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La brume
Par LordJud
Harry Potter  -  Romance  -  fr
14 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 2

 

Chapitre 2

9 Mars au 11 Avril 2001 - Du nord de l'Angleterre à Londres

Harry avait dormi jusqu'au petit matin, il était à présent en train de manger les derniers biscuits sans goût du placard.

Il se mit en route sans un regard en arrière pour la toute petite maison dans laquelle le corps d'un des plus grands sorciers d'Angleterre reposait. S'il l'avait fait il n'aurait de toute manière rien vu car dès l'instant où il se fut éloigné de quelques mètres, la maison disparut.

Il était en pleine campagne et vu le temps, dans le nord. Il avait encore des connaissances en géographie et se dirigea vers le Sud. Il pensait avoir plus de chance en se dirigeant vers Londres, la capitale.

Il marcha pendant ce qui lui parut des heures avant d'arriver dans un petit village. Apparemment il n'y avait pas de sorcier dans cet endroit et il préféra rester caché sous sa cape.

Il vit tout de même à la devanture d'un café la date du jour. Le 9 mars 2001.

Ok donc il avait perdu presque quatre ans de sa vie. Le choc était dur à encaisser. Il avait besoin de s'asseoir et de boire un verre mais il ne pouvait pas.

Il ne pouvait pas non plus en parler à quelqu'un. Il se sentit terriblement seul d'un coup, son coeur se serra et il eu la vision fugitive de ses amis. Ils semblaient plus vieux que sur la photo de son album et ils riaient dans une salle rouge. Ron. Oui voilà, cela lui revenait. Son meilleur ami était roux, grand, et aimait manger.

Sa bonne humeur passa rapidement, cela ne l'aidait pas du tout. Il avait l'impression que le désespoir l'envahissait petit à petit. Il n'arriverait jamais à trouver deux personnes rien qu'à partir de deux prénoms.

Il fallait que ses souvenirs reviennent, tous ses souvenirs, pas toutes ces absurdités à propos du fonctionnement de l'électricité, des différents sortilèges ou de la géographie de l'Angleterre. Pourquoi il se souvenait des choses sans importance, des détails techniques, concrets et pas de ses amis, de sa famille, de l'endroit où il vivait ?

Il fit le tour du village mais il ne vit rien qui pourrait l'aider. Il regretta vraiment de ne pas savoir transplaner. Il lui faudrait un moyen de locomotion plus rapide que ses pieds. Si seulement il avait un balai, il se souvenait au moins qu'il savait s'en servir puisqu'il avait joué au Quidditch dans les brumes. Ce n'était pas dans un petit village moldu qu'il allait en trouver un.

Il prit sur lui pour ne pas sombrer dans le désespoir. Par contre il ne pouvait pas rester cacher comme cela.

Il finit par repartir à la recherche d'une ville plus grande. Il erra comme cela pendant des semaines. Il volait de la nourriture et se trouvait honteux. Il dormait dans des granges, des garages ouverts ou des endroits abandonnés.

Parfois quand il avait de la chance, il trouvait une maison moldue vide, les habitants étant en vacances. Il pouvais alors prendre une douche et dormir dans un vrai lit. Il connaissait heureusement les sorts de base de nettoyage, de silence et de désillusion. Ce qui l'inquiétait c'était que malgré le temps qui passait, ses souvenir ne revenaient pas. Il n'avait que cet album photo de sa famille et la photo de lui et de ses amis. Photo qu'il avait mis dans la poste de sa veste. Il avait rangé sa baguette, cette photo et le parchemin vierge dans les poches intérieurs de sa veste. Sa cape d'invisibilité il l'avait toujours à la main ou sur lui. Il ne voulait prendre aucun risque.

Il finit par arriver à Londres, il ne s'en rendit compte que quand il fut confronté à des immeubles bien trop grands et une population bien trop dense pour une ville moindre que la capitale anglaise.

Il ne se sentait pas plus rassuré, il se rendit rapidement compte que Londres n'évoquait aucun souvenir pour lui. Il resta dans le quartier de la gare de King's Cross, au moins cet endroit lui disait quelque chose. Il en avait tellement marre de ne parler à personne et de rien savoir de lui qu'il songea sérieusement à ne plus suivre les conseils du vieux barbu. Après tout, il n'avait que deux prénoms, une photo vieille d'une dizaine d'année et pas la moindre idée de qui il était et de qui était ses amis. Il eut une soudain une horrible révélation, il ne connaissait même pas son nom de famille. Comment était-il possible qu'il ne s'en soit pas rendu compte avant ?

Il finit par ranger la cape dans une de ses poches et décida de marcher à découvert dans les rues de Londres. Il avait pris une douche le matin et avait bien mangé dans une petite maison vide. Le soleil brillait un peu et même si le vent était frais, cela le rendait de bonne humeur.

Au bout d'une demi-heure de marche et de détours, il se retrouva dans un quartier silencieux, il passait dans une ruelle sombre quand deux hommes lui barrèrent le chemin.

- File nous ton fric et ton portable !

Harry se figea, les deux hommes n'avaient pas l'air commode et ils semblaient très sûrs d'eux. Le problème c'est qu'Harry n'avait ni argent, ni téléphone.

- Je n'ai rien.

- Te fous pas de nous.

- Je me fous pas de vous ok ? J'ai été viré de chez moi à coup de pieds dans le cul. Je suis dehors depuis trois jours comme un con avec mon sac à dos et un pull de rechange. Vous croyez que j'ai une tronche à me foutre de vous ?

Le regard d'Harry était rageur, il en avait plus que marre de cette situation. Il était seul depuis plus d'un mois. C'était là sa phrase la plus longue depuis qu'il était revenu d'entre les morts et ces cons lui demandaient du fric. Il avait rapidement inventé cette histoire, doutant que dire "j'étais mort pendant quatre ans" lui attire de la sympathie.

- Eh Ben' on dirait qu'on a affaire à un petit teigneux.

- Ouais on dirait. Tu vas pas nous dire que maman t'as mis dehors comme ça sans un peu d'argent de poche ?

- Mes parents sont morts.

Il sut qu'il disait la vérité en prononçant ces mots. Les autres durent le sentir aussi car ils se regardèrent légèrement gênés.

- T'es vraiment à la rue ? Tout seul ?

- Ouais et maintenant vous allez me foutre la paix ?

Ben' et l'autre homme échangèrent un regard lourd de sous-entendus.

- T'as quel âge ?

- Vingt ans.

- Si tu veux, on peut t'aider. On peut te présenter notre boss.

- Pour piquer de l'argent et des téléphones aux touristes ? Non merci.

Son ton était acerbe et son regard noir. Harry n'aimait pas qu'on profite des autres et ça il n'avait pas besoin de s'en souvenir, c'était ancré en lui.

Ben' se mit à rire.

- Nous on n'est pas des mecs bien. On fait ça surtout pour le fun, on violente jamais les gens mais on aime bien se faire de l'argent de poche aussi facilement. Notre boss c'est pas un mafieux, juste un type qui possède plusieurs bars et boites de nuit. On est videur.

- Ah.

- Toi vu ta corpulence de minet, compte pas trouver un taff de videur mais si tu sais servir un verre, peut-être qu'il pourrait te trouver un boulot de barman.

- Ouais ou alors tu pourrais servir de mignon.

Harry ne se demanda pas longtemps ce qu'il entendait par là, son regard le détaillant de haut en bas comme s'il était un bout de viande était plus qu'équivoque.

- Je suis pas une pute, rétorqua le brun.

- Excuse mon pote, William a tendance à être un peu con.

- Je t'emmerde Ben'.

- Ta gueule. Alors ça te tenterait ? demande Ben en se tournant vers Harry.

Ce dernier hésita un peu, il trouvait cela étrange. On ne proposait pas un boulot comme ça à un mec qu'on voulait agresser à la base. Mais il en avait marre d'être seul et puis avec une situation à Londres, il pourrait partir à la recherche de ses amis.

- Ok, finit-il par prononcer.

- Eh ben t'es pas un bavard en tout cas.

Moins d'une heure plus tard, il était en face d'un homme en costume gris dans la salle d'une boite de nuit. L'éclairage cru des lampes faisait apparaître l'endroit de manière glauque. Les banquettes étaient tachées, de la poussières s'accumulait dans les coins et la peinture s'écaillait sur les murs. De nuit, avec la lumière tamisée d'une discothèque, cela ne devait pas se voir.

- Alors Ben' m'a dit que tu t'étais fait jeté de chez toi ?

- Ouais.

- Si t'es pas un peu plus bavard, tu peux dégager. Je sais pas pourquoi ces deux cons t'ont amené à moi mais j'ai autre chose à faire. Alors soit tu racontes, soit tu te casses.

Harry ravala sa salive, il n'avait pas l'habitude de faire face à ce genre d'homme. Il avait déjà du mal à assimiler qu'il avait vingt ans et non plus seize. Il fallait qu'il fasse pitié à cette homme mais pas trop.

- J'ai été élevé par mon oncle et ma tante qui pensaient que j'étais la pire chose qui existe sur terre. Mes parents sont morts quand j'étais enfant. Y'a quatre ans, j'ai eu un accident de la route, je suis resté dans le coma et je me suis réveillé y'a un peu plus d'un mois. Mon oncle et ma tante ont pas voulu que je revienne chez eux et m'ont mis dehors. Voilà.

Il avait trouvé nécessaire d'ajouter ce coma extrêmement long, d'ailleurs, il n'avait pas vraiment menti. Il avait du se passer pas mal de chose en quatre ans et il valait mieux avoir une excuse pour tout ce qu'il ne connaissait pas.

- T'as vraiment la poisse.

- Je ne m'en étais pas rendu compte tiens…

L'homme au costume gris éclata de rire.

- J'aime bien les gens cynique et toi t'en as bavé dans la vie. Je sais ce que c'est.

"Ah ouais vous aussi vous avez tué un mage noir qui menaçait le pays, vous êtes mort pendant quatre ans et vous avez perdu tout vos souvenirs sur dix ans de tous les gens que vous connaissiez ? " Harry fit sa tirade uniquement dans sa tête mais il se contenta d'un bref hochement de tête.

- J'ai besoin de quelqu'un ici, pas pour faire le barman, t'as pas d'expérience. Tu sais faire la vaisselle ?

- Oui.

- Le boulot c'est de laver les verres, de les essuyer et de les remettre sur les étagères.

- C'est dans mes cordes, j'étais cantonné aux corvées gamin.

- Une vraie Cendrillon… Le rire de l'homme était un peu dédaigneux. Moi c'est Adam James au fait et toi ?

- Harry.

- Harry comment ?

- Harry Mione.

- On va te faire un contrat pour valider tout ça. T'as tes papiers d'identité ?

- Oui, mentit Harry.

Il prétexta une envie d'aller aux toilettes pour pouvoir transformer une savonnette en pièce d'identité. La nécessité le rendait bon en métamorphose. Il ne savait pas pourquoi mais il se mit à penser qu'un certain chat en serait content et il se demandait pourquoi un chat s'intéresserait à ses compétences en métamorphose.

Un peu plus tard, il était assis sur un lit une place dans un studio minuscule. La salle de bain était au bout du couloir et il la partagerait avec deux autres studios. Il avait un lit, une table, deux chaises et une petite kitchenette. Il s'allongea sur le matelas trop mou et s'accorda quelques heures de sommeil. Il devait commencer à travailler ce soir à vingt-deux heures.

Londres Sorcier - 12 Avril 2001

Hermione terminait de nourrir Eliott, Fred était au travail et elle attendait Ginny qui devait lui rendre visite sous peu. Elle regarda son fils, il était si petit, ses petites mains bougeaient doucement, tentant d'attraper l'air. Ses yeux étaient si clairs qu'ils surprenaient toujours la brune. Elle savait que les yeux des bébés changeaient de couleur ensuite mais elle espérait que le sien garderait ce bleu si doux. Elle le calina jusqu'à entendre son rot. Il était sage et ne pleurait que quand il avait faim. Un vrai bonheur, lui avait dit Molly.

Elle plaça Eliott dans son couffin posé par terre près de la table basse et fit venir un service à thé de la cuisine avec sa baguette.

Hermione se demandait comment faisaient les parents moldus. La magie était bien trop pratique.

Elle fit chauffer l'eau dans la théière et attendit que Ginny arrive en baragouinant des idioties à son fils. Hermione Granger était devenue gaga mais uniquement en privé.

Quand elle vit sa cheminée se remplir de flammes vertes, Hermione sut que Ginny arrivait. La rousse atterrit sur le tapis du salon avec légèreté. Elles se voyaient peu car Ginny était beaucoup en déplacement avec tous ses matchs de Quidditch. L'attrapeuse de Harpies de Holyhead avait un emploi du temps bien chargé alors dès qu'elle avait un moment de disponible elle en profitait pour voir sa famille et son adorable filleul.

- 'Mione !

- Gin'

Elles se tombèrent dans les bras et finirent par s'asseoir sur le canapé côte à côte. La rousse ne résista pas à la petite frimousse de son filleul et le prit dans ses bras.

- Alors raconte moi tout ?

- Euh Ginny, c'est toi la joueuse de Quidditch qui fait la une de la gazette, moi je suis une mère au foyer cantonnée aux couches sales.

- Te fiches pas de moi ! Quand est-ce que tu reprends le travail ?

- Dans un mois, Ollivander n'a vraiment plus la forme pour tenir, il n'ouvre que le matin.

- Oui le pauvre…

- Toi racontes moi !

- Oh et bien, on a gagné tous nos derniers matchs. On est bien parti pour remporter le championnat. J'aime vraiment ma vie, je me sens libre, je ne fais que ce que j'aime. La seule contrainte c'est le régime alimentaire… termina Ginny avec une grimace.

- Heureusement que Ron est devenu Auror alors… il n'aurait jamais tenu.

Les deux jeunes femmes rirent à l'idée d'un Ron frustré dans ses choix alimentaires. Elles continuèrent à discuter de choses et autres, Hermione n'osant pas demander à Ginny où en étaient ses relations amoureuses. Elle avait réussi à faire le deuil d'Harry mais les hommes ne paraissaient pas faire parti de ses préoccupations. Elle avait connu quelques déceptions déjà à Poudlard et son histoire avec Dean avait vraiment mal fini. Il l'avait trompé, prétextant qu'elle n'était jamais disponible et elle lui avait rétorqué que de toute manière il était à peine bon pour passer le temps.

Finalement après une heure d'échanges de potins et d'anecdotes, Hermione se lança et lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début.

- Et les amours sinon ?

Les joues de Ginny devinrent d'un rouge soutenu qui jurait avec ses cheveux. Son regard se fit fuyant et elle avala une gorgée de thé bien trop lentement pour être normal.

- Gin', insista la brune. Elle sentait bien que cette fois il y avait quelque chose. D'habitude la rousse éludait sa question d'un haussement d'épaule.

- Ok… ok… De toute façon cela va finir par se savoir. Je sors avec Olivier Dubois depuis deux mois.

- DEUX MOIS ! Et tu ne me le dis que maintenant, rétorqua son amie en lui tapant le bras et renversant un peu de thé sur ses genoux par ce geste.

- Oui mais ce n'était pas sérieux au début, je ne voulais mettre tout le monde au courant. Et puis tu es la première à le savoir, alors ça compte ?

Hermione fondit devant le regard de chien battu de Ginny et lui pardonna immédiatement. Elle voulait de toute manière savoir comment cela s'était passé et pourquoi Olivier Dubois. Quoiqu'en y réfléchissant, il était beau, il était intelligent, drôle, joueur de Quidditch aussi. Il était l'homme idéal pour sa meilleure amie et belle-soeur.

Chemin de Traverse - 12 Avril 2001

- Georges, où as-tu mis la poudre de perlimpimpin ?

- Second tiroir sur la droite, étagère bleue.

Les deux rouquins étaient en plein rush, l'affluence dans leur magasin ne faiblissait pas en ce beau jour d'avril et ils étaient débordés.

Fred attrapa un sachet de poudre de perlimpimpin et retourna dans le magasin avec un sourire franc sur le visage. Il vendit l'article à un adolescent surexcité et fit le tour du comptoir pour naviguer entre les allées de leur boutique.

Il pouvait ainsi conseiller les clients et remettre les articles en place en même temps.

Georges faisait exactement la même chose et Verity était à la caisse.

On était au milieu de l'après-midi et Fred n'avait qu'une envie, que la journée se termine. Il adorait son travail, il adorait son frère, il adorait inventer des choses, les vendre et faire sourire les gens mais il aimait encore plus sa femme et son fils. Et là il voulait s'asseoir, il avait trop mal aux pieds. Cela lui fit penser qu'ils devraient inventer des semelles massantes et ils pourraient les décliner en semelles chatouillantes ou dansantes. Il chercha son frère des yeux dans le magasin mais celui-ci était derrière lui.

- Forges !

- Gred !

- Il faut qu'on invente des semelles…

- … auto-massantes !

- Tu m'ôtes les mots…

- … de la bouche.

Les deux frères étaient toujours aussi proches l'un de l'autre et le mariage de l'un n'avait rien changé. Cela ne dérangeait pas Hermione, elle connaissait l'importance de la famille et était ravie maintenant de faire partie des Weasley. De plus, ce n'était pas du tout la même relation. Georges avait lui trouvé le bonheur auprès d'Angelina Johnson, elle était aussi vive et drôle que lui.

L'après-midi passa rapidement et les deux frères fermaient leur boutique du Chemin de Traverse quand ils furent interrompus par une voix qui les héla.

- Vous fermez déjà ?

- Oh mais qui voilà…

- … ce charmant Draco Malfoy.

- Oui nous fermons, il est 18h.

- Ah.

Draco se contenta de rester debout, immobile et fixa les deux frères à tour de rôle.

- Tu voulais ?

- Un cadeau pour l'anniversaire de Blaise. Je ne sais pas pourquoi mais il apprécie… vos créations.

Il avait marqué une pause car il ne savait pas vraiment comment définir ce que fabriquait les frères Weasley. Pour lui ce n'était qu'un ramassis de gadgets stupides et sans intérêt.

- Je reviendrais demain.

- Oh mais nous pouvons faire une exception, pour toi, grand sorcier et héros de ce monde.

- Tu veux pas plutôt rentrer voir ton fils et ta femme, Fred?

Fred se demandait toujours comment Draco arrivait à les distinguer. Il y avait très peu de personnes qui y parvenaient et il faut dire qu'ils n'étaient pas franchement proche du Serpentard.

- Je ne suis pas à cinq minutes près.

- Comment vous l'avez appelé ?

- Eliott, tiens j'ai une photo.

Fred sortait de sa poche une photo de son fils pendant que Georges déverrouillait la porte de la boutique.

Draco jeta un coup d'oeil à la photo et leva un sourcil.

- Il ressemble à Potter.

- Il a les yeux bleus… rétorqua Fred. Il en avait un peu marre que tout le monde lui dise que son fils ressemblait à Potter.

- Il est mignon, finit par avouer Draco. C'était vrai, avec ses cheveux en pagaille, ses grands yeux clairs et ses petites mains qui paraissaient se tendre à travers le papier pour qu'on le prenne dans ses bras, il était mignon.

Fred et Georges se regardèrent, ils ne savaient pas s'ils devaient s'écrouler de rire ou rester sérieux, ils avaient du coup une tête de parfaits ahuris.

- Quoi ? Finit par demander Draco.

- Tu as dit qu'il ressemblait à Harry…

- … Et tu as dit qu'il était mignon donc…

- … Tu penses qu'Harry est mignon.

Draco soupira intérieurement. Il en avait marre d'être confronté à des personnes d'un niveau intellectuel frôlant les pâquerettes.

- C'est un bébé. Les bébés sont mignons. Les adolescents ne le sont pas, surtout pas Potter. Et Potter est mort de toute façon.

Sur ses paroles il rentra dans la boutique, les deux frères sur ses talons.

- Peut-être pas.

Draco n'avait pas fait attention à la phrase de Fred et avait attrapé une boite sur une étagère. Il n'avait pas l'intention de trainer plus longtemps ici. Pourtant les mots firent leur chemin dans son cerveau et le blond ne put s'empêcher de demander.

- Comment ça peut-être pas ?

- Hermione a une théorie.

- Qui est ?

- Pas la moindre idée. Elle refuse de me le dire. Apparemment seules certaines personnes sont au courant de certaines choses et elle n'a pas le droit de me le dire.

Si Draco était très intéressé par ces propos, il n'en laissa rien paraitre.

- Et ça ne t'ennuies pas que ta femme te cache des choses ?

- Non, j'ai confiance en elle.

Georges encaissa l'article de Draco et ne dit pas un mot. Le blond sortit de la boutique et les jumeaux se retrouvèrent de nouveau seuls.

- Pourquoi tu lui as raconté ?

- Pas la moindre idée… Parfois il faut suivre ses intuitions.

#####

Draco avait transplané chez lui. Il habitait un vaste appartement dans le nord de Londres. Il pouvait ainsi se rendre à pieds à l'hôpital Ste Mangouste où il travaillait en tant que guérisseur depuis un an. Les réflexions de Fred Weasley l'avaient un peu interpellé. Il se demandait si la chose dont Hermione ne devait pas parler était la même que la sienne.

Quand Severus l'avait convaincu de les rejoindre, il lui avait tout expliqué. Comment Voldemort avait fait pour rester en vie et quel était la tâche que menait Dumbledore et qu'il allait confier à Harry.

Alors quand il avait finalement compris que ce diadème qui trônait à quelque pas de l'armoire qu'il tentait de réparer depuis le début de l'année était peut-être un de ces horcruxes. Il avait fait un choix. Il avait détruit l'armoire, empêchant les mangemorts de pénétrer dans Poudlard et avait utilisé un Feudeymon sur le diadème. Il s'était entraîné à maîtriser ce sortilège pour un autre but mais il avait été content de le faire.

Il pensait enfin que tout allait être terminé mais il avait fallu que Potter meurt. Dumbledore avait disparu en emportant son corps et Severus était resté juste assez longtemps pour parler de son rôle avant de disparaître tout l'été.

Il aurait du savoir que Potter avait tout raconté à ses amis. La belette était sûrement au courant aussi. Et dire qu'il était resté pendant quatre ans à se poser des questions alors qu'il aurait pu en discuter avec ce qu'il restait du trio d'or.

Réflexion faite, il n'en parlerait sûrement jamais.

####

13 Avril 2001 - Chez les Weasley-Granger

Hermione venait tout juste de faire prendre son bain à Eliott et l'habillait en babillant des âneries. La vision de cette Hermione en pyjama, les cheveux relevés en queue de cheval, en train de faire des grimaces à un bébé de deux mois aurait surpris toute personne l'ayant fréquentée à Poudlard en parfaite miss-je-sais-tout.

Elle confia l'enfant à son père afin de pouvoir à son tour prendre une douche et s'habiller. Elle ne resta pas longtemps sous le jet d'eau brûlante mais cela lui fit du bien.

En ouvrant son armoire, elle ne put s'empêcher de penser à Ginny. En fait à chaque fois qu'elle ouvrait son armoire, elle pensait à Ginny. Cette dernière lui avait acheté quasiment tous ses vêtements lors d'un voyage en France. L'avantage c'est que tout était assorti et elle ne risquait pas de faire le moindre faux pas vestimentaire même en choisissant les yeux fermés. Un jean et un chemisier plus tard, elle rejoignit sa petite famille dans le salon.

A peine assise dans le canapé, quelqu'un frappa à la porte. Fred la regarda d'un air étonné. Il était relativement tôt en ce samedi matin. Il n'était même pas l'heure qu'il parte travailler. Hermione se leva et attrapa sa baguette magique posée sur la console de l'entrée.

Elle ouvrit la porte et se retrouva face à un homme habillé tout en noir au nez proéminent et aux cheveux gras.

- Professeur Rogue ! Quelle surprise.

- Miss Granger. Puis-je entrer ?

Hermione se décala et laissa son ancien professeur entrer chez elle. Elle était on ne peut plus surprise de le voir ici. Il ne leur avait jamais rendu visite et ils n'avaient jamais été proches. Ils se détestaient cordialement.

Rogue se tenait debout dans leur salon jetant un regard désobligeant vers Fred et le bébé. Le roux prit la tangente malgré un regard noir de sa femme. Le professeur semblait déplacé au milieu de ce salon confortable.

- Que me vaut votre visite ?

Severus ne répondit pas et lança un sort d'insonorisation.

- J'ai retrouvé Albus Dumbledore.

- Oh!

Hermione avait mis ses deux mains devant la bouche, elle n'en revenait pas. Elle s'assit sans même s'en rendre compte.

- Comment va-t-il ?

Severus Rogue faisait les cents pas devant de la cheminée. Il ne s'arrêta pas continuer la conversation.

- Il est mort.

- Oh mon dieu. Comment ?

- Je suppose qu'il s'est tué.

- Pardon ?

Le professeur Rogue finit par s'asseoir et se pinça l'arrête du nez.

- Vous n'auriez pas une tasse de thé ?

- Oui bien sûr.

Hermione fit venir un service à thé de la cuisine et en prépara deux tasses. Elle en tendit une à son ancien professeur de Potions. Il prit la tasse et but une gorgée lentement.

- Darjeeling. Vous me surprenez Granger, son ton était presque approbatif, presque.

- Dites moi ce qu'il s'est passé.

Rogue ne se formalisa pas de la demande d'Hermione, signe de son état émotionnel instable.

- Je passe tout mon temps libre à chercher Albus depuis sa disparition avec Potter. J'ai fini par le trouver hier soir. Il était dans un cottage au fin fond de la campagne. Je pense qu'il est mort depuis plus d'un mois et que les barrières magiques qu'il avait érigées sont tombées.

- Il s'est suicidé ?

Hermione ne croyait pas à ce qu'elle disait, cela ne ressemblait pas au professeur Dumbledore.

- Il était assis dans un fauteuil, une coupe d'argent à ses pieds. Je pense qu'il a bu une potion qui l'a tuée.

Hermione fronçait les sourcils, elle savait que Rogue ne lui disait pas tout mais elle se forçait à garder son calme. Albus avait fuit avec le corps d'Harry, alors où était ce dernier ?

- Il était dans une chambre, à côté d'un lit défait. Il y avait des cheveux noirs sur l'oreiller.

Le coeur d'Hermione loupa un battement. Harry. Etait-il possible qu'elle ait eu raison ?

- Draco Malfoy m'a dit que vous aviez une théorie. J'aimerais l'entendre.

Hermione se demanda comment il pouvait savoir cela et surtout comment Draco Malfoy le savait. C'était impossible. Elle se sentait un peu fébrile et elle n'était pas capable de réfléchir correctement.

- C'est tiré par les cheveux. C'est improbable. Ce n'était qu'une idée…

- Je vous en prie Granger, cessez vos idioties. Vous êtes un esprit brillant, ne me forcez pas à le redire.

Il avait grimacé en prononçant ce compliment comme si les mots lui faisaient mal en sortant de sa bouche. Hermione soupira et s'adossa sur les coussins du canapé.

- Voldemort a créé les horcruxes, comme vous le savez. Ils ont tous été détruit et j'avais l'impression qu'Harry aurait pu en être un.

- Développez.

Le regard du professeur était sans appel et la brune continua.

- Voldemort a tué sa mère, il s'est ensuite retourné contre Harry mais le sort a échoué. Harry pouvait voir à travers les yeux de Voldemort, sentir ses émotions, entendre ses pensées. Un tel lien est normalement impossible. A moins…

- A moins qu'un morceau de l'âme de Voldemort ce soit trouvé dans Potter.

- Oui.

Severus Rogue paraissait abasourdi. Il n'avait pas pensé à ce genre de chose. Il aurait du. Il se morigénerait plus tard.

- Et donc quand Voldemort a tué Harry et qu'Harry a tué Voldemort, je pensais que… seule l'âme de Voldemort avait été touchée… Mais il ne s'est pas réveillé…

- Pas sur l'instant.

- Vous pensez que ?

Elle ne pouvait pas prononcer ces mots. Elle tentait depuis quatre ans de faire son deuil et n'y arrivait pas. Il était hors de question qu'on lui donne de faux espoirs.

- Je n'en sais rien. Je voulais juste vous en faire part. Je vais attendre un peu avant d'annoncer la mort d'Albus Dumbledore. Gardez ça pour vous.

- Bien sûr oui.

Sur ces mots, Severus Rogue se leva et sortit de chez eux.

- Alors qu'est-ce qu'il voulait ? Fred revenait dans le salon après avoir entendu la porte d'entrée claquer.

- C'est compliqué.

- Tu n'es pas obligé de me le dire si tu ne veux pas.

- Merci.

Hermione lui sourit et vint l'embrasser. Fred était très compréhensif. Ils étaient ce genre de couple avec une très large liberté. Ils ne confiaient pas tout et n'en avaient pas besoin. Mais maintenant Hermione était sûre qu'elle devait aller voir Draco Malfoy. Il lui devait une petite explication.

7 mai 2001

Hermione avait enfin dégoté l'adresse de Draco Malfoy et surtout le temps d'aller le voir. Elle aurait du s'y rendre beaucoup plus tôt mais le temps filait à une vitesse incroyable.

Elle avait transplané dans le quartier huppé dans lequel le prince des Serpentards vivait. Les immeubles étaient luxueux et le sien était le plus clinquant.

Elle entra sans accorder un regard au portier et monta dans l'ascenseur. Il habitait au dernier étage et quand Hermione arriva sur le pallier, elle se rendit compte qu'il n'y avait qu'une seule porte. Au moins elle ne pouvait pas se tromper. Son appartement devait être immense. Elle toqua à la porte et attendit qu'on vienne lui ouvrir.

Elle fut surprise de voir que ce fut Draco lui-même qui ouvrit la porte. Elle s'attendait à un serviteur ou un elfe de maison. Un bon point pour lui, et elle regretta rapidement de lui trouver des qualités. Ils ne s'étaient jamais apprécié et cela n'allait pas changer de sitôt.

- Granger, quelle surprise. Que me vaut ta visite ?

- C'est Weasley maintenant, soupira Hermione.

A croire que personne ne s'était rendu compte qu'elle était mariée désormais. Pourtant cela avait fait la une de la Gazette.

- Je dois te parler, je peux entrer ?

Draco s'écarta de l'entrée et tendit le bras pour lui signifier son accord.

Hermione se retint d'écarquiller les yeux sur la taille du salon, les oeuvres d'art qui recouvraient les murs ou la vue superbe qu'il avait sur Londres.

Elle resta planté au milieu de la pièce, Draco se permit un sourire dans son dos. Il trouvait drôle ses efforts pour ne pas être subjuguée par son intérieur. Il savait très bien que le luxe avait son petit effet sur les gens qui n'y était pas habitué.

Il se racla la gorge pour inciter la brune à parler.

- Comment étais-tu au courant de ma théorie ?

Elle n'avait pas besoin d'en dire plus, elle se doutait que le bond savait exactement de quoi elle parlait.

- Ton mari m'a dit que tu avais une théorie sur Potter mais il ne savait pas laquelle.

Il n'attendit pas qu'Hermione réponde pour continuer.

- C'est lié à ce que tu sais et dont on ne doit pas parler ?

- Oui bien sûr, elle se tapota les lèvres du bout des doigts, évidemment que tu es au courant. Tu n'en aurais pas détruit un par hasard.

- Non effectivement. Détruire des diadèmes ne fait pas parti de mes hobbies.

Hermione sourit. Elle trouvait étrange d'être rassurée par l'attitude de Draco, il était toujours aussi sarcastique, ne se souciant aucunement de blesser les gens. Hautain, fier et atrocement riche, elle n'arrivait plus vraiment à le détester. Elle s'était habituée à ses défauts avec le temps ou alors c'est parce qu'il avait muri et que ses défauts s'étaient atténués pour devenir les traits de caractère d'un homme un peu trop altier mais capable de bonnes actions.

- J'imagine donc que le lord a fait une erreur.

Hermione se contenta de hocher la tête. Elle ne savait pas si Severus Rogue lui avait parlé de sa théorie ou s'il avait trouvé tout seul.

- Il était un horcruxe aussi. Il n'aurait pas du mourir.

Le blond fit une pose, sa main caressant une statue représentant dieu seul sait quoi, l'air pensif, il ajouta :

- Ou bien il n'est pas mort. Perdu entre deux mondes ? Et Dumbledore s'est sacrifié pour aller le chercher ? N'est-ce pas ?

Il s'était tourné vers Hermione, attendant son approbation.

- C'est ce que je pense aussi. Il faut le retrouver.

- Bon courage.

Hermione se prit la remarque comme une gifle. Donc il n'allait pas l'aider du tout. Elle pinça les lèvres et acquiesça.

- Je vais y aller.

Une fois la porte fermée sur Hermione, Draco frappa rageusement du poing dans le mur. Harry Potter était vivant, nul ne savait où et sa foutue fierté lui interdisait d'aider quiconque à le chercher.

Il était tiraillé entre deux sentiments, le retrouver ou ne plus jamais le voir, il ne savait pas ce qu'il souhaitait le plus. Il regarda sa main en sang sans vraiment la voir. L'air hagard, il attrapa une bouteille dans sa cuisine et décida de la boire, en entier, assis par terre, sur le sol de marbre.

 
 
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