans sa tête restait sans réponse. Plusieurs titres semblaient appropriés pour ses recherches. Apparemment un livre manquait déjà, un espace entre deux volumes le soulignait. Le blond, lui, prit un livre sur l’ancienne magie et alla s’asseoir sur un fauteuil. Il n’avait guère remarqué qu’un objet était posé sur la petite table. Il s’agissait d’une bassine de pierre familière, peu profonde et gravée d’étranges signes sur les bords : rune et symbole. La substance scintillante, ni liquide, ni gazeuse, tournoyait au fond du récipient. Une Pensine. Intrigué Malefoy s’en approcha, se demandant à qui pouvait appartenir ces pensées. Cependant son pied trébucha sur le tapis et il plongea la tête la première. Aussitôt le sol de la pièce bascula. Emporté par un tourbillon furieux, il fit une longue chute dans une obscurité glacée.
Il se releva difficilement de sa chute, heureusement que personne n’avait assisté à la scène, sa dignité de sang pur en aurait pris un coup. La première chose que le blond constata une fois relevée ce fut que le décor autour de lui avait changé. Il comprit qu’il était désormais à l’intérieur de la Pensine. Curieux malgré son instinct qui lui dictait de partir, il décida de partir à la découverte de ces pensées. Après tout, Potter était partit et celui-ci doutait qu’il cherche à le revoir seul à seul avant un bout de temps. La curiosité l’emportant sur la raison, il s’avança. D’après le décor il se trouvait dans le bureau du directeur, il était vide. Il patienta, s’il se trouvait ici ce n’était pas sans raison. Puis un homme grand, les cheveux noirs, le visage émacié entra. Les yeux de Draco s’écarquillèrent, que faisait Sirius Black à Poudlard. D’après son apparence le fugitif s’était déjà évadé d’Azkaban. Sirius commençait à tourner en rond à force d’attendre et l’ancien Mangemorts n’était pas loin de faire de même. Puis un Harry perdu suivit du directeur entrèrent, Sirius se précipita sur eux.
« Harry comment te sens-tu ? Je le savais…J’étais sûr que quelque chose comme ça arriverait…Qu’est ce qui c’est passé ? » demanda l’homme évadé.
Derrière, Draco buvait la moindre parole, avide de comprendre. Il observa Patmol les mains tremblantes aider son filleul à s’asseoir sur une chaise.
« Q’est ce qui s’est passé » reprit-il précipitamment.
Et Dumbledore entreprit d’expliquer à l’homme présent la situation. Draco écouta méticuleusement les paroles du vieux fou, de celles-ci il en déduisit qu’il était à la fin de sa quatrième année. Du coin de l’œil, le blond n’avait pas quitté des yeux son époux. Celui ci semblait fatigué presque abattu. Il y eut un bruissement d’ailes, Fumseck le phénix avait quitté son perchoir et était venu se poser sur les genoux de Harry.
« Bonjour Fumseck » dit Harry à voix basse.
Il caressa le magnifique plumage rouge et or du phénix. Assis derrière son bureau, Dumbledore avait terminé son récit et tourna ses yeux vers Harry, celui préféra détourner le regard.
« Harry il faut que je sache ce qu’il s’est passé quand tu as touché le Portoloin, dans le labyrinthe » dit Dumbledore.
Draco s’avança, lui aussi voulait savoir, la seule chose que son père avait voulu lui dire était que le Seigneur des Ténèbres était revenu et que Potter fut la clef de cette résurrection.
« On pourrait peut être attendre demain matin ? » dit Sirius d’un ton abrupt en posant sa main sur l’épaule de son filleul.
« Laissons le dormir. Il a besoin de dormir. » argumenta l’animagus.
Dumbledore se pencha vers le Survivant qui daigna lever son regard vers le directeur.
« Si je pensais pouvoir t’aider en te plongeant dans le sommeil pour retarder le moment où tu devras repenser à tout ce que tu as vécu cette nuit, crois bien que je le ferais » dit Dumbledore avec douceur.
« Mais je sais que ce ne serait pas une bonne chose. Endormir la douleur pendant quelque temps ne la rendra que plus intense lorsque tu la sentiras à nouveau. Tu as fait preuve d’une bravoure qui dépasse tout ce que j’aurais pu attendre de toi et je te demande de montrer encore une fois ton courage. Je voudrais que tu nous raconte ce qui s’est passé » reprit le vieil homme.
Le phénix laissa échapper une note douce, comme un trémolo qui sembla frémir dans l’air. Et Harry raconta, il fut interrompu par quelques exclamations de Black et lorsque le directeur vérifia le bras de son protégé, prouvant que Queudver avait utilisé le sang de son prisonnier pour la résurrection de son maître. Puis le récit se coupa lorsque Harry vint à parler du duel entre lui et Voldemort.
« Un rayon de lumière reliait les deux baguettes ? » dit Sirius en regardant alternativement son filleul et son aîné.
« Pourquoi ? » reprit-il.
Le regard entre le conteur et le plus grand sorcier, indiqua à l’intrus que ceux-ci se comprenaient sans dire un mot. Draco qui depuis le début du récit fut au fur et à mesure étonné de la résistance de Potter, se demanda ce que cela signifiait. La réponse vint d’elle-même.
« Priori Incantatum » murmura le directeur.
« La remontée des sortilèges ? » dit Sirius d’un ton brusque.
« Exactement. La baguette magique de Voldemort et celle de Harry contiennent le même élément. Dans chacune d’elles, il y a une plume de la queue du même phénix. En fait, il s’agit de ce phénix » dit Dumbledore en montrant l’oiseau rouge et or paisiblement installé sur les genoux de Harry.
Le blond lui décrocha durant les explications sur l’origine de la baguette, mais son attention fut à nouveau captée.
« …ne peut faire revivre les morts. Il s’agit simplement d’écho à l’envers. Un ombre du Cédric vivant a dû émerger de la baguette…C’est ce qui s’est passé Harry ? » dit le directeur d’un ton grave.
« Il m’a parlé. Le…le fantôme de Cédric, ou je ne sais quoi…Il m’a parlé » répondit-il.
« Un écho, un écho qui a conservé l’apparence et la personnalité de cédric. Je devine que d’autres formes ont dû apparaître…Des victimes moins récentes de la baguette magique de Voldemort.. » dit Dumbledore.
« Un vieil homme, Bertha Jorkins. Et… » Dit Harry, la gorge toujours nouée.
« Tes parents ? » dit Dumbledore à voix basse.
« Oui »
« Les derniers meurtres accomplis par la baguette de Voldemort. En remontant le temps. Si tu avais maintenu le lien, d’autres échos, d’autres ombres seraient encore apparus. Maintenant, dis nous..Qu’ont-elles fait, ces ombres ? » questionna l’aîné.
Et l’Elu finit son récit.
« Je vais le répéter, Harry. Tu as fait preuve d’une bravoure qui dépasse tout ce que j’aurais pu attendre de toi. Tu as manifesté le même courage que ceux qui sont mort en combattant Voldemort lorsqu’il était au sommet de sa puissance. Ce soir, tu as porté sur tes épaules le fardeau d’un sorcier aguerri et tu t’es montré à la hauteur de l’épreuve. A présent, tu nous as donné tout ce que nous pouvions demander. Je vais t’emmener à l’infirmerie. Je ne veux pas que tu retournes tout de suite au dortoir. Tu as besoin d’une potion de Sommeil et d’un peu de paix…Sirius, vous voudrez bien rester avec lui, cette nuit ? » dit Dumbledore.
Celui-ci acquieça avant de se transformer en chien. Toutes les personnes se dirigèrent vers la porte.
Et Draco voulut les suivre mais la pièce se dissout comme si elle se transformait en fumée. Tout s’estompait autour de lui dans une pénombre tourbillonnante. Seul son propre corps restait bien réel. Puis le décor réapparut.
Draco remarqua d’abord que la pièce était toujours la même puis que deux personnes étaient déjà dans la bureau. Un Potter légèrement plus vieux regardait par la fenêtre et le directeur comme à son habitude à son bureau.
« Ma plus grande force, vraiment ? Vous n’avez aucune idée…Vous ne savez pas.. » dit le Balafré d’une voix tremblante ce qui troubla le blond.
« Qu’est ce que je ne sais pas ? » fit Dumbledore la voix calme.
Harry se retourna, permettant au directeur ainsi qu’à Draco de voir à quel point il écumait de rage.
« Je ne veux pas parler de ce que je ressens, compris ? »
« Harry, souffrir ainsi prouve que tu es toujours un homme ! Cette douleur fait partie de l’être humain… » fit le directeur.
« ALORS JE NE VEUX PAS ETRE HUMAIN ! » rugit-il.
Le chouchou de Dumbledore prit divers objets et les lança contre le mur. Draco lui était choqué qui aurait pu penser que Potter agirait ainsi avec une personne qu’il vénère presque. Puis un portrait se plaint.
« JE M’EN FICHE. J’EN AI EU ASSEZ, J’EN AI ASSEZ VU, JE VEUX QUE CA FINISSE, CA NE M’INTERESSE PLUS… » leur cria Harry en saisissant encore un objet puis le lança.
Draco ne put entendre la suite car une main s’était refermée sur son bras.
« Tu t’amuses bien Malefoy ? »
Le ton froid le fit frissonner, il se retourna et vit à côté de lui un Potter livide de rage. Le blond se sentit alors soulevé dans les airs. Autour de lui le bureau s’évanouit. Il flottait à présent dans une obscurité glacée, la main de Potter serré sur son bras. Puis, avec la sensation de retomber en chute libre, comme s’il avait fait un saut périlleux dans le vide, ses pieds heurtèrent le tapis sur lequel il avait trébuché précédemment.
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Harry était sous la douche, l’eau le relaxait sans toutefois réussir à le décharger de toutes ses interrogations. Le comportement de Malefoy l’inquiétait de plus en plus. D’abord le baiser avec Ginny et maintenant cette scène avec Hermione. Ginny… De penser à elle son cœur se serra, il l’avait perdu, son espoir de renaissance après la guerre. S’il survivait encore que lui resterait-il ? Sa famille avait péri petit à petit, ses parents, Sirius et désormais celui qu’il considérait comme son grand-père. La famille Weasley et ses meilleurs amis l’accueilleraient à bras ouvert malgré le fait qu’il serait devenu un meurtrier… Car c’était cela, tuer ou être tué, il aurait les mains tachés de sang comme son ennemi. Alors à quoi bon continuer à errer lorsque son destin serait accomplit. Voyant que le fil de ses pensées devenait morbide, il préféra les repousser et stoppa l’eau.
Enfin habillé, il devait néanmoins attendre ses amis pour commencer la potion ainsi que les recherches. Il décida de retrouver son mari pour éclaircir quelques points comme le fait qu’il ne tolérerait plus que celui-ci blesse ses amis. Il partit à sa recherche, commençant par la chambre du blond. Voyant qu’il n’était pas là, il entreprit d’explorer son habitation en même temps qu’il le cherchait.
En passant devant la bibliothèque, une lueur l’interpella. En s’approchant, il reconnu une Pensine. Mais pas n’importe laquelle, les symboles sur les côtés indiquaient qu’elle avait appartenu à son ancien directeur. Harry vit la surface ondulait comme de l’eau ridée par le vent puis la substance devint transparente et laissa entrevoir un souvenir. Mais au lieu de le rassurer, cela le fit bouillir de rage, Malefoy se trouvait dans cette Pensine et d’après le décor la scène n’était pas réjouissante vu que c’était après la mort de son parent. Dans une fureur terrible, le Survivant plongea et ramena l’ancien Mangemort avec lui.
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Draco lui regardait Harry furieux et attendit.
« Alors tu t’es bien amusé Malefoy ? Ca t’as plu? » rugit Harry.
Voyant que son interlocuteur ne répondait pas, il continua.
« Tu as du bien rire, le célèbre Harry Potter criant après le directeur car il n’a pas été capable de supporter la mort d’un proche » continua t-il.
« Désolé » souffla sincèrement à voix basse Draco.
« Désolé ? Toi ? Sérieux, comment veux-tu que je te crois alors que c’est ta tante qui est responsable de la mort de mon parrain… » répliqua Harry.
Ses mots étaient durs mais nécessaire. Malefoy devait comprendre que jamais ils ne seraient alliés, jamais il ne pardonnerait toutes ces années de sarcasmes. Et ce n’est pas ce mariage qui allait changer cela. Alors même si les paroles prononcées le faisaient souffrir comme un Doloris, il les dit.
« Tu es un Malefoy, jamais je ne te ferais confiance alors disparaît de ma vue, le temps que cette mascarade dure » rugit le Survivant.
« Qui te fait croire que je recherche ton pardon, mon sang serait tombé bien bas à quémander le pardon d’un sang de bourbe » dit Malefoy, sa verve revenu, blessé par les paroles de son mari. Lui qui pour une fois avait été sincère.
Le blond, son livre en main, s’apprêta à sortit de la bibliothèque ; sur le seuil il se stoppa.
« Ne t’inquiète pas le Balafré tu ne me verras plus. Etre dans la même pièce que toi me dégoûte amplement » lâcha le blond.
Et il sortit laissant un Harry toujours en colère. |