voilà, chapitre 6 =)
bon la transition est un peu rapide, disons que... euh .... bah j'ai pas d'excuse, il faut que j'avance ! ^^
Bonne lecture =D
Teirm. C’était donc là qu’ils allaient. Jéna soupira. Durant plusieurs semaines elle avait lu et relu les « chroniques des temps présents » comme elle appelait le livret recouvert de cuir usé qui relataient les évènements importants liés aux dragons et aux dragonniers. Chaque jour elle avait espéré en apprendre plus sur la destination des voyageurs. D’abord Yazuac, puis Daret, maintenant Teirm. Elle partit chercher une carte d’Alagaësia. Teirm se situait derrière la Crête, au bord de mer. Il fallait bien un mois pour y aller.
Jéna soupira. Elle remonta les pants de sa robe, découvrant ses jambes blanches comme neige. Elle défit un bandage sur celle de droite ; une belle cicatrice barrait le tibia, on voyait nettement la coupure qui avait entamer l’os. La blessure suintait un liquide noir et épais, sa peau à cet endroit était légèrement enflée, dure, chaude, teintée de noir et de violet. Avec un tissus humide, Jéna absorba ce liquide étrange sorti d’elle, l’entaille propre était totalement blanche et contrastait avec la pourriture de ses bords. La jeune fille fit la moue, dégoûtée, le maléfice se répandait de part et d’autres de l’ecchymose noirâtre. Elle espérait qu’il ne contamine pas toute sa jambe, auquel cas elle aurait encore plus de difficultés à marcher… Mais depuis qu’elle avait ramenée Eragon au village, et que sa vieille douleur s’était réveillée, elle souffrait de moins en moins, seulement Brom lui avait ordonné de ne les rejoindre que lorsqu’elle serait guérie.
Jéna soupira. Si elle attendait d’être guérie elle serait encore là l’année d’après.. Elle s’ennuyait. Elle voulait partir. Elle ne voulait pas rester moisir ici. Depuis que Brom était parti elle était seule. Et depuis que Garrow était mort et que son neveu l‘avait abandonné, la tension était horrible à Carvahall, déjà qu’elle n’était pas très appréciée, Jéna avait senti les regards lourds de sens dans son dos, tout le monde savait qu’elle avait aidé le Conteur à transporter les deux blessés au village, et se méfiait d’elle comme de la peste. Roran, le cousin d’Eragon était rentré peu après la mort de son père, Jéna l’avait revu une des rares fois où elle s’était aventurée en ville, il était visiblement abattu. C’est normal, se disait elle, il revient chez lui, son père est mort, sa maison est détruite, son cousin a disparu sans laisser un mot…
Elle n’avait plus rien à faire ici. Son destin n’était pas d’attendre que le temps passe. Elle avait trouvé ce nom qu’elle cherchait, et maintenant qu’il n’était plus avec elle, elle devait le rejoindre car il était son unique lien avec son passé. - Est-ce que tu sais qui je suis, lui avait-elle demandé un jour. Une lueur étrange avait alors illuminé le regard de Brom et il lui avait répondu: - Non.Et même si je le savais, peut-être vaudrait-il mieux que je ne te dise rien, car tu connaitrais ton histoire mais tu ne t'en souviendrais pas. Ton passé, ton présent et ton futur n’appartiennent qu’à toi, toi seule peux te rappeler qui tu es. - Alors un jour tout me reviendra? - Seul l'avenir le sait...
Oui, elle devait partir, retrouver Brom. Aider le nouveau dragonnier dans sa quête, quelle qu'elle fut. C’était le destin qu’elle désirait, et elle était capable de le suivre.
***
Eragon et Brom étaient partis de Teirm tôt le matin. Ils avaient chevauché toute la journée, et s’étaient arrêtés le soir.
En allant chercher de l’eau dans le lit d’une mince rivière, Eragon avait aperçu une empreinte de pas sur la rive opposée. Il avait sauté jusqu’à l’autre côté, mais s’était bêtement cassé le poignet droit en glissant sur les rochers humides. L’empreinte était profonde, c’était celle d’un Urgal. Il était revenu au campement avertir Brom, et ils étaient repartis le plus rapidement possible, Eragon à dos de dragon. Malheureusement, les cors de chasse des Urgals avaient déjà résonné, et ils se rapprochaient de plus en plus de Brom, qui lui était à cheval. Eragon et Saphira avaient soudain fait demi-tour pour affronter leurs poursuivants et permettre au vieil homme de s’enfuir.
Ils se posèrent devant la bande d’Urgals, ils étaient douze. L’un d’entre eux, sûrement le chef, ordonna au dragonnier de les suivre sans résistance jusqu’à leur maître. Mais Eragon refusa, ce qui déclencha des hurlements de rage chez ses ennemis qui se ruèrent sur eux. Or ils était prêts à se battre, Eragon leva la main droite et lança :
- Jierda !
Sa paume luit, des éclairs en jaillirent frappant les assaillants au ventre. Plusieurs Urgals furent ainsi projetés contre des troncs d’arbres, assommés.
Cependant, son sort affaiblit Eragon, il tomba à terre, les Urgals restant chargèrent de nouveau, mais à ce moment-là, le reflet d’une lame passa devant eux, en tuant un et blessant deux autres. Une jeune femme se posa sur le sol souplement, de longs cheveux bruns retenus par un ruban rouge flottant dans son dos.
La dragonne surprise, focalisa toute son attention sur la nouvelle venue, et ne remarqua pas l’Urgal qui s’était glissé jusqu'à son cou…
Eragon, à demi conscient eut tout juste le temps de l’avertir, elle se tourna alors d’un bloc vers le monstre avec un grondement sauvage. Sa patte se détendit à une vitesse fulgurante. Du sang gicla : l’Urgal avait été sectionné en deux.
Saphira fit claquer ses mâchoires, prit Eragon entre ses serres et décolla. En bas, elle aperçut l’inconnue se battre contre deux Urgals alors que les autres fuyaient en courant.
Eragon dormit deux jours entiers, Brom et Saphira étaient partis à la poursuite des Urgals pour éviter qu’ils ne parlent de ce qui c’était passé, mais malheureusement, ils en avaient laissé échapper trois. A son réveil, Eragon s’était fait fortement disputer par le vieil homme pour son imbécillité : il n’aurait pas du prendre tant de risque pour essayer de le sauver.
Ils étaient donc tous les trois dans une clairière, Brom, descendit du dos de Saphira
- Es-tu en état de chevaucher ? Demanda-t-il au dragonnier.
- Je crois.
- Tant mieux. Nous en profiterons pour avancer de quelques lieues.
- Où sont Cadoc et Feu-de-Neige ? (les montures d’Eragon et de Brom)
- Par-là. Je les ai attachés à un endroit où ils avaient de quoi paître.
Eragon prépara ses affaires, puis il suivit Brom vers les chevaux. La dragonne les suivait, elle arrivait encore à passer à travers les arbres, mais laissait sur son passage un chemin large où les branches et les arbustes étaient cassés.
En effet, les chevaux étaient tranquillement en train de paître dans une clairière plus espacée et verdoyante. Les deux hommes enfourchèrent leurs montures et partirent, Saphira quant à elle, s’envola dans les airs d’un puissant battement d’ailes.
Ils sortirent de la forêt peu de temps après, et chevauchaient depuis quelques instants lorsque la dragonne avertit Eragon qu’un cavalier approchait vers eux, par derrière. Le jeune dragonnier s’empressa de faire passer le message à Brom.
- A quoi ressemble-t-il, est-ce qu’il est loin ? Demanda le conteur.
- … Apparemment c’est une femme, elle se rapproche vite, répondit Eragon.
- Dis à Saphira de monter plus haut, on ne doit pas la voir pour le moment. Arrêtons-nous pour connaître l’identité de cette personne.
- Pourquoi ? si elle nous poursuit nous ferions mieux de fuir.
- Je ne crois pas que l’on risque grand chose, dit Brom, un sourire se dessinant aux coins de ses lèvres.
Ils s’arrêtèrent, la cavalière n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres d’eux. Elle se rapprochait vite. Eragon fronça les sourcils, il l’avait déjà vue quelque part.
- Enfin elle est arrivée, souffla Brom.
A trois mètres d’eux, Jéna mit pied à terre, leur sourit et dit :
- Eh ben, j’ai mis un temps fou à vous retrouver !
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