L'erreur de Finrod chapitre 46 Bientôt tous entendirent un hennissement puissant et ils virent avec joie les chevaux menés par Carnil arriver au galop. Le jeune étalon rohirrim s'arrêta dans un glissement et fit la pose, l'encolure arqué, la tête penché et légèrement tournée vers la maîtresse. Lùthien secoua la tête en faisant une grimace et murmura : -Quel poseur ! Carnil répondit par un hennissement bruyant et eut l'air de se moquer de la fille des souverains de Doriath. Lysbeth toute contente de revoir ses amis équins et canins criait de joie. Elle sauta sur son cheval et lui fit plein de câlins et de caresses. Le cheval fut aussi content qu'elle. Les retrouvailles durèrent bien dix minutes. Puis, elle se tourna vers Finrod et lui demanda : -On part maintenant ou on attend que le soleil se lève, monsieur Finrod ? -Mieux vaut attendre le lever du soleil. -D'accord ! Vous croyez qu'il y a des lits moelleux dans la tour ? -Je ne sais pas ! Mais on peut toujours chercher, maintenant qu'il n'y a plus de danger, dit Finrod avec un petit sourire. Lysbeth sauta de joie et se précipita à l'intérieur laissant les adultes discuter entre eux. Soudain un hurlement résonna dans la tour et inquiéta fortement les adultes, mais avant qu'ils puissent faire quoique se soit, Lysbeth arriva en courant, attrapa la main de Finrod et le força à la suivre : -Monsieur Finrod, monsieur Finrod ! Venez, venez vite ! -Que t'arrive - t – il Lysbeth ? -Venez, venez vite. Le souverain elfique se leva et suivit paisiblement la fillette qui lui tirait le bras. Elle l'emmena dans une grande pièce en haut de la tour. L'elfe fut heureux quand il vit l'immense chambre avec tous ces lits. Il y en avait pile quatorze. Il demanda à Lysbeth : -Tu l'as trouvé comme cela ? -Non, il n'y avait que ce grand lit et j'ai réussit à créer les autres, toute seule. Finrod mit ses mains de chaque côté du visage de l'enfant, lui embrassa le front et leva vers lui son visage aux traits fins. Il lui dit avec une douceur incroyable : -Je suis extrêmement fier de toi. Et tes parents aussi le sont, j'en suis sûr et certain. -Vous avez tout à fait raison Finrod fils de Finarfin, dit une voix rempli de sagesse et d'autorité. Une lueur blanche apparu soudainement et devant le seigneur elfique apparu les parents de la fillette. Manwë et Varda regardaient leur fille avec un amour immense et avec une fierté tout aussi importante. Lysbeth fonça vers ses parents et leur sauta au cou pour le plus grand bonheur de ses parents. Finrod regardait la famille enfin recomposée avec un sourire ému. Lysbeth embrassait ses parents avec amour et tendresse tandis que ceux – ci lui caressaient les cheveux en lui disant à quel point ils étaient fiers d'elle. Manwë se tourna vers Finrod et lui dit : -Merci de l'avoir ainsi protégé. Notre fille compte plus pour nous que tous les Silmarils du monde. -Mais, et les deux arbres, vous en avez besoin pour leur rendre leur lumière. -Non, nous n'avons pas besoin des Silmarils, car nous avons notre fille auprès de nous et cela est plus important que tout, car comme le disait la légende, c'est celle qui protège, celle dont les rires donnent la vie, celle dont les larmes rendent la vie et qui seule peut défier la mort. Elle est très puissante, mais aussi très fragile. Vous devez l'emmener avec vous, même si c'est pour combattre Morgoth. Elle ne doit en aucun cas rester seule. Protégez – la comme si c'était votre fille. Quand elle aura le contrôle totale de ses pouvoirs, alors elle pourra rentrer chez nous. -Vos altesses, comment se fait – il qu'elle ait deux pères et deux mères ? -Elle n'a pas deux pères et deux mères, elle a trois pères et trois mères. Des parents humains morts quand elle avait trois ans, ensuite, elle a été adoptée par ses parents elfiques et nous l'avons enfin retrouvée. -Comment ?! -Ça jeune elfe, tu devra l'apprendre plus tard. Le temps nous manque, nous avons beaucoup de choses à faire. Finrod, pourriez – vous continuer à lui apprendre la lecture et l'écriture, elle a encore beaucoup de lacune, dans ses matières. Merci. Bien, nous nous retrouverons ce soir ma petite fleur de violette ! -Chérie, c'est mais c'est mon surnom affectueux, se plaignit Manwë tandis que Varda pouffait de rire. -Maman j'aime bien quand tu le dit et j'aime bien quand papa le dit aussi, dit leur fille pour calmer les choses. Ses parents la regardèrent et éclatèrent de rire. Ils l'embrassèrent encore un fois, puis mit leur fille entre les mains de Finrod et disparurent après un dernier signe de mains et un dernier rire de ses parents. Lysbeth fit de grands gestes de la main à ses parents, puis elle se tourna vers lui et lui dit : -On va montrer aux autres la chambre, monsieur Finrod ? -D'accord, allons – y. Princesse. Ils coururent tous les deux dans l'escalier en riant comme des enfants, pour Finrod. Les autres les regardaient descendre en se demandant ce qu'il arrivait à leur souverain. Ils suivirent Finrod et Lysbeth et furent estomaqués par la beauté de la pièce. Elle était très grande, avec des murs blancs et un parquet de bois de rose. Les lits étaient à peu près de la même taille en bois blanc sauf un grand lit en bois noir. Lùthien prit le grand lit noir tandis que Lysbeth voulait dormir près de Finrod pour pouvoir papoter avec lui. L'elfe était ravi, car il devait reprendre l'enseignement de la lecture et de l'écriture à Lysbeth. Avec l'enfant et tous les autres, ils fouillèrent la tour pour trouver du parchemin et de l'encre qu'ils trouvèrent avec une recherche de quatre longues heures dans une pièce sombre en haut de la tour. Quand ils revinrent dans la chambre, Finrod demanda à Lysbeth d'écrire ce qu'elle avait fait depuis qu'elle avait quitté ses parents. Elle travailla consciencieusement jusqu'à ce que Finrod lui dise d'arrêter. Quand il lut son travail, il ouvrit de grands yeux devant les fautes d'orthographe. Puis jusqu'à ce qu'elle baille de fatigue, il lui fit un cours sur la grammaire, la syntaxe et l'orthographe. Puis quand ce fut terminé, elle voulut aller à la fenêtre pour voir la lune et réveilla en sursaut Beren qui roupillait pas un bruyant : -OOOOOOOOUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!! -Que t'arrive – t – il Lysbeth ? demanda Salmar un peu affolé tandis que tous les autres elfes arrivaient en courant. -Regarde, regarde ! -Regarder quoi ? demanda Beren en baillant. -La lune ! -Et ben quoi la lune. Elle est..... VIOLETTE ?! s'exclama Beren totalement ahuri. -Mais la lune ne peut – être violette, s'étonna Lùthien. -J'ai dix ans. La lune violette revient une fois tous les cinq ans et je suis née une nuit de lune violette, s'exclama l'enfant. -Tu as dix ans, c'est bien ma puce, s'exclama Eldrahil avec un sourire. Tous ses compagnons décidèrent de lui fêter son anniversaire. Lùthien prit quelques lembas qu'elle broya et transforma en fine farine, Beren descendit dans le cachot et vit que la petite princesse avait créer un pommier et des abeilles butinaient les fleurs. Il prit quelques rayons de miel, puis remonta avec son trésor et quelques pommes voir sa bien aimée. Amandil qui l'avait suivit remonta de l'eau et des fleurs. Finrod prétexta une visite de la tour pour détourner l'attention et la curiosité de la fillette et permettre aux autres de préparer la fête d'anniversaire. C'est pas tous les jours qu'une Valië fêtait ses dix ans. Lùthien avec l'aide d'Amandil et de Beren fit un gâteau aux pommes. Lysbeth entraîna le seigneur elfique dans toute la tour et ce ne fut que quatre heures plus tard qu'ils revinrent dans la chambre. Lysbeth quand elle vit le gâteau qui l'attendait cria de joie et embrassa tout le monde, même Huan y eut droit à un bisou sur le bout du museau. Ils firent la fête jusqu'à tard puis, Lysbeth s'endormit profondément jusqu'au lendemain où elle fut réveillée par Milui qui lui lécha les pieds. Son éclat de rire bruyant prouva aux autres qui rangeaient leurs affaires qu'elle venait de se réveiller. Ils attendirent quelques minutes le temps qu'elle se réveille totalement. Quand elle arriva, elle baillait de temps à autre, se frottait les yeux d'une main et tenait Mitzy de l'autre. Eärnil lui coiffait les cheveux tandis que Ladros lui préparait son repas. Après s'être restaurés et s'être préparés, ils sortirent tous de la tour, montèrent à cheval et repartirent pour Angband. Lysbeth était vraiment contente, parce que la tour était bien, mais le dehors, c'est mieux et en plus, elle pouvait parler avec Lùthien de tout et de rien. La fille des souverains de Doriath ne savait pas qui était l'enfant et était légèrement en colère contre les elfes et son homme pour emmener une petite fille innocente vers Angband. Finrod surprenant le regard noir que lui lança Lùthien, s'approcha de Lysbeth pour lui demander de créer de l'eau, mais fut violemment invectivé par Lùthien. -Comment pouvez – vous entraîner une petite fille de dix ans vers Morgoth. Vous êtes inconscient ou quoi. Elle devrait être auprès de ses parents et non ici. -J'en suis conscient princesse, comme je suis conscient que votre place est auprès de vos parents et non auprès de nous en route vers Angband. Avec un petit sourire, il se tourna vers Lysbeth et lui demanda : -Ma puce, tu pourrais créer une chute d'eau ? -Pourquoi, si je fais ça, les méchants moches vont nous voir ? -Mais c'est qu'elle est intelligente cette petite, rigola Beren en la décoiffant. -Monsieur Bereneuh ! Je suis toute décoiffée. Ladros la prit sur son cheval et la recoiffa tandis que Beren rirait de voir la petite fille être coiffée. Finrod après lui demanda : -D'accord, alors peux – tu créer une mare ? -Oui, aucun problème monsieur Finrod. -Hein ?! Lùthien crut qu'ils se moquaient tous les deux d'elle. Cependant au moment où une violente lumière blanche légèrement teintée de bleu illumina le défilé et entoura Lysbeth, elle poussa un cri de peur. Mais quand apparut devant eux une petite mare aux canards avec trois canards, deux cygnes, quatre poules d'eau et des poissons, elle s'évanouit dans les bras de Beren, sous le regard étonné de Lysbeth. La pauvre enfant cru avoir fait quelque chose de mal et se mit à pleurer. Finrod la consola en lui disant que Lùthien avait été surprise mais qu'elle - même n'avait rien fait de mal puisqu'elle lui avait obéi. Elle lui fit un grand sourire et calma ses pleurs. Ils se reposèrent près de la mare car la nuit tombait. Quand Lùthien se réveilla, elle vit deux yeux violets à deux centimètres de son visage. Elle eut un mouvement de recul à cause de la surprise mais se calma rapidement en reconnaissant Lysbeth et en recevant un baisé sur la joue. L'enfant chuchota à son oreille : -Je vais réveiller monsieur Beren. Il va être content de voir que vous êtes réveillés. Il s'est beaucoup inquiété. Elle se releva, puis s'approcha d'une silhouette endormi et commença à la secouer comme un prunier. Lùthien éclata de rire de même que les elfes. Beren se réveilla en sursaut en bafouillant des phrases sans queue ni tête. Elle continua à le secouer en lui chuchotant : -Monsieur Beren, monsieur Beren. Madame Lùthien est réveillée. Il se leva d'un bond et se précipita au côté de son elfe à lui. Ils discutèrent longtemps et Lysbeth en attendant qu'ils aient terminé de papoter, s'amusa à créer des parterres de fleurs, des pelouses moelleuses et tous pleins d'autres choses d'ordre végétale. Quand enfin les adultes décidèrent de repartir, il n'y avait plus un seul caillou, mais une mare, une plaine et un petit bois. Lysbeth avait de plus en plus de facilité à utiliser ses pouvoirs, mais elle avait encore beaucoup de chemin à faire avant de les contrôler parfaitement. Après une longue journée de chevauchée, ils s'arrêtèrent à proximité de la fin du défilé. Finrod avait grondé Lysbeth car elle s'était amusée à faire la course alors que les ennemis étaient proches. Les larmes s'étaient taries, mais elle était punie et devait écrire sans aucune aide : « je ne dois pas faire de course dans des endroits dangereux » et cela quarante fois. Beren surveillait la punition en fronçant les sourcils. Quand elle eut terminé, Lùthien éclata de rire en voyant les fautes d'orthographes, mais aussi et surtout, les lignes qui partaient dans tous les sens preuves de profonde lacunes en elfique. Immédiatement, Finrod lui ordonna de récrire ses phrases, mais sans fautes, elle ne dormirait qu'au moment où elle aurait terminé. Le soleil se leva, que Lysbeth était toujours en train d'écrire. Elle refusa de reprendre la marche, car elle n'avait pas terminé. Elle arriva à finir quand le soleil fut au zénith et ils reprirent leur chevauchée. En plus de la punition, Lysbeth avait reçu une fessée de la part de Finrod et elle avait encore très mal aux fesses et était totalement épuisée par sa nuit blanche. Les elfes discutaient entre eux ayant légèrement oublié la fillette quand ils entendirent un bruit de chute, un hennissement de cheval et un gémissement de chien. Ils se retournèrent brusquement et virent Lysbeth, la fille unique et adorée des Valar allongée sur le sol dur et caillouteux, totalement inconsciente. Finrod fit faire demi – tour à sa monture et poussa un cri de détresse quand il vit les yeux ouverts et vitreux de l'enfant qui ne verrait jamais plus le soleil se lever. Du sang s'égouttait doucement d'une blessure à sa tempe et trempait le sol qui se gorgeait peu à peu du fluide vitale de la petite Valië. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Finrod se réveilla en sursaut et se précipita vers Lysbeth qui continuait inlassablement à écrire les yeux rougis par la fatigue et les larmes. Il lui dit avec douceur : -Il est tard ma puce, tu reprendras demain, d'accord ? -Mon papa m'a toujours dit qu'il ne fallait jamais reporter au lendemain ce qu'on peut faire le jour même. Et elle se remit à écrire tandis que Finrod commençait à paniquer craignant que son rêve ne devienne réalité. Il lui demanda avec douceur : -Si tu veux, je peux t'aider, d'accord ? -Maman m'a toujours dit que je ne devais jamais céder à la facilité. Là l'elfe fit une véritable crise de panique, il risquait d'être responsable de la mort de la fille des Valar. Quand le soleil fut au zénith, Lysbeth accepta enfin de repartir. Finrod tenta de la convaincre de se reposer, mais elle lui dit : -Tonton Aragorn m'a toujours dit que si je faisais une bêtise, je devais l'assumer et ne pas retarder les autres. Dans sa tête Finrod hurla comme un malade, tout ce qu'il faisait pour empêcher le pire d'arriver ratait lamentablement. Alors il décida de ne pas quitter Lysbeth d'une semelle et les autres se demandait pourquoi il était collé à ses talons et surtout, pourquoi il était aussi nerveux. Il la suivait comme un petit chien, quand soudain il vit Lysbeth osciller sur Carnil et perdre l'équilibre. Avant même que ses fesses ait quitté le dos de son cheval, Finrod l'avait attrapé et la serrait fort contre lui respirant un peu mieux. Elle dormit toute la journée et toute la nuit, faisant regretter à ses compagnons leur sévérité. En effet, Finrod leur avait raconté son cauchemar et ils avaient encore peur qu'elle ne se blesse ou pire qu'elle ne se tue. Quand Lysbeth se réveilla, elle se trouvait toujours dans les bras de Finrod. Elle fut surprise de ressentir une immense tristesse lacérer le coeur du seigneur elfique. Elle laissa alors ses pouvoirs se manifester et Finrod étonné sentit la tristesse qui emprisonnait son coeur disparaître comme des nuages chassés par le vent. A suivre |