8) le vert et le bleu.

Arya recula jusqu’au mur, elle était abasourdie. Devant-elle se tenaient des morts, des morts qu’elle connaissait plutôt bien sauf deux hommes, qui se tenaient légèrement en retrait par rapport aux autres, ainsi qu’une jeune femme humaine d’une grande beauté et qui lui fit penser à Eragon.

Tout en réfléchissant elle énuméra les personnes présente : Oromis, Brom, Ajihad, Hrotgar, Glenwing et Fäolin se tenaient devant elle et contrairement à son habitude elle se trouvait seule et voyageait seule ce qui avait de quoi piquer leur curiosité, et qui entraînerai des questions auxquelles la jeune femme ne souhaitait pas avoir à répondre. Tout en fixant Fäolin et Glenwing elle réussit à bafouiller :

-         Comment… Comment est-ce possible ?

Ils n’eurent aucun mouvement trahissant la surprise ou encore l’embarra ce qui n’étonna pas l’elfe ils devaient s’être préparé à ce genre de question.

-         Nous n’en avons pas la moindre idée mais nous sommes là n’est-ce pas l’essentiel ?

-         Depuis quand voyage-tu seule ?

La question qu’Arya redoutait le plus avait été posée par Fäolin tandis que Glenwing lui se contentait de répondre avec une décontraction hors du commun à la question de la jeune femme.

-         Je… Disons juste que… Je n’étais pas seule hier matin mais que hier soir, je l’étais… (Elle laissa quelques secondes s’écouler et fixa son regard sur Oromis avant de poursuivre) Eragon m’accompagnait et nous avons croisé Thorn et Murthag.

Arya constata alors que la femme qui restait à l’écart tressaillait en entendant ces deux noms et qu’un des hommes avait levé la tête en entendant le nom d’Eragon.

-         Où est Saphira ? demandèrent Brom et Oromis d’une même voix

-         En lieu sûr grâce à Eragon.

Elle ne tenait pas vraiment à approfondir ce sujet, qui malgré toute la logique dont la jeune femme pouvait faire preuve restait extrêmement douloureux.

-         Mais n’étiez-vous pas neuf à m’accompagner ici ?

-         Nous sommes toujours neuf.

Arya se figea, elle connaissait cette voix et n’éprouvait aucune difficulté à savoir d’où elle provenait. Le problème venait du fait que cette voix était celle de son père Evandar. Lentement, elle se retourna pour lui faire face, la situation aurait paru heureuse a beaucoup de personne après tout, elle perdait Eragon et retrouvait Fäolin. Ainsi que toutes les personnes qu’elle connaissait et appréciait. A cet instant précis, l’atmosphère se modifia dans la pièce, elle devint plus lourde, chargée de magie. Cette charge se concentrait près du mur contre lequel la jeune femme se trouvait quelque instant auparavant, tous s’écartèrent de ce point et attendirent qu’un évènement se produise. Au bout d’une dizaine de minutes -durant lesquelles rien ne se produisit- Arya avança de quelque pas en direction du point d’énergie. Ce dernier faiblit avant de doubler de puissance. Ils virent alors apparaître une pierre émeraude aux veinules blanches au centre d’une gigantesque flamme de la couleur du saphir.

-         Qui… D’où… Comment… Pourquoi… A qui ?

Les questions fusaient et les yeux d’Arya restaient figés sur l’œuf qui venait de leur parvenir.

-         J’ai quelques hypothèses. Murmura-t-elle au bout d’un long moment, pendant lequel elle ne put bouger.

-         Nous t’écoutons Arya. la réponse était polie et douce, la jeune femme reconnue la voix d’Ajihad, elle inspira profondément avant de déclarer :

-         Cet œuf vient d’Urû’baen, il m’a été envoyé par Eragon, je ne peux vous dire comment il a réussi à prendre l’œuf, ni comment il va, ni si il…

Elle ne put poursuivre la gorge nouée, elle cessa de parler et ferma les yeux, l’émotion la submergé et elle ne voulait pas pleurer.

-         Qu’est ce qui te fait dire que l’œuf t’est destiné ? Demanda Fäolin

-         Je connais bien Eragon, il sait beaucoup de chose et, je le vois mal envoyer l’œuf aux Vardens ou à Islanzadi d’autant qu’il ne connaît pas leurs position exacte et, qu’il sait où je me trouve.

-         Comment a-t-il put être sûr que tu serais ici, à Kuasta ? Toujours Fäolin, la jeune femme décela cependant une pointe de jalousie dans sa voix.

-         Parce que depuis quelque temps, je fais passer mon devoir avant tout, et puis je ne pense pas qu’il en ait été sûr. Il a du se concentrer sur Kuasta et sur moi à la fois. Si jamais j’avais fait demi-tour hier, l’œuf serait perdu quelque part sur la Crête ou dans un lieu semblable… Bien maintenant, il faut que je contacte aux moins deux personnes.

Sur ces mots, elle attrapa un bol qu’elle remplit d’eau et, tout en se concentrant sur Islanzadi murmura la formule qui lui permettrait de communiquer avec elle.

La reine des elfes apparut à la surface de l’eau, dans sa tente en apercevant sa fille, elle se leva et l’observa d’un air inquiet avant de répondre au salut de sa fille et de déclarer :

-         Tu as mis bien longtemps avant de me contacter que c’est-il passé ?

-         Rien du tout, un léger contre temps, c’est tout. Parler en ancien langage lui était aisé, ne pas dire toute la vérité était en revanche bien moins aisé.

-         Et quel est ce léger contre temps ?

-         Mieux vaut que je vous montre mère, ce serait trop dur à formuler avec des mots.

Elle s’éloigna prit l’œuf et le présenta devant le bol de manière à ce que la reine puisse identifier l’œuf.

-         Fantastique, je présume que nous devons ceci à Eragon ?

-         Je le pense moi aussi mais, cela signifierai qu’il s’est beaucoup affaibli et, qu’il risque de…

-         Je sais, mais s’il l’a fait c’est qu’il se savait capable de tenir après. Ne penses-tu pas ?

-         Je n’en ai pas la moindre idée. Enfin, je vais vous laisser mère, je dois contacter les Vardens maintenant.

-         Bien, bonne nuit Arya.

Elles se saluèrent selon les coutumes elfiques puis, Arya contacta Nasuada et le même discours se répéta à peu de choses prés. La jeune femme demanda aussi des nouvelles de Saphira et, demanda à Arya si elle allait bien. Cette dernière lui assura que tout allait à merveille avant de saluer Nasuada et de rompre le contact.

-         Y a-t-il un endroit où je peux dormir ?

-         Suivez-moi.

Répondit alors la femme qu’Arya avait remarquée au début puis oublié, elle lui emboîta le pas. Elles pénétrèrent dans une petite chambre propre, rangée où des plantes poussaient çà et là, la pièce faisait songer à une petite forêt et Arya sourit. La pièce était entièrement faites en bois, le bois de la pièce était terne mais les plantes qui s’y trouvait l’égayées, l’agrandissant presque, deux lits se trouvaient dans la pièce, tous deux envahie par la végétation. Sur un des murs, deux fenêtres donnaient vue sur la mer.

-         Nous partagerons cette chambre, à moins que cela ne vous pose un problème. Déclara alors la femme qu’Arya avait une fois de plus oublié

-         Cela ne me pose pas le moindre problème, j’ai juste une question qui êtes-vous ? Demanda alors la jeune femme.

-         La question que vous me posez est délicate, car je suis connue sous plusieurs noms et certains vous feraient partir d’ici. Pourtant ils n’ont plus rien à voir avec celle que je suis aujourd’hui.

-         Faites-moi confiance, j’ai vu et entendu bien des choses

-         Bien, je vais vous donner celui qui a un rapport avec celle que je suis maintenant, je suis Selena.

Arya tourna la tête en direction de la jeune femme à une vitesse incroyable.

-         Vous voulez dire que vous êtes Selena, sœur de Garrow et ancienne compagne de Morzan connue sous le nom de la Main Noire ?

-         Oui, c’est moi mais comment savez-vous tout cela ?

-         Tout simplement parce que je connais Eragon, et que j’ai pu rencontrer Murthag avant que le roi ne l’oblige à lui jurer allégeance, par le biais de son vrai nom.

-         Le pauvre si j’avais pu lui éviter ça…

-         Je comprends, mais si cela ne vous dérange pas, je voudrais dormir. Hier, je n’ai que très peu dormit et avec la magie…

-         Oui, bien sûr, dormez bien.

Les deux femmes se couchèrent sans dire un mot de plus, toutes deux absorbées par leurs pensées.