Chapitre de Natalea.
Bonne lecture !
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Huit mois plus tard
Cela fait un an que Ginny est morte. Un an que James et Lily Potter pourrissent sous la terre dans le cimetière de Godric's Hollow, aux côtés de leurs grands-parents. Beaucoup de choses se sont passées durant ces huit derniers mois.
Harry a poursuivi sa croisade contre les Mangemorts. A défaut d'une piste sérieuse, il a traqué tous ceux qui se présentaient à lui, tous ceux dont le bras avait été marqué du sceau de Voldemort. Tout ceci dans l'espoir de tomber par hasard sur Thorfinn Rowle. Ou sur Antonin Dolohov, au mieux.
Il y a eu beaucoup d'affrontements, beaucoup de nuits passées à attendre, à guetter dans le froid et la pluie, beaucoup de rencontres dans des bouges obscurs, pour rassembler les grappes d'informations que les bas-fonds lui livraient. Et pourtant, quelque chose a changé. Insidieusement, sans qu'Harry ne s'en rende compte lui-même.
Ses actions, par la force de l'habitude, se sont organisées. Le nombre de ses alliés n'a cessé de croître, à tel point qu'il a fallu instaurer des règles.
Ethan et Joanna se sont révélés d'eux-mêmes comme ses principaux bras-droits. Kevin, Mona, David, Russell, Kitty et Noah, les six premiers, ont eux aussi leurs entrées dans le secret des dieux. Les autres, les quarante-neuf qui ont combattu à ses côtés en Irlande, sont devenus ses lieutenants, ses principales antennes dans le monde extérieur. De tous âges et de toutes professions, ils permettent à Harry de s'insinuer partout, de savoir ce que le Premier Ministre met dans son café le matin, et ce que le professeur Londubat donne comme devoirs de Botanique à ses élèves de Poudlard. Oui, Harry a dû beaucoup voyagé ces huit derniers mois. Après que la maison de Joanna eut été compromise, il a été contraint de se réfugier de nouveau chez Ethan avec la jeune femme. Mais ce repère était trop exposé, trop étroit, il risquait d'attirer l'attention aussi bien du Ministère que des Mangemorts qu'ils traquaient. Alors Harry et Joanna ont déménagé souvent, alternant entre les domiciles de leurs différents fidèles.
Aucun n'avait une situation suffisamment isolée et une maison suffisamment spacieuse pour les réunir tous. A mesure que leurs disciples se faisaient de plus en plus nombreux, l'alliance qui s'est formée autour d'Harry manquait cruellement d'un quartier général. Mais c'était le cadet de leurs soucis. Les Gallions leur permettaient de se rejoindre et de se contacter où qu'ils soient. Le risque le plus imminent qu'ils leur a fallu prévenir, c'était l'infiltration.
Ethan en a longuement discuté avec Harry. Tous deux, avec leur expérience d'Auror, savent que le Ministère ne tardera pas à tenter de les infiltrer, devant l'ampleur que prennent les évènements. Le bouche à oreille fait son effet. Les articles de la Gazette du sorcier soulèvent toujours plus de questions que de réponses sur le pourquoi de ces Mangemorts en liberté en Irlande, l'incapacité du Ministère à fournir une explication. Même les Aurors semblent tomber des nues. Les quarante-neuf lieutenants d'Harry n'étaient que les premiers. Chacun d'eux est désormais à la tête de son propre réseau de connaissances, de relations, qui grondent intérieurement contre le Ministère, pour diverses raisons, et qui n'attendent que le souffle pour les attiser.
Au fil de ces huit derniers mois, les disciples d'Harry se sont faits de plus en plus nombreux. Ils rejoignent le plus souvent l'alliance par contacts. De proche en proche, la toile s'élargit, se complexifie. Ethan et Harry savent que leur plus grande faiblesse réside dans cet afflux incontrôlable de partisans. C'est pourquoi Harry a confié à Ethan la charge de réguler le flot.
Ethan a été un infiltré pendant dix-sept ans. Il a si bien fait son travail qu'il a fini par se retourner contre le Ministère, et par l'infiltrer à son tour, sans que personne ne s'en aperçoive. Bien sûr, sa couverture ne tient plus à présent. Ron n'a pas mis longtemps à le reconnaitre et à l'exposer. Mais il a l'expérience, il sait déceler le mensonge mieux que quiconque. Aussi, toute nouvelle recrue passe désormais devant ses yeux translucides.
Le Ministère n'est pas stupide. Harry est un ancien Auror, Ethan aussi. Ils ne peuvent pas leur envoyer d'autres Aurors en guise d'espions, ils les reconnaitraient aussitôt. Tout ce qu'ils peuvent envoyer, ce sont de toutes jeunes recrues. Des jeunes en passe de devenir des Auros, ou qui ne le sont devenus que depuis quelques mois. Ethan ne met pas plus de deux minutes à les repérer. Ce sont des bleus, on leur a appris la théorie, mais ils n'ont pas l'expérience du terrain.
Les premiers qu'Ethan a repérés, Harry les a tués. Puis il a envisagé la situation sous un nouvel angle. Il en a gardé certains en vie jusqu'à ce qu'ils avouent tout de ce qui se passait au Ministère. Puis il les a relâchés et révélés aux yeux de tous sur la voie publique. Il a envoyé à la population un message clair : le Ministère missionne des Aurors pour l'espionner lui. Au lieu de traquer les Mangemorts, au lieu d'essayer de protéger la population de Londres, le Ministère envoie ses meilleurs hommes pour empêcher l'Elu de faire justice à des assassins.
L'affaire a causé un véritable scandale à l'échelle internationale. La Gazette du Sorcier a pitoyablement tenté d'étouffer l'histoire en ne publiant rien sur les faits, mais cela n'a fait que les confirmer. Un an après les meurtres de Ginny, James et Lily, le Royaume Uni est au bord de la guerre civile. Le pays est littéralement divisé en deux, entre le Ministère qui tente de calmer les choses, et la population qui exige des réponses. Cela apporte encore plus de partisans à Harry, mais cela force aussi les Mangemorts à se faire plus discrets, à se tapir dans des ombres dont eux-seuls ont le secret.
Une bonne partie de la population soutient Harry sans même s'impliquer activement dans la lutte. Cela passe par des questions gênantes posées aux membres du gouvernement lors des interventions publiques, des tracts qui passent de main en main sur le chemin de Traverse. Des rumeurs se répandent, selon lesquelles le gouvernement tout entier est corrompu, qu'il n'a fait que mentir pour relâcher les Mangemorts dans le dos de tout le monde. Tout ceci dans quel but ? Permettre à nouveau l'accession au pouvoir des vieilles familles sorcières, des Sang-Purs, contre argent et privilèges.
La pression finit par se faire si insoutenable que même Kingsley Shacklebolt se sent menacé. Pour parer à la tension générale, à l'hystérie collective qui gagne les rues de Londres, il annonce une grande inspection de son ministère et une purge massive de tout employé soupçonné de complicité dans la libération des Mangemorts.
La poursuite d'Harry est passée au second plan. Ron a été le seul à faire entendre sa voix pour attirer le Ministère vers son véritable problème : la montée en puissance d'un nouveau mage noir. Mais seuls les anciens membres de l'Ordre du Phénix l'ont entendu. Les amis d'Harry. Ils ont commencé à se réunir chez Ron et Hermione après ce que la scène de crime en Irlande leur a révélé. Quant au reste du pays, il se manifeste déjà pour savoir qui mènera à bien cette inspection qu'a promis Shacklebolt, et comment savoir si ces inspecteurs sont fiables. Le doute infecte toute la classe politique. Le peuple n'a plus confiance en personne, n'a plus foi en rien. Si ce n'est en l'Elu. Le premier touché par la tragédie, par la faute du Ministère, le seul à faire bouger activement les choses.
Dans les yeux de Ron, la catastrophe est imminente. Le pays se tient prêt à basculer dans le vide. Harry étend son emprise, jour après jour, et tous semblent tendre les bras pour l'accepter.
Les procès du Ministère ont néanmoins lieu. Kingsley Shacklebolt procède lui-même aux interrogatoires, avec pour seuls adjoints quelques membres de l'Ordre dignes de confiance, tels que Minerva McGonagall, exceptionnellement appelée hors de Poudlard. Cette assemblée de combattants rendus célèbres par la grande guerre apaise quelques peu les tensions dans la classe populaire. Les résultats de la commission sont édifiants : plus de vingt-quatre arrestations, tous les ministères sont gangrénés, et la source remonte à Charles Lewison, qu'Harry a assassiné dix mois plus tôt. Loin de le condamner, cela semble donner encore plus de raison à ses actes.
Le peuple est habitué à voir l'Elu comme son héros. Le Ministère ne peut rien dire pour renverser ce statut, au risque de faire face à une foule déchainée exigeant sa démission. Shacklebolt ne peut qu'essayer d'équilibrer les choses. Mais au fil des mois, Harry gagne en assurance. Sa marque est désormais connue de tous. Ron a vu juste : lorsque le Ministère a démasqué les complices de Lewison, un éclair géant a brillé dans le ciel de Londres. Beaucoup de gens arborent ce signe en badge ou en pendentif, voire même en tatouage. Comme un moyen de se reconnaitre. Harry fait entendre sa voix dans chaque Mangemort exécuté, dans chaque scandale que le Ministère est contraint d'exposer.
Un an après le meurtre de Ginny, James et Lily, la situation est parvenue à un statu quo extrêmement fragile. Après les procès et les exécutions qu'ils n'ont pas manqué de susciter, le Ministère a réclamé un délai pour se remettre sur le droit chemin. Harry quant à lui n'en a rien eu à faire. Il ne fait plus confiance au système pour régler les problèmes du pays, fut-il dirigé par Shacklebolt. Shacklebolt n'a rien fait quand il a été condamné...
Harry poursuit sa croisade, et après huit mois de tueries sans résultat, lui vient soudain une idée lumineuse.
Lorsqu'il voit l'éclat s'allumer dans les prunelles d'Ethan, il sait qu'il a vu juste. Il y a un seul endroit où il n'a pas pensé à chercher Thorfinn Rowle. Dans sa famille.
La famille Rowle figure en bonne place dans le registre des familles de Sang-Purs. En se renseignant un peu, Harry n'a aucun mal à découvrir que le père et le jeune frère de Rowle sont encore en vie, et qu'ils se sont établis quelque part dans la campagne anglaise, retirés du monde des sorciers. Le Ministère leur a retiré leur vaste mansion familiale après la guerre, mais étonnamment, cinq ans plus tôt, elle leur a été rendue.
Harry ne prend qu'Ethan et Joanna avec lui. Ils transplanent devant la vieille demeure et ne cherchent pas à dissimuler leur présence. Joanna fait taire le berger allemand qui s'égosille dans la cour d'un éclair émeraude. Edwin Rowle sort en catastrophe de sa maison, les jambes flageolantes, appuyé sur un bâton aussi tordu que son dos :
- Sortez de chez moi ! Je ne veux rien avoir à faire avec vous !
Harry l'immobilise et le fait léviter à l'intérieur d'un grand hall envahi de poussière :
- Ethan, trouve le frère.
Ethan part aussitôt dans les étages, tandis que Joanna inspecte le rez-de-chaussée. Sur la gauche, une grande porte donne sur un salon où ronfle un feu d'enfer devant deux fauteuils de cuir rouge. Harry projette Edwin Rowle dans l'un des fauteuils et fait naitre des liens magiques autour de lui. Le vieil homme tremble si fort que son dentier s'entrechoque. Il doit avoir plus de quatre-vingt ans.
- Vous savez pourquoi je suis là ? demande Harry en s'asseyant en face de lui.
Il comprend que le vieux n'a pas entendu un mot et répète, plus fort.
- Je ne vous dirai rien ! beugle le vieux.
Harry soupire. La patience n'a jamais été son fort, et il peut lire sur le visage de l'ancêtre les traits de son fils Thorfinn. Ça ne l'aide pas à se réfréner.
A cet instant, Ethan franchit la porte en trainant derrière lui un grand homme aux cheveux sales, engoncé dans une chemise de nuit élimée. Il jette l'individu par terre et le ligote devant la cheminée :
- Owen Rowle, lance-t-il en guise de présentations.
Le type avise son père emprisonné sur le fauteuil, pousse un gémissement de rage, mais un coup de pied dans l'estomac suffit à le faire taire avec un cri de chien blessé.
Harry se concentre sur le père. La marque des Ténèbres s'enroule librement autour de son bras ridé. Cet homme a fait la guerre aux côtés de Voldemort. Ce n'est pas son âge qui va lui attirer sa pitié :
- Où est votre fils Thorfinn ?
- J'en sais rien ! crache le vieux. Et c'est pas à vous que je le dirai ! Je sais pourquoi vous êtes ici. Alors allez-y, descendez moi. Je vais pas me mettre à supplier pour que vous m'épargniez ! Vous tirerez rien de plus de moi !
Harry a un soupir agacé. Joanna revient dans le salon sans avoir trouvé trace de Thorfinn. Alors Harry change de tactique. Il ne peut plus se permettre de déraper comme avec Travers. Il tient une vraie piste, il faut faire parler Edwin Rowle :
- Redresse le frère, ordonne-t-il à Ethan.
De la manche de sa chemise, il sort un couteau qu'il fait tourner entre ses doigts. Puis, sans prévenir, il agrippe Owen Rowle par les cheveux et le lui plaque sous la gorge. Il sent la sueur et le renfermé. Sa barbe naissante racle contre la lame affutée. La peur le fait pisser sur le tapis persan, nu comme un ver sous sa robe de chambre grise.
- C'est facile de tuer avec la magie, hein, Edwin ? lance Harry à l'ancêtre qui se redresse pour percer la scène à travers sa cataracte. Je paris que tu n'as jamais versé le sang d'un homme. Pour de vrai. Sentir la vie s'échapper de son corps, goutte après goutte. Les suppliques juste avant que tu frappes. Et les cris lorsque tu l'as fait. Tu veux que je fasse ça à ton fils, Edwin ?
- Tu nous tueras de toute manière ! crie le vieux.
Harry secoue la tête :
- Owen n'était qu'un gosse du temps de Voldemort. Il n'a pas fait la guerre, tu n'as pas eu le temps d'en faire un Mangemort. Son seul crime est d'être né dans ta famille de dégénérés, et je ne peux pas le punir pour ça.
- Et moi, tu vas me tuer, le Sauveur du monde sorcier ? crache Edwin avec tout le dédain possible.
- Je vais tuer ton fils si tu refuses de me dire où est Thorfinn.
- Tu as dit que tu ne tuerai pas d'innocent !
- Non. Je l'épargnerai si tu parles.
- Tu me demandes de sacrifier un fils pour un autre ?
Harry appuie un peu plus la lame sur le cou d'Owen, jusqu'à ce qu'un filet de sang s'en écoule. Sa proie n'émet que de faibles gémissements entre ses doigts. Il plisse les yeux et articule pour que le vieux l'entende :
- Sois sûr d'une chose. Je trouverai Thorfinn, d'une façon ou d'une autre. Si tu ne me dis pas où il est, je tuerai tes deux fils.
Le vieux ne parlera pas. Il le voit dans ses yeux. Alors Harry lève le poing et frappe vite et fort dans la poitrine d'Owen Rowle. La lame s'enfonce jusqu'à la garde. Owen s'effondre en arrière, les yeux révulsés, le vieux hurle. Harry retire le poignard dans un abominable bruit de succion. Aussitôt, du sang s'écoule de la blessure, se mélangeant à la poussière et l'urine.
- Ce coup n'est pas mortel, dit-il.
En tant qu'Auror, il a bien calculé son geste.
- Un poumon perforé, rien qu'on ne puisse arranger. Celui-là en revanche...
Il relève sa lame, et tandis qu'Owen Rowle se recroqueville à terre, il se jette sur lui et lacère son ventre encore et encore, la lame s'enfonçant dans ses chairs avec un bruit mat sous le silence des témoins. Seul le père hurle à la mort, de toute la force de ses cordes vocales desséchées.
Harry essuie la sueur qui coule de son front, se badigeonnant de sang chaud. Owen ose à peine respirer, il crispe les mains sur son ventre comme pour retenir la vie qui s'en échappe. Le vieux sanglote à présent, des sons qui ressemblent presque à un rire dément reflétent la torture de son esprit brisé. Harry ne ressent rien. Ce genre de scènes ne l'émeut plus depuis longtemps. Elles sont devenues routinières. Ses objectifs passent avant tout.
Owen crache du sang dans un gargouillis inintelligible.
- Maintenant c'est l'estomac qui est perforé, dit Harry en se relevant auprès du vieil homme. Si on ne le soigne pas tout de suite, il va se vider de son sang et mettra des heures à mourir dans les pires souffrances possibles. A moins qu'il ne s'étouffe dans son propre sang. Je ne sais pas quelle option est la pire.
Harry s'agenouille auprès d'Edwin Rowle et barbouille ses mains du sang de son fils :
- Alors, Edwin ? Tu vas me dire où est Thorfinn ? Où tu vas laisser ton fils crever comme un chien ?
- Vous...vous ne l'épargnerai pas !
- Bien sûr que si, je l'épargnerai. Je suis prêt à faire le Serment Inviolable si tu le souhaites. Réfléchis, Edwin. Thorfinn est une belle ordure. Il n'a apporté que la honte sur ta famille. Owen, tu peux peut-être encore en faire quelque chose. Regarde-le. Ne le laisse pas mourir comme ça.
Deux larmes s'écoulent des yeux presque aveugles d'Edwin Rowle :
- Il est dans la remise, avoue-t-il alors. Au fond du parc. Je vous en prie, ne laissez pas mourir mon garçon.
Harry fait signe à Ethan :
- On verra quand on aura trouvé Thorfinn.
Puis il sort du salon avec Joanna, laissant les Rowle à la garde de son plus fidèle allié.
Le parc de la demeure est immense, entouré de conifères, à l'écart du village. Mais à cette heure tardive, alors que la nuit tombe sur les bois, Harry distingue parfaitement la lueur d'une masure à la lisière des arbres. Il défonce la porte, Joanna derrière lui, et saisit enfin Thorfinn Rowle en pleine lumière, dans l'étreinte de sa magie :
- Salut, Rowle, dit-il sans pouvoir retenir un sourire. Tu te souviens de moi ? Je sais que ça fait un bail, mais tu as dû entendre parler de moi depuis...
Sans lui laisser le temps de répondre, Harry traîne Thorfinn, ligoté par magie, jusqu'au salon des Rowle où la famille se trouve réunie. Dans l'incapacité de parler, Thorfinn lance des regards fous de rage à son père, qui n'a d'yeux que pour Owen.
- Maintenant, Thorfinn..., murmure Harry tout près de son visage. Je cherche Antonin Dolohov. Et quelque chose me dit que toi, tu sais où le trouver.
Il desserre son emprise pour permettre à Thorfinn de parler. Celui-ci lui hurle en pleine figure :
- Pourquoi tu lui as dit où j'étais, espèce de salaud ?! Pourquoi tu lui as dit ?
- Silence.
Harry le frappe sèchement. Alors, il traine Thorfinn sur le sol pour qu'il puisse voir le corps déchiré de son frère :
- Owen...
- Où est Dolohov, Thorfinn ? demande Harry. Il n'y a que lui qui m'intéresse. Je suis sur les traces de l'assassin de ma famille, et je sais que Dolohov détient des informations. Livre-le moi, et je vous laisse tranquille, toi et ta famille.
- Et je suis supposé te croire ?
Excédé, Harry se lève, sort son couteau maculé de sang et le plante dans la paume d'Owen Rowle. La chose ramassée sur le sol trouve encore la force de crier. Edwin, lui, supplie son fils :
- Dis-lui où est cet enfoiré ! Dis-lui, ou il va tuer ton frère !
Harry récupère sa lame, maintient les doigts d'Owen à plat sur le sol, et commence à lui trancher les phalanges une par une. Owen se débat tandis qu'Ethan le maintient prisonnier dans ses bras. Edwin recommence à hurler, crachant des insultes au visage de Thorfinn qui se liquéfie devant l'horreur de la scène. C'est ironique, venant d'un Mangemort. Il n'a jamais eu à se confronter à un véritable charnier.
Owen émet des cris de plus en plus inhumains, et enfin, alors qu'Harry s'attaque au majeur, Thorfinn Rowle s'écrie :
- Il est chez les Malefoy ! Dolohov est allé se réfugier au manoir Malefoy ! Il a foutu le camp dès qu'il a compris que tu le cherchais.
Harry suspend son geste. Il se relève lentement, se rapproche de Thorfinn et susurre :
- C'est la vérité ?
Thorfinn acquiesce sans détacher les yeux de son frère. La bouche d'Owen s'ouvre compulsivement sans laisser échapper le moindre son. Edwin garde le visage incliné sur ses cordes, la main tendue vers son fils à tel point que les liens l'ont entaillée jusqu'au sang.
Harry lève sa baguette sur Thorfinn et articule :
- Impero.
Aussitôt, il voit la lueur de la conscience s'éteindre dans les yeux de Thorfinn.
- Dis-moi la vérité sur l'endroit où se trouve Dolohov.
- Il est au manoir Malefoy, murmure l'ombre de Thorfinn.
Harry sent un éclair de jubilation traverser son corps. Malefoy... Il contemple ce qu'il a fait dans le salon des Rowle. Il est presque impatient de revoir son vieil ennemi.
- Si vous aviez le pouvoir de le soumettre à l'Imperium, pourquoi ne pas l'avoir fait tout de suite ? demande Edwin, incrédule.
Harry échange un regard avec Ethan à l'autre bout de la pièce :
- Parce que c'est plus marrant comme ça.
Ils éclatent de rire, et Ethan abandonne Owen Rowle sur le sol.
- Sauvez-le ! souffle le vieux.
Harry libère Thorfinn de ses liens :
- Lève-toi, ordonne-t-il.
Le zombie obéit. Harry lui met son couteau dans les mains :
- Tue ton frère.
- Non ! s'écrie Edwin. Vous aviez dit que vous l'épargneriez ! Vous aviez promis !
Harry fait face au vieil Edwin :
- Je ne trahis pas ma promesse. Ce n'est pas moi qui vais le tuer. Thorfinn, quand tu auras fini, occupe-toi de ton père. Et puis tranche-toi la gorge.
Thorfinn émet un grognement en guise de réponse. Il n'a pas la volonté de se battre pour épargner ceux qu'il aime. Voldemort a absorbé tout le bien qui résidait en lui depuis longtemps.
Sans attendre qu'il s'exécute, Harry, Ethan et Joanna sortent du salon puis transplanent dans les hurlements, sous la pluie des coups que Thorfinn Rowle inflige à son frère.
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