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Les sorciers de l'ombre
Par Ansha
Harry Potter  -  Action/Aventure/Suspense  -  fr
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La Résistance 2/2

Quand elle émergea le lendemain, Hermione se demanda un instant ce qui pesait sur son dos, à qui appartenait les bras que l'enlaçaient et le souffle chaud qu'elle sentait sur sa nuque. Les événements de la veillent émergèrent peu à peu de son cerveau endormi et un sourire s'étala sur ses lèvres. Elle s'autorisa même à fermer les yeux un instant et savourer le confort que lui offrait son ami. C’était loin d’être une position désagréable.

Au bout d'un moment, elle se dégagea doucement de ses bras et descendit du lit en faisant attention de ne pas le réveiller. Quelques minutes plus tard, elle sortait habillée de la salle de bain et se rendait dans la pièce principale. Seul Shacklebolt était présent à cet instant, assis derrière le bureau, l'air concentré sur les documents posés devant lui. Ne voulant pas le déranger, elle se servit une tasse de café et s'assit dans l’un des fauteuils faisant face à la cheminée. La conversation de la veille se répétait en boucle dans sa tête et des dizaines de questions s'entassaient dans son esprit.

- Oh, Bonjour Miss.

Elle se retourna vers Shacklebolt.

- Bonjour Monsieur.

- Appelles moi Kingsley, s'il te plaît.

- Alors appelez-moi Hermione.

Un sourire s'étira sur les lèvres de l'ex-Auror.

- Très bien Hermione. J'aimerais que vous restiez quelques jours pour que l'on mette en place le système de communication que tu as proposé hier soir.

- Il n'y a pas de soucis, m... Kingsley. Puis-je vous poser quelques questions?

- Je t'en prie.

- Vous avez évoqué les nouveaux Aurors, hier soir. Que vouliez-vous dire?

L'homme posa sa plume et s'assit plus confortablement, croisant les bras.

- Quand Malfoy est arrivé au pouvoir, il a chassé les Aurors qui n'avaient pas encore déserté leur poste. En réalité, cela concerne peu d'entre nous, car beaucoup avait déjà démissionné, comme ce fut mon cas ou celui de Tonks. Il était inimaginable pour nous de travailler pour Lucius Malfoy et de perpétrer cette mascarade qu'était devenu le gouvernement.

Hermione se cala dans son fauteuil, son attention entière tournée vers Kingsley.

- Nous avons été catalogués comme opposants au Ministère dès le moment où nous avons donné notre démission. Depuis, nous faisons l’objet d'une chasse aux sorcières, de façon bien plus virulente que pour les autres opposants. Certains de nos anciens collègues ont été emprisonnés ou tués, d'autres sont parvenus à s'enfuir et ont traversé la frontière du pays. Mais beaucoup d'entre nous sont restés en Grande-Bretagne, décidés à s'opposer à la nouvelle politique du Ministère et nous ont rejoints.

Hermione hocha simplement la tête.

- La plupart des nouveaux « Aurors » sont des Mangemorts ou des Serpentard fraîchement diplômés. Ils ont le pouvoir d'exécuter des sortilèges brutaux et autrefois illégaux, sans craindre une quelconque sanction disciplinaire.

La jeune femme ferma un instant les yeux, assimilant ces informations.

- Hier, vous avez dit que nous avions besoin d'aide et que vous alliez nous adjoindre un chef de groupe. Qui comptez-vous nous assigner?

- Je n'ai pas encore pris de décision définitive à ce sujet, admit Kingsley. Mais cela sera je pense un ancien Auror, quelqu'un capable de vous défendre efficacement contre nos ennemis. J'ai une personne en tête que vous ne connaissez pas. Elle est calée en magie noire, ce qui pourrait se révéler utile pour les Horcruxes.

Hermione s'agita soudainement dans son fauteuil. L'idée de devoir remettre sa vie entre les mains de quelqu'un qu'elle ne connaissait pas ne lui plaisait pas trop. D'autant plus si la personne en question était une personne familière avec la magie noire. Kingsley dut décrypter son comportement, car il ajouta:

- Crois-moi, Hermione. Si je vous assigne quelqu'un, c'est que je suis certain de sa loyauté. Jamais je ne mettrais ainsi vos vies en danger. La personne dont je parle, sur le papier, n'a pas l'air du candidat idéal, je te l'accorde. Mais je l'ai moi-même formé et j'ai travaillé avec elle pendant plusieurs années. Je lui confierais ma vie sans aucune hésitation. Je l'ai déjà fait d'ailleurs et comme tu peux le voir, je suis toujours vivant.

Après un débat intérieur, Hermione hocha la tête. Elle faisait confiance à l'ex-Auror et le croyait sur parole.

- D'accord. Peu importe qui vous désignerez, je n'emmétrais pas d'objections.

* Ron s'en chargera bien assez * Pensa-t-elle en réprimant un sourire.

- Je te remercie. Maintenant, passons aux choses sérieuses. Où pourrons-nous trouver des téléphones portables en grandes quantités?

Tout en parlant, il se leva de sa chaise pour la rejoindre près de la cheminée.

- Combien en faudrait-il?

- Je tablerais sur une centaine, répondit-il avec désinvolture.

La mâchoire d'Hermione se décrocha sous le choc. Combien de résistants avait-il sous le coude pour faire une telle estimation? Dans l’hypothèse où chaque groupe aurait un téléphone, cela ferait cent groupes. Même avec un minimum de deux personnes par groupe, cela ferait deux cents résistants. Avait-il réussi à réunir autant de personnes en si peu de temps ? Cela semblait peu probable. Non, il devait simplement avoir prévu un stock plus large, pour remplacer les pertes ou les destructions éventuelles.

- Euh... Je vous préviens que cela va coûter une fortune. En termes de portables, mais aussi de recharges...

- Recharges? Répéta-t-il en fronçant les sourcils.

- Le tout n'est pas de posséder un portable, expliqua Hermione. Il faut également un abonnement ou une recharge permettant d'appeler. Cela donne un certain nombre d'heures de communication à utiliser. Une fois le nombre d'heures permises écoulées, il devient impossible de téléphoner. Il faut utiliser alors une autre recharge.

Kingsley sembla réfléchir un moment.

- Il est peut-être possible de poser des enchantements sur un portable pour nous permettre de communiquer à volonté.

- Je l'ignore. Mais cela paraît probable. Essayez de demander à Mr Weasley, c'est lui le pro de l'enchantement d'objets moldus.

L'homme approuva avec un sourire.

- De toute façon, même s'il est impossible de les ensorceler, on pourra probablement se débrouiller avec les recharges, reprit-elle. Une recharge peut tenir un mois si on fait attention en ne restant pas longtemps en communication ou en envoyant exclusivement des SMS.

Voyant l'air d'incompréhension de l'ex-Auror, elle lui expliqua rapidement ce qu'était un SMS. Elle dut répondre à pas mal de questions, car il semblait avoir beaucoup de mal avec la technologie moldue.

- Combien nous coûterais un téléphone portable?

- En prenant un téléphone basique, environ dix-huit livres. Si on multiplie ça par cent, cela commence à faire cher. Et c'est sans compter les éventuelles recharges.

- L'argent n'est pas un problème, je t'assure. Les Gobelins sont restés neutre dans cette guerre et le Ministère n'a aucun contrôle sur Gringotts. Bien qu'il nous soit difficile d'accéder à la banque, nos coffres sont toujours à notre disposition. Beaucoup d'entre nous ont déjà demandé le transfert du contenu de leur coffre dans une filiale étrangère. Il suffira de leur demander de convertir l'argent en livres.

Hermione fut étrangement rassurée à cette simple idée que Gringotts était resté neutre dans ce conflit. Cela faisait du bien de savoir que le monde entier n'était pas leur ennemi.

- Il y a des chances que nous obtenions une remise pour en acheter autant. Nous contacterons un fournisseur en gros.

- Pour le moment, procurons-nous seulement deux téléphones pour faire des tests dessus.

- J'ai de quoi les acheter sur moi. Où est le village moldu le plus proche?

- A environ trois kilomètres à l'ouest de cette maison. Prends Ron avec toi, cela sera plus sûr. Le village est isolé et n'a pas beaucoup de visiteurs. Une jeune femme seule, inconnue, cela risque de pousser au commérage. Et je préfère qu'on ignore notre présence, même si nous risquons de changer de lieu bientôt.

Hermione ne put qu'approuver, bien qu'elle n'ait pas encore l'habitude de penser comme... Qu'était-elle désormais? Un soldat? Une résistante? Un fuyard? Non, elle ne se sentait dans la peau d'aucun d'entre eux. Pourtant, elle était plongée jusqu'au cou dans cette guerre. En tant qu'amie du survivant, en tant que née-Moldu. Elle allait devoir apprendre vite ces réflexes de survie et elle fut soudainement heureuse de côtoyer des Aurors.

- Je vais réveiller Ron, et nous partirons au village.

Elle retourna dans la chambre pour trouver un lit vide et défait. Des bruits étouffés se faisaient entendre depuis la salle de bain, signe de la présence de Ron à l'intérieur. Elle farfouilla dans son sac à la recherche de son porte-monnaie et enfila un manteau chaud. La température devait frôler le zéro en ce mois de novembre particulièrement froid.

- Eh, où tu vas comme ça? Demanda un Ron à la chevelure flamboyante encore humide.

- Enfile une veste, on sort, l'informa-t-elle. On doit se rendre dans le village moldu voisin pour acheter des téléphones portables.

Il fallut quelques secondes au cerveau de Ron pour assimiler les informations et les mettre en relation avec ses souvenirs d'hier soir.

- Ah ! Shacklebolt a approuvé ton idée.

- Si tout se passe bien, oui. Allez, habilles toi, je t'expliquerais en chemin.

- On ne prend même pas de petit-déjeuner?

Hermione leva les yeux au ciel. Son ami avait tendance à penser avec son estomac, mais elle le connaissait assez bien pour avoir anticipé à la question.

- On te trouvera à manger là-bas.

Cela fut suffisant, car il s'habilla en vitesse. Dix minutes plus tard, ils marchaient en bravant le vent le long d'une route étroite, entourée de champs désertiques. Hermione finissait de raconter sa conversation avec Kingsley. A la mention de son père, le jeune homme sembla soulagé et impatient et cela mit du baume au cœur de la Gryffondor. Elle comprenait que Ron, bien qu'adulte, ressente le besoin de voir l'un de ses parents, surtout après ses longues dernières semaines. Elle-même aurait donné cher pour entrer en contact avec les siens et oublier pendant quelques minutes le fardeau qui pesait sur ses épaules. Mais c'était un vœu irréalisable. Ses parents se trouvaient en ce moment en Australie et étaient convaincus de s'appeler Wendell et Monica Wilkins, un couple sans enfant. Son sortilège d'amnésie était très efficace.

- J'espère que mon père trouvera un moyen. Même si moi, personnellement, le téléphone...

Hermione rit en se rappelant la fois où il avait tenté de contacté Harry par téléphone et avait presque rendu sourd Vernon Dursley.

- Ne t'inquiètes pas, nous n'en aurons pas, et de toute façon, je pense qu'ils communiqueront plus par SMS.

Ron afficha un air de totale incompréhension. Cela ressemblait à du déjà-vu. Elle reprit mot pour mot l'explication qu'elle avait utilisé pour Kingsley, mais avec un peu d'agacement à se répéter. Quand elle eut terminé son cours d'Études des Moldus, le village qu'ils cherchaient se profilait devant eux.

- Tâchons d'avoir l'air de personnes moldues, OK?

Ils pénétrèrent dans le village, plutôt calme en ce début de matinée. Quelques boutiques étaient ouvertes comme la boulangerie, le restau-bar ou encore la boucherie. Hermione salua une dame âgée poussant son cabas qui lui rendit la politesse.

- On cherche quoi?

- Un magasin d'électronique, au mieux, mais j'ai peu d'espoir dans un village aussi petit. Une supérette, peut-être.

Ils traversèrent le village avant de trouver leur cible. Un petit supermarché qui ne semblait pas fréquenté sur le moment, étant donné le nombre de places disponibles sur le parking. Mais peut-être certains habitants venaient faire leurs courses à pied.

- Laisse-moi faire.

Ron grogna.

- C'est bon, je ne suis pas non plus un gosse. Je sais me tenir et me faire passer pour un moldu.

Hermione lui jeta un regard éloquent.

- Employer ce terme ici démontre que j'ai raison. Alors, garde la bouche fermée.

Elle regretta ses paroles au moment même où ils sortirent de sa bouche. Le visage de Ron se ferma et il glissa les mains dans ses poches en regardant ailleurs.

Hermione soupira, mais ne tenta rien envers lui. Elle était là pour une chose et elle devait accomplir la tâche assignée avant de penser aux états d'âme et à la fierté de son ami. Elle franchit les portes coulissantes, Ron sur les talons, et emprunta l'allée centrale en regardant des deux côtés. Il ne lui fallut pas longtemps pour dénicher le bon et passa devant les appareils photo, caméras, GPS... Et les téléphones portables. Elle choisit un modèle pas trop compliqué à un prix raisonnable, appela l'un des vendeurs... Et le regretta aussitôt. Le jeune homme, qui devait être à peine plus âgé qu'elle, tenta de la convaincre qu'une jeune femme comme elle devait posséder un portable plus moderne, avec plus de fonctionnalités. Elle lui expliqua calmement qu'elle n'en avait besoin que pour téléphoner, mais il n'abandonna pas.

Ce fut finalement le retour de Ron, une boite de croissants dans la main, et son franc parlé qui convainquit le vendeur de cesser son speech et de lui donner les téléphones qu'elle demandait.

- Merci, je n'arrivais pas à m'en débarrasser.

- Normal.

Ce n'était pas chaleureux, mais au moins, il répondait. Elle lui sourit, attrapa son futur petit-déjeuner et se dirigea vers les caisses. Elle s'en tira pour trente-huit livres, ce qui entama à peine ses économies. Elle aussi avait pris ses précautions, ne sachant pas combien de temps durerait leur fuite.

Le chemin du retour commença dans un silence pesant qu'Hermione, qui culpabilisait un peu, brisa d'une voix hésitante.

- Je suis désolée, Ron, j'ai été autoritaire. Je n'avais pas à te traiter comme un enfant. Mais avec tout ce qu'il se passe, je suis devenue un peu paranoïaque. Et encore plus après avoir entendu les projets de Kingsley. Si on attire l'attention et que les Aurors nous trouvent, on est mort et on détruit tout ce qu'il a pu mettre en place.

Son petit discours ne sembla pas le convaincre, car il s'obstinait à mâcher ses croissants en silence.

- Ce n'est pas une excuse cependant pour te parler comme ça. Je le sais. Je suis désolée, Ron. Tu me pardonnes?

Le rouquin se tourna enfin vers elle, scruta ses yeux puis haussa simplement les épaules.

- Ça va. Y'a pas mort d'homme ne non plus... Tu es pardonnée.

Le reste du chemin fut beaucoup plus gai et quand la planque de QG de Kingsley fut visible, ce fut comme s'ils ne s'étaient jamais disputés. Quand ils entrèrent dans la maisonnette, Mr Weasley était déjà là et se précipita vers son fils pour l’enlacer avec force.

- Ron, mon grand. Tu as l'air en forme.

Les mains sur les épaules de son fils, il le repoussa un moment pour mieux l'observer.

- Je vais bien, papa. Comment vont les autres? Ginny?

Pendant qu'il recevait les dernières nouvelles de sa famille, Hermione alla montrer le téléphone à Kingsley. Elle lui montra rapidement comment l'utiliser, après avoir enregistré les deux numéros dans chacun des téléphones. Ils discutèrent un moment avant que les deux Weasley ne les rejoignent. Sans surprise, Mr Weasley s'extasia pendant de longues minutes avant de se concentrer sur le principal objectif, à savoir, se passer de recharges.

- Je vais avoir besoin d'aide. Des gens avec de solides connaissances en sortilèges et enchantements.

- Je peux contacter Filius Flitwick. Il ne faisait pas partie de l'Ordre, mais c'était un proche d'Albus et il a été chassé d'Hogwarts en même temps que Minerva. Je doute qu'il refuse de nous aider.

- Ce ne sera pas superflu, approuva Mr Weasley.

- Et l'une de mes anciens Aurors. Celle que j'ai évoqué hier, précisa-t-il à l'attention d'Hermione. Elle est douée en sortilèges, plus pour les briser que les créer, mais son aide sera la bienvenue je pense.

--------------------

Une heure plus tard, le QG de Kingsley accueillit deux autres personnes. L'ancien professeur de Sortilèges et enchantements d'Hogwarts, Filius Flitwick, avait aussitôt répondu à l'appel, enthousiaste à la perspective d'apporter sa contribution au projet de l'ancien Auror. Bien que peu connaisseur du monde moldu, il était arrivé avec déjà plusieurs idées en tête et désireux de les tester. Peu après, une jeune femme brune, que Kingsley présenta comme Kara Wilkes, avait fait son apparition et Hermione put enfin rencontrer celle qui allait probablement devenir leur chef de groupe. Plus jeune qu'elle ne l'avait imaginé - elle ne lui donnait pas plus de 25 ans - elle dégageait l'assurance tranquille de ceux qui débordaient de confiance en eux.

Ce petit monde se mit aussitôt au travail. Chacun apportait ses propres connaissances et ils échangèrent des idées pendant plusieurs heures. Hermione, qui devait avouer être légèrement dépassée par la complexité du sujet, s'en tenait au rôle de conseiller technique en téléphonie tout en les regardant travailler avec sa curiosité habituelle.

L'idée n'était pas d'utiliser le réseau téléphonique moldu et de le « pirater » magiquement, mais de créer leur propre réseau qui ne pourrait être utilisé que par des portables modifiés magiquement. Le réseau serait ainsi totalement indétectable, ce qui était un avantage considérable dans leur situation. Mr Weasley travaillait principalement sur la façon d'adapter le sortilège à la technologie moldue, c'est-à-dire de la liaison entre le sortilège et le téléphone portable. Flitwick se chargeait de mettre en place le réseau que la Résistance utilisera et Wilkes travaillait sur la création du sortilège qui sera apposé sur le téléphone. A la fin de la journée, ils avaient une idée précise des sortilèges à poser, et, grâce à Mr Weasley, de la façon de l'adapter au téléphone.

- On se retrouve demain matin, avait annoncé Kingsley à la fin de la journée.

Mr Weasley avait salué tout le monde avant de transplaner, vite imité par Flitwick. En revanche, Kingsley avait demandé à Wilkes de rester dîner. Hermione se doutait de la raison et elle échangea un regard avec Ron. Les quatre sorciers s'installèrent autour de la table sur laquelle Kingsley avait préalablement posé le repas. Ils entamaient l'entrée quand le Chef de la Résistance s'adressa à Wilkes.

- Comment se déroule ta mission ?

- Aussi bien que possible. J'ai réussi à contacter 80% des anciens Aurors. Ils ont tous accepté de rejoindre la Résistance.

- Excellent. Et les 20% restants ?

- Introuvables. Cela fait plus d'une semaine que j'essaie de les localiser, sans succès. Soit ils ont fuit le pays, soit ils se cachent, soit ils sont morts. C'est le cas de Gawain Robards et Savage.

Kingsley mâcha pensivement sa salade avant de continuer :

- Les autres sont prêts ?

- Ils attendent vos ordres, chef.

- Ils auront mes instructions bientôt. Mais ce n'est pas toi qui se chargeras de les transmettre.

Les sourcils de la jeune femme se froncèrent.

- J'ai besoin de toi pour prendre la tête d'un groupe de résistants.

D'un geste du menton, il désigna les deux jeunes Gryffondor. Wilkes observa Hermione, puis Ron, une expression indéchiffrable sur le visage.

- Quel est l'objectif du groupe?

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne tournait pas autour du chaudron.

- Sais-tu ce qu'est un Horcruxe, gamine?

- J'ai lu le terme quelque part... Répondit-elle sans s'offusquer du terme employé.

Elle semblait chercher dans sa mémoire puis fronça les sourcils.

- C'est de la Magie Noire, du genre très noire. Pourquoi cette question, chef?

Voyant qu'elle n'allait pas avoir de réponse pour le moment, elle continua:

- D'après ce dont je me souviens, c'est un objet dans lequel un sorcier a planqué une partie de son âme. Une manière de rester en vie même si son corps est détruit.

Hermione, passée la surprise, afficha une moue déconcertée. Très peu de sorciers savaient ce qu'était un Horcruxe. Wilkes lui adressa un sourire amusé.

- Elle a fait ses études à Durmstrang où le programme inclut des cours de Magie Noire, expliqua Kingsley.

- Vous avez appris ça, en cours? Demanda Ron, médusé.

- Non. Je suis tombée dessus par hasard en faisant des recherches à bibliothèque. Ça m'a intrigué alors j'ai approfondi le sujet.

Ron jeta un regard en biais vers Hermione:

- Ça ressemble à un truc que tu aurais pu dire.

La jeune femme lui balança un coup de pied discret sous la table.

- Pour être honnête, reprit Kingsley, c'est en partie pour cela que je t'ai choisi, pour tes connaissances dans les arts sombres.

- Vous nous collez dans les pattes d'un adepte de la Magie Noire, lâcha Ron en posant bruyamment ses couverts sur la table.

Hermione préféra garder le silence. L'exclamation de Ron était légitime, mais elle avait assuré à Kingsley qu'elle ne s'opposerait pas à son choix.

- On peut voir ça comme ça.

La jeune Gryffondor jeta un coup d'œil à Wilkes, s'attendant à la voir exaspérée, mais elle continuait à manger, l'air hautement amusée. La tension qui envahissait la pièce peu à peu ne semblait pas l'affecter outre mesure.

- Vous nous jetez dans la gueule du loup en nous assignant un Mangemort en puissance comme chef.

- Je ne suis pas un Mangemort. Surveille tes paroles, répliqua-t-elle sèchement.

Ah, finalement, Ron avait réussi à l'agacer. Kingsley leva les mains pour calmer le jeu.

- Ron, je connais Kara depuis plusieurs années, et ce n'est ni un Mangemort, ni un de Ses partisans, ni un Mage Noir. C'était l'un des meilleurs Aurors avec qui j'ai travaillé, justement grâce à ses connaissances en Magie Noire. Pour combattre un ennemi, il faut le connaître. C'est un avantage considérable.

Wilkes avait finalement arrêté de manger et regardait Kingsley, un sourire en coin sur les lèvres.

- Si tu l'ouvres, gamine, je te jette un sort.

Elle leva simplement les mains et reprit sa fourchette, en souriant toujours avec amusement. Ron, bien que n'ayant pas l'air véritablement convaincu, laissa tomber les armes et imita Wilkes. Hermione laissa échapper un sourire, et après un coup d'œil vers Kingsley, recentra le sujet de conversation.

- Il s'avère qu'Il a crée des Horcruxes dans sa quête vers l'immortalité.

La fourchette de Wilkes se figea dans les airs.

- Il en existe six.

L’ex-Auror avait reprit ses esprits et son attention était désormais totalement tournée vers Hermione.

- Deux ont déjà été détruit, l'un par Albus Dumbledore, l'autre par Harry. Le troisième est actuellement en notre possession, mais nous n'avons pas trouvé le moyen de le détruire. Nous savons quel est le quatrième, mais il n'est pas accessible pour le moment. Nous connaissons aussi le cinquième, mais nous ne savons pas où il se trouve. Quant au dernier, nous ignorons à quoi il ressemble ainsi que l'endroit où il se trouve.

Dis comme cela, Hermione se rendit compte qu'ils avaient un travail considérable pour réussir leur mission. Elle ne regrettait donc pas d'avoir mis Kingsley dans la confidence qui allait leur fournir plus de moyens.

- C'est pour cela que je souhaite créer un groupe qui se chargera de trouver et détruire les derniers Horcruxes, intervint Kingsley. Détruire tous les morceaux de son âme pourrait nous faire gagner cette guerre. Une fois redevenu mortel, Potter pourra Le combattre.

- Ça marche chef, lâcha Kara avec désinvolture. La chasse aux Horcruxes, ça me plaît.

Kingsley sourit.

- Bien. Nous en reparlerons plus tard. Mangeons.

Le reste du dîner se fit sans faire référence aux Horcruxes. Les deux ex-Aurors parlèrent de la sécurité des résistants, convenant qu'un sortilège de Fidelitas serait le plus efficace. Hermione glana quelques autres informations, comme le fait que plusieurs groupes avaient déjà été crées, dont un en charge de faire passer la Manche à certains fuyards pour trouver asile en France. Elle apprit également que pour des raisons de sécurité, aucun groupe ne pouvait contenir plus d'un membre d'une même famille.

Alors qu'elle mangeait son dessert, elle se rendit compte que Ron avait été très silencieux tout au long du repas. Il semblait totalement ailleurs. Elle essaya de lui arracher quelques mots, mais il se contenta de lui faire comprendre qu'ils en parleraient plus tard. Résignée, elle reporta son attention sur la conversation de Kingsley et Wilkes.

Wilkes les quitta après le café et Kingsley se remit au travail aussitôt. Elle suivit donc Ron jusqu'à leur chambre où ils s'installèrent sur le lit.

- Tu comptes enfin me dire ce qu'il t'arrive? C'est Wilkes?

- Non. Enfin, pas vraiment... C'est Ginny.

Hermione fronça les sourcils et changea sa position pour se mettre en tailleur sur l'édredon.

- Papa m'a dit que cela ne se passait pas bien là-bas. Tu connais Ginny, elle n'a évidemment pas suivi les conseils de McGonagall.

- La connaissant, elle a dû créer sa propre résistance.

- Elle pourrie la vie de Snape et des Carrow avec Neville et Luna, dit-il avec une pointe de fierté dans la voix. Mais, c'est un cran au-dessus d'Ombrage comme ennemi. Ils n'hésitent pas à utiliser des Impardonnables sur des élèves.

Elle le vit frissonner à cette idée et se rapprocha de lui.

- Ne t'inquiètes pas, le rassura-t-elle en posant sa main sur son bras. Ginny est peut-être téméraire et impulsive, mais elle n'est pas stupide. Elle n'ira jamais assez loin pour s'attirer de vrais ennuis.

Ron lui lança un regard sceptique.

- Elle ne fera rien qui puisse véritablement mettre ses amis en danger, reformula-t-elle.

Il sembla déjà plus touché par cet argument.

- Et puis, si Ginny était vraiment en danger de mort, école obligatoire ou non, ton père l'aurait tiré de là. Tu ne penses pas?

Le jeune homme se laissa tomber sur le dos et croisa ses bras derrière sa tête.

- Si, tu as probablement raison.

- Tu devrais le savoir depuis le temps. J'ai toujours raison.

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Il fallut une semaine à Mr Weasley, Flitwick et Wilkes pour ensorceler les deux téléphones portables. Pendant ce temps, Kingsley avait mis les deux Gryffondor à contribution pour l'aider à créer un système de codes, par SMS, au cas où leurs ennemis découvriraient leur mode de communication. Ils passèrent en revue toutes les situations possibles et imaginables où les chefs de groupe auraient besoin de contacter le chef de la Résistance. Cela comprenait notamment l'hypothèse où la planque d'un groupe serait découverte, où l'un des membres auraient besoin d'une assistance médicale urgente, où l'un des groupes auraient besoin de faire passer la frontière à un individu ou encore de passer une information importante à Kingsley. Ce dernier créa également un code qui lui permettrait de convoquer un membre du groupe en particulier.

Le test final qui suivit la pose des sortilèges sur les téléphones mobiles, pendant lequel M. Weasley appela Kingsley avant de gueuler à travers le micro, faisant partir Ron et Hermione dans un fou rire, fut concluant et salué par quelques exclamations de joie. Il était désormais possible d'utiliser les téléphones portables sans avoir à payer quoi que ce soit, grâce au réseau mis en place par Flitwick. Par ailleurs, sous les conseils d'Hermione, un autre sortilège avait été crée pour ne pas avoir à recharger électriquement les téléphones, qui disposaient désormais d'une batterie illimitée. Ils ouvrirent une bouteille de Fire Whisky pour fêter la mise en place de leur moyen de communication.

Le lendemain, Hermione contacta un fournisseur et commanda la centaine de portables qui permettrait aux chefs de groupe de rester en contact avec Kingsley. De son côté, l’ancien Auror avait contacté une filiale de Gringotts en France et demanda la conversion en livres de la somme nécessaire pour se procurer les portables. Le compte ponctionné se révéla être celui de l'Ordre du Phœnix.

- Les téléphones seront livrés dans deux jours à l'adresse que vous m'avez suggéré, expliqua Hermione quand elle eut raccrochée.

Kingsley se tourna vers Wilkes.

- Tu iras les réceptionner.

Deux jours plus tard, la jeune ex-Auror revint au QG et agrandit le colis sur lequel elle avait posé un sortilège de rétrécissement pour faciliter le transport. Une fois les morceaux de polystyrènes enlevés, ils purent observer la masse de téléphones portables.

- Rien que l'idée d'ensorceler tout ça me file la migraine, grogna Wilkes.

- Ce n'est pas un problème, j'ai un stock de potions contre le mal de crâne, répliqua Kingsley.

Un second grognement fit rire Hermione.

- Arthur et Filius ne vont pas tarder, les informa le chef naturel de la Résistance en vidant le carton sur la table.

Dans un timing parfait, deux pops se firent entendre et les deux sorciers précités apparurent dans la maison. Flitwick posa les yeux sur la table et se frotta les mains.

- Au travail.

Les tâches furent réparties afin que tout le monde soit mis à profit. Alors que les trois préposés aux sortilèges ensorcelaient les téléphones, Hermione et Ron entraient dans chacun d'entre eux le numéro du portable que conserverait Kingsley. Il avait été convenu que les portables des chefs de groupe ne contiendraient que ce seul et unique numéro. Kinglsey, en bout de chaîne, se chargeait, à l'abri des regards, d'attribuer un portable à chaque chef de groupe et d'entrer dans son propre téléphone chacun des numéros de ses lieutenants.

Trois heures plus tard, cinq sorciers éreintés acceptèrent de bonne grâce le thé que Kingsley avait préparé.

- Du très bon travail. Je vais pouvoir commencer à les distribuer.

Il en prit un et le lança à Wilkes. Il lui tendit ensuite un parchemin sur lequel Hermione avait retranscrit les codes.

- Mémorises les, puis détruit le parchemin.

Wilkes s'exécuta en allant s'isoler un peu plus loin puis enflamma le parchemin d'un coup de baguette. Kingsley la rejoignit juste après et discuta à voix basse avec elle. Quelques minutes plus tard, il fit apparaître une bouteille de champagne et six verres à pied qu'il remplit allègrement.

Quand chacun eut sa coupe à la main, il leva la sienne pour porter un toast.

- A la Résistance, puisse-t-elle nous permettre de gagner la guerre.

- A la Résistance, répéta chacun d'entre eux en levant à leur tour leur verre.

 
 
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