Après le départ d'Armando Dippet, Albus avait trouvé refuge dans ses appartements. Confortablement assis dans un épais fauteuil, Albus semblait fixer les flammes qui crépitaient joyeusement dans l'âtre de sa cheminée.
En réalité, il était plongé dans ses pensées. Depuis cinq ans, l'honorable professeur regardait l'ascension du fléau qu'était Gellert Grindelwald. Il retardait depuis autant de temps leur confrontation. Au delà de la peur d'être vaincu, Albus craignait par dessus tout ce que pourrait lui dire le mage noir.
Une rumeur courrait comme quoi Grindelwald avait fait graver la devise: "Pour le plus grand bien" sur le mur d'entrée de la prison qu'il avait fait construire pour y enfermer ses opposants. Albus en frémissait d'horreur, de culpabilité et d'indignation.
Un part de lui, craignait qu'un nouveau face à face avec Gellert ne lui confirme ses peurs les plus profondes. Qui savait comment il aurait tourné si la mort de sa sœur Arianna n'avait pas bouleversé ses projets de jeunesse?
Une larme roula lentement sur la joue du professeur. A cet instant il pleurait autant la mort d'Arianna que son amour perdu. Albus eut un rictus désabusé: oui, perdu car jamais la flamme que Gellert avait su faire naitre dans son cœur ne s'éteindrait.
Tout avait commencé, à la fin de sa septième année, il avait brillamment réussi ses Aspics et correspondaient régulièrement avec les plus grands mages vivants encore. Avec son ami, Elphias Dodge, il projetait un long tour du monde pour découvrir la magie d'autres civilisations.
Malheureusement la mort de sa mère Kendra, avait tué dans l'œuf tous ses beaux projets, et ce fut bien malgrè lui, qu'Albus décida de s'installer à Godric's Hollow pour s'occuper d'Abelforth et d'Arianna.
Il s'acquitta de cette tâche du mieux qu'il put avec pour seule consolation d'avoir des conversations passionnantes avec la célèbre historienne Bathilda Tourdesac, qui avait été amie avec Kendra.
Ce fut Bathilda qui présenta à Albus son petit-neveu Gellert Grindelwald. Albus fut ébloui par ses boucles blondes, ces yeux envoutants et son intelligence.
Comme lui, Albus souhaitait asservir les moldus. Pour le plus grand bien. Pour que ce qu'avait subi Arianna, n'arrive plus à aucun sorcier.
Gellert lui avait trouvé un allié de taille. Leurs discutions étaient parfois houleuses mais toujours instructives. De plus Albus était lui aussi intéressé par les reliques de la mort.
Le jeune Dumbledore ce fit même un plaisir d'accompagner Gellert sur la tombe d''Ignotus Peverell. A la grande satisfaction du blond, le signe des reliques était bel et bien présent sur la sépulture. Conscient des sentiments amoureux nourris par Albus, Gellert joua le je. Après tout l'aîné des Dumbledore, avait de la prestance, était intelligent et serait forcément un jour un sorcier reconnu.
De plus, Grindelwald le trouvait complètement à son goût, il n'eut donc aucun effort à fournir pour embrasser ou caresser son comparse.
Embarqué dans un projet bien plus grand que la surveillance de ces cadets, Albus justifiait ses idées et futures
Durant ce bel été, les deux jeunes gens nourrirent des rêves de grandeurs et de tendres sentiments. Ils échangèrent de nombreux hibous en plus de leurs rencontres quotidiennes.
Embarqué dans un projet bien plus grand que la surveillance de ces cadets, Albus justifiait ses idées et futures actions comme un mal nécessaire pour qu'Arianna n'est plus jamais à se cacher. Car si Gellert ne voyait que le pouvoir, Albus faisait cela avec les meilleures intentions du monde : il le faisait par amour.
Il ne devait comprendre que trop tard que l'enfer était pavé de bonnes intentions.
La fin de l'été arriva trop vite cette année là. Abelforth qui avait rongeait son frein pendant l'intégralité de ses vacances, dut se résoudre à confronter son ainé à ses responsabilités. D'ailleurs celui-ci n'était-il pas celui qui avait insisté pour qu'il finisse Poudlard, alors qu'Abelforth ne souhaitait que le bien être d'Arianna.
Une dispute éclata entre les deux frères. Gellert qui voyait depuis u moment déjà Abelforth comme un obstacle n'hésita pas un instant à jeter un sortilège Doloris. Albus, horrifié, tente de s'interposer. Les sorts fusèrent. Terrifiée, Arianna tente de se recroquevillé dans un coin.
Malheureusement la magie que la jeune fille s'évertuait à brider, malmenée par son effroi, les cris et les maléfices, explosa.
Arianna était morte, sacrifiée sur l'autel de son innocence. Jamais personne ne sut quel sortilège la faucha mais Abelforth ne pardonna jamais à Albus, tout comme celui-ci fut rongé pour le restant de ses jours par la culpabilité.
Gellert, dont la réputation avait déjà été malmené par son exclusion de Durmstrang, prit la fuite ce jour même, autant par peur d'être accusé de meurtre que par perte d'un moyen de manipulation envers Albus.
Revenant à l'instant présent et chassant du mieux qu'il le put ses sentiments exacerbés par ses souvenirs, Dumbledore grimaça et sortit sa pensine. Il n'était plus temps de reculer. Il devait faire face à son passé, même si cela lui apportait des réponses qu'il préférait oublier.
Jeudi 15 mars 1945
Albus, une fois sa résolution prise avait dû faire preuve de patience. Il avait traqué la moindre information autant moldue que sorcière et avait dû faire de nombreux recoupement pour trouver le refuge de Grindelwald.
Dumbledore avait suffisamment continué à s'intéresser à Gellert, pour savoir qu'il était toujours obsédé par les reliques de la mort. Il était quasiment certain qu'il en possédait une et pas n'importe laquelle : la baguette de sureau.
Mais la mort n'effrayait plus Albus. Il se devait d'essayer de mettre fin au massacre engendré par son amour de jeunesse, qu'importe les conséquences. C'est pourquoi ce jour là, il arpentait un sentier d'un petit village allemand, à quelques kilomètres de Berlin. Gellert y résidait lorsqu'il ne tuait pas, ne manipulait pas ou ne torturait pas.
Gellert regardait par la fenêtre depuis le levé du jour. Son cœur eut un bref pincement de remord mêlé de tendresse. Le jour tant redouté était arrivé. Il le sentait dans sa chair, dans son sang. Albus s'était décidé à le retrouver. Il le sentait approchait. Son aura avait mûri mais était parfaitement reconnaissable à ses yeux. Grindelwald soupira.
Il était encore à l'apogée de son pouvoir même si du côté moldu les offensives russes et américaines mettaient à mal ses projets. Cependant aujourd'hui, il devait faire face à son destin. Gellert avait la réputation d'être un sorcier cruel et sans cœur. Pourtant malgré tout il n'avait jamais ressenti autant de sentiments inexplicables qu'en présence d'Albus. Quelque part Gellert l'aimait à sa manière.
Gellert enfila sa cape. Il caressa du bout des doigts le bâton de la destinée et sortit dans la clairière. Albus ne tarda pas à apparaître.
Surpris d'être attendu, Albus se figea en même temps que son rythme cardiaque s'accélérait frénétiquement. Gellert eut ce sourire insolent qui avait tant de fois fait fondre ses objections. Ils s'observèrent un instant comme pour évaluer les changements apportés par les années.
« Albus, mon doux ami, je ne t'attendais plus, susurra le blond
- Gellert, je ne suis pas ici pour prendre le thé.
- Oh vraiment, ironisa-t-il. Moi qui avais acheté des douceurs au citron. »
Les deux hommes sortirent leur baguette silmultanément.
« Peut-être viens-tu admiré mon trophée, alors ? ricana Gellert. »
Albus le défia du regard, repoussant cette inexorable envie de voir de plus prêt la relique. Le professeur de Poudlard se mit en position de combat et avec un petit rictus de contentement, Gellert l'imita.
Un duel commença. Les premiers sorts furent digne des élèves de cinquième années de Poudlard, comme si les deux sorciers s'amusaient. D'ailleurs c'était un peu le cas de Grindelwald.
Les deux mages étaient bien supérieur au sorcier lambda et ce début de combat aurait surement était hué si des témoins avaient été présents. Pourtant bien vite le niveau des sorts augmenta, et cela devint physique esquiver, attaquer, défendre...
Au loin, un berger ahuri voyait des lueurs multicolores éclairaient le ciel.
Une langue de feu vint effleurer la cage thoracique d'Albus. Il perdait du terrain. Son cœur meurtri haletait. Gellert éclata de rire avant d'envoyer un sort de haute magie noire que son adversaire bloqua avec un bouclier argenté.
« Serais-tu déjà fatigué my heart ? »
Albus serra les dents. Il tournoya sur lui même et apparut à quelques pas de Gellert. Il l'empoigna par le col et rageusement écrasa ses lèvres sur les siennes. Contre toute attente, Grindelwald appronfondit le baiser. Leurs langues dansèrent une chorégraphie qu'elles seules connaissaient. Puis le mage noir repoussa Albus presque avec regret.
« Tu es faible Albus. L'amour te rend faible et te perdra.
- Tu te trompes Gellert. Le pouvoir te corrompt. J'espère qu'un jour tu trouveras ta rédemption. L'amour est ce qui me permettra de t'arrêter. »
Les maléfices reprirent. Albus dut se faire violence pour ne pas renoncer et fuir. Une partie de lui, refusait de blesser Gellert.
Un trait de lumière violette fila dans sa direction et il sauta pour l'esquiver.
«Te souviens-tu Albus ? De cet été ? D'Arianna ? »
A l'évocation de sa sœur, ses doigts se resserrèrent sur sa baguette et une détermination sans faille le saisit.
«Bats-toi Gellert on a finit de jouer. »
Gellert sourit avec arrogance.
Et une fois encore Gellert reprit le dessus enchaînant maléfices et malédictions.
«La colère est mauvaise conseillère, nargua Grindelwald. »
Albus flirta alors avec des enchantements proche de la magie noire sous les regards goguenards de son ancien ami.
Grindelwald ignorait comme tous les protagonistes, celui responsable de la mort d'Arianna. Il avait voulu provoquer Albus et un peu le dédouaner de ce qui était arrivé.
Une nouvelle langue de flammes sortit de la baguette de Gellert. Albus la dévia et contrattaqua expulsant Grindelwald en arrière.
Gellert retomba lourdement sur le sol. Dumbledore se précipita sur lui et dans un geste irréfléchi lui envoya un crochet du droit au visage. Du sang roula sur la joue de Gellert. D'un geste de sa baguette, il repoussa son ancien comparse. Il se releva, essuya sans douceur le sang qu'il porta à ses lèvres. Il courut vers Albus avec l'espoir d'en finir d'une façon ou d'une autre.
Albus s'élança à son tour, laissant un sort fusé vers Gellert. En une fraction de seconde, Grindelwald en avait fait de même les deux sorts se percutèrent violemment, explosant dans le ciel. Et l'enfer se déchaîna. Les éclairs, ombres de sortilèges s'enchaînèrent à une rapidité extrême. Les deux sorciers étaient de forces égales, de la sueur commençaient à perler sur leur visage poussiéreux. Gellert avait un léger avantage grâce à la baguette de sureau, qu'Albus comblait par une habilité au combat.
Gellert commençait à fatiguer. Il devait en finir et vite. Par respect pour leur passé commun, il n'avait pas essayer de tuer son adversaire jusqu'à présent :
«Avada Kedavra. »
Albus esquiva de justesse. Il fit un mouvement complexe de sa baguette et une nuée bleue en sorti frappant de plein fouet Grindelwald.
Comme au ralenti, Albus vit Gellert s'effondrer. Méfiant, il s'approcha à tâtons, enjamba Gellert et pointa son artefact magique sur la gorge de Grindelwald.
«Tues- moi Albus. Tu en crèves d'envie, toussota Gellert en recrachant du sang. - Contrairement à toi Gellert, je sais qu'il existe pire que la mort. »
Albus le désarma et le ligota :
« Malgré toutes tes exactions, je n'ai jamais cessé de t'aimer Gellert, avoua Albus. Tu resteras à jamais dans mon cœur.
- Que comptes-tu faire de moi ? »
Albus sentit une boule d'angoisse le saisirent pourtant il ne flancha pas et dit :
« Tu vas goûter à la solitude Gellert et passer le restant de te jours dans ta prison.
- Nurmengard, chuchota Gellert. »
Albus l'amena lui même dans l'effroyable bâtisse. Il regarda la porte de la cellule se refermait sur son seul amour, lui effleura une dernière fois la joue avec un triste et sourire et laissa échapper :
«Adieu my heart. »
Lysander ramena une Lily et un Scorpius choqués dans le présent. Il leur laissa quelques instants pour se reprendre et expliqua :
«Gellert et Albus eurent alors une relation épistolaire jusqu'à la mort de celui-ci. Le dernier geste de Gellert fut de protéger la tombe de Dumbledore et par la même occasion il a indirectement aidé ton père Lily. Mais ceci et une autre histoire. »
Eléa, prévenante, leur servit un chocolat chaud. Scorpius sourit en songeant que pour sa grand-mère aussi le chocolat était un reméde miracle.
« J'espère que le voyage vous a plu ?demanda avec malice Lysander.
- Tu peux vraiment revoir n'importe quel moment du passé ! s'extasia Lily avec tout de même une petite pointe de scepticisme.
- Tout ceux qui m'ont été confié et ils sont nombreux.
- Mais comment les avez vous obtenus ?
- Tu découvriras tout en temps voulu petite Lily. - Oui cela suffit pour aujourd'hui. Tes parents vont s'inquièter, ajouta Eléa.
- Mais, j'aurais aimé...
- Cela suffit Lily, coupa Scorpius. Je crois que tu as déjà pas mal de faits sur lesquels réfléchir.
- Et puis cette maison vous est ouverte. Revenez quand vous le souhaitez.
- Tu n'aurais pas dû dire cela, ricana le jeune Malefoy !. Connaissant Lily, elle viendra tous les jours dés le petit-déjeuner.
- Alors il en sera ainsi, philosopha Lysander.
- Cependant, Lily obtient l'accord de tes parents avant. »
Dés que les deux adolescents furent parti et hors de vue, Eléa se tourna vers son époux.
« Elle est trop jeune et puis lui faire vivre le duel Dumbledore- Grindelwald, non mais vraiment... »
Son mari soupira et passa sa main sur son visage avec lassitude.
« Je suis mourant Eléa. Et tu sais parfaitement qu'elle doit me succéder. Dans d'autres circonstances je les aurais abordés plus tard mais là... Tu connais les règles ma douce.
- Mais pourquoi avoir tout dit à Scorpius ?
- Pour une fois le destin a bien fait les choses, le petit neveu de cette chère Andy est l'âme sœur du prochain collecteur. Lily aura besoin de toute l'aide du jeune Malefoy.
- De là, à lui dire qu'il vivrait ensemble, gronda son épouse.
- Je n'ai rien dit, juste insinuer et tu sais que des âmes liées ne sont pas forcément destinées à s'aimer.
- Lysander, ne me prends pas pour un veracrasses. L'amour entre eux est déjà trop fort pour toute autre relation d'âme. Que t'a donc révélé d'autre le futur ?
- Tu sais que l'unique fois où l'on y va c'est pour trouver son succéceur et bien c'est Scorpius que j'ai trouvé en premier. J'ai cru qu'il était l'élu jusqu'à ce que Lily et son aura m'irradie de magie. C'est elle, Eléa. La clef, la raison pour laquelle Merlin a créé la fonction de collecteur.
- Tu ne peux pas en être certain Lysander.
- Certes mais tu as vu comme moi que l'ennemi est à nos portes et Nona, Decima et Morta n'y peuvent rien.*
Le profanateur de la destinée ... » |