Voici une nouvelle fiction (malgré mon énorme retard sur toutes les autres...) qui sera publiée à raison d'un chapitre par jour pendant 24 jours (enfin plus que 21 maintenant...) puisque cette fiction était censée être publiée façon calendrier de l'avent (bien que l'histoire n'ait aucun rapport avec Noël) ! Mais je ne sais pas pourquoi, je ne pouvais plus publier sur ManyFics... Si jamais ça recommence et que vous voyez que la suite tarde, sachez que vous pouvez retrouver l'ensemble de mes textes sur fanfictions.net, mon pseudo est quasiment le même, à une apostrophe près : Fleur d'Espoir.
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30 avril 1999, 23h
« Vous ne comprenez pas, Albus, vous n’étiez pas là, vous êtes…
- Mort avant, je sais, Minerva, la coupa gentiment Dumbledore. Mais j’étais là pour la première guerre. Je sais à quel point il est difficile de voir se battre, et même mourir, des enfants si jeunes. Mais c’est la guerre, Minerva. Il y a toujours des morts quand c’est la guerre.
- Et justement, demain, on fête la Victoire et je ne veux pas que les morts soient ce dont ils se souviennent. Je ne veux pas qu’ils revoient les images de la Bataille et ils sont enfermés ici, où tout s’est déroulé…
- Combien y a-t-il eu de pertes, exactement ?
- Parmi les élèves ? Trois : Anthony Goldstein, Colin Crivey qui ne devait même pas être là… Et Vincent Crabbe, qui est mort de son propre sortilège.
- Tiens, je suis étonné que vous n’ayez pas précisé qu’il ne faisait pas partie du même camp, s’éleva une voix grave.
- C’était un enfant, et il est mort. C’est tout ce qui m’intéresse.
- Je ne comprendrai jamais la rancœur que vous gardez à mon égard, Minerva. Vous savez pourtant désormais que je n’étais pas un traitre.
- Pendant un an, vous avez autorisé la torture d’élèves, vous avez laissé la magie noire infiltrer Poudlard. Vous n’êtes peut-être pas un traitre, Severus, mais vous êtes loin d’être l’ange que vous prétendez être.
- « Pour le plus grand bien », répondit Severus, ce qui eu pour effet d’installer un silence gênant.
- Allons, Minerva… tempéra Dumbledore d’une voix douce comme si Snape n’avait rien dit.
- Oh, mais vous savez très bien, Albus, que je vous tiens aussi pour responsable ! Vous saviez, vous saviez et vous ne m’avez rien dit !
- Je ne pouvais pas. Ça aurait compromis la position de Severus. Je lui faisais confiance, j’espérais que ce soit suffisant pour que vous en fassiez autant.
- Il vous a tué !
- Parce que je le lui ai demandé.
- Et comment pouvais-je le savoir, grommela la Directrice. Mais je ne parlais pas que de Severus. Vous ne m’avez rien dit à propos des horcruxes, rien dit à propos d’Harry et du poids qui pesait sur ses épaules…
- Comment va-t-il ?
- Mal.
McGonagall avait répondu rapidement. Elle n’avait pas eu besoin d’y réfléchir. Harry Potter allait mal et elle ne savait pas quoi faire contre ça…
- J’aurais pensé qu’il irait mieux après la Guerre. Et c’était le cas, au début. Il était là quand on a reconstruit Poudlard, et il avait l’air heureux, soulagé en tout cas et c’était ce qu’on attendait tous. Mais ce n’était apparemment qu’un contrecoup et avec le temps, il s’est assombri, il est devenu taciturne. Il semble chaque jour un peu plus hanté par la mort. Il se rend responsable de tous les disparus et d’après Hermione Granger…
- Oui ? l’incita à continuer Dumbledore
- Il se considère comme un meurtrier et n’arrive plus à se regarder en face, répondit McGonagall après un soupire à fendre l’âme.
- Quoi ? Mais il n’a tué personne à part Voldemort ! s’écria Severus.
- Quand Harry l’a confronté dans la Forêt Interdite et que Voldemort a cru qu’il l’avait tué, il avait en réalité tué la partie de lui qui vivait en Harry. Après la mort de Naguini, Voldemort était redevenu un homme… Le sentiment d’Harry est normal.
- Sauf votre respect, Directeur –même dans la mort, et à travers un portrait Severus gardait pour Dumbledore un infini respect-, Voldemort était tout sauf un homme. Vous avez peut-être le souvenir de l’enfant qu’il a été un jour mais il n’était plus qu’un monstre.
- Il n’est pas question de ce qu’est ou était Voldemort mais de ce qu’est Harry, Severus.
- Il faut l’aider… souffla l’ancien professeur de potions.
- Je ne sais pas quoi faire pour. Il est de plus en plus renfermé sur lui-même. Il est tout le temps très entouré et pourtant j’ai l’impression qu’il est toujours seul. Il parle de moins en moins, maigrit à vue d’œil. Ses sourires sont de plus en plus rares et de moins en moins sincères…
- Oh, Lily, je suis tellement désolée… soupira imperceptiblement Severus.
- Comment vont les autres élèves ? demanda Dumbledore.
- Bien, je crois. Ils ont tous leurs coups durs, les moments où ça va moins que d’autres mais globalement, ils s’en sortent plutôt bien.
- Tous ? insista Dumbledore.
Ils savaient tous à qui il faisait référence mais Minerva n’avait pas envie de parler de lui.
- Tous, Minerva ? c’était Severus, cette fois.
- Non, pas tous, répondit-elle en soupirant. Draco Malfoy semble vivre lui aussi assez mal cet après-guerre.
- Ce n’était qu’un enfant, Minerva.
- Alors vous n’en voulez pas à Crabbe qui s’est directement opposé à Potter parce qu’il est mort mais Draco Malfoy est un monstre !
- Voyons Severus, Draco est à Poudlard, ce qui prouve que Minerva lui a laissé une chance.
- Je n’en avais pas l’intention. C’est Harry qui a plaidé sa cause, et je n’ai jamais compris pourquoi. Ils n’ont jamais été amis et ne le sont toujours pas d’ailleurs. Quant à la raison pour laquelle j’en veux à M. Malfoy et pas à M. Crabbe, ce n’est pas le fait que ce dernier soit mort, c’est tout simplement parce qu’il n’a jamais été un meneur. Il a été enrôlé dans quelque chose qu’il ne comprenait pas… Entre nous, soyons honnête : quelque chose qu’il n’avait pas les capacités pour comprendre. Ce n’est pas le cas de M. Malfoy qui a choisi de devenir un Mangemort, qui a porté fièrement sa marque, qui a fait rentrer des Mangemorts dans le Château et qui est responsable de votre mort, Albus. Puisque je ne peux pas blâmer Severus pour ça, j’ai choisi de blâmer Draco Malfoy.
- Draco n’est pas plus responsable que moi de la mort d’Albus ! siffla Severus.
- Il a raison, Minerva. L’éducation qu’ont reçu Draco et Vincent n’est pas la même. Draco aussi a été enrôlé dans quelque chose qu’il ne comprenait pas. Il a vu une preuve de faire ses preuves, de briller par lui-même et pas par son nom. Et, coupez-moi Severus si je me trompe, je pense que malgré toute l’admiration que Draco porte à son père, il y a vu un moyen de le surpasser et en a été tenté.
- Il était tétanisé ! Tout ce qu’il voulait, c’était protéger sa mère. Ce n’est pas un ange, mais ce n’est pas un monstre. C’est juste un jeune garçon qui a fait les mauvais choix.
- Peut-être. Mais je suis tout de même moins inquiète par les regrets qui le rongent que par ceux d’Harry.
- Nous avons tous, ici, Minerva, failli à protéger James et Lily.
- Je n’ai jamais voulu sauver Potter, marmonna Severus mais personne ne l’écouta.
- Mais vous sauverez Harry, poursuivit Dumbledore. Pour être honnête, je pense qu’un rapprochement avec M. Malfoy lui ferait du bien. Leur ferait du bien à tous les deux.
- Quoi ? s’écrièrent en cœur les deux anciens directeurs de maison.
- Vous avez toujours eu de drôles d’idées mais celle-ci frôle le ridicule. Ces deux-là n’ont jamais pu se supporter.
- Mais ils sont tous les deux les enfants maudits de la guerre.
Mais Minerva McGonagall qui n’avait aucune envie d’imaginer son petit protégé faire ami-ami avec l’ennemi balaya l’idée d’un geste de la main.
- Ce n’est pas le sujet, dit-elle. Ce qui m’intéresse, c’est ce que je pourrai faire pour leur changer les idées demain soir.
- Autorisez-les à sortir. Ceux qui se sont battus. Vous ne voulez pas qu’ils soient enfermés sur les lieux de la Bataille Finale, envoyez-les à Pré-au-lard, suggéra Severus, même si ça ressemblait plus à un ordre qu’à une suggestion.
- C’est une idée…
- Vous devriez aussi autoriser les Serpentard à sortir, Minerva, ajouta Dumbledore.
- Ils ne sont pas battus.
- Vous ne le leur en avez pas vraiment laissé la chance, murmura avec amertume Severus.
- La faute à qui ! Vous n’étiez pas un exemple de courage et de choix.
- Toujours ce même…
- Ca suffit. Minerva, je vous enjoins de laisser sortir les Serpentard avec leurs camarades. Le contraire ne ferait qu’accentuer les rivalités et les disparités entre les maisons.
- Depuis quand êtes-vous devenu si ouvert sur cette maison.
- J’imagine que la mort joue sur la perception des choses. Et le choixpeau n’a cessé de le répéter, c’est l’union qui fait la force.
- Hum…
Minerva n’ajouta rien de plus mais les deux anciens directeurs avaient gagné et ils le savaient. Le lendemain matin, au petit déjeuner, le Professeur McGonagall annoncerait que les élèves de Septième et Huitième année iraient fêter la Victoire à Pré-au-lard, dans la boîte de nuit, Magical Nights, et que c’était une obligation pour l’ensemble des quatre maisons. Aucun des trois ne se doutait de la tournure –et de l’importance- que prendrait cette soirée de commémoration. |