Journée de merde qui s'annonce. Nouveau cauchemar, c'te nuit. Encore Cian, perdu au milieu de ces traînées noires, rouges, brunes, effrayantes. Toujours le même souv'nir qui s'agite sous mes paupières. J'allume une clope, encore en sous-vêtement. Pas le courage d'aller en cours aujourd'hui. Pas envie de voir leurs sales tronches d'hypocrites qui prétendent faire ami-ami pour du vent. Pas envie d'entendre ces filles minauder sur mon compte quand elles ignorent tout de moi.
Je crache la fumée et attrape la photo froissée qui repose par terre, au milieu de la poussière et des papiers couverts de traits aléatoires. J'en ai encore noircies des dizaines, tu sais Cian. Tout ça parce que je pense trop à toi, à ce putain de jour où tout aurait du finir. C'est pas sympa pour les parents. N'empêche, j'aurais été bien plus heureux avec toi.
Je n'irais pas en cours aujourd'hui non plus. Comme très souvent lors de ces jours de pluie, monotones et tristes. Je vais noircir des pages de mon encre, de ce sang que je ne peux plus verser, et je rêverais encore que je peux dormir ce soir, enfin... Et tant pis pour le reste. Pour tous ces gens qui attendent dehors. Tant pis pour tous ces foutus psy qui pensent qu'il ne suffit que d'un petit déclic pour que je m'en sorte. Je n'ai pas besoin de sortir.
Parce que dehors, tu n'y es pas, Cian. |