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Celui qui a survécu à la solitude
Par marine_p20
Harry Potter  -  Romance/Fantaisie  -  fr
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    Chapitre 36     Les chapitres     4 Reviews     Illustration    
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Examens et autres drames plus sérieux

Chapitre 36

Examens et autres drames plus sérieux

 

A l'approche des BUSE, alors que le stress chez les cinquième années était à son comble, Drago avait trouvé un bon moyen de semer encore plus la panique.
-Évidemment, ce n’est pas du tout ce qu’on croit, disait-il bien fort à Crabbe et à Goyle alors qu’ils attendaient le cours de potions, quelques jours avant les examens. C’est une question de relations. Pendant des années, mon père a entretenu des rapports amicaux avec la présidente de l’Académie des examinateurs magiques, la vieille Griselda Marchebank, on l’a invitée à dîner, et tout ça...
Bien entendu rien de cela n'était vrai, mais il vit Granger prendre soudain une expression inquiète et cela avait suffit à illuminer sa journée. Ses bravades n'étaient destinées qu'aux autres, car Drago était en réalité très nerveux à l'approche des examens. Pourtant, il avait étudié dur, faisant parfois des nuits blanches, passant ses soirées à la bibliothèque avant de revenir travailler dans la salle commune une fois que tout le monde était parti se coucher. Il n'avait pas envie que l'on découvre qu'il était si studieux.
Mais ses inquiétudes se révélèrent inutiles, puisqu'en dehors d'une péripétie impliquant - bien entendu – Potter, ses épreuves se passèrent globalement très bien.
Pour l'examen de sortilèges, il fut justement interrogé par le professeur Marchebank, et vit que Potter se trouvait devant le plus vieux et le plus chauve des examinateurs, le professeur Tofty.
-Potter, c’est cela ? dit-il. Le célèbre Potter ?
Cela eut le don d'agacer Drago, qui lança alors un regard assassin à Potter. A tous les coups, celui-ci allait être jugé plus sur son nom de famille que sur ses performances, sans avoir eu à faire le moindre effort, et cela semblait injuste aux yeux de quelqu'un qui avait autant étudié que Drago. Malheureusement déconcentré, le verre à vin qu’il était en train de faire léviter tomba par terre et se fracassa. Pire encore, en voyant cela Potter ne put s’empêcher d'afficher un grand sourire, qui en plus lui fut en plus rendu par son examinateur. Saleté de balafré. En quittant la salle d'examen, Drago fut tout de même réconforté en voyant que Saint Potter avait confondu la formule du Changement de Couleur avec celle des sortilèges de Croissance : le rat auquel il aurait dû donner une teinte orange s’était mis à enfler jusqu’à devenir aussi grand qu’un blaireau avant qu'il ne puisse rectifier son erreur. Drago put à son tour retrouver un sourire sur son visage lorsqu'il s'éloigna pour aller se remettre à ses révisions pour la métamorphose le lendemain. 
Les épreuves prirent finalement fin assez vite, et en dehors du verre cassé, Drago n'eut pas à rougir de ses performances. Il pensa avec espoir qu'il allait peut-être même réussir l'objectif qu'il s'était fixé de sept « Optimal » minimum ! 

Sa bonne humeur le quitta toutefois quelques jours plus tard lorsqu'Ombrage l'appela dans son bureau pour une nouvelle urgence inquisitoriale. S'attendant à une nouvelle intrusion, elle s'était protégée avec tous les sortilèges nécessaires et avait ainsi attrapé Potter sur le fait, la tête en plein de sa cheminée personnelle, la seule qui n'était pas surveillée par le ministère dans tout le château. Lorsque Drago arriva au bureau de la nouvelle directrice, il vit celle-ci saisir une poignée de cheveux au sommet du crâne de Potter pour le tirer violemment hors des flammes. Elle lui tordait à présent le cou en arrière aussi loin qu’elle le pouvait, comme si elle avait voulu lui trancher la gorge.
-Vous pensez sans doute, murmura-t-elle en tirant un peu plus la tête de Potter qui était obligé à présent de regarder le plafond, qu’après deux Niffleurs, j’allais à nouveau laisser une ignoble petite créature fouiner dans mon bureau quand j’ai le dos tourné ? Depuis la dernière fois, j’ai jeté des sortilèges Anticatimini tout autour de ma porte, espèce d’idiot. Prenez sa baguette, aboya-t-elle à Drago, le sortant de son état d'hébétude.
Sa main tremblante fouilla alors la poche de la robe de sorcier de Potter, pour en retirer sa baguette magique. Drago eut une sorte de chair de poule sur tout le bras lorsqu'il se saisit de la baguette.
-La sienne aussi, ajouta Ombrage.
Millicent lutta avec Granger qui avait fait le guet près de la porte pour s'emparer également de sa baguette. Elle la maintenait plaquée contre le mur pour éviter que la Gryffondor ne s'échappe.
-Je veux connaître les raisons de votre présence ici, dit Ombrage.
Elle secoua la touffe de cheveux qu’elle serrait dans son poing en faisant vaciller Potter sur ses jambes.
-J’essayais... de récupérer mon Éclair de feu ! répondit-il d’une voix rauque.
-Menteur !
Elle lui secoua à nouveau la tête.
-Votre Éclair de feu est sous bonne garde dans les cachots, vous le savez très bien, Potter. Vous aviez la tête dans ma cheminée. Avec qui étiez-vous en train de communiquer ?
-Personne, assura Potter en essayant de se dégager.
-Menteur ! hurla Ombrage.
Elle le projeta vers le bureau qu’il heurta de plein fouet. Accoudé contre le rebord de la fenêtre, Drago lançait la baguette de Potter en l’air et la rattrapait d’une seule main, affichant un faux sourire narquois plaqué sur son visage. Il aurait donné cher pour ne pas être ici, et savourer tranquillement la fin de ses examens longuement préparés.
Il y eut un grand bruit dans le couloir et quelques robustes élèves de Serpentard entrèrent dans le bureau, en tenant fermement Weasley, sa petite soeur, la blonde étrange de Serdaigle et Londubat. Crabbe l’avait immobilisé en lui serrant la gorge et Neville semblait sur le point de suffoquer. Tous les quatre avaient été bâillonnés.
-Nous les avons tous, annonça Warrington qui poussa brutalement Ronald à l’intérieur de la pièce. Celui-là - il pointa un index épais en direction de Neville - a essayé de m’empêcher d’emmener celle-ci - il désigna la Weasley-femelle qui essayait de donner des coups de pied dans les tibias de la Serpentard qui la maintenait - alors, j’ai décidé de l’ajouter aux autres.
-Très bien, très bien, se réjouit Ombrage. Il semble que Poudlard sera bientôt un espace libéré des Weasley.
Drago savait ce qu'on attendait de lui dans ces moments-là et, un peu écoeuré de lui-même, il eut le rire sonore et servile adéquat à la situation. Ombrage parut satisfaite et s’installa dans un fauteuil recouvert de chintz, contemplant ses captifs en clignant des yeux à la manière d’un crapaud tapi dans un massif de fleurs. En réalité, Drago était terrifié à l'idée de découvrir de quoi leur directrice était capable...
-Alors, Potter, dit-elle, vous avez installé des guetteurs, ou plutôt des guetteuses, autour de mon bureau et vous avez envoyé ce bouffon - elle désigna Ronald d’un signe de tête et Drago éclata d’un rire encore plus bruyant - me raconter que l’esprit frappeur détruisait tout au département de métamorphose alors que je savais pertinemment qu’il était occupé à badigeonner d’encre les lentilles des télescopes. Mr Rusard venait de m’en informer. De toute évidence, il était très important pour vous de parler à quelqu’un. Était-ce Albus Dumbledore ? Ou l’hybride Hagrid ? Je ne pense pas qu’il puisse s’agir de Minerva McGonagall, j’ai entendu dire qu’elle n’était plus en état de parler à quiconque.
Cette réflexion déclencha à nouveau le faux-rire de Drago, mais d'autres véritables de quelques autres membres de la brigade inquisitoriale. Drago avait entendu parler de l'attaque envers McGonagall qu'il avait jugé d'une violence inadaptée à l'adversaire. McGonagall était certes stricte mais toujours juste, il n'avait aucune animosité particulière à l'encontre de son enseignante et espérait qu'elle s'en soit remise.
-Vous n’avez pas à savoir à qui je parlais, ça ne vous regarde pas, gronda Potter avec hargne. Le visage flasque d’Ombrage sembla se durcir.
-Très bien, répliqua-t-elle de sa voix la plus menaçante et la plus doucereuse, très bien, Mr Potter... Je vous ai donné une chance de me répondre librement. Vous avez refusé. Je n’ai maintenant plus d’autre choix que de vous forcer à parler. Drago, allez chercher le professeur Rogue.

Drago rangea la baguette de Potter dans une poche de sa robe et sortit du bureau en ricanant bruyamment. Il était en fait soulagé d'impliquer le directeur de sa maison dans tout cela, car quoi qu'il arrive, Rogue serait plus rationnel qu'Ombrage. Drago avait discerné dans ses yeux globuleux un éclat de folie qui l'inquiétait. Une fois hors de vue, Drago abandonna sa démarche nonchalante et sprinta en direction des cachots pour pouvoir ramener Rogue au plus vite. Il lui expliqua la situation en deux mots et Rogue le suivit vers le bureau d'Ombrage sans poser d'autre question. Une fois arrivés, Drago entra dans la pièce, tenant la porte pour laisser passer Rogue.
-Vous vouliez me voir, madame la directrice ? demanda Rogue en regardant avec une totale indifférence les élèves qui se débattaient.
-Ah, professeur Rogue, dit Ombrage qui se releva en souriant largement. Oui, je voudrais un autre flacon de Veritaserum, aussi vite que possible, s’il vous plaît.
-Vous avez pris mon dernier flacon pour interroger Potter, répondit Rogue en l’observant d’un regard froid à travers le rideau de cheveux noirs et graisseux qui lui tombaient autour de la figure. Vous ne l’avez sûrement pas utilisé entièrement ? Je vous avais dit que trois gouttes seraient suffisantes.
Ombrage rougit.
-Vous pouvez m’en préparer encore, n’est-ce pas ? dit-elle, d’une voix qui avait pris des intonations doucereuses de petite fille, comme toujours lorsqu’elle était furieuse.
-Mais certainement, répondit Rogue, la lèvre légèrement retroussée. La potion doit mûrir pendant un cycle complet de la lune, elle sera donc prête dans un mois environ.
-Un mois ? couina Ombrage qui sembla enfler comme un crapaud. Un mois ? Mais j’en ai besoin ce soir, Rogue ! Je viens de surprendre Potter qui se servait de ma cheminée pour communiquer avec une ou des personnes dont il n’a pas voulu me révéler le nom !
-Vraiment ? dit Rogue, qui tourna son regard vers Potter en montrant pour la première fois un très léger signe d’intérêt. Je n’en suis pas surpris. Potter n’a jamais manifesté un goût très prononcé pour le respect du règlement de l’école.
Ses yeux noirs et froids vrillèrent ceux de Potter qui soutint son regard sans ciller.
-Je veux l’interroger ! s’écria Ombrage.
Rogue détacha son regard de Potter pour le reporter sur le visage tremblotant de fureur d’Ombrage.
-Je veux que vous me fournissiez une potion qui le forcera à me révéler la vérité !
-Je vous ai déjà dit, répondit Rogue avec douceur, qu’il ne me reste plus de Veritaserum. À moins que vous ne souhaitiez empoisonner Potter - et je puis vous assurer qu’une telle tentative m’inspirerait la plus grande sympathie - il m’est impossible de vous aider. Le seul ennui, c’est que la plupart des venins agissent trop vite pour laisser à la victime le temps de dire tout ce qu’elle sait.
-Vous êtes mis à l’épreuve ! hurla le professeur Ombrage. Rogue se tourna à nouveau vers elle, les sourcils légèrement levés.
-Vous refusez délibérément de coopérer ! J’attendais mieux de votre part. Lucius Malefoy parle toujours de vous en termes très élogieux ! Et maintenant, sortez de mon bureau !
Rogue s’inclina en un salut ironique et s’apprêta à repartir lorsque Potter se mit à hurler sans aucune logique :
-Il a pris Patmol ! Il a emmené Patmol là où la chose est cachée !
Rogue s’était immobilisé, la main sur la poignée de la porte. Drago était complètement dépassé, mais connaissait suffisamment Rogue pour voir qu'il avait comprit quelque chose, or ce n'était pas le cas d'Ombrage.
-Patmol ? s’exclama le professeur Ombrage en regardant successivement Potter et Rogue d’un œil avide. Qui est Patmol ? Où est cette chose cachée ? Que veut-il dire, Rogue ?
-Je n’en ai aucune idée, répondit Rogue d’un ton glacial. Soit Drago s'était trompé, soit Rogue mentait très bien. Drago regretta alors de ne s'être entraîné qu'à l'occlumancie et pas à la legilimancie, car il aurait donné cher à ce moment là pour lire dans la tête de Rogue, ou même plus simplement dans la tête de Potter. D'ailleurs ce n'était pas la première fois qu'il avait eu envie de sonder les pensées du binoclard... La voix de Rogue le fit revenir à l'instant présent.
-Potter, quand j’aurai envie de vous entendre crier des paroles sans queue ni tête, je vous donnerai une potion de Babillage. Et vous, Crabbe, desserrez un peu votre prise. Si Londubat meurt étouffé, il faudra remplir tout un tas de paperasses et en plus, j’ai bien peur d’avoir à le mentionner dans vos références quand vous chercherez un emploi.
Il referma la porte derrière lui avec un léger claquement, laissant Drago dans un désarroi profond. Rogue n'avait pas résolu la situation : Potter et ses amis restaient livrés à la merci d'Ombrage, et Drago ne pouvait plus y faire grand chose...
-Très bien, dit-elle en sortant sa baguette magique. Très bien... Je n’ai plus d’autre choix... Il ne s’agit plus seulement de discipline scolaire... C’est une question qui concerne la sécurité du ministère... Oui... Oui...
On aurait dit qu’elle essayait de se convaincre de quelque chose. Les yeux fixés sur Potter, elle dansait nerveusement d’un pied sur l’autre, respirant avec bruit et tapotant sa baguette contre la paume de sa main.
-Vous m’y forcez, Potter... Ce n’est pas moi qui le veux, mais parfois, les circonstances justifient qu’on y ait recours... Je suis certaine que le ministère comprendra que je n’avais pas le choix... Le sortilège Doloris devrait vous délier la langue, dit Ombrage à mi-voix.
-Non ! s’écria Granger. Professeur Ombrage... C’est illégal !
Mais Ombrage ne fit pas attention à elle. Il y avait sur son visage une expression de férocité, d’excitation, d’avidité que Drago ne lui avait jamais connue. Elle leva sa baguette.
-C’est contraire à la loi, professeur Ombrage ! s’exclama Granger. Le ministre ne vous approuvera sûrement pas !
-Ce que Cornélius ignore ne peut pas lui porter tort, répondit Ombrage.
La respiration légèrement haletante, elle pointa sa baguette magique sur différentes parties du corps de Potter, essayant de déterminer l’endroit où elle pourrait lui faire le plus mal.
-Il n’a jamais su que j’avais donné l’ordre à des Détraqueurs d’aller s’occuper de Potter l’été dernier, mais il a quand même été ravi d’avoir une occasion de le renvoyer.
-C’était vous ? s’exclama Potter, le souffle coupé. Vous m’avez envoyé les Détraqueurs ?
Quel coup bas ! se dit Drago. Au mieux, et heureusement cela avait été le cas, avec cette démarche Ombrage attirait de sérieux ennuis à Potter, mais elle aurait aussi très bien pu lui ôter son âme... Sa stratégie avait été extrêmement radicale !
-Il fallait bien que quelqu’un agisse, dit Ombrage dans un murmure, sa baguette magique pointée à présent sur le front de Potter. Ils étaient tous là à gémir qu’on devait absolument vous faire taire, vous discréditer, mais j’ai été la seule à agir en ce sens... L’ennui, c’est que vous avez réussi à vous en sortir, n’est-ce pas, Potter ? Aujourd’hui, en revanche, vous ne vous en sortirez pas, plus maintenant...
Elle prit alors une profonde inspiration et s’écria :
-Endol...
-NON ! hurla Granger d’une voix brisée. Non... Harry... Il faut le lui dire !
-Certainement pas ! protesta Potter en fixant des yeux le peu que Millicent Bulstrode laissait voir de Granger.
-Il le faut, Harry. De toute façon, elle t’y forcera, à quoi ça servirait de s’entêter ?
Et Granger se mit à pleurer dans la robe de Millicent Bulstrode qui cessa aussitôt de l’écraser contre le mur et s’écarta d’elle d’un air dégoûté. Drago venait de remarquer quelque chose. Le visage dans les mains, Granger sanglotait désespérément mais on ne voyait pas trace de larmes. Il trouva plus avisé de faire comme s'il n'avait rien vu.
-Tiens, tiens, tiens, dit Ombrage, triomphante. Mademoiselle J’ai-toujours-une-question va maintenant nous donner quelques réponses ! Alors, allons-y, ma petite fille, allons-y !
-Her – mio – ne – non ! s’écria Ronald qui suffoquait.
-Je... je suis désolée..., dit Granger. Mais... je ne peux pas le supporter...
-Très bien, très bien, ma petite fille ! s’exclama Ombrage.
Elle saisit Granger par l’épaule, la projeta dans le fauteuil de chintz et se pencha sur elle.
-Allons-y, maintenant... Avec qui Potter était-il en train de communiquer il y a quelques minutes ?
-Eh bien, hoqueta Granger, le visage toujours dans les mains, il essayait de parler au professeur Dumbledore.
Ronald se figea, les yeux grands ouverts. Weasley-femelle cessa d’écraser les orteils de sa tortionnaire et même la Serdaigle loufoque parut un peu étonnée. Heureusement, l’attention d’Ombrage et du reste de la brigade était trop concentrée sur Granger pour que ces diverses manifestations de surprise éveillent leurs soupçons. Drago était le seul d'entre eux à les avoir remarquées, et vit que Potter s'agitait moins depuis que son amie avait proféré ce mensonge évidant. Pour l'instant, Drago décida de continuer à garder le silence.
-Dumbledore ? dit Ombrage d’un air avide. Vous savez donc où est Dumbledore ?
-Oh... non ! sanglota Granger. On a essayé Le Chaudron Baveur, sur le Chemin de Traverse, et Les Trois Balais, et même La Tête de Sanglier...
-Espèce d’idiote ! Dumbledore ne va pas s’installer dans un pub alors que tout le ministère est à sa recherche ! s’écria Ombrage.
La déception se lisait sur chaque ride de son visage flasque.
-Mais... On avait quelque chose de très important à lui dire ! gémit Granger.
-Ah oui ? murmura Ombrage avec un regain d’excitation. Et qu’est-ce que vous vouliez lui dire ?
-Nous... voulions lui dire que c’est... p-prêt ! balbutia Granger d’une voix étouffée.
-Qu’est-ce qui est prêt ? Ombrage la prit par les épaules et la secoua légèrement. Qu’est-ce qui est prêt, ma petite fille ?
-L’a... l’arme, répondit Granger.
-L’arme ? L’arme ? s’exclama Ombrage dont les yeux semblaient sur le point de sortir de leurs orbites. Vous avez organisé une méthode de résistance ? Avec une arme que vous pourriez utiliser contre le ministère ? Sous les ordres du professeur Dumbledore, bien sûr ?
-Ou-oui, mais il a dû partir avant qu’elle soit terminée et m-m-maintenant, on l’a finie pour lui, mais on n’arrive pas à le t-t-trouver pour le lui d-d-dire !
-De quel genre d’arme s’agit-il ? demanda Ombrage d’une voix dure, ses doigts boudinés toujours serrés sur l’épaule de Granger.
-On n’a p-p-pas vraiment compris, répondit-elle en reniflant bruyamment. On a s-s- simplement fait ce que le p-p-professeur Dumbledore nous a d-d-dit de faire.
Ombrage se redressa. Elle exultait.
-Montrez-moi cette arme, dit-elle.
-Je ne veux pas la montrer... à eux ! dit Granger d’une voix suraiguë en regardant les Serpentard à travers ses doigts écartés.
-Ce n’est pas à vous de fixer les conditions, répliqua le professeur Ombrage d’un ton cassant.
-Très bien. Très bien... Qu’ils la voient, et j’espère qu’ils s’en serviront contre vous ! Finalement, je voudrais que vous ameniez plein de gens pour la voir ! Ce... ce serait bien fait pour vous ! Je serais ravie si t-t-toute l’école savait où elle est et comment s’en servir, comme ça, dès que vous vous en prendrez à quelqu’un, il pourra vous ré-régler votre compte !
Les paroles de Granger eurent un impact considérable sur Ombrage. Elle jeta un regard furtif et soupçonneux aux membres de sa brigade inquisitoriale, ses yeux globuleux s’attardant un instant sur Drago qui fut trop lent pour dissimuler l’expression d’avidité apparue sur son visage. Une arme ? Drago ne pouvait s'empêcher de voir cela comme un moyen de protéger ceux qui lui étaient chers, comme ses parents... (et... Potter ?...)
Ombrage contempla Granger pendant encore un bon moment puis elle reprit la parole, d’un ton qu’elle voulait maternel :
-Entendu, ma chérie, allons-y toutes les deux... Et nous emmènerons Potter aussi, d’accord ? Levez-vous, maintenant.
-Professeur, dit précipitamment Drago, professeur Ombrage, je pense que des membres de la brigade devraient venir avec vous pour veiller à...
-Je suis une représentante officielle et parfaitement qualifiée du ministère de la Magie, Malefoy, vous pensez vraiment que je ne peux pas me débrouiller toute seule face à deux adolescents désarmés ? demanda-t-elle d’un ton sec. En tout cas, il semble préférable que les élèves de l’école ne voient pas cette arme. Vous resterez donc ici jusqu’à mon retour en vous assurant que ces jeunes gens - elle montra d’un geste circulaire Ronald, Weasley-femelle, Londubat et la Serdaigle - ne puissent pas s’échapper.
-Très bien, répondit Drago, déçu. Potter et Granger seraient donc livrés à eux-mêmes face à Ombrage dans la forêt interdite... Une perspective qui n'avait rien de réjouissante.
-Et vous deux, vous allez passer devant moi pour me montrer le chemin, ajouta Ombrage en pointant sa baguette magique sur les deux Gryffondor concernés. On y va.
Ombrage n'avait quitté le bureau que depuis quelques minutes et Drago ouvrait à peine la bouche pour lancer des phrases narquoises à leurs captifs lorsqu'une sorte de tempête tourbillonnante s’abattit sur son visage qui fut couvert d'ailes noires battant à toute allure. Il aperçut qu'il devait ce maléfice de Chauve-Furie à la Weasley-femelle qu'il n'appréciait décidément vraiment pas. Sa tête était couverte de bestioles mais cela ne l'empêcha pas de voir leurs prisonniers se dégager à l'aide de deux éclairs de stupéfixion, un sortilège de Désarmement et un maléfice d’Entrave. Avant qu'il n'ait eu le temps de se dégager, tous les Gryffondor et la Serdaigle étaient partis, le laissant dans le bureau d'Ombrage, furieux de son échec. Peut-être que s'il avait été plus sûr de vouloir suivre Ombrage jusqu'au bout, plus confiant dans le camp qu'il avait choisi, moins préoccupé par le sort des membres de sa maison ennemie, tout cela ne serait pas arrivé. 

Drago regretta d'autant plus son erreur le lendemain, lorsqu'il apprit qu'une mission de son père avait mal tourné, conduisant non seulement à son arrestation à la prison d'Azkaban mais également à l'exposition du retour du Seigneur des Ténèbres au grand jour. Comme cela était justement ce que le Mage Noir avait cherché à éviter, les répercutions pour les familles des Mangemorts fautifs seraient terribles, et comme Lucius menait l'opération, celles-ci seraient encore pire pour les Malefoy. Avec son père en prison et sa mère qui n'osait sans doute pas lui écrire, Drago n'avait aucune information sur ce qui l'attendait à l'extérieur de l'école lorsqu'il rentrerait au Manoir. Pire que tout, Potter et ses amis étaient impliqués, donc si Drago était parvenu à les retenir, son père serait peut-être encore en liberté. D'autant plus que le Seigneur des Ténèbres avait vu d'un très mauvais œil que ses fidèles Mangemorts soit mis à mal par une poignée d'adolescents de quinze ans. Drago voyait rouge, et attendait l'opportunité de passer ses nerfs sur la bande de Potter, ou sur leur leader lui-même si possible. La confusion de ce qu'il ressentait à son égard était en ce moment totalement estompée par sa colère : pour l'instant il voulait juste lui faire du mal.
Potter venait justement de descendre la dernière marche de l’escalier de marbre lorsque Drago, Crabbe et Goyle surgirent d’une porte qui donnait accès à la salle commune des Serpentard. Potter se figea sur place, Drago et les autres également. Pendant un instant, on n’entendit que l’écho lointain des cris, des rires et des bruits de baignade qui leur parvenaient par les portes ouvertes sur le parc.
Drago jeta un coup d’œil alentour - il voulait vérifier qu’aucun professeur ne se trouvait dans les parages - puis il se tourna à nouveau vers Potter et dit à voix basse :
-Tu es mort, Potter.
Potter haussa les sourcils.
-Bizarre, dit-il, dans ce cas, je ne devrais pas être en train de me promener là...
En d'autres temps, cette pique l'aurait au moins fait sourire, mais jamais Drago n'avait été aussi furieux.
-Tu vas payer, dit Drago d’une voix qui n’était plus qu’un murmure déformé par la rage. C’est moi qui te ferai payer ce que tu as fait à mon père.
-Me voilà terrifié, répliqua Potter d’un ton sarcastique. J’imagine que Lord Voldemort n’est qu’un hors-d’œuvre à côté de vous trois. Eh bien, qu’est-ce qu’il y a ? ajouta-t-il en voyant Drago, Crabbe et Goyle horrifiés à l’évocation du nom. C’est un copain de ton père, non ? Tu n’as pas peur de lui, quand même ?
-Tu te prends pour un grand homme, Potter, dit Drago en s’avançant vers lui, flanqué de Crabbe et de Goyle. Mais attends un peu. Je t’aurai. Je ne te laisserai pas envoyer mon père en prison...
-Pourtant, c’est ce que je viens de faire, répliqua Potter.
-Les Détraqueurs ont quitté Azkaban, dit Drago à voix basse. Mon père et les autres seront très vite dehors...
-Ça, je n’en doute pas, répondit Potter, mais au moins, maintenant, tout le monde sait à quel point ils sont abjects...
La main de Drago plongea sur sa baguette magique mais Potter fut trop rapide pour lui. Il avait dégainé la sienne avant même que les doigts de Drago se soient glissés dans la poche de sa robe.
-Potter !
La voix résonna dans tout le hall. Rogue venait d’apparaître en haut de l’escalier qui descendait vers son bureau. Drago vit influer en Potter une bouffée de haine envers Rogue qui dépassait de très loin celle qu’il témoignait à son propre égard. Quelque chose s'était passé entre eux deux...
-Qu’est-ce que vous faites, Potter ? dit Rogue du ton glacial qui lui était coutumier tandis qu’il s’approchait d’eux à grands pas.
-Je suis en train de me demander quel maléfice je vais lancer à Malefoy, monsieur, répondit Potter d’un ton féroce.
Rogue le regarda fixement. Encore une fois, l'envie de rire parut trop lointaine à Drago, comme s'il avait oublié son sens de l'humour pour toujours, effacé par la rage qui l'habitait maintenant.
-Rangez immédiatement cette baguette, dit-il sèchement. Dix points en moins pour Gryff...
Rogue jeta un coup d’œil aux sabliers géants nichés dans le mur et eut un sourire narquois.
-Ah, je vois qu’il ne reste plus aucun point à enlever dans le sablier de Gryffondor. Dans ce cas, Potter, nous allons simplement...
-En ajouter ?
Le professeur McGonagall venait tout juste de monter d’un pas pesant les marches de pierre de l’entrée. Elle portait d’une main un sac de voyage écossais et s’appuyait de l’autre sur une canne, mais paraissait en bonne santé.
-Professeur McGonagall ! lança Rogue qui s’avança aussitôt vers elle. Vous voilà enfin sortie de Ste Mangouste !
-Oui, professeur Rogue, répondit McGonagall en se débarrassant de son manteau de voyage d’un mouvement d’épaules. Et je suis en pleine forme. Vous deux, Crabbe, Goyle, venez là.
Elle leur fit un signe impérieux et ils s’approchèrent en traînant d’un air gauche leurs énormes pieds.
-Tenez, dit-elle en fourrant son sac de voyage dans les mains de Crabbe et son manteau dans celles de Goyle. Allez porter ça dans mon bureau.
Ils tournèrent les talons et montèrent d’un pas lourd l’escalier de marbre.
-Alors, voyons un peu, reprit le professeur McGonagall, le regard levé vers les sabliers. Je pense que Potter et ses amis devraient recevoir cinquante points chacun pour avoir averti le monde du retour de Vous-Savez-Qui ! Qu’en dites-vous, professeur Rogue ?
-Quoi, comment ? rugit Rogue. Oh, heu... oui... j’imagine que...
-Cela fait donc cinquante points chacun pour Potter, les deux Weasley, Londubat et Miss Granger, poursuivit le professeur McGonagall.
Une pluie de rubis tomba dans la partie inférieure du sablier de Gryffondor.
-Ah ! et aussi cinquante points pour Miss Lovegood, je pense, ajouta-t-elle.
Des saphirs tombèrent dans le sablier de Serdaigle.
-Vous vouliez en enlever dix à Potter, je crois, professeur Rogue... Voilà, c’est fait...
Quelques rubis remontèrent dans la partie supérieure du sablier mais la quantité qui restait au-dessous était encore très respectable.
-Potter, Malefoy, je crois que vous devriez être dehors par une journée aussi splendide, reprit le professeur McGonagall d’un ton vif.
Potter remit sa baguette magique dans sa poche et se dirigea tout droit vers la porte d’entrée sans accorder un autre regard à Rogue et à Drago. 

Drago, Crabbe et Goyle avaient attendu toute la semaine l’occasion de pouvoir frapper loin du regard des professeurs. Ils tentèrent une nouvelle fois leur chance contre Potter durant le voyage de retour par le Poudlard Express. Ils lui tendirent une embuscade en plein milieu du train, au moment où il revenait des toilettes. L’attaque aurait pu réussir s’ils ne l’avaient pas déclenchée devant un compartiment rempli de membres de l’Armée de Dumbledore, qui, voyant la scène à travers la vitre, se levèrent d’un même mouvement pour se précipiter au secours de Potter. Lorsque Ernie Macmillan, Hannah Abbot, Susan Bones, Justin Finch-Fletchley, Anthony Goldstein et Terry Boot eurent fini de faire pleuvoir sur eux une large variété de sortilèges et de maléfices, Drago, Crabbe et Goyle ressemblaient à trois gigantesques limaces boudinées dans un uniforme de Poudlard.

Lorsqu'ils reprirent conscience à l'arrivée, ils remarquèrent qu'ils avaient été hissés dans le filet à bagages et laissés là. Drago ne pensait pas pouvoir être plus furieux qu'il ne l'avait été ces derniers jours mais cela était la goutte de trop. Il était empli d'envies de meurtre, et n'avait plus peur d'être téméraire.

 
 
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