manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Paix, Force et Sagesse
Par Kalhan
Eragon  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
36 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 24     Les chapitres     4 Reviews    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Rencontres

24) Rencontres.

 

Ils survolaient la Crête depuis près d’une semaine lorsqu’ils la localisèrent. La colère régnait dans l’esprit du dragonnier du Roi lorsqu’il se posa dans une clairière proche de l’endroit où se trouvait la voleuse. Il s’arma de son arc, il n’aimait pas utiliser Zar’roc quand il avait le choix, il détestait cette arme, l’épée de son père, l’épée de l’homme que Murthag détestait le plus au monde. Dans un sens il était reconnaissant à Brom d’avoir tué son père, il lui avait ainsi évité d’avoir à le faire. Lentement et silencieusement, il approcha de la clairière dans laquelle la femme avait trouvé refuge, le Roi lui avait ordonné de récupérer ce qu’elle lui avait dérobé. Il n’avait rien dit au sujet de la voleuse. Bien qu’il en soit étonné Murthag savait que l’absence d’ordre venait du souci que lui avait causé cette perte. Le jeune homme aurait donné n’importe quoi pour savoir ce que cette femme avait dérobé. Hélas, il ne savait que trop bien ce qui l’attendait si il osait poser une question à ce sujet, il n’était pas prêt à prendre le risque de se faire torturer pendant des heures pour une telle question. Il arrivait dans le dos de la voleuse, celle-ci était assise sur une souche devant un feu qui ne semblait pas dégager de fumée. Un sourire se dessina sur les lèvres de Murthag, ainsi son adversaire connaissait l’art de la magie, le combat qui suivrait n’en serait que plus intéressant. La capuche de la femme n’était pas relevée, il pouvait voir ses cheveux châtain tomber en cascade dans son dos jusqu’à la hauteur de ses reins. Dans la chevelure de la femme des fils de la couleur des rayons de la lune étaient visible, seul signe trahissant le fait que la voleuse avait un certain âge. Il ne vit pas le moindre signe du sac qu’il l’avait vu porter. Rien d’étonnant, elle avait très bien pu le cacher dans le creux d’un arbre pour venir le chercher plus tard. Il allait devoir l’interroger pour savoir où était passé le sac et son contenu. Il arma son arc et visa la main que la femme venait de poser sur le sol comme pour caresser l’herbe qui l’entourait. La flèche partie en sifflant vers la main. La voleuse bougea si vite que sa main devint floue. L’instant d’après elle tenait la flèche que le dragonnier venait de décocher dans sa main, la main qui aurai dû être transpercée par le tir du jeune homme. Il ne comprit pas tout de suite ce qui venait de se passer et ce que cela impliquait. Une elfe, il avait affaire à une elfe, il failli éclater de rire. Une elfe avait réussi à s’introduire dans le château du Roi et y avait dérobé un objet très précieux. Soudain, tout se mit en place dans l’esprit du fils de Morzan, l’elfe avait dû trouver le moyen de voler l’œuf au Roi. C’était la seule solution, la seule valable, les elfes ne connaissant pas l’existence des cœurs des cœurs, sauf ceux que son frère avait mis au courant. Il aurait parié n’importe quoi qu’Arya faisait partie de la confidence, Eragon savait-il qu’elle était la princesse des elfes ? Murthag en doutait fort. Il ne savait comment attaquer la femme qui attendait calme, paisible, le dos tourné en direction du fils du parjure, en direction de l’aîné des fils de la compagne de Morzan. Thorn atterrit alors face à la femme qui avait réussi l’exploit de voler le Roi. Le dragon poussa un rugissement destiné à apeurer la jeune femme. Murthag approcha prêt à poser Zar’roc –qu’il venait de dégainer- sur le cou de l’elfe. Elle para le coup sans se retourner, l’épée qu’elle avait dégainée avait la couleur du saphir. Surpris autant par les réflexes de la femme que par l’épée qu’elle venait de dégainer, une épée de dragonnier. Murthag recula d’une dizaine de pas, elle s’était redressée, faisant face à Thorn sans sembler impressionnée par le dragon qui lui faisait face. Le jeune homme pouvait sentir à travers leur lien l’amusement mêlé de peur que ressentait son dragon. Elle prit alors la parole, la voix n’était pas inconnu au dragonnier, mais elle appartenait à un passée trop lointain.

 

-         Si tu veux me tuer, il faudra faire mieux, beaucoup mieux. Si par contre, tu veux des réponses, et un moyen d’échapper au contrôle du Roi, viens t’asseoir prêt de moi.

 

La curiosité l’emporta rapidement sur tous les autres sentiments du jeune homme. De nombreuses questions se bousculaient dans son esprit.

 

« - C’est bon mon ami, allonge toi. On s’occupera d’elle plus tard si ce qu’elle nous dit ne nous convient pas. »

 

Le dragonnier prit soin de ne pas lever les yeux sur le visage de la femme avant de s’être assis en face d’elle, entre les pattes de son dragons rouge. Lorsqu’il posa enfin ses yeux sur le visage de celle qui portait une épée de dragonnier à son coté, il crut qu’il était devenu fou. Face à lui, assise et parfaitement calme se trouvait sa mère. La femme qu’il avait crue morte peu après son père le détaillait calmement comme si elle n’avait jamais disparue.

 

-         M… Maman ? C… C’est toi ?

 

Elle sourit, son sourire était chaleureux, doux. Il avait l’impression de ne plus pouvoir s’en passer. Son regard se tourna vers Thorn et elle le détailla à son tour. Puis ses yeux se posèrent sur Zar’roc que le dragonnier avait gardé à la main. Son sourire disparut, son regard s’assombrit et elle soupira.

 

-         Oui, c’est bien moi.

 

Murthag n’arrivait pas à en croire ses yeux ni ses oreilles, sa mère, la femme qu’il croyait disparu depuis des années lui confirmait qu’elle était bien là. Il tenta de se raisonner, de se dire que ce n’était pas possible, sans le moindre succès. Elle reprit la parole avant qu’il n’ait put esquisser le moindre geste pour ranger Zar’roc.

 

-         Voilà bien longtemps que je n’ai pas vu cette épée, et, je ne m’en plains pas vraiment. Il serait très long de t’expliquer la raison pour laquelle j’ai survécu. Cependant je peux te dire que j’ai changé de vrai nom grâce à un autre dragonnier. Le père de ton frère, Eragon.

 

Il ne broncha pas, ça n’avait pas le moindre sens, le père d’Eragon était aussi Morzan. Qui d’autre aurai pu… Calmement, il se remémora tout ce que son frère lui avait révélé, sans trouver qui pourrait bien être ce père.

 

-Qui et comment ? Morzan ne t’as pas fait jurer vœu de fidélité ?

 

Elle eut un nouveau sourire et Murthag l’imita. Thorn posa sa tête sur le sol à côté de son dragonnier et poussa un léger soupir. Ce dernier lui lança un regard surprit, auquel le dragon rubis ne répondit pas.

 

-         Il m’a bel et bien fait lui jurer fidélité en ancien langage. Seulement, il m’y a forcé en utilisant mon véritable nom, me faisant ainsi jurer sur mon nom. Ce fut une de ses plus grandes erreurs. Un dragonnier dont la dragonne avait été tuée par Morzan et son dragon, s’est introduit dans le domaine en tant que jardinier.  Je l’ai rencontré, je me suis liée d’amitié avec lui. J’ignorais mes sentiments, mon cœur me hurlait que je l’aimais, mais ma raison ne cessait de me dire que c’était impossible. Je lui ai livré des informations qu’il livrait ensuite aux Vardens, je le savais et je trahissais Morzan. Le premier et le dernier des parjures était trahi par sa Main Noire, son assassin personnel, son jouet favori. Peu à peu mon nom véritable a changé, je suis devenue Selena, la compagne de Brom, le dragonnier qui créa les Vardens et qui initia l’alliance entre les nains, les Vardens et les elfes. J’ai échappé à Morzan, j’ai échappé à la mort. Je me suis libérée et je vais le retrouver.

 

Murthag eu un sourire amer, il ne voulait pas que le sourire et la lueur présente dans le regard de sa mère s’efface mais il n’avait pas le choix, il devait le lui dire, ne pas la laisser avoir de faux espoirs.

 

-         Brom est mort, les Ra’zacs l’ont tué alors qu’Eragon et lui les poursuivaient pour venger la mort d’un certain Garrow, ton frère si j’ai bien compris. J’ai sauvé mon frère, nous sommes allés à Gil’ead il y fut emprisonné, je le libérait lui et une elfe du nom d’Arya. Nous nous sommes rendus chez les Vardens par la suite, les jumeaux m’ont ramenés à Galbatorix qui me fit jurer fidélité sur mon nom et… lança un sort pour savoir si je changeais. Si mon vrai nom change, je dois retourner auprès de lui et jurer fidélité à nouveau.

 

Le sourire disparu du visage de Selena, dans son regard la peine et la douleur remplacèrent la joie que son fils avait observée quelques instants plus tôt.

 

-         Je vois, il s’agit bien de mon frère. Remet toi en question et ton nom changera, j’ai pu parler avec des elfes, il est impossible d’être avertit du changement du nom d’une personne.

 

-         Il le sait car mes serments ne sont plus actifs. Il le sait parce qu’il possède le cœur de mon dragon.

 

Un sourire se dessina à nouveau sur le visage de sa mère. Ses yeux se posèrent sur le dragon allongé dans le dos de Murthag.

 

-         Le cœur de ton dragon n’est plus entre ses mains, change, il ne pourra pas savoir.

 

Le dragonnier mit un certain temps à comprendre ce que voulait dire la femme qui lui faisait face. Ainsi, il s’agissait du cœur des cœurs de Thorn que le Roi voulait qu’il récupère. Cela faisait déjà plusieurs semaines que le jeune homme se tournait vers les autres, un moment qu’il tentait de changer.

 

-         Où est-il ? Je change mais je suppose que ce sera long.

 

-         Oui, ce sera très long, à moins que tu ne fasses un changement significatif. Le cœur des cœurs de ton dragon se trouve en possession de ton frère et de la jeune femme qui l’accompagnait.

 

Une fois de plus, Murthag mit un temps énorme à comprendre ce que sa mère lui disait. Ainsi, elle avait vu Eragon, et elle lui avait donné le sac et son contenu. Le jeune homme eu un léger sourire. S’il revenait bredouille auprès du Roi, celui-ci ne lui en voudrait pas trop. Eragon était devenu un adversaire dont il devait se méfier. Il lui suffirait de faire un détour par le désert du Hadarac pour gagner du temps et ainsi laisser à son frère le temps de se renforcer et de se mettre en sécurité.

 

-         Racontes moi tout ce qui t’es arrivé et je te conseillerai pour que tu puisses changer de nom plus facilement.

 

-         Et bien…

 

 

…………………………………………………………………………………….

 

 

Courir aurai sans doute était plus rapide mais la prudence les avaient poussé à prendre des chevaux avec eux. Plusieurs semaines qu’ils galopaient en direction de Gil’ead. Plusieurs semaines que la princesse des elfes se renfermait sur elle-même. La nuit était tombée sur leur camp, ne trouvant pas le sommeil malgré la présence réconfortante du dragonnier dans son dos, elle s’était levée et isolée quelques instants. Plus d’une heure s’était écoulée lorsqu’Eragon la rejoignit, il ne dit rien, venant simplement s’asseoir près d’elle. Sa seule présence calmait un peu la jeune femme mais elle n’était pas suffisante.

 

-         Je n’arrive pas à dormir.

 

Elle ne comprenait pas pour quelle raison elle s’expliquait, elle n’avait pas à donner de raison à Eragon. Un léger sourire apparut sur le visage de son ami.

 

-         Tu n’as pas à t’expliquer, c’est normal.

 

Ils seraient à Gil’ead le lendemain, elle n’avait aucune envie d’arriver là-bas. De nombreuses raisons la poussaient à ne pas vouloir de la fin de ce voyage. Gil’ead était la ville dans laquelle elle avait été torturée par Durza. Gil’ead signifiait la fin de son voyage seule avec le jeune homme.

 

-         Je… J’ai peur.  Je sais que c’est irrationnel mais j’ai peur.

 

Il passa un bras autour des épaules de la princesse, celle-ci ne résista pas et se blottit contre le torse du dragonnier. Il était surpris, c’était certain, mais il ne fit pas le moindre commentaire, le moindre geste trahissant cette surprise.

 

-         Ne t’en fait pas Arya, Durza est mort, la ville appartient aux elfes, je suis là et Saphira aussi.

 

Elle ne bougea pas, oui, Durza était mort, oui, la ville appartenait aux siens, oui, il était là et… Saphira aussi. La logique la poussait à se détendre mais rien n’y faisait, la peur demeurait présente, ses souvenirs aussi.

 

[i]Ils seraient sortis de la forêt le lendemain, elle avait peur, ce n’était pas la peur qu’elle avait l’habitude de ressentir lors de ses missions. La menace était invisible, elle ne pouvait la voir ou la toucher. Elle en avait parlé à ses compagnons, ceux-ci ne l’avait pas écoutée, ils étaient partis, tout se passait bien. Ils se détendirent, les chevaux s’emballèrent, le sien était plus rapide que les autres. Ses compagnons étaient morts, criblés de flèche. Elle s’était battue de son mieux, ils l’avaient encerclée, elle n’avait plus le choix. L’œuf ne devait pas tomber entre les mains du Wyrdfell ou entre celles d’un ombre, trop de chose dépendaient du dragonnier promit à cet œuf. Elle l’avait envoyé à Brom ou du moins, elle avait essayé. L’ombre l’avait capturée, elle avait été enfermée à Gil’ead, elle avait été torturée dans cette ville.[/i]

 

-         Je sais tout ça, sauf pour Saphira mais tu as certainement raison… Cependant, je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur. C’est un peu comme la nuit de ma capture, je ne me sentais pas en sécurité, j’avais peur et… Rien ne me permettait de prouver que quelque chose n’allait pas, nous sommes tombés dans le piège de Durza.

 

Il la serra un peu plus fort contre lui, elle se laissa aller et se détendit encore un peu plus contre son torse. Si la situation perdurait, elle ne pourrait cacher très longtemps ses sentiments au dragonnier.

 

-         Je me suis réveillé pour deux raisons, la première, c’est que tu n’étais pas près de moi. La deuxième, je sentais ma dragonne à proximité, elle a atteint Gil’ead. Elle a dû sentir ma présence, nous la croiserons demain.

 

La princesse sourit, si Saphira les rejoignait il n’y aurait pas de danger, elle protégerait Eragon. Elle comprit alors qu’elle avait peur pour le jeune homme qui tentait de lui faire oublier cette peur. Elle ne supporterait pas de perdre une deuxième fois une personne aussi proche.

 

-         Si Saphira arrive alors tout ira bien… Elle t’empêchera de faire des bêtises.

 

Le sourire du dragonnier s’élargit, un sourire d’enfant heureux, un sourire pur et insouciant. Le cœur de la jeune femme eut un raté à la vue de ce sourire et elle ne put s’empêcher de le lui rendre.

 

-         Elle et toi êtes souvent du même avis, elle dit toujours que je m’attire tout un tas d’ennui quand elle n’est pas là pour m’empêcher de faire des bêtises. Cependant, en son absence c’est généralement toi qui remplis ce rôle.

 

Elle s’écarta légèrement de lui toujours souriante. Il ne tenta pas de la retenir, elle se maudissait intérieurement de lui avoir fait faire ce stupide serment.

 

-         C’est bien la preuve que j’ai raison, mais il te faut reconnaître qu’une dragonne est bien plus dissuasive qu’une elfe.

 

Il conserva son sourire et une lueur étrange s’alluma dans son regard. Il la relâcha totalement reprenant sa position initiale.

 

-         Une dragonne est dissuasive certes, mais une elfe peut
être tout aussi  dissuasive quand elle le souhaite.

 

Elle soupira et se leva, elle était à nouveau calme, parfaitement calme. La nuit les entouraient, un linceul de calme et de silence. Elle savait qu’elle ne pourrait pas s’endormir, elle était préoccupée dès qu’elle cessait d’agir.

 

-         Si nous partions, je doute de pouvoir dormir, et, tu m’as l’air d’avoir hâte de retrouver Saphira.

 

Il se leva d’un bond et partit rassembler leurs affaires, elle lui emboîtât le pas et l’aida. Il ne leur fallut que quelques minutes pour tout rassembler et partir. Le soleil aurait-été à son zénith si de gros nuages d’orage ne l’avaient masqué, un groupe d’une centaine de soldats arrivait droit sur eux. Eragon et Arya cherchaient en vain un moyen de se cacher. Les soldats s’approchaient dangereusement, Gil’ead était en vue, le ciel commençât à verser ses larmes. L’atmosphère était pesante, les deux amis mirent pied à terre lorsque les soldats de l’Empire leur barrèrent le passage.

 

-Qui êtes-vous et où allez-vous comme ça ?

 

L’homme qui venait de parler avait une trentaine d’année, rasé de près, il semblait prendre soin de sa personne.

 

-         Je me nomme Evan et voici ma femme Helena. Nous nous sommes mariés récemment et rendons visite à de la famille présente à Gil’ead.

 

La princesse ne broncha pas, la raison de leur visite à Gil’ead était une demi vérité puisque la reine des elfes devait s’y trouver et qu’elle était sa fille. Le reste n’était que mensonge, elle appuya la déclaration du dragonnier en lui lançant un regard plein d’amour et, en s’approchant de lui pour qu’il puisse passer un bras autour de sa taille. Elle le vit lancer un regard inquiet en direction du ciel, Saphira devait être encore loin. Elle étendit son esprit au-delà des soldats présent devant eux, un groupe d’elfe arrivait dans leur direction mais ils étaient trop loin pour leur venir en aide. Sans qu’elle ne comprenne pourquoi, elle vit les soldats dégainer leurs épées, l’un d’eux fonça tête baissée sur le jeune homme, Eragon lui transperça le cœur en moins d’une seconde. Arya sortit sa propre arme et se mit en garde. Le tonnerre retentit, la foudre s’abattit non loin d’eux et malgré le chaos ambiant, elle put voir une épée profiter du fait que le dragonnier était occupé par trois soldats pour s’enfoncer dans la chair du jeune homme, le blessant grièvement. Il réussit l’exploit de tenir tête à ses assaillants le temps que la princesse parvienne jusqu’à lui et les tues. La blessure était grave et profonde, la lame de mauvaise facture s’était brisée, laissant des éclats dans la plaie et déchirant un peu plus la chair. Elle ne pouvait le soigner, il tomba à genoux, il restait cependant trop de soldat pour qu’elle puisse s’occuper de la blessure de celui qu’elle aimait en paix. Elle se leva, dernier rempart entre le jeune homme et leurs assaillants, ils étaient encore trop nombreux, elle était à bout de force et le désespoir la gagnait lorsque soudain, un rugissement couvrit le bruit de la pluie, du tonnerre, de la foudre et des épées qui se croisaient. La dragonne saphir atterrit et cracha de longs jets de flamme sur les soldats qui grillèrent dans leur armure, réduisant rapidement l’effectif de ces derniers. Arya se chargea des survivants, avant de se tourner à nouveau vers le dragonnier. Il perdait beaucoup de sang, elle déchira la chemise qu’il portait et examina de plus près la blessure. Elle constata rapidement qu’elle ne pourrait le guérir seule. Elle appela les chevaux en ancien langage et fouilla frénétiquement les bâts. Elle finit par trouver une chemise propre, la déchirant et usant de la magie, elle créa un bandage qui limiterait la perte de sang du dragonnier. Ce dernier étant inconscient, elle demanda à Saphira la permission de monter sur son dos pour le conduire plus rapidement à Gil’ead où les elfes le soignerai. La majestueuse dragonne accepta et l’elfe grimpa sur son dos après y avoir installé Eragon avec l’aide de sa dragonne. Elle étendit son esprit en direction des chevaux et leur enjoignit de rallier rapidement la ville. Ils ne pourraient s’égarer et seraient en sécurité, les elfes venus de Gil’ead ne leur ferai pas de mal. La dragonne volait très bas dans le ciel pour éviter d’être foudroyée. Arya faisait de son mieux pour arrêter l’hémorragie d’Eragon, elle pouvait sentir Saphira lui transmettre de l’énergie. La princesse étendit son esprit en direction des sentinelles de la ville. Il fallut plusieurs minutes pour établir un contact avec un des elfes présents.

 

« - Qui êtes-vous et que voulez-vous ? »

 

La question la mit en colère sans qu’elle sache vraiment pourquoi. Elle inspira profondément avant de répondre dans sa langue natale d’une voix dure.

 

« - Je suis Arya Dröttningu, je suis avec Eragon Shur’tugal et Saphira Bjartskular. Nous avons besoin de magiciens, Eragon a été grièvement blessé. »

 

L’homme ne répondit pas tout de suite, il se demandait sans doute comment réagir. Il n’avait vraiment aucune raison de faire confiance à deux personnes ayant disparus.

 

« - Comment être sûr que ce n’est pas un piège ? Que vous n’avez pas trahis ? »

 

Question compréhensible de la part de son interlocuteur, elle prit quelques secondes pour ordonner ses idées et pour chercher ses mots. Ils étaient proche de Gil’ead, le dragonnier était au plus mal et elle ne pouvait rien pour lui, elle devait agir vite.

 

« - Je jure que nous ne servons le Wyrdfell en aucune façon. Vous pouvez aussi m’arrêter à mon arrivée et mettre Eragon sous bonne garde. Saphira pourra fouiller notre esprit et confirmer mes dires. Je me laisserai faire et notre dragonnier est inconscient. »

 

« - C’est ce que nous ferons, les magiciens vous attendent. »

 

La jeune femme le remercia et rompit le contact. Elle se sentait très affaiblie, le dragonnier était de plus en plus pâle. Saphira atterrit sur la place principale de la ville, de nombreux elfes les attendaient. Ils aidèrent la princesse à descendre le dragonnier du dos de sa dragonne. Ils l’amenèrent en lieu sûr avant de le soigner. Arya fut conduite dans une des plus belles chambres de la forteresse. La fatigue commençait à lui donner mal à la tête. Pourtant, la jeune femme était trop inquiète pour dormir. Un plateau lui fut amené, les fruits et légumes dont il était chargé étaient appétissant. Elle n’y toucha pas, la boule que formait son estomac l’en empêcha. L’esprit de Saphira vint effleurer le sien, elle abaissa ses barrières mentales.

 

« - Ils ont fini de le soigner, il est toujours inconscient mais il va bien. »

 

La boule de son estomac se détendit, elle sentit la fatigue peser sur elle. Si bien qu’elle peinait à garder les yeux ouverts. La nouvelle du rétablissement du jeune homme la soulageait.

 

« - Bien, merci de me l’annoncer. »

 

« - Il faut que je vérifie. Mon petit homme dort mais j’ai eu accès à ses souvenirs. Maintenant, c’est ton tour. »

 

Arya le savait, ça ne la dérangeait pas vraiment. Ou du moins, le fait que Saphira fouille sa mémoire ne la gênait pas, le fait qu’Eragon soit mis au courant de certaines choses la gênait davantage.

 

« - Bien, mais jure moi de ne rien dévoiler de ce que tu apprendras à Eragon. »

 

Elle put sentir l’étonnement de la dragonne, elle le comprenait mais ne pouvait s’expliquer. La princesse s’allongea sur le lit, l’épuisement commençait à avoir raison d’elle, lorsque la voix de Saphira résonna dans sa tête.

 

« - Je te le jure »

 

La jeune femme abaissa ses dernières défenses, livrant son esprit à la dragonne saphir. Celle-ci ne mit pas longtemps à cesser de fouiller ses souvenirs.

 

« - Tu l’aimes ! »

 

La princesse ne dit rien, étendu sur le dos, les yeux clos, elle se serrait endormie si la dragonne n’avait pas été présente dans son esprit. La surprise que cette dernière lui faisait parvenir amusait étrangement l’elfe.

 

« - Pourquoi ne lui as-tu rien dit ? »

 

« - J’avais peur, de sa réaction, de celle des miens, de la tienne… »

 

La peur, encore et toujours le même fléau qui empêchait la jeune femme d’agir. Une larme perlait au coin de son œil, elle ne savait pas du tout comment elle aurait réagi si le dragonnier avait perdu la vie des suites de sa blessure. Cette seule idée la blessait au plus profond de son être, elle avait déjà perdu un homme qu’elle aimait –sans le lui avoir avoué- elle ne voulait plus ressentir une telle douleur.

 

« - Je ne sais pas comment auraient réagi les elfes, mais je pense pouvoir dire que mon dragonnier aurai très bien réagit… Quant à moi, Eragon t’aime, être avec toi le rendrait heureux, tu as prouvé que tu étais différente de Tr… disons d’autres femmes. Je ne souhaite que le bonheur de mon petit homme, c’est pourquoi, je peux dire que tu as tout intérêt à le lui dire, et ce, bien avant la fin de cette guerre. »

 

« - Merci Saphira. »

 

« - Ce n’est rien, je te préviendrai quand il se réveillera. »

 

« - Merci. »

 

La dragonne se retira de l’esprit de l’elfe. Cette dernière réfléchissait, attendre la fin de la guerre ne lui paraissait plus être la solution idéale. La fatigue l’empêchait de réfléchir clairement. Elle se déshabilla avant de se glisser sous les couvertures. Elle mangea quelques fruits avant de s’endormir en songeant à son aveu futur.

 

 

…………………………………………………………………………………….

 

 

Trois jours, trois jours passés sur la Crête avec pour seule compagnie son dragon et… sa mère. Il avait détaillé à celle-ci sa vie, il aurait dû retourner à Urû’baen auprès du Roi, mais il ne s’était pas décidé à le rappeler auprès de lui. Le dragonnier ne s’en plaignait pas, il pouvait souffler encore un peu.

 

-         Tu devrais te tourner vers les autres.

 

Il ne comprenait pas pourquoi sa mère lui disait ça. Ou du moins, il ne comprenait pas ce que ça pourrait bien changer.

 

-         Je ne comprends pas, j’ai toujours agi au mieux.

 

Elle lui sourit et plongea dans ses pensées un moment, dans des moments comme celui-ci, elle lui rappelait Nasuada.

 

[i]Il était enfermé dans cette cellule depuis quelques heures, de la nourriture lui avait été apporté ainsi que de l’eau. Il enviait Eragon, lui au moins était libre d’aller où bon lui semblait. Il restait pourtant hors de question qu’il laisse ce type rentrer dans sa tête, dans son sanctuaire. Personne ne pénétrerait dans son esprit, personne ne connaîtrait ses pensées les plus intimes. La simple pensée que quelqu’un puisse franchir le rempart de son esprit le révulsait, la colère grondait en lui. On l’avait enfermé ici parce qu’il était le fils de Morzan, il ne supportait pas cette injustice. La porte s’ouvrit, une jeune femme à la peau noire avança, elle portait quelques livres dans ses bras. Elle était belle et enveloppée d’une étrange aura, elle avait à peu près l’âge du jeune homme. Elle fit signe aux gardes de refermer la porte, puis, elle déposa les livres sur le lit.

 

-         Bonjour, je suis Nasuada, fille d’Ajihad. Je t’ai apporté un peu de lecture.

 

Il n’en croyait pas ses oreilles, Ajihad lui faisait-il confiance ?

 

-         Bonjour, je suppose qu’il est inutile que je me présente. Merci pour la lecture, mais dis-moi, ma dame, comment se porte l’elfe que nous vous avons ramené ?

 

Elle le regarda, un léger sourire aux lèvres, plongée dans ses pensées. Au bout d’un long moment qu’il avait passé à la contempler, elle reprit la parole.

 

-         Elle se porte mieux, nos guérisseurs continus de la soigner mais elle n’est plus en danger. Mon père te fait savoir que tu n’as qu’à demander ce dont tu as besoin, nous te le ferons parvenir.

 

Il sourit à son tour, il appréciait lire mais il ne pouvait pas être pleinement satisfait par ce passe-temps.

 

-         Et bien, je ne serais pas contre un peu de compagnie. Je trouve plus intéressant de parler que de lire.

 

Elle l’observa un moment, elle réfléchissait. Elle s’avança finalement et s’assit sur le lit à côté de lui.

 

-         Et bien, discutons.[/i]

 

Elle l’observait, attendant qu’il revienne dans le présent. Elle ne fit pas le moindre commentaire sur son égarement.

 

-D’après ce que tu m’as dit, tu as toujours agit au mieux pour toi. Il serait temps que tu agisses au mieux pour les autres. Aides les Vardens et les elfes, même de façon indirecte, tu affirmeras ta position par la suite.

 

Toujours agit au mieux pour lui ? Il réfléchit longuement, sa mère disait peut-être vrai. Il se demanda alors de quelle façon il pourrait aider les Vardens et leurs alliés. Plusieurs idées lui vinrent à l’esprit, mais pour la plupart, il aurait besoin d’aide pour mettre cette idée en pratique, l’aide de ceux qu’il voulait aider. Un contact ou un espion lui serait nécessaire. Son regard se posa alors sur sa mère, elle pourrait peut-être lui servir de contact avec les Vardens. Il ne put formuler sa question car elle reprit la parole.

 

-         Je pourrai t’aider en transmettant des messages. Je connais une personne qui sera ravie de nous aider.

 

Il réfléchit longuement à ce qu’il allait leur révéler. Un élément que le Roi lui avait révélé lui sembla plus important que les autres.

 

-         Il va falloir leur expliquer qu’Eragon et Arya n’ont pas été enlevé par Galbatorix, ni par quiconque d’ailleurs. Le Roi a trouvé un nouveau sortilège qu’il a voulu tester. J’étais chargé de les surveiller lors de leur voyage vers Gil’ead. Le sort a eu pour effet de les envoyer dans une clairière sur la Crête ou plutôt de les pousser à y aller. Pendant ce temps-là, ils… dormaient, en quelque sorte. Ils se nourrissaient et buvaient normalement mais… Le sort les a placé dans un monde où leurs rêves se sont mêlés, pour créer un monde en quelque sorte parfait, à leurs yeux en tout cas. Ils n’auront donc pas changé de camp. Je leur ai restitué l’épée du maître d’Eragon, Naegling, par le biais d’un sort, je l’ai amené dans une clairière proche et créé un ruisseau pour qu’ils puissent la trouver.

 

-         Pourquoi ne pas l'avoir laissée directement à côté d'eux ?

 

-         Le Roi me l'a interdit, enfin, il m'a interdit de la restituer à mon frère. J'ai donc utilisé un moyen détourné... Je ne savais pas quand ils se réveilleraient, ou même si ils se réveilleraient. J'ai tenté ma chance, j'ai pris l'épée d'Arya et l'ai plantée dans un arbre proche, de sorte que la garde pointe dans la direction du ruisseau. J'espère qu'ils ont compris et qu'ils ont trouvé l'arme.

 

-         Qui est cette Arya ?

 

-         Une elfe qu'Eragon et moi avons sauvé de Gil'ead, où un ombre du nom de Durza, la retenait prisonnière. Il tient beaucoup à elle.

 

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, il se souvint de la période la plus heureuse de sa vie, le temps qu'il avait passé parmi les Vardens, enfin accepté par ces derniers.

 

-         A quoi ressemble-t-elle ?

 

Il fut étonné par la question avant de se rappeler que sa mère lui avait parlé d'une jeune femme accompagnant Eragon. Son regard s'illumina et son sourire s'élargit.

 

-         Si tu l'as vu tu le sais.

 

-         On peut facilement modifier son apparence par magie.

 

-         Les yeux de la couleur de l'émeraude, un regard intense qui te transperce et semble lire au plus profond de ton âme. Ses cheveux sont plus noirs qu'une nuit sans lune. Pour le reste, c'est une elfe tout à fait normale.

 

-         J'ai connu bien des hommes qui se seraient damnés pour avoir une chance de la séduire.

 

Ses yeux brillaient aussi intensément que ceux de Murthag. Il comprit alors qu'elle l'avait bel et bien vu, elle accompagnait donc le dragonnier des Vardens. C'était une bonne nouvelle, il prenait moins de risques en voyageant avec elle que seul.

 

-         Elle est belle, même très belle, je ne dirai pas le contraire, mais une autre occupe mes pensées et, je maudis le Tyran un peu plus chaque jour de m'avoir séparé d'elle.

 

Il se tut, il n'avait plus rien à ajouter, ses pensées se dirigèrent à nouveau vers elle et la douleur revint. Il se concentra alors sur les autres informations qu'il pourrait livrer aux ennemis de l'Empire. Il les livra rapidement à sa mère pour changer de sujet.

 

 

.................................................................................................................................

 

 

Arya s'éveilla lentement, elle ne s'était plus sentie aussi mal en se réveillant depuis que Murthag et Eragon l'avaient sorti de Gil'ead. Ce simple constat lui serra le cœur, le dragonnier ne s'était toujours pas réveillé et elle s'en inquiétait. Elle se leva et se lava, il était étonnent de constater la présence d'une baignoire remplie d'eau chaude dans la pièce adjacente, mais la princesse ne voulait pas se poser de questions. Elle se leva, s'habilla, finit son plateau et s'apprêta à sortir. Arya ouvrit la porte et se retrouva en face de la reine des elfes. Elle recula et invita sa mère à entrer. Cette dernière s'assit sur le lit et la dévisagea longuement avant de répondre au salut rituel que sa fille venait d'entamer.

 

-         Tu vas bien ?

 

La princesse garda le silence un moment, se demandant quelle était la bonne réponse et, si sa mère pouvait voir qu'elle n'allait pas vraiment bien. A moins d'être aveugle, Islanzadi se rendrait compte de l'état de sa fille, Arya devait trouver une justification plausible.

 

-         Disons que j'ai connu mieux.

 

La reine haussa les sourcils, la réponse ne la satisfaisait pas. Elle attendit l'inévitable question en cherchant la meilleure réponse possible. Elle la trouva une fraction de seconde avant que sa mère ne pose sa question.

 

-         Que t'arrive-t-il ?

 

-         J'ai dépensé beaucoup d'énergie pour vaincre ces soldats et maintenir Eragon en vie. Je m'inquiète pour lui et, je suis dans la ville où Durza m'a torturée pendant près d'un an. En dehors de ces « détails », tout va parfaitement bien.

 

Elle ne mentait pas, depuis le début de la conversation les deux femmes adoptaient la langue des elfes. Elle omettait juste de parler à la reine de son amour pour Eragon et de la bonne dizaine de blessures diverses laissées par le combat qu'elle n'avait pu soigner. Islanzadi laissa un moment s'écouler avant de reprendre la parole.

 

-         Où étiez-vous passés ? Saphira n'a pas su me le dire.

 

Arya eu un léger sourire et se demanda si la théorie qu'elle avait développé était exacte, elle y réfléchit un moment avant de se tourner à nouveau vers sa mère.

 

-         Je ne sais pas trop, nous nous sommes éveillés sur la Crête à proximité de Carvahall. Je pense que nous avons été endormis par magie. Le plus étrange c'est que nous étions toujours ici, mais dans un monde parfait, utopique. Un monde dans lequel se mêlaient à la perfection nos fantasmes, nos peurs, nos désirs, nos rêves et nos cauchemars. Un monde à la fois proche de celui-ci et terriblement lointain.

 

La reine des elfes ne dit plus rien à ce sujet. Elle parla un moment avec sa fille de sujets plus léger puis elle prit congé. La princesse sortit et mangea à nouveau avant d'aller voir si Eragon était réveillé. Il avait été transporté dans la chambre adjacente à celle de l'elfe. Une grande fenêtre par laquelle on accédait à un balcon donnait sur une cour dans laquelle attendait patiemment Saphira. La balustrade était recouverte de plante, une petite table et quelques coussins attendaient que l'on daigne les utiliser. Sur la table de chevet, à côté du lit, attendait un plateau chargé de fruits et de légumes ainsi que d'une carafe et d'un verre. Une bibliothèque chargée de livres de tailles et de sujets divers occupait toute la longueur du mur opposé au lit. Près de la fenêtre, un bureau, des plumes, de l'encre, de la cire et du parchemin attendaient le bon vouloir de l'occupant de la pièce. Deux portes se faisaient face, l'une donnant sur une salle de bain et l'autre... Sur la chambre de la princesse. Cette dernière se rendit alors compte qu'elle n'avait même pas prêté attention à sa propre chambre. Celle-ci était en tout point semblable à celle du dragonnier. Elle s'apprêtait à regagner la chambre de l'espoir des Vardens lorsqu'elle entendit la voix de ce dernier dans son dos.

 

-         Tu n'as pas honte de fouiller ainsi ma chambre ?

 

Elle se retourna un léger sourire sur les lèvres, son cœur semblait sur le point d'exploser. Eragon arborait un large sourire, ses yeux pétillaient de malice, il allait bien. La princesse s'assit sur le bord du lit du dragonnier près de la table de chevet. Il ne fit aucun commentaire, se contentant d'attendre qu'elle parle.

 

-         Comment te sens-tu ?

 

Son sourire s'effaça aussitôt et ses yeux cessèrent de briller.

 

-         Je me sens... Coupable.

 

Elle le dévisagea longuement, le regard interrogateur. Il ne répondit pas immédiatement.

 

-         Eh bien, j'aurai sans doute dû t'écouter et...

 

-         Non! Ca n'aurait rien changé, nous n'aurions pas pu nous cacher de toute façon.

 

Ce fut à lui de la dévisager, les sourcils froncés et le regard interrogateur.

 

-         Qu'est ce qui ne va pas Arya ?

 

Elle sourit, il la connaissait si bien. Elle se demandait comment il faisait pour ne pas voir qu'elle l'aimait aussi.

 

-         Rien, j'ai juste eu très peur.

 

-         Tu es terrifiée à l'idée que je meure ? Je me demande pour qui tu as le plus peur, pour moi ou pour la cause pour laquelle nous combattons ?

 

La colère s'empara de la princesse, de quel droit parlait-il ainsi ? La colère l'aurait obligée à partir si elle n'avait pas perçu l'amertume dans la voix du jeune homme. Elle resta un moment silencieuse, se calmant.

 

-         Wiol ono. Pour toi

 

Il tourna la tête vers elle à une vitesse qui n'avait rien d'humain. Il n'arrivait pas à réaliser l'impact de ce qu'elle venait de lui dire. Elle, elle ne le comprenait que trop bien.

 

-         Que suis-je pour toi ? Un ami ? Un ami proche ? Ton meilleur ami ? Demanda-t-il d'une voix dure.

 

Il devenait injuste, elle ne supporterait pas de l'entendre parler ainsi beaucoup plus longtemps. Elle ferma les yeux et inspira profondément, il fallait qu'il comprenne, qu'il l'écoute.

 

-         Tu es bien plus que ça...

 

Arya eu soudain l'impression de l'avoir assommé. Il la regardait, le regard vide. Soudain, le regard du jeune homme s'illumina, il se redressa et serra la jeune femme contre lui. Elle se laissa faire, se laissant aller dans ses bras.

 

-         Tu m'aimes ?

 

Sa question sonnait comme une affirmation. Elle ne voulait pas répondre, s'appuyant contre lui, elle le força à s'allonger, s'allongeant contre lui sur le lit. Il reposa la question, elle enfouie son visage dans le torse du dragonnier. Elle se détendait, il baissa la tête jusqu'à ce que ses lèvres soit à moins d'un pouce de l'oreille de la princesse. Dans un murmure, il lui posa une nouvelle fois la question. Elle s'écarta de lui, levant les yeux sur son visage. Elle dégagea sa main gauche et le posa sur la joue du jeune homme, savourant le contact de sa peau.

 

-         Oui... oui Eragon, je t'aime.

 

Elle le lui avait dit, elle avait enfin cessé de résister. Il la serra contre lui avec plus de force, il approcha ses lèvres de celles de la jeune femme. Elle ne se déroberait pas cette fois, elle ferma les yeux et franchit la distance qui séparait encore leurs lèvres. Elles se frôlèrent avant de s'unir dans un baiser passionné.

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>