Fabi se stoppa brutalement.
Jo releva la tête, le front couvert de sueur et les joues rosies.
Fabi déboutonna alors son jean et s'empressa de le retirer. Il fit de même pour son boxer. Il se plaça à califourchon au-dessus de la virilité dressée de son frère et la fit lentement rentrer en lui. Jo rejeta violement la tête en arrière, il voulait crier, ses cris étaient tous étouffés, il transpirait abondamment et sa respiration était extrêmement saccadée. Fabi fit des mouvements circulaires avec ses hanches, de manière à s'empaler totalement sur le sexe de Jo.
Jo s'arrachait la gorge en criant son plaisir, cris étouffés par le T-shirt. C'était étroit et chaud. Le meilleur que Jo aurait pu avoir. Fabi, quand à lui, se retenait de crier et se contentait de pousser de faibles gémissements. Jo sentait la délivrance proche, très proche. En effet, il ne tarda pas à pousser un hurlement suraigu et à se déverser en son petit frère.
Celui-ci se mordit les lèvres pour ne pas hurler à son tour. Il se libéra de son frère et soupira légèrement.
Fabi se leva, ramassa ses affaires qu'il s'empressa de ré enfiler d'un air impassible. Il détacha les mains de Johannes et lui retira le T-shirt qui lui servait de bâillon. Sans ajouter un mot et en évitant de croiser son regard, Fabi sortit par la fenêtre et regagna sa chambre.
Jo, rouge de plaisir, essoufflé et couvert de sueur regardait la fenêtre par laquelle son amour venait de s'enfuir.
Il se pinça pour vérifier qu'il ne rêvait pas, il ne rêvait pas. Des larmes vinrent alors se mêler aux gouttes de sueur répandues sur ses joues. Il devrait cependant être heureux, mais nan. Fabi venait ni plus ni moins de se dépuceller en se servant de lui.
Il ne l'avait même pas embrassé, même pas regardé, comme s'il s'agissait d'un passage obligatoire dont il aurait très bien pu se passer, dont il aurait aimé se passer. Jo avait l'impression de n'être qu'un outil, un objet.
Curieusement, il avait la très désagréable impression d'avoir été violé. Il se sentait mal, sale, souillé, utilisé, mal. Il se sentait comme toutes ce jeunes filles que l'ont voit dans les reportages, racontant comment un gros pervers les avait prises pour des objets, racontant leur malheurs, leur dégoût. Il se sentait faible, comme ces jeunes filles, sauf que lui ne s'était pas fait prendre par un gros pervers de trois fois son âge et sa force, mais par son petit frère de 15 ans, plus jeune et plus frêle que lui. Il avait mal, plus que si il ne l'avait pas touché.
Les larmes coulaient et s'écrasaient par dizaines sur les draps souillés. Il regarda longuement le sol, comme si la réponse à tous ses problèmes était au sol.
Et elle l'était, il y avait une montre par terre. Le temps, laisser passer, attendre la suite. De toute façon, c'est tout ce qui lui restait à faire, il n'allait quand même pas dénoncer ce que Fabi a fait. Il ne voyait pas ce qui avait poussé son cadet à faire ça, et il ne voulait pas le savoir, pas ce soir, trop d'émotions, besoin de dormir.
Jo s'allongea sur le sol, ne voulant pas se coucher dans les draps salis par une substance visqueuse, et s'endormit, la tête pleine de questions.
Fabian, pendant ce temps, s'était littéralement jeté dans son lit dès qu'il avait posé un pied sur la moquette bleue de sa chambre. Il avait enfoui sa tête dans l'oreiller et avait laissé échapper tous les cris et gémissements qu'il s'était interdit d'émettre pendant l'acte.
Il s'allongea sur le dos et sourit, des étoiles dans les yeux, depuis le temps qu'il attendait ça. Il s'était vengé, il savait que tout cela ne laisserait pas Jo indifférent. Et en même temps, il s'était fait plaisir, il n'avait pas sacrifié sa virginité pour rien, il avait trouvé ce moment magique.
Depuis le temps qu'il attendait cela.
Depuis ce jour. |