Chapitre de Natalea ;D
Bonne lecture !
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La famille d'Harry Potter assassinée !
Hier soir, le directeur adjoint du service des Aurors, Charles Lewison, a confirmé la nouvelle : samedi dernier à 17h30, Ginny Potter et ses deux enfants, James et Lily Potter (14 et 12 ans), ont été retrouvés morts à leur domicile. D'après les premiers éléments d'enquête, la thèse du meurtre ne fait aucun doute. Les corps ont été découverts par Ronald Weasley, frère de la défunte et très proche ami de l'Élu, alors qu'il rendait visite aux Potter. D'après les Aurors appelés sur place, les meurtres auraient été commis tôt dans la matinée. Harry Potter aurait été retrouvé au chevet de sa famille, choqué mais sans blessures apparentes. Les Aurors n'ont livré aucun commentaire. Harry Potter vient actuellement d'être transféré au service de psychiatrie de Sainte Mangouste où il sera interrogé afin d'apporter des réponses à ce terrible drame. Albus Potter, le deuxième fils du couple, âgé de treize ans, absent au moment des faits, a été temporairement placé sous la garde de Ronald et Hermione Weasley. Bien que les Aurors se refusent à le dire, les circonstances du crime sont étranges : plusieurs témoins Moldus ont en effet affirmé avoir croisé l'Élu faisant son jogging maculé de sang. Les Aurors ont du procéder à plusieurs effacements de mémoire. La question est : qui a pu ainsi s'en prendre à l'Élu ? L'hypothèse la plus plausible indiquerait une vengeance personnelle d'un ancien Mangemort, cependant, les premières preuves, loin de valider cette hypothèse, accusent Harry Potter. Il faudra sans doute attendre les prochains jours pour obtenir de nouveaux éléments.
- JE NE LES AI PAS TUÉS ! JE NE LES AI PAS TUÉS !
- Infirmière ! Un sédatif, vite ! Bon sang, qui a laissé ce journal ici ?!
- JE NE LES AI PAS TUÉS !
- Harry, calmez-vous. On va vous faire une piqûre, vous vous sentirez mieux.
- Ne me touchez pas !
- On n'arrive pas à le tenir ! Jetez-lui un sort, docteur !
- Qu'est-ce qui se passe ici ? Harry ! Mais lâchez-le, vous ! »
Une ombre passe devant le regard d'Harry. Une silhouette féminine, et enfin, un visage à quelques centimètres du sien. Un visage familier, amical, rassurant.
- Hermione...
- Je suis là, Harry.
- Ils disent que je les ai tués...
- N'écoute pas ce qu'ils disent. Ce n'est pas la première fois qu'ils répandent des mensonges. Tu devrais le savoir pourtant.
Dans l'océan de ténèbres qui a envahi son esprit, Harry laisse échapper une ombre de sourire :
- Merci...
- Sortez à présent ! Laissez-le tranquille ! »
Hermione se tient dressée au milieu de la pièce, échevelée et furieuse. Les médecins, les infirmières, les aides-soignants, quittent la chambre en silence. Il n'y a plus qu'Hermione et lui à présent. La jeune femme vient s'asseoir à son chevet et lui prend la main.
- Où est Ron ?
- Au Ministère. Il a des tas de papiers à remplir...
- Et comment va Albus ? »
Hermione baisse la tête et enfouit une main dans ses cheveux. Des larmes coulent de ses yeux fatigués :
- C'est difficile... Il ne réalise pas ce qu'il s'est passé. Il se fait du souci pour toi, et tu lui manques... Sa mère lui manque...
Hermione fond en larmes :
- Son frère et sa sœur aussi ! Mon Dieu Harry... C'est tellement affreux ! C'est tellement affreux que je ne sais pas ce que je dois lui dire. Que quelqu'un est entré dans sa maison et a égorgé sa mère ! Mais enfin, qui a pu faire une telle horreur ? À Ginny, et aux enfants ?
Harry se met à pleurer lui aussi en silence :
- À moi aussi, ils me manquent... Je n'arrive pas à réaliser que je ne les reverrai plus. Que jamais plus je n'entendrai... James se plaindre parce qu'Albus lui a emprunté ses affaires. Lily rire à une blague de ses frères. Jamais plus. Je ne passerai plus la main dans les cheveux de Ginny... Je ne sentirai plus son odeur en me réveillant le matin...
Un sanglot secoue la poitrine d'Hermione.
- Si tu savais, Hermione... comme elle me manque. »
Les larmes coulent librement sur les joues du jeune homme, rendent sa voix rauque, hachent sa respiration.
- C'est comme si on m'avait... arraché le cœur, le cerveau, tous mes organes... Je souffre le martyr, et je suis condamné à vivre... Je reste là, alors que tous les autres sont partis... Je prends l'eau de toute part. Je coule, attiré vers le fond. Et il n'y a rien, en bas. Rien. À part le néant.
Hermione presse un peu plus sa main entre ses doigts.
- Quand est-ce que je pourrai voir Albus ? demande-t-il.
La jeune femme détourne les yeux et prend du temps pour répondre :
- Les Aurors disent que tant qu'ils n'ont pas exploré toutes les pistes, ce n'est pas prudent de le laisser venir...
Harry sent la colère affluer dans ses veines. Plus que de la colère. Une haine inqualifiable. Haine d'avoir perdu sa famille, qu'on l'accuse d'avoir assassiné les êtres qui étaient les plus chers à ses yeux, et maintenant, on lui refusait de voir son fils !
- Il a besoin de moi !
- Je sais... Il faut juste attendre encore un peu. Le temps qu'ils fassent la lumière sur ce qu'il s'est passé. Je suis sûre que tu seras vite mis hors de cause.
- Comment peuvent-ils penser que je leur ai fait du mal ?
- Personne ne les croit, dehors. Tout le monde sait que le ministère a relâché des Mangemorts peu après la guerre. Certains n'ont même jamais été arrêtés.
Hermione se penche vers lui jusqu'à ce que son regard croise le sien :
- Les gens ont foi en toi, Harry. Tu es leur Élu. Le Survivant, celui qui les a délivrés de Voldemort. Tout le monde sait que tu es innocent. Tu n'as pas à t'en faire pour ça. L'important à présent, c'est de retrouver le vrai coupable.
Harry secoue la tête :
- Je suis fou de rage, rien que d'y penser... Cette ordure a abattu mes enfants ! Il a poignardé ma fille, encore et encore ! Il a tellement lacéré le visage de Ginny qu'elle en était méconnaissable...
- Harry. On sait à quel point c'était horrible. Ron a tout vu en entrant. Il ne le dit pas, mais je sais que ce qu'il a vu restera à jamais gravé en lui... Ginny était sa sœur. Sa petite sœur...
- Si tu avais vu tout ce sang, Hermione... Il y en avait partout ! Et ce salaud a utilisé le Sectumsempra contre James ! Il ne l'a même pas achevé, il l'a laissé se noyer dans son sang !
- Il sera puni, Harry. Il recevra le châtiment qu'il mérite. Ce n'est pas bon que tu te tortures comme ça.
- Je sais. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Je n'y arrive pas... Chaque fois que je ferme les yeux, je vois Ginny, la nuque brisée... »
Harry rive son regard dans celui d'Hermione :
- C'est devenu une part de moi... »
Et ce qu'Hermione lit dans ce regard la terrifie. Ce n'est plus le vert étincelant de son ami, ni le vert délavé d'un homme abattu. C'est un vert sombre, obscur, rempli de peur et de doute, et dans lequel, profondément enfoui sous la surface, s'est glissé l'abyme. Harry a raison. L'ombre s'est coulée en lui, et jamais plus elle ne s'en délogera. Malgré elle, Hermione frissonne. Elle baisse les yeux sur la main d'Harry liée à la sienne.
- J'aimerais pouvoir faire quelque chose..., murmure-t-elle.
Harry se redresse en position assise sur son lit d'hôpital :
- Occupe-toi de Ron, dit-il. Il va avoir besoin de toi. Prends bien soin de mon fils, je vous fais entièrement confiance à Ron et à toi. Et dis-lui de ne pas s'en faire pour moi. C'est toi qui as raison. Ils vont finir par trouver le vrai coupable.
Hermione a un faible sourire à travers ses larmes. À cet instant, la porte de la chambre s'ouvre brusquement, et deux hommes vêtus de longues robes de sorciers noires débarquent dans la chambre. Hermione plisse aussitôt les yeux :
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Harry James Potter ?
- C'est moi.
- Vous êtes en état d'arrestation pour les meurtres de Ginny, James et Lily Potter.
- Quoi ?
Hermione se lève si vite qu'elle renverse sa chaise sur le sol :
- Vous ne pouvez pas l'arrêter, il n'a rien fait !
- Les preuves ne mentent pas, madame, répond l'Auror, stoïque.
Il reprend en s'adressant à Harry :
- Compte tenu de l'évident choc émotionnel que vous avez subi, vous êtes autorisé à rester à l'hôpital sous haute surveillance. Les visites vous seront interdites.
Ce faisant, il lance un sort de Cloisonnement interdisant à Harry de sortir de la pièce sans son accord. Harry est tellement ébranlé qu'il ne réagit même pas. Il fixe l'agent comme si le monde tout entier s'écroulait à ses pieds. Ce qui, dans son esprit, est à peu près le cas. L'esprit d'Harry Potter s'écroulait.
- Votre procès aura lieu dans une semaine. Je vous suggère de vous trouver un bon avocat.
Les deux hommes s'en retournent sans rien ajouter, emmenant avec eux une Hermione indignée et folle de rage. Harry ne voit même pas la porte se refermer. Il sombre dans un néant de douleur et de haine. |