Chapitre 19 : Qu'est ce qu'un baiser de toute manière ?
Dans les couloirs du Libéria , on entendait sans mal une personne courir . C'était Paule . Et bien sûr , comme tous avaient l'habitude de la voir courir à tout bouts de champs , personne ne lui accorda la moindre attention ou se permit de gâcher un temps précieux à lui demander ce qu'elle comptait fabriquer . Elle non plus ne voulait gâcher de temps précieux , alors autant user des grands moyens ! Elle utilisa son haki de perception afin de mieux pouvoir localiser son capitaine . Par chance , celui ci se trouvait encore sur le navire et intérieurement , elle se réjouit à ne pas avoir à encore une fois fouiller la ville pour le trouver . Elle suivit le signal jusqu'au fin fond du navire , plus particulièrement cet endroit isolé d'où Paule adorait regarder le domaine sous marin . Et de là où elle se trouvait , elle ne pouvait guère entendre grand chose , cependant , elle savait que c'était la limite d'où elle pouvait se placer afin afin de ne pas se faire repérer . Elle réfléchit donc , se demandant comment elle allait faire pour espionner cette conversation entre son capitaine et l'étrange individu que les autres nommaient Boregard Lensk . C'est alors qu'elle entendit son soi intérieur lui dire :
" Imbécile ! Si tu veux écouter aux portes , fais le au moins dans les règles de l'art ! T'as mangé le fulguro fruit , celui de la foudre , et tu ignores qu'en fusionnant le haki à ton fruit tu pouvait entendre tout ce qui ce dit à un kilomètre de ta position ? Loseuse ... "
" Oh la ferme ! " répliqua mentalement Paule .
" C'est ça oui ... Bon j'me casse , j'ai pas que ça à faire ..."
Paule soupira . Son soi intérieur était vraiment exaspérante ... Mais au moins celle ci venait de lui donner un excellent tuyau ... Elle se concentra alors de toutes ses forces afin d'allier haki et foudre . Au premier coup ce fut un échec relativement cuisant , mais ce ne fut à la cinquième fois qu'elle réussit à entendre quelque chose :
- Je me disais bien que tu avais fini par bouger , Boregard . Fit Carl d'une voix que Paule ne lui reconnaissait pas .
- Comme tu le vois . Répondit Boregard en souriant légèrement . Toi aussi tu sembles différer de ce que j'avais prévu au départ . Je croyais que tu resterais un gentil petit marine jusqu'à la fin des temps ... Aurais tu été inspiré par le pathétique discourt de Gol D Roger ? Inciter des milliers de pirates à aller s'entretuer sur grand line ... Enfin , tout ça m'aura bien diverti ...
- Que viens tu faire ici ? Je croyais que tu ne m'appréciait pas .
- Peut être bien , mais je compte me cacher pour un temps en jouant les pirates ... Ces microbes sont loin de lâcher prise ...
- D'un autre côté , c'est toi qui a tout déclenché avec l'agence de voyage ... Tu savais qu'ils allaient tout faire pour que tu les ramènes chez eux . Qu'est ce qui t'a pris de les amener ici ? Cela va faire près d'un siècle maintenant ...
- Je m'ennuyais . Répondit Boregard .
- Et nous savons tous que ton ennui te conduit à la plus grande des imprudences ! Jusqu'où es tu allée avec cette Miyuki Hiu ? Pour satisfaire tes envies lugubres et perverses tu es allé jusqu'à tuer Kaien , son ami de toujours . Et ça , c'est une chose que je ne te pardonnerais pas !
- Pourquoi ?
- Parce que ce Kaien était un gosse que j'ai vu grandir , que j'ai vu devenir marine , puis amiral . Et alors que j'étais heureux qu'il puisse briller dans la marine auprès de ses amis , j'apprends sa mort ! De plus , alors que croyais enfin que l'on t'avait fait payer le moindre de tes crimes , en t'enfermant dans une des cellules de Mariejoie , tu te retrouves libre , 8 ans plus tard et accompagné d'une fillette de surcroit ! C'est vrai que tu as toujours beaucoup adoré les enfants ! Comme moi et tous les autres ! Comme cette pauvre gamine que tu as un jour de beau temps tiré de la rue et qui se serait battue pour toi , fidèle qu'elle était , se sacrifiant sur ton ordre ! Comme s'appelait elle déjà ? Carole ? Oh et puis de toute manière il y en a eu tellement !
- Certes . Mais dis moi , apprécies tu mon cadeau ?
- Ton cadeau ?
- La petite . Fit alors doucement Boregard . Ne trouves tu pas que son pouvoir est incroyable ?
- Tu es un monstre ... Ne t'avons nous pas assez divertis ?
Paule n'en croyait pas ses oreilles . Qui était réellement ce type ? Et de quoi son capitaine et lui discutaient ? Il aurait été marine ?
- Mais c'est quoi ce merdier ?
Celle ci les écoutait attentivement , jusqu'à ce qu'elle se fasse trainer ailleurs par surprise , puis plaquer contre un mur dans un lieu désert . Encore surprise , elle ne put que sentit un doux soupir contre son cou , et une voix on ne peut plus ennuyée raisonner dans son oreille :
- Pourquoi faut il toujours que tu le mêles de ce qui ne te regardes pas ?
Il s'agissait de Roméo . Et alors qu'elle s'en rendit compte , elle se mit immédiatement sur la défensive .
- Je t'ai demandé de me laisser tranquille !
- Non , je ne te laisserai pas tranquille ! Tu ne sais rien de ce qui est sur le point de se produire !
- Mais de quoi parles tu ?! Qui sont ils en réalité ?! Eh ! Tu m'écoutes ?! Je te demande si ...
Et avant même qu'elle n'ait eu le temps d'achever sa question , les lèvres de Roméo étaient déjà sur les siennes en un doux et ironique baiser . Elle eu soudainement chaud , très chaud , comme si l'air vibrait tout autour d'elle , comme si le monde s'arrêtait de tourner , se disloquant doucement tel une coquille sur le point d'imploser . C'était plaisant et la fois bizarre , très bizarre . Elle ouvrit alors les yeux et vit ou plutôt réalisa qu'il s'agissait bel et bien de Roméo et qu'il l'embrassait . Pas de doute , elle reconnaissait ses yeux ternes , d'une grisaille insensée , sa peau d'une pâleur extrême , comme s'il s'agissait d'un cadavre revenu parmi les vivants . Et surtout , ses cheveux , d'un rouge sanglant , agressif , mais qui rendait en même temps tellement bien sur lui ...
Mais que diable était elle en train de penser ?! C'était Roméo ! L'exaspérant Roméo enfin ! Et il avait osé l'embrasser , exactement de la même manière de cet abruti d'Akeshi autrefois ... Alors pourquoi ne lui mettait elle une bonne rouste ? Qu'elle puisse enfin lui faire payer !
- Tu es si jeune ... Fit il en s'approchant davantage pour mieux reprendre ses lèvres .
Paule écarquilla les yeux . Incapable de bouger . Incapable de penser , à l'exception du fait qu'il était trop près , beaucoup trop près . Elle sentait arriver vers elle un danger imminent . Se sentait comme aspirée , happée par les ténèbres . Les ténèbres de Roméo ! Et elle eut vraiment peur , trop peur ... Car elle était sur le point de s'imaginer des choses pas possible comme le fait qu'il allait un jour ou l'autre finir par la violer ... A cet instant précis , elle se souvint des paroles d'Emiliae et ça la mit en rogne . Suffisamment pour se dégager de l'étreinte de Roméo et pour lui infliger un coup de point alimenté par une décharge de près de 200 volts qui le fit tomber à terre .
Elle ne lui apporta pas le moindre regard , courant aussi vite qu'elle pouvait afin de s'enfermer dans sa chambre . Durant le court trajet , elle se fit saluer par certains gars de l'équipage , lui souhaitant une bonne nuit . Mais elle n'y répondait pas , ses yeux encore écarquillés , ne cessant de se demander au grand pourquoi , il avait osé lui faire une chose pareille ! Était ce à cause de son nouveau style ? Si c'était le cas , elle ne manquerait pas de tuer une fois pour toute Emiliae ...
Pendant ce temps , Roméo passa sa main sur sa lèvre fendue , constatant les dégâts ... Il lécha le sang qui perlai de sa bouche , celle là même avec laquelle il l'avait embrassée . Il se mit alors à rire , amusé au possible par le comportement de Paule et son bref mouvement de panique ... Enfin , il avait réussi son coup , il était certain de l'avoir suffisamment embrouillé afin qu'elle oublie tout ce qu'elle avait entendue précédemment .
- Quelle joyeuse enfant ...
- Tu sembles bien t'amuser ... constata alors Emiliae
Son regard redevint alors sérieux . Il tenta alors de se mettre sur ses deux jambes , mais vacilla au dernier moment sous le froid regard de cette dernière . Et c'est avec une pointe de surprise qu'il la regarda l'aider à le remettre sur ses pieds . Il ne put par contre s'empêcher de serrer les dents suite à la force déployée dans sa si frêle main .
- Quelle poigne , Emiliae ! Est tu certaine ne n'être qu'une chanteuse de grand chemin et pas ... ( il se rapprocha dangereusement d'elle , allant jusqu'à frôler son oreille ) plus ?
Les prunelles de celle ci se firent plus froide encore , le repoussant avec violence contre le mur d'en face . Elle respirait bruyamment , manifestement prise d'une colère sourde . Elle agrippa une poignée de ses cheveux , le tirant vers elle et lui disant :
- Ne me touches plus jamais . T'as compris ?!
Roméo quant à lui était parfaitement calme . Cependant , on pouvait constater avec grande surprise que son sourire n'avait quitté son visage qui semblait plus éblouissant que jamais ! Il se mit donc à rire , tentant de détendre l'atmosphère :
- T'es pas gênée de me dire ça ... Je te signale que c'est pour toi que je l'ai embrassée en partie .
- C'est vrai . Je te l'accorde et je ne pensais pas que ça la traumatiserait autant ... Pourtant , ce n'est pas d'elle dont je parle , mais de moi . Je ne supporte plus d'être considérée comme un substitut de ta chère et tendre ! Je ne veux plus passer en second , si je dois faire l'amour avec toi , je veux t'avoir pleinement , entièrement .
- Nous avions pourtant convenus qu'il ne s'agissait en aucun cas d'une histoire sérieuse .
- Il ne s'agit même pas de ça . Quand tu couches avec moi , ce serait vraiment sympas de ne pas prononcer le nom de Juliette lorsqu'on fait l'amour . C'est vraiment gênant . Il est donc temps de choisir , c'est elle ou moi ?
Il cessa alors de sourire . Son regard se fit glacial , plus encore que celui d'Emiliae . Il repoussa son bras avec violence et profita de sa frayeur pour s'épousseter élégamment , avant de mettre ses mains dans ses poche et partir vers sa chambre . Prise de cours , Emiliae courut vers lui , tentant de l'interpeler :
- Où vas tu ?! Je n'en ai pas finie avec toi !
- Moi si . Tu ne m'amuses plus en plus tu m'as posé une question plus que gênante . Pourtant , celle ci semblait évidente depuis le début : J'aime Juliette . Et je serais près à mourir pour elle s'il le faut . Je serais près à gravir les montagnes , à décrocher la lune , à causer le plus formidable massacre du monde pour ses beaux yeux . Comparé à elle , tu n'es rien . Et tu ne seras jamais rien .
Il continua sa route , sans même se soucier du fait qu'Emiliae tombait à terre , défaite . Mais aucune larme ne semblait vouée à perler de son regard intensément triste . Car très vite , la rage vint de nouveau troubler son esprit , de même que sa fierté l'empêchait de crier au monde son exaspération . Mais une intense vague de haine s'abattit sur elle , de même que son poing qui venait de se fendre sur le mur où auparavant se tenait la tête de Roméo . Un cri de douleur se fit entendre alors qu'elle tombait à terre , chutant et usant de sa douleur pour cacher la véritable raison de ses pleurs . Pour elle aussi , il s'agissait d'une très mauvaise soirée .
Paule venait de claquer la porte de sa chambre . Elle ne voulait pas dormir . Elle avait désespérément envie de sortir de ce navire , de prendre un grand bol d'air , loin dans la ville , choisir un endroit désert pour crier au monde que ce baiser n'était rien d'autre que le délire d'un sadique non , d'un satire . Un vrai , semblant immortel d'après Paule pour la simple et bonne raison que depuis le premier jours , personne ne l'a vu prendre la moindre ride . Le moindre coup de vieillesse . Et elle s'était fait abuser par lui , ce vrai malade . Résultat , il ne quittait plus ses pensées , emplissait son crâne de ses sourires , de ses piques , de son humour noir et cynique d'une vie qui jamais ne serait heureuse . Et elle dans tout ça ? N'avait elle été qu'un divertissement ?
L'idée général était qu'elle en faisait tout un plat pour rien . Qu'est ce qu'un baiser ? Rien du tout .
Mais pour Paule qui était une véritable malade des sciences , c'était une abomination . Un jour ,par simple curiosité , elle avait lu dans un livre peu de temps après qu'Akeshi l'eut embrassé pour la première fois que deux individus s'embrassant échangent en moyenne 40 000 parasites, 250 types de bactéries, 9 mg d'eau, 0,7 g d'albumine, 0,45 mg de sel, 0,711 mg de graisses, 0,18 g de matières organiques et dépensent quatre calories par minute. La fréquence cardiaque pouvant bien sûr doubler. Et alors qu'un baiser sur la joue exige l'activation de 12 muscles faciaux , le baiser amoureux en sollicite 34. De plus , certaines réactions désagréables pouvaient être provoquées par les baisers comme un œdème des lèvres, de l'urticaire, du prurit, etc. La responsable étant la salive qui transmet un aliment ou un médicament allergène à l'autre. D'après des chercheurs de l'université de West Blue , ces réactions étaient plus fréquentes qu'on ne pouvait se l'imaginer . Elle pouvaient apparaître en quelques secondes et jusqu'à six heures après un baiser amoureux.
Autant dire qu'après ses recherches , Paule devint blême , priant pour ne pas avoir attrapée une quelconque maladie .
- Si cet enfoiré a osé me refourguer une maladie , je le tuerai ! Foi de Paule Végapunk .
Et c'est ainsi que Paule finit par s'endormir , de doux rayons qui semblant caresser sa peau d'albâtre à coup de jour . Sauf que c'est à peine deux à trois heures plus tard qu'elle fut carrément réveillée à coups retentissants sur sa porte . Et elle avait beau tout faire pour ignorer l'enfoiré qui osait taper à sa porte en pleine nuit ( techniquement il devait être pas plus tard de 10 h du mat ) elle n'y arriva pas . Ce fut dont avec un regard meurtrier et la ferme intention de massacrer celui qui osait la déloger de son confortable lit ( hum hum t'es sur de ce que tu dis ) . Elle enfila donc un pantalon qui trainait par terre , se gratta le popotin , la tête sans le brouillard , faisant tout son possible afin d'éviter de marcher sur un clou afin de ne pas avoir le tétanos . Elle créa une grosse boule d'électricité avec un ricanement sadique , tandis que la porte continuait de toquer . Elle l'ouvra d'un geste sec , hurlant tel une folle :
- Putain vous pouvez pas la fermer bande de c...
Sauf que la personne devant elle était nul autre que Carl Snow , son capitaine . Et qu'elle ne portait qu'un soutif et un pantalon sale , ayant par ci par là récolté des taches d'huile , faute d'avoir trop trainé par terre ...
- Bonjour Paule . Fit il de manière fort impassible .
- Bonjour Capitaine . Répondit elle gênée au possible .
Quel aurait été le mot pour qualifier cette rencontre ? Ballot , Hilarant ? Dans tous les cas , Paule se croyait foutue , maudite à souhaits . Et cette semaine semblait vraiment très mal se terminer .
à suivre ... |