9) Rêve et réalité.

Une fois de plus la jeune femme s’éveilla en sursaut, couverte de sueur et prête à fondre en larme. Cela faisait déjà une semaine que Nasuada rêvait d’Eragon et, d’une possible trahison de sa part. Certes, elle avait confiance en lui mais serait-il capable de résister au roi sous la torture ? Elle s’inquiétait chaque jour davantage, et ne dormait presque plus, ses courts moment de sommeil étaient dérangés par des cauchemars. Les elfes devaient arriver le jour même mais, serait-il là à temps ? Une bataille était prévue et tous étaient certains que Murthag serait présent, et ils savaient que sans Eragon et Saphira ou un grand nombre d’elfe, ils ne pouvaient rien contre eux. Consciente qu’elle ne se rendormirait pas, la jeune femme se prépara pour la bataille à venir, puis fit appeler Roran, Jörmundur et les différents chefs Vardens. Lorsqu’ils furent enfin arrivés, tous trois révisèrent le plan de bataille avant qu’Orrin et Orik ne se joignent à eux. Les nains avaient installé des fortifications et des pièges aux points stratégiques, et dans lesquels les ennemis seraient entraînés puis éliminés. La cavalerie du roi Orrin prendrait les soldats de l’empire à revers au moment où les urgals chargeraient du côté opposé. Il restait encore quelques heures avant que la bataille ne commence, Nasuada s’assit dans son trône et se remémora la bataille de Belatona durant laquelle les Vardens avait failli être détruit.

Le ciel est noir, volant loin au-dessus d’eux Eragon et Saphira portent secours aux Vardens en difficulté. Arya et les elfes utilisant la magie de façon à détruire les portes de la ville, les Vardens s’attaquant aux remparts, les urgals attendant le signal auprès du roi Orrin et de sa cavalerie, les nains étaient dispersés dans le groupe des Vardens. Tout à coup sans le moindre signe avant-coureur les portes cèdent. Les urgals et la cavalerie du roi Orrin s’engouffrent dans la ville par les portes moissonnant au passage bon ombre de défenseur, les nains et les Vardens à leur suite termine le travail tandis que les elfes et Eragon se rassemble et parle précipitamment. Emportée par la foule la jeune femme pénètre dans la cité, quelque chose la dérange, tout est trop facile, beaucoup trop facile. Les portes de la cité n’auraient pas dû céder si facilement et Orrin et les urgals pénétrer, aussi facilement dans la cité. Perdu dans ses pensées, Nasuada ne voit pas le coup d’épée destiné à la décapiter. Jörmundur le pare et, élimine l’assaillant avant de se tourner vers la jeune femme et de déclarer :

-         Ma dame, sauf à désirer vous faire tuer, je vous conseille de vous concentrer sur la bataille.

Cette dernière acquiesça et sans un mot élimina l’adversaire qui s’était immiscé dans le dos de l’homme qui lui faisait face et tentait de le tuer. Elle leva les yeux au ciel et se figea, loin au-dessus des Vardens se trouvait Murthag. Ce dernier devait d’après les espions Vardens, se trouver à l’endroit où se tenait autrefois Carvahall, avant que les soldats du Roi ne détruise le village, dans le but de trouver des indices sur le passé d’Eragon. Pouvant aider à trouver son vrai nom. Bientôt le dragonnier et sa dragonne apparurent, face à leurs adversaires. Les elfes ne tardèrent pas à apparaître aux cotés de la jeune femme laissant dans leur sillage les cadavres de ceux qui avaient osé se mettre en travers de leurs routes. Nasuada s’éloigna, s’enfonçant au cœur du combat et, découvrit qu’ils étaient encerclés par l’armée du Roi. Elle ne put s’empêcher de constater que le stratagème de Galbatorix avait été brillant et efficace. Beaucoup de Vardens allaient périr s’ils ne mouraient pas tous. Face à elle des dizaines d’impériaux s’approchaient, prêt à l’affronter et à la tuer. Sur son visage, un air décidé se peignit, elle était prête à les accueillir et à faire payer sa vie aussi cher que possible. Roran arriva avec ses hommes, ils se rangèrent à ses côtés, c’est à cet instant que les Vardens s’organisèrent enfin. Ils commencèrent par faire face à leurs adversaires et à vendre leurs vies au prix fort. Les villageois de Belatona comprenant ce qui se produisait et, le piège se refermant sur les Vardens changèrent de camp pour se battre avec les Vardens. Jusqu'à ce que Saphira n’atterrisse au milieu des ennemis, en tuant plus de la moitié sous son corps. Les autres furent balayés par son souffle et sa queue. Ceux qui avaient eu la chance de survivre et de s’approcher suffisamment de la dragonne pour la blesser périssaient sous la lame de son dragonnier. Lorsque les ennemis furent vaincus, le jeune homme descendit de sa dragonne et ôta son heaume, révélant une fine ligne rouge, d’où le sang coulait. Située sous son œil gauche et descendant jusqu'à sa mâchoire. Blessure tracée par le fil d’une lame extrêmement aiguisée et, révélant qu’il n’avait pas gardé son heaume lors de son combat face à Murthag. Arya s’avança, posa sa main sur la blessure du dragonnier, murmura un sort et la blessure disparut. Alors que le dragonnier balbutiait un remerciement quasi incompréhensible. Nasuada se demanda alors si Arya voyait les sentiments qu’Eragon éprouvait visiblement pour elle, et si oui quels étaient les siens. Incapable de répondre à cette question, elle se détourna et observa longuement les villageois -qui ayant constaté la félonie du roi les avaient aidés- et se tourna vers celui qui semblait être leurs chefs.

-         Je vous remercie pour l’aide que vous nous avez apporté, et souhaiterais que vous continuiez à vous battre à nos côtés. Une alliance vous tenterait-elle ?

L’homme qu’elle avait pris pour le chef s’effaça pour céder sa place à une femme d’une trentaine d’année, la femme se dressa devant elle. Elle était très belle, ses yeux étaient d’une couleur bleu-vert très rares, ses cheveux ramassés en une longue tresse rousse étaient tout simplement sublime. Elle était finement musclée et vêtue d’une armure légère, à sa taille pendait une épée et un carquois, dans son dos attendait un arc fin et court prêt à être utiliser. Il se dégageait de cette femme la tranquille assurance de ceux qui sont obéit sur un simple geste, et qui en cas de problème savent les résoudre à coup d’épée si besoin est.

-         Je m’appelle Helena et je suis la fille de Tamira, chef de cette ville, il a été tué il y a quelques minutes par les soldats du Roi. C’est pour cette raison et parce que j’ai compris que le Roi voulait régner sur notre monde, avec pour seul but celui d’être obéit, que je vous suis venu en aide. Ma mère a peut-être juré fidélité au Roi mais pas moi, et je suis désormais celle qui règne sur cette cité, je vous viendrais en aide seulement si nous subissons les mêmes traitements que n’importe quel Vardens.

Nasuada se tourna vers Orrin puis vers Orik et enfin vers Arya en quête de leurs avis ceux-ci acquiescèrent.

-         Soit si là se situe votre seul souhait qu’il en soit ainsi et que l’empire tremble devant nous !

Elle était arrivée, comme prévue, elle trouva Helena et Angela en grande conversation, elle les salua en souriant, avant de se tourner vers Angela.

-         J’ai besoin de ton aide Angela, depuis l’incident qui s’est produit avec Eragon, je ne dors presque plus et lorsque je dors, je fais d’horribles cauchemars et…

Angela s’était levée et lui tendait une bouteille de verre dans laquelle se trouvait un liquide couleur de terre.

-         Bois une gorgée de ce liquide le soir, avant de t’endormir, de temps en temps, tu ne feras plus aucun rêve, cependant, n’en abuse pas les conséquences seraient terribles, bien plus terribles que tes rêves.

-         Co… Comment as-tu pus savoir que je viendrai te quérir pour cela ?

-         C’était prévisible, nous sommes tous affectés et, pour tout te dire, tu es plus résistante que ce que je croyais. Je pensais te voir bien plus tôt.

Nasuada compris que la conversation était terminée, Angela avait repris sa conversation avec Helena. Sans un mot, tous les Vardens se préparèrent au combat et, au moment convenu se retrouvèrent à la porte Nord, à attendre leurs ennemis. Une armée de plusieurs centaines d’individu se présenta, mais loin de sembler hostile, elle semblait amicale. Lorsque ces inconnus furent assez proches pour que l’on devine leur identité. La femme qui marchait en tête ôta son heaume, et Nasuada poussa un soupir de soulagement. Devant elle se tenait une femme en de nombreux point semblable à Arya, voir était sa copie conforme et pourtant aucun doute sur son identité ne pouvait planer dans l’esprit de la jeune femme. Islanzadi se tenait devant eux à la tête de son armée d’elfe et, tous comprirent qu’il n’y aurait pas de combat ce jour-là. Les elfes arrivaient apportant plus qu’un espoir, une trêve dans la guerre.