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La brume
Par LordJud
Harry Potter  -  Romance  -  fr
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Chapitre 8

Bonjour !

Voici le chapitre suivant, j'espère qu'il va vous plaire.

Bonne lecture.

Chapitre 8

19 Août 2002

Draco se réveilla avec un mal de crâne carabiné. Il sortit difficilement de son lit et se traîna jusqu'à la salle de bain pour avaler une potion anti-gueule de bois.

Cette fois il avait vraiment trop forcé sur la boisson. Ron l'avait sûrement ramené parce qu'il ne se rappelait pas être rentré.

Il regarda l'heure et soupira de soulagement. Il ne commençait sa garde que dans deux heures. Largement le temps de faire un footing, de prendre une douche et un petit déjeuner copieux. Il courut pendant près d'une heure.

Il appréciait ces moments qui n'appartenaient qu'à lui, ces moments dans lesquels il pouvait penser sans que qui que ce soit vienne l'interrompre.

Il se dépensait physiquement et se vidait la tête par la même occasion. De plus, il était important pour lui d'avoir une condition physique parfaite.

Ce jour là, il repensa à sa conversation avec Ron, il ne savait pas ce qu'il avait dit une fois ivre mais avant, ils avaient parlé d'Harry. Il n'en avait pas trop dévoilé mais c'était déjà trop. Harry perturbait non pas sa vie quotidienne puisqu'il ne le voyait pour ainsi dire jamais. Ou presque. Il menaçait son équilibre mental. Sa capacité à rester distant, froid, maitre de lui-même. Harry avait toujours été le seul et l'unique capable de lui faire perdre son sang froid. Si à Poudlard, ses sentiments étaient plus proche de la haine qu'autre chose, tout avait changé aujourd'hui.

En réalité, il devait regarder les choses en face, tout avait changé en sixième année. Cette année avait été décisive pour lui, il avait plus appris sur lui-même en quelques mois que le restant de sa vie.

####

Harry s'était levé sans envie ce matin là, il avait pris sa douche et avalé un café de manière mécanique.

Il se rendit compte qu'il tremblait de rage. Il était passé de la surprise à la tristesse, du désespoir à la colère. Il transplana chez Ron, sa tasse de café toujours à la main.

Il regarda sa tasse l'air perplexe une fois arrivé sur le pallier. Il la fit disparaitre d'un coup de baguette magique et toqua à la porte.

- Mot de passe ?

La voix de Ron était pâteuse. Harry était assez énervé et il se foutait complètement du mot de passe. Il voulait juste mettre son poing dans la figure du roux.

- J'en ai rien à foutre de ton mot de passe à la con ! Tu vas ouvrir tout de suite !

Ron était interloqué derrière sa porte. Il voyait Harry rouge de colère en train de lui crier dessus. Même s'il était quasiment sur que c'était bien Harry, il ne voulait surtout pas ouvrir. Il avait très peu dormi et il ne comprenait pas du tout le comportement de son meilleur ami.

- Tu crois que je ne sais pas ce que tu as fait hier soir ? Ou cette nuit ? Tu t'es bien amusé ? Tu viens seulement de rentrer ? T'as eu le temps de te laver ou tu l'as fait chez lui ?

Il racontait carrément n'importe quoi. Harry se rendait compte qu'il était parfaitement stupide. Il n'arrivait pas à s'arrêter. Il était trop énervé contre son ami.

- Non mais de quoi tu parles ? Tu dérailles complètement mec.

- Te fous pas de moi ! Arrête de me mentir !

Les larmes aux yeux, il était appuyé sur la porte et tapait plus avec désespoir qu'autre chose sur la porte.

- Je croyais que tu étais mon ami, je ne pensais pas que tu me trahirais, que tu serais capable de me faire souffrir comme tu l'as fait. Vous vous êtes bien foutu de moi, finit-il dans un soupir avant de faire demi tour.

Ron ouvrit la porte en grand.

- Harry, attend, de quoi tu parles ?

Mais c'était trop tard, comprenant qu'il n'aurait pas de réponse, il avait transplané.

Ron resta sur le pallier, en caleçon et l'air perdu. Il finit par rentrer dans son appartement. Il avait trop peu dormi et était en planque ce soir. Il retourna se coucher en se disant que de toute façon il n'avait rien fait de mal et réglerait le problème plus tard.

Harry avait transplané au hasard dans une ruelle sombre. Il errait dans les rues de Londres, ne regardant pas où il allait, il ne quittait pas le sol des yeux. Sa vue était brouillé par les larmes. Esquivant les passants en se fiant à leurs pieds, il finit par atterrir dans un parc. Il n'avait aucune idée de quel parc c'était mais il continua son chemin. Il ne voulait pas penser, penser signifiait être confronté à la douleur. Cette douleur qu'il ne comprenait pas, cette douleur qui allait de la rage sauvage à l'apathie profonde en quelques secondes. Il ne savait pas d'où cela venait. Ou plutôt si, mais il ne voulait pas se l'avouer. Il était jaloux. Ce qui était stupide. Il n'était pas amoureux de Malfoy. Cela il en était sur. Mais il était jaloux. Pouvait-on être jaloux sans être amoureux ? Sûrement.

Il pensait de nouveau et il n'aimait pas cela.

Il s'assit sur un banc, seul, selon le soleil on devait être au milieu de la matinée. Les seules personnes présentes dans le parc passaient devant lui sans lui accorder un regard.

Comme ce joggeur, qui ressemblait furieusement à l'objet de toutes les pensées d'Harry. Une ressemblance un peu trop frappante d'ailleurs. Harry maudit tous les saints, les dieux et sorciers qu'il connaissait. Il fallait que dans tous les parcs, toutes les rues, tous les endroits de Londres qu'il tombe sur lui.

Il ne le regarda pas, persuadé que le blond ne le verrait même pas. Il se trompait lourdement. Draco s'arrêta près du banc et salua Harry.

Draco était plus que surpris de le trouver ici. A croire qu'il l'attendait sagement sur ce banc, n'était son regard furieux et ses lèvres serrés en une mince ligne colérique et ses yeux rouges.

- Alors on s'est bien amusé hier soir ?

Harry ne voulait pas dire ça mais c'était trop tard, les mots étaient sortis. Il savait que son ton avait été sec et les mots jetés avec colère mais il ne pouvait pas les rattraper alors autant continuer sur ce chemin. Il ne lâcha pas Draco du regard. Ce dernier avait un air d'incompréhension sur le visage.

- Comment ça ?

- Tu sais très bien de quoi je parle ! Avant de m'allumer, tu aurais dû me dire que tu te tapais Ron ! Ou alors t'as décidé de te faire tous les Gryffondors encore célibataire ? Enfin si ce critère t'arrêtes !

Là Harry avait carrément hurlé, il était hors de lui et il ne comprenait pas cette réaction. Il n'arrivait pas à se calmer et à prendre sur lui.

- Non mais tu te fous de ma gueule là ?

Draco n'était pas du genre à se laisser crier dessus sans répliquer. D'autant plus quand l'accusation était infondée.

- J'ai bu un verre avec Ron hier soir. Ou plusieurs, avoua-t-il. C'est interdit ? ajouta-t-il plus sèchement.

- Je vous ai vu rentrer ensemble chez toi. Ne nies pas !

- Il m'a ramené parce que j'avais trop bu pour transplaner. Voilà tu es content !

Harry se sentit extrêmement stupide. Il s'était carrément ridiculisé et la honte lui fit monter le rouge aux joues. Il n'osait plus croiser le regard orageux de Draco. En plus, il allait devoir aller s'excuser auprès de Ron et il ne voyait pas comment il allait pouvoir expliquer sa crise de la matinée.

Le Serpentard se permit un air satisfait quelques secondes. Il ne savait pas s'il devait être énervé contre Harry pour cette scène alors qu'ils n'étaient pas en couple et qu'il ne lui devait rien. S'il avait envie de coucher avec Ron, il faisait ce qu'il voulait. Cette pensée lui arracha tout de même une grimace. Beurk, coucher avec un Weasley.

Il se réjouissait de la jalousie du brun. Cela voulait dire que lui aussi avait un pouvoir sur lui. Il était capable de le mettre dans tous ses états et de le faire sortir de ses gonds. Il aimait cette position où il avait l'impression qu'il pouvait tout exiger du brun.

- Je me fiche complètement de ce que tu penses de moi mais ne me rabaisse pas au point de croire que je couche avec n'importe qui. Maintenant arrête de te mêler de ma vie par intermittence. Soit tu fais parti de ma vie, soit tu la quittes, définitivement.

Les mots étaient sortis sans qu'il réfléchisse, en finissant sa phrase, Draco ne sut pas vraiment pourquoi il venait de poser cet ultimatum. Il savait que c'était injuste, qu'il ne pouvait pas lui demander de faire un choix mais il ne supportait plus cette pression. Il préférait être fixé. L'avoir rien qu'à lui ou ne plus jamais le revoir lui semblait une bonne alternative.

Harry avait le regard dans le vide, comme s'il avait du mal à assimiler ce que venait de lui dire Draco. Il ne répondait pas et entendit le reniflement suffisant du blond juste avant qu'il transplane.

A cet instant il sut qu'il aurait du le retenir, lui crier de rester, qu'il voulait faire parti de sa vie. Il se trouvait stupide. Il transplana directement devant l'appartement de Draco et tambourina à la porte pendant de longues minutes. Il dut se rendre à l'évidence, Draco n'était pas chez lui. Il s'assit par terre dos à la porte et attendit. Après un regard surpris d'un vieil homme, un curieux d'une femme et un plus que suspicieux d'un homme en costume, il se désilusionna pour qu'on le laisse tranquille. Il finit par s'endormir, le menton sur le torse.

####

Draco s'en était voulu dès qu'il avait transplané. Il était hors de question en revanche de revenir sur sa décision, il était trop fier pour un tel acte. Il avait atterri devant chez Pansy et était en train de toquer sur le battant de bois rouge avant même de se rendre compte de ce qu'il faisait.

Quand elle ouvrit il se traita intérieurement d'idiot d'avoir foncé sans réfléchir chez son amie la plus commère et la moins à même de le rassurer. Extérieurement, il afficha un sourire emprunté et un regard neutre.

- Bonjour Dray, que me vaut ta visite ?

- Je me demandais si tu avais filé trouver ton prince charmant sans me dire au revoir.

Elle le regarda d'un air blasé et soupira en se mettant de côté pour le laisser entrer.

Draco se permit un sourire dans son dos, il savait qu'il ne l'avait pas abusée.

Une fois assis dans le petit salon de la brune, un thé entre les mains, elle jeta un regard appuyé sur la tenue de sport de Draco, puis sur ses mains que seul un léger tremblement perturbaient, puis sur sur son visage. Elle ancra ses yeux dans les siens et attendit en silence. Si Pansy était extrêmement bavarde la majorité du temps, elle savait se taire et ses silences étaient pesants.

Draco but son thé, l'air aristocratique malgré son short et ses baskets. Il tenait le regard de Pansy par dessus sa tasse. Il finit sa boisson et n'ayant plus de rempart derrière lequel se protéger, se décida à avouer.

- Je pense avoir faire la plus grosse connerie de ma vie.

Contre toute attente, Pansy éclata de rire.

- Toi, le grand Draco Malfoy, Prince des Serpentards, Grand guérisseur, Roi de la nuit londonienne sorcière, a fait une connerie ? Raconte. Ma vie est aussi vide que le porte monnaie d'un Weasley en ce moment.

- Tu sais la plupart des Weasley sont assez fortunés maintenant, interrompit Draco.

Pansy écarta de la main son commentaire et s'avança sur le rebord de son fauteuil pour mieux profiter de l'histoire de Draco.

- Il y a quelques mois, Potter est revenu à la vie.

- Potter… souffla Pansy tellement bas qu'elle-même n'entendit pas le son de sa voix.

Draco lui jeta un regard de travers et s'éclaircit la gorge. Pansy rougit légèrement, gênée d'avoir été prise en faute.

- Ce que tu ne sais pas, c'est que la première personne qu'il est venu voir c'est moi. Il avait perdu la mémoire et ne se souvenait que de moi. De moi, Pansy.

Le regard de Draco était devenu étonnamment bleu, la brune avait toujours été fasciné par la capacité des yeux de Draco à changer de couleur en fonction de son humeur. Elle ne savait pas que Potter était amnésique. Cela expliquait surement le silence du blond pendant plusieurs semaines. Personne ne l'avait vu, pas même Théo et il avait bloqué sa cheminée à tout le monde, enfin aux deux seules personnes autorisées normalement. Elle avait pris ça pour une de ses nombreuses lubies à l'époque mais maintenant elle comprenait mieux.

Elle savait aussi par quoi était passé Draco à Poudlard, son changement de camp, les risques qu'il avait pris, à quel point la disparition du Survivant l'avait affecté. Le revoir avait du être un choc, le fait qu'il soit le premier à être au courant et que Potter était venu voir avait dû faire renaître tous ses sentiments. Son égo avait dû atteindre des sommets et la chute n'en avait sûrement été que plus dure.

- Je l'ai aidé, gratuitement, sans rien demandé en retour. Je l'ai hébergé et je lui ai fais retrouver la mémoire.

- Comment tu t'y es pris ? Le dernier mot s'étrangla dans la gorge de Pansy sous le regard noir du blond. Ok donc, il ne voulait pas répondre à cette question.

- Et après je ne l'ai plus revu jusqu'à ce qu'il frappe chez moi deux mois plus tard comme si on était amis.

Le regard de Draco était sans équivoque sur ce qui avait suivi et Pansy ne posa pas de questions. Avoir appris que Draco Malfoy était gay avait été assez dur à encaisser pour elle. Elle ne voulait pas plus de détails.

- Et donc ta connerie ?

- Je lui ai posé un ultimatum, soit il est avec moi soit je ne veux plus jamais le voir.

Il acheva sa phrase la tête dans les mains, marmonnant dans sa barbe inexistante. Il ne releva les yeux que quand il entendit Pansy pouffer. Elle faisait le maximum pour se retenir mais c'était plus fort qu'elle. Des larmes perlaient à ses yeux et elle finit par éclater de rire. Elle rigolait tellement fort qu'elle en avait mal au ventre.

Bien sûr, Draco prit extrêmement mal sa réaction. Il se leva vexé, prêt à partir.

- Attends, Dray, attends, se reprit la brune. Je suis désolée. C'est juste que quand t'as dit que t'avais fait une connerie… ben je m'attendais pas à ça.

Draco croisa les bras et lui lança un regard noir.

- Dray, t'as failli devenir mangemort, t'as failli tuer Dumbledore, t'as fait des trucs moches, t'as couché avec des tas de personnes juste pour les utiliser, t'as brisé des coeurs, t'en as fait des trucs. Et c'est là que tu penses avoir fait une connerie ?

- Je…

- T'as l'impression d'avoir mis tous tes oeufs de doxys dans le même chaudron ?

Il haussa un sourcil, l'air de dire que c'était une évidence.

- Oui ok, tu l'as fait. Et ça peut être bénéfique.

- Bien sûr que non. Soit je ne vois plus jamais Potter, soit je vais devoir me le coltiner pour toujours.

Là Pansy resta abasourdie. Elle ne comprenait pas sa réaction. Elle fronça les sourcils. Il avait peur. Certes, le Serpentard n'avait jamais été un homme courageux, il préférait fuir que d'affronter le moindre danger mais elle ne l'avait jamais vu douter. Il avait peur de ne pas être à la hauteur. De ne pas pouvoir assurer le coup si Harry Potter entrait dans sa vie définitivement.

- Tu devrais discuter avec lui. Une fois que ton humeur est retombée ok ? Tu veux manger ici ?

- Qu'est-ce que tu prépares ?

Elle soupira devant le regard affamé du blond.

Elle prépara un repas sous le regard scrutateur de Draco, un verre de vin à la main. Ils déjeunère et finirent une bouteille de vin tranquillement. Ils discutèrent beaucoup et l'après-midi passa puis la soirée et ils continuèrent à rattraper le temps perdu. Il finit par se lever et remercia Pansy de lui avoir changé les idées. En plus, il pensait même avoir réussit à la faire changer d'avis sur son départ.

Il transplana en bas de chez lui et monta les marches jusqu'à son étage d'un pas léger. Il se sentait mieux et avait pris la décision d'aller voir Potter le lendemain pour discuter sans s'énerver.

Il allait ouvrir sa porte quand il butta contre quelque chose. Il trébucha et se rattrapa à la poignée de sa porte d'entrée. Il entendit un bruit mat et un gémissement étranglé.

Harry se frottait la tête, il était tombé en arrière et il s'était réveillé en sursaut. Il voyait Draco froncer les sourcils au dessus de lui, l'air inquiet et sur ses gardes. Il se désilusionna immédiatement et le blond sursauta.

Draco n'en revenait pas. Harry Potter était allongé par terre sur son pallier. Le vin aidant, il se sentait d'humeur légère et taquine.

- Ce n'est pas la peine de ramper par terre Potter. Je sais que tu me vénères mais je me passerais des démonstrations publiques, son ton était moqueur mais pas méchant.

Néanmoins Harry rougit jusqu'à la racine des cheveux et se releva précipitamment.

- Je t'attendais, je me suis endormi. Tu étais où ?

- Tu ne vas pas jouer les jaloux… encore une fois ?

La phrase suffit pour qu'Harry soit encore plus embarrassé. Il était toujours rouge et bégaya lamentablement.

- N… Non… Je po… posais juste la la question.

Draco ne répondit pas et entra dans son appartement.

- Tu comptes rester devant la porte toute la nuit ?

Harry claque la porte avec un peu plus de force que nécessaire. Il en avait marre d'être mené par le bout du nez par cet homme.

- Ça suffit maintenant. Vu la scène que tu m'as fait cette après-midi, je pensais que ma présence te ferait un peu plus d'effet. Si tu t'en fiches, je peux aussi bien repartir.

Et il fit mine de joindre le geste à la parole.

- Attends.

Draco l'avait attrapé par le bras. Il baissait la tête et semblait se mordiller la lèvre. Cela ne lui ressemblait absolument pas.

- J'avais prévu d'avoir cette conversation demain avec toi Potter mais il est impossible de prévoir quoi que ce soit quand ça concerne monsieur le Survivant, grogna-t-il.

Harry sourit et releva la tête de Draco d'une main sous son menton. Il n'aimait pas qu'il soit plus grand que lui.

- Si je suis là, je doute qu'avoir une conversation soit nécessaire. Je veux faire parti de ta vie. Je ne sais pas pourquoi, ni même comment, mais je le veux.

Draco hocha la tête, l'air d'un coup extrêmement sérieux.

- On devrait donc discuter du pourquoi et surtout du comment, non ?

- Le pourquoi me parait trop obscur pour l'instant, et je ne veux pas aller trop vite.

Draco hocha de nouveau la tête. Il comprenait et cela le rassurait. Il n'avait pas tellement envie de s'afficher avec Potter tout de suite, il préférait garder ses distances, cela lui permettrait peut-être de conserver toutes ses capacités intellectuelles. Même s'il en doutait sérieusement.

- Je travaille demain. Que dirais-tu d'une partie de Quidditch après-demain ?

- Oui, c'est une bonne idée.

Harry était mal à l'aise. Faire une partie de Quidditch avec Malfoy, comme s'ils étaient amis. Il ne savait pas si le fait d'être amis était trop ou trop peu, dans tous les cas c'était bizarre.

- Pas la peine de ramener Weasley, quand j'ai pas bu, je le trouve insupportable.

Harry rigola et Draco fut surpris de le voir si détendu, à bien y réfléchir, il était quasiment sûr qu'Harry n'avait presque jamais rit aussi spontanément devant lui, avec lui et surtout grâce à lui.

- Ok rien que nous deux. C'est mieux. Il n'y aura pas de spectateurs pour assister à ta défaite cuisante.

Harry le narguait, il le charriait comme à l'époque de Poudlard, avec la différence notable que cette fois-ci c'était pour plaisanter.

- N'y compte pas trop Potter, j'ai plus d'années d'entraînement que toi maintenant. Et je reste plus… en forme physiquement que toi, ajouta-t-il en scrutant de haut en bas le brun d'un regard appuyé qui le fit rougir.

- On parie ?

- Si je gagne, tu viens avec moi au prochain gala de charité organisé par la haute société.

- Hors de question ! S'indigna immédiatement Harry. Il détestait les évènements publics et encore plus quand c'était organisé par des sangs purs qui le détestaient cordialement.

- Tu as peur de perdre ?

- Pas du tout ! Se braqua-t-il. Très bien. Si c'est moi qui gagne, tu viens au prochain déjeuner dominicale chez les Weasley.

Draco faillit s'étrangler à cette idée mais se reprit rapidement.

- Marché conclu, après-demain quinze heures, sur le terrain de Westmint.

Et il lui tendit la main. Harry la regarda avec un sourire nostalgique et pendant une poignée de secondes, Draco sentit l'appréhension le gagner, et si encore une fois il le rejetait ? Il avait l'impression qu'il aurait toujours cette sensation en lui tendant la main.

Harry glissa sa paume dans celle de Draco et l'échange platonique en apparence ne laissa pas de marbre les deux hommes. Trop fiers l'un et l'autre, ils s'adressèrent un signe de tête et Harry refranchit la porte d'entrée.

Il s'accorda un soupir de soulagement seulement après avoir transplané chez lui. Les rencontres avec Malfoy étaient toujours intenses. Même une simple conversation se transformait en affrontement. Il avait besoin de dormir dans un vrai lit, sa nuque le faisait atrocement souffrir de sa position désagréable sur le paillasson de Malfoy.

Une fois Harry partit, Draco fila sous sa douche. Cette fois c'était d'eau froide dont il avait besoin. De l'eau très froide. Il sortit après quelques minutes, frissonnant et se mit au lit. Il commençait tôt le lendemain.

21 Août 2002

Draco allait partir de l'hôpital. Il était deux heures du matin, il travaillait depuis vingt heures maintenant. Il y avait eu une explosion dans une boutique de Prés-Au-Lard et un accident de Magicobus. Il avait soigné une quantité incroyable de personnes et avait pu prendre seulement deux pauses. Il en avait profité pour faire des micro siestes et remerciait les potions de sommeil court.

Des cernes sous les yeux et l'air un peu hagard, il descendait les escaliers et s'apprêtait à aller saluer son chef de service quand un médicomage lui mit une fillette dans les bras.

- Je m'en vais Mike. Occupe-t-en.

- Hors de question. Le père veut que ce soit toi et uniquement toi. Il est hors de question que je lui reparle.

Draco soupira en prenant la petite fille silencieuse dans ses bras. Elle était brune, les cheveux mi-longs et deux grands yeux gris le regardaient. Elle devait avoir quatre ou cinq ans. Il chercha une salle libre et n'en trouva pas. Il décida d'ausculter l'enfant dans son bureau.

Il la posa sur un fauteuil de son bureau et la regarda. Elle n'avait toujours pas dit un mot et le regardait avec un sérieux désarmant.

Il se demandait qui était son père, pour exiger que ce soit lui qui s'en occupe. Sûrement un sang pur mais dans ce cas là, il aurait déjà du voir la fillette lors d'un quelconque évènement.

- Comment tu t'appelles ?

Cet abruti de Mike n'avait même pas fait de dossier d'admission. Et la petite fille ne répondait pas.

- Ok. Donc où as-tu mal ?

La petite pointa son doigt sur sa tête et ferma les yeux.

- Tu as mal à la tête ?

Draco soupira, une migraine. On lui refilait une gamine pour un petit mal de crâne. Il sortit sa baguette et la pointa sur la tête de la petite. Il lança un sort pour l'apaiser.

- C'est bon tu vas mieux ?

Elle secoua la tête de droite à gauche. Elle se tapa la tempe du bout du doigt et des larmes perlèrent à ses yeux.

Draco était perplexe. La fatigue ne l'aidait pas. Il avait quelques difficultés à organiser ses pensées et à réfléchir. Il donnait un mouchoir à l'enfant quand la porte de son bureau s'ouvrit en grand. Un homme brun pénétra dans la pièce et referma la porte immédiatement derrière lui.

- Severus !

Draco se leva et salua son ancien professeur.

- Je ne m'attendais pas à ta visite, en pleine nuit, à l'hôpital.

Severus ne disait rien et quand il vit la petite fille tendre les bras vers son ancien professeur de potion, la lumière se fut.

- C'est ta fille ? Tu as une fille ?

Il était plus que surpris. Il ne comprenait pas. Jamais Severus n'avait abordé ce sujet avant. De plus, Draco ne l'avait jamais vu avec une femme.

- C'est compliqué.

- Compliqué ? Tu plaisantes là ? Qui est la mère ? Pourquoi tu ne m'as jamais rien dit ?

- C'est compliqué Draco. Je ne t'en dirais pas plus aujourd'hui.

Draco avait bien noté le "aujourd'hui" et comprenait qu'il en saurait plus plus tard.

- Qu'est-ce qu'elle a ? Demanda-t-il pour changer de sujet.

- Elle dort mal la nuit, elle se plaint de cauchemars. Elle est différente depuis quelques semaines.

- Comment cela ?

- Elle ne parle plus. Elle ne sourit plus. Elle mange moins. Je ne sais pas ce qu'elle a. J'ai pourtant testé beaucoup de choses.

- Je ne suis pas dans les meilleures conditions pour l'ausculter.

- Je vois ça, confirma Rogue d'un air plus que sévère.

Draco lui lança un regard noir, il n'était plus un étudiant qui se faisait réprimander mais un guérisseur reconnu et épuisé.

- Je ne peux pas faire grand chose dans mon état. Je te conseille de voir quelqu'un d'autre.

Il s'apprêtait à se diriger vers sa porte pour appeler un autre guérisseur quand Severus lui saisit le bras.

- Je ne veux pas quelqu'un d'autre. Je ne veux pas que quiconque soit au courant, finit-il en désignant la petite fille du menton.

- Là je ne peux rien faire, ses constantes sont normales, elle n'a rien d'apparent. Viens chez moi demain vers quatorze heures.

Severus acquiesça et surtout il commençait à comprendre que Draco Malfoy n'était pas homme à se laisser faire. Il oubliait trop souvent qu'il n'était plus l'adolescent de ses cours de Potions.

####

Draco finit par rentrer chez lui et s'affala dans son lit mort de fatigue. Il se réveilla à midi passé la tête dans le coton.

Il se fit couler un bain et y resta plus d'une demi heure, la peau de ses doigts se fripant dans l'eau chaude et les sels de bains.

Après son bain, il s'étira et s'habilla confortablement, un jean foncé coupé sur mesure et un polo gris pâle. Il déjeuna, des oeufs, du bacon, des toasts et de la confiture, le tout accompagné d'un thé noir bien fort. Il avait faim ce matin.

Il était en train de travailler ses sorts de guérison tout en lisant le Traité de Soins des Maladies Invisibles du XXIème siècle quand on frappa à sa porte.

Draco jeta un oeil à sa pendule, visiblement Rogue était en avance. Il se leva pour aller lui ouvrir et tomba nez à nez avec Harry Potter.

- Euh on avait pas dit quinze heures sur le terrain de Westmint ?

- Si mais je m'ennuyais alors je voulais savoir ce que tu faisais et voir si on pouvait pas avancer le match ?

Il le regardait l'air innocent et Draco se dit que parfois être trop honnête était un défaut. Il s'ennuyait alors il était venu le voir ? A croire qu'il ne se rendait pas compte que ses propos pouvaient être blessant.

- Je dois voir une patiente dans peu de temps. Si tu veux tu peux attendre ici, nous irons jouer après.

Il était de bonne humeur alors il était poli. Et puis il savait que voir Potter embêterait Rogue et vice versa. Il n'était pas non plus complètement gentil.

Il eut à peine le temps de servir un café à Potter que l'on refrappa à la porte.

Il ouvrit et cette fois c'était bien Severus et sa fille. Il n'avait même pas demandé son prénom la veille, enfin cette nuit.

- Bonjour Severus.

- Bonjour Drac… sa voix s'étrangla dans sa gorge quand il vit qui était assis dans le canapé. Potter ! sa voix oscillait entre l'étonnement et le mépris.

Il avait beau avoir cherché Potter pendant des années et lui être reconnaissant d'avoir mis fin à Voldemort, il restait le fils de James et Severus avait encore des difficultés à ne pas voir son abruti de père dans le visage de ce jeune homme. Il se demandait ce qu'il faisait ici mais sa fille importait plus alors il passa outre.

Harry se contenta de saluer son ancien professeur de la tête. Quand Draco lui avait dit qu'il attendait une patiente, il avait ressenti une pointe de jalousie. Il était plutôt soulagé de voir que sa patiente avait moins de six ans. En revanche, il se demandait si c'était la fille de Rogue et si oui, qui pouvait bien être la mère. Quelle femme aurait bien pu avoir envie de faire un bébé avec Rogue ?

Draco sourit intérieurement, il avait vu le regard d'Harry et le pincement de lèvres de Rogue. Il savait que les deux hommes se montreraient courtois mais fulmineraient intérieurement.

- Severus. On peut peut-être passer à ta fille ?

Le regard noir de Severus et l'air surpris d'Harry étaient carrément jouissif. S'amuser aux dépens des autres étaient toujours possible, même sans aller trop loin dans la méchanceté, et il adorait toujours autant cela.

Harry fronçait les sourcils désormais et le blond pouvait presque voir les rouages de son cerveau en marche. Il aurait pu en être satisfait si lui aussi ne se demandait pas qui était la mère.

Il installa la petite sur le canapé et sortit sa baguette. Après une vingtaine de minutes à prononcer de nombreux sorts pour voir ce qui n'allait pas, il se rendit compte que tout était parfaitement normal.

- Elle n'a rien Severus.

Le ton de Draco était un peu sec et les grands yeux gris de la petite fille s'emplir de larmes. Pour la première fois il entendit le son de sa voix.

- Je fais des cauchemars. J'ai mal là. Et elle montra du doigt sa tête.

- Tu peux me raconter tes cauchemars ?

La fillette secoua la tête vigoureusement.

- Elle vit chez toi Severus ? Demanda Draco en se tournant vers son ancien professeur.

- Pas toujours.

- Elle a des cauchemars depuis qu'elle est chez toi ?

Severus fronça les sourcils, en y réfléchissant c'était effectivement le cas. Harry marmonna un "tu m'étonnes, moi aussi j'en ferais des cauchemars" que Rogue ignora royalement.

- Je ne vois pas pourquoi ce serait différent chez moi.

- Tu vis toujours dans cette maison ?

Il savait que Rogue habitait au square Grimaud, il ne l'avait pas dit à Potter. De toute façon ce dernier n'avait pas voulu entendre parler de cette maison. Quand il avait été déclaré mort c'est à Draco que la maison était revenu et il l'avait donné à Rogue, ne voulant pas y mettre les pieds.

- Oui évidemment.

- Tu ne crois pas que c'est un endroit un peu inquiétant pour une petite fille ?

- J'ai fait quelques aménagements. Ce n'est plus ce que c'était.

- C'est un endroit qui n'est pas forcément accueillant pour des gens comme elle.

Draco essayait d'expliquer sans le prononcer que vivre dans une maison d'anciens sorciers attachés au sang pur quand on ne l'était pas forcément pouvait avoir une incidence. Il était presque sur que la mère de la petite était moldue et les ancêtres Black n'apprécient pas d'avoir une sang mêlé chez eux. Ils avaient beau être tous morts, la maison restait imprégnée de leurs sorts voire de leurs esprits. Severus pouvait se protéger, il était un sorcier accompli et maitre en occlumencie, il le faisait probablement instinctivement mais ce n'était pas le cas de la fillette.

- Crois-moi Draco, elle est parfaitement à sa place dans cette maison. Ce n'est pas le problème.

- Pourquoi tu ne pratiques pas la légilimencie ? Intervint Harry. Tu saurais à quoi ressemble ses cauchemars.

- C'est illégal Potter, à ce que je vois, vous êtes toujours une tête brulée pour qui les lois ne comptent pas. A moins que ce soit encore une preuve de votre ignorance.

Harry regarda Draco en haussant les sourcils et le blond soupira.

- C'était différent, dit-il au brun. Ce serait la seule solution, ajouta-t-il en se tournant vers Severus. Il faudrait juste que tu acceptes.

- Sa mère a également des droits et je doute qu'elle accepte.

Draco soupira, il ne pouvait malheureusement pas faire grand chose à ce niveau là. Il prit une fiole de potions dans un placard.

- Tiens, c'est une potion sans rêves pour enfant. Une goutte par soir, pas plus. Demande l'avis de sa mère et revient me voir quand tu l'auras.

- Merci, finit par dire Severus même si ce mot sembla lui écorcher la bouche.

Il prit la petite par la main et ils allaient partir quand Draco demanda :

- Au fait comment s'appelle-t-elle ?

- Alhena.

Draco sentit la colère montée en lui immédiatement.

- Sors d'ici et ne remets plus jamais les pieds chez moi.

Son ton était froid, ses yeux du bleu pâle de la glace et sa mâchoire crispée. Il était à deux doigts d'attraper sa baguette et Rogue transplana avec l'enfant.

Et voilà !

Alors des idées sur la raison de la colère de Draco ? 
J'espère que ça vous a plu !

 
 
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