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La brume
Par LordJud
Harry Potter  -  Romance  -  fr
14 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 14     Les chapitres     7 Reviews    
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Fin

Chapitre 13

Trois mois plus tard…

A Ste Mangouste, Draco faisait les cent pas dans un couloir sous le regard blasé de deux aurors qui jouaient aux échecs sorciers.

Ils s'étaient carrément installés dans cet espace, après tout ils surveillaient ce qu'ils considéraient comme une morte depuis de longues semaines.

Draco rongeait son frein. Il avait repris le travail et passait quasiment tous les jours devant cette porte. Il avait continuer de suivre Alhena puisqu'elle ne parlait toujours pas et que ses cauchemars étaient revenus. Elle n'entendait plus de voix dans sa tête mais elle développait une aversion envers la magie plutôt féroce.

Harry de son côté était auprès d'Hermione, il l'aidait dans sa boutique et avait emmenagé chez elle pour s'occuper d'Eliott. Il avait rapidement conseillé à sa meilleure amie de déménager. Cette dernière avait accepté, comprenant que rester dans une maison qu'elle avait partagé avec son époux ne ferait que remuer de mauvais souvenirs.

Elle s'était résolu à la vendre et habitait dans un appartement sur le Chemin de Traverse. Elle était ainsi plus proche de son travail et de ses amis. Elle voyait également beaucoup Georges et les deux amis se soutenaient mutuellement.

Aujourd'hui, Harry avait proposé d'organiser un repas et ils devaient recevoir Georges, Angelina, Ron, Ginny, Olivier et Draco. Hermione ne désirait pas voir trop de monde d'un coup et seuls des amis proches, enfin de la famille même, étaient susceptibles de lui remonter le moral.

Malgré tout, elle survivait. Elle se rendait compte avec un certain détachement et un peu de mélancolie que l'absence de Fred lui pesait de moins en moins. Elle peinait de plus en plus à se rappeler exactement son visage, son sourire et le son de sa voix. Harry lui disait que c'était normal. Il avait fini par comprendre qu'on ne pouvait pas vivre pour les morts, qu'il ne fallait pas les oublier mais qu'il fallait aller de l'avant.

Ils étaient en train de faire des courses dans un magasin moldu, il faisait froid dehors et l'approche de Noël avait fait sortir dans les rues enneigées toutes les personnes en retard dans leurs achats.

A la vision de toutes les décorations rouges, or et vertes, Hermione eut une inquiétude. Elle n'avait acheté aucun cadeau.

- Harry,

- Oui ? Ce dernier était en train de comparer deux pots de sauces tomates pour savoir lequel avait l'air meilleur. Il décida de prendre le plus gros.

- Je n'ai rien acheté pour… tu sais… Noël.

- Ce n'est rien Hermione, personne ne t'en voudra. Et puis j'ai déjà prévu pour presque tout le monde, de ta part.

- Merci Harry.

Elle était vraiment ravie que son meilleur ami soit de retour. Elle se disait qu'au moins, il était comme un repère dans sa vie. Désormais, elle était sûre que jamais il ne la quitterait, il avait tout simplement l'air immortel.

Harry mit le pot de sauce tomate dans le caddy et fit une grimace à Eliott installé dans la chaise bébé du chariot.

Une vieille dame s'arrêta pour demander de l'aide, elle n'arrivait pas à attraper un paquet de pâtes tout en haut des étagères.

Harry le prit et lui tendit.

- Merci jeune homme.

Elle regarda Hermione et le bébé et ajouta :

- Vous avez une bien jolie famille, prenez en soin.

Elle partit sans attendre de réponse et laissa Hermione la bouche à moitié ouverte prête à riposter.

- Laisse, on s'en fiche. Par contre ne raconte pas ça à Draco, il risque d'être jaloux.

- Notre petit serpent est possessif ? Demanda Hermione narquoisement.

- Tu n'imagines pas… soupira Harry très sérieusement.

Son air mi dépité, mi satisfait fit rire la brune et Eliott tapa dans ses mains. Il avait juste l'air heureux.

Ils terminèrent les courses et rentrèrent chez Hermione pour préparer le repas. Ils n'avaient rien prévu de très original mais entre l'entrée, le plat et le dessert et l'apéritif, tout cela pour huit personnes, il y avait du travail.

####

Toujours à Ste Mangouste, Draco Malfoy était désormais assis dans le bureau du directeur. Ce dernier était présent et le regardait l'air grave. Le Ministre de la Magie était également présent ainsi que le directeur du Magenmagot et Severus Rogue.

- Nous sommes réunis ici pour vous faire part d'une décision importante, débuta le directeur de Ste Mangouste.

- Effectivement, comme vous le savez, la situation avec Bellatrix Lestrange a été compliquée.

Compliquée. Le mot était faible pensa Draco. Ils n'avaient jamais réussi à la réveiller et donc ils ne pouvaient pas la juger. Les lois s'étant considérablement durcie, il était impossible de lui accorder le baiser des Détraqueurs sans un passage par le tribunal, si symbolique fut-il.

Tout était en attente depuis des mois et Alhena en pâtissait. Rogue était devenu invivable, enfin encore plus qu'avant.

Ils allaient enfin savoir ce qu'avait décidé le Magenmagot.

- Il a été décidé de vous laisser M. Malfoy rompre le lien magique entre Bellatrix Lestrange et sa fille Alhena Rogue, termine Kingsley.

- Vous êtes le meilleur guérisseur que nous avons et vous connaissez déjà le cas et… Le directeur de Ste Mangouste s'interrompit.

Il voulait sûrement dire "et la magie noire" mais il s'était retenu à temps. Draco n'en prit pas ombrage. Il travaillait sur cette énigme depuis plusieurs semaines et avait trouvé la solution il y a peu. Il l'avait expliqué au guérisseur en charge de Bellatrix mais il avait échoué, lui disant d'un air hautain qu'il s'était trompé. Draco était peut-être jeune mais il savait de quoi il parlait et ce vieux guérisseur imbu de lui-même n'avait peut-être même pas suivi ses conseils.

- Par la suite, si le lien est rompu, Bellatrix sera reconduite à Azkaban, une cellule médicale a été créée spécifiquement pour elle. Une cellule ultra sécurisée.

Draco hocha la tête, c'était normal. Tant qu'elle ne se réveillait pas, ils ne pouvaient rien faire. Rogue ne dit rien, sa mâchoire était crispée et Draco savait que si son ancien professeur l'ouvrait, ce ne serait pas pour dire "merci".

Le soir même en rentrant chez lui, il était épuisé, pourtant la journée n'avait pas été plus fatiguante qu'une autre. Il devait néanmoins ressortir pour aller dîner chez Granger. Il n'en avait pas envie du tout mais depuis qu'il sortait avec Potter il avait changé. Il faisait beaucoup plus d'effort. Il se demandait quand la Gazette allait se rendre compte qu'ils étaient ensemble.

Il se doucha et se prépara avec soin. Il finit par transplaner avec dix bonnes minutes de retard. Il ne voulait pas être en avance à ce genre de dîner et paraitre désespéré. Certes il n'avait pas vu Harry depuis trois jours mais ce n'était pas une raison.

Il tapa à la porte et attendit en entendant des rires dans la pièce. C'est Ginny qui vint lui ouvrir, le sourire aux lèvres.

- Bonsoir Draco !

- Ginny.

Le blond entra et constata que tout le monde était déjà arrivé. Il rejoignit Harry dans la cuisine et l'embrassa rapidement. Il ne voulait pas trop étaler son affection. Il se disait que c'était parce qu'il préférait cacher ses sentiments mais il savait au fond de lui qu'il réprouvait à avoir ce genre de geste devant Hermione.

Elle semblait aller mieux pourtant. A croire que le temps arrangeait vraiment tout.

- Alors ils ont dit quoi ?

- Je vais pouvoir défaire le lien entre elles. Mais je ne sais pas ce que deviendra Bellatrix après.

- Ok. Arrête d'y penser alors. Amuse toi un peu, souria Harry.

Finalement la soirée se déroula sans heurts. Certes cela se termina tôt mais tout le monde trouva cela normal. Hermione se remettait doucement à une vie sociale animée et ils ne voulaient pas trop en faire.

#####

Plusieurs jours plus tard, Draco était debout au bout du lit de Bellatrix. Alhena était dans la pièce d'à côté avec Severus. Le blond avait spécifié qu'il fallait que la fillette soit présente et même en contact avec elle. Rogue avait grimacé mais il savait à quel point le contact physique entre deux sorciers était important pour les sorts.

Il essayait donc de rassurer sa fille du mieux qu'il pouvait.

Draco répétait inlassablement les étapes nécessaires au détachement magique à faire entre Bellatrix et Alhena.

Le moment venu, Alhena entra dans la pièce, elle se cachait derrière la cape de son père. Draco fit un signe à Rogue et ce dernier sortit de la pièce à contrecoeur. Le Serpentard fit asseoir la petite sur un siège à hauteur du lit mais le dos tourné. Il lui prit la main et la posa sur celle, blafarde de Bellatrix. Draco essaya de ne pas regarder Alhena, de ne pas voir son regard empli de détresse et son menton trembler. Il prit sur lui d'ignorer les larmes qui perlaient à ses yeux et ses lèvres pincées, la forçant à un mutisme douloureux.

Il sortit le médaillon et le glissa entre les mains des deux parentes. Il posa sa baguette sur le dessus de la main d'Alhena et commença à psalmodier les différentes incantations.

Défaire un lien était complexe, bien plus qu'en créer un. Bellatrix s'était servi de leur sang pour les lier. Draco devait puiser dans sa magie mais également dans celle des deux femmes. A vrai dire il n'était pas sûr de ce qu'il faisait. Il connaissait le rituel de liaison mais aucun livre n'expliquait comment inverser le sort. Ou alors aucun qu'il avait lu.

Heureusement pour lui, sa baguette était unique, incroyable même. Il devrait vraiment remercier Hermione, elle valait bien plus que douze gallions. Il se sentait lié à elle, et elle lui permettait de voir ou plutôt de ressentir la magie.

Il fermait les yeux et sentait les différents courants magiques dans la pièce, le lien noir et malsain qui tenait les deux femmes ensembles. Il s'y attaqua, il entendit Alhena pleurer mais il n'arrêta pas. Il sentait le rythme respiratoire de Bellatrix s'accélérer mais il ne s'en soucia pas. Il puisait dans ses forces, dans sa propre magie, il purifiait ce lien. Le médaillon fondait et Alhena avait l'impression qu'on lui brûlait la main mais également qu'on lui arrachait le coeur, qu'on fouillait dans son cerveau pour le réduire en bouillie. Il sentit le lien s'amenuir jusqu'à ce qu'il cesse complètement d'exister.

Alors il s'effondra, le souffle court, sa vision était trouble et la dernière chose qu'il vit fut une paire d'yeux gris se pencher sur lui.

######

Quand il se réveilla, ce qu'il vit en premier cette fois fut une paire d'yeux vert émeraude magnifiques. Il avait à peine pu reprendre conscience qu'on l'embrassa fougueusement.

- Harry ?

- Qui d'autre ? s'exclama le brun avec un brin d'inquiétude.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Et bien tu as réussi mais cela t'as beaucoup affaibli. Je n'ai pas vraiment écouté ce que les guérisseurs ont dit mais ils se feront une joie de te le répéter. Surtout vu le nombre de types très prévenants qui étaient à ton chevet, finit Harry avec une pointe de jalousie dans la voix.

- Et je me suis évanoui ?

- Oui.

Draco n'avait pas relevé le commentaire du brun. Il trouvait touchant, voire adorable, qu'il soit jaloux mais il ne le montrerait pas. Et puis il était Draco Malfoy, c'était parfaitement normal que tout le monde s'inquiète de son état de santé.

- Alhena ?

- Elle va bien mais je crois que Rogue va demander un suivi par un psychomage.

- Bellatrix ?

- Retour à Azkaban, cette fois ils l'ont bien fouillée et sa cellule est tellement surchargée de sorts de protection qu'il parait que tes cheveux se hérissent tout seul.

- C'est Weasley qui t'a raconté une connerie pareille ?

- Oui.

Draco fronça les sourcils.

- Je suis resté inconscient combien de temps ?

- On est demain.

- Hein ?

- Enfin je veux dire, tu as détruit le lien hier, donc cela fait une journée, ou vingt quatre heures quoi. Plus ou moins. Je ne sais pas à quelle heure tu as défait le lien…

- Peu importe, le coupa le blond.

Il s'enfonça dans son oreiller et pensa que cette histoire était peut-être terminée pour de bon.

1er Septembre 2008

Harry dormait, le soleil se levait à peine et éclairait doucement la chambre de ses rayons jaune orangés. Draco boutonnait déjà sa chemise devant le miroir dans la demi pénombre. Il se pencha sur son petit ami et embrassa doucement son épaule dénudée. Il fit glisser le drap le long de son dos et acheva de réveiller le brun.

Avec un sourire tendre Draco regarda le Gryffondor s'étirer, ouvrir les yeux et faire une moue boudeuse.

- Quelle heure ?

- Bonjour à toi aussi. Il est 5h50.

- Si tôt ?

- Je travaille moi

- Moi aussi, se révolta le brun en se redressant dans le lit.

Il se leva et fit un câlin au blond en enroulant ses bras autour de sa taille. Ce dernier émit un petit rire et passa sa main dans les cheveux noir de jais toujours en bataille.

Il n'arrivait pas à croire qu'ils vivaient ça depuis de si longues années. Il prenait chaque nouvelle journée comme une chance, un espoir d'un avenir radieux.

Draco finit par se détacher des bras de son amant et l'embrassa avant de transplaner à l'hôpital. Il était toujours guérisseur et en passe de devenir chef de service. Il avait eu des années difficiles mais le fait d'avoir pu briser le lien entre Bellatrix et Alhena lui avait offert une notoriété dont il n'avait pas besoin mais surtout un respect et une légitimité bienvenues.

Il était désormais sollicité pour des actes magiques rares et on venait le voir de partout dans le monde. Il n'avait de cesse de se former et d'apprendre, il voulait avant tout pouvoir déjouer tous les sorts et enchantements de magie noire.

Harry avait trouvé un travail également mais dans l'ombre. Il n'aimait toujours pas être au devant de la scène. Il avait donc décliné les offres de professeur, d'attrapeur, de tous les postes du Ministère et travaillait pour Hermione. Il allait chercher de part le monde les différents ingrédients dont elle avait besoin et l'aidait dans la confection des baguettes. Il ne gérait pas la vente et en réalité personne ne savait qu'il faisait ce métier à part ses amis. Imaginez la foule qui se présenterait pour acheter des baguettes faites par Harry Potter ?

Sa vie était calme et pour une fois il ne le regrettait pas. Il appréciait grandement cet état et il avait envie que cela continue. Enfin calme était un mot relatif quand on sortait avec un serpent. Ce dernier pouvait se montrer adorable comme complètement infect avec lui. Il ne savait jamais pourquoi il changeait de comportement. Il ne savait jamais quand ils allaient se battre ou s'embrasser. Même si de toute manière cela finissait invariablement au lit.

Harry prit une douche et s'habilla. Il petit déjeuna en lisant la Gazette. Il y avait un article sur Ginny. Après sa grossesse et son premier enfant, elle était devenu entraîneuse adjointe chez les Harpies. L'article décrivait sa vie, son parcours, la façon dont elle gérait le fait d'être mère et son métier. Il y avait un passage sur Olivier Dubois, son petit ami et père de l'enfant. Ils avaient une vie atypique et ne dormaient quasiment jamais au même endroit mais cela semblait leur plaire et leur fils, Harold, semblait épanoui. Il était parait-il aussi doué que ses parents sur un balai, et il avait seulement cinq ans.

Il termina son café et fit la vaisselle, toujours à la main. Il n'avait pas tellement changé finalement et il aimait toujours faire des choses par lui-même.

Harry transplana sur le chemin de Traverse et se dirigea vers la boutique d'Hermione. Il entra et rejoignit son établi dans le fond de la boutique, caché dans une pièce séparée, il était sur de ne croiser aucun client.

Hermione n'était pas arrivée. Il trouvait qu'elle arrivait tard en ce moment et elle était plutôt distraite. Elle s'interrompait en plein milieu de ses phrases et avait le regard dans le vide assez régulièrement.
Elle souriait toute seule et ses joues se coloraient de rouge à l'évocation de certains mots. Harry se figea. Sa meilleure amie était amoureuse et il venait juste de s'en rendre compte. Il se morigéna intérieurement.
Elle avait mal vécu la mort de Fred et avait élevé seule Eliott. Il avait fait le maximum pour l'aider et Eliott l'adorait mais on ne pouvait pas remplacer un père. Le petit avait de nombreux oncles, heureusement. Harry se demanda de qui sa meilleure amie était amoureuse et il pensa à Ron. Il n'avait pas vu ce dernier depuis longtemps. Ils s'étaient malgré tout éloigné avec le temps. Ron était souvent en mission, son côté sombre avait pris le dessus et il chassait encore les mangemorts. Les traquant et les ramenant le plus souvent plus morts que vivants.

Il ne voulait pas réitérer une évasion comme avec Bellatrix, il ne voulait pas prendre de risque et il en faisait trop.

Il se murmurait parfois dans les couloirs du Ministère que Ron Weasley était un peu trop zélé. Malgré tout, personne ne le lui reprochait. Personne ne voulait vivre dans un monde où les mangemorts existaient encore.

Ron ne dépassait jamais la limite, il jouait avec, marchait carrément sur la ligne mais il n'entravait jamais la loi et pour cela on ne pouvait rien lui reprocher.

Seulement, il savait qu'ils avaient tenté quelque chose il y avait trois ou quatre ans et que cela n'avait pas fonctionné. Ils était trop différents maintenant et seule une amitié solide les liait.

Ron était à ce moment précis assis sur une chaise dans la salle d'attente du Ministre. Il tapotait nerveusement sur le rebord en bois dur. Il n'avait pas l'habitude d'être nerveux. Il était censé tout maîtriser en toute circonstance. Il frotta sa barbe et faillit sursauter en entendant son nom.

Il se leva et suivit la jeune sorcière qui le guidait vers le bureau du Ministre.

- M. Weasley, merci d'être venu, veuillez vous asseoir.

- Merci.

- Ron s'assit et attendit, face à Kingsley. Il ne savait pas pourquoi il était là et il appréhendait un peu la suite.

- Je vous ai demandé de venir pour vous faire une proposition.

- Ah.

- Vous êtes aujourd'hui notre meilleur Auror, vous abattez un travail phénoménal et je ne pense pas me tromper en disant qu'il reste peu de mangemorts en liberté.

C'était vrai. Ron les avait tous traqués et mis derrière les barreaux d'Azkaban.

- Vous devez vous ennuyer non ?

- Un peu.

C'était également vrai. Il intervenait sur des missions moins dangereuses et avec beaucoup de paperasse.

- On vous propose un nouveau poste. Recruter et former nos nouvelles recrues.

- Je ne suis pas un prof.

- Justement. Nous n'avons pas besoin d'un professeur mais d'un homme de terrain, de quelqu'un qui connaît la réalité et qui est capable d'apprendre aux jeunes les bonnes techniques, les méthodes qui fonctionnent et de leur mettre du plomb dans la tête.

- Je vais y réfléchir.

- Merci.

Kingsley n'en attendait pas plus, ni moins à vrai dire. Il connaissait mieux Ron Weasley que ce dernier voulait bien le croire.

Une fois le jeune homme parti, Kingsley s'accorda un sourire. Il ne pouvait pas faire mieux pour retirer Weasley du terrain. Non seulement ce dernier avait trop donné, après tout cela faisait plus de dix ans qu'il combattait le mal. Il avait commencé beaucoup trop jeune et il avait le droit maintenant à une vie plus normale et moins risquée. Seulement, jamais il ne l'avouerait et jamais il ne s'y résoudrait tout seul. Dans ces moments là, Kingsley ressentait ce qu'avait pu ressentir Dumbledore à son époque. Il avait l'impression de tirer des ficelles invisibles pour rendre la vie des gens meilleure.

Ron était sorti du Ministère après son entrevue avec le Ministre. Il ne comprenait pas pourquoi on lui faisait ce genre de proposition. Il était le meilleur et c'était stupide de le retirer du terrain. A moins qu'on ne veuille l'écarter parce qu'il devenait trop dangereux ou parce qu'il était une menace pour d'autres Aurors. Devenir professeur ne lui convenait pas. Ils ne comprenaient rien. Ils pensaient vraiment qu'il allait se contenter de s'asseoir derrière un bureau et corriger des copies ? Ou alors, il prenait ce poste mais il exigeait d'en faire ce qu'il en voulait. D'emmener les étudiants sur le terrain, de leur apprendre les vraies choses, à la Maugrey Fol Oeil. Pourquoi pas après tout. Terrifier de jeunes étudiants trop sûrs d'eux était assez tentant.

Quand Hermione arriva à la boutique, elle salua Harry d'un ton léger. Elle avait appris à faire avec le deuil et allait beaucoup mieux. Elle reprenait sa vie en main mais sans l'impression d'urgence qu'elle avait eu après la mort d'Harry et de Voldemort. Cette fois elle ne voulait pas se jeter à corps perdu dans des causes et un métier. Elle voulait prendre son temps et profiter de chaque instant, de chaque sourire de son fils, de chaque plaisanterie d'Harry, de traits d'esprit de Malfoy, de bons plats de Molly ou des potins de Ginny. Elle avait aussi régler les choses avec Ron. Savoir qu'ils n'étaient vraiment pas fait pour être ensemble avait été une déchirure mais aussi un soulagement. Elle n'avait pas fait d'erreurs et il avait fait le bon choix. A part Harry, personne ne savait qu'ils avaient tenté quelque chose.

Tout était devenu finalement plus simple, un peu plus ennuyant mais beaucoup plus facile.

Elle s'en contenterait. Elle avait donné dans le compliqué et le dramatique. Enfin aujourd'hui allait être un peu plus compliqué.

- Bonjour Harry !

- Bonjour 'Mione.

Il la laissa s'installer et ne dit pas un mot. Elle souriait, paraissait marcher sur un petit nuage.

- Alors, tu me dis qui c'est ou je dois deviner ?

Hermione se stoppa net dans ce qu'elle était en train de faire. Elle avait oublié que son ami pouvait aussi perspicace. Il la connaissait mieux que personne après tout.

Elle soupira, elle qui voulait repousser cette conversation au déjeuner voire au dîner.

Elle passa sa langue sur ses lèvres et s'assit face à Harry, les mains croisés et les yeux baissés sur ses doigts entrelacés, elle avoua tout.

Si au début Harry fut surpris, il finit par comprendre. Elle lui raconta tout dans les moindres détails et il se demanda comment il avait pu ne pas s'en apercevoir. Peut-être que Draco l'avait vu lui.

Ils avaient tellement discuté qu'ils n'avaient pas vu l'heure passée. Il était presque onze heures et ils avaient promis à Alhena d'assiter à son départ. Ils transplanèrent à la gare de King's Cross.

En courant ils traversèrent le mur avec un regard complice. Ils avaient l'impression d'être de retour en enfance.

Draco était déjà là, avec Severus et Alhena. Ron aussi, un peu en retrait, ils se saluèrent tous. Alhena leur sauta dans les bras en souriant. Elle était beaucoup plus heureuse désormais et avait retrouvé toutes ses capacités magiques.

Quand Blaise arriva et glissa sa main dans celle d'Hermione, Harry surprit le sourire discret de Draco. Donc il savait. Il se demandait comment son petit ami pouvait tout savoir.

Alhena était montée dans le train et sa main sortait par la fenêtre pour leur dire au revoir. A travers la vapeur, au milieu des cris, des plumes, des feuilles, la marque imprimée dans la paume d'Alhena se voyait à peine. Ces lignes courbes et blanches, ce nuage au creux de sa paume, la marque qui l'avait déliée.

Harry sourit en pensant que sa marque à lui l'avait mené vers de nombreuses aventures dangereuses et que celle d'Alhena était la clôture d'une histoire sombre.

Voilà !

Je sais que c'est loin d'être exceptionnel et je suis désolée pour les fautes (pour tout avouer je n'ai pas relu) mais cette fois c'est terminé.

Ma prochaine fic sera très courte un ou deux chapitres maximum !

Merci en tout cas de m'avoir suivie et encore désolée pour le retard de publication.

 
 
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