Quand Venceslas se réveilla, ce dernier put constater que son corps était en sueur et sa respiration pour le moins…agitée. Pourtant, il ne se rappelait pas avoir fait un quelconque cauchemar. Ni même un rêve…Il ne se rappelait de rien. Il était rare, de toute manière, qu'il puisse se souvenir de ses sommeils autrement que comme un bref intermède entre fatigue et forme, nuit et jour…
Mais il ne s'était jamais réveillé dans cet état. Venceslas se redressa, passant une main dans ses cheveux trempés, son regard d'ocre s'égarant dans le vide. Il ne lui était pas bien difficile de deviner ce à quoi il avait bien pu songer, lors de cette sieste à laquelle il n'avait pas pu résister. Son père…Lord Voldemort…
Le jeune garçon se recroquevilla, agrippant ses genoux de ses mains crispées, abritant son visage dans le creux formé par ses jambes repliées. Il était revenu…et il était bien plus terrifiant, bien plus impressionnant que tout ce qu'il avait pu imaginer jusqu'alors…
Venceslas n'était encore qu'un bébé quand son paternel était supposément mort, terrassé par Harry Potter, aussi jeune que lui et, pourtant, déjà en mesure de vaincre le mage noir le plus puissant de ce siècle. Il n'avait pas de souvenirs partagés avec son père, aucune vie commune… Il n'y avait que ce que sa mère lui racontait de lui, de sa voix exaltée, ce que les livres et les journaux disaient du Seigneur des Ténèbres…Rien de concret. De par sa nature désinvolte, Venceslas avait supposé que, si son père venait à revenir, il ne pourrait en avoir peur, car ce dernier correspondrait tout à fait à l'image qu'il s'était construit de lui. Un sorcier malfaisant, certes, mais tout à fait prévisible en raison de la noirceur de son âme…Venceslas pensait que son père, une fois revenu, attendrait de lui qu'il gagne en force, en caractère, pour devenir Son héritier, qu'il le formerait dans ce but. Mais…Mais peut-être qu'il s'était trompé…Le Voldemort qu'il avait vu n'était pas celui auquel il s'attendait. Il émanait de lui un tel pouvoir, un tel…charisme…Venceslas n'avait eu d'autre choix que celui d'être terrifié par son propre père, effrayé comme le reste de la populace, alors qu'il était le Prince des Ténèbres, celui qui, jusqu'alors, était destiné à reprendre le flambeau de Lord Voldemort et à commander aux Mangemorts, lorsque l'heure serait venue ! Quelque part, l'enfant avait le sentiment que sa destinée avait basculé. Voldemort était revenu et…et lui…qu'était-il donc, pour lui ? Qu'avait-il prévu ? Venceslas n'en savait rien…et il ne pouvait qu'attendre. Il avait peur…Il n'avait jamais ressenti cela, mais c'était à présent le cas. Il avait tellement peur…
« Monsieur Malefoy ? »
Venceslas eut un sursaut et se redressa brusquement, levant un regard angoissé vers la personne qui s'était adressée à lui. Le Professeur Chourave…Celle-ci recula d'un pas, perturbée par la réaction du garçonnet, qui semblait paniqué par une chose qui lui échappait.
Comprenant qu'il avait laissé transparaître sa peur au sujet de son père, Venceslas comprit qu'il lui fallait se calmer, sous peine d'attirer toutes sortes de questions gênantes. Ne pas se faire remarquer…C'était la clé. La consigne la plus importante qu'il eut reçue de son existence…
« Vous allez bien ? »
Le jeune garçon prit une profonde inspiration et retrouva l'expression qui était sienne, à savoir un visage distrait et un regard absent, un peu hagard, comme s'il n'appartenait pas vraiment à ce monde. Il ne se rendit pas compte que ce changement, si soudain, intriguait plus qu'il ne soulageait la directrice de sa maison, pensant adopter le meilleur des comportements. Celle-ci ne fit pas de commentaires à ce sujet, se contentant de déclarer d'une voix inquiète :
« J'étais venue vous voir, comme promis, afin de m'enquérir de votre état et de discuter de…ce qui s'est passé précédemment… »
Venceslas se mordit les lèvres. Il avait fauté, cette fois-ci, et cela aurait pu lui être fatal. Et s'ils avaient deviné que sa préoccupation concernait son père, que Lord Voldemort était ici, parmi eux ? Que serait-il devenu, lui, gamin gaffeur et stupide ? Mais il n'avait pas pensé se faire remarquer en quittant le cours…
« Pourquoi n'êtes-vous pas resté pour suivre l'enseignement du Professeur Binns ? Il était dans tous ses états, ce n'était pas correct de votre part, Monsieur Malefoy. »
Venceslas marmonna quelque chose, que le Professeur n'entendit pas. Elle lui demanda de répéter, une requête qui agaça profondément le jeune garçon, qui chercha à cacher cet état de fait. On ne demandait pas au Prince de prononcer une nouvelle fois ses dires. On se contentait d'acquiescer et, si ordre il y avait, d'obéir. C'était ce qu'on lui avait appris…Il décida néanmoins, pour éviter d'avoir des ennuis, de répondre d'une voix plus claire :
« On ne m'a jamais dit que j'étais obligé de rester…Comme je m'ennuyais, j'suis parti. »
Le Professeur Chourave le fixa quelques instants, d'un air interdit. Puis elle soupira, soufflant d'une voix désappointée :
« Monsieur Malefoy, essayez-vous de faire de l'esprit ou de me faire tourner en bourrique ? C'est tout de même évident que…
-Personne ne m'a dit que c'était interdit. »
Venceslas l'avait interrompu, comprenant où elle voulait en venir, répondant de la manière la plus évidente qui soit.
Le Professeur le considéra un bref moment, étonnée, avant de reprendre d'une voix plus douce :
« Monsieur Malefoy, vous vous doutez sûrement que quitter un cours alors que celui-ci n'est pas terminé, ce n'est pas une attitude des plus…respectables. Vous le savez, non ? »
Venceslas leva les yeux vers sa directrice et celle-ci fut frappée par le paradoxe qui marquait le regard du jeune garçon. Si profond, si intelligent et pourtant…tellement vide…Comment était-ce seulement possible ? Pomona n'avait encore jamais eu l'occasion de se plonger dans un tel regard...Il était difficile de croire qu'il appartenait à un enfant qui ne dépassait pas les onze ans. Qu'avait-il pu vivre pour se retrouver avec une expression pareille ?
« Non. Personne ne m'a dit que c'était interdit. Donc…c'est autorisé, c'est ça ? »
Venceslas avait prononcé ces mots avec une telle innocence, d'une voix puérile, comme s'il était persuadé que ce raisonnement était des plus vrais. Que lui avait-on donc appris pour qu'il réagisse de cette manière, pour qu'il ne soit pas en mesure de deviner, le plus simplement du monde, une chose aussi évidente que le fait que quitter une classe en plein cours n'était pas une chose autorisée ?
Le Professeur ne put l'interroger davantage là-dessus. Madame Pomfresh, jusqu'ici occupée par d'autres patients, était revenue et elle devait elle-même retourner à ses tâches. La soirée était avancée et elle n'avait plus de cours, mais il lui fallait maintenant remplir ses obligations de directrice de Poufsouffle. Elle promit à Venceslas de discuter plus longuement avec lui lorsqu'ils auraient tous les deux le temps de le faire, avant de laisser l'infirmière et le jeune garçon ensemble.
Pomfresh examina son patient, haussant un sourcil en le voyant ainsi en sueur.
« Un sommeil agité, Monsieur Malefoy ? »
Celui-ci haussa des épaules, répondant qu'il ne se souvenait de rien.
« Vous réveillez-vous souvent dans cet état, Monsieur Malefoy ?
-Non, je…j'ai dû avoir chaud, je suppose… »
Pomfresh n'était pas dupe, bien évidemment. Elle continua son interrogatoire, auscultant le jeune garçon pour s'enquérir de son état physique. Venceslas eut un frisson lorsque la région de son cou fut effleurée. Il n'avait pas mal, mais le souvenir du sort jeté par son père demeurait et il n'avait pu s'empêcher de se manifester de cette façon…Pomfresh fronça les sourcils, lui demandant d'une voix que le jeune garçon jugeait intimidante :
« Vous a-t-on fait mal à cet endroit, Monsieur Malefoy ? Qui ? »
Venceslas se fustigea intérieurement. Il devait se maîtriser…Où était donc son attitude habituelle, son éternelle distraction, qui le rendait imperméable à tout ce qui l'entourait ou pouvait le toucher ? Du calme…Il devait se calmer…
« Je suis chatouilleux. Drago en a souvent profité et j'suis devenu super sensible… »
Il eut un petit rire, espérant que son excuse passerait auprès de l'infirmière. Celle-ci n'ajouta rien, se contentant de jeter quelques sorts de diagnostic et d'observer son patient sous toutes les coutures :
« Je pense que vous n'avez plus l'obligation de rester ici. Vous pouvez rejoindre votre Salle Commune, mais n'oubliez pas de prendre part au repas. Vous avez besoin de prendre des forces, Monsieur Malefoy. »
Venceslas hocha pensivement la tête, se levant pour rejoindre son dortoir, sans oublier de prendre ses bonbons et le mot qu'on lui avait donné, qu'il n'avait, par ailleurs, toujours pas lu. Il avait besoin d'une bonne douche…Et de se détendre, surtout. C'était l'essentiel…
AAAAAA
Après avoir réussi à échapper à ses camarades, tous désireux de prendre de ses nouvelles, Venceslas savoura le jet d'eau froide projeté sur sa peau d'albâtre. La chaleur, ce n'était pas vraiment son truc. Depuis toujours, il cherchait les températures les plus gelées, comme si son cœur de glace était incapable de tenir face à ladite chaleur. Il ne pouvait pas non plus expliquer cette « extravagance » de sa part, mais c'était ainsi et il n'avait jamais cherché à aller contre, à dire vrai.
Venceslas passa une main sur sa gorge et un frisson traversa son corps. C'était la première chose que son père lui avait laissé…La symbolique demeurait, à défaut du sort. Le jeune garçon s'en doutait : il ne pourrait jamais se défaire de cette sensation. Lord Voldemort l'avait marqué, à sa manière. Et, bientôt, ce serait sans doute au tour de son avant-bras droit…Quand son père serait enfin revenu, sous la forme que tous connaissaient… Le jeune garçon ferma les yeux, espérant parvenir à se détendre sous ce jet d'eau. Mais rien à faire. Il n'y parvenait pas…Lord Voldemort était trop présent en son esprit, en son être, pour qu'il puisse se détacher de cela. Tant pis. Il devrait se contenter de renvoyer l'apparence d'un enfant distrait, lunaire, celui dont personne ne s'inquiéterait ou ne trouverait le comportement « bizarre », puisqu'il ne sortirait pas de ce qui était ordinaire pour l'excentrique Venceslas Malefoy. Il sortit de la douche, s'habillant rapidement de son uniforme sorcier, avant de s'étaler sur son lit, faisant tomber à terre les bonbons et le mot qu'il y avait déposé précédemment. Ses camarades l'attendaient pour manger, l'ayant exhorté à venir aussi vite que possible. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi ils s'occupaient de lui comme ça, il n'avait pas spécialement cherché à faire leur connaissance ou à être sympathique…Cela devait être l'esprit Poufsouffle, probablement.
Venceslas ne put s'interroger davantage à ce sujet. Un sifflement se fit entendre :
Ven ?
Le jeune garçon eut un sursaut, mais se rasséréna très vite en reconnaissant le timbre de cette « voix ».
Natschel…
Le serpent alla se lover contre son ami, profitant du fait qu'ils se retrouvaient seuls pour cesser de se dissimuler et profiter au mieux de la présence du garçon.
Tu m'as fait peur, tu sais ? T'étais dans un sale état…
Ouais, désolé...J'ai pas réussi à me contrôler…
Venceslas caressa la peau de son serpent d'un geste lent, demeurant dans un silence songeur. L'animal et l'enfant n'avaient pas à parler pour se comprendre…Le lien qu'ils avaient tissé était d'une force qu'eux-mêmes ne pouvaient imaginer. Venceslas avait entendu parler, il y a longtemps, du familier de son père, Nagini, un serpent avec lequel Lord Voldemort partageait une connivence qu'il n'avait jamais eu avec le moindre de ses serviteurs. Venceslas avait la sensation de comprendre quelque peu la relation qu'il avait pu partager avec cette Nagini, dont il ne connaissait pas la destinée…
Natschel et lui partageaient une chose un peu similaire, même s'il ignorait tout de la nature du lien qu'entretenait son père avec son familier, hormis ce qu'on lui avait raconté à ce sujet.
Il n'avait pas besoin de lui confier ses doutes. Nul besoin de lui avouer ses peurs. Natschel les connaissait…
Quelques minutes s'écoulèrent. Natschel siffla à son ami qu'il serait sans doute avisé pour lui de se rendre au repas, ce à quoi Venceslas ne put qu'acquiescer.
N'oublie pas de me ramener à manger, hein ?
Venceslas eut un sourire maladroit et acquiesça, sortant du dortoir tandis que le serpent se lovait sous l'oreiller du jeune garçon afin de se dissimuler aux regards.
Le Poufsouffle dévala les escaliers pour rejoindre la Grande Salle, son estomac commençant à se manifester de la manière la plus bruyante qui soit. Il salua rapidement Harry, Ron et Hermione, leur adressant un signe de la main, avant de rejoindre ses camarades, qui lui avaient laissé une petite place. Il se servit généreusement en salade et en tomates, glissant quelques saucisses au sein de ses légumes, sous les regards amusés de Susan et Justin et celui désespéré d'Ernie. Non, Venceslas ne pourrait jamais manger comme tout le monde, dans l'ordre qu'il était censé le faire…
« Tu vas mieux, alors ? S'inquiéta Susan, l'auscultant du regard comme si cette simple vision pouvait lui affirmer que son ami avait une pathologie suffisamment sévère pour qu'il soit immédiatement envoyé à Sainte-Mangouste.
-Pomfresh m'a dit qu'il n'y avait plus de problèmes. Répondit-il laconiquement avant de prendre une bouchée conséquente, manquant de se déboîter la mâchoire sous la quantité de nourriture qu'il avait tenté d'ingurgiter. »
Venceslas commença à s'étouffer, d'une manière peu discrète, et ne dut son salut qu'à Justin, qui eut la présence d'esprit de lui tapoter le dos afin de l'aider à respirer plus librement. Alors que Ven allait remercier son ami d'une voix un peu faible, une main se posa sur son épaule. Le jeune garçon réagit violemment, lâchant une exclamation de surprise. Il se retourna, persuadé d'avoir affaire au Professeur Quirrell, venu lui reprocher son attitude et le conviant à un autre entretien avec son paternel. Mais ce n'était pas lui.
« Je peux savoir ce que tu fais, Venceslas ? Qu'est-ce que c'est que cette manière de te comporter ? Tu n'es pas un sauvage ou un abruti de né-moldu, ressaisis-toi ! »
Drago Malefoy, entouré de ses deux gorilles, semblait avoir décidé de l'aborder en ce repas, alors que Venceslas, il fallait l'avouer, avait réussi à se faire remarquer par son attitude peu conventionnelle. Instinctivement, le jeune garçon tourna son regard vers Quirrell. La froideur qui émanait du professeur à cet instant glaça son sang dans ses veines et il ne chercha pas à résister quand Drago l'entraîna à l'écart, l'obligeant à sortir de la Grande Salle, sous les regards outrés des autres Poufsouffles.
Drago plaqua son frère adoptif contre le mur, le toisant d'un regard méprisant :
« Ta répartition, ta fuite au cours du Professeur Binns…Tu es une honte pour la famille Malefoy. Et en plus, ça ne te vient même pas à l'idée de faire profil bas, un peu ? »
Le blondinet fit un signe de tête à Crabbe, qui frappa le mur à quelques centimètres de la tête de Venceslas, qui ne broncha point. Il se retrouvait en territoire connu. Drago essayait de prendre l'ascendant sur lui, comme il avait tenté de le faire depuis leur petite enfance…Et lui, que faisait-il ? Habituellement, il trouvait le moyen de s'échapper ou Lucius arrivait et les séparait, enjoignant son fils à traiter avec respect le « Prince des Ténèbres ». Pitoyable…
Mais Lucius n'était pas ici. Et Venceslas ne voulait pas se faire remarquer d'une quelconque façon. S'il se contentait de passer pour la victime de son frère, cela ne susciterait les suspicions de personne. On penserait simplement qu'il était un peu idiot, faible…Certainement pas qu'il était le fils de Voldemort et qu'il allait aider à son retour…
« Tu as intérêt à changer, Ven. Mon père n'est plus là pour te couvrir et je n'ai pas l'intention de te voir ridiculiser le nom des Malefoy. C'est clair ? »
Venceslas hocha silencieusement la tête, avant de demander, d'une petite voix, s'il pouvait retourner manger. Etonné de ne pas le voir détourner la conversation ou d'échapper à ses reproches, comme il le faisait habituellement, Drago le laissa faire, permettant au jeune garçon de terminer de satisfaire son estomac. Alors qu'il retournait à la Grande Salle, Ernie, Susan et Justin surgirent, baguettes levées, prêts à le défendre si besoin était. Venceslas ressentit quelque chose d'étrange en pensant qu'ils n'auraient pas hésité à se mettre en danger pour lui. Crabbe et Goyle n'étaient décidément pas des adversaires aisés à vaincre, en particulier avec un manque pareil de notions magiques…Mais ils s'étaient précipités vers lui, sans hésitation…Venceslas ne savait pas quoi dire de tout cela. Juste que…ça lui faisait plaisir…
Il les mena à la Grande Salle, les rassurant sur ce qui s'était passé. Drago avait juste fait sa petite crise, rien de grave. Eux n'étaient pas forcément de cet avis, mais, étant donné que leur camarade n'était pas menacé, il était inutile de déclencher un conflit. Les Poufsouffles n'étaient pas des Gryffondors. Ils ne se battaient pas pour du vent. C'était du moins la pensée exprimée par Ernie, que Venceslas n'aurait jamais imaginé pouvoir agir de cette façon et être prêt à enfreindre les règles de l'école pour venir à son secours. Quelle étrange idée…
Ce fut avec un air songeur que le garçon retourna à son repas, perturbé aussi bien par la peur qui demeurait en son cœur que par l'attitude de ses camarades envers sa personne. Tout cela était bien trop inhabituel pour lui…Quelque part, il était rassuré par le fait que Drago l'avait ainsi pris à parti pour son attitude. Ca, il connaissait...Ca, ça ne sortait pas de l'ordinaire tel qu'il concevait cette notion…
Sitôt le repas fini, les Poufsouffles rejoignirent leur dortoir. Venceslas profita du fait que son estomac n'était pas encore totalement rempli pour s'empiffrer des bonbons qu'on lui avait offert, laissant ses camarades se servir. Il jeta ensuite un œil au mot qu'on lui avait écrit. De la part de Harry Potter…Ce dernier lui souhaitait un bon rétablissement, s'excusant de ne plus avoir de bonbons à lui proposer pour s'en régaler. C'était…gentil…
Oui, ce geste était gentil. Venceslas ne savait pas quoi en penser. On ne l'avait pas habitué à la gentillesse, il n'était même pas censé trouver cela attentionné ou plaisant. La gentillesse était réservée aux faibles et il n'avait pas à l'être. Bientôt, il serait officiellement le Prince des Ténèbres et il ne pourrait pas se permettre d'apprécier ce genre de gestes…mais…
Le petit garçon serra le mot contre lui, se recroquevillant dans son lit, tandis que Natschel sortait s'extirpait discrètement de son oreiller pour se glisser sous les draps de Venceslas et profiter de sa chaleur. Et, malgré le fait qu'il avait pratiquement passé la journée à dormir, il n'eut aucun mal à trouver le sommeil, comme si toutes ces petites attentions étaient parvenues, d'une façon ou d'une autre, à l'apaiser…
AAAAAA
Comme l'avait espéré le Professeur Chourave, Venceslas était bel et bien assez en forme pour assister à son cours de Botanique. Certes, il ne semblait pas des plus présents, comme s'il avait peiné à s'extirper de son sommeil, mais il était venu et, visiblement, il ne semblait pas décidé à partir de son cours. Poufsouffles et Gryffondors partageaient cet enseignement, étouffant quelque peu dans la serre où les plantes s'épanouissaient sous la surveillance de Pomona. Pour ce premier cours, point de théorie. Les élèves devaient s'entraider pour prendre soin de plants de wiggentree, un sorbier magique qui avait pour particularité d'accorder une protection magique contre les créatures malfaisantes. Des groupes de trois devaient être formés pour ce cours et Venceslas, ne souhaitant pas embarrasser Susan, Justin et Ernie en les séparant, alla instinctivement retrouver Ron et Harry, qui suivaient tant bien que mal les instructions données par le Professeur Chourave, avec un enthousiasme démontrant sa passion sincère pour la matière qu'elle enseignait. Le jeune Poufsouffle fut accueilli par une tape amicale de Ron et un sourire de Harry, qui s'enquit de son état :
« Tout va bien, hein ? On a cherché à te voir, mais on avait cours quand tu t'es réveillé et…
-Ca va, ça va…Juste de la fatigue…Lui assura Venceslas avec un sourire maladroit.
-Et Malefoy qui ne te lâche pas la grappe…Tu n'aurais pas dû le laisser faire, cette fouine abrutie ! »
Venceslas haussa les épaules, retenant difficilement une envie de rire. Fouine abrutie…Ron avait le chic pour trouver les bonnes expressions pour définir les gens. Le jeune garçon répondit, en prenant soin de retirer les mauvaises herbes qui cherchaient à envahir leur plant de wiggentree :
« J'avais trop faim pour penser à m'battre…Les saucisses étaient vraiment bonnes, hier ! »
Cette réponse, à côté de la plaque, fit rire les deux Gryffondors. Venceslas était vraiment unique en son genre…
« Mais il n'y avait pas de toasts beurrés. Continua-t-il, plus pour lui-même que pour ses camarades. C'est injuste, j'en avais vraiment envie…
-Tu pourrais peut-être envisager de te plaindre à Dumbledore. Suggéra Ron avant de s'esclaffer, tirant un sourire à Harry. »
Dumbledore…Il devrait se méfier du vieux sorcier…Il s'était déjà fait bien trop remarquer, à cause de sa faiblesse. Il n'avait plus droit à l'erreur…
D'après Lucius, le directeur était doué en ce qui concernait la légilimancie, plus que doué, même. Seul Severus Rogue, paraissait-il, était parvenu à le tromper, maître qu'il était en Occlumancie…
Venceslas n'était pas certain de pouvoir résister à un assaut trop puissant dans son esprit. Mais le vieux Dumby, accro à la musique et un peu fou dans son genre, n'allait pas faire ça, hein ? Pourquoi s'occuperait-il de lui ? Il avait déjà à faire avec Harry Potter…le sauveur, le survivant…Celui qui avait manqué tuer son père et qui, bientôt, allait regretter d'avoir fait cela…Son…camarade…
« Heu…Ven ? »
Le jeune garçon releva la tête, terminant son geste et tournant les yeux vers Ron, qui venait de l'appeler. Le rouquin affichait une expression désespérée, un brin mortifiée, Harry présentant un visage à peu près semblable.
« On était censés entretenir le plant…Pas le taillader… »
Venceslas baissa le regard sur son œuvre. En lieu et place des mauvaises herbes, il venait de couper en deux le wiggentree, tuant le sourcier bénéfique.
« Hem…Oups ? »
Un silence plana quelques instants, semblant figer la scène. Puis un premier rire se fit entendre, de la part de Susan, qui travaillait en face d'eux. Un rire qui fut suivi par bien d'autres, à l'exception d'Hermione, qui fixait ses camarades avec un air désapprobateur, et Neville, qui regardait avec tristesse la plante qui venait de perdre la vie par la faute de la maladresse de Ven. Un fou rire nerveux qui fut bien vite stoppé par le Professeur Chourave, qui ôta quelques points à Poufsouffle et à Gryffondor pour cette action irréfléchie. Elle retint ensuite Venceslas, quand le cours fut terminé, affichant une expression partagée entre colère et déception.
« Pourquoi avez-vous fait subir cela à cette plante, Monsieur Malefoy ? Et cela vous a fait rire, en plus… »
Ven ne put s'empêcher de baisser la tête. Il ne savait pas pourquoi, mais les reproches du Professeur Chourave avaient tendance à le préoccuper bien plus qu'une quelconque remarque de n'importe quel autre professeur ou figure d'autorité.
« Je…Je pensais à autre chose et…j'croyais couper de la mauvaise herbe, je vous jure…
-La Botanique n'est pas une matière à prendre à la légère. Je vous permets de vous détendre et de vous amuser pendant mes cours, mais je ne peux pas accepter que l'on maltraite ainsi les plantes. Cela n'avait rien de drôle. »
Venceslas se mordit les lèvres. Il souffla alors :
« Tout le monde riait, alors…je pensais qu'il fallait que je le fasse aussi… »
Il releva les yeux vers Pomona, perdu par le regard ahuri que cette dernière lui lançait :
« Ce n'est pas le cas ? »
Une nouvelle fois, cette voix si innocente…Comme si c'était tout à fait normal…Comme si tout cela était parfaitement évident pour lui…
Le Professeur Chourave l'aurait volontiers retenu plus longtemps, inquiète pour cet enfant différent, mais…Cela aurait mis Ven en retard et, même avec un mot, Pomona se doutait que ce n'était pas une chose correcte à faire. On ne faisait pas attendre le Professeur Rogue pour ses cours de potions…Ce pourquoi elle laissa partir le garçon, en se promettant de lui réserver, très prochainement, un entretien qui, elle l'espérait, déboucherait sur quelque chose de constructif…
AAAAAA
Fort heureusement, Venceslas arriva juste à temps pour le cours du Professeur Rogue. Il avait déjà croisé celui-ci quelques fois, alors qu'il était en visite au manoir, afin de retrouver Lucius Malefoy et son filleul, Drago. Mais Ven ne s'était jamais approché de lui. Il ne savait pas s'il pouvait le croire ou non, étant donné que ce dernier était censé avoir trahi Voldemort…Certains soutenaient qu'il était toujours un fidèle, d'autres qu'il avait joué les espions…N'ayant pas de certitude, Venceslas, conseillé par Lucius, avait opté pour l'éloignement. Après tout, officiellement, il était supposé être le fils Lestrange, généreusement adopté par Narcissa et Lucius, vivant à leurs crochets sans se préoccuper d'eux…Enfant gâté, stupide et ingrat, qui n'attirait guère sur lui que des regards méprisants ou condescendants…Pourquoi aurait-il cherché à rencontrer Rogue, la chauve-souris aux cheveux gras ? C'était donc la première fois où il se retrouverait véritablement confronté à lui. Mais Venceslas n'avait pas peur, non. Il était méfiant, certes, mais il n'était pas effrayé. Il avait parfois écouté, à la dérobée, des conversations que le Maître des Potions avait eu avec Lucius…Il faisait preuve d'une intelligence fine et emplie d'un esprit ironique qui ne pouvait que plaire à Venceslas. Il avait hâte d'être confronté à lui…Et cela ne manqua pas. Quand le Professeur fit l'appel et qu'il arriva au nom de Venceslas, un rictus se dessina sur ses lèvres.
« J'imagine que vous êtes particulièrement fier de vous, Monsieur Malefoy, pour votre coup d'éclat lors du cours d'Histoire de la Magie ? »
Le sorcier s'approcha du jeune garçon, dont le regard peinait à se fixer sur son interlocuteur. La situation l'intéressait, mais pas suffisamment pour qu'il parvienne à mobiliser suffisamment son attention sur ce qu'il se passait…S'apercevant de ce fait, Severus Rogue retira un point à Poufsouffle pour la distraction de Venceslas, avant de poser ses mains sur la table du Prince des Ténèbres :
« Sachez que je ne tolérerai pas une telle attitude de votre part dans ma classe ! Estimez-vous heureux que je vous transmette mon enseignement, Monsieur Malefoy…Et soyez certains qu'il ne s'agit pas d'un cadeau, mais bel et bien d'un privilège, que je pourrais vous retirer si vous osez faire preuve d'un tel comportement à mon égard, me suis-je bien fait comprendre ? »
Venceslas hocha distraitement la tête, impressionné par le débit dont faisait preuve le Maître des Potions. Il ne put s'empêcher de demander, se questionnant lui-même à voix haute :
« Vous ne ressentez pas le besoin de respirer entre vos phrases ? »
Il n'avait pas vraiment conscience du fait qu'il s'était exprimé de manière à ce que tout le monde l'entende, pas plus qu'il ne se préoccupait de la sombre expression qui s'étalait sur le visage de Rogue. Le Professeur se redressa, intimidant la majorité des élèves présents en ce lieu, aussi bien Serdaigles que Poufsouffles. Mais Venceslas ne bronchait pas, se contentant de regarder son professeur, attendant visiblement que ce dernier s'adresse à lui ou commence enfin son enseignement. Une nouvelle fois, Severus Rogue retira un point à Poufsouffle, avant de lâcher, d'une voix doucereuse :
« Puisque vous vous croyez plus intelligent que tout le monde, Monsieur Malefoy, j'espère que vous saurez répondre à cette question : Quel est l'autre nom que l'on accorde à l'aconit ? »
Le Professeur Rogue toisa Venceslas, tandis que quelques doigts se levèrent du côté des Serdaigles et qu'Ernie cherchait à se faire remarquer pour répondre :
« Eh bien ? J'attends… »
Venceslas réfléchit à cette question, dont la solution ne lui venait pas immédiatement à l'esprit. Il n'avait pas ouvert son ouvrage « Mille herbes et champignons magiques », privilégiant l'apprentissage de la magie pure. Mais il lui était déjà arrivé de lire, dans un ennui le plus total, « l'Encyclopédie des Herbes Magiques » et, lors de sa lecture, il avait retenu un détail plutôt amusant :
« Il me semble qu'on appelle ça le « Plaisir de Dumbledore », non ? »
La réponse déclencha quelques rires, mais, un silence s'installa. Un silence tendu durant lequel Severus et Venceslas se toisèrent longuement. Un rictus se dessina sur les lèvres du Professeur des Potions :
« Vous pensez qu'invoquer le nom de notre Directeur vous portera chance, Monsieur Malefoy ? »
Il ajouta, d'un air suffisant :
« Ce n'était pas la réponse que j'attendais. L'aconit est également appelé Tue-loup, ou Napel, Monsieur Malefoy. Maintenant, j'ose espérer que vous prendrez soin d'apprendre vos leçons, avant de vous faire remarquer d'une manière aussi ridicule… »
Le Professeur Rogue dévoila alors la potion que les élèves se devaient de préparer, à savoir, une décoction pour soigner les furoncles, tandis que Venceslas restait stupéfait par cet échec. Ernie, son partenaire pour cette potion, lui souffla qu'il l'aiderait à apprendre ses leçons, s'il en avait besoin, mais Ven estimait que cela n'était pas nécessaire. Il ne s'était pas trompé ! L'aconit était réellement appelé « Plaisir de Dumbledore », l'ouvrage de Cunningham était clair à ce sujet ! Le Professeur ne pouvait pas l'ignorer…Alors, pourquoi… ?
Troublé, Ven effectua d'un mouvement mécanique les gestes qu'Ernie lui enjoignait de faire, ce dernier veillant à la bonne préparation de la potion. La distraction de son camarade nécessitait une certaine surveillance et Ernie, fort heureusement, était plus doué que Harry et Ron pour gérer cela et parvenir, malgré tout, à le rendre utile. Dans son état second, Venceslas était tout à fait capable d'effectuer des tâches simples, comme couper de petits éléments en plusieurs morceaux, ce qui permettait à Ernie de gagner du temps et de faire le reste de la potion. Il ne voulait pas accabler son camarade qui, non seulement, devait être encore fatigué par la crise qu'il avait enduré, il y a peu, mais dont le manque d'attention ne devait pas simplement être dû à une simple tendance rêveuse. Ernie n'avait pas pu s'empêcher de rire, malgré son envie d'agir comme l'avait fait Hermione, avec sérieux, quand Venceslas avait coupé cette plante et avait lâché ce « oups » si innocent, si…amusant ! Mais…Il n'empêchait que ces absences dont son camarade faisaient preuve n'étaient certainement pas normales…Il ne savait pas pourquoi ni comment, mais Ernie, en bon Poufsouffle, ne pouvait pas lui en tenir rigueur, au contraire. Les Poufsouffles s'entraidaient et Venceslas était tout de même capable d'effectuer certaines tâches, grâce à son aide. C'était une bonne chose… Le Professeur Rogue n'eut rien à redire sur leur potion, même s'il avait passé bien plus de temps à l'évaluer que celle des autres élèves. Ernie s'était assuré du bon déroulement de la préparation et n'avait commis aucun impair. A dire vrai, leur potion était la meilleure des Poufsouffles. Celle de Susan et de Justin avait pris la consistance du goudron, alors que les autres concoctions souffraient de quelques petites erreurs d'inattention. Ernie devait l'avouer, il était très fier de son œuvre et ses Susan et Justin le félicitèrent volontiers, tout en lui faisant promettre de les aider pour le prochain cours. Ils allaient entraîner Venceslas pour le repas, mais celui-ci avait une autre préoccupation. Il leur demanda de partir sans lui, restant dans la classe de Severus Rogue. Il se dirigea vers ce dernier, qui était occupé à ranger des ingrédients, et se signala par un toussotement. Le Maître des Potions se tourna vers lui, lâchant un soupir agacé :
« Eh bien, quoi, Monsieur Malefoy ? Une autre remarque spirituelle à faire ? »
Venceslas prit une profonde inspiration. Puis il lâcha de sa voix sifflante, un brin hagarde, comme à son habitude :
« Je ne me suis pas trompé, M'sieur. L'aconit est bel et bien nommé « Le Plaisir de Dumbledore ». Vous n'avez qu'à vérifier l'ouvrage de Cunningham, si vous ne me croyez pas…
-Parce que vous pensez que je ne l'ai pas lu, peut-être ? L'interrompit Severus Rogue. Me prenez-vous pour un imbécile, Monsieur Malefoy ? »
Venceslas demeura interdit un bref instant. Il retrouva néanmoins la parole, après quelques secondes :
« Mais…Pourquoi, alors… ? J'avais juste…et vous…
-Je n'ai jamais dit que votre réponse était fausse, Monsieur Malefoy. Simplement qu'elle n'était pas celle que j'attendais. »
Ne laissant pas le temps à Venceslas de répliquer, le Professeur Rogue reprit brusquement :
« Vous croyez que nous vous avons fait acheter l'ouvrage « Mille herbes et Champignons magiques » pour que vous en fassiez un feu de joie ? La réponse que j'attendais était celle présente dans le livre, au programme pour cette année. Pas celle disponible dans un ouvrage que, je suppose, vous avez trouvé dans la bibliothèque de Lucius Malefoy ? »
Venceslas Malefoy acquiesça lentement, pensant comprendre où il commençait à en venir. Il ne prit pas la parole, curieux tout de même de savoir à quel point il avait raison dans la supposition qu'il faisait du raisonnement du Professeur Rogue :
« Il serait temps que vous compreniez, Monsieur Malefoy, que vous ne pourrez pas toujours éternellement compter sur la générosité de vos bienfaiteurs pour réussir. Peut-être que Lucius et Narcissa ont commis l'erreur de trop gâter leur neveu, mais j'ai bien l'intention de faire entrer dans votre crâne le fait que l'on obtient récompense uniquement lorsqu'on le mérite. »
Le Maître des Potions termina de ranger ses ingrédients, avant de revenir à son élève, qui continuait à le fixer de son regard étrange :
« L'ouvrage « Mille herbes et champignons magiques » a été choisi pour sa qualité et le fait qu'il soit abordable à tous, y compris ceux qui n'ont pas la chance, comme vous, de bénéficier de suffisamment d'argent pour pouvoir avoir en leur possession un livre comme « L'encyclopédie des Herbes magiques ». Tout le monde ne peut se payer ce livre, Monsieur Malefoy…Drago, au moins, a eu la décence et le respect d'étudier l'ouvrage prévu au programme et connaît, évidemment, la réponse qui y est présentée. »
Visiblement, au vu de l'attitude qu'adoptait le Professeur Rogue, la conversation était terminée. C'était donc pour cela…Venceslas avait vu juste. Un sourire se dessina sur ses lèvres fines et il siffla, d'une voix entre menace et amusement :
« Un point pour vous, M'sieur…Mais je gagnerais…Parce que je n'suis pas le stupide enfant gâté que vous pensez avoir en face de vous… »
Sur ces mots, Venceslas se retira, ne cherchant pas à se préoccuper du fait que Rogue l'ait entendu ou non. Ven s'était amusé. C'était un fait suffisamment rare pour être signalé. Rogue l'avait mouché, une chose qui, également, ne s'était pas produit très souvent. Il n'avait rien à se reprocher et, si Venceslas venait à parler de ça à quelqu'un, il ne pourrait que donner raison au Professeur.
Malgré la peur qui continuait à étreindre ses entrailles, Ven, pour la première fois depuis son arrivée ici, était vraiment heureux d'être à Poudlard…Enfin, il se passait quelque chose digne d'intérêt dans sa vie…Severus Rogue…Il serait son meilleur adversaire, c'était certain… |