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au 31 Mai 21 :
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Sanctuary Fortress
Par Alfgard
The Walking Dead  -  Action/Aventure/Angoisse  -  fr
31 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 15     Les chapitres     1 Review     Illustration    
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Si humaine pourtant

L'Eté était bien entamé et l'on approchait doucement de l'automne. Les premières récoltes de fruits et de légumes avaient commencé au sein de la communauté. La moisson du blé et de l'orge ne devait plus tarder. Beaucoup rentrèrent ce jour-là de la dernière fauche de foin. Les gardes restaient toujours à l'arrière quand les travailleurs rentraient fatigués. Les barrières et les clôtures étaient soigneusement inspectées chaque soir.

Tout le monde passa le premier pont-levis en traînant un peu les pieds. Ils avaient faim et allaient encore dévorer les bons petits plats de Mireille. Le dernier à entrer regarda la petite silhouette qui l'accueillait tous les jours depuis deux mois. Il s'approcha de la fillette aux traits tirés.

«Bonsoir Inès !

- Bonsoir Landry.

- Il a fait beau aujourd'hui tu as vu ?

- Oui ! Vous n'avez pas eu de soucis ?

- Non, non ! Les agriculteurs ont fait ce qu'ils avaient à faire et les terrassiers ont bientôt fini la nouvelle clôture !

- On sera bientôt plus forts avec cela ?

- Oui, ta tante a eu une idée lumineuse et Hugues est content de la vitesse à laquelle cela avance et... » Il s'arrêta de parler à la vue du petit visage triste de la fillette.

« Excuse-moi, je ne voulais pas t'attrister !

- Pourquoi elle ne se réveille pas ?

- Je ne sais pas ! Le Doc dit que c'est normal après sa chute et que son corps prend son temps de tout bien réparer mais je suis comme toi ! Je suis pressé de voir à nouveau ses beaux yeux bleus !

- Et vous vous disputerez encore ?

- Je ne sais pas ! Je ne crois pas non !

- Parce que tu as trop envie qu'elle revienne ? Alors tu n'aurais pas envie de te disputer avec elle tellement tu serais trop content ?

- Oh, oui, j'aime ta tante comme je n'ai jamais aimé aucune femme avant elle !

- J'ai eu si peur qu'elle meure ! Elle s'était promis de nous protéger et c'est elle qui a manqué de mourir. Tu sais, Rodolphe n'arrête pas de faire des cauchemars, il revoit son corps par terre dans le centre commercial. En plus, elle est tombée à moitié sur un banc qu'il y avait en dessous.

- Je sais pour Rodolphe, c'est pour cela qu'Henri et moi le gardons occupé sans cesse pour qu'il soit tellement épuisé qu'il ne puisse plus faire de cauchemars. Et Svein ?

- Il pleure, souvent ! Ce qui a arrive à notre tante lui rappelle que nos parents aussi sont morts ! Tu sais, je déteste ce monde ! J'aimais mieux notre vie avant !

- Comme nous tous, ma grande, comme nous tous ! Allez viens dans mes bras me faire un gros câlin !»

Après avoir bercée Inès, il la laissa partir retrouver ses frères dans la cantine du logis et entra lentement dans le deuxième châtelet. Il ne put, comme tous les jours et en fait plusieurs fois par jour, s'empêcher de regarder vers le rez-de-chaussée de la salle des gardes. Elle était devenue une vraie infirmerie depuis l'arrivée du matériel. Il savait que Catherine devait regarder une dernière fois comment évoluait le coma de leur ravitailleuse. Il était content d'habiter juste au-dessus de l'infirmerie car lorsqu'il se couchait, il savait qu'au-dessous la femme qu'il aimait était là, encore vivante et c'était tout ce qui comptait.

Il rejoignit la communauté pour manger. Dans les premiers jours du coma d'Emmanuelle, il avait raté de nombreux repas et tous étaient venus chacun leur tour lui amener un plateau repas. Il fut accueilli par des éclats de rires. Romain venait encore de raconter une de ses blagues à deux balles comme les appelait Rodolphe. Ce qui n'empêchait pas ce dernier de rire aux éclats avec d'autres adolescents.

A la fin de la soirée, Landry rejoignit les trois jeunes Dufay au chevet d'Emmanuelle. C'était leur rite à tous les quatre, observer les derniers soins de la journée que Catherine pouvait donner à la comateuse. Puis les neveux embrassaient chacun leur tour les joues de leur tante et Landry prenait tendrement les lèvres de la jeune femme.

Le jour de cette fin d'été tombait de plus en plus tôt et l'ensemble de la communauté était partie se coucher. Bien évidemment, juste avant, Landry visita les deux gardes de nuit comme l'exigeait sa fonction. Il partit ensuite se coucher à son tour.

La nuit était bien entamée quand Landry fut réveillé en sursaut par un fort bruit métallique qui résonna dans la pièce du dessous. Il enfila son treillis en urgence et descendit en catastrophe vers l'infirmerie. Il ouvrit grand la porte et s'arrêta la main sur la poignée. Il dévorait des yeux la personne qui était accrochée au bout du lit de la comateuse. En effet, cette dernière était levée, en sueur, de grosses gouttes dégoulinant sur ses tempes pâles.

"Lan-dry ?

- Ma chérie, tu vas bien ?

- Ché-rie ?

- Oui, tu te rappelles de nous ?

- Nous ?

- Manue, il faut te recoucher !"

Il ferma la porte et la prit dans ses bras pour la rallonger.

"Comment vas-tu ?

- Soif !

- Bien sûr ! " Dit-il en lui amenant un verre d'eau.

N'ayant pas de force, il dut l'aider à porter le verre à ses lèvres. Elle soupira d'aise et lui sourit.

"Que m'est-il arrivé ?

- Tu ne te rappelles pas ta chute ?

- Tombée ?

- Oui de très haut et tu es restée deux mois dans le coma !

- Comment vont les enfants ?

- Ils sont inquiets pour toi. Mais ils vont être si heureux de ton réveil. Sinon que tu rappelles-tu ?

- Ah oui, tu m'as appelée ma chérie devant tout le monde.

- C'est tout ce que tu as retenu de ce moment-là ?

- Oui, c'était important ! Je t'ai dit je t'aime ?

- Oui ma chérie !

- Pourquoi deux mois de coma ?

- Plusieurs de tes côtes ont été cassées et ont percé un de tes poumons et la plèvre, tes vertèbres ont été fissurées, tu as eu des fractures : du crâne, de tes deux bras et d'une de tes jambes. On t'a enlevé les plâtres la semaine dernière et on te masse les membres depuis. Catherine a dû s'occuper de plusieurs hémorragies internes.

- Il y a eu des soucis dans la communauté ?

- Oui, un des membres qui compte pour celle-ci était dans le coma !

- Idiot !

- Oui mais tu m'aimes !

- Oui ! Whouaaa ! Bâilla-t-elle en papillonnant des yeux.

- Il faut que tu te reposes, ma chérie !

- Mais... j'ai dormi deux mois !

- Ce n'est pas pareil ! Repose-toi !"

Elle s'accrocha à lui en l'implorant du regard. Il s'allongea à côté d'elle et la prit dans ses bras. Elle ne lui avait jamais parue aussi humaine.

 
 
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