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La brume
Par LordJud
Harry Potter  -  Romance  -  fr
14 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 1

Bonjour !

Après le prologue qui était un peu court, voici le premier chapitre !

Bonne lecture

 

Chapitre 1

Londres - 11 Avril 2002

Il était 6h30 du matin. Le sort de réveil qu'Hermione avait mis au point se déclencha lentement. Une faible lueur d'abord, puis une lumière de plus en plus forte éclairait la pièce, découvrant les meubles, atteignant le pied du lit, inondant le plancher, chassant les ombres des étagères.

Hermione tourna la tête vers les cheveux roux que la lumière dévoilait. Elle sortit du lit silencieusement. Son mari était rentré tard la veille et elle ne voulait pas le réveiller trop tôt.

Elle descendit les marches de leur maison de ville. Elle prit sa douche dans la salle du bain du rez-de-chaussée pour ne pas réveiller la maisonnée. Sa douche terminée, elle fut contente de pouvoir s'habiller sans enfiler quatre pulls. L'hiver avait été rude et le mois d'avril apportait des rayons de soleil plus que bienvenus.

Elle passa par la cuisine pour lancer quelques sorts informulés pour préparer le petit déjeuner. Avec les années elle était devenu experte en sortilèges informulés, elle arrivait même à faire de la magie sans baguette mais c'était épuisant.

Il était sept heures et elle savait que son fils n'allaient pas tarder à se réveiller. Elle entra dans sa chambre. Son fils était aussi brun qu'elle, les cheveux en bataille et deux grands yeux bleus clairs, elle ne pouvait s'empêcher de croire qu'il ressemblait un peu à Harry malgré tout. Il était déjà réveillé et attendait patiemment dans son lit en jouant avec ses peluches. Il était tellement sage que tout le monde disait qu'il avait le caractère de sa mère et heureusement.

Hermione passa les vingt minutes suivantes à l'habiller et finit par descendre dans la cuisine.

Elle installa son fils, Eliott, dans sa chaise haute et lui prépara des tartines de brioche et une compote. Elle remplit son verre incassable et impossible à renverser de jus de fruit et finit de préparer le reste du petit déjeuner.

Elle s'était à peine assise devant son thé qu'elle entendit son mari descendre les escaliers.
Il l'embrassa, embrassa son fils et s'assit à la table à côté d'elle.
Hermione n'en revenait toujours pas même après plusieurs années passées avec lui. Ils avaient traversé beaucoup de choses ensembles mais ils s'aimaient toujours passionnément. Ils avaient eu un enfant assez tôt mais créer une famille était quelque chose qu'ils voulaient tous les deux.

Vers 8h du matin, Hermione dut se rendre à son travail.

- Je te laisse déposer Eliott chez la nounou ?

- Oui bien sur, on déjeune ensemble ce midi ?

- Non je ne peux pas aujourd'hui, je dois voir Ginny, elle veut m'annoncer quelque chose.

- Oh oh, tu me raconteras, fit le rouquin avec un clin d'oeil.

- Seulement si elle me l'autorise, et elle tira la langue dans le dos d'Eliott.

Hermione sortit sur le pas de sa porte, leur maison était incartable. Les mangemorts n'étaient pas tous en prison et ils restaient des cibles. Elle fit quelques pas et jeta un regard autour d'elle. Ils vivaient dans un quartier sorcier paisible, des petites maisons alignées les unes à côtés des autres. Des petits jardins séparaient les portes d'entrées de la rue. Ils n'allaient jamais dans ce jardin, ils en avaient un plus grand à l'arrière. D'ailleurs, il faudrait tailler les haies. Quand Hermione les regarda elle crut voir une ombre derrière mais celle-ci disparut si vite qu'elle se demanda si elle l'avait vraiment vu. Elle se dit qu'il faudrait tout de même en parler à Ron.

Elle transplana ensuite directement sur le Chemin de Traverse. Elle se rendit dans la boutique de baguettes magiques. Elle avait été renommée Ollivander & Granger's. Ollivander n'y travaillait plus mais parfois quand il manquait une connaissance à Hermione elle le solicitait.

Elle ne s'attendait pas à avoir une journée très chargée. Elle travaillait sur de nouvelles baguettes actuellement. Elle devait préparer l'achat massif de nouvelles baguettes pendant l'été.

Elle appréciait ce travail, elle pouvait se plonger dans des livres, mettre en place des sorts complexes et voyageait pour trouver la matière première.

Son mari ne travaillait pas loin et leur nounou habitait derrière Gringotts. Si on regardait bien, sa vie était parfaite. Un mari aimant, un enfant adorable, des amis, une belle-famille parfaite, un travail qui lui plaisait, elle n'avait pas à se plaindre. Elle ressentait pourtant toujours ce manque en elle. Cela ferait bientôt cinq ans qu'Harry avait disparu et elle n'arrivait pas complètement à s'en remettre.

Quand au milieu de la matinée, elle entendit quelqu'un pousser la porte, elle se dit que ça lui changerait les idées. Elle vit un homme grand, mince et blond entrer dans sa boutique, Draco Malfoy. Bizarrement Draco n'avait jamais réussi à se remettre de la mort d'Harry, elle le savait par Ron. Il avait croisé le Serpentard dans des bars et avaient pris des cuites ensembles. L'alcool avait tendance à rapprocher les hommes brisés apparemment. Il avait fini par avouer à Ron que la mort d'Harry l'avait beaucoup perturbé, il le croyait invincible et cela l'avait renvoyé à sa propre vulnérabilité. Il avait voulu arrêter d'être un héros.

Bien sûr, tout le monde avait appris qu'il avait joué un rôle important dans la mort de Voldemort et il était presque considéré comme un héros aujourd'hui, presque et c'était bien le problème. Il était resté célibataire, ce qui pour beaucoup était source de ragots. Pourquoi un homme de sang pur, héritier d'une grande fortune, beau comme un dieu et héros du monde sorcier ne trouvait-il pas chaussure à son pied ?

- Bonjour,

- Bonjour Draco, comment vas-tu ?

- Mal.

Hermione fronça les sourcils, normalement Draco ne répondait pas à ce genre de question, ou bien il marmonnait une banalité.

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Elle avait décidé de passer outre son air renfrogné et son regard orageux. Par contre elle ne demanderait pas ce qui n'allait pas, persuadée qu'il ne répondrait pas.

- Devine Granger? Je te donne un indice : tu fabriques des baguettes.

- Dis Draco, je ne t'ai rien fait moi, alors ta sale humeur tu la passes sur quelqu'un d'autre.

- Je la passe sur qui je veux et arrête de m'appeler par mon prénom, ce n'est pas comme si nous étions des amis intimes.

- Certes mais les gens civilisés s'appellent par leur prénom…

- Les Gryffondors stupides qui font trop confiance aux gens font ça.

- Il te faut une nouvelle baguette ? coupa Hermione afin de ne pas poursuivre la dispute.

Ce n'était pas une question, il était dans sa boutique et ce n'était pas une visite de courtoisie.

- Wouah Granger, tu mérites ta réputation de Miss-Je-Sais-Tout alors.

- Cesses tes sarcasmes, Malfoy, ou je te refiles une baguette bas de gamme.

- Tu ne fabriques pas de baguettes bas de gamme.

Et il avait raison, Hermione Granger était devenue rapidement très réputée dans toute l'Europe comme une des meilleures fabricantes de baguettes magiques.

- Qu'est-ce qui est arrivée à la tienne ?

- Cassée.

- Comment ?

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

- J'ai besoin de savoir ce qui s'est passé pour pouvoir tester de nouvelles baguettes, de plus tu en avais une fabriquée par Ollivander et je répertorie ce qui leur arrivent.

Draco qui avait profité de leur conversation pour faire le tour des rayonnages se retourna vers elle. La boutique d'Hermione était plus grande et mieux tenue que celle d'Ollivander. Tout était propre, les vitres laissaient entrer les rayons de soleil et les étagères étaient peintes de couleurs claires. De plus, toutes les boites n'étaient pas de la même couleur et elles semblaient soigneusement classées.

L'ensemble était très esthétique.

- On m'a agressé hier soir, ils ont cassé ma baguette et m'ont frappé, à la moldue.

Ces trois derniers mots étaient crachés avec mépris.

Les yeux d'Hermione s'agrandirent, elle était surprise et Draco ne semblait pas avoir de marques. Elle vit se dessiner un rictus sur ses lèvres. Il avait remarqué qu'elle le dévisageait.

- Je suis passé par Ste-Mangouste avant de venir ici. Figure toi que je considère ma santé plus importante que ma baguette.

- Bien sûr oui. Et tu vas bien ? Qui t'as fait ça ?

- Je vais bien oui, je suis juste énervé.

Hermione cacha sa surprise, décidément ce matin, Draco Malfoy passait son temps à la surprendre. Elle fouillait dans les étagères et dû parler un peu plus fort pour se faire entendre.

- Tu as parlé à la police magique ?

- Non.

Elle revenait les bras chargés de plusieurs boites de différentes longueurs.

- Tu devrais.

- Je peux me débrouiller tout seul.

- Tu ne peux pas faire la loi tout seul.

- Apparemment certains ne se gênent pas.

- Qu'est-ce qu'ils te voulaient ?

- Pour certains, Malfoy est synonyme de mangemort.

- Mais...

- Oui Granger, réveille toi, ce n'est pas parce que le Lord est mort que tout va bien. Il existera toujours des gens pour se croire supérieurs, et ce ne sont pas toujours les sangs purs…

- Je le sais bien. Tiens teste celle-ci.

Elle lui tendait une baguette de bois clair, un peu plus longue que sa précédente en aubépine. Il l'agita mais rien ne se passa. Hermione lui en tendit une seconde, rien non plus, une troisième, rien.

Elle fronça les sourcils, elle avait donné à Draco des baguettes avec un coeur en crin de licorne. Normalement les personnes étaient sensibles au même coeur de baguette que dans leur enfance. Évidemment, Draco Malfoy était différent. Elle laissa ses boites en plan sur le comptoir et alla dans sa réserve. Elle ne fabriquait pas beaucoup de baguette en bois d'aubépine parce qu'elles n'étaient pas très stables et très dangereuses manipulées par un sorcier puissant.

Elle revint avec deux baguettes et les tendit à Draco, rien non plus.

- Tu as perdu ton talent, Granger ?

Le ton était sarcastique mais elle voyait bien qu'il commençait à perdre patience et surtout qu'il avait peur de ne pas trouver de baguette avec laquelle s'accorder.

- Ta baguette t'obéissait toujours aussi bien ?

- Que veux-tu dire par là ? Son ton était acide et son regard se fit ombrageux.

- Arrêtes de monter sur tes grands chevaux à chaque fois que je te pose une question…

- Mes grands quoi ?

- C'est une expression moldue… soupira Hermione. J'ai besoin de te connaître pour déterminer quelle baguette te donner. Avec les enfants c'est plus facile, leur magie crépite autour d'eux. Toi tu intériorises tout et il m'est impossible de savoir quel genre de sorcier tu es aujourd'hui.

Draco se permit un sourire, un vrai. Il était beau quand il souriait, se dit Hermione.

- J'ai changé depuis Poudlard.

- Je sais…

- Tu sais ? Il m'avait semblé que tu ne savais pas grand chose pourtant…

- Tu n'as pas tant changé que ça finalement, répondit Hermione sèchement.

- Que veux-tu savoir ? Mais je te préviens si quoique ce soit sort d'ici, je saurais que c'est toi.

Hermione ne répondit même pas à la pseudo menace, il ne lui faisait pas peur.

- Ta baguette, elle était toujours aussi efficace.

- Non. Elle était moins stable et moins puissante.

- Oui le crin de licorne devait être mort et l'aubépine ne te correspond plus.

- Si tu le dis…

- Laisse moi voir,

- Voir quoi ?

- Ta magie… Relâches-la ! Ajouta Hermione quand elle vit le haussement de sourcil du blond.

Ce fut bref mais cela suffit. Hermione se dirigea vers le fond de sa boutique. Elle resta quelques minutes devant une colonne de boites bleues nuit. Elle passait ses doigts sur le rebord des boites, les yeux fermés. Draco l'avait suivi et la regardait, adossé à une étagère. Il se demandait si Harry n'était pas mort, est-ce qu'ils seraient devenus amis ?

Il avait joué son rôle dans la fin de Voldemort, il le savait, il avait gagné sa place dans le cercle très fermé des héros de guerre. Certes une guerre brève et moins meurtrière que prévue mais personne n'allait s'en plaindre. Mais Harry était mort et Dumbledore était parti, alors chacun avait repris sa place et au fond les choses n'avaient pas tellement changé. Ils étaient plus aimables les uns avec les autres, ils discutaient lors des évènements organisés par le ministère mais rien de plus. Il y avait certes ces quelques soirées à boire avec Ron mais on ne pouvait pas dire que ce soit de l'amitié.

Hermione avait finalement attrapé une boite, tout en haut. Draco n'eut même pas besoin de l'ouvrir, la boite entre les mains, il savait que c'était sa baguette dedans. Il l'ouvrit et prit en main le long bout de bois. La baguette était blanche, longue de 29cm et elle était parfaite. Il fit un geste du poignet et une volée d'étincelles argentées sorties du bout de la baguette. Les étincelles s'élancèrent dans la boutique, en firent le tour et revinrent vers Draco pour tomber en pluie autour de lui.

- C'est du tremble… il avait parlé bas, il était surpris. Le tremble était un bois très réputé, il était déjà très beau et était parfait pour les duels. Mais il savait aussi que c'était une baguette de héros, un bois pour les gens qui voulaient établir l'ordre et faire le bien.

- Tu as vraiment changé finalement. Hermione n'avait pas parlé plus fort que lui. Il releva les yeux et croisa ceux de la brune. Il n'aima pas ce qu'il y vit. Elle semblait tout d'un coup le considérer d'un oeil nouveau, comme s'il était quelqu'un de bien. Il savait que ce n'était pas le cas, il était toujours arrogant, imbu de lui-même, solitaire et méprisant.

- Et le coeur ?

- Crinière de Sphinx et Sang de Dragon

- Tu me surprends Granger.

- Cette baguette est unique, Draco…

Il ne broncha pas à l'utilisation de son prénom trop absorbé par sa nouvelle baguette.

- C'est ma première création, après ma formation je veux dire.

- Et ?

- Ce n'est pas à toi que je pensais quand j'ai fait cette baguette.

- Harry Potter.

Il avait compris tout de suite. Le bois de tremble était pour les héros, le sang de dragon pour la puissance, la crinière de Sphinx pour l'intelligence, car quoi qu'on puisse dire, Harry Potter n'était pas stupide. Et c'est lui qui se retrouvait avec cette baguette entre les mains. Il ne comprenait pas. Il n'avait pas ces qualités.

- La baguette choisit son sorcier et elle ne se trompe jamais.

C'est comme si elle avait pu lire dans ses pensées et voir ses doutes, elle ne le disait pas tel quel mais elle le rassurait. Elle croyait en lui, étrange.

- Combien je te dois ?

- 21 gallions.

- Les prix ont augmenté…

- Une baguette en tremble avec deux coeurs c'est plus cher.

- L'argent n'est pas un problème, ce n'était qu'un commentaire… Il ne savait pas pourquoi il se justifiait et cela le mit de mauvaise humeur.

Il paya et sortit sans même un au revoir. Hermione n'en prit pas ombrage, il était assez taciturne comme garçon. Elle rangea les baguettes sorties tout en réfléchissant à cette étrange coïncidence. Elle n'avait jamais fabriqué d'autres baguettes en pensant à quelqu'un. Ollivander lui avait dit que c'était stupide et qu'il ne fallait pas mettre deux coeurs, cela pouvait rendre la baguette instable. Pourtant Hermione l'avait refait mais avec des éléments plus proches et plus complémentaires. Elle aimait les baguettes avec des crins de licorne et des cheveux de fée, elles faisaient de la magie magnifique.

Au nord du Royaume-Uni, moment indéterminé

Le corps du vieil homme gisait toujours dans le fauteuil à côté du lit dans lequel Harry Potter reposait. Son visage n'avait pas changé, il conservait les mêmes traits et rien ne venait altérer son corps.
Harry errait dans un endroit blanc, il ne savait pas comment le nommer. Il s'était retrouvé ici sans savoir exactement comment. Il pensait bien avoir tué Voldemort et il voyait une sorte d'affreux bébé recroquevillé et sanglant. Les petits cris pitoyables que faisait la créature le répugnèrent. Il s'éloigna au plus vite. Une robe était apparue quand il l'avait voulu pour recouvrir sa nudité. Il se demandait si c'était cela la mort. Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'il y avait après la vie mais il pensait au moins pouvoir retrouver sa famille, ses parents, Sirius. Il marcha lentement vers nulle part. De toute façon, il était nulle part partout où il allait. Il fronça les sourcils. Pourquoi il était ici. Il n'avait pas l'impression d'être mort mais de toute évidence il n'était plus en vie.

Au bout d'un certain temps il commença à s'ennuyer. Il n'avait ni faim, ni soif, ni sommeil mais il s'ennuyait. Il se demanda s'il pouvait créer des choses comme sa robe rien qu'en y pensant. Il fit apparaitre et un vif d'or et joua à l'attraper pendant un certain temps. Il n'avait aucune notion du temps qui passait. Depuis combien de temps était-il là ? Une heure ? Une semaine ? Une année ? Plus ?

Il finit par revenir sur le sol, du moins pensait-il que c'était le sol. Oui de toute façon cela ne pouvait pas être autre chose que le sol puisqu'il était debout dessus et que c'était plutôt solide.

- A… i …

Il tendit l'oreille, il avait cru entendre quelque chose. Se pourrait-il que l'affreux bébé ait grandi et soit guéri et qu'il le cherche ? Il sentit son coeur battre un peu plus fort, un peu plus vite. Les poils de ses bras se hérissèrent. L'affreuse créature ne devait pas le trouver. Il ne voulait pas la revoir. Il se mit à marcher dans une direction, il ne savait pas laquelle, il ne savait pas si cela l'éloignait ou le rapprochait du son mais il ne pouvait pas rester ici.

- Ha… i …

Encore, il avait encore entendu le bruit, mais il n'était ni plus près, ni plus loin qu'avant. Se pourrait-il que là où il était l'espace ne se mesurait pas en mètres ? Il réfléchit et se dit qu'il faudrait demander à Hermione. Puis la seconde suivante, il se demanda qui était Hermione. Il dut faire un effort colossal pour visualiser une jeune fille, les cheveux ébouriffés, les yeux chocolats et l'air concentré. Oui bien sûr, Hermione, il la connaissait, c'était sa soeur. Et pourtant non.

- Harry !

Cette fois il entendit distinctement l'appel. Parce que oui, c'était un appel. Et apparemment Harry c'était lui. Harry. Cela lui faisait bizarre. Il le prononça à voix haute et le son lui parut étrange. Pourtant c'était son prénom. Il était Harry et Hermione était sa soeur, ou peut-être pas, mais elle était quelqu'un d'important pour lui.

- Harry !

Il tourna sur lui-même et finit par distinguer au loin une silhouette. Sombre, petite, mouvante, elle disparaissait et réapparaissait. Ce n'était pas Hermione. Il en était sur, la voix était masculine. Mais il ne connaissait personne d'autre. Ou alors il ne souvenait pas. Il finit par s'asseoir par terre et attendit. La silhouette approchait et il entendait de mieux en mieux. Il restait silencieux pour sa part. Il était méfiant. Vigilance constante. Ces mots flottèrent dans son esprit mais il ne put les associer à personne. Il n'arrivait pas à faire de rapprochement. Il avait gardé à la main son balai et finit par se demander pourquoi il tenait cette chose.

- Harry !

La voix était beaucoup plus proche, Harry se remit debout. Il voyait un vieil homme avec une barbe longue et une robe violette. Il fut soudain rassuré, il sut à cet instant que tout était réglé même s'il ne savait pas quoi. Il était persuadé que cet homme était bon et qu'il lui faisait confiance. Par contre, il ne savait pas qui il était. Il aurait du le savoir, c'était quelque part enfoui en lui.

- Harry, mon garçon, enfin je te trouve.

L'homme était à quelques pas de lui. Harry ne faisait pas le moindre geste. Apparemment, il le connaissait bien, c'était peut-être son grand-père. Quelque chose lui disait pourtant que cet homme n'était pas de sa famille.

- Harry, tu vas bien ?

- Qui êtes-vous ? La voix d'Harry était rauque, après tout il n'avait prononcé qu'un seul mot depuis qu'il était là et il ne savait pas depuis combien de temps cela durait.

- Je… Harry ? Tu ne te souviens pas de moi ?

- Non. Dites-moi qui vous êtes. Et quel est cet endroit ?

- Je peux te dire qui je suis mais je ne peux répondre à ta seconde question. Je peux du moins essayer.

Harry attendait qu'il continue, il n'avait pas répondu à ses questions et continuait de le regarder par dessus ses lunettes en croissant de lune. Ses yeux étaient bleus et perçants. Il avait l'impression que le vieil homme en savait plus sur lui que lui-même.

- Je suis Albus Dumbledore.

Ce nom évoqua quelque chose dans l'esprit d'Harry, quelque chose de puissant, quelqu'un en qui il avait totalement confiance et qu'il admirait. Rassuré, Harry attendit la suite.

- Et je dirais qu'ici, nous sommes dans le nulle part.

- Ça ne veut rien dire.

- Peut-être que non.

Harry commençait à s'impatienter, il n'était pas clair ce vieux.

- Et que faites-vous ici ?

- Je suis venu te chercher voyons. Ta vie n'est pas terminée.

- Ma vie ?

- Oui Harry. Tu l'as vaincu mais rien ne s'est passé comme je l'avais prévu. Tout est arrivé trop tôt et je n'étais pas là pour t'accueillir.

- Pour m'accueillir ? Ici ?

- Oui.

- Vous saviez que j'allais venir ici mais vous pensez que nous sommes nulle part. Comment est-ce possible ?

- Je ne le savais pas mais j'avais une intuition. Mes intuitions sont souvent bonnes. J'ai trop tardé à venir te chercher. Je cherchais d'autres solutions. Je suis peut-être un sorcier intelligent mais je suis également trop imbu de ma personne. Je savais depuis le début ce qu'il fallait faire mais j'ai repoussé l'échéance. J'espère ne pas avoir trop tardé.

- Un sorcier…

Oui Harry savait qu'il était un sorcier. Il sentait la magie en lui, elle pulsait sur un rythme différent de celui de son sang.

- Qui ai-je vaincu ? Mais Harry connaissait déjà la réponse à cette question, le bébé sanglant, il avait vaincu la créature, l'être le plus malfaisant que la terre ait porté.

Comme pour répondre à ses pensées, le vieil homme sourit et ne répondit pas.

- Comment j'y retourne ? Puisque j'imagine que c'est pour cela que vous êtes là ? Devons-nous faire le chemin inverse que vous venez de faire ?

- Non Harry. Pour y retourner tu n'as pas besoin de marcher, tu peux le faire si tu penses que cela t'aidera. Tu dois souhaiter revenir.

- Souhaiter… Et vous ?

- Je ne reviens pas avec toi Harry. Je n'avais qu'une seule âme à sacrifier.

- Je ne comprend pas.

- Hermione t'expliquera tout. Elle aura compris. J'ai bien peur que nous manquions de temps mon garçon.

- Vous pouvez dire combien de temps il est passé ?

- Non et c'est bien ce qui m'inquiète. Quand tu y retourneras, je sais qu'au moins une année ce sera écoulée, tu es parti en juin 1997, mais ce sera certainement plus.

- Tant que cela ?

Harry était abasourdi, il savait que cela faisait beaucoup. Son cerveau semblait avoir oublié les noms, les souvenirs mais pas ce genre de choses plus concrètes.

- Oui, je suis désolé Harry. Quand tu seras de retour, tu verras mon corps à côté de ton lit. Ne t'en soucie pas. Descend à la cuisine, tu y trouveras de quoi te nourrir et un sac à dos avec tes effets personnels et des vêtements. Toutefois, attend un jour et une nuit avant de partir. Ton corps subira des changements, tous les changements qu'il aurait du subir pendant ces années. Et cela peut être… douloureux.

- Ah…

Super, donc il devait apparemment revenir à la vie mais il allait souffrir. Bizarrement cela ne le tentait pas trop. Il jeta un regard au vieil homme et le trouva plus pâle qu'avant. Pas seulement son visage mais aussi son corps, sa robe, sa barbe.

- Tu as compris Harry. Je suis navré de ne pas pouvoir te donner plus d'éléments. Recherche d'abord tes amis, ne te montre à personne d'autre. Tu as compris Harry, personne d'autre ?

- Oui.

Il sentait qu'il s'éloignait, il voyait Albus Dumbledore devenir de plus en plus transparent puis tout redevint blanc. Il se redressa dans son lit d'un coup. Le souffle court, une fine pellicule de sueur recouvrait tout son corps et son coeur battait la chamade.

Il était assis dans un lit un peu dur. A côté de lui, un fauteuil dans lequel reposait un corps, celui de l'homme qu'il avait vu. Etait-ce un rêve ou la réalité ? Son esprit était encore embrumé. Il tenta de remettre en place ses pensées. Il devait descendre, manger, il allait souffrir, il devait trouver ses amis et personne d'autre. Ses amis. Il ne savait même pas qui ils étaient. Il s'extirpa des couvertures et descendit les marches en se tenant fermement à la rambarde. Ses jambes étaient plus que faibles. Il se demandait d'ailleurs comment il était possible qu'il soit capable de marcher s'il était resté dans ce lit plusieurs années.

Il entra dans la cuisine et vit un repas protégé magiquement des effets du temps. Le sort devait être puissant car il semblait même encore chaud. Harry le dévora en quelques minutes. Il était affamé et cela ne suffit pas à calmer sa faim. Il fouilla les placards et trouva des aliments non périssables. Il mangeait tout ce qui lui tombait sous la main quand soudain il fut pris d'un sursaut. Il se plia en deux, la douleur le foudroyait de haut en bas. Elle naviguait dans son corps en passant par toutes les parties, tous ses membres, ses organes, son cerveau, son visage. Il ne savait pas combien cela avait duré mais il était à genoux, haletant, dans la cuisine. Il espérait de tout coeur que cela n'allait pas durer une journée et une nuit. Il ne tiendrait pas. La douleur avait au moins coupé son appétit. Il attrapa le sac à dos et le vida sur la table. Il y avait des vêtements, il mit une paire de jean, un tee-shirt et un sweet de côté. Il aurait besoin de se doucher et de se changer. Il sortit une cape dont le tissu paraissait aussi fluide que de l'eau entre ses doigts. Sa cape d'invisibilité. Elle serait très pratique. Il y avait aussi sa baguette magique, un vif d'or, un tesson de miroir brisé et un album photos. Il fronça les sourcils. Sa vie ne devait pas être très remplie si c'était là ses seules possessions. Il s'assit dans le canapé de la pièce qui faisait office de salon en plus de cuisine et feuilleta l'album.

Il lui semblait que c'était ses parents, sa famille. A la fin il y avait une dernière photo, plus récente, coincé dans le rabat de la couverture. Il vit trois adolescents, deux jeunes hommes, un brun et un roux et une jeune fille. C'était Hermione. Il était le brun et le roux était son meilleur ami. C'était donc ces personnes là qu'il devait retrouver. Cela n'allait pas être facile. Il ne savait pas où il était, ni ne connaissait leur nom. Il rangeait tout juste la photo quand une autre de ses crises le prit. Il se recroquevilla sur le canapé et mordit dans son poing pour ne pas hurler de douleur.

Cette fois c'était différent, c'était comme si ses os fondaient, que ses muscles prenaient feu et que sa peau se recouvrait de cloques douloureuses. Il était encore une fois en sueur et son souffle était court.

Il murmura tous les gros mots dont il se souvenait. Il n'avait pas la force de les crier. Il finit par s'endormir sur le canapé, épuisé. Bizarrement avoir passé quelques années dans un lit inconscient ne l'empêchait pas de ressentir de la fatigue. La douleur l'avait épuisé.

Quand il se réveilla, il vit qu'il faisait nuit dehors. Il savait qu'il était en plein campagne, il n'avait vu que des champs par la fenêtre quand il faisait jour. Il se dirigea vers la salle de bain mais fut coupé dans son élan par une nouvelle douleur. Il tomba encore à genoux mais cette fois il eut moins mal. Il avait la sensation d'être transpercé par de nombreuses petites aiguilles, la douleur était vive mais s'estompait rapidement. Il se releva et finit par arriver dans la salle de bain d'un pas chancelant. Il enleva ses vêtements un à un, les regardant tomber comme s'ils appartenaient à un monde qui n'existe plus. Ce qui, au fond, était vrai. Une fois entièrement nu, il se regarda dans le miroir. Son corps avait changé, il n'en voyait que le haut au dessus du lavabo mais son torse était différent. Il n'était pas très musclé mais ses épaules étaient plus large qu'avant. Là où avant il était imberbe, il y avait désormais une vingtaine de poils brun. C'était ridicule pensa-t-il. C'était aussi le dernier de ses soucis. Son visage avait aussi changé. Ses yeux étaient toujours aussi vert mais sa mâchoire était plus large, ses joues plus creuses, il ressemblait davantage à un homme qu'à un adolescent. Cela lui faisait bizarre. Il devait d'un coup s'habituer à son nouveau visage. Par contre ses lunettes et ses cheveux en bataille n'avaient pas changé.

Il ouvrit le robinet, bien sûr l'eau était glacée. Il eut beau attendre elle ne se réchauffa pas. Il récupéra sa baguette magique qu'il avait laissé dans le salon et lança un sort pour la réchauffer. Il connaissait ce sort, il se souvenait qu'il l'utilisait dans les vestiaires de Quidditch. L'eau y était toujours trop froide. Il se mit sous le jet brûlant et sentit ses muscles se détendre. Il resta longtemps dans la douche. Quand il sortit il se sentait mieux. Il avait l'impression de reprendre les choses en main. Il s'habilla avec les vêtements qu'il avait sélectionnés.

Il faisait toujours nuit et se dit qu'il valait mieux mettre à profit le temps qui lui restait pour établir un plan. Il s'assit à la table de la cuisine et analysa le contenu de son sac à dos une seconde fois. Il y trouva dans une poche latérale, un parchemin qu'il n'avait pas vu. Il savait qu'au fond de lui il était content de retrouver ce bout de papier mais il n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Il remit à plus tard ses réflexions.

Dans un premier temps il devait impérativement découvrir la date. Combien d'années avait-il passées dans cette brume blanche ? D'après le vieil homme il était mort en 1997 à la fin de sixième année d'études. Il n'avait pas précisé le nom de l'école. Tous ces trous dans sa mémoire allaient lui filer la migraine. Il sortirait de cette maison au petit matin sous sa cape d'invisibilité et chercherait le village le plus proche. Il pourrait alors apprendre la date et ensuite il chercherait ses amis, il n'avait qu'un prénom mais il sentait que les souvenirs allaient lui revenir. Il n'avait pas d'autre choix que de s'accrocher à cet espoir.

Londres - 11 Avril 2002

Il était assis au bar, le dos calé contre le comptoir, les fesses posées sur un tabouret recouvert de cuir. Son verre de whisky moldu à moitié vide à la main il scrutait les personnes installées dans la salle. Une barbe de trois jours lui mangeait le visage, ses cheveux roux flamboyants étaient coupés courts et ses yeux bleus étincelaient d'une lueur féroce. Il ressemblait à un lion qui n'avait pas mangé depuis une semaine et son rictus ne faisait que confirmer cette impression. Ron Weasley était à ce moment même l'image parfaite du Gryffondor, effronté, sans peur et près à se lancer dans un truc des plus stupides.

- Bonsoir.

Une voix langoureuse sortant de la bouche pulpeuse d'une femme blonde interrompit son inspection. Il tourna à peine la tête pour lui jeter un regard dédaigneux. Il n'aimait pas les blondes, depuis Lavande il n'avait jamais retouché à une blonde.

La femme ravala sa salive difficilement et perdit toute sa splendeur. Elle trouvait ce type affreusement sexy avec son jean brut et son blouson en cuir mais il avait l'air plus dangereux qu'autre chose. Elle partit sans demander son reste et se rabattit sur un type en costume trois pièces, moins sexy mais il n'avait pas l'air de vouloir la tuer d'un regard.

Ron leva son verre et but une gorgée. Il aimait la sensation de brûlure qui se répandait le long de sa gorge. Il ne buvait jamais qu'un seul verre. S'il aimait la brutalité de la boisson, il détestait être ivre. Surtout quand il était en mission. Ce soir il cherchait encore un mangemort. Avery. Ce salaud. Ils étaient tous des salauds de toute manière. Il avait déjà coffré les Carrow, Macnair et Travers. Quatre mangemorts en moins d'un an, il était le meilleur. Il avait obtenu les meilleures notes pendant ses trois années d'études et aujourd'hui il était le seul à réussir à arrêter des mangemorts aussi rapidement. Il travaillait seul, toujours. Depuis qu'il avait perdu son meilleur ami, son frère, son partenaire, il ne supportait pas de travailler avec quelqu'un. On avait bien essayé de lui coller quelqu'un mais que ce soit un vieux de la vieille, un petit jeune, un camarade de classe ou une jeune femme, cela ne se passait jamais bien. Son ou sa partenaire ne tenait jamais plus de deux semaines.

Ce soir, il avait eu une information par un de ses indics. Un type ressemblant fortement à Avery venait régulièrement dans ce bar moldu traiter avec un dealer. Un dealer sorcier bien sur. Avery était friand de poudre de corne de licorne, une drogue qui faisait paraitre les rêves comme la réalité. C'était extrêmement dangereux et il savait qu'il devrait avertir la brigade de police magique pour qu'ils démantèlent le réseau. Mais pour l'instant il voulait coffrer Avery. Il planquait dans ce bar depuis neuf jours tous les soirs. Il commençait à en avoir ras le bol, sa vie sexuelle et sociale était inexistante depuis neuf jours et cela le mettait sur les dents.

Il ne se déguisait jamais quand il était en planque, pour la simple raison que les mangemorts ne le reconnaissaient pas. Il avait changé, il était plus large, plus musclé, son visage n'était plus celui d'un adolescent mais d'un homme qui en avait vu. Il paraissait plus vieux que son âge et on lui donnait facilement la trentaine alors qu'il avait fêté ses vingt-deux ans il y a un mois.

Il était déjà minuit et le bar fermerait d'ici une heure. Il ne pensait pas qu'Avery viendrait maintenant. Il finit son verre d'un trait et le reposa sur le comptoir. Il s'apprêtait à se lever quand un reflet dans le miroir derrière les bouteilles alignées contre le mur attira son attention. Avery. Il était venu finalement. Le mouvement de Ron ne s'arrêta qu'un dixième de seconde avant de reprendre. Il posa un billet sur le comptoir humide et glissa la main dans la poche intérieur de sa veste pour y remettre son portefeuille. Il attrapa sa baguette d'un même mouvement et lança un sort informulé. C'est lui qui avait inventé ce sort, il immobilisait la personne mais sans qu'on ait besoin de viser, il suffisait de savoir qui on voulait immobiliser et que la personne soit à moins de trois mètres. De plus contrairement au stupéfix, la personne ne s'écroulait pas par terre ou ne faisait pas de vol plané. Ce qui était plutôt pratique en présence de moldus. Avery ne bougeait plus, coincé entre deux tables, ses yeux roulaient dans ses orbites. Il devait se demander ce qui se passait et son coeur cognait contre sa poitrine immobile. Ron s'avança et lui lança un sourire mauvais. Il le prit par le bras et le traina littéralement dehors. Une fois dans la ruelle sombre, il transplana au ministère.

Il était un peu déçu que tout ce soit passé aussi bien et rapidement. Pas de course poursuite, ni de bagarre mais il avait attrapé un mangemort alors tant pis s'il n'avait pas eu le temps de l'amocher. Il le laissa dans une cellule sous haute surveillance. A cette heure-ci, il n'y avait quasiment personne au Ministère. Seuls quelques Aurors et policiers de la brigade magique. Il fit un détour par leur département pour leur parler du trafic de poudre de corne de licorne. Il alla ensuite remplir son rapport d'arrestation et reporta au lendemain l'interrogatoire. De toute façon Avery n'avait rien pour sa défense. Toutes les personnes avec cet affreux tatouage et n'ayant pas fait leurs preuves avant la fin de la guerre étaient envoyées à Azkaban. Il ne connaissait que Rogue pour y avoir échappé.

Il transplana directement chez lui. Il était épuisé. Il sursauta en entendant frapper à sa porte. En plein milieu de la nuit, il ne voyait pas qui pouvait lui rendre visite. Il n'ouvrit pas la porte, il n'était pas stupide et ce n'était pas pour rien qu'il était le meilleur auror. Il activa son sort de transparence et vit son frère à travers la porte. Néanmoins cela ne voulait rien dire, quelqu'un avait peut-être pris du polynectar. Il attendait le mot de passe. Tous les membres de sa famille et ses amis avaient un mot de passe. Un différent par personne. Il pouvait paraitre aussi paranoiaque que Maugrey Fol Oeil mais il s'en fichait.

- Coquelicot, finit par dire le roux devant la porte.

C'était donc Fred, mais qu'est-ce qu'il foutait là à cette heure. Ron ouvrit la porte et salua son frère.

- Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure là ?

- J'avais besoin de voir mon petit frère.

- A une heure du matin ?

- De toute évidence, c'est la seule heure où tu es disponible.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Tout d'abord j'aimerais que tu arrêtes de me parler comme si j'étais un suspect. Ensuite j'aimerais que tu me payes un verre et que tu m'invites à m'asseoir, c'est fou ce que tu es malpoli. Enfin il faut que tu te bouges le cul.

- Pardon ?

Ron était surpris, d'habitude Fred racontait des blagues, il ne lui remontait pas les bretelles. Il n'avait vraiment pas besoin de ça ce soir.

- Je comprends que ton travail soit important pour toi mais tu pourrais peut-être lever le pied. On ne t'a pas vu ce week-end chez maman. Hermione dit que tu ne lui parles plus.

- Oh parce que vous parlez de moi avec Hermione, comme c'est charmant, son ton était acide.

- Oui Ron, on parle de toi avec Hermione, avec Georges, avec maman, avec Ginny, je parle de toi avec tout le monde. On s'inquiète tous pour toi.

- Ce n'est pas la peine. Je vais bien. Je sais que je bosse beaucoup mais ces derniers temps j'étais sur un gros truc. Je viens de coffrer Avery.

- Félicitations.

Fred était toujours surpris de voir à quel point son frère était devenu un éminent Auror. Il était doué dans ce qu'il faisait mais il ne fallait pas qu'il s'enferme uniquement dans son travail.

- Je vais prendre quelques jours de congés je pense.

- C'est vrai ?

Décidément, ce soir Fred allait de surprise en surprise. Ron se mit à rire.

- Oui, contrairement à ce que tu peux croire je ne suis pas taré. J'aime mon boulot, j'adore traquer ces enflures et voir leur regard quand ils comprennent que c'est fini, qu'ils vont passer le reste de leur vie en prison. Mais je sais aussi que des fois il faut lever le pied, sinon on devient mauvais. Demain, je boucle mon dossier et je me prend une semaine.

- Ok… tant mieux… Hermione sera contente.

- Je n'en doute pas.

Fred transplana dans le noir et arriva devant sa maison. Il faudrait vraiment tailler ces haies se dit-il en remontant la petite allée qui menait à la porte. Il l'ouvrit silencieusement, et déposa sa cape dans l'entrée. Il retira ses chaussures et les envoya sous le petit banc de l'entrée d'un coup de pied. Il monta dans la chambre qu'il partageait avec sa charmante épouse. Elle ne dormait pas et lisait à la lueur d'une petite lampe de chevet.

Elle lui jeta un regard et un sourire doux mais ne dit pas un mot. Fred se déshabilla et se glissa dans le lit, il embrassa l'épaule dénudée de sa femme, puis son cou et sa joue, il la vit sourire, elle ne bougeait pas. Elle finit par se tourner vers lui pour attraper ses lèvres dans un baiser passionné.

- Alors comment va-t-il ? Lui demanda-t-elle après avoir décollé ses lèvres et s'être blotti dans ses bras.

- Contre toute attente, bien. Il a arrêté Avery et va prendre une semaine de vacances.

- Forcément, c'est pâques.

- Quoi ?

- Tu sais la fête moldue où l'on mange du chocolat.

- J'ai l'impression que rien ne compte pour lui à part la nourriture et son travail.

- Ne dis pas de sottises.

- Moi ? Je suis l'homme le plus sérieux du monde.

Le sourire malicieux sur le visage du roux démentait complètement ses propos et Hermione craqua une nouvelle fois. Elle se demandait comment elle pourrait vivre sans ce sourire. Après tout c'est ce sourire qui l'avait sauvé, qui lui avait rendu un but dans la vie.

 

Alors qu'en pensez-vous ?

Les personnages se mettent en place, j'espère que question date ce n'est pas trop confus (avant chaque partie, j'essaierais de mettre la date et l'endroit pour mieux s'y retrouver).

Et le mari d'Hermione vous vous y attendiez ?

Bonne semaine et à dimanche pour le chapitre 2 !

Lord Jude

 
 
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