Expérience 13.Le chiffre porte-malheur. Je pourrais te raconter des choses horribles, des histoires tristes à pleurer... Mais tu finirais sûrement pendu(e) à un lustre, à tenir compagnie à cette frustrée de Mimi Geignarde. C'est drôle, parfois je m'amuse à lui raconter mes aventures sexuelles, j'exagère même un peu. Je la regarde écouter, frissonner, et je l'achève par une belle explosion finale. Pour finir, elle s'enfuit et je l'entends pleurnicher dans les canalisations. La vérité, c'est qu'elle est écœurée de ne pas pouvoir se masturber. Je le sais. Imagine, cette imagination d'adolescente, toute cette tension accumulée sans jamais pouvoir rien faire d'autre qu'y penser. Elle le sait, jamais aucun garçon ne la prendra dans ses bras. L'esprit sans le corps... Pauvre Mimi !
Je trouve juste le temps d'écrire entre deux devoirs. En ce moment c'est l'effervescence, comme si les profs voulaient tous nous noter en un temps record. J'utilise les mètres de parchemin comme on déroule du papier toilette.
Je n'ai plus revu la fille depuis un moment, ni Harry d'ailleurs. Je n'ai pas le temps. Il me faut travailler, et travailler encore. De plus, ce nez que j'enfouis dans les bouquins m'empêche de renifler l'âcre parfum du fantasme. Dans ce genre de situation il faut faire un choix. Soit tu te noies dans le travaille, soit tu te contente de flotter à la surface, sans rien faire. Mais quand tu ne fais rien, tu rêvasses, et le rêve est dangereux. En rêve, on peut faire ce qu'on veut.
En rêve, je pouvais l'enlacer...
Avant de me faire étrangler par mon petit ami.
Il vaut mieux que je travaille.
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