Hermione s'était décidée à se reposer quelques heures en attendant le retour de sa chef de groupe, suivant la suggestion de Ron. Malgré son état de fatigue et les émotions de la soirée, la jeune Gryffondor sombra dans un sommeil court et agité par des cauchemars. Elle se réveilla même plusieurs fois en sueur, le cœur battant à tout rompre, avant de lutter pour se rendormir.
Il n'était que neuf heures du matin quand elle ouvrit péniblement les yeux, l'esprit encore embrumé. Bien au chaud sous les couvertures, elle décida, contrairement à ses habitudes, de traîner un peu dans son lit le temps de se réveiller. Mais bercée par les ronflements discrets des deux garçons, elle ne rendit pas compte qu'elle glissait de nouveau vers le sommeil.
Elle se réveilla une heure plus tard, un peu plus en forme que lors de son précédent réveil. Elle grimaça alors qu'elle se redressait sur son lit, les blessures de la nuit se rappelant douloureusement à son bon souvenir. Elle frissonna quand ses pieds entrèrent en contact avec le béton froid et se dépêcha de mettre des chaussures. Après une douche rapide dans la salle de bain attenante, elle enfila ses vêtements et rejoignit la pièce principale. Sa chef de groupe était finalement revenue et prenait son petit déjeuner.
Hermione se servit une tasse de café, qui préparée par l'ex-Auror, allait sûrement lui mettre l'estomac en vrac, et s'assit à la table en face de Kara. Il lui fallut quelques gorgées pour remettre ses idées en place et se décida à expliquer pourquoi elle avait tenue à ce que Terry reste avec eux au lieu de suivre les autres survivants de l'exécution.
- J'aimerais mettre Terry au courant, à propos du diadème, dit Hermione en guise bonjour tout en portant sa tasse à ses lèvres.
Kara leva son regard du médaillon sur lequel elle s'amusait tout en grignotant un toast et lui accorda sa pleine attention.
- C'est un Serdaigle, il a peut-être des informations que nous ignorons, se justifia la Gryffondor. Sur l'endroit où le diadème pourrait bien se trouver, par exemple.
- Cela ne me pose pas de problème. On lui fera un topo à son réveil. Mais sert lui une version sans trop de détails.
- Je comprends.
- En attendant...
Kara tira une fiole remplie d'un liquide clair de sa poche et la fit rouler doucement sur la table jusqu'à elle. Hermione lui lança un regard interrogateur.
- Bois cela. Cela devrait faire disparaître les dernières douleurs que tu as.
Hermione lui envoya un sourire reconnaissant et vida la fiole d'une traite. Aussitôt, les douleurs s'apaisèrent et elle put étirer ses membres avec bonheur. Il était agréable de pouvoir bouger sans ressentir de gêne. Bien plus enjouée, elle attrapa la Gazette du Sorcier qui traînait sur la table et la parcourut de la première à la dernière page. Cependant, il n'y avait rien d'important et elle s'en désintéressa rapidement.
- Par contre, on va devoir refaire nos stocks de potions, elles ont été bien entamées ces derniers temps, l'informa Kara en désignant la potion vide.
- Je vais m'en occuper. J'ai du temps à tuer, se proposa aussitôt Hermione.
Kara lui fit signe qu'elle n'y voyait pas d'inconvénients et Hermione termina rapidement son petit-déjeuner pour se mettre au travail au plus vite. Beaucoup de choses se bousculaient dans sa tête en ce moment, et se concentrer sur une potion l'aiderait probablement à déconnecter quelques temps, à faire le vide dans son esprit. Par ailleurs, cela lui manquait de préparer des potions, même si elle ne l'avouerait jamais à Ron, qui les associait toujours à Snape.
Elle vérifia d'abord l'armoire dans laquelle le groupe entreposait leur stock de potions et nota rapidement ce qu'il manquait. Il s'agissait principalement des potions antidouleurs, des potions de régénération sanguine et des philtres calmants. Bref, les breuvages indispensables pour remettre quelqu'un sur pied après un combat.
Choisissant de commencer par la potion de régénération sanguine, qui était la plus simple, elle se baissa pour prendre les ingrédients nécessaires et se dirigea vers leur « laboratoire de potions » qui se résumait à une table équipée sur laquelle trônait un vieux chaudron en étain. Elle prit tout de même le soin d'aller chercher l'un de ses livres de potions pour avoir la procédure à suivre sous les yeux. Il était difficile de se procurer des ingrédients en ce moment et elle ne voulait pas en gâcher bêtement.
Sans attendre, la jeune sorcière alluma le feu sous le chaudron et enfila ses gants. Elle prit le couteau posé à côté d'elle et commença à couper des limaces en fines tranches qu'elle laissa ensuite tomber dans le chaudron. Cela faisait quelques mois qu'elle n'avait pas fait une potion et elle fut rassurée de voir que les gestes revenaient facilement. Elle s'attaqua ensuite à une corne de bicorne qu'elle plaça dans son mortier et qu'elle entreprit de réduire en poudre avec son pilon. Elle versa une poignée de poudre dans le chaudron et tourna la mixture deux fois dans le sens des aiguilles d'une montre avec d'ajouter une autre pincée et de tourner la potion de nouveau.
Elle monta légèrement la puissance du feu et attendit quelques minutes avant d'ajouter cinq gouttes de jus de grenade.
- Salut 'Mione !
La jeune fille se retourna pour se retrouver nez à nez avec Ron qui se passait une main dans ses cheveux en pétard.
- Bonjour Ron.
- Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-il dans un bâillement des plus classes qui permit à Hermione de découvrir le fond de la gorge de son ami.
- Je renouvelle les stocks de potion, répondit-elle. Il a sacrément baissé ces derniers temps. Tu me donnes un coup de main ?
- Tu plaisantes ? Demanda-t-il d'une voix incrédule.
- Oui, Ron, je plaisante, répondit-elle avec un soupir résigné.
- Je vais plutôt me faire un bon petit déjeuner, dit-il en tournant les talons, une main sur son estomac.
Avec un sourire amusé, Hermione secoua la tête en et revint à sa potion de régénération sanguine. Elle versait le dernier ingrédient juste au moment où Terry émergeait à son tour de la chambre. Elle attendit quelques minutes que la potion vire au rouge et éteint le feu, satisfaite. Elle mit la potion en fioles, les rangea dans l'armoire et nettoya d'un coup de baguette la table avant de rejoindre tout le monde autour de la table. Terry et Ron étaient toujours en train de se goinfrer sous l'œil blasé de Kara.
- Vas-y Hermione, l'invita Kara.
Hermione se chargea donc de briefer le jeune Serdaigle, comme convenu. Sans vraiment s'en rendre compte, sa voix prit ce ton particulier, doctoral, qu'elle avait à Hogwarts quand elle tentait d'expliquer un point de cours à Harry ou à Ron. Cela arracha un sourire nostalgique à Ron qui ne pu s'empêcher de se moquer, ce qui lui valut un bon coup sur l'épaule de la part d'Hermione qui souriait cependant.
Hermione se contenta de donner le minimum d'information à Terry, selon les consignes qu'elle avait reçu de Kara. La chef de groupe ne voulait pas que le Serdaigle en sache trop au cas où il lui arrivait quelque chose. Les Horcruxes étaient un sujet trop important pour prendre des risques et les conséquences seraient trop lourdes si leur quête arrivait aux oreilles des mauvaises personnes.
Hermione servit donc à Terry une version similaire à celle qu'elle avait raconté à Dobby. Quand elle eut terminée, elle lui demanda sans détour:
- Sais-tu ce qu'il est advenu du diadème perdu de Rowena Serdaigle?
Terry cligna des yeux, clairement perplexe.
- Il a été perdu, énonça-t-il en appuyant sur le dernier mot pour pointer l'évidence. T'es sûr que tu vas bien ?
Hermione laissa échapper un grognement en se pinçant l'arrête du nez. Ron, d'humeur plus diplomate, prit le relais.
- Nous le savons, Terry. Mais nous espérions qu'en tant que Serdaigle, tu saurais peut-être une chose que nous ignorons. Tu ne sais pas où il a été vu pour la dernière fois ? Même si c'était il y a très longtemps, cela nous donnerait un point de départ.
Terry pencha un instant la tête sur le côté, signe qu'il réfléchissait. Après quelques secondes de silence, il finit par secouer la tête.
- Je suis désolée. Mais j'ignore totalement ce qu'il a pu advenir. En réalité, je ne connais même pas l'histoire de cet objet. Mais je vois duquel tu veux parler, Hermione. Nous avons une statue de Rowena Serdaigle entreposée dans notre salle commune. Elle est représentée avec un diadème sur la tête.
Tout agacement disparu du visage d'Hermione qui se redressa vivement.
- Tu pourrais nous le décrire ?
- Mieux, je peux vous le dessiner. Je l'ai eu sous les yeux pendant six ans.
Hermione agita sa baguette et appela un parchemin et une plume. Sous le regard attentif du groupe, Terry commença à dessiner le diadème. Il était évident qu'il possédait un certain talent en dessin, bien qu'aucun d'entre eux ne le savaient. Mais après tout, à part lors des réunions de l'AD, ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de côtoyer le jeune Serdaigle. Au bout d'une dizaine de minutes, il releva la tête et fit glisser le parchemin sur la table. Le silence qui régnait jusqu'à présent fut rompu par la voix enthousiaste de Ron.
- La classe Terry, t'es doué ! Où as-tu appris à dessiner comme ça ?
- Ma mère. Elle était artiste peintre. C'était une moldue, précisa-t-il.
Hermione se tourna vers Kara.
- On va pouvoir donner ça à Dobby, il saura au moins à quoi ressemble l'objet qu'il recherche.
Hermione souriait. C'était une nouvelle avancée dans la recherche de cet Horcruxe. Ils savaient désormais à quoi ressemblait le diadème de Serdaigle. Cela semblait minime, mais Hermione savait qu'ils se rapprochaient de plus en plus du dernier Horcruxe qui leur avait échappé jusqu'à maintenant. Elle laissa les autres discuter et entreprit de préparer le reste des potions.
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Terry avait finalement quitté le groupe au cours du mois de mai pour intégrer un autre groupe de résistants, laissant le groupe originel à nouveau seul. La routine avait reprit ses droits et les résistants s'étaient résignés à cette longue attente, ponctuée seulement de quelques missions rapides, et s'occupaient comme ils le pouvaient. Mais un nouveau venu vint briser leurs habitudes au début de l'été.
Lorsqu'Hermione ouvrit les yeux en cette première semaine de juillet, elle crut toujours être en train de rêver. Un visage familier et pourtant bien plus marqué que la dernière fois où elle l'avait vu, la regardait avec un sourire sincère qui lui réchauffait le cœur. Elle se frotta un moment les yeux, pour être certaine d'être bien réveillée, mais le visage était toujours là.
Sans réfléchir, elle se redressa et se jeta sur lui pour le serrer dans ses bras avec un cri de joie. Emportés par le poids de la jeune fille, ils s'écrasèrent tous les deux sur le sol bétonné. Hermione se retrouva affalée contre le jeune homme, le maintenant involontairement au sol. Un rire profond s'échappa de la gorge du Gryffondor qui ne fit pas mine de se dégager.
- Salut Hermione.
- Salut Neville ! Ce que je suis contente de te voir.
- J'ai cru remarquer, dit-il d'un ton amusé.
Hermione roula sur le côté pour le laisser se dégager et se releva. En baissant les yeux, elle se rendit compte qu'elle était toujours en pyjama et elle sentit le rouge lui monter aux joues. Neville, gentleman jusqu'au bout, pivota légèrement sur lui-même pour ne pas la mettre mal à l'aise et fixait la porte devant lui. La jeune fille ne put s'empêcher de remarquer que son ami avait pris dix bons centimètres depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu et qu'il était bien plus carré au niveau des épaules.
- Je vais te laisser t'habiller. On t'attend pour prendre le petit déjeuner, dit-il en sortant rapidement de la pièce.
La jeune fille se dépêcha de prendre sa douche et de s'habiller pour aller rejoindre les autres dans la salle principale. Elle avait hâte de savoir ce que son ami faisait là et qu'il lui raconte ce qu'il avait pu vivre à Hogwarts cette année. Dès qu'elle mit un pied dans la salle, une délicieuse odeur de bacon lui chatouilla les narines.
L'arrivée de Neville avait visiblement motivé Kara à préparer un vrai petit déjeuner, bien plus appétissant que d'habitude. Sans non plus ressembler aux tables de la Grande Salle, la leur était bien garnie ce matin. Elle lança un bonjour enthousiaste avant de s'asseoir en face de Neville et de se servir une tasse de thé et un large assortiment de ce que sa chef de groupe avait préparé.
Neville semblait également apprécier la nourriture car il s'empiffrait autant que Ron.
- Mhhh, c'est super bon ! T'es douée comme cuistot, lança-t-il à Kara.
Hermione échangea un regard avec Ron et chacun explosa de rire. Neville les regarda tour à tour, perplexe. N'ayant pas d'explications de leur part, il se tourna vers la chef de groupe en quête de réponses.
- Disons que tu arrives au bon moment. Ils ont dû frôler l'intoxication alimentaire plusieurs fois avec ce que je préparais au début, avoua-t-elle sans complexe.
Les deux Gryffondor approuvèrent avec des hochements de tête exagérés, s'attirant un regard mi-agacé, mi-amusé de Kara.
- On a cru qu'elle œuvrait pour l'autre camp et qu'elle tentait de nous empoisonner, lâcha Ron en riant.
- Ne me tente pas... Gronda Kara, bien que son expression contredisait ses paroles.
Hermione se calma pour reporter son attention sur Neville dont elle ignorait toujours la raison de sa présence.
- Alors, raconte Nev' ! Qu'est-ce que tu fais là ?
Le jeune Gryffondor leva les yeux de ses tartines et lui sourit.
- J'ai quitté il y a quelques jours Hogwarts après avoir passé mes ASPIC.
Il fit une pause avant d'ajouter, mal à l'aise :
- Je sais que pour vous, cela doit faire bizarre qu'Hogwarts continue de sortir des diplômés alors que vous, vous êtes coincés ici à vous cacher.
Hermione désigna du doigt les marques présentes sur le visage de son ami, qu'elle n'avait pas osé commenter jusqu'à maintenant.
- Cela n'a pas du non plus être une partie de plaisir.
Neville haussa simplement les épaules.
- Crois-moi, ce n'est pas pire que lorsque j'ai croisé McGonagall cette nuit. Elle m'a passé un sacré savon pour ne pas avoir écouté ses conseils. Quoi que je la soupçonne de s'être mise en rogne, non pour m'être rebellé contre le nouveau staff, mais parce que j'ai été assez imprudent pour me faire prendre.
Hermione rit en même temps que Ron.
- Cela lui ressemble bien, rit le jeune Weasley.
- Je suis rentré chez ma grand-mère après mon départ d'Hogwarts, enchaîna Neville. J'étais au courant à propos de la Résistance, les rumeurs vont vite à l'école, vous le savez. Je lui ai demandé un peu plus de précisions sur vos activités, puis de me mettre en contact avec la Résistance. Et me voilà.
- Tu es au courant de l'objectif du groupe ? Demanda Hermione en grignotant un muffin avec gourmandise.
- Oui, Kara m'a tout expliqué avant de venir, à propos des Horcruxes. D'ailleurs, j'ai peut-être quelque chose qui pourrait vous intéresser.
Il se pencha pour attraper le sac à dos posé à ses pieds et plongea sa main dedans. Après avoir farfouillé un peu, il en ressortit un objet de petite taille et tapota avec sa baguette ce qui ressemblait à une petite dague. Aussitôt, l'objet reprit sa taille originelle et Hermione poussa une exclamation de surprise. Ron recracha une partie de son café sur la table alors que Kara posait sa propre tasse sur la table, un peu brusquement.
- J'hallucine... Où t'as eu ça ? Balbutia Ron.
- Sur mon lit.
Voyant l'incompréhension se peindre sur les visages des autres, il explicita :
- Après la cérémonie des diplômes, je suis remonté dans la Tour des Gryffondor pour être un peu tranquille. Je me suis affalé sur mon lit et j'ai senti quelque chose me rentrer dans le dos. Heureusement, c'était la garde et pas la lame, sinon, je l'aurais senti passer. Apparemment, quelqu'un s'est introduit dans le dortoir et a déposé cette épée sous mes couvertures après avoir jeté un charme de camouflage.
- Tu sais qui l'a déposé? Demanda Kara.
- Aucune idée.
Hermione échangea un regard avec Kara.
- Tu penses que c'est la véritable épée?
Mais ce fut Neville qui répondit.
- Comment cela la véritable?
Kara se leva pour aller récupérer la copie l'épée de Gryffondor qui était rangée dans une armoire métallique rouillée.
- Nous avons trouvé celle-ci dans le coffre des Lestrange en même temps que la Coupe, expliqua-t-elle en la montrant à Neville.
Neville regarda l'épée qu'il avait dans la main, puis celle que Kara tenait. Ses yeux s'élargirent alors qu'il passait de l'une à l'autre.
- Elles sont identiques... Murmura-t-il, ébahis.
- Pas tout à fait, intervint Hermione. Celle que nous avons trouvée planquée à Gringotts est une copie. Une très bonne copie, assez pour tromper Bellatrix Lestrange et Snape, mais une copie quand même.
- Qu'est ce qu'une copie de l'épée de Gryffondor faisait dans le coffre de cette folle ? Cela n'a aucun sens.
- Nous l'ignorons. Nous savons simplement que Tu-Sais-Qui a ordonné qu'elle soit mise à l'abri, mais il ignorait qu'elle était fausse.
Neville laissa échapper un gémissement alors qu'il tentait de démêler cette histoire. Mais il s'arrêta brusquement.
- Attendez. Tu m'as dit que tu avais surpris une conversation entre Lestrange et Carrow dans l'Allée des Embrumes, dit-il en s'adressant à Kara. Et que Carrow avait parlé du vol de l'Epée dans le bureau de Snape.
Kara acquiesça simplement.
- C'était nous les élèves en question. Ginny, Luna et moi. On ne voulait pas laisser l'épée dans le bureau de Snape. Il ne devrait même pas être autorisé à la toucher. C'est un Serpentard, un enfoiré et un Mangemort, dit Neville avec hargne.
- Pléonasme, murmura Wilkes.
Hermione esquissa un sourire.
- Donc on s'est introduit dans son bureau pour la récupérer. Mais on a été naïf. Une alarme a dû l'avertir car il est arrivé juste au moment où on s'enfuyait de son bureau. Il nous a passé un sermon interminable, a essayé de nous faire peur avec quelques menaces avant de nous donner simplement une retenue.
Hermione pâlit, s'imaginant déjà le genre de retenue avait cours à Hogwarts désormais, sous la direction d'un Mangemort. Elle pensait déjà au Doloris et autres sortilèges de tortures, à des tâches humiliantes et dégradantes.
- Non, même pas, rit Neville, la rassurant aussitôt. Nous aussi, on s'attendait à une punition mémorable. En fait, il nous a juste envoyé avec Hagrid dans la Forêt Interdite. Une balade de santé, tu penses bien.
Mais il s'assombrit quelques secondes plus tard.
- Par contre, les Carrow ont été beaucoup moins indulgent envers nous à partir de ce moment-là. Visiblement, ils pensaient que la punition de Snape était trop douce pour un tel acte. Et comme ils ne pouvaient pas nous punir officiellement une seconde fois pour la même action, ils nous ont pourris la vie.
Il ne donna pas de détails et Hermione comprit qu'il n'était pas prêt à en parler. D'ailleurs, tout le monde sembla le comprendre car personne ne lui posa de questions. Ron se massa les tempes en grimaçant.
- Çà me donne la migraine, se plaignit Ron. Vous avez tenté de voler la vrai ou la fausse ? La fausse, non ?
Personne ne su répondre.
- Dans l'absolu, on s'en moque, rétorqua Kara. Cela importe peu. La seule question qui importe est : celle que Neville a reçu est-elle la véritable Épée de Gryffondor ? Et il n'y a qu'un moyen de le savoir.
Hermione suivit le raisonnement de sa chef de groupe et se leva d'un bond pour aller chercher la Coupe de Poufsouffle. Quand elle revint, la pièce avait été dégagée de tous ses meubles et Wilkes lançait quelques sortilèges de protection.
- Je crois que l'honneur te revient, dit Neville en tendant l'épée à Hermione.
Celle-ci secoua la tête.
- Non, c'est à toi de le faire. C'est à toi que l'on a confié cette épée.
Pour appuyer ses paroles, elle posa la coupe sur le sol. Neville lui adressa un sourire quand elle se releva. Mais il ne semblait pas trop à l'aise à l'idée de détruire l'objet. Hermione ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Sous son aspect banal, la Coupe de Poufsouffle cachait tout de même une partie de l'âme de Voldemort. Et aucun d'entre eux ne savait ce qu'il se passerait exactement quand ils tenteraient de détruire un Horcruxe.
- Reculez-tous, ordonna Kara en lançant un sortilège sur Neville qui fut entouré d'un léger halo bleu.
* Probablement un bouclier * Songea Hermione alors que Neville levait l'épée au-dessus de sa tête, une expression déterminée peinte sur le visage.
On aurait pu entendre une mouche voler dans la salle. Hermione ne savait pas pour les autres, mais elle avait commencé à retenir son souffle, priant pour que l'épée soit la bonne. Lui épargnant une asphyxie, Neville abattit rapidement l'épée, qui siffla dans les airs, sur la coupe qui se fendit en deux. Un long cri perçant, qui déclencha un frisson général chez les personnes présentes, s'en échappa puis diminua progressivement avant de s'éteindre totalement.
Le silence s'imposa de nouveau jusqu'à ce que tout le monde réalise ce qu'il venait de se passer.
- On l'a notre réponse, claironna Ron avec un sourire joyeux.
Neville contemplait l'Horcruxe brisé en deux en silence, l'épée toujours dans la main, pointée vers le sol.
- Nev', ça va ? S'inquiéta Ron.
- Ouais. Je digère le fait d'avoir détruit un morceau de l'âme de Tu-Sais-Qui. C'est... Chouette, vraiment.
- La Résistance 1, Tu-Sais-Qui, 0, s'exclama Ron.
Wilkes s'approcha d'Hermione qui observait également la coupe brisée sur le sol, réalisant péniblement qu'ils avaient enfin trouvé un moyen de détruire les Horcruxes. Après tous ces mois de recherches et de déception, l'information avait du mal à atteindre son cerveau.
- Tu penses que Tu-Sais-Qui a ressenti la perte de son Horcruxe ?
Hermione, sortie de ses pensées, secoua la tête.
- Je ne pense pas. Dumbledore pensait qu'il était allé bien trop loin dans son immersion dans le mal pour qu'il sente la destruction d'une des parties de son âme. Il n'aurait plus assez de sensibilité pour cela
- Je préfère ça, avoua Kara. Cela aurait compliqué les choses s'IL savait ce que l'on est en train de faire.
Hermione approuva d'un signe de la tête. Voldemort n'aurait pas apprécié et aurait probablement demandé des comptes à Harry.
- On devrait tester avec le médaillon de Serpentard, proposa l'ex-Auror. Je sais que tu penses qu'il est nécessaire de l'ouvrir d'abord pour pouvoir le détruire, mais j'aimerais vérifier ta théorie. Juste pour être certaine.
- Tu as raison.
Wilkes alla récupérer le médaillon dans le coffret qu'elle avait elle-même ensorcelé pendant qu'Hermione transformait un vieux pneu en piédestal qu'elle posa sur le sol. Neville lui tendit l'épée et Hermione hésita un bref moment, jetant un coup d'œil à Ron. Celui-ci lui envoya un clin d'œil, lui faisant comprendre qu'il était d'accord, et elle enroula finalement sa main autour de la garde de l'épée. Elle lui sembla lourde au début, mais étrangement, elle sembla s'adapter à elle et s'allégea pour atteindre le poids parfait.
- Fais attention, Hermione, la prévint Kara en posant le médaillon sur le piédestal fraîchement crée. En plus d'abriter un bout de l'âme de Tu-Sais-Qui, c'était un objet qui a appartenu à Salazar Serpentard.
- OK.
Une seconde fois, les résistants reculèrent vers le fond de la salle pour lui laisser le champ libre. Hermione leva l'épée au-dessus de sa tête et frappa de toutes ses forces le médaillon qui fut projeté contre l'armoire sous l'impact. Pas de cri perçant cependant. Elle sut aussitôt que la tentative avait échoué.
Déçue mais pas vraiment surprise, elle s'approcha du médaillon, intact, et le ramassa pour le montrer aux autres.
- Un sur deux, c'est déjà pas mal, fit remarquer Neville.
- Bon, il nous faut un Fourchelangue alors, lâcha Kara.
- Facile, marmonna Ron. Tu préfères demander à Harry qui a disparu ou à Tu-Sais-Qui qui va nous accueillir à bras ouverts ? |