** 3-Aide volontaire et involontaire ***
Lundi 3 juillet 2023
Lily posa son verre sur la table basse et offrit les délicieux gâteaux qu’avait confectionnés Gipsy
« Bellatrix, c’est celle qui a … - Oui celle-là même, l’interrompit la vieille dame d’un air pincé. »
Andromeda détestait qu’on lui rappelle ce qu’avait été sa sœur et toutes les abominations qu’elle avait commises au nom de la pureté du sang.
« Et que s’est-il passé ensuite? interrogea Lily, avide de savoir . »
Mardi 21 juillet 1970
Allongée sur son lit, la tête enfouie dans son oreiller, Andromeda laissait se déverser son chagrin. Elle savait qu’elle n’aurait pas le droit à l’erreur. Depuis le début des vacances, elle avait bien remarqué qu’elle était soumise à une attention constante mais elle avait cru que c’était uniquement à cause de ses fiançailles. A présent, elle comprenait que ses parents redoutaient surtout qu’elle ait vent de leurs projets. Mais comment allait-elle réussir cet exploit, telle était la question ? Sa mère s’arrangeait pour qu’elle ne soit jamais seule et Andy savait que personne ne l’aiderait. C’était déjà un miracle que Bella l’ait avertie. Il lui était également impossible de demander une aide extérieure puisque son père lui avait confisqué son hibou.
La jeune fille se redressa, essuya ses yeux et afficha un air déterminé. Il était hors de question qu’elle épouse quelqu’un d’autre que Ted. Les deux amoureux avaient prévu de s’enfuir ensemble à la fin de leurs études.
« Qu’à cela ne tienne. Il faudra revoir nos plans, pensa la demoiselle .»
Andromeda commença par dresser la liste de ce qui lui serait indispensable pour partir. Elle fut envahie de tristesse en se rendant compte que son choix signifiait ne plus jamais revoir Cissy et son jeune cousin Sirius mais sa décision était prise et elle n’y reviendrait pas.
En premier lieu, il lui fallait impérativement contacter Ted pour l’avertir de se qui se tramait. Elle eut honte du stratagème qu’elle inventa mais à la guerre comme à la guerre.
Vendredi 25 juillet 1970
Andromeda avait attendu le moment propice pour approcher son père et ces quatre derniers jours lui avaient semblé très longs. Montant les marches quatre à quatre, elle ne s’arrêta qu’à la porte de ce que ses parents appelaient le bureau. Il s’agissait en réalité d’un salon privé bien qu’un magnifique secrétaire en Alnus incana, y trônait. La jeune Serpentard rassembla son courage, signala sa présence et attendit l’invitation de Cygnus. Celui-ci lisait la gazette du sorcier qu’il replia et déposa sur une sellette, levant un regard interrogateur sur sa fille.
« Hé bien, que me vaut l’honneur de ta visite ? fit-il sarcastique. - J’aurais voulu savoir si je pouvais vous accompagner chez mon Oncle Orion, père ? »
Cygnus ne répondit pas immédiatement tant cette requête était inattendue. Andromeda rechignait d’ordinaire à se rendre chez eux, tant était grande son antipathie pour sa tante Walburga. D’abord méfiant, Cygnus finit par s’en réjouir. Sa fille avait peut-être fini par se faire une raison et s’était décidée enfin à tenir son rôle de jeune fille de sang-pur.
De son côté, Dromeda priait Merlin, Morgane et tous les mages célèbres pour que son père accède à sa demande sans quoi il lui faudrait échafauder un autre plan.
« Je n’y vois aucun inconvénient si ta tante est d’accord cela va de soi. Je lui envoie un hibou de suite. Tu peux disposer. Je t’informerais de sa réponse »
L’adolescente serra les dents. Il ne manquerait plus que cette vielle ourse fasse tout tomber à l’eau. Non, impossible, se rassura la jeune sorcière tout en retournant dans sa chambre, Walburga ne pourrait se priver du plaisir d’avoir la possibilité de la dénigrer comme à chacune de ses visites.
Tard dans la soirée, Druella vint la prévenir qu’elle devait être dans le hall à dix heures si elle voulait toujours les accompagner.
Samedi 26 juillet 1970
A peine arrives au square Grimmaurd, Kreattur les conduisit au sous-sol où avait lieu tous les repas de famille. Après celui-ci les adultes iraient dans le salon. Narcissa ayant pris son carnet de croquis se réfugierait dans une des chambres surement celle de Regulus qu’elle adorait. Et Andromeda après la difficile épreuve de l’inspection de Walburga, espérait avoir la chance de parler à Sirius en aparté.
Le repas composé de mets plus succulents les uns que les autres, lui semblait s’étirer en longueur. Enfin, Orion se leva, invitant les autres à en faire autant. Les messieurs quittèrent la pièce et Walburga invita ses nièces à approcher félicitant Narcissa pour sa grâce et son maintien.
« Va, donc voir Regulus. Il était impatient de te revoir, l’invita la maîtresse de maison puis se tournant vers Andy tout en fronçant les sourcils, quant à toi tu n’es plus une enfant, viens donc avec nous au salon »
Andromeda s’apprêtait à protester quand un regard sévère de sa mère l’en dissuada. Inquiète à l’idée de ne pouvoir rejoindre Sirius, elle suivit pourtant ses aînées. La jeune fille prit place dans un sofa face à l’imposante horloge, ne parlant que pour répondre aux sollicitations de sa famille. Elle passa une bonne partie de l’après-midi à regarder les minutes s’égrener trop rapidement à son goût, mettant en péril sa stratégie pour échapper à son funeste sort. Ce fut le frère de sa tante, l’oncle Alphard qui lui vint en aide involontairement.
« Petite, veux-tu aller me chercher mes lunettes? Je les ai oubliés dans la bibliothèque. - Oh, Alphard, s’exclama sa sœur, je vais finir par croire que vous n’avez plus toute votre tête. Je vais sonner Kreattur. - Laissez ma tante, répliqua l’adolescente en espérant que personne ne remarque sa fébrilité, je vais y aller. J’en profiterai, si cela vous agréer pour aller aux commodités. »
Andromeda sortit de la pièce avec toute la distinction dont elle était capable et en refreinant son envie de courir. Si elle se dépêchait sa famille ni verrait que du feu sauf si Regulus et Narcissa la surprenait. De toute manière, la jeune fille n’avait pas le choix. Elle se précipita au dernier étage essayant de ne pas attirer l’attention sur elle quand elle arriva sur le dernier palier. Elle entra sans frapper dans la chambre de Sirius. Celui-ci était absent. Andromeda souleva son jupon et extirpa un parchemin attrapant une plume sur le bureau de son jeune cousin, elle lui écrit :
Mon cher Sirius,
J’ai besoin de ton aide. Je t’en conjure au nom de notre affection mutuelle. Je ne puis le faire moi-même sinon crois moi je ne t’aurais pas demandé de prendre un tel risque. J’ai honte mon cher Sirius de te faire risquer une correction que je suspecte magistrale si tu te fais prendre mais je n’ai trouvé d’autre option.
Pardonne-moi d’avance mon cher cousin, j’aurais tellement voulu te revoir une dernière fois. Cette lettre est pour mon ami Ted Tonks. C’est un né-moldu. Je ne saurai jamais assez te prouver ma reconnaissance si tu pouvais la lui faire parvenir.
Je prierai pour que tu ne sois pas pris mais si ce que je te demande te paraît impossible je ne te demande alors qu’une chose détruit cette missive et n’en parle à personne. Si tu refuses ne t’inquiète pas, tu resteras toujours ma petite étoile.
Avec toute mon affection, A.B
Puis elle la cacha dans le livre sur la table de chevet de son cousin à l’endroit où il avait laissé un marque-page. Dromeda savait que Sirius en lisait un chapitre tous les soirs. A l’instant même où elle allait sortir, on ouvrit la porte, tétanisée la jeune fille cru qu’elle était perdue.
« Andy ! s’exclama Sirius, mais j’ignorais que tu étais là. - Chut ! murmura celle-ci, écoute-moi bien. J’ai besoin de ton aide. Je t’explique tout sur une lettre dans ton livre de chevet. Tu ne m’as pas vu d’accord. »
Puis elle embrassa l’adolescent sur la joue. Elle franchissait déjà la porte quand elle entendit Sirius lui affirmer :
« Quoique tu m’aies demandé, considère que c’est fait. »
Extrêmement émue, la jeune Serpentard dut se faire violence pour ne pas fondre en larmes et pour repartir. Marchant à grands pas précipités, elle atteignit la bibliothèque au moment précis où la voix de sa tante retentit.
Andromeda attrapa les lunettes d’Alphard, se mit à quatre pattes près d’un fauteuil et fit mine de les chercher. Quand Walburga entra, elle trouva sa nièce à genoux.
« Oh, ma tante, je viens juste de les trouver. Figurez-vous qu’elles avaient glissé entre les coussins du siège. - Bon, puisque vous les avez retrouvées peut-être pourrions-nous rejoindre mes invités, répliqua la matrone un rien sceptique. » |