12) Rendez-vous avec le destin.
Les dragons déposèrent Eragon a proximité de Kuasta, sur la Crête. La nuit était tombée sur l’Alagaësia, une nuit dépourvue de lune, dont les étoiles étaient la seule source de lumière. Le dragonnier leva la tête et remarqua une ombre dans le ciel, voilant les étoiles, rapide et gigantesque, une ombre qui ressemblait à l’idée que le garçon se faisait d’un dragon volant une nuit sans lune. Il se mit alors à courir plus vite qu’il n’avait jamais couru, il n’avait pas le choix, il devait absolument sauver Arya ou les conséquences seraient dramatiques. Se guidant aux bruits qui l’entourait et à la direction dans laquelle, il sentait que la jeune elfe se trouvait avec Saphira et les silhouettes de sa vision. Il arriva à l’instant même où le dragon et son dragonnier amorçaient leur descente, il n’hésita qu’un dixième de seconde sur la démarche à adopter. Lorsque l’homme leva son épée, prêt à tuer la jeune femme. Eragon interposa sa lame, il put alors constater que l’homme tenait à la main Zar’roc, comprenant l’identité de son adversaire, il laissa libre cours à sa colère et à sa haine. Il saisit Brisingr à deux mains, il privilégia la force, à la ruse et la dextérité. Et ne comprit son erreur qu’une fois presque épuisé, alors que son adversaire, semblait aussi en forme qu’au début du combat. Le jeune homme, n’ayant pas réussi à l’atteindre, avait quant à lui collectionné les blessures aux bras, à l’épaule, à la jambe, sur les côtés. Se méprisant d’avoir été aussi sot, il se ressaisit ôtant une main du pommeau de son épée, il se mit à privilégier finesse, vitesse et ruse à la force. Ses coups n’étaient pas puissants, mais ils touchaient et affaiblissaient son adversaire. Le combat durait, Eragon enchaînait les bottes, les combinés, comme lorsque, devant être testé, il avait affronté Arya et de la même façon que lors de ce combat, il faillit perdre, il s’était trop fendu, le comprenant, il transforma sa fente en une roulade, se retourna alors que l’épée de son adversaire sifflait à l’endroit, où un instant plus tôt la tête du dragonnier se trouvait, il profita de l’occasion alliant vitesse et précision, il décocha un coup à la tête de l’homme qui esquiva riant à moitié, au moment, où le dragonnier transformait son coup, et le dirigeait vers la poitrine de son ennemi l’embrochant sans qu’il n’ait put esquisser le moindre geste. Dans son dos, Eragon entendit la rage du dragon, il était conscient de la douleur de ce dernier, et de l’attachement envers son dragonnier. Il pivota à l’instant où le dragon plongeait sur lui, mais Saphira s’interposa protégeant son dragonnier, elle saisit le dragon à la base de la nuque, un horrible craquement se fit entendre et le dragon de feu retomba inerte sur le sol. Le jeune homme se tourna alors vers Arya et les neuf silhouettes qui l’accompagnaient. Il savait pertinemment qu’il n’était pas en position de poser des questions, il attendit alors sans un mot qu’une des personnes présente réagisse. Ce fut l’elfe qui réagit la première.
- Je… Euh… Merci, merci beaucoup, mais tu dois être conscient que je ne… que nous ne pouvons pas te faire confiance comme ça.
- Ne t’en fais donc pas, je sais ce que je viens de faire, et je sais aussi qu’il n’y a qu’une façon pour que vous soyez sûr que je ne représente pas un danger pour vous. Alors ne traînons pas en paroles inutiles, tu veux bien ?
Sur ces mots, le dragonnier s’assit en tailleur, et, plongea son regard dans le vert de celui de la jeune elfe. Cette dernière opina, et, s’accroupit face à lui, posant une main sur la joue du garçon. Ce dernier, sentit alors le froid, que seule une lame d’acier sur sa gorge pouvait lui faire ressentir. Arya échangea un bref regard avec la personne qui maintenait la lame sur la gorge nu du jeune homme, aussitôt, il ressentit un relâchement, pas assez grand pour lui faire oublier sa situation, mais suffisant pour respirer tranquillement. Il venait de comprendre pourquoi ce morceau d’acier collait à sa gorge, ils voulaient éviter que le dragonnier fasse du mal à la jeune elfe ou qu’il s’enfuit selon le verdict qu’elle donnerait. Ses souvenirs, tous ses souvenirs défilaient devant son regard. Arya ne remonta que jusqu'à l’instant, où, il avait été enlevé. Il lui avait juré en ancien langage de ne rien lui cacher, si ce n’est l’intensité de sa douleur. Elle passa en revu tous ses souvenirs, à compter de ce jour, jusqu'à l’instant où ils se trouvaient. Toutes ses sensations, tous ses désirs, toutes ses pensées, le jeune homme commençait à trouver l’examen un peu trop approfondit lorsqu’elle fit ressortir l’envie qu’il avait eue en la voyant. L’envie absolue de l’embrasser, de la serrer dans ses bras. L’équivalent de la joie de l’elfe, l’envahit et il dû utiliser toute sa volonté pour ne pas sourire. Lorsque la jeune femme se retira de son esprit, lui laissant une infime partit de sa mémoire et quelques mots qui donnaient envie au dragonnier de déplacer des montagnes, l’envie et l’impression qu’il pourrait le faire. Elle déclara en ancien langage que tous dangers étaient écartés et déclara qu’il était désormais temps de dormir. Le dragonnier s’allongea contre le flanc de sa dragonne, après un repas frugal servit rapidement. Il ferma les yeux, goûtant avec délice, la joie et le plaisir que lui procuraient ces retrouvailles. Il sentit à peine l’elfe se glisser dans ses bras, mais l’embrassa avec tendresse et huma l’odeur de la jeune femme, qu’il aimait tant, il ressentit alors les désirs, qu’il avait éprouvé en revoyant l’elfe cependant, il les ressentait en étant elle. Puis venait les quatre mots qu’elle avait prononcée avant de quitter son esprit.
« - Je t’aime aussi »
Quatre mots, pour une réalité, quatre mots qui donnaient des ailes au dragonnier, quatre mots qui reflétaient parfaitement ses propres sentiments, quatre mots qui tournaient dans son esprit alors qu’il plongeait enfin dans le sommeil. La jeune femme serrée contre son torse. |