4) Le vaste esprit des elfes :
A son réveil, Arya sentit la chaleur du corps d'Eragon dans son dos. Elle examina alors la position dans laquelle elle se trouvait, tout en avisant l'heure qu'il devait être par le biais de la lumière qui filtrait dans la tente par un léger écartement de la toile. Elle se trouvait le dos collé au torse du dragonnier, un bras enlaçait sa taille l'autre était passé sous le cou de la jeune femme. Elle se retourna vers le dragonnier avec habileté sans le faire bouger. Elle ne voulait pas le réveiller, elle se souvint alors des évènements de la veille et plusieurs émotions l'assaillirent sur-le-champ. D'abord la curiosité, pourquoi Trianna attirait-elle le jeune homme sous sa tente ? La colère et la peine ensuite pourquoi étaient-ils en train de s'embrasser ? Pourquoi était-elle jalouse de la sorcière ? Il semblait apprécier cela puis le dégoût, la colère à nouveau et la peine qui ne partait pas. Le dégoût d'elle-même, elle comprenait ce qu'elle avait dû faire subir au dragonnier en repoussant ses avances et, en l'obligeant à se taire. La colère lorsque le dragonnier lui avait demandé pourquoi elle était peinée et pourquoi elle lui demandait ce qu'il y avait entre Trianna et lui. Et cette peine de l'avoir peut être perdu à jamais qui ne partait toujours pas. Le garçon répliquant qu'il était bien libre et que c'est la sorcière qui l'avait embrassé et non l'inverse. Que cela ne se reproduirait pas. Le soulagement de savoir que le dragonnier ne lui tenait pas rigueur d'avoir repoussé ses avances. Le désir de se rapprocher du dragonnier de plus en plus. Le plaisir l'envahie et elle se trouva à nouveau dans les bras du jeune homme cette nuit-là. Le sentant en elle, les yeux clos, envahie par ce qu'elle ressentait à cet instant et en entendant les paroles d'Eragon dans son esprit. Leurs esprits ne faisaient plus qu'un, ils ne protégeaient que d'infime secret qu'il ne leur appartenait pas de partager. Elle se souvint de chacun des gestes du dragonnier envers elle avec délices. La jeune femme fut tirée de ses pensées par un baiser plein de tendresse que lui donnait le jeune homme, elle s'écarta de lui en souriant, il lui sourit en retour et murmura:
- Je crois que nous devons nous lever
Arya se serra contre lui et se leva à regret. A l'instant où ils sortiraient de la tente, ils ne se montreraient pas plus d'affection qu'à l'accoutumé. Le Roi aurait pu se servir de leurs sentiments comme d'une arme de plus et, selon les propres termes de la jeune femme : « ils ne pouvaient décemment pas faire cela a cette très chère Trianna. »
Eragon sourit, l'elfe haussât les sourcils d'un air à la fois interrogateur et menaçant
- Il est sûr que tu l'adore. Se justifia-t-il.
- Je n'ai pas dit qu'elle m'était chère. Mais elle l'est pour les Vardens au moins jusqu'à ce qu'Islanzadi arrive avec les elfes. Là ce sera une autre histoire, je peux te l'assurer. Mais en attendant évitons de la froisser veux-tu ?
Il l'avait embrassé une dernière fois et était sorti. Arya était sortie à son tour. Ils passèrent leur journée à préparer leur départ, prévu à la première heure le lendemain. Cependant, la jeune femme se trouvait dans la tente auprès du jeune homme. Par l'esprit du moins, certes, la taille et la puissance de son esprit, lui permettaient de se trouver à la fois avec Nasuada, Orik ou encore Orrin sans perdre une miette de la conversation. Mais elle était bien trop heureuse et, certaines de ses réactions ne manquaient pas d’étonner ses interlocuteurs. Ce qui la mettait dans des situations assez embarrassantes car, elle ne pouvait s'expliquer sans risques devant qui que ce soit. Elle fut donc soulagée lorsque le soir vint. Sans un mot elle se dirigea vers la tente d'Eragon qui l’y attendait déjà. Ils bavardèrent dehors innocemment un moment, avant que le dragonnier ne lui propose de pénétrer dans la tente. Elle acceptât mais Lupusanghren s'approcha et demanda à lui parler en privé.
- Sauf votre respect Arya Dröttningu, le dragonnier ne doit pas être détourné de son but. De quelque façon que ce soit et, je vous trouve étrange depuis hier soir et je... Commençât-il
- Peu m’importe le respect, oublions le pour une fois et, demandez moi ce que vous voulez savoir, sans faire de bavardage inutile voulez-vous ?
Elle était tendue de quel droit le magicien l'empêchait de rejoindre le dragonnier
- Soit, pourquoi avez-vous passez la nuit avec le dragonnier?
Arya blêmit, elle savait pertinemment que l'elfe ne lui demandait pas cela pour la forme. Ils avaient dû être entendus par les elfes ce qui la gênait énormément.
- Si vous posez la question c'est que vous savez déjà non?
« En ce cas la réponse est oui. Nous sommes ensembles et, je vous demanderai donc de bien vouloir me jurer de ne rien révéler de tout cela, de quelque façon que ce soit et, à quiconque sans ma permission, celle d'Eragon ou de Saphira. » Cette demande s'adresse à chacun d'entre vous bien entendu.
La deuxième partit de la réponse parvint à l'esprit des elfes qui s'empressèrent de jurer en ancien langage ce que la jeune femme avait demandé. Elle s'éloigna d'eux et rejoint le dragonnier sous la tente et, lui résuma la conversation avant de se blottir contre lui, et de l'embrasser avec tendresse... elle s'endormit à nouveau dans les bras du dragonnier cette nuit-là. |