29) Rocher et Vrai Nom.
« Par mon bec et par mes os
La pierre noire qui jamais ne ment
Voit des voleurs et des escrocs
Et des fleuves de sang. »
Blagden le lui avait dit à Ellesmera, des siècles plus tôt à ce qui semblait au jeune homme. A cette époque, il était sûr de revoir la princesse un jour. Aujourd'hui, elle avait disparue, elle était morte. Une fois de plus, alors qu'il songeait à la dure réalité, des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Il avait depuis longtemps cessé de les essuyer. A peine avait-il effacé les traces qu'il se remettait à pleurer. Il avait quitté la tente au profit de l'aile protectrice de sa dragonne. Mais même là, le souvenir de l'elfe le hantait. Eragon avait cessé de contacter la reine des elfes, la ressemblance entre elle et sa fille était beaucoup trop douloureuse. Peu à peu, le dragonnier se détachait de lui-même, il tentait d'établir un bilan impartial de sa vie. La douleur d'avoir perdu la femme qu'il aimait l'aidait à se détacher, à ne pas se chercher d'excuse pour telle ou telle chose, à ne pas se sentir coupable. Lentement, il emboitait les pièces du puzzle, les cassaient, les réarrangeaient. Bientôt, les pièces formèrent un ensemble et en l'observant, le jeune homme sentit un frisson parcourir son corps, raz-de-marée le submergeant. Il avait trouvé son vrai nom, il le savait, il le sentait. il était porteur de vie et de mort, d'espoir et d'anéantissement, d'amour et de haine, le destructeur et le bâtisseur. Les larmes cessèrent d'affluer, ils n'avaient pas trouvés le corps de la princesse, il lui restait un infime espoir. A nouveau, il pensa aux paroles de Blagden:
"La pierre noire" Ce pouvait-il qu'il s'agisse d'Helgrind? Les portes de l'enfer seraient elles en réalité les portes de la crypte des âmes?
"Qui jamais ne ment" Là, il ne voyait pas. L'ancien langage, un elfe... Non, eux ne mentait pas dans leur langue mais dans une autre...
"Voit des voleurs et des escrocs" Voleurs et escrocs, monnaie courante en Alagaësia. Quoique, il y avait le Roi qui les surpassait tous.
"Et des fleuves de sang" Helgrind à nouveau, avec ses fannatiques qui se mutilaient volontairement et livraient en pâture aux monstres des esclaves. C'est alors que le dragonnier se souvint de la pierre où le prêtre s'était mutilé, ce devait être ça le rocher. Il fit part de ses réflexions à la dragonne saphir.
"- Tu as un nom exceptionnel. Mais bien qu'il nous reste un espoir, n'espère pas pour rien."
"- Ne t'en fait pas ma belle, l'espoir fait vivre."
Ils passèrent une bonne partie de la nuit à parle du Vrai Nom du dragonnier et du Rocher de Kuithan. Le lendemain à l'aube, le jeune homme rendit visite à sa suzeraine. Les faucons de la nuit l'annoncèrent et lorsque Nasuada en eut donné l'ordre, ils le laissèrent entrer. Il garda un visage de marbre, tous les Vardens étaient affectés par la disparition de la princesse des elfes et Nasuada ne faisait pas exception. Pâle malgré la couleur de sa peau, la reine des Vardens était vêtue de noir -comme la plupart des personnes présentent dans le camp. Il s'inclina respectueusement devant elle.
- Que me veux-tu Eragon?
- Je dois partir pour Helgrind.
Il lui avait annoncé ça de but en blanc, sans la moindre transition ce qui la surprit.
- Pourquoi? Arya serait-elle encore en vie?
Il tressaillit, il n'était donc pas le seul à nourrir des espoirs concernant la survie potentielle de l'elfe.
- Je ne sais pas, sa blessure était très grave... Je ne pense pas qu'elle ait survécu. Mais il faut absolument que j'y aille.
- Tu ne peux pas attendre que nous prenions Dras-Leona?
- Non.
Elle soupira, quelque chose la gênait. Ne pas savoir ce que son vassal voulait faire à Helgrind peut-être? Ou avait-elle compris qu'il lui cachait quelque chose, qu'il avait omît de parler de la présence de sa mère?
- J'ai étais informée que Murthag était venu se battre à nos côtés.
Le dragonnier ne pipa mot, Murtagh se battre à leurs côtés? Aurait-il réussi à changer de Vrai Nom? Et si leur mère y était pour quelque chose? Mais c'était impossible, il l'aurait su ou vu.
- Je ne l'ai pas aperçu...
- Trois Vardens l'auraient vu, après avoir abattu une dizaine de soldats, il se serrait approché d'Arya et d'une femme qui se trouvait près d'elle. Tous deux auraient alors emmenés l'elfe loin de la ville. Cependant mes trois "informateurs" sont d'avis que la blessure était trop grave.
Il ne réagit même pas, il ne voulait pas espérer et être déçu. Il tuerait le Roi et éluciderait le mystère de la disparition de l'elfe. Mais pour l'heure...
- Va, mais revient vite. Si Murtagh attaque nous allons avoir de très gros ennuis.
Le jeune homme s'inclina bien bas devant sa suzeraine puis il partit préparer son voyage pour les portes de l'enfer.
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Lorsque le dragonnier s'éveilla, la douce odeur d'un repas fit gargouiller son estomac. Sortant de sous l'aile de son dragon, il s'installa près du feu. Selena lui tendit une écuelle remplie de racines et de fruits cuits. Le jeune homme grimaça, ils étaient sur la Crête non-loin de Therinsford, le gibier ne manquait pas et ils mangeaient toujours végétariens. L'état de santé de la princesse n'était plus préoccupant, ils avaient réussis à la guérir mais elle restait endormie-ce qui n'était pas sans rappeler au dragonnier la fois où Eragon et lui avaient amené Arya chez les Vardens, à la différence près qu'elle n'était pas empoisonnée.
- Pourquoi ne mange-t-on pas de viande?
Sa mère lui répondit par un léger sourire. A cet instant, il ne rêvait que d'un bon morceau de viande et sa mère se moquait de lui.
- Régime elfique, si tu avais eu la même éducation que ton frère, tu le saurais.
Murtagh ne répondit pas, se contentant de grogner. Ce fut à cet instant que l'elfe bougea, Murtagh se figea sa mère elle, se leva et s'agenouilla à côté de la princesse. L'elfe porta la main au manche de son poignard, prête à se défendre -ou à attaquer. Elle reconnut la Main Noire et ne l'attaqua pas -ce qui ne l'empêcha pas de se tourner vers Murtagh dans une attitude plus agressive que jamais.
- Nous ne sommes pas encore à Ilirea?
- Ilirea?
- Urû’baen!
- Non, nous sommes sur la Crête à proximité de Therinsford. Je ne sais pas comment mais je suis parvenu à rompre certains de mes serments.
- A savoir?
- Le Roi m'avait chargé de te ramener, morte ou vive. Dans le premier cas, il se serait servi de toi pour faire parler un elfe, je ne sais pas son nom, je ne l'ai jamais vu. Dans le deuxième, il aurait... fait de toi sa... chose, son jouet. Il t'aurait détruite pour te reconstruire à sa façon.
Arya était devenue livide, elle avait compris ce que le dragonnier avait tut. Comment allait-il pouvoir expliquer son retard au Roi? Fuite de la princesse, chasse et il en serait revenu bredouille? C'était la porte ouverte aux serments mais il n'avait pas le choix. Arya rangea son poignard et sembla se détendre.
- Je... Merci Murtagh.
Le jeune homme lui décocha un large sourire tout en lui tendant une écuelle débordant de racine et de fruits.
- Ce n'est rien, mon petit frère ne m'aurait jamais pardonné...
Arya sourit à son tour, se détendant réellement cette fois-ci.
- Ça c'est sûr, déjà qu'il va avoir du mal à pardonner à Lupusanghren de...
Elle se tut à temps mais les yeux noirs de Murtagh la transpercèrent.
- Pardonner Lupusanghren de?
- De nous avoir... Interrompus.
-Lui et toi? Vous êtes enfin ensemble?
Un léger sourire s'afficha sur les lèvres de la jeune femme, elle acquiesça sans dire un mot, rougissant légèrement. Murtagh éclata de rire, il était tout de même temps qu'elle cède.
- On ne pourra pas dire que vous vous êtes précipités...
Le sourire se fit plus large, illuminant le visage de la princesse des elfes comme si elle se remémorait un souvenir particulièrement heureux. Le sourire du dragonnier s'élargit, Arya n'avait pas l'air de vouloir le tuer, elle semblait simplement heureuse. Il songea qu'il était temps de savoir ce qu'elle voulait faire mais alors qu'il ouvrait la bouche pour parler, l'elfe retrouva son sérieux et prit la parole:
- Je ne pense pas que les miens t'en veuille pour la mort d'Oromis et Glaedr si tu leurs expliques ce qui s'est produit. Et moins encore si tu aides l'autre elfe à se libérer et que tu fais valoir que tu m'as sauvé la vie.
- Merci, et maintenant que fait-on?
A peine eut-il terminé sa phrase que Thorn commençait à grogner et que le miroir caché au fond de sa poche devenait brûlant.
- Eloignez-vous, il va me contacter.
Elles lui obéirent et se cachèrent sous le couvert des arbres. Murtagh sortit le petit miroir du fond de sa poche, et marmonna la formule permettant au Roi de le contacter. Un vieil homme aux yeux gris et froids apparut alors face à lui.
- Mon seigneur, je suis à vos ordres.
- Tu as mis bien longtemps à me laisser te contacter, que faisais-tu?
- Je suis à la recherche de l'elfe, elle était grièvement blessée mais est parvenue à s'enfuir en direction de la Crête.
- Imbécile! J'ai tout de même une bonne nouvelle pour toi, j'ai enfin capturé ton frère. Cet idiot a préféré se rendre pour que sa dragonne puisse s'enfuir.
Murtagh ne dit rien, il s'était figé. Il ne parvenait pas à y croire.
- Où est partit Saphira?
- Elle se dirigeait vers le Nord. Rentre à Urû’baen, je vais avoir besoin de toi.
- Mais l'elfe?
- La blessure est-elle mortelle?
- Oui.
- Alors, laisse la mourir sur la Crête.
- Bien mon seigneur.
Le contact fut rompu et le dragonnier rangea le petit miroir de communication. Il se tourna ensuite vers les deux femmes, toutes deux d'une pâleur cadavérique. Arya serrait les dents et les poings. Elle plongea son regard dans celui du jeune homme.
- Jure-moi que tu feras tout pour le libérer. Jure le moi!
Il hésita, l'espace d'une seconde, et jura en ancien langage de tout faire pour libérer son frère. La princesse sembla se détendre légèrement. Pourtant, son visage restait fermé.
- Je... J'ai besoin d'être seule pour... Réfléchir.
Elle n'attendit pas et partit en courant à travers les arbres. Murtagh resté seul avec sa mère poussa un profond soupir.
- Elle frôle la mort et quand elle se réveille, elle apprend que celui qu'elle aime est entre les mains du Roi, je la plains de tout mon cœur.
- La dragonne arrivera et elle se calmera. il faut que tu partes, il risque de trouver le temps trop long.
Le jeune homme acquiesça, il rassembla ses affaires et monta sur le dos du grand dragon rouge. il salua sa mère une ultime fois avant que Thorn ne décolle en direction de la capitale de l'Empire.
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Ses joues étaient baignées de larmes, une fois de plus il avait rêvé que l'elfe était toujours auprès de lui. Se réveiller était de plus en plus dur, il lui était si doux de ne plus souffrir, de rêver d'Arya.
"- C’est l'heure petit homme."
"- Je sais ma belle."
Il se leva, à l'est, le ciel se teintait de pourpre. Il lança un regard en direction du ciel et aperçut Aiedail, l'étoile du matin. Il s'avança vers la pierre à laquelle les "offrandes" aux Ra'zacs avaient été attachées. Il posa sa main sur la roche et étendit son esprit pour vérifier qu'il n'était pas espionné. Le jeune homme inspira profondément avant de déclarer en ancien langage:
- Je suis Eragon le tueur d'ombre, dragonnier de son état.
Comme rien ne se produisait, il soupira. Même s'il s'en doutait un peu, il ne voulait pas donner son Vrai Nom. Il marmonna un sort complexe pour éviter que quiconque n'entende son Vrai Nom.
- Je suis Le messager de l'espérance.
La pierre bougea, elle se fendit en deux avant de s'écarter pour révéler un gigantesque escalier taillé à même la roche. Sans hésiter, Eragon s'engagea dans le passage.
"- Soit prudent petit homme, tu vas droit dans les ennuis."
Un léger sourire fit son apparition sur le visage du jeune homme. Hélas, il disparut aussi vite qu'il était apparu.
"- Je sais ma belle, mais je dois être seul."
La majestueuse dragonne ne répondit rien. Elle suivit son dragonnier du regard et attendit. Un peu avant qu'il n'atteigne le bas de l'escalier, le jeune homme entendit des voix. L'une d'elle dépassa les autres:
- Testez-le.
Eragon sentit la peur l'assaillir, à qui pouvait bien appartenir cette voix? En quoi consisterait ce test? Il se calma, et continua à descendre jusqu'à déboucher dans une vaste salle taillée dans la roche. Des torches placées à intervalles régulier éclairaient la vaste pièce. Des silhouettes encapuchonnées sortirent d'alcôves et attaquèrent le jeune homme. Il n'en tua aucun, se contentant de les désarmer et de les assommer. Certains étaient d'une lenteur et d'une force tout à fait humaine alors que d'autres, étaient tout aussi forts et rapide que les elfes. Le dragonnier réussit -avec beaucoup de difficulté- à avoir raison de ses assaillants. Quelques hommes -qui n'avaient pas attaqués Eragon- s'avancèrent calmement, sans sortir leurs armes.
- Qui es-tu?
- Je suis Eragon, le tueur d'ombre, dernier dragonnier libre.
Deux des assaillants que le jeune homme avait désarmé le dévisagèrent. Il entreprit alors de conter son histoire et la raison de sa présence. Deux parchemins lui furent confiés. Certains esprits se lièrent au sien sans qu'il puisse opposer la moindre résistance. Alors, il comprit que des connaissances des plus secrètes lui étaient transmises. Les assaillants et leurs chefs abaissèrent leurs capuchons et le jeune homme reconnut certaines des personnes présentent. Il ne voulait pas être distrait et puis, la personne qu'il voulait voir plus que tout au monde n'était pas là. Il commençât à lire les parchemins et su que les secrets qui y étaient conservés devaient rester secret, le Roi ne devait pas mettre la main dessus. Un des chefs l'arrêta et prit la parole:
- Pourquoi es-tu ici?
- Parce que j'ai perdu l'espoir de gagner la guerre.
- Pour quelle raison?
- J'ai perdu une personne chère et je...
- Saphira?
Le dragonnier se tourna vers le vieil homme qui venait de parler.
- Non. (Il se tourna vers l'elfe qui se trouvait à la droite de l'homme qui venait de parler) C'est Arya.
L'elfe sursauta surpris, il fixa longuement le jeune homme avant de prendre la parole:
- J'ai raté quelque chose à ce sujet? Comment va la reine?
- Islanzadi va plutôt mal ce qui, je pense, est logique. Et oui, j'ai réussi à la faire céder.
- Je suis désolé.
Le dragonnier des Vardens acquiesça avant de reporter son attention sur le chef qui prit à nouveau la parole:
- Ce que nous t'avons appris est dangereux, ce qui est sur ces parchemins peut te détruire. N'utilise ces connaissances qu'en cas de grande nécessité.
- Dans quels cas? Comment puis-je me protéger?
- Si tu deviens trop puissant, seul ton cœur pourra te sauver.
Le jeune homme remercia toutes les personnes présentent et tourna les talons, il ne pouvait pas se permettre de rester.
- Attend, nous n'avons pas fini.
Un murmure, le dragonnier se retourna. Deux alcôves étaient éclairées par une lumière blanche. Dans l'une d'elle, une armure semblait attendre le bon vouloir de son propriétaire. Sur le heaume, on pouvait discerner le symbole du Durmgrist Ingeitum. Sur le plastron, un dragon un dragon crachant une longue colonne de flamme se détachait avec une couleur de bronze. Le bouclier posé contre la jambe de l'armure portait un immense et magnifique pin finement travaillé. Dans l'alcôve voisine, se trouvait une autre armure, plus fine. Elle était éclatante de beauté, sur le plastron, le pin du bouclier de l'autre armure était repris. Le heaume était dépourvu de tout symbole. Sur le bouclier, un dragon, un très jeune dragon, prenait son envol. En dessous, écrit en ancien langage restaient trois mots: Paix, force et sagesse. Le cœur du jeune homme se serra, il avait déjà lu ces mots, il les avait lus dans les appartements de la princesse qui lui manquait affreusement.
- C'est pour moi?
- Oui et non, l'une est pour toi l'autre, pour celui, ou plutôt celle, qui t'aidera et resteras à tes cotés.
- Ces mots, ce sont... Un indice?
- Oui, nous l'avons vu.
- C'est impossible!
- Pourquoi donc?
- Elle est morte.
- Il y a sans doute un autre lien.
Les silhouettes devinrent de plus en plus flous, bientôt, toutes les personnes présentent -excepté le jeune homme- disparurent en fumée. Le dragonnier récupéra les armures, les rangea dans un sac et remonta à la surface. Une fois qu'il fut sorti, le passage se referma dans son dos. Il rangea les armures dans les sacs de selle de la grande dragonne bleue.
Il mangeait lorsqu’à l'horizon, une immense tâche noire apparue. Il sentit son cœur battre plus fort. Il lui restait encore quelques heures, il savait pourtant qu'ils ne parviendraient pas à s'enfuir. Le dragonnier lut calmement les parchemins qu'il avait conservés. Il mémorisa chaque mot comme si un sort avait été lancé de façon à ce qu'il retienne le contenu des parchemins. Il fit ensuite brûler les parchemins, et contempla les cendres jusqu'à l'arrivée du Roi.
"- Que faisons-nous petit homme?"
"- Part, je me charge du Wyrdfell."
"- Tu n'as aucune chance."
"- Je sais mais il ne me tuera pas, je suis bien trop précieux."
"- Mais il va te torturer."
"- Peu importe ma belle, c'est toi qu'il faut protéger."
"- Mais..."
"- Non! J'ai déjà perdu Arya, il est hors de question que je te perde aussi!"
La dragonne saphir décolla et partit en direction de la Crête, alors que le dragon noir atterrissait. Le Wyrdfell descendit de sa monture et se campa face au jeune homme.
- Comptes-tu te battre?
- A moins que vous ne me juriez de laisser ma dragonne en liberté.
- Me jureras-tu fidélité?
- Non mais je ne résisterai pas. vous m'emmènerez à Ilirea et, je ne fuirai pas.
- En ce cas, je te jure qu'elle sera libre, aussi longtemps qu'elle le souhaitera.
Le jeune homme s'avança heureux qu'ils aient parlés en ancien langage et de na pas avoir réellement juré de ne pas fuir. Il avait rangé son arc et son carquois dans les sacs de selles de la dragonne saphir ainsi que Brisingr. Il monta sur le dos du dragon noir, le Roi lança un sort l'empêchant de bouger, alors que le dragon maudit prenait son envol en direction de la capitale de l'empire où la torture attendait le jeune dragonnier. Il sentit une violente pression se faire sur ses barrières mentales. La puissance de l'attaque le déstabilisa, il résista pourtant; les connaissances qu'il avait acquise récemment l'y aidèrent. Ils furent vite à la ville noire, le jeune homme se prépara à subir bon nombre de tortures. Mais le Roi ne le conduisit pas en direction de la salle de torture. Ils traversèrent les cachots, de nombreuses mains jaillissaient sur leur passage, tentant en vain d'agripper leurs vêtements. Ils traversèrent trois salles, les cellules semblaient de plus en plus petites, de plus en plus protégées. Dans la dernière salle, les cellules étaient bardées de sort de protection, aucune main ne se tendit à travers les barreaux. Elle semblait toutes vides. Dans l'une d'elles, un homme semblait dormir. Il ne fallut que quelques secondes à Eragon pour comprendre qu'il s'agissait d'un elfe. Sans bouger, sans même prendre la peine d'ouvrir les yeux, il déclara:
- Je ne céderai pas, je n'ai pas passé huit décennies à résister pour rien.
Contre toute attente, le Wyrdfell eu un large sourire.
- je sais, je sais. Mais je suis surtout venu pour te donner pour te présenter ton nouveau compagnon de cellule, vous allez avoir beaucoup de choses à vous dire...
Sur ces mots, il ouvrit la porte de la cellule et le dragonnier entra. Le Wyrdfell tourna les talons, laissant seuls les deux elfes. Le jeune homme s'assit sur la deuxième couchette de la cellule et se prit la tête entre les mains. Il était enfermé à Ilirea, les tortures ne tarderaient pas et... Il avait perdu celle qu'il aimait. Un bruit léger attira son attention et il leva les yeux en direction de sa source. L'elfe s'était levé et lui tournait le dos.
- Qui es-tu? Pourquoi portes-tu la bague des amis des elfes? Et qu'es-tu censé m'apprendre?
- je suis Eragon, le tueur d'ombre. Il y a peu j'étais le dernier dragonnier libre d'Alagaësia. Cette bague appartenait à mon père, lorsque j'ai rejoint les elfes, la reine a déclaré que j'étais un ami des elfes et me l'a remise. Pour ce que je suis censé vous dire, je n'en ai aucune idée.
- Pourquoi te l'a-t-elle donnée?
- Une elfe avait été faite prisonnière par un ombre du nom de Durza. Je l'ai libérée et conduite auprès des Vardens. Elle m'a testée à l'épée, j'ai perdu. J'ai fini par tue l'ombre grâce à elle. Nous sommes ensuite allés chez les Vardens.
- Comment était-elle?
- Sublime, Deux yeux de la couleur de l'émeraude, des cheveux ailes de corbeaux.
- Et ensuite, que vous est-il arrivé?
L'homme s'était étrangement raidit lorsque le dragonnier lui avait décrit la princesse des elfes. il lui décrivit alors précisément leurs aventures, la mort de Varaug, il continua jusqu'à la disparition de l'elfe. Là, il éclata en sanglot. La torture ne lui faisait pas peur, il souffrait déjà, plus qu'il n'aurait dû pouvoir le supporter.
- Son nom, tu ne l'as pas dit une seule fois.
- Arya...
- NON!
Il tombât à genoux sur le sol de pierre, le dragonnier se précipita vers lui.
- Qu'y a-t-il?
- Tu viens de m'annoncer la mort de ma fille.
Le jeune homme recula, horrifié, il comprenait enfin la démarche du Wyrdfell. |