Note de l'auteur: Voici deux petites scènes bonus en attendant le prochain chapitre. Il risque d'y en avoir quelques unes tout au long de l'histoire. Il s'agit de «scènes coupées» non re-travaillées, donc pas vraiment abouties. Mais je pense que cela peut être intéressant quand même. Bonne lecture !
Bonus n°1
Cadre temporel : Cette scène se déroule pendant le chapitre précédent. Cela explique un peu la scène de Potterveille et l'annonce concernant Harry.
Personnages : Kingsley et McGonagall
- Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée, Kingsley.
Assis derrière un bureau, Kingsley Shacklebolt vida son verre de Whisky Pur Feu d'une traite sous l'œil désapprobateur de Minerva McGonagall, assise en face de lui.
- Nous avons épuisé tous les autres moyens envisageables. En une année, nous n'avons pas obtenu la moindre information. Nous ne savons toujours pas si Potter est toujours en vie.
Et pourtant, ils l'espéraient, contre toute logique. Malgré le fait qu'ils sachent que la disparition d'Harry était due à des Aurors. Malgré le fait qu'ils sachent qu'il avait été aussitôt conduit au Manoir Malfoy. Malgré le fait que cela signifiait que le Voldemort le détenait. Et malgré le fait que depuis, personne n'avait jamais plus entendu parler du Survivant.
- S'il s'avère que Potter a été maintenu en vie, Il veut visiblement garder l'information secrète, même parmi ses Mangemorts, continua-t-il avec un tic léger de l'œil.
Ce tic apparaissait chaque fois qu'il évitait le nom de Voldemort sur lequel était désormais placé un maléfice de « Tabou ». Visiblement, cela lui coûtait toujours autant de ne pas appeler leur ennemi par son nom.
- Ceux que nous avons pu interroger ne savent rien, confirma McGonagall avec lassitude.
Elle était bien placée pour le savoir, car c'est elle qui dirigeait le groupe chargé de retrouver la trace du Survivant et avait donc participé – et souvent dirigé - ces interrogatoires. Ce n'était d'ailleurs pas ce dont elle était la plus fière. Les résistants avaient essayé toutes les techniques, même les plus cruelles. Ils s'étaient abaissés au niveau de leur ennemi, avait capturé et interrogé violemment des partisans du Seigneur de Ténèbres pour obtenir des informations. Même si la technique les répugnait, ils étaient en guerre. Leur naïveté lors du début de la guerre leur avait coûté la victoire. Ils avaient appris de leurs erreurs et avait accepté l'évidence. Pour obtenir la liberté, ils allaient devoir utiliser les mêmes bassesses que l'autre camp.
- Il est donc inutile de continuer dans cette voie, conclut Shacklebolt d'une voix posée.
- Je suis d'accord, approuva l'ancien professeur de Métamorphose à contrecœur. Mais tu veux que je rencontre Snape? Même s'il détenait les informations que nous cherchons, crois-tu vraiment qu'il consentirait à nous le dire?
- Après Lucius Malfoy, il est Son plus fidèle lieutenant. Il lui fait assez confiance pour le laisser diriger Hogwarts. Et s'Il a mis quelqu'un dans la confidence, je pense qu'il s'agit de ces deux-là. Aucun des deux n'est connu pour leur attachement au garçon, bien au contraire. Il ne prend pas trop de risques...
McGonagall ne pouvait qu'approuver. Il était de notoriété publique que Severus Snape ne pouvait pas supporter Harry. Quant à Lucius Malfoy, il devait moquer du bien-être d'Harry comme de son premier balai.
- Mais libre à toi d'aller rencontrer Malfoy si tu le souhaites, Minerva.
Elle lui lança un regard noir et ne prit pas la peine de répondre. Ce n'était pas une option, il le savait parfaitement. Elle serait à Azkaban ou morte avant d'avoir pu approcher assez le Ministre pour lui soutirer des informations. Sans aucun doute, aurait-elle plus de chance avec son ancien collègue, même si l'idée ne l'enchantait guère. Elle avait déjà dû le côtoyer pendant quelques semaines après le meurtre d'Albus alors qu'il dirigeait l'école et elle avait du maintes fois se retenir de le tuer sur le champ. Même si à sa grande surprise, l'homme ne s'était pas montré si désagréable avec elle pendant cette période. Mais au point où ils en étaient, ils n'avaient pas le choix. Et Minerva était, elle devait l'avouer, curieuse de ce que donnerait leur entretien.
- Très bien, j'irais le voir, concéda McGonagall.
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Bonus n°2
Cadre temporel : Cette scène suit la précédente.
Personnages : Minerva McGonagall et Severus Snape
Hogwarts avait toujours été un endroit protégé par une multitude de sortilèges, qui le rendait quasiment inébranlable. C'était tout du moins l'opinion générale avant que des Mangemorts ne pénètrent dans le château dans le but d'assassiner Albus Dumbledore, ce qui avait démontré les failles de ces protections. A l'époque, il était facile d'y pénétrer quand on était ni un Mangemort, ni Voldemort. Désormais, c'était l'inverse. A moins d'être Voldemort, un de ses partisans ou un élève autorisé à y être éduqué, il était mission impossible d'y pénétrer. Aucun résistant n'avait prit le risque jusqu'ici de s'y aventurer et Minerva ne comptait pas déroger à la règle. Téméraire, mais sûrement pas suicidaire. Elle serait immédiatement repérée, si ce n'est par les Détraqueurs qui protégeaient l'entrée, par le corps enseignant ou quelques élèves destinés à grossir les rangs des fidèles du Mage Noir.
C'est pourquoi n'importe qui aurait décidé de se planter à Pré-au-Lard pour observer les allers et venues et trouver un moyen d'approcher le directeur. Une entreprise qui pourrait se révéler difficile et dangereuse, car des Mangemorts patrouillaient dans les environs. Mais Minerva disposait d'un avantage sur les autres. Elle connaissait Severus Snape depuis des dizaines d'années. Elle l'avait côtoyé pendant plus de quinze ans en tant que collègue. Minerva savait parfaitement quand elle pourrait approcher le nouveau directeur. Heureusement pour elle, son ex-collègue aimait sa routine. Elle savait donc que tous les premiers dimanches du mois, il se rendait au bureau de poste pour réceptionner les ingrédients nécessaires à ses précieuses potions. Et même s'il n'enseignait plus cette matière, elle connaissait bien trop l'homme pour croire qu'il avait abandonné sa passion.
C'est donc avec un sourire satisfait, autant qu'un chat, même Animagus, puisse sourire, surtout avec un objet dans la gueule, que son regard perçant se posa sur une silhouette sombre et familière franchissant le portail de l'école et se dirigeant vers Pré-au-Lard. Le chat sauta souplement de l'endroit où il s'était dissimulé et rasa les murs pour atteindre la ruelle où se trouvait l'entrée du bureau de poste. Heureusement, les rues étaient quasiment désertes à cette heure matinale ce qui lui assurait une certaine discrétion pour agir.
Le félin se dissimula derrière une poubelle et dès que l'homme passa à sa portée, il lui sauta dessus sans ménagement, atterrissant sur son épaule. Profitant de l'état d'étonnement du directeur qui n'allait pas durer longtemps, Minerva activa le portoloin avec sa patte et tout deux disparurent de la ruelle.
Après que la sensation du portoloin se fut estompée, elle reçut un coup brutal qui l'envoya directement sur le sol. Sa baguette pointée sur elle, l'expression impassible de son collègue vacilla une demi-seconde en la sous sa forme d'Animagust.
- Où sommes-nous? Demanda-t-il avec un agacement non dissimulé.
L'Animagus retrouva sa forme réelle, sous le regard méfiant du directeur d'Hogwarts. Son instinct de Gryffondor la poussait à sortir sa baguette, mais la partie réfléchie de son esprit la poussa à ne pas esquisser un geste menaçant... Ou un geste tout court, en fait.
- Quelque part au Pays de Galles, répondit-elle d'une voix qu'elle espérait désinvolte.
Avec un reniflement de dédain, et sans abaisser sa baguette, Snape cracha:
- C'était stupide, Minerva.
- Plus qu'essayer de te convaincre de me suivre?
Mais l'homme ne semblait pas d'humeur pour ses joutes verbales habituelles. Il était tendu, elle pouvait le voir à sa façon de se tenir. Pourtant, il n'avait aucune raison de l'être. Elle était désarmée, totalement à sa merci. Il contrôlait la situation. Quelle était la cause de cette tension, elle l'ignorait. Mais cela réveilla sa curiosité de Gryffondor.
- Je devrais te tuer sur le champ. Et tu le sais.
- Tu ne le feras pas, affirma-t-elle avec plus de conviction qu'elle n'en avait.
Dans une expression bien personnelle, l'homme haussa un sourcil. Il n'était pas dupe et le lui faisait clairement comprendre.
- Et pourquoi cela?
Elle plongea son regard dans le sien et répondit calmement.
- Si c'était le cas, je serais déjà morte.
Elle était pourtant intacte, ce qui lui laissait croire que Shacklebolt avait eu raison de prendre le risque de contacter l'ancien espion. Celui-ci la dévisageait, son expression aussi impassible qu'à l'ordinaire. Elle savait cependant qu'elle avait marqué un point, car il ne commenta pas.
- Je suis surpris que vous ayez prit le risque de me contacter. Etes-vous si désespérés que cela? Demanda-t-il d'une voix moqueuse.
Minerva réprima un claquement agacé de langue en se répétant qu'elle avait besoin d'informations. Et pour cela, elle devait rester courtoise et ne pas répondre aux piques de l'homme.
- Les risques, nous les prenons tous les jours depuis le début de la guerre.
* Pendant que tu te prélasses dans le bureau directorial d'Hogwarts * Ajouta-t-elle pour elle-même.
Cependant, quand elle vit la mâchoire de Snape se contracter, elle sut qu'il avait saisi le sous-entendu. Elle leva les bras en signe d'excuse.
- Je ne suis pas venu me disputer, Severus, dit-elle dans un soupir. J'ai... Nous avons besoin de ton aide.
L'impassibilité de son collègue sembla vaciller un instant, mais il fut si bref que Minerva douta de l'avoir vu. L'homme sembla hésiter un instant avant de répondre d'une voix ou toute hostilité avait disparu.
- Je suis surpris, Minerva. De tous...
Il ne finit pas sa phrase, mais c'était inutile. Minerva savait ce qu'il voulait dire. Et cela la troubla, car son ancien collègue n'avait pas l'habitude de prendre des gants. Aussi loin qu'elle s'en souvenait, il assumait chacun de ses actes et de ses paroles. Mais à cet instant, il se comportait comme s'ils étaient tous les deux dans le même camp, comme lorsqu'il espionnait pour l'Ordre. Il avait réagi quand elle avait sous-entendu qu'il se planquait, comme si c'était effectivement le cas. Mais, en tant que Mangemort, il aurait dû s'en moquer. En fait, il aurait dû la tuer à l'instant même où il l'avait reconnu. Poussée par une inspiration subite, elle souffla d'une voix plus douce:
- Les apparences sont parfois trompeuses, Severus.
Elle sut qu'elle avait vu, car, cette fois, elle fut certaine que l'impassibilité de son ancien collègue avait vacillé brièvement. Elle n'était pas certaine de comprendre ce qu'il se passait sous ses yeux, mais cela la chamboulait clairement. Elle aurait voulu comprendre le comportement de Snape, mais elle décida cependant de se taire. Ce n'était ni le moment ni l'endroit pour avoir cette conversation. Severus sembla en arriva à la même conclusion, car il soupira et parla d'un ton sec:
- Que veux-tu, Minerva?
- Des informations.
Face à son silence, elle posa prudemment sa question:
- Sais-tu si Potter est toujours en vie?
Snape ne montra aucune réaction et Minerva supposa que l'homme avait anticipé sa question. Il s'était probablement attendu à être contacté par un membre de l'Ordre un jour ou l'autre. Ce que l'Ordre s'était bien gardé de faire jusqu'à maintenant. La mort de Dumbledore, tué de sa main, était dans les mémoires de tout le monde. Sans compter le fait que depuis, l'homme s'était bien gardé de les contacter. Pour les membres de l'Ordre, cela n'avait fait que consolider leur opinion à propos de l'homme. Snape avait retourné sa veste, peu importe le moment où cela était arrivé... S'il avait été un jour de leur côté, ajoutaient certains.
Minerva était du même avis jusqu'à aujourd'hui. Mais cette étrange conversation et l'attitude de Snape lui collait un doute, bien qu'elle n'écartait pas l'hypothèse d'un piège.
Le silence dura cependant si longtemps qu'elle crut que Severus ne lui répondrait pas.
- A cet instant, il serait préférable que votre Golden Boy soit mort, répondit-il d'un ton neutre.
Une vague de soulagement menaça de l'envahir, mais elle la repoussa à contrecœur. Elle avait envie d'y croire, de croire qu'Harry était toujours en vie, même aux mains de Voldemort. Elle avait envie de croire que Severus lui disait la vérité, qu'il lui transmettait volontairement des informations pour les aider. Mais la guerre l'avait rendu paranoïaque et elle ne pouvait se permettre de prendre les paroles de l'espion pour argent comptant.
- Sais-tu pourquoi il l'a gardé en vie?
Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de Snape.
- Contrairement à ce que tu sembles penser, Il ne me fait pas part de Ses plans.
- Mais tu sais qu'il est vivant, contra l'ancien professeur de Métamorphose.
- Il s'avère qu'il a eu besoin de mes services pour remettre Potter en état après son enlèvement. Les Aurors qui l'ont capturé ont été un peu... zélés. Sans cela, je l'aurais supposé mort.
Minerva scruta son regard pour tenter d'évaluer la sincérité de son ancien collègue. Mais rien ne transparaissait dans les yeux du directeur d'Hogwarts.
- Où est-il gardé?
- Je l'ignore. Je ne l'ai vu qu'une seule fois après sa capture. Et depuis, le Seigneur des Ténèbres a changé d'endroit.
Malgré sa volonté, McGonagall ne put réprimer sa déception. Elle aurait voulu plus. Mais son ancien collègue n'avait pas l'air d'en savoir davantage. Et même si c'était le cas, il ne lui en dirait pas plus, cela se voyait. Elle aurait voulu continuer l'entrevue, mais elle avait déjà duré trop longtemps. Pour lui, comme pour elle, il était dangereux de rester ici. Avec une sincérité non feinte, elle lâcha:
- Merci, Severus.
Elle reculait déjà d'un pas pour transplaner loin d'ici, peu désireuse de faire traîner l'entretien, mais la voix de l'ancien espion la stoppa.
- Je vais voir ce que je peux faire.
L'Animagus se retourna, les sourcils froncés.
- Pour localiser Potter, acheva-t-il avec agacement.
Elle inclina légèrement la tête, les yeux fixés sur la baguette que Snape pointait toujours sur elle, et transplana. |