Johannes se martelait le cerveau à cause de son frère, qui lui avait terminé ses devoirs et était sortit skater en ville.
Il ne savait pas quoi faire, il n'avait envie de rien, il étouffait dans cette étroite pièce. Il sortit donc de sa chambre, se dirigeant vers celle de Fabi. Il ouvrit la porte sachant qu'il n'y avait personne et entra dans la petite pièce. Il s'assit sur le lit de son frère, hésita quelques instant, s'allongea et se blottit dans les draps empleints de l'odeur corporelle du jeune batteur. Il respira à pleins poumons cette odeur pourtant si familière et dont il avait tant besoin. Il resta ainsi une bonne demi-heure.
Johannes se releva et s'assit en soupirant, il remarqua alors un petit carnet dépassant du tiroir de Fabi, il n'avait jamais entendu parler du carnet en question.
Intrigué, il le prit et lu l'inscription sur la couverture : "Tagebuch, um zu verlieren" ("journal intime, pour oublier") .
Il se demanda ce que Fabi voulait dire par là. Devait-il l'ouvrir ce carnet? Nan, il n'avait pas à lire ce qu'il ne voulait pas qu'il sache.
Il entendit la porte d'entrée s'ouvrir, Fabi était rentré, des pas dans l'escalier se firent entendre.
Jo remit le carnet dans le tiroir, il se demanda ce qu'il allait faire, Fabi se poserait certainement des questions s'il le voyait dans sa chambre, à regarder le sol.
La fenêtre ouverte, une issue, il s'empressa de passer la petite rambarde, atterrissant sur le balcon. Il essaya d'ouvrir la fenêtre de sa chambre, sans succès. Il s'assit sur le sol froid et attendit, en espérant que Fabi ne referme pas sa fenêtre.
Fabian, quand à lui, entra dans sa chambre, il fut d'abord surpris de voir sa fenêtre ouverte, il jeta un regard circulaire à la pièce et remarqua que le tiroir de sa table de nuit était largement ouvert.
Il fronça les sourcils et se dirigea vers celui-ci, regarda à l'intérieur et courut à la fenêtre. Il jeta un coup d'oeil au-dehors. Rien. Il balada son regard sur le balcon et vit son frère, assis au sol, la tête dans les mains, regardant droit devant lui.
Fabi savait que Jo n'allait s'asseoir sur le balcon que quand il avait un sérieux problème, qu'il avait besoin d'être seul, pour réfléchir, ce n'est pas le cas maintenant, mais il ne le savait pas.
" Qu'est-ce que tu fous là Johannes ? "
L'interpellé sursauta et se tourna vers son frère.
" _Rien. _Et c'est quoi rien ? _J'ai pas trop envie d'en parler. _C'est pour ça que tu passes par ma fenêtre ? _La mienne est bloquée. _Décidément, t'es pas doué. _C'est de famille. _Euh bah merci ! _De rien c'est gratis ! "
Fabi lui tira la langue et dit :
" _J'ai croisé Megan sur le chemin, elle cherche à te joindre. _Okay j'vais l'appeler. "
Fabian rentra dans sa chambre et attrapa le bouquin qu'il devait lire pour son cours d'Allemand.
Johannes entra par la fenêtre et sortit de la chambre.
Il descendit dans le salon, prit son portable et appela Megan, son amie depuis le berceau, étant donné que leurs parents s'entendaient comme larrons en foire, ils ne s'étaient pas perdus de vue.
Il lui demanda s'ils pouvaient se voir, il avait besoin de lui parler, elle accepta et dit qu'elle arrivait.
Johannes n'eut pas à attendre longtemps avant que la sonnette de la porte d'entrée ne résonne.
Il ouvrit la porte et salua son amie.
Fabian descendit quatre à quatre et salua Megan à son tour.
" _Tiens, v'là un p'tit poux ! _Mais euh ! J'ai grandi, j'ai plus qu'une tête de moins que toi ! _Tu s'ras toujours un pitit ! _Grande percheuh ! _ C'est un pléonasme jeune homme. _M'en fout ! "
Et il partit s'installer derrière ses fûts, prenant ses baguettes au passage, ça lui sera utile ;) !
Johannes et Megan montèrent dans la chambre de Jo pour parler loin des petites oreilles indiscrètes, en gros, de Fabi .
" _Alors? Pourquoi le grand Johannes Halbig aurait-il besoin de mes conseils ? _Tu sais bien. _Ah ouais, Fabi, je suppose. _Tu suppose bien. _Comme toujours !"
Johannes resta de glace.
"_Alors là, tu rigoles pas? C'est grave ? _Nan, mais j'en peux plus de tout ça. _Tu m'étonnes, mais pourquoi tu n'essayes pas d'être sympa avec lui ? _Je ne sais pas, tout est embrouillé. _Tu sais quoi ? Tu vas être attentionné envers lui, être le meilleur grand frère qu'il n'aurait jamais pu avoir ! _Tu crois que j'pourrais ? _Bien sûr ! Tu l'étais avant ! _D'accord. Merci. _Mais de rien, désolée, je dois te laisser maintenant. "
Elle l'embrassa sur le front et il la raccompagna jusqu'à la porte.
" BAOOUUM " |