Mardi 30 juillet 2023

Scorpius était de méchante humeur. Son entrevue avec son père s’était déroulée aussi méchamment qu’il l’avait imaginé et bien qu’il l’ait su dés le départ, son courroux ne se dissipait pas. En claquant la porte du salon où son père l’avait reçu après que le jeune homme eut prit une tasse de thé avec sa père, il les avait entendu se disputer à son sujet.

Scorpius soupira. Il devait maintenant affronter Albus au sujet de la veille. Et il était persuadé que cet entretien là non plus ne serait pas agréable.

Albus sirotait un jus de citrouille quand son ami s’assit à ses côtés. Le brun eut un rictus narquois et finissant d’un trait sa boisson. Il se leva brusquement et agrippa vivement Scorpius. Celui-ci protesta vigoureusement mais son camarade rétorqua :

« Je doute que tu veuille avoir cette discussion en présence de témoins. Accroche-toi, on transplane.

-Ah non, bougonna le blond en obtempérant tout de même. »

Scorpius fronça les sourcils en constatant l’état de délabrement de la pièce dans laquelle ils avaient atterri. Albus lui adressa une fois encore une moue ironique mais consentit à répondre à son interrogation muette.

« Nous sommes dans la cabane hurlante.

- Quoi ! Euh…

- Scorpius, mon chou, badina Albus avec espièglerie, ne me dis pas qu’un grand garçon comme toi à peur de vieilles rumeurs de fantômes.

- Pfff, souffla le blond. Al, je t’aime beaucoup mais ton humour est comme les lieux d’aisances : pourri et merdique !

- Bien, reprit le fils Potter en reprenant son sérieux, maintenant que la récréation est finie, si nous discutions de LILY.

- Ecoute Al, je suis désolé. Je ne voulais pas…

- Tu ne voulais pas quoi ? Embrasser ma sœur ? Que je vous vois ? Ou qu’on ait cette discussion ?

- Albus, je t’assure. Ta petite sœur je… j’ai essayé de me tenir éloigné mais…Je te promets cela n’arrivera plus. »

Albus leva ses sourcils si hauts qu’ils furent à demi cachés par ses cheveux. Son visage se crispa et son regard devint glacial. Sa voix emplie de fureur contenue fit frémis Scorpius.

« Aurais-tu menti à ma sœur ? A moins que tu n’aies juste joué avec elle et que tes paroles n’étaient que prétextes ?

- Hein, s’exclama son ami confus.

- Ne lui as-tu pas dit qu’avec elle ce serait du sérieux ?

- Ah, ça ! soupira de soulagement Scorpius. Oui, mais Al je… Elle est jeune et d’ici ses dix-sept ans elle aura surement trouvé quelqu’un d’autre…

- Donc, gronda Albus, tu t’es bien joué de ma sœur.

- Non, non, je t’assure, répliqua vivement le Serdaigle. Tu sais mon père me destine à un mariage arrangé alors je préfèrerais largement Lily. »

Albus inspira profondément. En d’autres circonstances, il se serait amusé de la perte de self control de son meilleur ami qui avait le teint plus pâle encore que d’ordinaire et qui se triturait nerveusement les doigts. Al dut véritablement faire un immense effort pour garder son calme.

« Scorpius ! grinça-t-il menaçant.

- Mais non… ce n’est pas ce que je voulais dire…Enfin si mais… pas de cette façon. »

Scorpius soupira de nouveau et mettant sa fierté de côté et faisant fi de l’éducation malefoyienne il se laissa tomber dans un vieux et poussiéreux fauteuil.

«  Lily me plait énormément Al. Elle est douce, riante, intelligente et toujours prête à rendre service.

- Ben on doit pas connaitre la même Lily alors, chuchota Albus en ricanant.

- Bon, ajouta son ami en souriant, elle est aussi colérique, têtue et …et… possessive.

- Oh oui, persifla le brun. Et tu ne t’imagines pas à quel point… tu es mal barré, rajouta Albus après un silence étudié. »

Albus sortit deux bièraubeurre dont ne sait où et en tendit une à Scorpius avant de s’asseoir à son tour en plissant le nez de dégout devant la crasse du siège.

« Tes intentions sont elles honorables ? demanda Albus de manière ampoulée.

- On ne peut plus, je crois.

- Tu crois ! releva le Serpentard.

- Je suis certain de ce que je ressens. Cela fait déjà longtemps que j’essaye de me convaincre que Lily est juste ta petite sœur et que…

- Ouais, coupa son camarade ; ben tu as pas vraiment réussi.

- Non, du tout. Mais je voudrais que Lily ait le choix. Elle n’a que quinze ans.

- Ecoute, je ne suis pas stupide. Je sais bien que rien ne garanti que vous passerez votre vie ensemble. Je veux juste que tu sois sincère avec elle et que tu évites de la faire souffrir pour rien.

- Alors dans ce cas, tu n’as rien à craindre. Je sais que je devrais prendre mes distances avec Lily mais je compte tout de même continuer à passer du temps avec elle. Je préfère attendre qu’elle finisse Poudlard avant d’envisager quelque chose avec elle.

- Hé bien, mon pote, bon courage pour le lui faire comprendre.

- Ouais, rumina  Scorpius. »

Jeudi 1 août 2023

Lily assisse dans une méridienne contemplait l’éventail trouvé quelques jours plus tôt. L’adolescente avait m’impression qu’il s’était écoulé une éternité depuis lors. Avant-hier au soir, la jeune fille et Scorpius avaient eu une conversation houleuse suite au baiser échangé sur la plage. Lily ressassait celle-ci encore et encore. Même si Scorpius avait fait preuve de tact et lui avait assuré qu’à sa sortie de Poudlard, ils pourraient peut-être alors avoir une relation, Lily savait reconnaitre le parfum de la défaite, Scorpius ne voulait pas d’elle. La rouquine se ressaisit. Il ne servait à rien de pleurer. En plus, le blond n’allait pas tarder à arriver et Lily ne voulait pas lui montrer à quel point, elle était blessée.

« Salut !

- Bonjour Scorpius, rétorqua la rousse un peu sèchement. Si tu veux bien sortir ta baguette… »

Et la benjamine de la famille Potter sortit son pendentif.

Samedi 17 août 1968

Narcissa Black contemplait l’étage de bijoux d’un œil dubitative. Elle cherchait un cadeau pour sa sœur Bella qui fêterait sa majorité dans quelques jours. Elle avait profité que sa mère Druella aille sur le chemin de traverse pour finir les achats pour sa cinquième année et celle des Aspic pour son aînée, pour obtenir la permission de venir dans cette boutique. Depuis la fuite d’une des nièces Rosier, Cygnus surveillait d’encore plus près les agissements et les fréquentations de ses filles. Dans cet optique des choses, il avait déjà arrangé leurs épousailles sans en parlait à quiconque.

Narcissa soupira et reporta son attention sur la vitrine. Il y avait de jolies peignes, bagues et bracelets, mais aucun ne plairait à Bella. C’est alors qu’elle aperçut un magnifique éventail. Elle s’approcha l’examina sous tous les angles et négocia l’objet auprès du vendeur et ajoutant au passage quelques exigences. Elle sortit de la boutique avec un grand sourire aux lèvres.

Scorpius avait eut le même sourire en reconnaissant sa grand-mère et avait naïvement cru que l’objet lui avait appartenu. En ressentant les émotions et les pensées de son aïeule il avait vite déchanté et Lily lui avait brièvement pressé la main pour le consoler avant de rougir et de se détourner.

Jeudi 22 août 1968

Les Black avaient organise une grande réception pour les 17 ans de Bellatrix. Son arrière grand oncle Arcturus, âgé de soixante-sept ans et actuelle chef de la famille Black, présidait le banquet, à l’autre bout de la table son épouse Mélania (Mac Millan de son nom de jeune fille) regrettait que sa file Lucrétia et son gendre Ignatius soient absents.

Bellatrix, étant l’invité d’honneur se trouvait assisse à la droite d’Arcturus. Elle eut la surprise de retrouver en face d’elle l’héritier de la famille Lestrange. Il ne fallut guère de temps pour que des commérages confirment les soupçons de la jeune fille suite à ce placement inhabituel.

Bella vit que les membres Black avaient été placés selon l’étiquette, intercalés avec de rares invités de sang-purs tels les Avery, les Malefoy, les Bones ou Les Croupton.

La jeune fille grimaça. Elle savait désormais ce que son père avait voulu dire quand il avait annoncé la veille qu’elle allait faire honneur à sa famille et son rang.

Andromeda de son côté n’en menait pas plus large, elle avait été placé entre Lucius Malefoy et Auxilius Nott, le cousin du chef de cette même famille. La jeune fille pestait intérieurement contre celle qui avait dressé le plan de table.

Narcissa, n’ayant encore que treize ans n’avaient pas ce genre de soucis puisqu’elle avait été  reléguée avec les enfants tout comme ses cousins Sirius et Regulus et quelques enfants de sangs purs de moins de seize ans.

Nerveuse, Bellatrix triturait discrètement l’éventail que sa sœur lui avait offert plus tôt.

 Samedi 31 août 1968

A la veille de reprendre le Poudlard express, pour sa dernière année à Poudlard, Bellatrix était anxieuse, tous savaient désormais qu’elle était promise à Rodolphus Lestrange et que dès l’été suivant elle l’épouserait.

Bella appréciait Rodolphus en tant que connaissance mais hormis lors des banquets, elle ne l’avait guère côtoyé plus que cela. Il était en sixième année ayant eu la malchance de naitre en octobre.

Depuis la fin de l’année scolaire précédente, il traînait beaucoup avec Lucius Malefoy, son frère Rastaban, Yorick Rosier et son cousin Evan, Auxillius Nott… Le groupe était plus hétéroclite pour l’âge mais correspondaient tous à deux critères : ils venaient de Serpentard et était de sang-purs.

D’après certaines rumeurs, leurs pères, où un membre de leur famille avaient des idéaux politiques bien arrêté et envisageait de fonder un nouveau parti politique. Pourtant Bella savait que cela cachait autre chose même s’il elle ignorait encore  totalement quoi.

La jeune fille soupira lourdement. Elle avait un petit béguin pour le fils Avery : Rigan. Elle se mordilla les lèvres. Juste avant son anniversaire, avant l’annonce fracassante de ses fiançailles, Bellatrix avait rejoint celui qu’elle croyait avoir une chance d’épouser et à force de cajolerie, Bella avait cédé au fruit défendu. La Serpentard secoua énergiquement ses boucles noires et repoussa cette idée. Elle savait que désormais Rigan Avery l’éviterait comme la dragoncelle, preuve en était, la lettre que la brune gardée dans sa robe.