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Celui qui a survécu à la solitude
Par marine_p20
Harry Potter  -  Romance/Fantaisie  -  fr
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    Chapitre 12     Les chapitres     4 Reviews     Illustration    
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Le faux héritier de Serpentard

Chapitre 12

Le faux héritier de Serpentard
 

Drago traversait le hall d'entrée suivi de Crabbe et Goyle, lorsqu'il vit un groupe d'élèves rassemblés autour du tableau d'affichage. Un morceau de parchemin venait juste d'y être épinglé. Alors qu'il se rapprochait pour le lire, il tira une certaine satisfaction de voir les autres élèves s'écarter légèrement sur son passage.
-Ils ont ouvert un club de duel ! annonça-t-il à ses acolytes. Première séance ce soir !
-On y va non, Drago ? demanda Goyle 
-Bien entendu ! lui répondit Drago avec un air mauvais, qui camouflait très bien son véritable enthousiasme.

Dans la Grande Salle, les longues tables avaient disparu et une estrade dorée avait été installée contre le mur, éclairée par des milliers de chandelles qui flottaient dans l'air. Sous le plafond qu'on aurait dit tendu de velours noir, la quasi-totalité des élèves s'était rassemblée, la baguette à la main et l'air surexcité. Gilderoy Lockhart venait d'apparaître sur l'estrade, élégamment vêtu d'une robe violette, et accompagné de Rogue toujours habillé de noir, comme à son habitude. Drago se dit que leur directeur de maison avait tout de même bien plus de classe que ce professeur ridicule.
Lockhart agita la main pour demander le silence.
-Approchez-vous, approchez-vous ! Tout le monde me voit ? Tout le monde m'entend ? Parfait ! Le professeur Dumbledore m'a donné l'autorisation d'ouvrir ce petit club de duel pour vous enseigner des méthodes de défense au cas où vous auriez besoin de faire face à une agression quelconque, comme cela m'est arrivé d'innombrables fois. Pour plus amples détails, je vous renvoie à la collection complète de mes livres. Je vais maintenant vous présenter mon assistant, le professeur Rogue, poursuivit Lockhart avec un sourire éclatant. Il m'a dit qu'il avait lui même quelques notions en matière de duel et il a très sportivement accepté de me servir de partenaire pour vous faire une petite démonstration en guise de préambule. Mais ne vous inquiétez pas, votre maître des potions sera toujours en état de vous faire cours quand j'en aurai fini avec lui. Aucun danger !
Rogue eut un rictus et Drago se demanda comment Lockhart pouvait continuer à sourire alors qu'un tel regard venant du Maître des Potions aurait dû suffire à lui donner envie de s'enfuir à toutes jambes.
Lockhart et Rogue se placèrent face à face et se saluèrent. Lockhart s'inclina en faisant de grands moulinets avec ses mains tandis que Rogue se contentait d'un signe de tête agacé. Ils levèrent alors leurs baguettes magiques comme des épées.
-Comme vous le voyez, nous tenons nos baguettes dans la position de combat réglementaire, dit Lockhart à la foule des spectateurs silencieux. Lorsque nous aurons compté trois, nous jetterons le premier sort. Bien entendu, ni l'un ni l'autre ne cherchera à tuer l'adversaire. Un... Deux... Trois...
Tous deux brandirent leur baguette par-dessus leur épaule.
-Expelliarmus ! s'écria Rogue.
Il y eut un éclair aveuglant de lumière rouge et Lockhart fut soulevé du sol puis violemment projeté à bas de l'estrade contre le mur du fond. Le dos contre la pierre, il glissa lentement et s'affala par terre.
Drago et quelques autres élèves de Serpentard applaudirent bruyamment. Drago vit que Potter et Weasley avaient l'air aussi satisfaits que lui devant ce spectacle.
Lockhart se releva tant bien que mal. Son chapeau était tombé par terre et ses cheveux ondulés s'étaient dressés sur sa tête.
-Et voilà, excellente démonstration ! dit-il en remontant sur l'estrade d'un pas mal assuré. Il s'agit là d'un Sortilège de Désarmement. Comme vous le voyez, j'ai perdu ma baguette - ah, merci beaucoup, Miss Brown. C'était une excellente idée de leur montrer ça, professeur Rogue, mais sans vouloir vous offenser, j'avais tout de suite deviné ce que vous aviez en tête, c'était évident. Et si j'avais voulu vous en empêcher, je n'aurais eu aucun mal à le faire. Mais j'ai pensé que cette petite démonstration serait très instructive.
Rogue lui lança un regard assassin que Lockhart avait dû voir, car il annonça :
-Le spectacle est terminé ! A vous de jouer, maintenant ! Je vais passer parmi vous pour vous mettre deux par deux. Professeur Rogue, si vous voulez bien m'aider...

Tous deux descendirent de l'estrade et répartirent les élèves par équipes de deux. Rogue se dirigea vers le rouquin :
-C'est le moment de séparer la vieille équipe, dit-il d'un air narquois. Weasley, vous vous mettrez avec Finnigan. Potter...
Potter se tourna alors vers Granger.
-Non, je ne vois pas les choses comme ça, dit Rogue avec un sourire glacial. Mr Malefoy, venez ici, s'il vous plaît. On va voir ce que vous allez faire du célèbre Potter. Et vous, Miss Granger, vous ferez équipe avec Miss Bulstrode.
Drago s'avança avec un sourire ironique.
-Mettez-vous face à face ! dit Lockhart qui était remonté sur l'estrade. Et n'oubliez pas de saluer !
Drago et Potter se firent un bref signe de tête sans se quitter des yeux.
-Attention, levez vos baguettes ! cria Lockhart. A trois, jetez un sort pour désarmer votre adversaire, je dis bien pour désarmer. Nous ne voulons pas d'accident. Un... Deux... Trois...
Drago jeta son sort à « deux » : Potter vacilla un instant, comme Drago l'espérait, il avait dû avoir la sensation de prendre un coup de poêle sur la tête, cependant il riposta vite, pointant sa baguette vers Drago en criant :
-Rictusempra !
Un jet de lumière argentée atteignit Drago au ventre et il se plia en deux, la respiration sifflante.
-J'ai dit « désarmer », rien d'autre ! s'exclama Lockhart en voyant Drago tomber à genoux, mais celui-ci riait juste tellement qu'il n'arrivait plus à bouger. Le souffle court, Drago pointa sa baguette sur les genoux de Potter et parvint à articuler : « Tarentallegra !» Ses jambes se mirent à s'agiter en une danse effrénée qu'il était incapable de contrôler.
-Stop ! Ça suffit ! cria Lockhart. Mais ce fut Rogue qui intervint.
-Finite Incantatem ! s'exclama-t-il.
Les pieds de Potter cessèrent de danser, le fou rire de Drago s'arrêta et ils regardèrent alors ce qui se passait autour d'eux.
Un nuage de fumée verdâtre flottait au-dessus de l'estrade. Londubat et un Poufsouffle étaient allongés par terre, hors d'haleine. Weasley soutenait un autre Gryffondor livide en s'excusant des dégâts qu'avait faits sa baguette cassée. Granger et Millicent Bulstrode, en revanche, étaient toujours en pleine action, mais leurs baguettes abandonnées sur le sol ne leur servaient plus à rien. Elles se battaient à mains nues et Millicent avait coincé sous son bras la tête de Granger qui gémissait de douleur. Drago faillit repartir dans un nouveau fou rire qui n'avait cette fois rien de magique en assistant à cela.
-Hou, là, là ! s'exclama Lockhart en observant le résultat des affrontements. Je crois que je ferais mieux de vous apprendre à neutraliser les mauvais sorts. Prenons deux volontaires, Londubat et Finch-Fletchley, par exemple...
-Très mauvaise idée, professeur Lockhart, coupa Rogue. Londubat sème la désolation chaque fois qu'il essaye de jeter le moindre sort. Il ne resterait plus grand-chose de Finch-Fletchley après ça ! Pourquoi pas Malefoy et Potter ? proposa Rogue avec un sourire perfide.
-Excellente idée ! approuva Lockhart. Venez là, tous les deux. Harry, quand Drago pointera sa baguette sur toi, tu feras ça.
Il leva sa propre baguette, exécuta quelques gestes compliqués et la laissa tomber par terre. Rogue eut un sourire narquois tandis que Lockhart se dépêchait de ramasser sa baguette magique.
-Holà ! Ma baguette est un peu énervée, ce soir ! dit-il.
Rogue s'approcha de Drago et lui chuchota à l'oreille :
-En tant que véritable Serpentard, vous utiliserez la formuler « Serpensortia ». Drago sourit à son tour, toujours heureux de voir son appartenance à sa maison reconnue, mais également ravi d'apprendre une nouvelle formule. Le fait que Potter ait l'air inquiet n'était également pas pour lui déplaire.
-Professeur, pourriez-vous me montrer encore une fois comment bloquer un mauvais sort ?
-On a peur ? murmura Drago.
-Ça te plairait bien, lança Potter du coin des lèvres.
-Fais comme je t'ai dit, Harry, répondit Lockhart en lui donnant une tape amicale sur l'épaule.
-Il faut que je laisse tomber ma baguette ? Mais Lockhart ne l'écoutait pas.
-Trois... Deux... Un... Allez-y ! s'écria-t-il. Drago leva aussitôt sa baguette magique et s'exclama comme Rogue le lui avait dit :
-Serpensortia !
L'extrémité de sa baguette explosa. Un long serpent noir en jaillit, tomba sur le sol et se dressa, prêt à mordre. La foule des élèves recula aussitôt en poussant des cris de terreur. Drago était tout bonnement impressionné par ce nouveau sortilège.
-Ne bougez pas, Potter, dit tranquillement Rogue, visiblement ravi de le voir immobile face au serpent furieux. Je vais vous en débarrasser...
-Je m'en occupe, dit Lockhart.
Il pointa sa baguette sur le serpent. Une explosion retentit. Mais au lieu de disparaître, le reptile fut projeté dans les airs et retomba un peu plus loin avec un grand bruit. Fou de rage, sifflant comme un furieux, le serpent se tortilla en direction de Finch-Fletchley et se dressa à nouveau en découvrant ses crochets, prêt à mordre.
Potter se précipita alors bêtement vers le reptile, et contre toute attente, cria quelque chose d'incompréhensible au serpent. C'était comme s'il avait parlé une autre langue, rauque et sifflante. Comme par miracle, le serpent retomba alors sur le sol, aussi docile qu'un tuyau d'arrosage, les yeux tournés vers Potter. Face à eux, Finch-Fletchley avait l'air furieux et effrayé.
-A quoi tu joues ? lança-t-il à Potter, avant de tourner les talons et s'enfuir de la salle à toutes jambes. Potter, perplexe, n'avait même pas pu lui répondre quoi que ce soit.
Rogue s'avança, agita sa baguette et le serpent disparut dans une bouffée de fumée noire. Rogue observait Potter d'une étrange manière, d'un regard rusé et calculateur. Partout dans la salle, des murmures commençaient à monter en intensité, et tous les yeux étaient rivés sur Potter. Drago n'y faisait pas exception et dévisageait le binoclard avec un mélange d’agacement (et voilà, il avait encore fait quelque chose d'anormal pour se retrouver au centre de l'attention) et d'une autre émotion, de... de la... compassion ? Après tout Potter avait l'air tellement perdu ainsi, devant les regards de tous ses condisciples de Poudlard. Peut-être n'avait-il même pas réalisé avoir parlé une autre langue ? Weasley tira alors son ami par la manche, et l'entraîna hors de la Grande Salle, suivi de près par Granger, qui marchait à côté d'eux à petits pas pressés. A mesure qu'ils avançaient, les autres élèves s'écartaient sur leur passage comme s'ils avaient eu peur d'attraper une maladie. Le club de duel avait si vite été gâché, et Drago se dit avec amertume qu'il semblait bel et bien impossible de passer une soirée simplement normale en présence de Harry Potter...

 Comme Crabbe et Goyle faisaient toujours la même chose que Drago, ils avaient inscrit leurs noms dans la liste des élèves qui souhaitaient rester au château pour les vacances de Noël. Ils ne lui avaient pas demandé pourquoi il avait fait le choix de ne pas rentrer chez lui, ils l'avaient juste vu se diriger vers le tableau d'affichage et y noter son nom, puis avaient fait de même. Ce qui avait amené Drago à se demander comment étaient leurs propres situations familiales, mais il n'avait pas osé leur poser la question. En effet, Drago considérait les vacances de Noël de l'an dernier comme un véritable fiasco qu'il n'avait pas envie de reproduire. De plus, ce qu'il se passait à Poudlard en ce moment était bien trop intéressant. Il assistait à une montée en puissance de la maison Serpentard et à la concrétisation de tous les principes que sa famille lui avait toujours inculqué, les Sang Purs prenant enfin leur place d'honneur. Certes, il ne savait pas encore qui était l'héritier, mais il espérait que celui-ci le reconnaîtrait comme un allié et se découvrirait à lui, de sorte à ce que Drago puisse contribuer à ces événements qui resteraient sans nulle doute gravés dans l'histoire de Serpentard. Une telle gloire le faisait rêver, et lui garantirait certainement la fierté de ses parents.
Par contre ce qui était absolument sûr, c'était que l'héritier de Salazard Serpentard, ce n'était pas Potter. Mais le reste de l'école semblait décidé à penser le contraire depuis l'épisode du serpent pendant le duel, puis l'attaque de Finch-Fletchey qui se trouvait désormais à l'infirmerie. Drago méprisait leur ignorance et en avait assez de voir tout le monde éviter Potter dans les couloirs comme s'il s'apprêtait à cracher du venin. Les jumeaux Weasley, au contraire, tournaient la situation totalement en dérision. Souvent, ils s'amusaient à précéder Potter lorsqu'il marchait dans les couloirs, en criant : « Faites place à l'héritier de Serpentard ! Attention, sorcier très dangereux ! »
Drago était mitigé, il appréciait de voir d'autres personnes qui, comme lui, ne pensaient pas une seconde que Potter puisse être l'héritier, mais s'agaçait de voir cette période cruciale pour sa maison être tournée en ridicule. Un jour, leurs blagues finirent même par pousser à bout leur insupportable frère Préfet.
-Ce n'est pas un sujet de plaisanterie, disait-il avec froideur.
-Dégage, Percy, répliquait l'un des jumeaux. Harry est pressé.
-Il doit se rendre dans la Chambre des Secrets pour y prendre le thé avec son serpent préféré, ajoutait l'autre.
L'avantage était que leur affreuse petite sœur semblait également ne pas supporter toutes leurs bouffonneries.
-Arrêtez ! gémissait-elle lorsqu'ils demandaient à Potter d'une voix sonore à qui il comptait s'en prendre la prochaine fois, ou qu'ils faisaient semblant de vouloir l'écarter en brandissant une grosse tête d'ail.
Quoi qu'il en soit, leurs farces répétées finirent par vraiment exaspérer Drago qui, à force, se montrait chaque fois un peu plus irrité.
Le trimestre se termina enfin et un silence aussi épais que la neige qui recouvrait le sol s'abattit sur le château. 

Le matin de Noël, le cœur de Drago se serra un peu. C'était la première fois qu'il célèbrerait cette fête sans ses parents. Il s'était attendu à ce qu'ils protestent, ou au moins l'interrogent sur sa décision de rester à Poudlard, mais il n'avait eu aucun écho de leur part à ce sujet. Il était presque déçu qu'ils aient accepté sa décision aussi facilement, même essayer de le faire changer d'avis. Il devait sans doute moins leur manquer qu'eux ne ne lui manquaient. Le déballage des cadeaux de Noël dans le dortoir des Serpentard se fit dans le calme et presque même dans le silence. Parmi les élèves de leur année, seuls Drago, Crabbe et Goyle étaient restés, et ces deux derniers n'étaient de toute manière jamais particulièrement loquaces. Drago ne put que vaguement apercevoir les présents qu'ils avaient reçus avant qu'ils soient rangés dans les tiroirs de leurs tables de chevet. Finalement, ils ne se connaissaient que très superficiellement tous les trois, se dit Drago. Lui-même avait reçu de ses parents un foulard en soie vert avec de beaux reflets argentés ainsi qu'une broche en argent représentant un serpent dressé avec une émeraude brillante en guise d'oeil. Ces présents, extrêmement ciblés Serpentard, étaient accompagnés d'un mot. Son père, en quelques paragraphes un peu grandiloquents, écrivait son approbation quant à son choix d'être resté au château pour être témoin - ou acteur - des événements actuels, lui disant bien qu'il aurait lui-même « fait pareil à sa place ». Sa mère elle, n'avait noté que quelques mots, le félicitant sur ses résultats scolaires du premier trimestre et lui souhaitant de bonnes fêtes. La dernière phrase avant sa signature toucha Drago :

« Dans l'espoir que ce Noël séparé soit bien le seul, Narcissa. »

Ainsi, sa mère n'était pas si indifférente que cela à son isolement de cette année, et cela lui donna même l'impression qu'il lui manquait aussi. Se promettant de redonner une nouvelle chance à un Noël en famille l'année suivante, Drago rangea précieusement la lettre sous son oreiller.
La journée fut plutôt calme, assis près des flammes dans les fauteuils ouvragés de la salle commune des Serpentard en sirotant du thé, Drago monologuait auprès de ses deux acolytes, leur exposant toutes ses théories au sujet de l'héritier ainsi que ses idées de contributions qu'il pensait pouvoir lui apporter. Lorsqu'ils se rendirent au dîner du soir, la Grande Salle était magnifiquement décorée : en plus des sapins aux branches couvertes de givre et des guirlandes de gui et de houx qui se croisaient au-dessus des têtes, une neige magique tiède et sèche tombait du plafond. Drago était émerveillé mais n'en montrait bien entendu rien, préférant faire quelques remarques narquoises destinées à provoquer l'hilarité de ses camarades de Serpentard. Il ne s'en prit tout de même pas au directeur, s'abstenant de commenter le fait que Dumbledore était en train de chanter quelques cantiques repris par les élèves et par Hagrid dont la voix devenait de plus en plus tonitruante à mesure que baissait le niveau de son pichet de vin. Assis à la table des Serpentard, Drago choisit plutôt se moquer du pull-over de Potter, le voyant se retourner d'un air agacé dès que ses remarques bruyantes parvenaient à ses oreilles. Il passait finalement un plutôt bon moment, s'esclaffant même du fait que les jumeaux Weasley avaient ensorcelé le badge de préfet de leur frère sur lequel on pouvait lire à présent "Benêt". Tout cela le mettait d'assez bonne humeur.

Après le dîner, Drago passa par la volière pour envoyer sa réponse et ses vœux à ses parents. Il répondit favorablement à la phrase de Narcissa qui l'avait ému, promettant que, sauf nouvelles circonstances exceptionnelles, il serait présent au Manoir pour les fêtes l'année prochaine. Alors qu'il envoyait un hibou grand duc avec sa missive à destination du Manoir, il fut étonné de voir un autre hibou de la même espèce s'approcher de la volière, se dirigeant droit vers lui. Il s'arrêta sur le rebord de la fenêtre et tendit la patte à Drago, où très étonné, il découvrit une nouvelle lettre de son père. Apparemment, Lucius n'avait pas voulu attendre le lendemain pour lui envoyer un article qui lui avait semblé particulièrement plaisant. Avec un sourire, il le mit précieusement dans sa poche, ravi d'avoir trouvé son sujet de conversation pour la soirée. En repassant par la Grande Salle, il n'y trouva ni Crabbe, ni Goyle, qui y étaient pourtant restés pour continuer à s’empiffrer. Dérouté par leur absence et par leur potentielle initiative de rentrer sans lui au dortoir, il prit la route des cachots, espérant les y retrouver. Il médita un instant sur la vacuité de son quotidien, n'aimant pas de retrouver si désoeuvré en perdant momentanément de vue ces deux gros balourds dont il n'appréciait même pas tant que cela la compagnie, mais s'interdit vite de trop creuser la question. Au moins, ils avaient une très bonne écoute, et il adorait justement parler. Il les retrouva enfin, en l'étonnante compagnie du préfet Weasley, lancé dans une leçon de morale qu'il fut ravi d'interrompre :
-Vous voilà enfin, dit-il de sa meilleure voix traînante. Vous avez passé tout ce temps à vous goinfrer dans la Grande Salle ? Je vous ai cherchés partout, je voulais vous montrer quelque chose de très drôle. Et toi, Weasley, qu'est-ce que tu fais là ?
Il lança au préfet un regard glacial, et fut ravi de son air outragé.
-Tu ferais bien de montrer un peu plus de respect envers un préfet ! s'indigna-t-il. Je n'aime pas du tout ton attitude !
Avec un ricanement et fit signe à Goyle et à Crabbe de le suivre.
-Ce Peter Weasley... commença Drago.
-Percy, le corrigea Crabbe de manière presque automatique plutôt étonnante. Drago n'arrivait jamais à retenir les prénoms des trop nombreux Weasley mais Crabbe y était apparemment parvenu.
-Peu importe, dit Drago. J'ai remarqué qu'il rôdait beaucoup dans les couloirs, ces temps derniers. Et je sais bien ce qu'il mijote. Il est persuadé qu'il va réussir à attraper l'héritier de Serpentard à lui tout seul.
Il eut un petit rire méprisant, puis s'arrêta alors devant un mur nu et humide.
-Qu'est-ce que c'est, déjà, le nouveau mot de passe ? demanda-t-il à Goyle.
-Heu...
Quelle idée, Goyle ne pourrait jamais le dépanner dans ces cas là. Heureusement la réponse lui revint vite.
-Ah, ça y est, je me souviens, Sang-pur ! Une porte de pierre dissimulée dans le mur s'ouvrit aussitôt et ils la franchirent.
-Installez-vous ici, dit Drago en leur montrant deux fauteuils vides à l'écart des autres. Je vais vous montrer ça, mon père vient de me l'envoyer.
Il sortit alors la coupure de journal, qu'il colla sous le nez de Crabbe.
-Ça va vous faire rire.
Crabbe écarquilla les yeux, lut rapidement la coupure (il lisait apparemment bien plus vite qu'au début de l'année maintenant, non pas ce lire fut un exercice que Drago le vit souvent pratiquer), et ricana avant de la passer à Goyle.

ENQUÊTE AU MINISTÈRE DE LA MAGIE
Arthur Weasley, directeur du Service des Détournements de l'Artisanat moldu s'est vu infliger une amende de cinquante Gallions pour avoir ensorcelé une voiture moldue. Mr Lucius Malefoy, membre du conseil d'administration de l'école Poudlard, où la voiture ensorcelée a été accidentée il y a quelques mois, a demandé la démission de Mr Weasley. « Weasley a terni la réputation du ministère », a déclaré Mr Malefoy à notre reporter.
« Il n'a aucune compétence pour rédiger des projets de lois et son ridicule Acte de Protection des Moldus devrait être immédiatement abandonné. »
Mr Weasley s'est refusé à tout commentaire. Son épouse a simplement déclaré à nos envoyés spéciaux qu'ils avaient « intérêt à décamper très vite » s'ils ne voulaient pas qu'elle lâche sur eux la goule de la famille.

-Alors ? dit Drago d'un air réjoui lorsque Goyle lui rendit la coupure. C'est drôle, non ?
-Ha ! Ha ! fit Goyle, bien qui ne lui semblait pas si amusé. Peut-être n'avait-il tout simplement pas compris.
-Arthur Weasley aime tellement les Moldus qu'il ferait mieux de casser en deux sa baguette magique et d'aller vivre avec eux, continua-t-il d'un air méprisant. On ne dirait vraiment pas que les Weasley ont le sang pur, quand on voit ce qu'ils font.
Non seulement ses acolytes ne riaient toujours pas, mais le visage de Crabbe semblait même crispé. Est-ce qu'un excès de nourriture pouvait les rendre encore plus stupide que d'ordinaire ?!
-Qu'est-ce qui t'arrive, Crabbe ? demanda-t-il sèchement.
-Mal à l'estomac, grogna Crabbe.
-Alors, va à l'infirmerie et donne un coup de pied de ma part à ces Sang de Bourbe, ricana Drago. Il y avait déjà eu plusieurs attaques et les impurs pétrifiés devaient maintenant occuper pas mal de place dans le refuge de Pomfresh. Ça m'étonne que La Gazette du Sorcier n'ait pas encore parlé de ces attaques, poursuivit-il d'un air songeur. Dumbledore doit faire tout ce qu'il peut pour étouffer l'affaire. Il va se faire renvoyer si ça continue. Mon père a toujours dit que la nomination de Dumbledore comme directeur est la pire chose qui soit jamais arrivée à cette école. Il adore les enfants de Moldus. Un directeur digne de ce nom n'aurait jamais admis ce rogaton de Crivey.
Pour se moquer de Crivey, Drago fit semblant de prendre des photos avec un appareil imaginaire, l'imitant avec un certain talent :
-Potter, je peux prendre ta photo, Potter ? Je peux avoir un autographe ? Je peux te lécher les chaussures, s'il te plaît, Potter ?
Lorsqu'il n'eut toujours aucune réaction de leur part après cette pique pourtant excellente, Drago regarda Goyle et Crabbe d'un drôle d'air, commençant presque à s'inquiéter de leur état post-festin.
-Et alors, qu'est-ce qui vous arrive, tous les deux ?
Avec beaucoup de retard, ils rirent tout de même, rassurant quelque peu Drago, après tout Crabbe et Goyle étaient toujours un peu lents à la détente.
-Saint Potter, l'ami des Sang-de-Bourbe, reprit-il plus lentement. Encore un qui ne se conduit pas comme un vrai sorcier, sinon, il ne se traînerait pas tout le temps avec cette parvenue d'Hermione Granger. Une vraie Sang de Bourbe, celle-là. Pour l'instant, Drago n'arrivait toujours pas à lui pardonner sa réflexion au Quidditch, ni sa constante supériorité scolaire.
-Quand on pense qu'il y a des gens qui considèrent Potter comme l'héritier de Serpentard ! Si seulement je savais qui c'est, je pourrais l'aider ! finit-il avec mauvaise humeur.
-Tu dois bien avoir une petite idée de qui est derrière tout ça ? demanda Goyle.
Drago le fixa un instant, stupéfait. Vu le nombre de fois où ils avaient déjà eu cette conversation, la question de Goyle lui semblait vraiment stupide, même venant de lui. Ses gros bras commençaient à l'inquiéter, apparemment l'estomac et le cerveau ne pouvaient pas coexister dans ces grands corps musclés, et si l'un des deux utilisait trop de ressources, l'autre devenait alors parfaitement inutile. Cette constatation acheva de convaincre Drago de rentrer chez lui pour le prochain Noël, l'imbécilité des deux brutes était si difficile à supporter en ce moment que s'en était presque douloureux pour lui. S'échinant à passer outre, Drago lui répondit sèchement :
-Tu sais bien que non, Goyle, combien de fois faudra-t-il que je te le répète ? Et mon père ne veut rien me dire sur ce qui s'est passé la dernière fois que la Chambre des Secrets a été ouverte. Bien sûr, c'était il y a cinquante ans, donc avant qu'il soit élève ici, mais il connaît toute l'histoire. Seulement, il a peur que j'attire les soupçons si je sais trop de choses là-dessus. En tout cas, ce qui est sûr. c'est que la dernière fois que la Chambre a été ouverte, un Sang de Bourbe est mort. Alors il y aura sûrement un autre mort bientôt, simple question de temps... Et j'espère que ce sera Granger, ajouta-t-il d'un air réjoui.
Il avait en effet essayé d'interroger son père à plusieurs reprises par courrier, mais Lucius n'avait partagé aucune information supplémentaire. Peut-être ne voulait-il juste pas les donner en laissant une trace écrite ?
-Est-ce que tu sais si la personne qui a ouvert la Chambre la dernière fois s'est fait prendre ? demanda Goyle.
-Oh oui, je ne connais pas son nom, mais on l'a renvoyé de l'école, assura Drago. Il doit encore être à Azkaban.
-Azkaban ? répéta Goyle, encore plus bêtement que d'habitude.
-Voyons, Goyle, Azkaban, la prison des sorciers, répondit Drago d'un air incrédule. Tu as vraiment l'esprit lent, mon pauvre vieux. Si tu continues comme ça, tu finiras par marcher à reculons ! Mon père m'a dit de ne pas me faire remarquer et de laisser agir l'héritier de Serpentard. Il dit qu'il faut débarrasser l'école de la racaille des Sang de Bourbe, mais que je ne dois pas m'en mêler. Il a suffisamment de soucis comme ça, en ce moment. Vous êtes au courant que le ministère de la Magie a fait une perquisition au manoir, la semaine dernière ?
Ce que son père avait redouté tout l'été était finalement arrivé... Mais heureusement cela était resté sans grande conséquences. Devant l'expression inquiète de Goyle, il poursuivit :
-Eh oui. Heureusement, ils n'ont quasiment rien trouvé. Mon père possède des choses très précieuses en matière de magie noire. Mais nous aussi, on a une chambre secrète, sous le parquet du grand salon...
-Ah ! dit Crabbe.
Cette réaction soudaine surprit Drago qui lui jeta un coup d'oeil, et Crabbe rougit. D'ailleurs il avait l'air affreusement rouge, si bien que même ses cheveux avaient l'air moins bruns... Crabbe et Goyle se levèrent d'un bond.
-Il faut que j'aille soigner mon estomac, grogna Crabbe.
Et sans ajouter le moindre mot, les deux traversèrent au pas de course la salle commune des Serpentard et se jetèrent sur le mur magique pour se précipiter dans le couloir.

Plus tard, lorsqu'ils rejoignirent enfin le dortoir pour se coucher, Drago, dans un demi-sommeil, les entendaient discuter d'histoires de placards et d'enfermement. Sa dernière pensée avant de sombrer fut que ces abrutis avaient semblé dans un tel état tout à l'heure, qu'il n'auraient pas été étonné de leur capacité à accidentellement s'enfermer dans un placard.

 
 
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