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L'Héritier
Par Natalea , Torajio
Harry Potter  -  Drame/Action/Aventure  -  fr
33 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 25     Les chapitres     47 Reviews    
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L'Héritier

" A la mémoire de Marie Chesnay, Benjamin Dietri, Daniel Gray, Mark Drovetti, Oliver Gainsborough et Philip Lauer, regrettés psychologue, médecins et aides-soignants de l'hôpital Sainte-Mangouste, assassinés le 17 novembre de l'année dernière par Harry James Potter. Nous apportons tout notre soutien à leurs familles. Nous ne les oublions pas.

A la mémoire de Charles Lewison, directeur adjoint du Service des Aurors, assassiné le 18 novembre de l'année dernière par Harry James Potter.

A la mémoire de Ginny, James et Lily Potter, assassinés le 17 septembre de l'année dernière. Nous mettons tout en œuvre pour retrouver votre meurtrier.

A la mémoire de Harry James Potter,

Regretté Auror, ami, et père."

La une du Chicaneur s'étire en pleine page sur la table de salon des Weasley. Silencieux, Ron et Hermione contemplent les visages souriants de leur neveu et nièce, de Ginny, et de ces inconnus qu'Harry a tués dans sa fuite.

Hermione avait raison. Il faut renverser l'opinion publique. Détruire l'image d'Harry avant de le détruire lui. C'est pourquoi le choix du Chicaneur s'est imposé naturellement. Le monde sorcier n'a plus confiance en la Gazette, qui s'est déjà vendue à Cornelius Fudge, puis à Voldemort lors de la dernière guerre. Aujourd'hui, à l'heure où le ministère est corrompu, la Gazette ne passe plus que pour un torchon de propagande, au service de ceux qui ont fait libérer des Mangemorts.

Mais le Chicaneur... C'est le journal de la Résistance. Celui qui a pris position en faveur d'Harry lorsque Voldemort est revenu. Celui qui a risqué son intégrité pour diffuser la vérité. Tout le monde connait l'histoire de Xenophilius Lovegood et de sa fille Luna, amie proche d'Harry, membre de l'Armée de Dumbledore, de l'Ordre du Phénix, enlevée et séquestrée au Manoir Malefoy par Voldemort en personne, pour dissuader son père de poursuivre sa résistance.

Les gens font confiance au Chicaneur. S'il prend parti dans ce conflit latent, s'il donne son opinion, les gens prendront la peine de la lire et de l'écouter. Ils prendront le temps de comprendre, de reconsidérer.

Hermione a contacté Luna et s'est très vite arrangée avec elle pour que le numéro paraisse. Elle a promis à Malefoy d'agir vite, et au vu des derniers faits rapportés dans sa lettre, il y a urgence. Harry est sur le point d'obtenir ce qu'il veut. Qui sait ce qu'il adviendra ensuite... Pour le monde sorcier, mais aussi pour Albus.

Rien que d'y penser, Hermione frissonne.

Le Chicaneur a aussi cet avantage qu'il n'est relié à aucun membre du ministère. Ron et Hermione ne feront pas citer leurs noms au sein de l'article. Ils ont beau être publiquement connus comme des proches d'Harry, ils restent malgré tout des membres du Ministère, et donc des membres d'un système corrompu. Ils ne peuvent pas se permettre de démissionner, car le Ministère est le seul lien qui leur permet d'enquêter sur Harry. Mais pour l'article du Chicaneur, Hermione a fait en sorte que personne ne puisse accuser le Ministère d'avoir tout élaboré.

Elle a aidé Luna à choisir les photos. Luna, de sa voix douce et apaisante, est allée interroger les familles des victimes une par une. Elle a recueilli leurs témoignages, leurs souvenirs de leurs proches disparus. Pas de violence, pas de larmes, aucune ligne sur Harry, sur le Ministère, les Mangemorts, ou sur la guerre civile qui menace d'éclater. Rien que des souvenirs lumineux, pour rendre à ces gens l'hommage qui leur est dû. Pour rappeler la valeur de leur vie.

Même Lewison est compté au nombre des victimes. En l'absence de famille, Luna a elle-même rédigé ce commentaire bref et brillant d'objectivité : « Nous sommes nombreux à avoir eu des différents avec M. Charles Lewison. Son caractère, ses actes, sa personne même n'ont jamais laissé indifférent. Mais s'il a commis des crimes un jour, nous savons qu'il n'est pas mort pour celui dont il était accusé. »

La totalité du magazine est consacrée à cette édition spéciale : les victimes oubliées. La vérité oubliée.

Les vingt dernières pages alignent des photos d'Harry, Ginny, James, Lily, et même des photos d'Albus. Des portraits de famille. Des sourires venus d'une autre vie. Comme pour rappeler une époque où l'humanité avait encore cours dans cette famille. On pleure Harry pour ce qu'il a été : un homme bon, plein de courage et de compassion, empli d'espoir et de joie de vivre. Un ami extraordinaire : suivent des photos de son adolescence à Poudlard, avec Ron, Hermione, Ginny, et tous ceux qui l'ont entouré. Un père aimant, présent.

La dernière photo le montre seul avec Albus, sur le quai de la gare de Kings Cross.

Les dernières lignes concluent : « La vengeance n'est pas une raison de vivre. Confucius disait : celui qui recherche la vengeance devrait commencer par creuser deux tombes. Harry Potter, le héros que nous connaissions, a creusé la sienne, celle de Mangemorts, et celle de plusieurs innocents. Ne le laissons pas creuser la nôtre ».

Hermione replie lentement le journal sur la table :

- C'est bien. C'est même très bien.

Ron écrase une larme au coin de sa joue. Il retourne le journal pour ne plus affronter le regard de sa sœur défunte :

- Quand est-ce qu'il sortira ? demande-t-il.

- Demain, répond Hermione. Harry sera surement fou de rage. Mais ça ne peut que le conduire à faire des erreurs.

- Albus l'a lu ?

- Oui. Je lui en ai gardé un exemplaire. Il y a de belles photos de sa famille dans ce journal.

- De belles photos de son père.

Hermione presse doucement l'épaule de Ron :

- Il a le droit de lui manquer, tu sais...

- Evidemment qu'il a le droit. Il me manque à moi aussi.

Ron prend quelques secondes pour reprendre contenance. C'est devenu une habitude maintenant. Il ne peut pas se permettre de craquer :

- Du nouveau sur les lettres transmises par Malefoy ?

- Pas vraiment, répond Hermione. Il ne peut pas nous envoyer les originales, donc impossible de comparer l'écriture nous-mêmes. Le style est...

- Le style est étrange. Tu ne trouves pas ?

Hermione évalue longuement le visage de Ron, cherchant à comprendre ce qu'il entend par là :

- Ça fait très...cliché, finit-il par reprendre. Non, tu ne trouves pas ? On dirait quelqu'un qui se serait gavé de romans policiers. Quelqu'un d'inexpérimenté, qui veut donner l'impression qu'il est dans ce milieu alors qu'il n'y a jamais mis les pieds. Quelqu'un de jeune.

- Tu déduis tout ça de ces quelques lignes ?

- C'est l'impression que ça me donne. Un Mangemort n'aurait pas rédigé ces lettres de cette façon. Il n'aurait pas eu besoin de contacter Dolohov en secret. S'il avait été l'un des leurs, il n'aurait pas eu besoin de prendre autant de précautions pour protéger son identité.

- Donc ce serait quelqu'un qui travaillerait au Ministère, qui serait en lien avec la libération des Mangemorts... mais quelqu'un de jeune. Un stagiaire ?

Ron demeure absorbé dans la contemplation des fibres du bois de la table. Le contenu des lettres défile par cœur devant ses yeux.

- Il y a le problème des dates, dit-il enfin.

- Entre le 28 août et le 22 septembre ?

- Oui. Ça fait une fourchette assez large. Pourquoi ces dates-là et pas avant ? Qu'est-ce qu'il y avait de spécial à cette période ? Pourquoi Dolohov n'avait-il pas le droit d'agir à un autre moment ?

- C'est l'année où la rentrée de Poudlard a été retardée.

- Exactement. Je pensais à la même chose. A cause des travaux dans la Grande Salle et dans les salles de cours, la rentrée cette année-là était retardée au 23 septembre.

Hermione parvient vite à cette conclusion :

- Donc on recherche quelqu'un qui savait pour la libération des Mangemorts. Quelqu'un en lien avec le Ministère. Et quelqu'un pour qui la date de la rentrée à Poudlard était importante. Un professeur ?

- Quel professeur aurait osé faire ça ? s'offusque aussitôt Ron.

- On ne peut écarter aucune possibilité !

- Ils sont quasiment tous membres de l'Ordre ! Tu vas accuser Neville, peut-être ?

- Calme-toi.

Ron pousse un long soupir :

- Je suis désolé. Excuse-moi.

Hermione serre sa main dans la sienne et ne répond rien.

- Et à propos de Campanie Semiplena ? demande Ron en relevant les yeux vers elle.

La jeune femme hésite :

- Je suis certaine d'avoir déjà lu ça quelque part. Le meurtrier n'est pas stupide. Il ne va pas donner son identité dans son pseudo. Mais il a quand même dû choisir ce nom lui-même, il a forcément un lien avec sa vie ou son cadre personnel. J'ai fait quelques recherches, mais...impossible de me rappeler où j'ai lu ce nom.

- La Campanie, c'est une région d'Italie, non ?

- Oui. Et « semiplena », ça peut être du latin ou de l'italien. « A moitié pleine », littéralement. Ce qui n'a aucun sens.

- On rechercherait quelqu'un d'origine italienne ?

- Non, je ne crois pas. La formule est trop précise. C'est un nom, un nom pour désigner quelque chose.

Hermione se lève et parcourt la bibliothèque du salon du regard. Après réflexion, elle en sort une encyclopédie qu'elle se met à feuilleter.

- Qu'est-ce que tu fais ? demande Ron.

- Je suis certaine d'avoir déjà lu ça quelque part. Si je dois relire toute la bibliothèque de Poudlard pour le retrouver, alors je le ferai.

Ron ne dit rien. En silence, il se lève, et saisit lui-même un volume sur l'étagère.

XXX

Le numéro spécial du Chicaneur parait le lendemain, comme prévu. C'est un véritable coup de tonnerre dans le monde sorcier. L'opinion publique qui soutient majoritairement Harry exige des explications de la part du journal. Dès lors, tous les jours, le Chicaneur se met à publier des articles exposant précisément les faits, ce qu'on en sait, les acteurs impliqués, les véritables enjeux cachés derrière tout ceci.

Il démontre à quel point il est facile d'oublier qui est le véritable ennemi, quand la violence est à l'œuvre. Il ne cherche pas à blanchir le Ministère. Il condamne l'action de politiciens corrompus qui, pour une raison ou pour une autre, ont fait relâcher les Mangemorts. Il ne conteste pas le fait que la mort de ces criminels est un bien pour la société.

Mais il publie aussi des images de l'incendie du Repère du Diable. Les tortures infligées à Travers, écorché et brûlé vif, ou à Lewison, empalé au bout d'une épée. Le Chicaneur fait vœu de clarté. Il n'épargne rien à son auditoire.

Petit à petit, dans la conscience des gens, pénètre l'horreur des actes qui ont été perpétrés. Oui, les Mangemorts méritent de souffrir et de mourir. Mais qui est l'homme capable d'exécuter froidement cette sentence ? C'est un bourreau. Un boucher, un ange de la mort. Mais ce n'est pas Harry Potter. Ça ne l'est plus.

Les gens qui souhaitaient voir Harry prendre le pouvoir à la place de Kingsley Shacklebolt commencent à avoir peur. Qui pourrait avoir le contrôle sur Harry ? Il est à la tête d'une machine de mort lancée à pleine vitesse. Avec ce qu'il a été capable de commettre, qui le retiendra de faire taire tous ceux qui dorénavant ne lui conviennent plus ? Aura-t-on encore le droit à la parole, à un avis différent du sien, s'il venait à reprendre le Ministère en main ?

Mais surtout, dans ses actes, il y a un arrière-goût de folie. De fanatisme et de barbarie. Des motivations qui ont laissé des traces dans la mémoire de tous. Le Chicaneur relève les similitudes avec une entière objectivité : les disciples de plus en plus nombreux, la marque en forme d'éclair dans le ciel...

Cet article décisif, qui fait prendre conscience aux gens des similitudes entre Harry Potter et Lord Voldemort, est intitulé « L'Héritier ».

XXX

La réaction d'Harry à ces publications ne se fait pas attendre, prévisible et terrible. A défaut d'un porte-parole dans les médias, ses adeptes font circuler des tracts sous le manteau, enjoignant le peuple à se rappeler la trahison du Ministère. Mais en dépit de tous ses efforts, Harry ne peut trouver aucun lien reliant le Chicaneur à d'éventuels membres corrompus, et les idées véhiculées par Luna Lovegood, petit à petit, font leur chemin.

Harry sent la peur grandir autour de lui. Une peur dirigée contre lui, et qu'il n'a pas désirée. Horrifié par ce rejet soudain qu'il ne comprend pas, Harry se tourne vers ce qui est dorénavant devenu un réflexe : la colère, et pour se faire entendre, il riposte par la force. Il détruit le siège d'impression du Chicaneur, et si Luna Lovegood, son mari et ses enfants parviennent à s'enfuir et sont placés sous protection, en revanche, Harry tue le père de Luna.

Il consacre lui-même le traumatisme infligé au peuple britannique. Car cette fois ce n'est plus un inconnu. C'est un ancien allié qu'il a tué. Un homme publiquement connu pour être le père d'une de ses amies. Un homme qu'il a fait taire, à qui il a refusé la liberté de s'exprimer.

Du jour au lendemain, Harry perd une grande partie de ses disciples les plus récents, les moins proches, les gens qui ont commencé à se tourner vers lui sans vraiment réfléchir. Lorsque la tournure des évènements se clarifie, lorsque deux camps commencent enfin à se dessiner et à se faire face, le noyau dur resté autour d'Harry se compose principalement de fanatiques purs, ses alliés de la première heure. Ils représentent encore un nombre pharamineux.

Privé de moyen d'expression à son tour, l'Ordre du Phénix se met à distribuer ses propres tracts. Harry et ses troupes gagnent en pouvoir et en assurance. Après ce qu'il a fait, Harry ne peut plus revenir en arrière. Il se lance dans des actes de répression au sein même des grandes villes d'Angleterre, s'en prend à tous ceux qui s'opposent officiellement à lui. La volonté de se faire entendre, d'imposer ses idées, conduit à une folie meurtrière et non mesurée. L'éclair devenu tristement célèbre zèbre de nombreuses fois le ciel de Londres dans les huit mois qui suivent la publication du premier numéro spécial du Chicaneur.

Au sein du manoir Malefoy, la situation devient tendue. Drago Malefoy se tient en équilibre entre deux feux. Ron et Hermione lui fournissent régulièrement des échantillons d'écriture des différents membres du Ministère. De préférence des gens peu importants, pas très hauts placés, histoire de faire trainer les choses le plus possible. Le danger le plus imminent étant qu'Harry mette la main sur le meurtrier de sa famille avant l'Ordre. Ce serait le coup de grâce pour le Ministère.

Malefoy transmet les échantillons à Harry en lui faisant croire qu'il les récupère lui-même à son travail. Mais plus le pays sombre dans la guerre civile, plus Harry devient impatient, impulsif, violent. Il force Malefoy à participer à ses crimes, risquant à tout moment de l'exposer comme traitre aux yeux du Ministère, et il lui met la pression pour obtenir de lui des échantillons de tous les membres prééminents du gouvernement.

Alors, Ron et Hermione n'ont plus le choix. Leur propre enquête n'avance pas. Les données récoltées ne sont pas suffisantes. Pour éviter de perdre leur indicateur, ils demandent aux membres du gouvernement de transmettre un échantillon de leur écriture à Malefoy. Ce qu'ils font.

Un an et neuf mois après la mort de Ginny, James et Lily, Drago Malefoy apporte à Harry un paquet de lettres signées des principaux ministres de l'Etat. Elles traitent de sujets anodins, des affaires courantes. Seule l'écriture importe.

Harry les aligne les unes à côté des autres sur la table du salon. C'est lui qui garde les lettres trouvées chez Dolohov, sur lesquelles Malefoy n'a pas pu jeter un seul regard en huit mois. S'il avait pu, il aurait tout de suite reconnu l'écriture. Il n'aurait pas donné la lettre à Harry, il aurait tout de suite prévenu Ron et Hermione. Seulement voilà.

Malefoy se rappelle les mots, mais pas l'écriture qui a commandité les meurtres de la famille Potter. Alors, lorsqu'Harry dispose l'une des lettres juste à côté de celles du coupable, et qu'il trouve dans le tracé des signes une concordance parfaite...

Malefoy prie toutes les forces de ce monde de leur venir en aide. Car au bas de la missive, il y a écrit :

« Kingsley Shacklebolt ».

 

 
 
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