La première fois que j’ai couché avec une femme ? Je m’en souviens très bien. Elle était vieille (la cinquantaine), blonde décolorée avec des ongles rouges et trop longs, et elle m’a griffée à plusieurs reprises en me pénétrant. Elle ne se préoccupait pas de moi, de savoir si je prenais mon pied ou non. Mais elle n’était pas méchante, après tout… Juste aussi désespérée que moi.
Je m’appelle Ginny Weasley. Ce carnet sera le journal intime de ma vie amoureuse (ou sexuelle), j’y noterais tout, je ne cacherais rien. Que ce soit à vomir, à pleurer ou juste écœurant de banalité, j’y rapporterais tout. Peut être me complairais-je dans des détails sordides. Cela dépendra de mon humeur du moment. J’arrêterais d’écrire lorsque ce carnet sera plein, ou quand je n’en aurais plus envie. Alors je l’abandonnerais quelque part, un peu caché mais pas trop, pour que quelqu’un le trouve.
Quelqu’un comme toi, par exemple. Garçon, fille, elfe de maison… Ton identité n’a pas d’importance. Tu as ouvert ce livre et tu as commencé à lire, et c’est cela qui nous importe, non ? Ne cherche pas à comprendre pourquoi j’ai laissé traîner un truc pareil. Je ne le sais pas très bien moi-même. Excitation ? Désir morbide de me faire voir ? De me vanter, peut-être ? Ou juste besoin de partager quelque chose avec quelqu’un, n’importe qui ? Solitude ? Névrose ? Choisi ce que tu veux. Peut-être sont-elles toutes un peu vraies, ces suppositions. Mais je m’égare.
Bon, je t’explique les règles :
- Ici, il n’y aura pas de « chapitres », juste des « expériences ». Evidemment. Ce n’est pas une histoire. Enfin, pas de celles qu’on te raconte avant que tu t’endorme, en tout cas.
- Je donnerais peut être des explications sur mes agissements, mais ça ne m’arrivera que rarement. Je ne vais pas m’auto-psychanalyser, quand même. A toi de le faire, si ça t’amuse.
- Les jours, mois, années, ne seront jamais marqués. Cela ne te servirait à rien.
- Enfin, la règle la plus importante est sûrement celle-ci : ce carnet est protégé par un charme d’oubli. Tu penses ! Je ne t’aurais jamais donné mon nom sans assurer mes arrières. Si tu arrêtes la lecture, de quelque manière que ce soit, tu oublieras tout, instantanément. Alors si tu veux vraiment tout lire, assures-toi de n’être pas dérangé. Ce serait bête de toujours recommencer au début.
Voilà, je crois que tout est dit. Tu peux encore reposer ce livre… Non ? C’est toi qui vois.
Bonne lecture, alors. |