Merci Grenadine de m'avoir aidée =)
Cette fiction est placée dans "romance", mais la romance n'arrivera qu'à partir du chapitre 10 environ, et s'approfondira ensuite =)
bonne lecture
D’après le cycle de l'Héritage de C. Paolini.
Quelques extraits du livre figurent dans cette fiction de mon cru.
« Cours Jéna ! Ne te retourne pas. Rappelle-toi : Brom ! Aller ! »
L’obscurité. La peur. Des pas précipités derrière elle. Et des voix. Elle cours. Depuis quand ? Depuis toujours. Toujours tout droit. Un bruit d’eau. Des gouttes tombent sur elle. Froid. Humidité. Les pas sont de plus en plus proches. Les voix de plus en plus fortes. Son cœur tambourine dans sa poitrine. Le souffle lui manque. Les jambes sont lourdes. Soudain, la lumière. La liberté ! Encore quelques pas … Enfin !
Brusquement une main l’aggripe par l’épaule et l’entraîne dans les ténèbres.
Jéna se réveilla en susaut, le cœur battant la chamade, la sueur perlant à son front. Toujours le même cauchemar depuis qu’elle s’était éveillée. Elle avait du s’y faire. Ce n’était qu’un cauchemar non ? et elle était bien là, à Carvahall, dans la maison de la vieille Mona qui l’avait recueillie quand Ils avaient jugé bon de la ramener parmi les Hommes. C’était il y a trois ans, depuis la vieille Mona était morte, mais elle lui avait légué tous ses biens pour qu’elle puisse subvenir à ses besoins sans problème. De son vivant elle avait essayer d’intégrer Jéna au village, mais sans grand succès. Les villageois étaient méfiants vis à vis des étrangers, et enncore plus d’elle. Ils l’évitaient, ou se moquaient d’elle, par pur méchanceté. Cependant, Jéna n’était pas complètement seule. Elle rendait souvent visite à Brom, aussi appelé Brom le Conteur. Avant d’arriver à Carvahall elle ne connaissait que son nom, et fut très heureuse de la rencontrer. Elle ne savait pas comment elle avait appris ce nom. C’était presque le seul souvenir de sa vie passée. Lorsqu’Ils l’avaient trouvée, elle gisait inconsciente dans une forêt. Sa jambe droite avait été blessée par un coutelat imprégné d’un maléfice, et elle n’avait pu être soignée. Elle était contrainte à boiter, et même si en quatre ans elle s’était bien rétablie, on la reconnaissait facilement à son léger pas claudiquant. Jéna. Etait-ce son nom ou celui de quelqu’un d’autre. celui de sa mère peut-être. Ou de sa sœur. Elle ne savait même pas si elle avait une sœur. Elle ne savait même pas qui elle était, d’où elle venait. Les gens avaient raison de se mefier d’elle. Jéna. Ce nom lui paraissait pourtant très familier, alors elle ce l’était approprié, elle était Jéna dans cette vie.
Elle se leva et ouvrit la fenêtre. Il faisait à peine jour, le vent glacial de l’hiver souffla dans ses cheveux, faisant s’hérisser sa peau. La maison de Mona se trouvait un peu en retrait du bourg, sur une colline offrant une merveilleuse vue sur la Crète. Jéna admira ce paysage une fois de plus. Cherchant en vain un souvenir. Mais le souvenir, aussi fugace puiss-t-il être, ne venait jamais. Seuls restaient ces mots qui hantaient ses nuits. Ces mots qui lui disaient de fuir. Pourquoi. Toujours des questions. Toujours aucune réponse. Elle ferma les yeux et se laissa bercer par la brise du vent. Son murmure apaisait ses craintes, comblait le vide de son passé par des paroles qu’elles ne comprenaient pas.
Elle referma la fenêtre et partit se laver. Une fois propre et habillée, elle prit le chemin du village. Comme chaque année, des marchands venaient à Carvahall vendre leur marchandise et procurer un peu de bonheur et de réjouissance aux habitants. Jéna ne s’y rendait jamais. Elle se savait mal venue et évitait de se retrouver près des chariots parmi la foule. Elle avait essayer d’y aller au début, mais les jeunes gens et les enfants surtout la chassaient. Ils disaient qu’elle était une sorcière.
Jéna rit du nez.
Sa situation n’était pas drôle, pourtant elle ne s’en plaignait pas, ou du moins ne voulait pas s’en plaindre. Elle s’était faite à sa condition de recluse, de mal-aimée, et s’estimait déjà heureuse d’avoir pu rester dans la maison de la vieille Mona. Cette brave femme qui l’avait accueillie comme sa propre fille était morte il y a plus d’un an, mais Jéna ne pleurait pas sa mort. Ne l’avait jamais pleurée. Elle ne savait pas pourquoi. Elle ressentait de la reconnaissance mais pas du chagrin. Elle était bien seule mais elle n’avait pas besoin des autres pour vivre, elle cultivait ses propres légumes et fruits. Elle avait d’ailleurs une bien étrange façon de le faire comme disait Mona. Il lui suffisait de chanter pour que tout ce qu’elle souhaita se développe. Bien sur elle ne chantait pas n’importe quoi n’importe comment, et Ils lui avaient interdite de parler ce langage en public…
Elle arriva danns le pré qui accueillait les marchands. Cette année ils étaient en retard à cause de la neige. Ils s’installaient encore, mais elle décida d’y faire un tour avant que les villageois n’arrivent en trop grand nombre. Elle parcourut les allées d’étalage et de tentes. La neige crissait sous ses pieds. Elle regardait les produits que l’on vendait, tissus, objets, aliments. Elle arriva près d’un chariot tiré par deux chevaux. Près d’eux se tenait Garrow, un fermier vivant un peu plus loin dans la campagne. Il était accompagné de Roran, son fils, et d’Eragon, son neveu. Tous trois la regardèrent alors qu’elle passait devant eux. Elle les salua de la tête. Garrow lui rendit son salut en faisant de même. Roran la regardait d’un air mauvais, mais Eragon n’afficha aucune expression. Il était bien le seul à ne lui avoir jamais causé d’ennuis. Elle arrivait à la fin du convoi, lorsqu’un objet la frappa. Elle s’avança pour voir. A moitié caché par des objets de fabrication artisanale, un livret épais recouvert de cuir usé, semblait l’attirer vers lui. Jéna le pris et l’ouvrit. A l’intérieur, sur chaque double page, se trouvaient, à gauche une image et à droite des textes. Elle regardait la couverture, gravée d’aucune inscription, d’aucun titre, lorsque le marchand la vit et s’avança vers elle.
- Bonjour jeune demoiselle, dit-il avec un fort accent qui fit sourire Jéna. Il y a-t-il quelque chose qui vous intéresse ?
- Je, j’ai aperçu ce livre. Je ne sais pas pourquoi, mais il m’a comme attirée.
- Puis-je le voir ?
Jéna lui tendit le livre et le marchand commença à l’examiner en fronçant les sourcils. Puis il leva les yeux vers la jeune fille, et alors un large sourire éclaira son visage buriné.
- Vous savez, cela fait très longtemps que je possède cet ouvrage, et à chaque fois que je pose mon étal quelque part, je le mets parmi les autres objets que je vends. Et c’est bien la première fois que quelqu’un l’aperçoit !
- Hmm… j’essaie de venir faire un tour chaque année et pourtant je ne l’ai jamais remarqué.
- Je vais vous dire quelque chose, ce faisant, il s’approcha de Jéna et baissa la voix. Ce livre ne raconte pas n’importe quelle histoire. Il relate des faits qui ont réellement existés, de choses disparues, mortes, oubliées. Mais à chaque page tournée, la vérité se révèle, à chaque feuille blanche aujourd’hui s’écrit. A mon avis, ce n’est pas vous qui avez vu ce livre, ma demoiselle, c’est plutôt lui qui vous a vu.
Jéna regarda le marchand, il la fixait de ses yeux sombres.
- Où l’avez-vous eu ? demanda-t-elle.
- Je ne sais plus bien, je l’ai depuis tant d’années qu’après l’avoir lu et relu j’ai décidé de le vendre, mais personne ne la jamais voulu et j’ai fini par l’oublié.
Il mentait, du moins en partie, mais Jéna était curieuse de comprendre ce que cet homme avait voulu dire.
- Si je comprends bien, vous dites que ce livre m’a, en quelque sorte, choisie.
- Oui, c’est exact.
- Mais pourquoi moi ? pourquoi maintenant alors que j’ai du passé devant lui plusieurs fois déjà ?
- Peut-être, parce que c’est maintenant que tu dois l’avoir…
Le regard dans le vague, Jéna réfléchit. Elle se mordit la lèvre et dit :
- A combien le vendez-vous ?
- Je vous l’offre, au fil des ans j’ai reconnu sa valeur, et décidé de le donner au premier qui en voudra. Tenez.
Le marchand tendit le livre à Jéna qui le prit, cette fois, comme l’objet le plus précieux qui soit.
- Merci beaucoup, sourit-elle.
- Avec l’espoir qu’il guide vos pas et vos pensées sur le bon chemin !
Sur ces quelques mots mystérieux, Jéna reprit son chemin vers Carvahall.
Elle tenait entre ses mains l’objet désiré et se délectait d’avance de sa lecture. Elle allait d’un bon pas, et fut rapidement devant la maison de Brom. Elle frappa à la porte. N’entendant pas de réponse, elle souffla deux mots et après avoir entendu la serrure tourner, entra. A l’intérieur il faisait noir comme dans un four. Une odeur âcre et lourde flottait dans l’air. Jéna évita les piles d’objets posés par terre et alluma un bon feu dans la cheminée. Ensuite elle enleva les parchemins empilés sur un fauteuil près de l’âtre et les déposa avec douceur sur le sol. Elle s’assit confortablement, et commença la lecture du livre en attendant l’arrivée de Brom.
La première image montrait des dragons évoluant dans les airs, le sol représentant la carte d’Alagaësia dans son ensemble. Le livre racontait l’arrivée des dragons puis des elfes et des hommes, et leur union afin de créer la caste des Dragonniers. Toute l’histoire concernant les dragons étaient retranscrites dans ce livre. Jéna le lut avidement, s’emerveillant de la perfection des images. Après déjà plusieurs heures, alors que le soleil perçait, avec une certaine difficulté, les carreaux sombres des fenêtres, et venait poser ses rayons faible d’hiver sur elle, la chute des Dragonniers commença, avec la traitrise de treize dragonniers. Les noms de Morzan et Galbatorix eurent pour effet de la faire frissoner. Mais elle ne savait pourquoi… elle arrivait vers la fin. Sur une plaine sombre et lugubre, une tâche dorée s’éloignait vers une forêt éternelle ; un homme tenait à la main une épée ensanglantée, un autre homme mourant à ses pieds et un dragon rouge baignant dans son sang à terre. Derrière cet homme, deux silhouettes floues paraissaient le regarder. Jéna s’attarda sur cette image, sentant presque le sang et la mort sur elle. Elle tourna la page. Les dernières feuilles étaient blanches. Aucune image, aucun écrit n’étaient présents… |