Disclamer : j’en ai assez de dire toujours la même chose et savoir qu’à part Lysbeth rien ne m’appartient, ça me fait du mal. Marcher sans répit Cela faisait une semaine que la communauté avançait, Lysbeth était totalement épuisée, mais elle ne disait rien, ni ne pleurait, car elle était trop fatiguée pour cela. Les autres avançaient sans se plaindre alors la petite se forçait à marcher, marcher, marcher encore et toujours. Elle avait remarqué une chose de bien dans cette épuisante marche, elle ne faisait plus de cauchemars, son esprit était omnubilé par la marche, rien que la marche. Une nuit qu’elle était trop fatiguée pour s’endormir, elle rangea sa poupée dans son sac, roula consencieusement son sac de couchage et devant les membres de la Communauté de l’Anneau, se mit à marcher vers l’Est. Legolas se releva d’un bond et tenta de la ramener vers le camp, mais elle secoua la tête et dit d’une petite voix rompue par l’épuisement : - Il faut qu’on marche, il faut qu’on marche. Elle continuait à marcher dans le noir absolu en marmonnant "il faut qu’on marche". Legolas fronça les sourcils et prit la décision de la ramener de gré ou de force vers le campement. Il s’approcha rapidement de la fillette et lui prenant le bras, il poussa un hurlement de douleur en étant violemment projeté contre Aragorn qui venait de se réveiller en entendant le cri de l’elfe. Tout le campement fut en émoi et Legolas prévint Gandalf de ce que faisait l’enfant : - Gandalf, il faut faire vite, elle part. Elle part. - A – t – elle dit quelque chose ? - Oui, elle marche en répétant il faut qu’on marche. Quand j’ai voulu la ramener vers le camp, elle m’a brûlé la main et m’a projeté contre Aragorn. Je ne sais pas ce que je dois faire, si on reste ici trop longtemps, on perdra sa trace. - Aragorn, Legolas ramenez – la, mais ne tentez pas de la ramener de force. Et faite vite, où elle risque de se trouver en grand danger. Les deux amis partirent en courant mais eurent un mal fou à retrouver la petite dans le noir. Soudain, un rayon de lune montra à l’elfe une petite silhouette qui avançait inlassablement vers l’Est. Ils se mirent à courir comme des dératés et arrivèrent au niveau de l’enfant. Ils étouffèrent une exclamation de peur quand ils firent enfin attention à la petite, pour la seconde fois, ils avaient oublié qu’une enfant de quatre ans marchait avec eux. Et cet oubli inqualifiable aurait pu avoir des conséquences terribles pour l’avenir de la Terre du Milieu. La fillette avait les yeux voilés par l’épuisement, elle était blanche comme un linge et avait perdu énormément de poids, elle n’avait plus que la peau sur les os. Legolas n’osait plus la toucher de peur de se faire brûler, mais quand il entendit la voix faible de l’enfant continuer à marmonner « il faut qu’on avance », une larme se mit à couler le long de ses joues et il prit doucement la petite dans ses bras et lui parla en elfique, mais l'enfant continuait à vouloir se dégager. Elle était au – delà de l’épuisement, elle ne marchait plus qu’à la volonté qui lui ordonnait, « avance, il faut que tu avances, c’est bientôt terminé et tu vas bientôt pouvoir te reposer quand il n’y aura plus de lumière ». Aragorn lui parla avec douceur : - Lysbeth, tu ne veux pas t’arrêter de marcher, et venir dormir avec nous ? - Il faut continuer à marcher, on s’arrêtera quand il n’y aura plus de lumière. Les deux hommes blêmirent, ils comprirent que la petite fille ne s’arrêterait que lorsqu'il n’y aurait plus de lumière dans le ciel. Ils réfléchirent rapidement et eurent en même temps l’idée pour la forcer avec douceur d’arrêter de marcher. Aragorn remonta à toute vitesse, il n’avait jamais couru aussi vite de sa vie et s’arrêta devant le magicien qui lui demanda : - Vous l’avez retrouvé ? - Oui, mais elle s’arrêtera de marcher quand il n’y aura plus de lumière. - Mais il n’y a plus de lumière ? dit Pippin perplexe. - Il reste de la lumière, celle des étoiles et celle du lune. Elle arrêtera de marcher quand il n’y aura plus aucune lumière. Elle est tellement épuisée, qu’elle ne nous voit pas, toutes ses forces sont mises dans l’action de marcher. C’est pourquoi Legolas et moi avons eu une idée, recouvrir son visage d’un bout de tissu épais pour qu’il n’y ait plus aucune lumière. - C’est une bonne idée, mais mon foulard est trop léger, il laissera passer toutes les lumières. Que pouvons – nous prendre…….je sais, nous allons prendre une des ses affaires de toilette, elles sont épaisses et ne laisse pas passer la lumière. Gandalf parti fouiller dans les affaires de toilettes de la petite et trouva une petite serviette, pas aussi épaisse que l'autre qui avait disparu. - Je ne retrouve pas l’autre, qui était plus épaisse, mais cela devrai faire l’affaire. - Merci Gandalf. Le rôdeur reparti en courant rattraper la petite qui avait encore bien avancer durant son absence. Le rôdeur pu la trouver en voyant Legolas l’appeler. Il se remit à courir et arriva près de la fillette qui était de plus en plus épuisée. Il fit rapidement un bandeau et le mit sur les yeux de la petite qui s’effondra dans les bras de Legolas. Les deux hommes revinrent en courant, la petite humaine inconsciente dans les bras de l’elfe. Gandalf avait l’air plus qu’honteux, il avait promis de protéger la petite et tout ce qu’il avait réussi à faire, c’est presque la tuer. Il murmura : - Elrond va nous tuer s’il apprend, non, quand il va apprendre qu’on l’a négligé. - Pourquoi ? demanda Gimli. - On a promis au seigneur Elrond de la surveiller et de la protéger et grâce à nous, elle était proche de la mort. - Pourquoi ne nous a – t – elle pas prévenu ? interrogea Boromir d’un ton hautain. - Je pense qu’elle était trop épuisée pour pleurer ou pour parler. Et trop fatiguée pour dormir. Mais maintenant ça va changer. Qui veut s’occuper d’elle ? demanda Gandalf à la communauté. - Moi. Dit une voix forte et tremblante. Tous se tournèrent vers Legolas qui regardait la petite avec douceur et gentillesse. Il caressa doucement les noirs cheveux de la fillette qui ruisselaient sur l’épaule du jeune elfe. Les larmes coulaient le long de ses joues, il avait fait honte à son peuple en délaissant une enfant sans défense dans un monde plein de danger. Il s’assit près du feu en berçant la petite fille en chantonnant une chanson elfique. Les autres se rendormirent, eux – aussi honteux d’avoir abandonné l’enfant. La petite était si épuisée qu’elle ne sentait pas Legolas la porter et continuer le voyage, le soleil s’étant levé. Quand l'astre du jour fut au zénith, ils se reposèrent près d’une rivière. Legolas transporta l’enfant jusqu’au bord de l’eau fraîche et tenta de retirer les bottes de la fillette, mais c’est comme si elles étaient coincées. Il dut utiliser toutes ses forces pour les ôter et quand il réussit, il poussa un couinement de stupeur. Il resserra l'enfant contre lui et l’amena à Gandalf une expression inquiète et horrifiée sur le visage. - Gandalf, j’ai retrouvé la serviette que vous cherchiez avec Aragorn. - Ah oui ! Et où était – elle ? demanda Gandalf qui regarda un peu étonné l’air inquiet du jeune elfe en fumant sa pipe. - Aux pieds de Lysbeth ! - COMMENT ??!! s’étrangla Gandalf qui toussa des étincelles sur sa robe de sorcier. Quand il réussit à calmer sa toux, il tourna un regarda horrifié vers le "jeune" elfe et la fillette dont les pieds étaient recouverts de pansements tachés de sang. ARAGORN ! Venez vite ! cria Gandalf. Le rôdeur accourut en entendant l’appel du magicien. - Que se passe – t – il Gandalf ? Pourquoi m’avez – vous appelez ? - Aidez – nous à soigner cette pauvre enfant. Ils retirèrent doucement et délicatement les bandages qui recouvraient les pieds de l’enfant. Les membres de la communauté était venus en même temps que le rôdeur en entendant le cri de Gandalf. Pippin éclata en sanglot quand il vit l’état des pieds de Lysbeth. Le tissus épais s’accrochait aux plaies mal cicatrisées, infectées et purulentes de l’enfant qui se mit à gémir de douleur dans son sommeil. Le sang se remit à couler, tâchant les vêtements des trois hommes. Aragorn dut utiliser tout son pouvoir et toute sa compétence de guérisseur pour soigner les blessures de Lysbeth. Toute la journée et la nuit furent nécessaire pour la soigner. Le soleil commençait à se lever quand Aragorn termina le dernier bandage, mais la fillette était toujours plongée dans un profond sommeil. Il s’approcha de la communauté et leur dit : - Il ne faut plus qu’elle marche jusqu'à ce que ses blessures soient totalement cicatrisées où elles risques de se rouvrir et je ne pense pas pouvoir la soigner cette fois – ci. - Que peut – on faire pour l’empêcher de marcher ? C’est une enfant, elle voudra marcher et courir ? fit remarquer Merry qui venait de se réveiller et qui se frottait les yeux. - La surveiller et surtout quand elle s’éveillera, l’empêcher par tous les moyens de se lever. Je ne vais pas vous mentir, mais ses blessures sont graves, très graves. Elle ne pourra peut – être plus jamais marcher normalement sauf si on l’empêche de se lever trop tôt, expliqua Aragorn d’une voix inquiète et grave. - Je sais quoi faire ? s’écria Pippin fièrement. - Et quelle est votre idée ? demanda en souriant Boromir. - Il suffit de lui raconter une histoire, elle est fasciné et ne bouge pas d’un pouce tant que l’histoire n’est pas terminé. - C’est une excellente idée, monsieur Peregrïn Touque ! s’exclama Gandalf. Comme cela, elle pensera à autre chose que marcher. Legolas, j’espère que vous connaissez des histoires de l’ancien temps qui ne font pas peur. - Oui, mais il y a les hobbits qui pourraient lui raconter des histoires plus paisibles, plus joyeuses. - Oh oui, j’en connais des tas, dit Sam en souriant. Soudain tous se turent quand ils entendirent Lysbeth marmonner dans son rêve : - Qui êtes vous, madame ? - De quoi rêve – t – elle, Gandalf ? - Je ne sais pas, Frodon. Rêve de Lysbeth : Elle se retrouvait dans le noir, non, pas le noir en fait plutôt le néant, oui c’est cela le néant, le rien. Il n’y avait rien autour d’elle, ni vent, ni odeur, ni lumière, que l’obscurité la plus complète. Lysbeth n’avait jamais eu peur du noir, mais ce noir là l’inquiétait énormément. Elle se mit à sangloter doucement, en regardant dans tous les sens, puis sa peur s’atténua quand elle vit au loin une lueur douce. Elle s’approcha doucement de la lumière qui devenait de plus en plus forte jusqu’à devenir totalement éblouissante. Quand la vision de Lysbeth s’améliora, elle vit qu’elle était dans la clairière où elle avait rencontrer les deux bonshommes effrayants, l’endroit était magnifique. Et à la place des deux elfes, il y avait d’autres elfes une homme et une femme d’une grande beauté. La petite fille les regardait droit dans les yeux et entendit les voix douces du couple. La femme s'approcha d'elle et écarta les bras en murmurant : - Lysbeth, ma petite chérie, viens dans mes bras ! - Qui êtes – vous, madame ? La femme étouffa une expression de douleur et retint ses larmes. Elle s’agenouilla devant Lysbeth et la regarda droit dans les yeux, les larmes noyant ses beaux yeux violets, la même couleur que ceux de Lysbeth. - Tu ne te souviens pas de nous ma petite chérie ? - Non madame. Vous êtes qui ? demanda -t-elle à l'homme et à la femme - Tu découvriras qui nous sommes quand tu découvriras qui tu es. Maintenant, vas redécouvrir ton monde, ma petite puce. Au revoir ma petite fleur de violette, murmura l'homme. - Au revoir monsieur, au revoir madame. Les deux elfes s’illuminèrent de l’intérieur et disparurent brusquement. Lysbeth regarda tout autour d’elle et vit un chemin entre deux immenses chaînes de montagne. Elle se mit à courir en sautillant vers le passage. Elle vit au – delà des montagnes, un pays merveilleux, avec des collines verdoyantes, des forêts immenses et des elfes, des milliers d’elfes qui marchaient doucement et gracieusement dans l’herbe. Tous lui sourirent et la saluèrent avec révérence, et la petite les saluait tous en souriant. Elle chantait, se roulait allègrement dans l’herbe, dansait sous les arbres. Tout en s'amusant, elle vit au loin une colline où se trouvait deux immenses arbres morts. Dans la réalité. Aragorn prit l'enfant dans ses bras afin de laisser Legolas se reposer. Il s’assit avec elle près de Gandalf et murmura pour les seules oreilles de l’istari : - Elle est tellement mignonne, j’aimerai avoir une fille aussi adorable. Ses parents ont bien de la chance de l’avoir auprès d’eux. - Oui, d’après le seigneur Elrond, il ne lui reste que sa mère, son père est mort. - Pauvre petite, orpheline de père, et dans un monde qui n’est pas le sien. - Qu’est ce que…. ? - Pourquoi le seigneur Elrond voulait la voir ? - Heu…. ! ! - Ça ne faisait que deux jours qu’elle était à Imladris et pourtant le seigneur Elrond la considérait comme sa propre fille. Pourquoi ? Nous devons être mis au courant. Pourquoi a – t – elle dit qu’elle ne voulait pas voir l’œil ? - Vous avez entendu cela ? murmura Gandalf en blêmissant brutalement. - Legolas et moi, oui. - Bien, je vais vous le dire Aragorn. Gandalf cracha le morceau et raconta tout ce qu’il savait au rôdeur, il savait qu’il pouvait faire entièrement confiance à l’humain. Aragorn fut horrifié quand il apprit le danger mortel qui planait sur l’enfant qui dormait profondément dans ses bras. Il jura alors sur les Valar de tout faire pour protéger la petite fille jusqu’à ce qu’elle soit en sécurité. - Surtout Aragorn, ne dites à personne ce que je viens de vous dire, plus nous serons au courant de ce que peut faire cette enfant, plus il y aura de chance qu’elle soit interceptée par Saroumane ou par Sauron. A suivre. |