Le grand test chapitre 58 Manwë eut un léger sourire. Il commençait à apprécier le jeune elfe, il était sage malgré son jeune âge. Mais il avait quand même embrasser sans son consentement sa fille. Il se mit à réfléchir intensément sur ce qu'il devait faire. Le jeune elfe continuait à trembler devant les Valar quand Manwë reprit : -Jeune prince, si tu veux pouvoir être un prétendant envers ma fille, il va falloir que tu passes et que tu réussisses les épreuves que je te donnerais à faire. -Bien majesté. Que devrais - je faire pour être à vos yeux digne de votre fille ? -Jeune elfe, votre première épreuve devra me prouver que l'amour que vous portez envers ma fille est fort et pur. -Bien majesté. Que dois .... Il disparut et réapparut dans un paysage cataclysmique. Minas Tirith était en flamme et la glorieuse tour d'Ectelion était à terre. Il ouvrait des yeux affolés, puis commença à appeler son père, ses frères et soeurs, mais en vain. Il fouilla partout puis au centre du camp elfique en ruine et il vit le carnage. Miel et Amaurëa étaient morts baignant dans une mare écarlate. Près des corps des deux fidèles animaux se trouvaient ceux de toute sa famille. Sa respiration commença à s'accélérer tandis que les premières larmes coulaient sur ses joues. Il poussa une douloureuse exclamation d'horreur quand il vit les têtes d'Elrond, Galadriel et Celeborn plantées dans le sol et tournées vers l'ouest. Il tomba à genou et se mit à pleurer la douleur de la perte de toute sa famille et de tous ses amis dans toute cette désolation. Soudain, il entendit un hennissement d'agonie, il courut au - delà de la colline et vit Carnil s'effondrer une flèche dans le cou et une autre dans le poitrail. Il attrapa une épée qui traînait et attaqua violemment les orcs qui s'approchaient de Lysbeth faiblissante. Il tranchait tout ce qui passait à sa portée et arriva enfin au niveau de Lysbeth, mais trop tard. Le corps percé de nombreux traits, la jeune Valië n'en avait plus pour longtemps à vivre. Sa respiration devenait de plus en plus saccadée, de plus en plus difficile, de plus en plus laborieuse. Fou de rage et de douleur, Legolas massacra tous les orcs qui restaient, leur faisant payer ce bain de sang inutile. Quand le combat fut terminé, Legolas regarda enfin son épée et reconnu Andùril la flamme de l'ouest, la fidèle lame d'Aragorn. Où pouvait se trouver son ami, il n'en avait aucune idée et pour être franc, la survie de Lysbeth primait sur celle de son ami. Il lâcha l'épée, tomba à genoux et serra le corps sanglant de Lysbeth en pleurant. Il lui caressait les cheveux en suppliant : -Je t'en supplie Lysbeth, tu es une Valië et les Valar ne peuvent pas mourir. Je t'en supplie ne me laisse pas seul. Reste avec moi. Mais tout ce qu'il pouvait dire ou faire était vain, car il sentait le coeur de la jeune femme battre de plus en plus faiblement. Il poussa un hurlement de pure douleur quand Lysbeth rendit son dernier souffle tandis qu'une larme de sang coulait le long de sa joue et tomba sur une mìrdan qui noircie et mourut. Il leva un instant la tête et vit que toutes les petites fleurs rouges mourraient prouvant que leur créatrice venait de rendre l'âme. Il pleura complètement anéanti, complètement désespéré, totalement détruit dans un monde moribond. Il voulait la suivre dans la mort. Il l'appelait de toute sa volonté, de toute son âme. Soudain, dans son désespoir, il sentit une main douce sur son épaule, il saisit Andùril et trancha l'air avec en hurlant : -VOUS NE LA TOUCHEREZ PAS. Il continua à pleurer en serrant le corps de Lysbeth. Il ne bougea même pas quand il sentit une douce étreinte qui tentait de le consoler. Au bout de dix minutes, il leva les yeux et croisa des prunelles violettes zébrées rouges et pailletées d'or. Le premier nom qui lui vint à l'esprit fut : -Lysbeth ? -Non prince Legolas. Je suis Varda, la mère de Lysbeth. Il regarda ses bras et fut très surpris de voir qu'il n'y avait plus rien ni personne. Il demanda doucement : -Où est Lysbeth ? -Cette Lysbeth était un mirage, notre fille n'a rien ni le monde d'où vous venez. -Mais cela avait l'air tellement réel! -Mon époux est désolé de la frayeur que cela vous a causé. Manwë croisa le regard noir de sa femme et hocha rapidement la tête. Il toussota un peu et lui dit : -Tu as réussi les trois épreuves en une seule fois. -Comment ?! s'exclama Legolas qui ne comprenait plus rien. -Tu devais prouver ton amour envers notre fille et tu étais prêt à la suivre au fin fond des cavernes de Mandos. Tu devais prouver ton courage et tu n'as pas hésité à attaquer une armée d'orcs pour protéger notre fille et cela fait aussi la troisième épreuve. -Alors je peux être un prétendant pour votre fille ? -Heu ... Manwë reçut un coup de coude de la part de sa femme et dit en grimaçant de douleur : -Oui, tu peux l'être. Tu as amplement mérité le droit de l'être. Cependant tu devras passer d'autres épreuves avec Celeborn. -Bien, merci majesté. Il y eut un éclair blanc et Legolas réapparut devant sa famille et ses amis qui l'étreignirent passionnément. Thranduil était celui qui serrait le plus fort et le plus longtemps les larmes aux yeux. Il avait eu tellement peur de perdre son fils aîné. Il poussa un profond soupir de soulagement et dit : -Mon fils, j'ai eu tellement peur qu'il ne te soit arrivé quelque chose. Que c'est – il passé ? -Tu n'avais pas à avoir peur, ada. J'étais en Valinor avec les parents de Lysbeth qui m'ont permis d'être un prétendant de leur fille. -Mouis, mais maintenant, il va falloir convaincre le deuxième père et lui est beaucoup plus jaloux. -Je sais, mais Manwë a quand même dit que j'étais digne de sa fille. Et je sais une autre chose, j'aime Lysbeth comme tu aimes Lenwen ada. -En es - tu sûr ? -Oui, Varda m'a aidé à ouvrir les yeux. J'ai le coeur brisé quand elle regarde un autre homme et une joie immense me m'assaille quand elle me regarde. -Ah bah, c'est sûr, tu es amoureux! ricana Gimli. -Oui, je le suis, dit Legolas d'un ton rêveur. -Et bien avant de pouvoir approcher ma fille, vous devrez attendre longtemps! lança Celeborn d'un ton sec et froid. -Bien majesté, s'inclina Legolas les yeux dans le vague rêvassant de ce que lui avait dit les Valar. Lysbeth, quant à elle, essayait de s'approcher de Legolas pour lui demander les raisons de ce geste si étrange, mais les gardes l'en empêchaient, ordre du roi. Alors elle décida d'aller retrouver Elrond qui pourrait répondre à ses questions. Elle trottina dans le camps à la recherche d'Elrond, mais impossible de le retrouver. Alors elle utilisa les grands moyens : -MIEL !!! Le fauve arriva en courant la queue toute frétillante de joie. Lysbeth grimpa sur son dos et lui demanda : -Mon beau, mon gentil Miel pourrais – tu m'amener à Elrond? -WWWWOOOOHHHHOOOO !!! beugla Miel. Il fit un bond en avant et fonça dans le dédale de tentes qui constituait le camp elfique pour retrouver le semi – elfe. Ils le trouvèrent au bout d'une – demi heure de course en train de jouer avec Coronfast. Le jeune gros fauve se cacha ... enfin tenta de se cacher derrière Elrond quand son géniteur jaillit comme un diable de sa boîte. Elrond éclata de rire et consola son warg qui grelottait de peur. Lysbeth fut désolé que Miel l'ait effrayé, ce n'était pas du tout son but. Elle embrassa son beau – frère et lui demanda : -Elrond, tu es un homme ? -Heu ... je dirais plutôt un elfe. -Oui, pardon. -Que t'arrive – t – il, je te trouve bien étrange. Que se passe – t – il ? -Et bien tout à l'heure, Legolas m'a embrassé sur la bouche. -O.O Sur la bouche !!! Comment a réagi ton père ? -Mes deux pères ont très mal réagi. Mais je voulais te demander une chose. -Bien sûr, laquelle ? -Pourquoi il l'a fait ? -Comment ? -Oui, pourquoi il m'a embrassé. -Mais.... parce qu'il t'aime, répondit Elrond qui ne comprenait pas la question de Lysbeth. -Papa m'aime, Aragorn aussi et pourtant ils ne m'ont jamais embrassé sur la bouche. Alors pourquoi il l'a fait ? -Oula !!! Lysbeth, tu as énormément de chose à apprendre. -Ça ne m'aide pas beaucoup, soupira Lysbeth. -Comment t' expliquer ... Il y a plusieurs sortes d'amour. -Comment ?! -Oui, il a l'amour qui lie un mère à son enfant, celui qui relie deux amis. Mais il y a aussi l'amour qui relie un homme et une femme. -Comme papa et maman ? -Oui, tout à fait. -Et Legolas ? -Comment dire, au début, il t'aimait comme un père aime sa fille, mais quand tu es revenue, l'amour qu'il ressentait envers toi s'est modifié et est devenu celui que je ressens envers Celebrian. -Mais c'est mon oncle ?! -Non, Lysbeth. Il n'est pas ton oncle, il est le fils de Thranduil tandis que toi, tu es la fille de Celeborn, de Galadriel et de Manwë et de Varda. Vous n'avez aucun lien de parenté, rien qui pourrait vous séparer. -Mais je ne l'aime pas comme papa aime comme maman. -Mais peut – être un jour comme lui, tes sentiments changeront. -Mais je suis trop jeune. -C'est vrai, mais tu vas grandir et mûrir. Et quand tu auras plus d'expérience de la vie, tu sauras quoi faire, surtout, ne luttes pas contre tes sentiments laisses-les venir à toi pour les comprendre et les connaître. -C'est dur, et je ne comprends vraiment rien. Je crois que je vais aller me promener et y réfléchir. -Bien, mais préviens tes parents, sinon, ils risquent de s'inquiéter. -D'accord. Merci, Elrond. Lysbeth sourit à Elrond, puis repartit vers sa tente, ses pensées totalement tournées vers ce que lui avait dit Elrond. C'était tellement dur à comprendre pour elle, elle n'arrivait pas à concevoir que l'amour puisse être divisé. Ce n'était pas possible. Arrivée dans sa tente, Lysbeth s'assit sur son lit réfléchissant toujours sur ce concept tellement bizarre. Elle fut soudain prise d'une envie intense de partir, de quitter la tente et de visiter le monde. Partir loin, loin de tout le monde, loin de sa famille, loin des responsabilités inhérentes à son statut de princesse et de Valië. Elle prit son sac à dos et enfourna dedans les affaires qu'elle avait prise en quittant Valinor. Puis elle s'habilla de ses habits de voyages valarins, et sortit en coup de vent de sa tente suivit de près par Miel qui ne voulait plus la laisser partir seule. Les gardes sursautèrent en voyant passer devant eux cette flèche aux cheveux noirs. Elle siffla Carnil, lui sauta sur le dos et tous les trois disparurent en quelques secondes vers l'ouest. Legolas d'un coup d'oeil vit sa Valië s'enfuir. il serra ses amis et sa famille contre lui et partit au galop retrouver la Valië de son coeur. Elle était attirée par cette direction. Carnil galopait avec une joie immense sentant sur lui le poids familier de Lysbeth, Miel aboyait de plaisir, la joie de retrouver les aventures qu'ils avaient eu auparavant. La jeune Valië sentait avec un plaisir grandissant le vent siffler joyeusement dans ses oreilles pointues. Elle était libre, libre comme l'air, libre comme le vent qui soufflait en tempête sur les plaines du Rohan. Sa joie fit plaisir à Manwë. Il retrouvait enfin sa fille chérie, celle qui comme le fleuve ne se faisait jamais dompter. Soudain dans le soleil levant, elle poussa un cri de pure joie qui fit sursauter Celeborn et Galadriel. Ses parents elfiques se précipitèrent vers la tente de leur fille. Ils croisèrent les deux gardes qui s'exclamèrent : -Elle part vos majestés, la princesse Lysbeth part. -Rattrapez-la vite ! ordonna Celeborn. Mais Galadriel lui dit avec un petit air triste : -Non, mon époux. Elle a reprit ses anciennes habitudes. Nous ne la reverrons pas avant longtemps, sauf si nous la suivons. -Où va-t-elle ? -Ramener le Beleriand et recommencer à fouler son sol fertile. Elle ramènera les femmes ents. Celeborn retira son ordre la gorge serrée, puis murmura : -Au revoir ma puce. Pendant ce temps, Lysbeth s'amusait à défier son père de la battre à la course. Manwë éclata de rire sur son trône, manipula le vent et créa un cheval qui entra complètement dans la course pour la plus grande joie du père et de sa fille. Les Valar regardaient avec intérêt cette course, les animaux fuyaient devant le bruit de tonnerre que faisait les sabots des deux chevaux. La ligne d'arrivée était les guets de l'Isen et Lysbeth les franchit, son cri de victoire se répercuta dans les montagnes. Folle de joie, elle jaillit du défilé et fonça vers l'ouest. Elle voulait revoir le Beleriand et arpenter librement ces terres libérées des eaux. Elle voulait retrouver les royaumes de Doriath, les tunnels de Nargothrond et surtout visiter les autres royaumes ceux qu'elle n'avait jamais pu voir en compagnie de ses deux meilleurs amis. Toute à sa joie de parcourir librement la Terre du Milieu, elle ne savait pas qu'en Valinor et dans les plaines du Pelennor des milliers d'elfes avaient commencé le long voyage qui les ramènera vers les terres de leurs ancêtres. Galadriel serra longuement sa petite fille contre elle et lui dit : -Ma petite fille, le temps des elfes en Arda est terminé, nous partons retrouver les Terres immergées. -Nous pourrons nous revoir ? -Si tu vas au Beleriand, nous t'accueillerons à bras ouvert, ta famille et toi. -Merci grand-mère. Arwen regarda avec le coeur lourd les elfes quitter la Terre du Milieu pour le Beleriand. Elle se serra contre son époux et se mit à pleurer, c'était dur de savoir que sa famille partait loin de l'autre côté de l'Ered Luin. Il fallut à Lysbeth et à Miel une bonne semaine pour arriver à destination. Le warg était stupéfait, parce qu'il n'était pas fatigué et suivait sans problème le rythme effréné de l'étalon. Elle avait contourné le golf de Lhùn et était entrée dans le Forlindon le peu qui restait de l'Ossiriand. Lysbeth regardait avec une triste joie la mer calme qui recouvrait les terres du Beleriand. Elle descendit de Carnil, s'approcha lentement de la mer calme. Elle sentait le regard fauve de Miel qui scrutait avec adoration le moindre de ses gestes. Elle ouvrit la bouche pour parler quand un galop retentit derrière elle. Elle se retourna et vit Legolas monté sur la descendante d'Arod, Anor venir à sa hauteur. La pouliche était trempée de sueur et derrière l'elfe courait Fael son warg. Le gros loup remuait la queue avec beaucoup d'entrain et la langue pendante. Legolas lui fit un grand sourire et lui dit : -Où tu iras, j'irais. Je veux te prouver mon amour et ma fidélité. -Tu sais que je vais énormément bouger, je ne compte pas m'installer quelque part pour le moment. -Alors je ne m'installerai nul part. Mais si tu pouvais aller un peu moins vite, Anor a eu beaucoup de mal à te rattraper. Lysbeth eut un doux sourire, caressa doucement la pouliche et l'animal sentit toute la fatigue s'évaporer. Elle pétait la forme de même que le warg qui avait été lui aussi caresser par la jeune Valië. -Bien Legolas. Tu peux me suivre, mais ne me demande rien. -Je patienterai. J'ai l'éternité devant moi, répondit l'elfe en lui faisant un sourire. -D'accord. Lysbeth fit demi-tour, retourna près de l'eau, puis s'exclama : -Je suis Lysbeth Beriawen fille des souverains de Valinor. VOUS, terres Immergées, royaume perdu du Beleriand. Sortez de votre tombeau sous-marin. JE VOUS L'ORDONNE !!! Legolas regardait avec intensité la femme qu'il aimait plus que tout, prêt à tuer quiconque s'approcherait d'elle avec des intentions non louables. Mais son attention fut détournée par un terrible tremblement de terre. Anor folle de terreur ruait en hennissant, mais le jeune elfe la retenait d'une main sûr la calmant très rapidement. La pouliche tremblait toujours regardant avec une peur atroce la mer. Legolas fit la même chose que sa monture et regarda l'étendue calme et salée devant lui. Cependant, l'étendue n'était plus du tout calme, mais bouillonnait comme si quelqu'un venait de mettre le feu en dessous et allait faire cuire des carottes géantes. Legolas observait avec attention la surface bouillonnante de la mer, quand il vit une tache noire infinie qui se rapprochait de la surface. Soudain, l'eau explosa comme un geyser et devant les yeux éblouis de Lysbeth, de Legolas, de leurs montures et wargs, un bout de terre apparut. Un tout petit caillou qui devenait de plus en plus grand et de caillou, il devint montagne. Une, puis deux, puis trois enfin devant les deux elfes, se trouvaient les montagnes disparues de l'Ered Luin, mais ce n'était pas terminé, car elles continuaient à grandir de plus en plus rapidement. Après dix minutes, les plaines apparurent chassant de leur terre la mer qui les avait emprisonné durant plus de six mille ans. Les fleuves reprirent leurs places millénaires ramenant les poissons vers l'océan. A suivre |