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L'Héritier
Par Natalea , Torajio
Harry Potter  -  Drame/Action/Aventure  -  fr
33 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 18     Les chapitres     47 Reviews    
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Face-à-face

Chapitre de Natalea !

Bonne lecture ;D

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- C'est ici ?

- Oui.

- Ça m'a l'air d'une rue plutôt tranquille. Vous êtes sûrs que vous ne vous êtes pas trompés d'endroit ?

- Elle vit dans un quartier moldu. Et puis de toute façon, rien ne nous dit que nous allons tomber sur une dangereuse criminelle.

- Vous avez raison...

En début d'après-midi, Ron Weasley et ses hommes traversent la petite rue tranquille qu'Ethan et Harry ont empruntée trois semaines plus tôt. Le massacre en Irlande a eu lieu deux jours auparavant. En sa qualité d'Auror, Ron a été dépêché sur place, et a découvert...ça.

Une vingtaine de corps abandonnés aux charognards et au froid. Quasiment pas de blessures, mais tout portait à croire qu'ils avaient été victimes du sortilège de la mort. Le long d'un mur, sept corps entassés les uns sur les autres. Ron n'avait pas mis longtemps à visualiser la scène : une exécution.

Mais le pire, c'était le symbole gravé au-dessus du charnier, comme un emblème, le signe que l'on est fier de son œuvre à tel point que l'on ressent le besoin de la signer. Quelqu'un avait gravé un éclair sur la paroi. Comment pouvait-il y avoir encore un doute possible après cela ? Ron avait passé son doigt sur l'éclair, très lentement.

- Harry..., avait-il murmuré. Est-ce que c'est toi ?

Il avait regardé autour de lui :

- Seigneur, est-ce que c'est vraiment toi ?

Ses collègues, eux, étaient d'ores et déjà convaincu. Ron n'était pas du genre à se voiler la face. Il ne pouvait plus nier, il ne pouvait plus rejeter en bloc la vérité alors qu'elle lui éclatait en plein visage. Il avait essayé de croire en son ami, mais... pas après ça. Harry avait peut-être été trompé, peut-être était-il manipulé depuis le début, mais... jamais Ron n'aurait imaginé qu'une suite incontrôlable d'évènements le mènerait à commettre ça. L'homme qui avait perpétré un tel massacre n'avait laissé aucune chance à ses ennemis. Il s'était montré sans pitié, cruel même. Il avait pris plaisir à ce qu'il avait fait. Cet homme-là n'était plus totalement humain. Et la marque sur le mur...

« Harry, te rends-tu compte à quel point tu Lui ressembles en faisant ça ? » avait songé Ron sans oser le dire à haute voix. « Est-ce volontaire ? »

Ron doutait qu'Harry ait pu un jour prendre Voldemort pour référence à ses actions. Mais à présent qu'il avait ce signe sous les yeux... Dire qu'Harry avait haï cet homme, l'avait combattu, s'était dressé contre lui un nombre incalculable de fois, l'homme qui avait tué ses parents ! Il avait sauvé le monde des ténèbres, et à présent, ces ténèbres le rattrapaient. Quelle ironie du sort. Il n'avait pu se sauver lui-même. Il descendait lentement mais sûrement la voie de celui qu'il avait vaincu, et Ron était persuadé qu'il ne s'en rendait même pas compte. Aller jusqu'à user des mêmes artifices que son vieil ennemi... Non. Harry Potter était mort. La rage et les larmes avaient beau lui brûler les yeux, Ron devait renoncer à présent. Le dernier pilier... il devait renoncer.

Au milieu de ce cauchemar, ils avaient trouvé un survivant. Un Mangemort que Ron avait reconnu comme s'appelant Selwyn. Il avait beau n'éprouver aucune sympathie pour les membres de son espèce, ce que Ron avait vu au fond de ses yeux l'avait paralysé. L'homme était quasiment fou de terreur. Lorsqu'ils l'avaient interrogé, il leur avait déballé toute l'histoire sans protester, comme s'il avait attendu avec désespoir que quelqu'un vienne recueillir l'horreur de sa confession.

S'il y avait encore eu une place pour le doute, elle s'était définitivement éteinte. Selwyn avait décrit comment Harry avait aligné les hommes contre le mur et les avait tués, un par un. Puis comment il avait initié ses membres en les faisant meurtriers à leur tour. Puis il y avait eu la marque, et la phrase que « le grand homme aux yeux de loup » avait prononcé :

« C'est ainsi qu'on crée les légendes, Harry »

Depuis, Ron s'était interrogé. Qui était cet homme qui semblait avoir une si grande influence sur Harry ? Le rescapé avait entendu son nom : Ethan. Où Harry avait-il pu dénicher un type pareil ? Et d'où venait la soixantaine de personnes qui l'avait aidé dans son entreprise ? Soixante personnes ! Sorties de nulle part, débarquant en Irlande pour massacrer vingt Mangemorts dans un trou à rat. Et évaporées, tout de suite après.

L'affaire avait défrayé la chronique. Ron avait tenté d'épargner Albus, mais c'était illusoire. Dans les journaux, nul ne se gênait plus à présent pour désigner l'Elu sous le nom de « l'Héritier ». Comprenez : « L'Héritier de Voldemort »... L'Angleterre comptait officiellement un nouveau mage noir. Après l'histoire de la marque, même Ron ne pouvait plus nier que... tous les signes étaient là. Allaient-ils bientôt voir un éclair flotter dans le ciel de Londres ?

Dire que tout cela était engendré par Harry... Il devait être totalement englué dans ces évènements pour ne pas se rendre compte de ce qu'il devenait. Si seulement il pouvait voir la situation de l'extérieur...

Ron s'était repris. Le meilleur moyen d'aider Harry était de le stopper. Grâce à Selwyn, il avait appris qu'Harry était à la recherche d'Antonin Dolohov et de Thorfinn Rowle. Des noms qui lui étaient désagréablement familiers... Des Mangemorts aussi sinistrement célèbres devraient croupir en prison. Pourquoi Harry les cherchait-il au fin fond de l'Irlande ?

Cela le ramenait à l'affaire du Repère du Diable, où ils avaient trouvés cinq Mangemorts calcinés. Que faisaient ces monstres en liberté ? Quelque chose n'était pas clair et Ron le sentait. La presse aussi commençait à s'interroger, exerçait de plus en plus de pression au sein du Ministère. Le peuple, à son tour, grondait qu'on lui avait caché la vérité. Pourquoi le Ministère aurait-il relâché des assassins dans le plus grand secret ? Qu'avait-il à y gagner ?

En se faisant ces réflexions, Ron avait vu plus clair dans les motivations d'Harry. Il cherchait la vérité, lui aussi. Mais cette fois, il invoquait la justice en perpétrant des actes de barbarie. Le Harry qu'il connaissait ne s'y serait jamais pris ainsi... Et puis pourquoi Dolohov et Rowle ? Pourquoi Harry s'intéressait-il à un scandale politique alors qu'il venait de perdre sa famille ? Avait-il pu apprendre quelque chose que les Aurors ignoraient ?

Ron avait incliné la tête au milieu de ses paperasses. Si des Mangemorts avaient été libérés dans son dos, évidemment, il ne pouvait pas être au courant de grand-chose. D'une façon ou d'une autre, Dolohov et Rowle devaient être liés aux meurtres de Ginny et des enfants. De là, il n'était pas difficile de comprendre qu'Harry en veuille au monde entier...

Ce qui l'étonnait, c'était ces gens rassemblés autour de lui. Harry n'avait jamais aimé diriger les foules, il n'assumait pas son rôle de leader que la vie lui avait confié. Pourtant, ces personnes avaient été là et avaient tué avec lui, pour lui. De vrais disciples, presque comme...

« ...des Mangemorts »

Ron s'était pris la tête à deux mains. La Marque, les disciples... Il ne manquait plus qu'un serpent enroulé autour de son cou.

Pourquoi ces gens le suivaient-ils ? Qu'est-ce que cela pouvait leur apporter ? Si les Londoniens étaient mécontents d'apprendre que des Mangemorts rôdaient en liberté, il leur en faudrait en revanche beaucoup plus pour qu'ils manifestent ouvertement. Qui pouvait s'engager à un point aussi extrême dans cette chasse aux Mangemorts ?

« Des personnes qui ont les mêmes raisons qu'Harry, bien sûr. »

Ron n'en était pas revenu de son éclair de génie. Déjà lors de l'incendie au Repère du Diable, Harry n'était pas seul. Cette fois, il avait recommencé, mais ils étaient encore plus nombreux. Ces réflexions l'avaient mené très vite à une autre conclusion :

« Il n'est pas prêt de s'arrêter... Ça ne s'arrêtera pas. »

Puis, presque immédiatement :

« Sauf si je le stoppe ! Allez Ron ! Tu peux le faire, tu peux encore le sauver ! »

Alors Ron s'était jeté avec l'énergie du désespoir dans ses recherches. Selwyn avait entendu Harry prononcer deux noms : Ethan, et Joanna. C'était peu, mais c'était déjà un début. Patiemment, Ron avait dressé la liste de toutes les familles des victimes de Mangemorts. Toutes les personnes susceptibles de leur vouer une telle haine, surtout après avoir appris qu'ils étaient en liberté. Bien entendu, la liste était longue, mais Ron s'était intéressé en priorité à la famille directe. Heureusement pour lui, les Mangemorts s'étaient faits discrets durant leur liberté retrouvée, il n'avait donc pas d'autres crimes sérieux à archiver. De plus, Ethan et Joanna n'étaient pas des prénoms aussi courants que John et Mary.

Au terme de son recensement, Ron n'avait déniché aucun Ethan. Que ce soit dans la famille proche ou l'entourage plus lointain, il n'y en avait aucune trace. Selwyn l'avait décrit comme ayant une quarantaine d'années, très grand, les yeux clairs. Ron était donc remonté plus de 25 ans en arrière mais Ethan n'apparaissait nulle part.

Pour Joanna, c'était différent. Il y en avait plusieurs, toutes nées après la disparition de Voldemort. Une seule avait vécu la Grande Guerre. Elle avait deux ans de moins qu'Harry, et elle était blonde, comme Selwyn l'avait décrite. Elle vivait au 221 Pleasant Street, dans une banlieue de Londres. C'était là que Ron et ses hommes se rendaient.

XXX

La maison est coquette, chaleureuse, identique à toutes les autres. Pas le genre d'endroit qu'on aurait pu qualifier de repère de...disciples. Ceci dit, Ron est en train d'apprendre cruellement qu'on ne peut pas se fier aux apparences.

Ils sont trois Aurors. En théorie, ils ne viennent que recueillir un témoignage de routine. Ron doute sérieusement que cette piste le mènera quelque part, le coup de chance serait un peu trop phénoménal. Ceci dit, vu le calvaire qu'il vit depuis plusieurs mois, il serait temps que la chance lui sourit. Et c'est ce qu'elle fait.

XXX

Nous sommes le 21 décembre. Harry vit chez Joanna depuis qu'ils ont commencé à planifier l'opération en Irlande, c'est-à-dire un peu moins de trois semaines. En effet, même si un cloaque pouilleux au milieu d'une rue malfamée était le dernier endroit où le Ministère penserait à venir le chercher, Ethan a estimé qu'il était trop dangereux pour Harry de loger au milieu d'un nid de criminels. Aussi a-t-il déménagé pour cette petite banlieue moldue de Londres, qui n'est pas mal non plus, question camouflage.

Lorsqu'on frappe à la porte, il est deux heures de l'après-midi. Joanna n'attend personne, et les visites sont rares. Si un de leurs alliés veut se manifester, il transplane en général directement dans le salon. Avec sa méfiance habituelle, Joanna touche son Galion du bout de sa baguette pour prévenir Ethan. Puis elle ouvre la porte, Harry demeurant en retrait dans l'ombre du séjour. Il entend des voix provenant de l'entrée, et se fige lorsqu'il reconnait celle de Ron :

- Joanna Chalmers ?

- Oui, c'est moi.

- Je suis l'Auror Weasley, je souhaiterais vous poser quelques questions si ça ne vous ennuie pas. Pouvons-nous entrer ?

- C'est-à-dire que...

Harry perçoit le trouble de Joanna. Elle ne panique pourtant pas facilement. Lui-même sent son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Que fera-t-il s'il se retrouve devant Ron ?

Harry a perdu le fil de la conversation, mais entre-temps, Ron a trouvé le moyen de se frayer un chemin dans l'entrée :

- Monsieur ! Vous ne pouvez pas ! C'est une violation de domicile !

Il pénétre dans le salon, et inconsciemment, Harry sort de l'ombre. Ils se retrouvent face à face. Comme de vieux amis qui ne se sont pas revus depuis un bail. Pendant cet intervalle de temps, il y a eu une trentaine de morts, sans compter les blessés. Mais tout cela n'a pas d'importance. Ron est trop choqué pour réagir, alors Harry brise la glace :

- Salut, Ron.

La première chose que Ron constate, c'est qu'Harry a changé. Pas seulement mentalement, mais aussi concrètement, physiquement. Ses cheveux sont plus longs. Il lui semble soudain plus dangereux et plus fort. Mais surtout, il y a la manière dont ses yeux vont et viennent sans cesse d'un bout à l'autre de la pièce, inspectant le moindre recoin, le moindre détail. On dirait un animal aux aguets, un prédateur en chasse. Il y a dans ce regard un aplomb que le Harry d'autrefois n'aurait jamais manifesté. Une volonté froide et implacable.

- Harry... Mais qu'est-ce que tu fous, bordel ?

- Ron... On nous a menti. Mais puisque personne n'est décidé à rétablir la justice, alors je m'en charge, c'est tout.

Harry est très calme à présent. C'est comme s'il savait exactement ce qu'il devait dire, les mots s'enchaînent logiquement sans qu'il ait besoin d'y réfléchir.

- La justice ? s'exclame Ron. Tu appelles ça la justice ? J'ai vu ce que tu as fait en Irlande ! Nom de Dieu Harry, c'était un véritable carnage !

A cet instant, les autres Aurors forcent le barrage de Joanna et tous se retrouvent dans le salon. Les baguettes pointent aussitôt les unes vers les autres, jusqu'à ce que Ron se rende compte de l'absurdité de leur situation :

- Ne sois pas ridicule Harry ! Baisse ta baguette !

- Pourquoi ce serait ridicule ? Tu es là pour me ramener, non ?

- Pour l'instant je veux juste...parler, Harry. Je t'en prie, il faut qu'on ait une discussion !

Harry scrute les yeux de Ron, et quelque chose au fond de lui se rappelle qu'il est son ami. Il fait un signe de tête à Joanna, et tous baissent leurs armes, Aurors compris.

- Comment va Albus ?

Cette question s'est soudain imposée au sommet de ses priorités. Le visage de Ron se contracte :

- Il souffre de voir ce que son père est en train de devenir, répond-il.

- Ah ne m'énerve pas avec ça, Ron. Tu ne l'as pas vécu. Tu n'y étais pas ! J'ai déjà découvert que le Ministère a fait relâché des Mangemorts et bien plus encore ! Comment je pourrais rester là sans rien faire ?

- Harry il faut que tu t'arrêtes !

- Quoi ? Mais tu n'écoutes rien de ce que je te dis !

- La marque, les exécutions, et tous ces cinglés autour de toi ! Harry, tu ne te rends pas compte de ce que tu es en train de faire ! Les gens t'appellent l'Héritier ! Tu es en train de devenir Lui !

- Arrête tes conneries. Voldemort ne s'est jamais battu pour une cause juste. Il se battait pour le pouvoir. Moi je ne veux pas du pouvoir, regarde où ça a mené.

- Il y a un problème c'est vrai. Je m'en suis rendu compte moi aussi. Mais ce n'est pas la bonne méthode ! Harry, ce n'est pas comme ça qu'il faut s'y prendre !

- Et tu me suggères quoi ? M'en remettre aux Aurors ? Le Ministère est pourri, pourri de l'intérieur, on ne peut faire confiance à personne ! Tout a été fait dans mon dos, Lewison savait, tout le monde savait, peut-être même toi !

Ron devient rouge de colère :

- Comment oses-tu me soupçonner ? Ginny était ma sœur !

Ces mots bloquent la répartie d'Harry dans sa gorge :

- C'est vrai... J'ai été trop loin, pardonne-moi.

- Celui à qui tu dois demander pardon, c'est ton fils, rétorque Ron. Ton fils que tu as abandonné tout seul alors que tu es le seul parent qu'il lui reste ! Tu pars à droite et à gauche massacrer des Mangemorts qui n'ont aucun rapport avec Ginny, Albus, ni même avec toi !

- Tu ne comprends rien ! C'est pour lui que je fais tout ça ! Les Mangemorts sont responsables de la mort de sa mère, de son frère et de sa sœur, et j'ai bien l'intention de lui obtenir réparation !

- Albus n'en a rien à faire de ta réparation, ce qu'il veut c'est son père !

Harry ne dit rien. Il fixe Ron, haletant en face de lui. Il réalise soudain le mur infranchissable qui s'est élevé entre eux. Harry a franchi une ligne que Ron est incapable de comprendre, ni même d'appréhender. Il n'a pas vécu l'horreur. Il n'a pas été piégé et abandonné de tous. Il ne comprendra jamais.

- Qu'est-ce que tu voudrais que je fasse, hein Ron ? reprend Harry dans un souffle. Rentrer bien sagement avec toi chez les fous ? Après ce qui est arrivé, je crois que je ne serais pas prêt d'en sortir.

- Le Ministère tiendra compte de ton statut...

- Le Ministère ! Ils veulent ma peau depuis le début ! Quant à mon statut... Tu l'as dit toi-même, je ne suis plus l'Elu. Tu voudrais que je te suive en prison et que je dise adieu à ma liberté ? Tout ça pour avoir remis des assassins à leur juste place ? C'est hors de question. Et ça ne me rendrait pas plus présent pour Albus.

- Harry...

Un brusque craquement retentit soudain dans un coin du salon. Un homme grand, entièrement vêtu de noir, surgit du néant. Ron le dévisage avec tout le dégoût dont il est capable :

- C'est toi Ethan ? demande-t-il.

Ethan analyse la situation en une fraction de seconde :

- Harry, il faut partir. Cet endroit n'est plus sûr.

- Harry, ne le suis pas ! s'interpose Ron. Ce que tu fais est mal, je suis sûr que tu le sais ! Ce n'est pas la bonne chose à faire ! Viens avec moi, Hermione et moi, on peut t'aider !

- Et comment ?

C'est Ethan qui a répondu à sa place.

- En l'enfermant quelque part et en le forçant à oublier toute l'histoire ?

- Toi, la ferme ! C'est un psychopathe, Harry ! Il n'y a qu'à le regarder !

- Je t'interdis de dire du mal d'Ethan ! s'exclame Harry. Il m'a aidé quand personne d'autre n'était là pour moi !

- On ne représente donc plus rien pour toi ? proteste Ron. Tout le monde est très inquiet, nous voudrions tout faire pour t'aider mais... si tu continues comme ça, nous ne pourrons pas te suivre. Où est passé mon ami qui se dressait corps et âme contre Voldemort ? Qui défendait la Justice et le Bien, sans jamais tuer une seule fois ?

Harry lève sur lui un regard sombre :

- Tuer, tu vois, je n'ai pas eu le choix.

Ron sait à quoi il fait allusion. Ginny, les enfants, le Furosensis... Sa gorge se serre, mais Harry ne lui laisse pas le temps de répondre :

- Ron, j'ai réalisé qu'un drame pareil ne se limitait pas à moi, dit-il. Il est de mon devoir d'abattre un Ministère qui trahit son peuple dans son dos. Je trouverai les vrais meurtriers de Ginny. Quand le peuple saura la vérité, tous approuveront mes actes, et je ne serai plus traité comme un paria. Si pour arriver à cela, je dois user des mêmes méthodes que mes ennemis... alors je le ferai. Je ne suis plus celui que j'ai été. Avant, j'ai toujours été faible. Aujourd'hui, pour les coupables, je peux dire que je n'ai aucune pitié.

Harry tend la main à Ethan, l'autre à Joanna. Ron y voit le signe d'une passation de pouvoir, et la perte définitive de celui qui a toujours été pour lui comme un frère :

- Harry, non... Nous sommes toujours tes amis...

Ethan adresse à l'Auror un regard qu'il n'oubliera jamais. Un regard empli de triomphe, de défi, et d'un mépris glacial. Ron fixe ces iris pâles, empli d'une conviction nouvelle et terrible. Il connait cet homme.

Il fait un pas en avant, mais Harry transplane, avec Ethan et Joanna. La main de Ron se referme sur du vide.

 

 

 
 
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