16) Explication étrange.
Tout autour d’eux tous chuchotaient, se demandant par quel miracle tant de personnes avaient bien pu ressusciter. Eragon et ses compagnons furent conduit sous la tente de commandement des Vardens, là où les souverains rassemblés les attendaient, interdit. Aucun des souverains ne parvenait à comprendre ou même à croire ce que leurs yeux leur montraient. Leurs sentiments n’étaient pas durs à déchiffrer. Nasuada se tourna alors vers Arya et déclara avec calme, alors que son visage quant à lui prouvait le conflit qui l’agitait intérieurement :
- Arya, sommes-nous donc victime d’une hallucination générale ? Est-ce là la folie qui en plus de bien d’autres mots s’abat sur nous ? Imaginons-nous tous ce qui se produit devant notre regard ou un quelconque miracle s’est-il produit ? Toi qui les as conduits jusqu’ici tu devrais pouvoir nous répondre.
Arya fixa longuement les souverains qui se dressaient devant eux, elle songea que tous étaient semblables dans leurs réactions. Aucun n’osait croire que devant eux, des morts se dressaient, bien vivants. Mais ce qui ébranlait le plus les souverains n’était pas tant la résurrection des grands de la Chute que le fait qu’Eragon se dressait devant eux, égal à lui même. Elle même était étonnée par le jeune dragonnier, il ne semblait pas avoir changé le moins du monde et pourtant, pour avoir arpenté son esprit Arya était bien placée pour savoir que son séjour a la capitale l’avait profondément touché. Elle ne pouvait cependant s’attarder sur ce fait pour le moins étrange, prenant une profonde inspiration, elle déclara :
- D’après ce que je peux en juger, nous ne sommes fous, ni n’hallucinons, les personnes qui se trouvent devant nous ont bel et bien ressuscité. et avant que l’idée ne vous viennent de poser la question, j’ai personnellement sondé Eragon, il ne représente pas le moindre danger, pour nous en tout cas.
Elle se tourna alors vers sa mère et se remémora la fois où elle avait regagné la forêt, sa mère à ce moment la pensait morte ou emprisonnée loin d’un lieu où les elfes auraient pu la secourir. Ce fut la seule et unique fois, où elle avait pu voir sa mère dans un tel état mais cette dernière ne manqua pas de relever une faille dans les dires de sa fille.
- Et comment allons-nous pouvoir justifier une telle… anomalie ? Les humains et les nains croiront volontiers a un miracle, une quelconque intervention de je ne sais quel dieu. La difficulté se situe dans la manière dont nous allons expliquer ceci aux notre.
Arya n’y avait pas pensé, elle avait d’abord songé que la folie avait eu raison d’elle, ensuite elle s’était habitué à une telle présence et cessé de se poser des questions. Ne trouvant pas de réponse, elle réfléchit longuement. Eragon brisa alors le silence, d’une voix calme et posée il déclara :
- Les humains et les nains peuvent bien croire à un miracle, les elfes eux ne pourraient-ils croire que l’Alagaësia elle-même cherche à rétablir les forces ? Le Roi se prétend plus fort qu’un dieu, alors pourquoi la terre sur laquelle nous marchons ne tenterait-elle pas de nous venir en aide et de rétablir les forces des opposants ?
Arya l’observa silencieuse, c’était une explication valable et à défaut de mieux la meilleure, seulement elle aurait dû sortir de la bouche d’une personne plus âgée, plus mûre. Pas de celle du dragonnier qui quelques temps plus tôt ne savait même pas faire la différence entre un poison et une quelconque plante. Il n’y avait plus de doute possible, le séjour qu’il avait passé à Ilirea l’avait profondément changé. Il n’était plus celui qu’elle avait connu, il avait gagné en sagesse, et, se servait plus volontiers de son cerveau plutôt que de sa force. Bien que le changement soit radical, la jeune femme n’en était que plus attirée par lui, se sentant plus proche de lui que jamais.
- C’est une explication valable, et qui plus est la seule que nous ayons. Elle devrait pouvoir satisfaire les nôtres. Cependant, aucune personne en dehors de nous ne devra être mise au courant, non par manque de confiance, mais plutôt parce que les nôtres ont l’oreille fine.
- C’est une bonne solution, j’en conviens nous devrions cependant ne pas prendre trop de temps avant de la délivrer. De peur que le trouble ne soit jeté sur nos armées.
Sur ces mots ils sortirent, firent circuler la nouvelle et les explications qu’ils avaient pu trouver. Puis se dispersèrent profitant du court instant de répit qui leur était accordé pour se retrouver et se détendre |