Chapitre 41
La Salle sur Demande
Après les cours, Drago se rendit au septième étage. Crabbe et Goyle avaient voulu l'accompagner mais il les avait sèchement congédiés en leur disant de se mêler de leurs affaires. Ne voulant pas non plus les vexer dans le cas où il aurait besoin d'eux plus tard, il ajouta qu'il les mettrait au courant dès que leur intervention serait utile, et qu'il les retrouverait sans doute ce soir dans la salle commune. Il les regarda s'éloigner en se faisant la réflexion qu'il ne se sentait pas moins seul en leur présence que sans eux. Il vérifia que la Salle sur Demande rouvrait bien une deuxième fois la même pièce que lorsqu'il y avait dissimulé sa Main de Gloire, et lorsqu'il fut satisfait de constater que c'était le cas, il descendit au premier étage vérifier si l'Armoire à Disparaître était toujours là. Il redoutait un peu qu'en voyant un élément du mobilier si abîmé, le concierge ne finisse par le jeter et le remplacer. Mais non, à Poudlard les vieilleries avaient toujours leur place, quel que soit leur état. Rassuré, il décida alors de se mettre au travail au plus tôt : il irait chercher l'armoire dès le soir même. Il attendit que les respirations des autres Serpentard du dortoir se fassent plus profondes pour oser se relever et sortir sur la pointe des pieds. Il ne s'était plus promené de nuit dans le château depuis longtemps et sursautait au moindre bruit, ne voulant vraiment pas se faire surprendre. La dernière chose qu'il lui fallait c'était d'attirer l'attention sur lui. Il aurait mieux fait de piquer la cape d'invisibilité de Potter lorsqu'il en avait eu l'occasion, il aurait été plus tranquille avec lors de ses déambulations nocturnes. Celle-ci avait beau être la première de l'année, elle ne serait sûrement pas la dernière. Il devint un peu moins discret lorsqu'il eut récupéré l'armoire. La transporter n'était pas un problème, il n'avait même pas eu à chuchoter « Wingardium Leviosa » tant les sortilèges informulés étaient pour lui un talent inné. Par contre, un jeune homme pâle et blond clair suivi d'une énorme armoire noire n'était pas le spectacle le plus subtil qui soit. Par chance, il ne croisa personne sur les six étages et se retrouva vite devant le mur de la Salle sur Demande. Repensant à la façon dont il l'avait découverte en souhaitant connaître ce que Potter y avait trafiqué, il formula différemment sa demande, afin de s'assurer que personne ne puisse prendre connaissance de ses besognes dans la pièce. « J'ai besoin d'un endroit pour cacher mon cadeau où personne ne pourra me trouver... J'ai besoin d'un endroit pour cacher mon cadeau où personne ne pourra me trouver... J'ai besoin d'un endroit pour cacher mon cadeau où personne ne pourra me trouver... ». La Salle se rouvrit, et Drago y fit rentrer l'armoire qui, par un heureux « hasard », passait de justesse par la porte. Lorsqu'elle se referma, le déclic sonore de la serrure acheva de rassurer Drago. La Salle le protègeait, et il était ici en sécurité.
Cependant, réparer l'armoire n'était pas une mince affaire, Drago ne savait même pas par où commencer. Il tenta bien évidemment les solutions évidentes comme « Reparo » mais bien entendu aucune ne suffit, l'Armoire à Disparaître était un objet trop complexe. Drago y passa presque toute la nuit avant de se rendre compte que rien dans ses connaissances ne lui permettrait d'y parvenir aussi simplement. Il allait devoir se documenter. Le lendemain, il ne se rendit ni au petit déjeuner, ni au déjeuner pour se rendre à la bibliothèque. Malheureusement, peu d'ouvrages traitaient des Armoires à Disparaître, qui n'étaient finalement pas si répandues. De plus, Drago ne pouvait pas prendre le risque de poser des questions à qui que ce soit. Si le mot venait à se répandre qu'il s'intéressait autant à ces objets, quelqu'un finirait par découvrir son plan. Surtout qu'il trouvait déjà que Rogue semblait s'intéresser à lui d'un peu trop près. Peut-être que le Seigneur des Ténèbres lui avait parlé de sa mission. Ou peut-être lui avait-il demandé de garder un œil sur Drago pour immédiatement les punir, lui et sa famille, en cas d'échec... Il était également possible que le Maître des Potions cherche à s'attribuer la tâche de Drago afin d'en récolter toute la gloire auprès du mage noir. Après tout, certains Mangemorts étaient véritablement prêts à tout tant ils étaient aveuglés par leur adoration pour leur Maître. Drago savait que sa tante le tuerait sans hésitation si Lord Voldemort le lui demandait, il n'aurait même pas à finir sa phrase que Drago serait déjà mort. Cette pensée qu'un membre de sa famille soit capable de cela n'était pas des plus réjouissantes, mais elle n'en était pas moins vraie, et Drago n'était plus assez naïf pour croire le contraire. Toujours était-il qu'au fur et à mesure des semaines, le directeur des Serpentard ne cessait d'essayer de le voir seul à seul, allant même jusqu'à le convoquer dans son bureau. Bien entendu, Drago l'ignorait royalement, car après tout ce n'était pas comme si Rogue pouvait faire remonter son insubordination au directeur de l'école sans lui attirer l'attention de ce dernier. Or ce n'était pas quelque chose que le Seigneur des Ténèbres verrait d'un très bon œil, même venant de son Mangemort favori.
Ses séjours à la bibliothèque se révélèrent étonnamment utiles lorsqu'il surprit une bribe de conversation entre Potter et Granger un jour, alors qu'il était sur le point de partir. -Attends un peu, disait Potter. Je croyais que Rusard avait interdit tous les produits en provenance des Farces pour sorciers facétieux ? -Et qui a jamais tenu compte des interdictions de Rusard? lui rétorqua Granger. -Mais je pensais que tous les hiboux étaient contrôlés ? Comment ces filles arrivent-elles à introduire des philtres d'amour à l'école ? -Fred et George les envoient sous forme de parfums ou de potions contre la toux, ça fait partie de leur service de vente par hibou. -Tu as l'air d'être très au courant. Granger lui jeta un regard noir. -C'était écrit sur les flacons qu'ils nous ont montrés, à Ginny et à moi, quand on est allés les voir cet été, dit-elle avec froideur. Seulement, moi,je ne m'amuse pas à verser des potions dans les verres des gens... ou à faire semblant, ce qui est tout aussi déplorable... -Oui, bon, mais peu importe, répliqua Potter, l'important, c'est que Rusard se laisse berner. Cette information parut cruciale à Drago : il y avait donc moyen de contourner la surveillance du concierge, notamment en ce qui concernait les potions... Il nota cela dans un coin de sa tête, et repartit, satisfait d'avoir un tout petit peu de nouveau qui pouvait peut-être lui servir. Qui eut cru que la première « aide » qu'il recevrait viendrait de l'Elu.
Drago ne pouvait malheureusement pas continuer ses tentatives dans la Salle sur Demande sans assistance. En effet, y passer ses nuits ne suffisait plus, puisqu'il n'avait toujours pas de résultat concluant, Drago se rendait désormais dans la Salle dès que possible: aux heures de déjeuner, entre les cours... Or un jour, alors qu'il sortait de la pièce, il se fallut d'un cheveux pour que deux élèves de Serdaigle qui passaient par là ne le surprennent. Dans la salle, il ne les avaient pas entendus passer car seul les gros bruits étaient perceptibles à travers l'épaisse porte en bois. C'était trop risqué et si Drago voulait garder l'existence de la Salle aussi secrète que possible, il allait devoir trouver une autre solution. Et comme il fallait que celle-ci ne soit pas source de trop de questions, il avait justement les deux acolytes qu'il lui fallait à portée de main... Ce soir-là, il demanda à Crabbe et à Goyle de le suivre jusqu'au couloir du septième étage et leur expliqua en deux mots que la cause du Seigneur des Ténèbres avait besoin de leur aide. Crabbe et Goyle s'enorgueillirent et se gonflèrent d'importance. Ils acceptèrent sans hésiter lorsque Drago leur demanda de monter la garde dans ce couloir lorsqu'il en avait besoin. Ils furent même d'accord pour prendre du Polynectar et changer leurs apparences afin que leur présence régulière à cet endroit n'attire pas trop l'attention sur l'activité secrète de Drago. Ils furent par contre moins ravis d'apprendre qu'ils devraient principalement prendre l'apparence de jeunes filles de première année, dont l'aspect innocent attirerait moins les soupçons, mais heureusement eux aussi voulaient rendre leurs pères fiers en servant au plus tôt le Seigneur des Ténèbres alors il s'exécutèrent.
Malheureusement, même avec l'aide, certes minime, de Crabbe et Goyle, le projet de Drago n'avançait pas. Il n'avait pour l'instant aucun résultat digne de ce nom, et commençait à paniquer un peu. En voyant une sortie à Pré-au-lard approcher dans le calendrier, il eut une idée un peu folle mais qui valait le coup d'être essayée. Il écrivit à Narcissa, échangeant quelques banalités au milieu desquelles il cacha l'objet véritable de sa demande sous une formulation innocente :
Mère, pourriez-vous me faire parvenir le bijou de famille qui se trouvait au même endroit que mon cadeau pour mon treizième anniversaire ? Je suppose que père vous en avait parlé. Je serai en balade à la vieille maison du village d'à côté samedi prochain à treize heure.
Il espérait que sa mère comprendrait sa demande de lui faire parvenir le collier d'opale de chez Barjow et Beurk à la Cabane Hurlante, échappant ainsi à la surveillance stricte des objets qui arrivaient à Poudlard. Heureusement, le message fut correctement reçu puisqu'elle lui répondit simplement :
Cher Drago, je te ferai parvenir ce présent comme convenu, j'espère que celle à qui tu le destines aime les opales. Fais en bon usage. Affectueusement, Narcissa Malefoy
Le cœur de Drago se serra en lisant le mot « celle ». Bien qu'actuellement les moindres préoccupations de romance n'étaient pas du tout à l'ordre du jour pour lui, il n'était pas sûr de comment ses parents le prendraient si jamais il préférait plutôt un « celui »... Par contre, il apprécia énormément la marque d'affection à la fin de la lettre. Beaucoup de gens ne s'attarderaient pas dessus, mais venant de Narcissa, un tel mot était inhabituel et témoignait de sa préoccupation pour son fils et de son importance à ses yeux. Sa mère devait comprendre que l'heure n'était plus à la retenue, et ce simple mot réchauffa le cœur de Drago.
Il avait donc échafaudé un plan pour la sortie à Pré-au-Lard bien qu'il ne disposerait que d'une fenêtre d'opportunité réduite pour l'accomplir. En effet, ayant omis deux fois de suite de faire ses devoirs de métamorphose, McGonagall lui avait donné une retenue pour tout le samedi. En réalité, Drago avait volontairement manqué les échéances car comptait sur cette punition pour lui tenir lieu d'alibi. Goyle avait déjà fait plusieurs retenues avec le professeur de métamorphose les samedis, et lui avait certifié qu'elle suivait toujours le même emploi du temps. Elle restait avec l'élève puni la matinée, puis partait déjeuner, le laissant seul avec un grand plat rempli de sandwiches ainsi qu'un gobelet d'argent et un pichet de jus de citrouille glacé. Ses sanctions n'avaient d'ailleurs pas beaucoup d'effet sur Goyle qui aimait tellement cette collation qu'il se réjouissait presque à chaque nouvelle retenue infligée. McGonagall ne revenait qu'à quatorze heures trente passées, après avoir pris son thé, et libérait l'élève collé peu après si celui-ci avait fini son devoir. Drago devrait donc insérer son escapade à Pré-au-lard dans cette marge de temps, et avait d'avance pris soin de rédiger ses deux devoirs manquants pour lui laisser penser qu'il était bien resté faire sa punition en l'absence de l'enseignante.
La seconde partie de son plan faisait appel à la tête réduite qui était restée tout l'été dans le placard de Crabbe dans le dortoir. Bien que Drago ne comprenait pas sa fascination pour ces objets, celle-ci allait pouvoir lui servir. Promettant à Crabbe qu'à l'issu de l'année il lui rachèterait dix têtes réduites, il lui demanda de la porter sur lui le jour de la sortie à Pré-au-Lard. Drago plaça un sort de Camouflage sur la tête réduite de Crabbe pour qu'elle puisse passer pour un objet innocent, avant que ce dernier ne la mette dans sa poche. Si le sortilège résistait aux Capteurs de Dissimulation de Rusard à la sortie du château, cela signifiait que Drago aurait un moyen de faire rentrer le collier au retour. Sinon, il avait déjà envisagé une autre solution. A douze heures quinze lorsque McGonagall partit déjeuner, Drago rejoignit Crabbe et Goyle qui l'attendaient dans le hall d'entrée comme convenu. Restant un peu en retrait de Crabbe lorsqu'ils parvinrent devant le concierge, Drago retenait son souffle en attendant de voir si son stratagème fonctionnait. Malheureusement, la tête réduite activa les Capteurs malgré sa protection, et Rusard hurla sur Crabbe avant de lui confisquer son jouet. Fort heureusement, Rusard parut croire Crabbe suffisamment bête pour que ceci soit une simple erreur bien qu'il lui ait déjà confisqué une première tête réduite auparavant. L'expérience peu concluante répondait à la question de Drago, qui allait donc devoir faire usage de son premier sortilège Impardonnable pour réussir ce qu'il avait en tête. Par contre, Crabbe n'avait pas du tout apprécié le savon que Rusard lui avait passé, et resta très renfrogné lorsqu'ils se dirigeaient vers Pré-au-Lard. Quand Drago se sépara de ses deux gros bras, leur annonçant qu'il les retrouverait plus tard au château, Goyle fut le seul à lui faire un signe de la main, Crabbe s'étant déjà empressé de lui tourner le dos. Mais Drago ne s'en préoccupa pas, il avait de plus gros problèmes dans sa vie que cette crise de bouderie de Crabbe.
Il n'était que midi et demie, il avait donc encore du temps avant que son colis ne lui parvienne. Heureusement pour lui, avec l'averse diluvienne qui tombait ce jour-là, il n'y avait que peu de monde aux Trois Balais. Seuls deux hommes, un peu plus loin, traînaient devant le bar, l'un était très grand et mince. Drago avait presque du mal à le voir à travers la pluie qui ruisselait sur son visage, mais il reconnut le barman de La Tête de Sanglier, l'autre pub de Pré-au-Lard. Lorsque Drago entra dans Les Trois Balais, l'homme le fixa d'un regard bleu perçant qui le mit un peu mal à l'aise. Drago alla s'installer à une table dans un coin au fond de la pièce, et commanda une Bièraubeurre. Quand Madame Rosmerta arriva à sa table pour lui servir sa commande, il fit usage d'un sortilège informulé pour la soumettre à sa volonté : « Impero ! » En murmurant, il lui ordonna d'ouvrir la porte arrière du bar à treize heure quinze. Elle trouverait dissimulé dans le buisson le plus proche un paquet qu'elle devrait ramener dans le pub. Il lui indiqua ensuite de se rendre aux toilettes des filles, où elle attendrait qu'une élève de Poudlard y passe pour la soumettre également à l'Imperium. Cette élève devrait récupérer le paquet et le ramener à l'intérieur du château. Drago n'était pas sûr que le collier passerait les Capteurs, mais cela valait le coup d'essayer, et au moins il ne serait pas lui-même en sa possession. Il donna quelques instructions supplémentaires : l'élève devrait livrer le paquet à Albus Dumbledore en personne, et elle ne serait pas autorisée à dire à qui que ce soit la moindre information à ce sujet. Chacune de ses paroles fut reçue par Madame Rosmetra d'un hochement de tête, le regard vide. Il lui confia également l'un des faux Gallions de Granger. Il gardait le deuxième pour la contacter si jamais il avait à nouveau besoin d'elle. Elle avait pour consigne de le garder sur elle et de le consulter immédiatement lorsque celui-ci se mettait à chauffer. Elle acquiesça et il lui fit signe de partir. Il s'autorisa quelques gorgées de sa réconfortante Bièraubeurre avant de retourner sous la pluie glacée.
Le hibou grand duc arriva pile à l'heure, et Drago prit bien soin de ne manipuler le paquet qu'une fois ses mains gantées. Il n'était pas sûr de l'effet exact du collier, si ce n'était qu'il était spectaculairement puissant. Il le laissa à l'emplacement prévu et vit de loin Madame Rosmerta le récupérer à l'heure convenue. Il avait insufflé toute l'énergie de son désespoir à son sortilège d'Imperium, et celui-ci paraissait du coup particulièrement efficace. La connexion devrait être suffisamment durable pour qu'il puisse se servir d'elle à nouveau plus tard l'année au besoin. Il suivit de très loin la première élève de Poudlard qui sortit des Trois Balais. Il était sûr de ne pas s'être trompé car Katie Bell de Gryffondor avait une démarche légèrement trop rapide et mécanique par rapport à son habitude. Même à distance, il l'entendit se disputer avec son amie, leurs voix devenant de plus en plus aiguës et perçantes. Il y avait trop d'imprévus dans ce plan, songea Drago en se tordant nerveusement les mains. Il se dirigea précipitamment vers le château, désormais soucieux que son absence soit remarquée. Soudain, il vit au loin Katie s'élever dans les airs avec grâce, les bras tendus, comme si elle s'apprêtait à s'envoler. Quelque chose, cependant, paraissait bizarre, inquiétant... Ses cheveux tournoyaient autour de sa tête, fouettés par le vent féroce, mais elle avait les yeux fermés et son visage était vide de toute expression. Une fois à deux mètres au-dessus du sol, Katie poussa un horrible hurlement. Ses yeux s'ouvrirent et ce qu'elle voyait, ou ce qu'elle ressentait, lui causait manifestement une terrible angoisse. Elle hurlait, hurlait sans cesse. Drago fut secoué d'un spasme à cette vision et prit ses jambes à son cou, ne voyant que d'un coup d'oeil par dessus son épaule que l'amie de Katie aidée de quelques autres personnes avait agrippé les chevilles de la poursuiveuse afin de la ramener à terre. Il arriva au château à bout de souffle, et fila se réfugier dans la salle de classe de métamorphose. Drago eut la présence d'esprit de faire disparaître l'un des sandwiches et la moitié du pichet pour faire croire à l'enseignante qu'il était bien resté déjeuner. Il parvenait à peine à calmer son essoufflement lorsque la directrice des Gryffondor le rejoignit dans la pièce. McGonagall fut surprise de trouver les deux devoirs demandés si promptement achevés, le relit d'un œil méfiant avant de hocher la tête d'un air approbateur devant leur haut niveau de qualité. Félicitant Drago pour sa productivité, elle le congédia et lui rappelant de ne plus lui rendre aucun autre exercice en retard. Ahuri par sa bonne étoile et de s'en être sorti avec son plan, Drago finit son après-midi à la bibliothèque, fouillant les pages d'épais volumes sur les Armoires Magiques. Il entendait entre les rayons les ragots des autres élèves murmurés au sujet de Katie Bell qui se trouvait à l'infirmerie. Drago ne savait pas s'il se sentait déçu ou soulagé que l'opale ne soit pas parvenue à son véritable destinataire, mais il était certain de la culpabilité qui lui nouait le ventre lorsqu'il pensait à la poursuiveuse.
Le dimanche, comme Crabbe était introuvable, il posta seulement Goyle camouflé sous l'apparence d'une petite fille portant un flacon d'œufs de crapaud dans le couloir du septième étage afin de tenter de nouvelles réparations sur l'armoire. Il sut vite qu'il avait bien fait en entendant tout à coup le bruit de verre brisé qui était le signal convenu pour indiquer le passage d'autres élèves dans le couloir. Drago ne quitta pas la Salle avant tard le soir, totalement épuisé et sur les nerfs après ce premier échec du collier. |