Tout n'était que ténèbres, désolation et hypocrisie dans ce monde. Pourquoi ? Allez savoir. Qu'en savais je ? Après tout qui suis-je pour juger les autres ? Personne.
Personne. C'est ce que j'aurais voulu être.
Je fuyais ce lieu céleste et inaccessible où j'eus vu le jour pour la première fois. J'attendais un moment. Le moment. Qui arriva soudain accompagné de déferlantes sonores charriant la ville, semant au passage une chorégraphie désorganisée menée par l'instinct de survie de ceux qui comme moi attendait le moment opportun : les esclaves. Sauf que moi je ne l'étais pas ou du moins, pas le même genre d'esclave. J'étais de celles qui étaient enfermées dans une vaste prison dorée parée de perle, de diamant et des toilettes les plus onéreuses. J'étais l'une de ces pauvres idiotes enfermée et choyée par le gouvernement mondial. J'étais une tenryubito. Vivant un conte de fée où l'héroïne menait une vie de princesse, où elle avait de grandes et belles amies et où, finalement, elle épouserait un beau prince charmant. Quelle ineptie ! Qui serait suffisamment stupide pour croire une telle chose ? Tout le monde ici y croit. Seulement dans cette vaste prison où tout est contrôlé , surveillé ,et réglé comme sur du papier à musique il est inadmissible qu'un grain de sable vienne gâcher la splendide équation que voilà ! Résultat, il doit disparaître. De grès ou de force. Mais il était hors de question de leur obéir ! J'ai donc pris une grande décision : la fuite. Certes ce n'est pas très digne de moi cependant, je n'eus guère eu le choix. Mais alors que je m'apprêtais à m'enfuir, une cage retint mon attention. C'était un trophée que grande sœur Chigusa ramenait d'impel down il me semble. Il me fixa de ces grands yeux gris, comme si il attendait quelque chose de moi. Celui-ci dit alors :
- une tenryubito qui cherche à s'enfuir. On aura tout vu. Dit il d'une voix légèrement amusée mais néanmoins tranchante
- Et alors ? Cela vous ferait il quelque chose ? Demandais je froidement tendant vainement de supporter son regard .
- Pourquoi vous enfuir d'ici ? Après tout, cet endroit est le meilleur qui soit sur terre non ? Ironisa t'il. Pourquoi fuir alors que l'on éprouve un immense plaisir à vivre dans le luxe et l'opulence en narguant ceux dans le besoin ?
- Je trouve que tu as la langue bien pendue pour un simple esclave. Dis je légèrement énervée . Comment t'appelles tu ?
- Parce que je n'aurais pas le droit à l'une de vos charmantes corrections ? Demanda t'il. Je vois. Je me nomme Boregard Lensk. Et toi jeune fille ?
- Sa Choii. Dis je en détournant le regard
- Donc tu es la petite fille de l'hystérique qui m'a ramené ici dans le but de faire de moi son jouet, conclu t'il
- Désolé dis je en inclinant maladroitement la tête
- Parce qu'une tenryubito sais s'excuser maintenant ?demanda il en me fixant froidement dans les yeux
Je fus alors surprise par son regard qui me narguait, incessamment . Comme s'il n'en avait que faire moi, la tenryubito qui l'avait découvert, croupissant dans une cellule froide et isolée des autres . Je me mis alors rapidement à réfléchir : Les esclaves étaient ils une chose normale ? Ici à Mariejoie ça l'était et l'on disait même d'un tenryubito dépourvu d'esclaves qu'il était faible et sans influence aucune . Mais voilà, était ce le cas à l'extérieur, sur les terres dites " souillées " sous les paroles des anciens, ces percepteurs aux langues de vipère dont le seul travail serrait au final de nous faire croire que nous valons mieux qu'autrui ... Il me fallut donc du temps pour dire , le visage cramoisi par la honte :
- Oui.
- Et alors, que veux tu de moi ?demanda impatiemment Boregard en fronçant les sourcils
- Pardon ?demandais je presque incrédule
- Si tu t'es arrêtée en si bon chemin, c'est que quelque chose a retenu ton attention non ?
- Vous avez retenu mon attention !m'écriais je de manière forte immature .
- Oh ! Je suis comblé ! Fis il en souriant légèrement alors que ses propos étaient tout à fait ironiques .
- Et c'est tout ce que vous avez trouvé à dire ? Fis je au seuil d'une colère contenue
- Peut être bien, répondit il sur un air suffisant
Soudain il retrouva son sérieux et me dis d'une voix froide et déterminée « ils arrivent ». En effet, des bruits de pas se faisaient sentir sur les pavés de la Citée. Ils se rapprochaient, dangereusement même. Je regardais attentivement l'esclave qui lui fixait de ses yeux froid l'immense étendue océanique de grand Line, mer de tous les dangers, de toutes les aventures, de liberté. Comme j'avais envie de me sentir grisée par celle-ci, de m'y abandonner complètement, de voir l'étendue du monde ! Je n'eus aucune hésitation. J'ai ouvert la porte. Et nous avons plongés dans la pénombre. L'immensité de l'inconnu nous tendit alors les bras.
Et pourtant , alors que je sautais dans la pénombre avec un esclave que je ne connaissais à peine depuis quelques instants , je me pris à me demander en quoi le fait de m'enfuir allait changer quelque chose à la vie magistralement bien réglée de Mariejoie . Car après tout , même ma grand mère Miyuki n'a pas été capable de changer son monde alors qu'elle brilla durant longtemps auprès de Marineford . Cela me fit prendre peur . Moi , une tenryubito , quitter le lieux de ma naissance sur un coup de tête ... Seul l'avenir dira si j'avais eu raison ou tord de mon geste pour le moins immature . Au pire , je n'aurais qu'a revenir en prétextant que l'esclave m'ait bernée et capturée afin de s'enfuir de Mariejoie ...
Mais voilà , je ne suis jamais revenue à Mariejoie . Et le temps a passé sur grand Line . Ceci est le modeste début de mes mémoires à moi , Sa Choii que je débute tout juste à l'âge de 21 ans tandis que ma situation sur grand Line se trouve à être relativement protégée , voir même agréable .
Cependant voilà , quelqu'un arrive et il est déjà temps de nous quitter . A bientôt peut être .
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