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au 31 Mai 21 :
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Par Lykeios
Harry Potter  -  Romance/Amitié  -  fr
21 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 9     Les chapitres     6 Reviews    
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Gueule de bois

 

Harry émergea durement, réveillé par l'odeur entêtante du café. Son cerveau compressé et douloureux mit un moment à analyser l'endroit où il était : des tapisseries crèmes, des rideaux en lin beige, un bureau à tiroir en bois blanc, un lit moelleux aux draps doux… Clairement, il n'était pas chez lui, il avait donc découché.

Puis il se souvint.

Chez Drago.

Le vague souvenir d'avoir été invité à rester l'effleura. La gueule de bois expliquait le reste. Il se leva péniblement et alla trouver la source de l'odeur en s'aidant des murs de la pièce puis du couloir. Il se maudit d'avoir cédé autant aux sirènes de l'alcool, il avait perdu l'habitude de boire autant. En arrivant dans la cuisine, il y aperçut Drago, de dos, en train de terminer la préparation de son petit-déjeuner. Le blond était habillé sobrement, comme à son habitude, il avait à nouveau les cheveux attachés en queue de cheval basse.

Quand ce dernier se retourna, il eut un moment de surprise, il n'avait pas entendu Potter arriver. La stupeur se transforma rapidement en gêne, le Gryffondor avait l'air d'être passé sous un train… et surtout, il était en caleçon. Drago pu ainsi découvrir la musculature discrète que le brun avait conservée de sa courte carrière d'attrapeur, son torse à la pilosité légère surplombant des jambes fines où elle était plus fournie, ainsi que son goût pour les sous-vêtements informes. Le blond se gifla mentalement, il n'avait pas de raison d'être embarrassé, il avait croisé des milliers de fois des camarades peu habillés dans les dortoirs de Poudlard. Mais avec Potter, ce n'était pas pareil, c'était bizarre, c'était inconnu et inconvenant. Jusqu'à présent, dans son esprit, le brun n'avait pas vraiment de corps et le voir ainsi débarquer, à demi-nu, au sein de son foyer donnait tort à cette conception de manière beaucoup trop concrète – et trop matinale – à son goût.

Harry sembla d'ailleurs interpréter correctement le regard du Serpentard et rosi en réalisant ce qui constituait son unique vêtement, il fit immédiatement demi-tour.

Drago posa la cafetière sur la table un peu plus brusquement qu'il ne l'aurait voulu, s'assit lourdement et soupira. Après tout ce qu'ils s'étaient dit la veille, revoir le brun à la lumière du jour semblait étrange. C'était un peu comme se réveiller au lit à côté d'une inconnue. La luminosité semblait dénaturer les traits et piétiner les confidences faites dans la pénombre.

La connexion qu'il avait ressentie avec Harry la veille semblait désormais lointaine. Il ne savait plus comment se comporter avec lui : proche, cordial, amical ?

Harry revint habillé et s'assit en face de lui. Les effets de la gueule de bois semblaient lui épargner les tourments et les réflexions qui assaillaient Drago. Par sympathie – mais aussi par souci d'équité ? –, le blond plaça devant Harry une fiole de potion dégrisante. Ce dernier le remercia dans un grognement et en avala le contenu en grimaçant.

Drago compléta la préparation du petit-déjeuner pour eux deux. Ils mangèrent d'abord en silence. Le Gryffondor laissait l'effet de la potion dégourdir son organisme et desserrer l'étau qui lui écrasait le cerveau.

Le blond laissait courir ses pensées et son regard sur son voisin de tablée qui avait toujours l'air d'être passé sous un train, mais qui émergeait progressivement. Tout comme lui, le malaise ainsi que les questions semblaient le gagner. C'était drôle de pouvoir observer ce qui se passait en lui. Drago sourit intérieurement. Même s'il entrevoyait toujours le lien qu'ils avaient tissé, il lui semblait fou qu'ils se soient autant dévoilés au cours de la soirée. Il avait apprécié de pouvoir parler à une personne normale, pas à un Médicomage, et de se sentir intimement lié à quelqu'un dans le partage d'un ressenti, dans une sincère empathie.

Il aurait aimé en dire quelque chose à Harry, lui signifier que malgré le malaise de ce matin, il avait apprécié la soirée de la veille. Cependant, il n'avait pas de mots, sa langue sèche ne pouvait créer le moindre son. Il jeta un dernier regard au brun, mais celui-ci, toujours recroquevillé sur son mug de café, ne lui fut d'aucune aide. Frustré, il attrapa le journal roulé sur le coin de table et le déplia.

Il manqua de s'étouffer et reposa bruyamment sa tasse, faisant sursauter Harry.

« – Bordel de merde ! »

Autant de vulgarité dans la bouche du blond n'était pas un bon signe du tout. Inquiet, le brun tira un coin du journal pour en apercevoir la couverture et son cœur manqua un battement.

En noir et blanc, sur pratiquement toute la largeur s'étalait une photo de Drago, adossé au mur de son immeuble. Dans ses bras, on voyait un homme brun, de dos, qui redressait la tête pour rencontrer le sourire grandissant de son partenaire.

Harry reconnut avec tristesse et écœurement la scène de la veille. Elle avait été coupée juste avant leurs éclats de rire, pour donner une allure romantique à l'ensemble. S'il n'était pas à proprement parler identifiable, n'importe lequel de ses proches, en revanche – notamment ceux au courant de son implication dans le procès du Serpentard –, serait en mesure de le reconnaître. La une titrait : « Nouvelles frasques pour Drago Malefoy »

Harry se sentit bafoué et terriblement en colère contre les journalistes. Particulièrement parce qu'il se doutait de celle qui pouvait avoir prêté sa plume pour écrire un tel article. Et il se souvenait très bien d'avoir été très clair sur le « deal » qu'ils avaient d'éviter sa vie privée. Marché reposant sur le statut illégal d'Animagus de Skeeter qu'il menaçait de révéler au grand jour si elle osait ne serait-ce que mentionner son nom dans une de ses publications.

Il alla se placer derrière le blond pour lire l'article :

« Alors que le procès de la famille Malefoy est de plus en plus proche, il apparaît que son dernier né travaille dur à l'allongement de la liste de ses faits d'armes. Il faut dire qu'avec le curriculum de son père, difficile de ne pas se sentir dans l'ombre et comme Celui-qui-fut-Vaincu n'est plus, il lui faut trouver un autre terrain pour briller. La promiscuité semble donc l'arme qu'il a choisie, comme en témoigne ce nouveau cliché pris par nos reporters. Drago Malefoy n'a aucune limite, il a jeté son dévolu sur un jeune homme pas plus tard qu'hier soir.

À défaut de pouvoir vous annoncer l'identité de sa nouvelle victime, nous vous révélons le scoop de sa nouvelle lubie. Sorciers, vos fils ne sont plus à l'abri !

S'il n'a jamais été prouvé Mangemort, Drago Malefoy a néanmoins un dossier d'accusation épais qui pèse sur lui. Mais ce dernier ne semble toujours pas concerné par ce genre de "détails administratifs". Avons-nous besoin de rappeler que ces "détails" lui font risquer la peine maximale ? Le jeune homme se sait-il déjà perdu pour se jeter avec une telle urgence dans la débauche ? Aurait-il commis des actes dont nous n'avons pas encore connaissance et qui le condamnent à coup sûr ?

Quoi qu'il en soit, vous saurez tout ce qui sera dit aux procès de la famille Malefoy, car la Gazette couvrira toute l'affaire en exclusivité.

Nous avons presque de la peine pour la famille de Sang-Purs dont le nom risque bientôt de s'éteindre, son héritier semblant bien décidé à ne pas en assurer la pérennité.

Rita Skeeter

Lire également notre dossier sur les grands Mages noirs soupçonnés d'homosexualité p. 12 à 15. »

« – Mince Malefoy, je suis vraiment désolé. Harry n'osa pas le toucher, il se laissa tomber lourdement sur une chaise à côté du blond.

– Ça ne s'arrêtera donc jamais ces conneries. Qu'ils crèvent tous ! cria Drago en jetant violemment le journal à l'autre bout de la pièce.

– Ce n'est qu'un tissu de mensonges, ça ne jouera pas sur ton procès. essaya de le rassurer Harry.

–Bien sûr que si ! Depuis toujours, je suis jugé sur mon image, ce n'est pas maintenant que ça va changer.

– Drago…

– Non ! Ne dis rien ! Je savais que me rapprocher de toi était risqué. Je n'aurais jamais du faire ça. Quelle plaie ! »

Le regard du blond s'était fait acier et sa voix tranchante. Le Gryffondor soupira lourdement.

« – Drago, je sais que tu es énervé, mais je pense vraiment qu'on peut réussir à faire front à ça.

– Ah fous-moi la paix Potter ! Je ne veux pas te voir là maintenant. Tu ne comprends pas que c'est grave ?!

– DRAGO ! »

Le blond s'arrêta net, abasourdi. Harry profita de son attention et lui saisit le bras :

« – Rita Skeeter est une pourriture, elle salit les gens, c'est sa passion. Ne lui donne pas de crédit, ça ne sert à rien. Je connais très bien le problème et je partage ta colère. Je te rappelle que cet article me concerne aussi. Déjà parce que je suis dessus, mais aussi parce que j'ai décidé de t'aider et que donc ça me touche également. Fais le choix de la sagesse, ne te mets pas à son niveau. Ton avocat avait raison, il y a de grandes chances qu'elle ne s'arrête pas là. »

Le blond s'éloigna, il se pinça l'arrête du nez en inspirant longuement.

« – Tu as raison. D'abord ma mère, maintenant toi ! À part mon père ou Blaise, je ne vois pas bien avec qui elle pourra me caser la prochaine fois, des enfants ?!

– Attends, c'était ta mère la dernière fois ?! demanda Harry, choqué.

– Évidemment, je ne m'amuse pas à me pavaner avec des femmes d'âge mûr en fourrure. Mais passons. répliqua le Sang-Pur avec un geste agacé de la main.

– Skeeter n'a vraiment pas une once d'éthique professionnelle. » acheva le brun sur un ton plein de dégoût. Il n'appréciait pas spécialement Narcissa, mais il trouvait que s'attaquer à une femme malade était vraiment d'une bassesse absolue.

Une chouette frappa alors à un carreau de la fenêtre de la cuisine. Drago leva un sourcil, méfiant, et ouvrit avec précaution, l'animal lui tendit une enveloppe et repartit aussi vite qu'elle était apparue. Le blond resta figé à la vitre un instant, scrutant la rue en contrebas. Ses yeux s'agrandirent d'un coup et il referma la fenêtre sèchement.

« – Tout va bien? s'inquiéta Harry.

– Il y a plusieurs sorciers dans la rue, piètrement déguisés en moldus, ce sont probablement des journalistes... Je sens que cette journée va être géniale. » dit Drago d'un ton caustique.

Tandis qu'il parlait, il ouvrait distraitement l'enveloppe, Harry aperçut trop tard le morceau de papier rouge qu'elle contenait et n'eut pas le temps de tendre le bras pour arrêter Drago. La missive s'échappa de sa petite prison de papier et vint se placer devant le visage du Serpentard pour entamer une assourdissante diatribe d'une extrême virulence. Les deux hommes se bouchèrent les oreilles comme ils purent avant d'attraper leur baguette et de tenter de faire taire le morceau de parchemin enchanté, mais sans succès. De longues minutes s'écoulèrent dans un vacarme furieux avant que la lettre ne finisse par s'épuiser… les abandonnant dans un silence glacé, sous le choc. Malgré la censure des passages les plus grossiers – remercions le ministère pour cette règlementation –, le ton du message était on ne peut plus clair : Drago était un monstre au service du mal, un pervers qui souillait la communauté.

« – Comment ont-ils pu trouver ton lieu de résidence ? demanda le brun après avoir repris ses esprits.

– Je n'ai mis qu'un simple sortilège de protection, avec le bridage magique imposé par le ministère à tous ceux en attente de jugement en lien avec la guerre, je ne pouvais pas faire mieux. Et puis, dans un quartier moldu, ça suffisait largement. Mais j'imagine que pour quelqu'un de mal intentionné ce n'est qu'une petite haie à enjamber. »

Harry se pinça les lèvres, il avait oublié ce détail : les anciens Mangemorts et sympathisants ne pouvaient plus pratiquer de sorts puissants avant d'avoir été jugés. Il ne voulait pas imaginer quelle sensation cela faisait d'avoir cette espèce de laisse magique sur le dos. Il revint à la situation présente, plus urgente :

« – Il va peut-être falloir envisager quelque chose de plus conséquent.

– Effectivement, murmura Drago le regard perdu.

– Ça va ? » s'enquit Harry, inquiet.

C'était la Beuglante la plus violente qu'il ait jamais eu à endurer, un pur déferlement de haine qui lui laissait un sentiment fort désagréable.

Drago se sentait lui carrément nauséeux. L'inimitié, il connaissait, sa famille était très loin de n'avoir que des admirateurs et avec le mal qu'ils avaient fait, il avait même un joli carnet d'ennemis. Cependant, jamais il n'avait été aussi haï par un complet inconnu avec qui il n'avait jamais été en contact, pas même indirect. La Beuglante avait d'ailleurs été assez claire sur ce point : il valait mieux pour Drago que cet homme ne le croise jamais.

Le blond s'assit à même le sol de la cuisine. La tête entre les mains, essayant de rassembler ses esprits, sentant poindre une migraine.

« – Ce type me hait tellement… pour quelque chose que je n'ai pas fait.

– Drago ? appela Harry d'une voix blanche.

Ce dernier leva les yeux, depuis quand Potter avait-il adopté son prénom ? Le regard soucieux du brun coupa court à toute recherche de réponse. Il se leva d'un bond et découvrit un spectacle qui ne présageait rien de bon.

Un nouveau hibou noir se tenait devant la fenêtre de sa cuisine. Harry et lui échangèrent un regard inquiet.

Un second vint de poser juste à côté, également porteur d'une lettre.

Drago tira rapidement Harry au sol, accroupi contre un meuble de rangement, hors de vue des animaux.

« – C'est officiellement un cauchemar. déclara le blond, livide.

– Il va être difficile de procéder à l'installation de sorts de protection dans un quartier moldu, en plein jour, encerclés par des oiseaux et des journalistes. constata Harry.

– Je sais. Je crois qu'il vaut mieux laisser tomber cette idée. C'est déjà long et compliqué en temps normal, c'est pour ça que j'étais resté sur une protection simple plutôt que de faire appel à des professionnels. » Le blond se pinça l'arrête du nez. « Je ne peux pas rester ici. » conclut-il, désemparé.

Harry se mit en tailleur et réfléchit un instant.

« – Tu sais… Tu peux venir chez moi. On pourrait y installer le QG de travail. »

Drago parut interloqué.

« – Oh… Je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. » répondit-il hésitant.

Le brun haussa les épaules, gêné. Il avait naïvement pensé que cette solution pourrait plaire au Sang-Pur, il battit en retraite :

« – Ok, c'est comme tu veux, c'est juste une idée. Tu pensais à quoi sinon ? »

Drago réfléchit à son tour.

« – Hum… je ne vais pas retourner au Manoir, cette tempête m'y suivrait et ma mère a vraiment besoin de calme, ça ne serait pas l'idéal… Je peux prendre une chambre quelque part. »

Harry secoua la tête, peu séduit par cette solution :

« – Non, ça sera pire, tu seras encore plus facile à trouver et ça ne sera pas génial pour travailler. Et je ne parle même pas de ton confort, tu vas devenir fou enfermé dans un lieu inconnu sans pouvoir sortir. »

Le blond lui jeta un regard rapide, Le Gryffondor marquait un bon point.

« – Oui, tu as raison… » souffla-t-il, pensif.

Tous deux se laissèrent happer par leurs réflexions quelques secondes, cherchant d'autres options. Harry fut le premier se rendre à l'évidence : il n'y en avait pas beaucoup de valides. Il respira un bon coup, pris son courage à deux mains et revint sur son offre :

« – Je réitère ma proposition, viens chez moi, ça sera plus simple. J'ai installé des protections magiques conséquentes et c'est l'ancien QG de l'Ordre du Phoenix, ça a largement fait ses preuves comme planque. Qui plus est… ça m'arrangerait d'être assez présent au Manoir, tu sais, au cas où Ginny passerait. » finit-il, penaud.

Drago fronça les sourcils.

« – Pourquoi ne vas-tu pas la voir chez ses parents ? » demanda-t-il pour comprendre la raison qui pouvait écarter Harry de cette solution pourtant évidente.

L'assurance du brun fondit comme neige au soleil.

« – Je… J'ai toujours du mal à me confronter à la famille Weasley, depuis la Guerre, c'est compliqué. Et vu la situation, je sens que l'ambiance va y être un peu hostile. Je ne me sens pas de faire face à ça... Mais ne changeons pas de sujet ! » répondit Harry, empressé.

Les yeux de Drago oscillaient dans le vide, semblant chercher une réponse, il soupira.

« – Ok, Potter. J'accepte, faisons ça. Mais juste le temps que cette histoire se tasse. abdiqua-t-il finalement.

– Bien. Je vais aller faire quelques arrangements au Manoir pour qu'on y soit à l'aise. »

En disant cela Harry fit un rapide tour mental de ce qu'il avait à faire avant l'arrivée du Serpentard : déblayer une pièce au premier, la nettoyer et l'aménager, prévoir un espace de travail pratique, éventuellement un brin de ménage ne serait pas non plus du luxe… En fait cela faisait beaucoup de choses, il faudrait qu'il soit très efficace s'il voulait pouvoir offrir quelque chose de présentable au blond. Une angoisse sourde le saisit alors. Ce dernier avait probablement des standards de confort assez hauts, en témoignait son appartement impeccable. Qu'est-ce qui lui avait prit de penser qu'il serait bien chez lui ?

Drago interrompit le cours de ses réflexions :

« – Je vais rassembler le nécessaire et faire un saut chez mes parents, je devais les voir ce matin de toute façon. Je pourrai leur expliquer la situation et les rassurer. J'arriverai dans l'après-midi. » fit le blond déjà lancé dans l'organisation.

Le Gryffondor se ressaisit et tenta de reprendre contenance.

« – Parfait… Voici l'adresse, détruit le papier dès que tu n'en as plus besoin. » Dit-il en notant les coordonnées du Square Grimmaurd ainsi que les moyens pour y accéder sur un coin du journal qu'il déchira et lui tendit.

Le blond parcourut rapidement son écriture en pattes de mouche.

« – Quand tu disais protections conséquentes, tu ne plaisantais pas. constata Drago.

– Je suis le Survivant, il faut bien ça, » répondit Harry, d'un ton narquois. Il sortit de la cuisine pour récupérer ses affaires, laissant son futur invité derrière lui.

« – Harry ! »

L'intéressé s'arrêta dans son élan. Dans son dos, Drago semblait rassembler son courage.

« – Merci. »

Le dernier mot du blond résonna plusieurs fois dans son esprit. Il hocha légèrement la tête, sans se retourner, et continua son chemin vers la chambre, troublé. L'estomac noué, il se demanda s'il n'avait pas fait une bêtise en offrant son hospitalité. Il était un bien piètre hôte et probablement aussi un colocataire déplorable – sa petite-amie elle-même avait fuit sa compagnie. Il rassembla ses affaires, fit un semblant de rangement et fila directement dans la cheminée, sans recroiser le regard de Drago.

Harry appréhendait la venue du blond chez lui. Autant pour son avis sur son foyer qu'à l'idée de le faire entrer dans son intimité. Et si ça ne se passait pas bien ? Très peu de personnes connaissaient le Manoir et encore moins l'aimaient. Il avait un pressentiment étrange.

En hébergeant Drago, Harry savait qu'il ouvrait cette fois en grand la porte sur son passé, sur des choses irrésolues et compliquées. Nul ne pouvait savoir ce qui en ressortirait. Et si ça ne se passait pas bien ? lui répétait sa conscience.

Il fit taire cet écho. Il ne pouvait de toute façon pas revenir en arrière, alors advienne que pourra.

Il allait faire en sorte de ça marche, et, fort de cette résolution, il sorti de la cheminée, prêt à se mettre au travail. Il nota au passage l'ironie dans le fait qu'il invite chez lui précisément la personne avec qui il avait refusé catégoriquement de partager la maison à Poudlard. Il rédigea rapidement une liste de tâches et se mit à l'ouvrage.

 
 
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