Cette nuit, j'ai fait un rêve que je ne suis pas prête d'oublier.Je me suis réveillée la bouche pleine de salive, le cœur battant. J'agrippais encore mes draps...
Cette nuit, j'ai rêvé d'une fille. Et pas n'importe quelle fille. Celle que j'ai déjà vue à la soirée, celle-là même que j'observais en faisant mes devoirs. Celle qui, apparemment, trouble mon inconscient.
Il est des rêves, comme cela, qui marquent par leur netteté. Celui que je m'apprête à te conter est de ceux-là. Je me souviens de chaque sensation, chaque détail, même flou. Comme si j'y évoluais en nageant, ce rêve est aqueux, saumâtre. Et il me reste comme ce petit côté angoissant, dont aucun d'entre eux jusqu'à maintenant n'a réussi à se défaire. Que veux-tu, les rêves sont ainsi.
J'étais invitée à une fête. Tout était sombre, un peu nébuleux. Rouge, beaucoup de rouge. Ça se passait dans la Salle Commune et tout le monde était là, tous mes amis. Ils s'appellent Neville, Hermione, Seamus ou encore Colin. On riait, on se bousculait, on buvait en douce. Certains me regardaient passer, mais je ne sais plus ce qu'il y avait dans leurs yeux.
Dans ce rêve, je sortais avec Harry. J'en étais très heureuse.
Je me dirigeais vers le vieux canapé rouge, en face du feu qui brûlait. Je m'y asseyais, mon amoureux à côté de moi. J'adressais la parole à quelqu'un, mais qui était-ce ? Je lui parlais, notre discussion était animée. Je me souviens qu'il faisait extrêmement chaud, comme si la cheminée rougeoyait dans mes côtes.
C'est étrange, c'est comme si les bruits avaient disparus dans ce rêve. Tout est en sourdine dans le souvenir que j'ai conservé.
C'est là qu'elle est arrivée. Elle. Et voilà que tout à coup, je me retrouve à la même place qu'avant mais assise sur ses genoux. J'aime la façon qu'ont les rêves de sauter du coq à l'âne.
Harry était toujours là, à côté. Je ne sais pas ce qu'il faisait. Mais elle, elle me touchait. Pas comme tu penses, ni même comme je m'y serais attendue. C'était... Tellement mieux que si elle m'avait touchée « comme ça ». Un des rêves les plus érotiques que j'ai jamais vécu.
Elle avait de grandes mains. Des « mains d'homme », dirait-on, même si je trouve ce terme un peu réducteur. Moi qui ai des mains minuscules, les siennes me fascinaient ! Des doigts fins, des ongles brillants, une peau si douce. Les veines saillantes, les avant bras musclés juste ce qu'il fallait... Moi, je haletais. Je la laissais faire. Tandis que sa main gauche embrassait mon cou, la droite courait sur mon ventre. Elle mordillait un de mes lobes, moi je fermais les yeux. Encore cette sensation de tomber dans le vide, avec délectation, volupté. Tu sais que c'est bizarre, tu sais que tu ne devrais pas et que tu as toutes les raisons du monde de ne pas te laisser aller mais c'est si bon ! Tout ce qu'elle voulait, c'était me faire du bien, non prendre son pied à travers moi, comme les autres. Ça l'excitait de m'exciter. J'avais de plus en plus chaud.
Cet instant ne fut que caresses sur le haut de mon corps, tendresses. Rudesse. Car nous n'en pouvions plus, nous voulions aller plus loin. Mais chaque fois que ses doigts descendaient trop bas sous mon nombril, je l'arrêtais. Je ne pouvais pas faire cela à Harry. J'avais tout de même un minimum d'égards pour le gars avec qui je sortais ! C'est fou comme les rêves sont stupides, n'est-ce pas ? Au point où j'en étais j'aurais très bien pu partir avec cette fille qui me faisait tant de bien, mais non. Je me devais de résister, pour lui.
Combien d'efforts cela m'a coûté ! Je crois que tu n'imagines pas, devoir résister à ces mains, ces mains... Savoir qu'on aurait pu faire l'amour mais que je n'en avais pas le droit. Pourtant, ce n'est qu'un rêve. Les fantasmes sont bien plus faciles : je veux, je prend. Les rêves sont frustrants.
Et puis d'un coup, pouf ! Plus de fête, rien qu'Harry et moi, face à face. Très proches l'un de l'autre. J'ai cru qu'il allait m'embrasser... Au lieu de ça il commença à m'étrangler. Deux serres énormes, qui rendaient mon visage rouge et m'empêchait de respirer. Il serrait de plus en plus fort, tout en se contenant. Je savais ce que ça voulait dire. C'était une mise en garde.
« Ne recommence pas, ou je te tue. » |